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DIABETE ET TRAVAIL. ESPACE SOCIOPROFESSIONNEL COMME MILIEU D'INOBSERVANCE DU GUIDE ALIMENTAIRE CHEZ LE DIABETIQUE AU SUD TOGO

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Sous la direction de
Kouassi Paul ANOH, Péga TUO & Maïmouna YMBA
ESPACE, TERRITOIRES, SOCIÉTÉS ET SANTÉ
Collection Sciences humaines
Pour que, plus jamais, un Maître ne
laisse ses disciples sans héritage
ESPACE, TERRITOIRES, SOCIÉTÉS ET SANTÉ
11
COMITÉ SCIENTIFIQUE ET COMITÉ DE RÉVISION DES TEXTES DE L’OUVRAGE
Professeur Kouassi Paul ANOH, Géographe, Université Félix Houphouët-Boigny,
Abidjan, Côte d’Ivoire ;
Professeur Céline Yolande KOFFIE-BIKPO, Géographe, Université Félix HouphouëtBoigny, Abidjan, Côte d’Ivoire ;
Professeur Zuéli KOLI BI, Géographe, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan,
Côte d’Ivoire ;
Professeur Aminata NIANG-DIENE, Géographe, Université Cheick Anta Diop, Dakar,
Sénégal ;
Professeur Brou Emile KOFFI, Géographe, Université Alassane Ouattara, Bouaké,
Côte d’Ivoire ;
Professeur Kudzo SOKEMAWU, Géographe, Université de Lomé, Togo ;
Professeur Yapo Bernard OSSEY, Chimie Environnementale et Analytique,
Biotechnologie Environnementale, Université Nangui Abrogoua et Centre Ivoirien
Antipollution (CIAPOL), Abidjan, Côte d’Ivoire ;
Dr. Della André ALLA (Maître de Conférences), Géographe, Université Félix
Houphouët-Boigny, Abidjan, Côte d’Ivoire ;
Dr. Zoguéhi Arnaud Kévin DAYORO (Maître de Conférences), Anthropologue-Santé/
Socio-Gérontologue, Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan, Côte d’Ivoire ;
Dr. Mamoutou TOURE (Maître de Conférences), Géographe, Université Félix
Houphouët-Boigny, Abidjan, Côte d’Ivoire ;
Dr. Bonaventure Eustache BOKONON-GANTA (Maître de Conférences), Laboratoire
de Climatologie et Ethnoclimatologie Tropicale, Université de Parakou, Bénin ;
Dr. Soualiho OUATTARA (Maître de Conférences Agrégé), Médecin, Université
Félix Houphouët-Boigny et Service d’Exploration Fonctionnelle du Centre Hospitalier
et Universitaire (CHU) de Yopougon, Abidjan, Côte d’Ivoire ;
Dr. Bestandji SIHAM (Maître de Conférences), Laboratoire Ville et Santé, Faculté
d’Urbanisme et d’Architecture, Université Constantine 3, Algérie ;
Dr. Irène KASSI-DJODJO (Maître de Conférences), Géographe, Université Félix
Houphouët-Boigny, Abidjan, Côte d’Ivoire ;
12
ESPACE, TERRITOIRES, SOCIÉTÉS ET SANTÉ
Dr. Péga TUO (Maître-Assistant), Géographe, Université Félix Houphouët-Boigny,
Abidjan, Côte d’Ivoire ;
Dr. Amenan Micheline KOFFI-KOUASSI (Maître-Assistant), Géographe, Université
Félix Houphouët-Boigny, Abidjan, Côte d’Ivoire ;
Dr. Bébé KAMBIRE (Maître-Assistant), Géographe, Université Félix HouphouëtBoigny, Abidjan, Côte d’Ivoire ;
Dr. Elisabeth YEO (Maître-Assistant), Psychologue, Université Félix HouphouëtBoigny, Abidjan, Côte d’Ivoire ;
Dr. Moussa KONE (Maître-Assistant), Géographe, Université Félix Houphouët-Boigny,
Abidjan, Côte d’Ivoire ;
Dr. Kpaka Sabine DIOBO-DOUDOU (Maître-Assistant), Géographe, Université
Peleforo Gon Coulibaly, Korhogo, Côte d’Ivoire ;
Dr. Sidiki Youssouf COULIBALY (Maître-Assistant), Géographe, Université Félix
Houphouët-Boigny, Abidjan, Côte d’Ivoire ;
Dr. Gnangoran Alida Thérèse ADOU (Maître-Assistant), Géographe, Université Félix
Houphouët-Boigny, Abidjan, Côte d’Ivoire ;
Dr. Maïmouna YMBA (Maître-Assistant), Géographe, Université Félix HouphouëtBoigny, Abidjan, Côte d’Ivoire ;
Dr. Eby Joseph BOSSON (Maître-Assistant), Géographe, Université Félix HouphouëtBoigny, Abidjan, Côte d’Ivoire ;
Dr. Guissa Desmos Francis DAKOURI (Maître-Assistant), Géographe, Université
Félix Houphouët-Boigny, Abidjan, Côte d’Ivoire ;
Dr. Lanzéni YEO (Attaché de recherche), Géographe, Université Félix HouphouëtBoigny, Abidjan, Côte d’Ivoire.
Sous la Coordination de
Professeur Kouassi Paul ANOH, Professeur Titulaire
Dr. Péga TUO, Maître-Assistant
Dr. Maïmouna YMBA, Maître-Assistant
Groupe de Recherche Espace, Territoires, Sociétés et Santé (GRETSSA)
Institut de Géographie Tropicale (IGT)
Université Félix Houphouët-Boigny, Abidjan
République de Côte d’Ivoire
Troisième partie : Activités économiques, sécurité alimentaire et risques sanitaires
191
CHAPITRE 10
DIABÈTE ET TRAVAIL : L’ESPACE SOCIOPROFESSIONNEL COMME
MILIEU D’INOBSERVANCE DU GUIDE ALIMENTAIRE CHEZ LE
DIABÉTIQUE AU SUD TOGO
DIABETES AND LABOR: SOCIOPROFESSIONAL SPACE AS A
DISSEMINATION ENVIRONMENT OF THE FOOD GUIDE IN DIABETES
IN SOUTH TOGO
Pierre Codjo MELIHO1, Mena Komi AGBODJAVOU2
1- Maître-Assistant, [email protected], Université Nationale d’Agriculture
(UNA-Bénin),
2- MPH, [email protected], Université d’Abomey-Calavi, Bénin
RÉSUMÉ
Le diabète est une maladie de santé publique dont le protocole de prise en charge invite le
patient à suivre un régime alimentaire prescrit sous la forme d’un guide diététique. La prise en
charge du diabète se heurte cependant aux limites de l’observance de la prescription médicale.
S’inscrivant dans une approche qualitative, cette recherche analyse l’influence du statut
socioprofessionnel sur l’observance du guide alimentaire par le diabétique. La recherche a eu
lieu en juin 2015 au sud-Togo, précisément dans le district sanitaire N°3 de Lomé Commune.
Le groupe cible compte 36 informateurs retenus par la technique du choix raisonné. Il s’agit
des diabétiques non hospitalisés (20), leur entourage et parents (six) et les prestataires de
soins (dix) ayant participé à des entretiens semi-directifs individuels. Les résultats montrent
que l’espace socioprofessionnel est un facteur limitant du guide alimentaire. Ainsi, les relations
socioprofessionnelles et le séjour en milieu professionnel contribuent à l’inobservance du guide
alimentaire. En conséquence, l’observance thérapeutique prônée par la santé publique est
désarticulée par le positionnement social, particulièrement l’activité socioprofessionnelle qui
conditionne l’acte alimentaire chez le diabétique.
Mots-clés : Diabète, Espace socioprofessionnel, Guide alimentaire, Non-observance
alimentaire, Sud-Togo.
192
ESPACE, TERRITOIRES, SOCIETÉS ET SANTÉ
ABSTRACT
Diabetes is a public health disease whose protocol of care invites the patient to follow a
prescribed diet in the form of a dietary guide. The management of diabetes, however, comes up
against the limits of the observance of medical prescription. As part of a qualitative approach,
this research analyzes the influence of socio-occupational status on dietary compliance. The
research took place in June 2015 in southern Togo, specifically in the health district No. 3 of
Lomé Commune. The target group has 36 informants selected by the reasoned choice technique.
These are non-hospitalized diabetics (20), their family and relatives (six) and health care
providers (ten) who participated in individual semi-structured interviews. The results show that
socio-occupational space is a limiting factor in the food guide. Thus, socio-professional relations
and stay in the workplace contribute to the non-observance of the food guide. As a result, public
health adherence is disrupted by social positioning, particularly the socioprofessional activity
that conditions dietary behavior in the diabetic.
Keywords: Diabetes, Socio-professional area, Food guide, Non-compliance, South-Togo.
INTRODUCTION
Le diabète est une maladie endocrinienne incurable et couteuse. Il empêche
l’activité habituelle et normale du malade. Cette affection est caractérisée par une
hyperglycémie permanente ou postprandiale causée par divers mécanismes complexes
et multifactoriels (C. Plante, 2004, p. 8). Dans sa gestion au quotidien, le diabétique doit
prendre en compte des recommandations médicales dont la diète. En effet, le respect
du guide alimentaire par le diabétique a pour rôle de prévenir les complications aigues
et chroniques en lien avec le traitement de la maladie. Dans cette logique, le malade
diabétique doit adhérer et suivre rigoureusement la diète (J. P. Poulain, 2006, p. 9 ; C.
I. Grignon, 2015, p. 3). Ainsi, les recommandations en matière d’alimentation chez le
diabétique reposent essentiellement sur ses comportements individuels (T. Delormier et
al., 2009, p. 218) qu’il doit pouvoir améliorer au profit de sa survie. Ces recommandations
se basent essentiellement sur l’idée selon laquelle, grâce à la consultation diététique,
les patients sont prompts à suivre les prescriptions et à changer de comportements (D.
Fassin, 1996, p. 10). Cependant, le patient vit dans différents contextes qui influencent
ses pratiques alimentaires individualisées par la diététique.
C’est dans cette logique que l’analyse des variables de positionnement social
dans l’alimentation prend tout son sens. Il est question d’appréhender l’importance
des relations au travail et de la dimension collective et identitaire des comportements
alimentaires dans l’espace socioprofessionnel. De ce fait, le regard est porté sur
l’environnement socioprofessionnel du diabétique pour tenter d’appréhender les
différents éléments qui viennent interférer avec l’adhésion et le respect du guide
alimentaire sous prescription médicale.
Troisième partie : Activités économiques, sécurité alimentaire et risques sanitaires
193
Appartenir à un corps métier induit certains phénomènes sociaux comme l’intégration
des individus dans leur milieu de vie et/ou dans leur milieu socioprofessionnel. En
dehors de ces phénomènes, la dimension collective des comportements sociaux dans
ces différents milieux impacte les comportements et les représentations des individus.
Il s’agit des dynamiques réciproques et des logiques identitaires qui articulent les
relations sociales et professionnelles. Dans cette perceptive, l’espace socioprofessionnel
produit des dynamiques identitaires qui tantôt intègrent le diabétique dans le corps
professionnel, tantôt bousculent et perturbent son guide diététique. En d’autres termes,
le milieu professionnel crée des relations sociales d’où émerge une conscience collective
professionnelle. L’aliment, la façon de le manger, les règles de partage qui régissent les
pratiques alimentaires et les représentations qui leurs sont associés dans cet espace,
participent à la construction de l’expression des rapports sociaux (L. Tibere, 2015, p.
15) dans l’espace socioprofessionnel. Ces derniers contribuent à l’inobservance du
régime alimentaire par le diabétique.
En conséquence, l’espace socioprofessionnel devient un « espace social alimentaire
» mettant en évidence la cohabitation de plusieurs cultures, permettant d’intégrer les
acteurs sociaux dans un espace commun (J. P. Poulain, 2002, p. 12). Les normes
alimentaires de vie publique et professionnelle ne cadrent toujours pas avec les
recommandations nutritionnelles prescrites pour le diabétique afin de lui apporter
satisfaction dans l’amélioration de sa santé. C’est sous cet angle que cette réflexion
apporte une contribution de l’anthropologie à l’analyse de l’influence de l’espace
socioprofessionnel sur l’observance du guide alimentaire chez le diabétique. Il
documente d’abord le profil socioprofessionnel des patients interviewés, ensuite analyse
l’impact des exigences auxquelles les diabétiques sont soumis dans l’exercice de leur
métier en rapport avec leur guide alimentaire. Le travail a été conduit sur la base d’une
démarche présentée ci-dessous.
1. APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE
1.1. Présentation de la zone d’étude
Cette recherche a été menée à la Clinique Barruet située dans le district sanitaire
n°3 de Lomé Commune au sud-Togo comme l’illustre la figure 1.
194
ESPACE, TERRITOIRES, SOCIETÉS ET SANTÉ
Figure 1 : Localisation du District sanitaire N°3 et de la clinique Barruet dans la commune de Lomé
La figure 1 présente la situation géographique du district sanitaire n°3 de Lomé
Commune et celle de la clinique Barruet. En effet, la Commune de Lomé compte cinq
districts sanitaires dont le trois. Le district sanitaire trois est situé à l’Est des districts
un et quatre, à l’Ouest du district deux, au sud du district cinq et au Nord de l’Océan
Atlantique. La clinique Barruet est installée en zone commerciale de la ville de Lomé.
Elle est limitée au Nord par la Lagune de Lomé, au Sud par l’Océan Atlantique, à
l’Ouest par le quartier Dekon et à l’Est par le quartier Akodesséwa. Elle est située sur le
Boulevard Houphouët Boigny dans le prolongement de la voie pavée reliant le marché
de Bè au quartier Akodesséwa. Différents techniques d’échantillonnage et de collecte
ont été utilisées pour cibler des informateurs clés dans le cadre de cette recherche.
1.2. Techniques de collecte de données
Les données ont été recueillies dans un cadre de référence empirique (P. C. Mêliho,
2014) à partir d’une démarche qualitative fondée sur l’observation et les entretiens
semi-directifs individuels. La stratégie utilisée pour la collecte des données a consisté
à identifier d’abord, par choix raisonné, une clinique spécialisée en diabétologie. A cet
effet, la Clinique Barruet a été identifiée. Ensuite, des diabétiques en soins ambulatoires
et le personnel soignant de la clinique ont été identifiés par choix raisonné également
pour participer aux interviews. Au total, 36 personnes ont été retenues par saturation
de l’information dont 20 patients diabétiques, dix prestataires et six proches. L’étude
Troisième partie : Activités économiques, sécurité alimentaire et risques sanitaires
195
a couvert la période de mai à novembre 2015 et a permis de faire une immersion à
travers une approche interférant le contexte social, le milieu professionnel et l’espace
clinique du diabétique. Les résultats obtenus sont présentés dans la suite du travail au
regard d’une analyse systémique.
2. RÉSULTATS
2.1. Profil socio-professionnel des patients diabétiques
L’enquête a porté sur des patients diabétiques en soins ambulatoires ayant des
activités socioprofessionnelles variées. Leurs activités socioprofessionnelles sont
regroupées en cinq catégories à savoir commerçant, fonctionnaire, ouvrier/artisan. A
ceux-là, s’ajoutent les sans emploi et les acteurs bénéficiant de leur droit à la retraite
(cf. tableau 1).
Tableau 1 : Répartition des diabétiques selon leur activité socioprofessionnelle
Activités socioprofessionnelles
Effectif (n)
Pourcentages (%)
Commerçant
3
15
Fonctionnaire
10
50
Ouvrier/artisan
2
10
Retraité
1
05
Sans emploi
4
20
Total
20
100
Source : enquête de terrain, 2015
A la lecture des données du tableau 1, on constate qu’il y a plus de diabétiques
fonctionnaires, c’est-à-dire travaillant pour le public ou pour le privé, soit 50 % que de
patients commerçants ou ouvriers/artisans et sans emploi. Cette dernière catégorie
d’acteurs interviewés fait 35 % contre 20 % de ceux qui ne sont pas occupés. Ces
statistiques laissent transparaitre le fait que le diabète n’est pas une maladie qui constitue
un handicap pour le malade, et donc le privant d’une activité socioprofessionnelle.
Quelques témoignages étayent cet aspect du fait sanitaire en observation. A en croire
un premier informateur,
« si je ne dois pas travailler, comment vais-je survivre à cette maladie ? Le
diabétique est semblable à tout le monde. Il doit travailler pour survivre. Ce n’est
pas un handicap d’être diabétique. Travailler est aussi capital. En plus, cela
permet de vider un peu et d’oublier les problèmes liés à la maladie » (entretien
15, mai 2015).
196
ESPACE, TERRITOIRES, SOCIETÉS ET SANTÉ
Ces propos sont renchéris par un autre patient.
« J’ai 45 ans, je suis diabétique depuis 10 ans, […]. Je suis fonctionnaire
d’Etat depuis 12 ans. Quand on m’a dit que je suis devenu diabétique, je me
suis demandé si je vais pouvoir encore travailler. Mais, bien après quelques
informations, j’ai compris que je peux vivre avec cette maladie sans problème. Il
suffisait de suivre les recommandations du médecin. En plus, si tu ne travailles
pas, comment tu pourras acheter les médicaments et les aliments. Le diabète
n’est pas un handicap pour travailler » (entretien 7, mai 2015).
Ces propos laissent comprendre une fois encore que le diabète, bien qu’il soit perçu
par les considérations cliniques comme étant une maladie chronique et invalidant,
ne confine pas socialement le diabétique au point de le priver d’exercer une activité
professionnelle. Cette activité socioprofessionnelle est un élément nécessaire dans
le vécu de la maladie par le diabétique. Car, elle constitue une façon pour le malade
de s’occuper la pensée afin de ne pas s’isoler psychologiquement pour raison
de sa maladie. Travailler, c’est aussi pour le diabétique, le moyen de se doter de
ressources nécessaires pour l’achat des produits tant médicamenteux qu’alimentaires
indispensables au traitement.
2.2. Alimentation du diabétique dans son espace socioprofessionnel
Le diabétique est soumis à un guide alimentaire qu’il doit scrupuleusement respecter.
L’encadré 1 présente dix recommandations médicales pour vivre mieux avec le diabète.
Encadré 1 : dix astuces pour bien vivre avec le diabète
• Je répartis mon alimentation en 3 repas par jour ; je mange à heures régulières sans sauter
de repas en évitant le grignotage.
• Je mange de la viande seulement une fois par jour ; je la remplace 2 à 3 fois par semaine
par du poisson.
• Je fais le plein de vitamines et de fibres à chaque repas en consommant des légumes à
volonté et un fruit par repas.
• Je préfère les graisses végétales (huile) pour cuisiner, mais je les utilise en quantité modérée
• A chaque repas, je veille à consommer des féculents (pomme de terre, pâtes, riz, légumes
secs, semoule…) et/ou du pain en quantité contrôlée.
• Je ne consomme qu’une portion de fromage par jour ; je la complète par des laitages
(yaourts, fromage blanc) « nature » pour couvrir mes besoins en calcium.
• J’évite les produits sucrés surtout à distance des repas.
• Je bois 1 litre à 1,5 litre d’eau par jour. Je fais très attention à ma consommation de boissons
sucrées et/ou alcoolisées qui sont riches en calories.
• Je surveille mon poids.
• Je fais une activité physique régulière (marche, exercices,….)
Source : A. Grimaldi Guide pratique du diabète, 2003
Troisième partie : Activités économiques, sécurité alimentaire et risques sanitaires
197
Ces recommandations diététiques, prescrites dans la prise en charge médicale du
diabète sont recomposées et adaptées au contexte de cette recherche comme l’illustre
l’encadré 2.
Encadré 2 : Modèle du guide diététique des malades diabétiques
● Petit déjeuner :
- Un bol plein d’ajimͻlu + 2 bols de légumes
- Un fruit (1 pomme ou une orange ou 2 mandarines ou ½ papaye solo ou ½ mangue
greffée ou une tranche d’ananas ou 1/10 de pastèque ou ¼ de melon)
Ou
- 1 bol plein de lait et demie + une baguette de pain de 100f (Sandwich) + fruit.
● Déjeuner
- Légumes à volonté mais attention à l’huile
+
- Un bol plein de pate ou de riz ou de couscous ou 2 bols plein de pâte alimentaire sans
pain ou 1 bol plein de fufu de tubercule ou 2 bols d’haricots de tubercules cuits à l’eau
+
- 1 fruit + collation : 1 yaourt ou ½ bol de lait + ¼ de pain ou 1 fruit.
● Diner
- Légumes à volonté mains attention à l’huile
- 1 bol non plein de pâte ou 1 pain de 100f ou 1 bol de tubercules cuits à l’eau ou 2 bols
non plein de pate alimentaire sans pain.
Boisson : Eau ++++ parfois 1 venu de vin rouge à table.
Source : Plan alimentaire d’un fonctionnaire diabétique interviewé à la clinique Barruet après une consultation diététique,
avril-mai 2015
A travers cet encadré on observe que le modèle du guide alimentaire adapté au
patient diabétique vivant dans le contexte togolais respecte les trois repas par jour
conseillé au plan universel. Cependant, certains aliments sont substitués en rapport
avec la culture alimentaire togolais comme c’est le cas du Ayimolou, un met composé
du riz et d’haricot blanc ou rouge.
Ces recommandations diététiques, prescrites dans la prise en charge du diabète
sont perçues, la plupart du temps, comme une contrainte, et donc difficile à mettre en
œuvre et à respecter dans la durée. Selon un prestataire de soins,
« les représentations du patient sont ancrées au plus profond de lui. Il est difficile
pour un diabétique d’accepter facilement sa maladie. Même dans le temps,
ils regrettent toujours la maladie, car ils disent qu’il y a des activités qu’ils ne
198
ESPACE, TERRITOIRES, SOCIETÉS ET SANTÉ
pourront plus réaliser à cause de cette maladie. Et lorsque vous les conseiller
sur quoi manger, quoi boire, ils trouvent cela difficile et des fois pensent que ces
recommandations sont trop complexes pour eux, surtout lorsqu’il s’agit de leur
profession » (Entretien 15, mai 2015).
Le contenu du discours de ce prestataire montre que, bien avant même les
rapports socioprofessionnels auxquels le diabétique est confronté après, ce sont ses
représentations de la maladie en rapport avec l’idée d’une incapacité à exercer à pleine
mesure son activité professionnelle qui constitue une première barrière à l’observance
du guide alimentaire. Ensuite, dans la pratique les occupations professionnelles
contribuent aussi majoritairement à l’inobservance alimentaire du patient. Il apparaît
de ce fait que l’univers du travail, est un environnement qui favorise le croisement de
diverses identités dont la cohésion et la dynamique permettent d’atteindre les objectifs
communs. Dans cette logique, l’alimentation engage la personnalité individuelle et
l’identité socioprofessionnelle du malade. Pour un autre prestataire,
« le régime alimentaire est vraiment capital dans la gestion du diabète. Le patient
est responsable de sa maladie quel que soit sa profession. Il doit toujours essayer
de concilier son travail avec son guide alimentaire. Mais ce qu’on constate, c’est
qu’il n’y arrive pas souvent. Il mange en dehors de la maison or les restaurants
et les bonnes femmes ne peuvent réellement avoir les plats qu’on conseille aux
patients de prendre » (entretien 16, mai 2015).
Ces propos laissent comprendre que la restauration hors du domicile semble
perturbée le guide alimentaire du diabétique dans son espace socioprofessionnel. Cela
sous-entend que le patient n’arrive pas à faire l’arrimage entre ses préoccupations
socioprofessionnelles et l’observance des prescriptions médico-diététiques pouvant
améliorer sa santé. Cette attitude a été observée chez un patient pour qui :
« […]. Le plus difficile, c’est quand on vous affecte dans un nouveau service. Il faut
vous réadapter et se faire de nouveau amis. Si par bonne grâce, à mon arrivée,
on m’invite à aller déjeuner, je ne vais pas refuser. […] » (Entretien 10, juin 2015).
On aperçoit à partir de ce verbatim que la nécessité d’une réintégration
socioprofessionnelle en cas de mutation est un facteur limitant le respect du guide
diététique. C’est pourquoi, il faut réinterroger les pratiques collectives alimentaires dans
l’espace socioprofessionnel, car, comme l’affirme un patient,
« […], des fois, les patrons organisent des moments où la boisson et la nourriture
sont en service libre. C’est pour que nous nous connaissons mieux, pour mieux
travailler. Mais la vérité, c’est que lors de ces moments, en tout cas, pour moi
c’est difficile de prendre en compte mon régime […] » (entretien 4, Juin 2015).
Ces propos montrent que le patient est le plus souvent confronté à la difficulté d’une
pratique alimentation socio-collective dans l’espace socioprofessionnel. Il est ainsi sujet
à un stress potentiel en ce qui concerne le respect du guide diététique et les pratiques
Troisième partie : Activités économiques, sécurité alimentaire et risques sanitaires
199
alimentaires collectives au sein de l’espace socioprofessionnel l’obligent à s’y dérober.
Cela illustre bien la primauté du collectif sur l’individuel en rapport avec l’inobservance
du guide alimentaire au travail.
2.3. L’espace socioprofessionnel au cœur de l’inobservance du guide
alimentaire
La prise du repas, cet acte alimentaire d’ordre familial, mieux d’ordre privé, est
accompli de plus en plus en dehors de la sphère domestique, pour la plupart dans les
restaurants d’entreprises, de rues et dans les cantines des espaces professionnels.
En fait, les données obtenues dans le cadre cette recherche montrent que nombre
de diabétiques prennent leurs repas hors domicile, surtout pendant les activités
socioprofessionnelles. Le témoignage d’un patient en dit assez.
« Vous savez […], chacun est différent et tout le monde a sa propre mentalité et
ses caractéristiques. Mais on aime souvent les mêmes nourritures. Il est difficile
de s’isoler lorsqu’on travaille avec des gens, même si on n’a pas le temps, il
faut au moins déjeuner ensemble. Déjeuner avec les collègues, c’est d’abord se
faire comprendre et se faire connaitre. Causer avec eux pour qu’ils t’apprécient
mieux, autour de repas et boissons pour devenir des amis. Car dans un service,
tu ne sais pas qui est qui. Tu dois te faire accepter et te faire connaitre. […] si
on veut quelque chose il faut se sacrifier, moi, des fois au boulot j’arrête le guide
alimentaire. Des fois, je suis seulement celui du petit déjeuner » (entretien 2,
juin 2015).
Il faut noter avec les propos de cet informateur que le repas, mieux les pratiques
alimentaires constituent un enjeu de socialisation et d’ouverture à la vie pour tout individu
dans son milieu socioprofessionnel en général et pour le diabétique en particulier. En
déjeunant avec ses collègues, il lui est impossible d’imposer les particularités exigées par
le guide alimentaire. Il est donc d’une certaine évidence de savoir que cette dimension
sociale de l’alimentation renforce l’inobservance du guide alimentaire par le patient. Ce
fait est corroboré par un chef d’entreprise qui confie :
« dans mon entreprise, pendant certains week-ends, j’invite tous les employés
à se retrouver pour se réjouir du travail accompli. […] c’est une obligation. Et
là, si tu ne veux pas entendre des questions comme ˈˈpourquoi ne manges-tu
pasˈˈ, tu es obligé de faire comme tout le monde. C’est important, car lors de ces
moments, on maintient nos liens, car au cours de la semaine on n’a pas assez
de temps pour se voir et échanger » (entretien 11, Juin 2015).
Ce verbatim laisse observer une certaine transformation du mode alimentaire du
diabétique sous l’influence de la consolidation des liens sociaux dans le but d’entretenir
les relations professionnelles. Ainsi, cette transformation de l’espace socioprofessionnel
en espace de créativité et de maintien des réseaux sociaux et professionnels, prôné
par les structures professionnelles elles-mêmes, semble bousculer les convenances
200
ESPACE, TERRITOIRES, SOCIETÉS ET SANTÉ
médicales du diabétique y travaillant. La situation collective engloutit celle individuelle.
Cette transformation semble être corrélée avec le regard des autres pendant le temps
de travail.
2.4. Temps de travail et qualité de vie comme facteurs d’inobservance
du guide alimentaire
Les discussions avec les patients montrent un accord généralisé sur la sensation de
l’influence du temps de travail sur le guide alimentaire en contexte socioprofessionnel.
Si pour certains, la durée du traitement apparait comme un facteur déterminant dans
leur adhésion au suivi du guide alimentaire, pour d’autres c’est la durée de l’activité
socioprofessionnelle qui conditionne l’alimentation dans sa globalité, et participe au
suivi ou non du guide alimentaire. En principe, dans l’espace socioprofessionnel,
le manque de temps peut faire obstacle au suivi du guide alimentaire. Dans cette
logique, des expressions comme « le boulot ne donne pas du temps » ; « si j’avais le
temps, je prendrai le petit déjeuner chez moi » ; « pour manger, il faut du temps » ; «
le temps, c’est ce qui me manque » font parties d’un construit social des acteurs, qui
déterminent leur capacité à consommer des aliments dans une journée en respectant
le guide alimentaire. Les verbatim successifs donnent quelques illustrations du vécu
du diabétique à ce sujet. Pour un premier informateur,
« […]. Tout dépend du travail, si je suis au service le matin, je ne prends pas de
repas à midi. Car je n’ai pas assez de temps pour moi. Souvent, j’attends le soir
pour manger ou si j’ai le temps, je vais chercher quelque chose à manger dans
l’après-midi avant de reprendre le travail » (entretien 1, juin 2015).
Un autre réduit sa ration alimentaire à la consommation du riz du fait de la gestion
du temps :
« je prends beaucoup de riz sur mon lieu de travail. […]. C’est à cause du temps.
Ainsi, avec une pose de 15 minutes, moi et mes collègues nous consommons du
riz avant de reprendre le travail » (entretien 17, juin 2015).
Pour un troisième informateur,
« normalement, on doit prendre des forces, et pour cela, il nous faut trois repas
équilibrés par jour. Mais le temps nous fait défaut, soit il faut aller au travail très tôt,
soit il faut rentrer très tard. Des fois même à midi, on n’a pas le temps de manger,
on vient rattraper cela dans la soirée à la maison » (entretien 20, juin 2015).
Ces propos laissent entrevoir que le milieu professionnel n’offre pas une aisance
dans la gestion du guide alimentaire par le diabétique en raison de l’interférence entre
le temps de travail et celui du repas. De ce fait, dans son espace socioprofessionnel,
le malade est astreint à dépasser la « dose » d’un repas prescrit par respect du guide
alimentaire. Cela introduit une méfiance vis-à-vis de son guide diététique puisqu’il
semble favoriser son désir de contrôle du temps. Cette spécificité liée au temps,
Troisième partie : Activités économiques, sécurité alimentaire et risques sanitaires
201
s’explique aussi par les distances maison-travail. En effet, les entretiens montrent que
dans la plupart des cas, les malades laissent le petit déjeuner à cause de la distance
qui sépare leur domicile de leur lieu de travail comme rapporté le discours suivant :
« le matin je ne prends pas le petit déjeuner, car je quitte tôt la maison les matins.
Je dois être au service avant mon patron […] » (entretien 9, juin 2015).
A un autre patient d’ajouter,
« […]. Je travaille au port et je vis à Agoué. Je dois faire au moins 45 minutes ou
une heure de route pour arriver au service. Si je ne quitte pas tôt, je ne peux pas
être à l’heure. Je n’ai donc pas le temps de prendre le petit déjeuner le matin.
Donc j’attends à midi ou 13h avant de sortir pour manger avec des collègues dans
un restaurant proche […]. Si je laisse le travail que j’ai, comment arriver à joindre
le bout. […]. Je veux dire qu’il faut maximiser le temps de travail pour mieux faire
des bénéfices et subvenir à ses besoins […] » (entretien 13, Juin 2015).
Les contraintes relatives à l’espace socioprofessionnel à savoir le temps, la
distance, la ponctualité, la commensalité semblent perturber l’attitude nutritionnelle
du patient diabétique. L’assertion ci-dessus expose aussi les raisons liées au manque
de temps pour la réalisation des tâches professionnelles qui semble bousculer les
convenances médicales en ce qui concerne l’observance du guide alimentaire du
malade. Ainsi, lorsque le patient affirme qu’il faut maximiser le temps de travail au
détriment du respect des heures du petit déjeuner et du déjeuner, il décrit une aptitude
de minimisation des recommandations alimentaires, engendrée par les exigences de
l’espace socioprofessionnel.
3. DISCUSSION
L’alimentation est « un acte social et symbolique, qui produit des interactions, des
négociations et permet la formation d’une identité sociale » (C. A. Kpatchavi et al, 2016,
p. 117). Dans le cas du diabétique, vivre mieux avec le diabète, c’est s’adapter à un
mode alimentaire personnalisé. Or l’avènement de la maladie provoque un changement,
mieux un bouleversement de la vie dans la mesure où, de par sa chronicité « l’événement
social maladie » semble marquer profondément les patients (O. Salemi, 2008, p. 7).
En fait, le diabète bien surveillé est, dans la majorité des cas, tout à fait compatible
avec une activité professionnelle (D. Gueguen, 2010, p. 1). Dans cette logique, les
habitudes alimentaires des personnes atteintes du diabète étudiées dans le cadre
de cette recherche, sont contrastées, dans la mesure où elles font fi d’une répartition
alimentaire inadaptée avec des repas omis volontiers, soit par manque de temps, ou
par désir de maximiser le temps de travail, soit pour maintenir, voire consolider les
rapports sociaux professionnels. L’individu étant à la fois un diabétique et capable de
travailler, il développe alors ses propres logiques à l’égard de son alimentation, car
elles lui permettent de se maintenir dans la sphère socioprofessionnelle.
202
ESPACE, TERRITOIRES, SOCIETÉS ET SANTÉ
En effet, appréhendé comme un foyer de partage des liens sociaux et de maintien
des relations de travail, la sphère socioprofessionnelle piège le régime alimentaire
individuel du diabétique. Puisque, construire et entretenir les liens sociaux est un principe
de l’acte de manger, valable dans les contextes professionnels. C’est à juste titre que
L. Mabika (2016, p. 175) confirme qu’outre les relations familiales et conviviales, les
occupations professionnelles constituent des barrières majeures à la non-observance
thérapeutique chez le malade diabétique. Il en résulte que le milieu socioprofessionnel
offre une multitude d’activités qui tendent à obnubiler l’esprit des patients sur la diète. Le
milieu socioprofessionnel renforce du coup la mise en quarantaine du guide alimentaire.
Ainsi, il met le diabétique au centre d’une réflexion sur la porosité entre les situations
personnelles et le vivre ensemble, et de façon plus élargie, sur la recherche d’une identité
professionnelle collective dans cet espace. On constate alors que le repère gustatif du
diabétique fondé sur une privatisation de certains comportements alimentaires déborde
ses limites pour agir dans la vie publique au sein de l’espace socioprofessionnel.
De ce fait, l’observance du guide alimentaire est mise à mal à causes des besoins
d’appartenance liés aux pratiques collectives en milieu professionnel.
En effet, tout comme I. Baszanger (1995, p. 20), la présente étude a montré que
la diète telle que recommandée par le corps médical vient désorganiser à long terme
les programmes quotidiens dans les différents espaces d’échanges du patient. Ce qui
va contraindre le diabétique à se forger une nouvelle identité (I. Baszanger, 1995, p.
20). Dans cette démarche, l’espace socioprofessionnel offre au malade la possibilité
de changer d’identité de manière consciente, de passer alors de diabétique à non
diabétique, et ce de façon passagère. Cette attitude est sans doute un conformisme
qui absorbe l’individu au profit du groupe, mieux du collectif. Puisqu’au croisement de
l’individuel et du collectif, le guide alimentaire (C. A. Kpatchavi et al, 2016) subit des
modifications instantanées entre l’espace et le temps.
En outre, par exemple, lors des événements organisés par les entreprises au sein
desquelles les patients travaillent, ceux-ci tentent d’éviter les regards discriminatoires,
en feignant la personnalité d’employé non diabétique, en d’autres termes non malade.
Ce faisant, le diabétique se cloisonne dans un monde où il n’affronte pas le regard de
ces collègues en ce qui concerne son état de santé. Ce qui le conduit à laisser la vie
publique de la structure professionnelle submergée son adaptation au guide alimentaire.
Aussi, répondre aux besoins de l’alimentation individuelle et à ceux induits par le
milieu socioprofessionnel complexifie-t-il la situation du patient diabétique. La présente
recherche a identifié le partage des repas entre collèges comme une technique des
structures socioprofessionnelles pour forger l’esprit d’équipe et maintenir la cohésion
sociale. Toutefois, cette démarche sur-emploie le goût. Ce qui explique le fait que pour
le malade, manger entre collègues est illustré par la surreprésentation des relations
amicales et professionnelles. Dès lors que l’activité socioprofessionnelle du diabétique
fait partie de son vécu, elle contribue à sa construction identitaire et alimentaire qui
semble être axées sur le maintien et l’enracinement des liens sociaux. Dans cette
Troisième partie : Activités économiques, sécurité alimentaire et risques sanitaires
203
logique, cette contribution réactualise les conclusions de T. Mathe et al. (2014, p. 20).
En effet, pour ces auteurs, cette construction identitaire et alimentaire s’accorde mieux
avec l’image d’un collègue compulsionnel, qui, voulant s’intégrer et entretenir des liens
avec ses autres collègues, développe un mode alimentaire sur son lieu de travail (T.
Mathe et al., 2014, p. 20). On comprend donc que l’espace socioprofessionnel n’est
pas en soi un facteur handicapant le diabétique au travail, mais plutôt un élément qui
conçoit et forge les attitudes et les comportements alimentaires hors domicile chez
ce dernier. Ce qui explique le fait que la majorité des patients interviewés ont du mal
à appliquer les règles alimentaires prescrites lors du repas pris sur le lieu de travail.
Cependant, dans un effort de prise de conscience, certains patients interviewés
critiquent l’offre alimentaire dans ces restaurants, qui ne serait pas adaptée, ni adaptable
aux règles diététiques que les médecins leurs ont prescrites. A l’instar de J. P. Poulain
(2001, p. 45), la présente recherche a démontré que la contrainte du temps fait éviter de
recourir à la diversité des aliments dans la restauration collective. En fait, la restauration
collective entre collègues de bureau est un acte alimentaire qui se déroule selon des
règles. Cette restauration collective en milieu socioprofessionnel est aussi tributaire du
temps consacré au repas. Pour M. Nestle et al. (1998, p. 52), ce temps semble influencer
les pratiques alimentaires des individus. Car le professionnel diabétique appréhende
la restauration collective comme une composante clé de sa culture sous influence
d’un sentiment d’appartenance à un corps de métier. Le choix de manger des mets à
travers une restauration collective induit par l’espace socioprofessionnel au détriment
d’une restauration individuelle recommandée par le biomédical, est donc le produit
d’une décision qui n’est pas totalement personnelle. Mais dans laquelle entre un jeu
de différentes personnes qui prennent part à ce repas (C. F. Bove et al, 2003, p. 27).
A partir de ce moment, la représentation du temps est capitale pour le patient, et ce,
dans l’action d’adapter ou non le guide alimentaire au mode de vie du diabétique. Dans la
même logique, G. Reach (2003, p. 10) observe que l’action d’adapter régulièrement son
traitement au temps et à l’environnement permet au patient de se tourner vers l’avenir
où il se voit récompenser de sa persévérance, en vivant sa maladie sans complication.
Cependant, l’action de ne pas adapter le traitement est plutôt tournée vers le présent
où le patient préfère ne pas entraver sa qualité de vie actuelle. Réorganiser son temps
de travail pour prendre un déjeuner ou arriver en retard parce qu’il faut prendre un petit
déjeuner le matin, est perçu comme une entrave à la qualité de la vie professionnelle.
Ainsi, au sein de l’espace socioprofessionnel, le malade pense la diète comme un
élément perturbateur du temps du travail devant maximiser ses gains et améliorer ses
conditions de vie. En conséquence, même si l’homme est tout à fait capable d’envisager
des buts à long terme, il faut reconnaître que la récompense « éviter des complications »
est très abstraite pour le patient diabétique (M. Bureau, 2016, p. 102) dans la mesure
où il ne peut pas totalement cerner son contour. D’où la difficulté d’adaptation du guide
alimentaire à son espace professionnel.
204
ESPACE, TERRITOIRES, SOCIETÉS ET SANTÉ
CONCLUSION
Cette contribution à la recherche scientifique a montré l’originalité des comportements
alimentaires du diabétique dans l’espace socioprofessionnel. Elle a exploré l’influence
de l’activité professionnelle sur la diète du diabétique. Dans cet espace, le régime
alimentaire est influencé par des dynamiques sociales sous impulsion des réseaux
socioprofessionnels. Le premier, le réseau « microscopique » prend en compte les
comportements alimentaires relatifs aux liens interindividuels. Le second, le réseau
« macroscopique » s’est intéressé aux relations individu-structure de travail. Dans
cette logique, les résultats ont identifié l’espace socioprofessionnel comme un milieu
présentant le malade en tant que collègue compulsif cherchant à nouer et à maintenir des
relations professionnelles. A cet effet, celui-ci est amener à recomposer et reconstruire
les prises alimentaires sur son lieu de travail, en omettant volontiers des repas ou en
consommant des mets en groupe avec d’autres collègues à des horaires non propices
pour son état de santé. L’espace socioprofessionnel absorbe donc le diabétique par le
temps nécessaire que ce dernier lui accorde. Ce faisant, il en résulte une négligence et
une banalisation du régime alimentaire du diabétique par l’inobservance des temporalités
prescrites par le médecin traitant sous l’influence de la construction des relations
professionnelles. Ainsi, les comportements alimentaires des diabétiques dans l’espace
socioprofessionnel se trouvent contrastés. Malgré leur état de conscience, ceux-ci ont
toujours une marge de manœuvre à développer des logiques reliées à la sauvegarde
de l’emploi et des relations au travail, justifiant ainsi une forte capacité d’employabilité
du malade diabétique au détriment de la diète.
BIBLIOGRAPHIE
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TIBERE Laurence, 2015, « Manger créole. L’alimentation dans les constructions identitaires à
La Réunion », XVIIème congrès de l’AISLF.
TABLE DES MATIÈRES
AVANT-PROPOS.............................................................................................9
COMITÉ SCIENTIFIQUE ET COMITÉ DE RÉVISION DES TEXTES DE L’OUVRAGE.............................................................................11
INTRODUCTION...........................................................................................13
COMPRENDRE LES RELATIONS ESPACE, TERRITOIRES,
SOCIÉTÉS, ENVIRONNEMENT ET SANTÉ.............................................13
Relation espace et santé..........................................................................13
Relation territoire et santé........................................................................14
Relation sociétés et santé........................................................................16
Environnement et santé...........................................................................17
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES.......................................................19
334
ESPACE, TERRITOIRES, SOCIETÉS ET SANTÉ
PREMIERE PARTIE
ESPACE NATUREL, ENVIRONNEMENT ET SANTÉ
CHAPITRE 1 : RECHERCHE DE CORRÉLATION ENTRE VARIABILITE
PLUVIOMÉTRIQUE ET PRÉVALENCE DU PALUDISME À ABIDJAN :
L’EXEMPLE DU QUARTIER DE PORT-BOUËT.....................................23-38
(Saï Pou SOUMAHORO , Béh Ibrahim DIOMANDÉ)
RÉSUMÉ.................................................................................................................................23
ABSTRACT............................................................................................................................24
INTRODUCTION....................................................................................................................24
1. MÉTHODOLOGIE..............................................................................................................26
1.1. La collecte des données...........................................................................................26
1.2. Les traitements statistiques des données..............................................................27
2. RÉSULTATS ET DISCUSSIONS......................................................................................28
2.1. Analyse des tendances pluviométriques entre 1968 et 2017.................................28
2.1.1. Evolution mensuelle de la pluviométrie................................................................28
2.1.2. Evolution interannuelle de la pluviométrie...........................................................29
2.2. Analyse des tendances de l’incidence du paludisme............................................30
2.2.1. Evolution mensuelle de l’incidence du paludisme...............................................30
2.2.2. Evolution interannuelle de l’incidence du paludisme...........................................31
3. RECHERCHE DE CORRÉLATION ENTRE LA PLUVIOMÉTRIE ET LA PRÉVALENCE DU PALUDISME..........................................................................32
CONCLUSION........................................................................................................................34
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES................................................................................35
Table des matières
335
CHAPITRE 2 : SAISONS PLUVIOMÉTRIQUES ET PRÉVALENCE DE L’ULCÈRE DE BURULI : CORRÉLATION, CAUSALITÉ OU ASSOCIATION SPATIALE ? L’EXEMPLE DE DALOA, UN SECTEUR ENDÉMIQUE EN CÔTE D’IVOIRE.......................................39-54
(Kpaka Sabine DIOBO-DOUDOU, Zuéli KOLI BI, Lasme Jean Charles Emmanuel ESSO)
RÉSUMÉ.................................................................................................................................39
ABSTRACT............................................................................................................................40
INTRODUCTION ...................................................................................................................41
1. DONNÉES ET MÉTHODES..............................................................................................42
1.1. Les données...............................................................................................................42
1.1.1. Les données épidémiologiques ...........................................................................42
1.1.2. Les données pluviométriques .............................................................................42
1.2. Traitement et analyse des données..........................................................................42
1.2.1. Détermination des saisons pluviométriques.........................................................42
1.2.2. Corrélation linéaire, causalité ou association spatiale...........................................43
2. RÉSULTATS ET ANALYSES.............................................................................................44
2.1. L’évolution de l’ulcère de Buruli en rapport avec les moyennes
annuelles pluviométriques et le bilan climatique...................................................44
2.2. L’ulcère de Buruli et les saisons pluviométriques : le modèle linéaire................45
2.2.1. L’état de la relation pluie-UB en saison sèche .....................................................45
2.2.2. L’état de la relation en saison pluvieuse..............................................................48
2.3. La recherche d’un autre modèle d’explication............................................................49
3. DISCUSSION......................................................................................................................52
3.1. Tests de corrélation et graphique de co-variation..................................................52
3.2. Que comprendre de la qualité très moyenne de la corrélation ?..........................52
CONCLUSION........................................................................................................................53
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES................................................................................54
336
ESPACE, TERRITOIRES, SOCIETÉS ET SANTÉ
CHAPITRE 3 : CONDITIONS ENVIRONNEMENTALES ET PROLIFÉRATION
D’UNE MALADIE TROPICALE NÉGLIGÉE EN COTE D’IVOIRE :
CAS DE L’ULCÈRE DE BURULI DANS LA RÉGION DU BELIER ET
DU DISTRICT AUTONOME DE YAMOUSSOUKRO..................................55-70
(Brakissa COULIBALY, Péga TUO)
RÉSUMÉ.................................................................................................................................55
ABSTRACT.............................................................................................................................56
INTRODUCTION.....................................................................................................................57
1. DONNÉES ET MÉTHODES...............................................................................................................58
1.1. Données utilisées.......................................................................................................................58
1.2. Méthodes d’analyses..................................................................................................................61
2. RÉSULTATS ET DISCUSSION..........................................................................................................62
2.1. Relations entre indices environnementaux et épidémiologiques.........................................62
2.1.1. Choix des variables..............................................................................................62
2.1.2. Analyse bivariée entre prévalence de l’ulcère de Buruli et facteurs
physiques du milieu...................................................................................................63
2.1.3. Analyse bivariée entre prévalence de l’ulcère de Buruli et facteurs
socio-économiques..............................................................................................64
2.1.4. Analyse multivariée de la corrélation entre prévalence de l’ulcère
de Buruli et facteurs du milieu.......................................................................................66
2.2. Discussion..................................................................................................................67
CONCLUSION .......................................................................................................................68
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES................................................................................69
Table des matières
337
DEUXIEME PARTIE
TERRITOIRES ET SANTÉ
CHAPITRE 4 : L’ENSEIGNEMENT EN TERRITOIRES, VILLES ET SANTE
EN ALGERIE : LIEU ET LEVIER DE COPRODUCTION
ET DE PARTAGE DE LA CONNAISSANCE EN AFRIQUE....................73-92
(Siham BESTANDJI, Zineddine GUENADEZ, Khedidja BOUFENARA, Belkacem LABII)
RÉSUMÉ.................................................................................................................................73
ABSTRACT.............................................................................................................................74
INTRODUCTION....................................................................................................................75
1. LE MONTAGE D’UNE FORMATION EN « TERRITOIRES, VILLES ET SANTÉ » :
UNE COPRODUCTION DANS UN RAPPORT NORD-SUD..........................................76
1.1. La formation en master Territoires, Villes et santé (TVS).......................................76
1.1.1. Objectifs de la formation.......................................................................................77
1.1.2. Parcours professionnalisant, nouveau et innovant, en partenariat
interne et externe..................................................................................................78
1.1.3. Une formation en Partenariat interne et externe..................................................79
1.1.4. Séminaire de préparation de la formation à Constantine en juin 2010................79
2. LA MISE EN ŒUVRE DU MASTER EN « TERRITOIRES, VILLES ET SANTÉ » :
UNE FORMATION AU PARTAGE DIFFICILE.................................................................80
2.1. Le diagnostic territorial partagé...............................................................................80
2.2. Du diagnostic territorial général au diagnostic territorial de santé.......................81
2.2.1. Les différents cadres d’inscription de la formation...............................................81
2.2.2. Territoires et thématiques spécifiques..................................................................82
3. LA FORMATION « TERRITOIRES, VILLES ET SANTÉ » EN PERSPECTIVE :
UN PORTAGE AFRICAIN................................................................................................85
3.1. Prémisses d’un réseau africain de formation et de recherche
en territoires et santé................................................................................................85
3.2. Dakar : le premier atelier de formation et de recherche en géographie
et santé urbaine..........................................................................................................86
3.2.1. De la formation - recherche.................................................................................86
3.2.2. Du réseau africain...............................................................................................87
338
ESPACE, TERRITOIRES, SOCIETÉS ET SANTÉ
3.3. Constantine : le deuxième atelier de formation et de recherche en
territoires et santé......................................................................................................87
3.3.1. Des défis majeurs................................................................................................88
3.3.2. Formation et mutualisation des ressources : vers un master régional................88
3.3.3. Recherche : vers une coproduction de la connaissance.....................................89
CONCLUSION........................................................................................................................90
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES ................................................................................91
CHAPITRE 5 : INSALUBRITÉ ET SANTÉ DE LA POPULATION
DANS LA VILLE D’AGBOVILLE (SUD DE LA CÔTE D’IVOIRE)....93-110
(Ekissi Hypolite KAHONOU, Moussa COULIBALY, Péga TUO, Kouassi Paul ANOH)
RÉSUMÉ.................................................................................................................................93
ABSTRACT.............................................................................................................................94
INTRODUCTION.....................................................................................................................94
1. OUTILS ET MÉTHODE......................................................................................................95
1.1. Localisation et présentation de la zone d’étude.....................................................95
1.2. Techniques de collecte de données.........................................................................96
2. RÉSULTATS.......................................................................................................................98
2.1 Des conditions physiques favorables à l’insalubrité à Agboville...........................98
2.2 Prolifération des déchets ménagers : révélateurs d’insalubrité.............................99
2.2.1 Des modes d’évacuations ou d’éliminations des ordures
ménagères inappropriées......................................................................................99
2.1.2. Fréquence d’évacuation des ordures ménagères dans la ville d’Agboville...............100
2.2. Une difficile gestion des eaux usées et pluviales.................................................101
2.2.1 Une évacuation traditionnelle des eaux usées de douches................................101
2.2.2. Modes d’évacuation des eaux vannes...............................................................102
2.2. Une insuffisance et une mauvaise utilisation des caniveaux..............................103
2.3. Une dissémination des problèmes environnementaux dans
la ville d’Agboville...........................................................................................104
2.3. Une forte présence des maladies infectieuses à Agboville.................................105
2.4. Relation entre l’insalubrité et la santé des populations à Agboville...................106
3. DISCUSSION....................................................................................................................108
CONCLUSION......................................................................................................................109
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES..............................................................................110
Table des matières
339
CHAPITRE 6 : PROBABILITÉ DE RÉCURRENCE DES PATHOLOGIES
SELON LA PROXIMITÉ DES SOURCES INFECTIEUSÉS À ABIDJAN :
CAS DES QUARTIERS AVOCATIER, AGBÉKOI ET ABOBO-TÉ
DANS LA COMMUNE D’ABOBO............................................................111-132
(Amoin Cinthia KOUAKOU, Kouassi Paul ANOH)
RÉSUMÉ...............................................................................................................................111
ABSTRACT...........................................................................................................................112
INTRODUCTION..................................................................................................................113
1. OUTILS ET MÉTHODES................................................................................................114
1.1. Zone d’étude.............................................................................................................114
1.2. Méthodes de collecte des données........................................................................115
2. RÉSULTATS................................................................................................................118
2.1. Une proximité des sources infectieuses à Avocatier, Agbékoi et Abobo-Té.............118
2.1.1. Prolifération des ordures ménagères au niveau des espaces...........................118
2.1.2. Les stagnations d’eaux usées : des déterminants d’état pathologique..............119
2.1.3. Les urines ou urinoirs à l’air libre dans l’espace urbain......................................120
2.1.4. Le charbon et le bois : des polluants atmosphériques internes et externes......121
2.1.5. Les latrines sans eaux : des facteurs d’infection...............................................121
2.2. L’occurrence des morbidités à l’échelle d’Avocatier, Agbékoi et Abobo-Té......122
2.3. La corrélation entre la proximité des sources infectieuses et la fréquence
des maladies à Avocatier, Agbékoi et Abobo-Té...................................................123
3. DISCUSSION...................................................................................................................130
CONCLUSION......................................................................................................................131
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES..............................................................................131
CHAPITRE 7 : ASSAINISSEMENT ET RISQUES SANITAIRES DANS LA VILLE DE BINGERVILLE (PERIPHERIE EST D’ABIDJAN, COTE D’IVOIRE)...............................133-150
(Konan Célestin KOUADIO, Nambahigué Mathieu BAKARY, Péga TUO, Kouassi Paul ANOH)
RÉSUMÉ...............................................................................................................................133
ABSTRACT...........................................................................................................................134
INTRODUCTION..................................................................................................................135
340
ESPACE, TERRITOIRES, SOCIETÉS ET SANTÉ
1. OUTILS ET MÉTHODE....................................................................................................136
1.1. Localisation et présentation de la zone d’étude...................................................136
1.2. Techniques de collecte de données.......................................................................137
2. RÉSULTATS......................................................................................................................139
2.1. Un système de drainage insuffisant.......................................................................139
2.2. Les ouvrages d’assainissement des eaux usées et excrétas à Bingerville.......141
2.2.1. Les ouvrages d’assainissement collectif............................................................141
2.2.2. Les pratiques de gestion des eaux usées domestiques....................................142
2.2.2.1. Les modes de gestion des eaux usées de lessives et de vaisselles.........142
2.2.2.2. Les modes de gestion des eaux vannes...................................................143
2.3. Inégale répartition des zones à risques sanitaires dans la ville de Bingerville,
une préoccupation majeure....................................................................................144
2.4. Les conséquences de la déficience des systèmes d’assainissement sur
la santé des populations.........................................................................................146
3. DISCUSSION...................................................................................................................148
CONCLUSION.....................................................................................................................149
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES.............................................................................149
CHAPITRE 8 : GESTION DES EAUX USÉES ET DOMESTIQUES ET
INCIDENCE DES MALADIES HYDRIQUES DIAGNOSTIQUÉES
À BAMAKO..............................................................................................151-168
(Malick TIMBINE, Adama KONE, Balla DIARRA)
RÉSUMÉ................................................................................................................................151
ABSTRACT...........................................................................................................................152
INTRODUCTION..................................................................................................................153
1. MÉTHODOLOGIE............................................................................................................154
1.1. Présentation de la zone d’étude..............................................................................154
1.2. Techniques et collecte de données........................................................................155
2. RÉSULTATS.....................................................................................................................157
2.1. Mode de collecte et d’évacuation des effluents domestiques.............................157
2.1.1. Mode d’évacuation des eaux grises...................................................................157
2.1.2. Mode d’évacuation des eaux vannes.................................................................158
2.1.3. Type de toilettes utilisées par les ménages........................................................158
2.1.4. Type de vidange des latrines.............................................................................159
2.2. Répartition spatiale des principales maladies hydriques diagnostiquées.........160
2.3. Incidence des maladies hydriques selon les modes d’évacuation
des eaux usées et les pratiques sanitaires............................................................161
Table des matières
341
2.3.1. Incidence des maladies hydriques selon le mode d’évacuation
des eaux grises par les ménages........................................................................161
2.3.2. Incidence des maladies hydriques selon le mode d’évacuation
des eaux vannes.................................................................................................161
2.3.3. Incidence des maladies hydriques selon la présence de boues de vidanges
dans les ménages.................................................................................................163
2.3.4. L’incidence des maladies hydriques selon le type d’habitat...............................163
2.3.5. Incidence des maladies hydriques selon le type de latrines utilisées
par les ménages.................................................................................................164
2.3.6. Incidence des maladies hydriques selon l’état de salubrité des latrines.............165
3. DISCUSSION...................................................................................................................166
CONCLUSION......................................................................................................................167
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES..............................................................................168
342
ESPACE, TERRITOIRES, SOCIETÉS ET SANTÉ
TROISIEME PARTIE
ACTIVITES ECONOMIQUES, SECURITE ALIMENTAIRE
ET RISQUES SANITAIRES
CHAPITRE 9 : FABRICATION DE «KABAKOUROU» ET RISQUES
SANITAIRES A DIVO (SUD DE LA COTE D’IVOIRE)........................171-190
(Kouakou David BRENOUM, Ouattara Bourahima FROUMAN, Kouakou Martin DIBY, Koffi Lazare ATTA)
RÉSUMÉ...............................................................................................................................171
ABSTRACT..........................................................................................................................172
INTRODUCTION..................................................................................................................173
1. MÉTHODOLOGIE............................................................................................................173
1.1. Présentation de la zone d’étude.............................................................................173
1.2. Techniques de collecte de données.......................................................................175
2. RÉSULTATS ET DISCUSSION.......................................................................................176
2.1. Localisation des fabriques et le processus de fabrication du «kabakourou»...176
2.1.1. Localisation non appropriée des fabriques.........................................................176
2.1.2. Des infrastructures non adaptées......................................................................178
2.1.3. Un processus de fabrication à risque................................................................179
2.1.3.1. Le blanchiment d’huile de palme...............................................................179
2.1.3.2. La dissolution de la soude caustique.........................................................180
2.1.3.3. La confection des boules de savon............................................................181
2.2. Les conséquences environnementales et sanitaires...........................................181
2.2.1. Dégradation du paysage des quartiers..............................................................182
2.2.1.1. Précarisation des domiciles.......................................................................182
2.2.1.2. Occupation anarchique des voies.............................................................182
2.2.1.3. La pollution de l’air et du sol......................................................................183
2.2.1.4. La pollution des eaux.................................................................................184
2.2.2. Les risques sanitaires immédiats liés à la fabrication de «kabakourou»...........185
2.2.2.1. La pollution intérieure des domiciles et du quartier...................................185
2.2.2.2. Les risques sanitaires de la combustion de l’huile sur les acteurs............196
2.2.2.3. Les risques sanitaires liés à la manipulation de la soude caustique.........187
CONCLUSION......................................................................................................................188
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES..............................................................................189
Table des matières
343
CHAPITRE 10 : DIABETE ET TRAVAIL : L’ESPACE SOCIOPROFESSIONNEL
COMME MILIEU D’INOBSERVANCE DU GUIDE ALIMENTAIRE
CHEZ LE DIABETIQUE AU SUD TOGO.................................................191-205
(Pierre Codjo MELIHO, Mena Komi AGBODJAVOU)
RÉSUMÉ...............................................................................................................................191
ABSTRACT...........................................................................................................................192
INTRODUCTION..................................................................................................................192
1. APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE................................................................................193
1.1. Présentation de la zone d’étude.............................................................................193
1.2. Techniques de collecte de données.......................................................................194
2. RÉSULTATS.....................................................................................................................195
2.1. Profil socio-professionnel des patients diabétiques............................................195
2.2. Alimentation du diabétique dans son espace socioprofessionnel.....................196
2.3. L’espace socioprofessionnel au cœur de l’inobservance du guide alimentaire..199
2.4. Temps de travail et qualité de vie comme facteurs d’inobservance
du guide alimentaire................................................................................................200
3. DISCUSSION....................................................................................................................201
CONCLUSION......................................................................................................................204
BIBLIOGRAPHIE.................................................................................................................204
CHAPITRE 11 : RISQUES SANITAIRES ASSOCIES A L’UTILISATION DE
L’EAU POLLUEE ET DE PESTICIDES : CAS DES MARAICHERS RIVERAINS
DE LA LAGUNE A M’POUTO (ABIDJAN, COTE D’IVOIRE)....................207-223
(Della André ALLA, Loukou Jean-Baptiste N’GUESSAN, Moussa COULIBALY,
Péga TUO, Konan Bernard YAO)
RÉSUMÉ................................................................................................................................207
ABSTRACT...........................................................................................................................208
INTRODUCTION..................................................................................................................208
1. MATÉRIELS ET MÉTHODES..........................................................................................210
2. RÉSULTATS ET DISCUSSION.......................................................................................213
2.1. Les soubassements du risque sanitaire à M’pouto..............................................213
2.1.1. Une mauvaise qualité des eaux d’arrosage.......................................................213
2.1.2. Les pratiques d’utilisation défectueuses des pesticides.....................................215
344
ESPACE, TERRITOIRES, SOCIETÉS ET SANTÉ
2.2- Les risques sanitaires associés aux produits maraîchers..................................217
2.2.1- Les risques professionnels liés à l’usage des pesticides...................................217
2.2.2. La sécurité sanitaire des aliments menacée......................................................218
3. DISCUSSION...................................................................................................................220
3.1. Les facteurs du risque.............................................................................................220
3.2. Le risque et ses manifestations..............................................................................221
CONCLUSION......................................................................................................................222
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES..............................................................................222
CHAPITRE 12 : APROCHE GÉOGRAPHIQUE DE LA MALNUTRITION INFANTILE
DANS LA VILLE D’ABIDJAN (SUD DE LA CÔTE D’IVOIRE) : ............................225-239
(Maubah Carène Stéphanie KONAN, Céline Yolande KOFFIE-BIKPO)
RÉSUMÉ...............................................................................................................................225
ABSTRACT...........................................................................................................................226
INTRODUCTION.............................................................................................................227
1. MATÉRIELS ET MÉTHODE............................................................................................227
1.1- Présentation de la zone d’étude.............................................................................227
1.2. Collecte des données..............................................................................................228
2. RÉSULTATS......................................................................................................................228
2.1 Provenance des cas de malnutrition infantile reçus à l’INSP...............................228
2.2. Typologie des cas de malnutrition infantile reçus en consultation à l’INSP.......229
2.3. Influence du cadre de vie sur le contexte de malnutrition urbaine.....................230
2.3.1. Cas de la commune d’Abobo............................................................................230
2.3.2. Cas de la commune d’Attécoubé........................................................................232
2.3.3. Cas de la commune de Yopougon.....................................................................233
2.4. Cas des quartiers d’habitation formelle................................................................234
2.4.1. Cas de la commune de Cocody.........................................................................234
2.4.2. Cas de la commune d’Adjamé...........................................................................235
2.5. Analyse du budget alimentaire quotidien des ménages par quartiers
de forte provenance de cas de malnutrition infantile...........................................236
3. DISCUSSION....................................................................................................................237
CONCLUSION......................................................................................................................239
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES..............................................................................239
Table des matières
345
QUATRIEME PARTIE
INDICATEURS SOCIAUX, ACCÈS ET RECOURS AUX
SOINS DE SANTÉ
CHAPITRE 13 : OFFRE SANITAIRE ET DÉTERMINANTS DU
CHOIX DE L’ITINÉRAIRE THÉRAPEUTIQUE DANS LES 4EME ET
5EME ARRONDISSEMENTS DE LA COMMUNE DE PORTO-NOVO
(SUD EST DU BENIN) EN 2013...............................................................243-259
(Salvador Oscar Tadégla EHOU, Bonaventure Eustache BOKONON-GANTA, Benjamin ARABA)
RÉSUMÉ...............................................................................................................................243
ABSTRACT .....................................................................................................................244
INTRODUCTION..................................................................................................................244
1. MATÉRIELS ET MÉTHODES.........................................................................................245
1.1. Le milieu d’étude......................................................................................................245
1.2. Données et méthodes..............................................................................................247
2. RÉSULTATS.....................................................................................................................248
2.1. L’offre sanitaire........................................................................................................248
2.1.1. Les formations sanitaires publiques..................................................................248
2.1.2. Les formations sanitaires privées......................................................................249
2.1.3. Les unités de traitement traditionnel ou de phytothérapie.................................250
2.2. Les déterminants du choix de l’itinéraire thérapeutique.....................................251
2.2.1. Les caractéristiques des ménages....................................................................251
2.2.2. L’utilisation des services de soins......................................................................252
2.2.3. L’influence de la condition socio-économique sur le type
de service choisi.................................................................................................253
2.2.4. L’influence de l’appartenance religieuse et/ou de la culture par
rapport au type de service choisi.........................................................................253
2.2.5. Le degré de satisfaction.....................................................................................254
3. DISCUSSION....................................................................................................................255
CONCLUSION .....................................................................................................................258
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES..............................................................................258
346
ESPACE, TERRITOIRES, SOCIETÉS ET SANTÉ
CHAPITRE 14 : SANTÉ MATERNELLE : LES DÉTERMINANTS
DE L’UTILISATION DES STRUCTURES PUBLIQUES DE SOINS
DANS LE DISTRICT SANITAIRE DE KAFFRINE (SÉNÉGAL)........261-275
(Ndèye Léna NIANG, Aminata NIANG-DIENE)
RÉSUMÉ...............................................................................................................................261
ABSTRACT...........................................................................................................................262
INTRODUCTION..................................................................................................................262
1. CADRE DE L’ÉTUDE ET MÉTHODOLOGIE.................................................................263
1.1. Cadre de l’étude.......................................................................................................263
1.2. Données et méthodes..............................................................................................264
1.2.1. L’exploitation des données du système de soins...............................................264
1.2.2. L’enquête transversale sur les déterminants du recours aux soins maternels...265
2. RÉSULTATS.....................................................................................................................266
2.1. Surveillance de la grossesse et prévention de la transmission
mère-enfant du VIH-sida..........................................................................................266
2.2 Assistance à l’accouchement et planification familiale........................................268
2.3 Utilisation des soins maternels selon les résultats de l’enquête transversale...268
3. DISCUSSION....................................................................................................................269
3.1 Le retard de la première consultation prénatale....................................................270
3.2 L’accouchement à domicile......................................................................................272
CONCLUSION .....................................................................................................................273
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES..............................................................................274
CHAPITRE 15 : NIVEAU DE VIE ET STRATÉGIES DE LUTTE
CONTRE LE PALUDISME DANS LA VILLE DE GAGNOA
(SUD-OUEST DE LA CÔTE D’IVOIRE).............................................277-299
(Djehon Marie DALI, Péga TUO, Kouassi Paul ANOH)
RÉSUMÉ...............................................................................................................................277
ABSTRACT..........................................................................................................................278
INTRODUCTION..................................................................................................................279
1. OUTILS ET MÉTHODE...................................................................................................281
1.1. Présentation de la zone d’étude..................................................................................281
1.2. Techniques de collecte et traitement de données......................................................282
Table des matières
347
2. RÉSULTATS .....................................................................................................................284
2.1. Caractéristiques du niveau de vie et des stratégies de lutte
contre le paludisme..................................................................................................284
2.1.1. Des professions dominées par les commerçants...............................................284
2.1.2. Un niveau de revenu relativement bas...............................................................285
2.1. 3 Un niveau d’instruction bas................................................................................285
2.1.4. Des ménages à forte concentration humaine.....................................................286
2.1.5. Des habitats restreints ......................................................................................286
2.2. Une disparité du niveau de vie dans la ville de Gagnoa ......................................287
2.3. Perception et stratégies des populations de la ville de Gagnoa........................ .288
2.3.1. Le paludisme : Une maladie connue des populations mais le risque ignoré......288
2.3.2. Une diversité de moyens de protection contre les moustiques
dans les ménages..............................................................................................289
2.4. Un mauvais usage des moustiquaires ..................................................................289
2.5. Corrélation entre les caractéristiques du niveau de vie et les stratégies
de lutte contre le paludisme....................................................................................290
2.5.1. Relation entre la taille de ménage et les stratégies de lutte
contre le paludisme.............................................................................................291
2.5.2. Relation entre le nombre de pièces au sein de l’habitat et stratégies de lutte
contre le paludisme............................................................................................292
2.5.4. Relation entre le niveau d’instruction et stratégies de lutte
contre le paludisme...........................................................................................293
2.5.5. Relation entre le revenu et mesures de prévention............................................294
3. DISCUSSION....................................................................................................................295
CONCLUSION ......................................................................................................................298
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES...............................................................................298
CHAPITRE 16 : ‘’FONTANELLE’’ INFANTILE ET ENJEUX DE
LA PRIORISATION DU MODÈLE THÉRAPEUTIQUE AFRICAIN PAR
LES MÈRES DE LA SOUS-PREFECTURE D’AGOU, DÉPARTEMENT
D’ADZOPÉ EN CÔTE D’IVOIRE............................................................301-314
(Anon Félix N’DIA, Koidjo Innocent Ravel GONAHI BI, Grobri César YALLEY)
RÉSUMÉ...............................................................................................................................301
ABSTRACT...........................................................................................................................302
INTRODUCTION..................................................................................................................302
1. MÉTHODOLOGIE............................................................................................................303
348
ESPACE, TERRITOIRES, SOCIETÉS ET SANTÉ
2. RÉSULTATS......................................................................................................................305
2.1. Expériences des mères en institutions hospitalières..........................................305
2.1.1. Inaccessibilité des soins hospitaliers liée aux coûts...........................................305
2.1.2. La biomédecine comme une médecine à l’efficacité ‘’douteuse’’
dans la guérison de la ‘’fontanelle’’......................................................................306
2.2. Ressources sociales de la priorisation du modèle thérapeutique africain........307
2.2.1. De la compétence des thérapies locales face à la dépression
de la ‘’fontanelle’’................................................................................................307
2.2.2. La médecine de tradition africaine comme une médecine holistique................309
2.2.3. Une efficacité thérapeutique construite sur l’expérience des tradithérapeutes
et sur la durée de guérison................................................................................310
3. DISCUSSION ....................................................................................................................311
3.1. Du vécu en institution hospitalière au recours du modèle
thérapeutique africain..............................................................................................311
3.2. De l’approche holistique comme indicateur de compétence
des tradithérapeutes à la construction de l’efficacité thérapeutique
de la médecine de tradition africaine.....................................................................312
CONCLUSION .....................................................................................................................313
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES..............................................................................313
CHAPITRE 17 : AMÉNAGEMENT NUMÉRIQUE DES TERRITOIRES
(ANT) ET PERFORMANCE DU SYSTÈME DE SANTÉ DANS
LA VILLE DE BOUAKÉ (CENTRE DE LA CÔTE D’IVOIRE)...........315-329
(Ossaman Rachelle Édith KONÉ, Alain François LOUKOU)
RÉSUMÉ...............................................................................................................................315
ABSTRACT .........................................................................................................................316
INTRODUCTION..................................................................................................................317
1. MÉTHODOLOGIE............................................................................................................318
1.1. Présentation et justification du choix de la zone d’étude....................................318
1.2. Techniques de collecte des données.....................................................................319
2. RÉSULTATS.....................................................................................................................320
2.1. Niveau d’équipement des centres de santé de la ville de Bouaké
en outils numériques...............................................................................................320
2.1.1. Un faible niveau d’équipement dans les centres de santé publics.........................320
Table des matières
349
2.1.2 Un niveau relativement appréciable d’équipement en outils numériques
dans les cliniques et des officines privées ..................................................................322
2.2. Une performance du système sanitaire à l’épreuve de l’ANT .............................324
2.2.1. Une situation tributaire d’un faible aménagement numérique du territoire..............324
2.2.2. Performance insatisfaisante du système sanitaire dans la ville de Bouaké.......325
2.3. Enjeux de l’aménagement numérique sur le système de santé
de la ville de Bouaké...............................................................................................325
DISCUSSION........................................................................................................................327
CONCLUSION......................................................................................................................328
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES..............................................................................328
CONCLUSION GÉNÉRALE................................................................................................331
354
ESPACE, TERRITOIRES, SOCIETÉS ET SANTÉ
Sous la direction de
Kouassi Paul ANOH, Péga TUO et Maïmouna YMBA
ESPACE, TERRITOIRES, SOCIÉTÉS ET SANTÉ
Le quadruple Espace, Territoires, Sociétés et Santé est une contribution des sciences
humaines et sociales à la compréhension des faits de santé. En plaçant la santé au cœur des
relations Espace, Territoires et Sociétés, leur influence dans la dynamique des faits de santé
a été examinée. Cet ouvrage rassemble des contributions qui mettent clairement en évidence
l’influence de la variabilité pluviométrique saisonnière et mensuelle sur la prévalence du
paludisme ainsi que les conditions environnementales de prolifération de l’ulcère de Buruli. Les
impacts de la difficile gestion de l’environnement des territoires, des activités économiques et
des conditions de travail sur la santé des populations ont été montrés. Les déterminants des
choix thérapeutiques et de prévention des maladies sont aussi mis en exergue. Cet ouvrage
participe à la compréhension et à la résolution des faits de santé au regard de leurs complexités
qui nécessitent une pluridisciplinarité.
Auteurs
Kouassi Paul ANOH est Professeur Titulaire (CAMES) des Universités. Il est
spécialiste de la géographie halieutique et développe des axes de recherche
en géographie de la santé. Il est le Directeur du Groupe de Recherche Espace,
Territoires Sociétés et Santé (GRETSSA) de l’Institut de Géographie Tropicale (IGT).
Péga TUO est Maître-Assistant (CAMES) des Universités. Il est géographe de la
santé et développe des recherches sur l’environnement et la santé, l’accès et le
recours aux soins de santé. Il est le coordonnateur des programmes académiques
et pédagogiques du Groupe de Recherche Espace, Territoires, Sociétés et Santé
(GRETSSA).
Maïmouna YMBA est Maître-Assistant (CAMES) des Universités. Elle est géographe
de la santé et travaille sur les questions d’accès et de recours aux soins de santé.
Elle est la coordinatrice des programmes et projets du Groupe de Recherche Espace,
Territoires, Sociétés et Santé (GRETSSA).
ISBN : 978-2-35565-063-5
www.retssa-ci.com/gretssa/
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