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conduit à de multiples périls (comme par exemple l’aliénation) qui est
problématique par rapport à la possibilité de la liberté comme réelle et effective.
Notre objectif principal apparaît comme étant une tentative d’éclaircissement de
ce problème de la liberté en prenant appui sur l’œuvre intitulée Cahiers pour une
morale dans laquelle il nous semble que notre auteur approfondit sa conception de
la liberté en ne la situant plus seulement sur le plan ontologique. La liberté est en
effet à la fois l’objet principal de la réflexion proposée par Sartre mais en même
temps elle entre en dialogue permanent avec d’autres interrogations qui sont celles
du domaine social, historique, moral ou encore relationnel. Notre recherche
s’attachera particulièrement à ces nouveautés en montrant ce que ces
questionnements parviennent à apporter au concept de liberté et ainsi qu’à la
compréhension de la liberté elle-même.
On pourra se demander pourquoi nous avons choisi d’étudier une œuvre qui n’est
en fait pas véritablement aboutie. Si nous nous attardons un peu sur la biographie
de l’auteur, nous n’aurons pas de difficultés pour constater que le texte a été
publié de façon posthume car Sartre se refusait à publier une œuvre inachevée.
Toutefois ce qui nous a séduit dans cette œuvre qui est constituée par un ensemble
de notes rédigées par Sartre aux alentours de 1947 à 1948, c’est qu’elle nous
révèle un texte précieux à notre disposition car il s’agit vraisemblablement de ce à
quoi devait ressembler le second ouvrage annoncé à la fin de L’Être et le Néant.
Ce texte est aussi, par la spécificité de sa rédaction, comparable à une sorte de
laboratoire expérimental où la pensée de Sartre fait l’épreuve d’elle-même en
cherchant à reprendre de nombreux problèmes. Celui de la liberté semble être le
fil directeur de sa réflexion. Il nous faut désormais chercher à le comprendre.
INTRODUCTION
S’intéresser à la philosophie de Sartre implique nécessairement de
rencontrer la problématique de la liberté. Il semble en effet qu’on ne puisse
véritablement comprendre un philosophe qu’en adoptant ses intuitions afin de voir
où elles nous mènent. On ne doit pourtant pas se tromper en ce qui concerne notre
ambition. Il n’est pas question pour nous de reprendre dans son ensemble les
différentes orientations de la philosophie sartrienne. Cette tâche, bien qu’exaltante,
serait sans doute immense. On devra plutôt comprendre notre travail comme une
tentative pour éclaircir ce qui nous paraît être le plus fondamental chez Sartre, ce
que nous appelons le problème de la liberté. Là encore nous ne souhaitons pas
examiner la liberté dans l’ensemble de l’œuvre du philosophe français mais notre
étude se propose d’approfondir la question de la liberté à partir d’une œuvre
intermédiaire à la grande triade sartrienne (La Transcendance de l’Ego, L’Être et
le Néant et la Critique de la raison dialectique), les Cahiers pour une morale.
Rédigée de 1947 à 1948, cette œuvre est abandonnée et elle est laissée
sans suite par son auteur. Il faudra attendre une publication posthume pour que le
texte de ces cahiers de notes voit le jour et devienne accessible. Malgré son
inachèvement, ce texte demeure précieux car il témoigne de l’élaboration de la
pensée de Sartre qui, venant de publier son grand essai d’ontologie
phénoménologique, cherche encore à préciser ses conceptions philosophiques et
notamment celle qu’il se fait de la liberté. En outre les Cahiers pour une morale
devaient constitués à l’origine le second ouvrage annoncé à la fin de L’Être et le
Néant. Ce qui pose problème est que nous ne sommes pas en présence d’une
véritable suite mais nous nous confrontons à des notes de travail qui abordent des
thématiques diverses sans être liées entre elles. On remarquera à ce titre l’absence
de chapitre. Il n’y a que quelques rares sous-titres qui nous donnent parfois une