ARTICLE -un étrange bonheur ! celui d’aimer (ok)

Telechargé par Christophe Djaowe
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ARTICLE : un étrange bonheur ! celui d’aimer
En se penchant sur notre expérience humaine, nous nous apercevons que nous sommes tous à
la recherche du bonheur. Notre vie est orientée et stimulée par ce désir et recherche insatisfaite du
bonheur. Les êtres humains le cherchent, mais bien souvent, ils ne le trouvent pas. Cependant, l’on
peut se demander de savoir ce que c’est le bonheur. En d’autres termes, qu’est-ce qu’une vie
heureuse ? l’amour ne serait-il pas le chemin du vrai bonheur ? Répondre à ces questions nous amène
à présenter premièrement les différentes conceptions que les gens ont néralement du bonheur ;
deuxièmement, insister sur le sens du bonheur selon Dieu et troisièmement montrer comment
l’Amour seul constitue le chemin à suivre pour atteindre ce bonheur en nous inspirant de nos
expériences humaines et spirituelles.
Les différentes conceptions traditionnelles du bonheur
Le bonheur, tout le monde en parle, tout le monde en rêve. Etre heureux semble essentiel à
notre bien-être, tant physique que moral. C’est d’ailleurs d’une de nos principales recherches dans la
vie. Cependant, le bonheur, dans notre société actuelle où il apparait comme un droit pour tous, voire
même un devoir, n’est pas une alité universelle. Il est relatif et différent pour chacun : selon le
contexte de vie, l’environnement social, l’âge, les projets que l’on a, selon la personnalité, etc.
Beaucoup de gens pensent que le bonheur réside dans l’avoir ou dans l’être. Mais le constat
dans notre vie actuelle montre que le bonheur est beaucoup plus tourné vers l’avoir. Pour certains,
vivre heureux se résume à l’accumulation des biens matériels. Le bonheur a tendance à se mesurer à
l’aune de ce que nous consommons et accumulons comme biens matériels. A ce niveau, le niveau
économique détermine directement le bonheur pour certains. C’est le fait d’être dans le confort et le
luxe, le fait d’être riche, être en sécurité et en bonne santé… La quête du bonheur apparait ainsi
comme vitale pour ces personnes. Le bonheur peut sembler aussi favorable à la santé. Ne dit-on pas
souvent que la santé n’a pas de prix.
Par ailleurs, en cherchant la vie heureuse essentiellement sur l’accumulation des biens, on peut
projeter par la suite des rêves, de projets. C’est ce qui est normal d’ailleurs. On peut faire recours par
exemple à la vie des certains couples. Dans la vie de certains couples, nous voyons que beaucoup
croient qu’avoir des enfants rend heureux… Pour d’autres, l’argent ou le matériel fait le bonheur. Le
bonheur serait donc, dans ce sillage, le fait d’avoir des rêves ou des projets. Dans ce cas, on recherche
toujours à assouvir tous nos désirs. Ainsi, assouvir tous ses désirs risque de nous entrainer dans un
cercle vicieux car désirer toujours plus que le propre d’un désir humain assouvi, c’est qu’il n’exerce
plus son pouvoir moteur. Certains vont jusqu’à poser le plaisir comme le bonheur.
Par contre, d’autres vont poser, dans le cadre de l’être (contrairement à l’avoir), les vertus
comme les chemins du bonheur. Le bonheur c’est une vie vertueuse (conception eudémoniste). Le
bonheur serait en général la satisfaction de nos désirs et de nos besoins, etc. Mais dans tout cela,
l’homme n’est pas toujours comblé. On pourrait donc se demander de savoir ce qui fait que l’homme
ne soit pas comblé ? se trouve le vrai bonheur ? qu’est ce qui nous permettra de jouir de
l’existence ? Comment peut-on concevoir le bonheur selon Dieu ?
Le sens du bonheur selon Dieu
Le constat que nous pouvons faire sur ce qui précède est que le monde présent est marqué par
les conséquences du refus de Dieu par l’homme et soumis à la loi du péché et de la mort. Dès lors le
mal faisant son œuvre, le parfait bonheur n’est plus de la partie. Le bonheur dans ce monde ne peut
être total. Nous pouvons donc dire que le bonheur selon Dieu est une autre réalité que celle que nous
projetons et prétendons vivre sur cette terre sous les catégories de l’avoir et de l’être.
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Le bonheur en tant que réalité permanente n’est pas dans cette vie terrestre mais bien dans
celle à venir. Jésus-Christ, l’homme qui fut sur terre le plus heureux et aussi le plus souffrant, a dit :
« À quoi sert-il à un homme de gagner le monde entier, s’il perd son âme ? Que donnerait un homme
en échange de son âme ?
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». Le bonheur a un prix : celui de la sincérité de cœur, celui de l’aveu de ce
que nous sommes devant Dieu. Ce bonheur vrai, contrairement à tout autre bonheur fragile, est lui à
notre portée ! Jésus- Christ nous l’offre car il en a payé le prix fort. Le don de sa vie juste rend possible
notre pardon, notre paix avec Dieu, notre bonheur aujourd’hui et pour l’éternité.
Le bonheur selon Dieu ou selon la Bible est le sens de notre vie. Le mot « bonheur » n’existe
pas en hébreu biblique et est rare dans le grec biblique. La Bible préfère parler de « vie » ou de « joie
». Dans le Nouveau Testament, l’adjectif grec makarios est présent à plusieurs reprises en particulier
dans les Béatitudes des Évangiles. La Bible ne donne donc pas de conseil pour découvrir le bonheur,
mais décrit plutôt une situation déjà existante, résultat d’une conduite conforme à la justice. En effet,
dans le sermon sur la montagne
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, Jésus répond à nos besoins. Il répond à nos prières pour une bonne
vie, une bonne santé, des bonnes relations, etc. Mais il ne s’arrête pas là. En fait, il ne commence pas
par là non plus… Le bonheur selon Dieu n’est pas d’abord cela. Ça va plus loin. C’est plus profond.
C’est un bonheur qui ne dépend pas de nos circonstances. C’est ce bonheur dont Jésus va parler dans
la suite du texte. Jésus promulgue le bonheur. Il déclare ce qu'est le bonheur selon Dieu qui n'est pas
forcément celui que le monde cherche. Il nous fait une description de ce que c’est d’être makarios,
vraiment heureux aux yeux de Dieu.
Le bonheur makarios que Jésus déclare va bien au-delà de ce que nous entendons
habituellement par bonheur. C’est un bonheur qui demeure même quand nos circonstances ne sont
plus source de bonheur. Le bonheur, le bonheur makarios vient de Dieu et de lui seul. Et il est pour
ceux qui reconnaissent en eux-mêmes un manque que Dieu seul peut combler. Est heureux makarios
celui qui laisse Dieu agir dans sa vie ; qui laisse Dieu le combler.
Pour dire en quelques mots ce à quoi ressemble le bonheur selon Jésus, il faut dire que c’est
un manque comblé par Dieu. Il ne se gagne pas, mais se reçoit comme un don. C’est une
démonstration active de l’amour de Dieu pour les autres d’où l’amour comme la vraie voie pour
atteindre ce bonheur selon Dieu.
L’Amour comme le chemin à suivre pour atteindre ce bonheur
Dieu veut notre bonheur mais ce dernier s’obtient par l’amour. L’amour constitue le seul
chemin à suivre pour atteindre ce bonheur. Pourquoi ?
Premièrement, si nous constatons que le monde n’arrive pas à être comblé, c’est parce qu’il
lui manque l’amour. Tout homme a soif d’amour. Les gens cherchent l’amour et n’en trouvent pas,
car il n’y a pas de véritable amour entre les hommes sur cette terre. Par exemple, beaucoup des mariés
découvrent le plus souvent qu’il n’y a pas d’amour mais ils restent ensemble pour n’attendre que les
enfants. D’autres n’attendent qu’une aide de leurs partenaires. Quelques mariés peuvent en témoigner
cela. Or on a besoin d’être aimé. Il faut prendre conscience de notre besoin d’amour dans ce monde.
Et c’est Jésus qui est l’Amour qu’il nous faut. Quand on sera aimé de Lui, on deviendra aussi amour
pour les autres car en fréquentant Jésus, on devient comme Lui. La femme samaritaine dans Jean 4,
3-26 représente notre humanité qui a soif d’amour. Jésus qui est Amour est venu étancher cette soif
d’amour. Cela voudrait dire que le bonheur consiste au premier abord à être aimé. Souvent, on se fait
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Évangile selon Marc 8.36-37
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Mt 5, 1-12
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remarquer pour être aimé par les autres. Or il n’y a que Jésus qui peut étancher notre soif d’amour
que l’avoir ne peut combler. Car Dieu est Amour. C’est qui justifie d’ailleurs le don de son Unique
Fils pour notre salut. Si Dieu est Amour, c’est que le vrai bonheur se trouve en lui. Car Il veut notre
salut. A travers l’envoi de son Fils Unique pour sauver notre humanité souffrante, on peut voir dans
ce don (Amour) le bonheur.
Deuxièmement, l’Amour constitue le chemin pour atteindre la vie en plénitude de Dieu car il
constitue ce chemin de notre croissance par excellence. Ce qui est important dans notre vie, c’est
notre amitié avec le Christ puis notre amitié aux prochains. Mais il n’y a pas d’amour sans épreuve
et souffrance. Et cela nous demande beaucoup d’effort et de sacrifice. En effet, aimer c’est souffrir
pour ceux qu’on aime. De même, c’est trouver dans notre cœur une place pour pardonner nos ennemis
et ceux qui nous font du mal. En outre, aimer comme le Christ c’est combattre haine et la rancune.
C’est porter la souffrance des autres comme Il l’a fait. Et c’est donner notre vie en offrande pour le
Christ et pour l’humanité dans la lutte pour l’avènement du Règne de Dieu. C’est dans cette optique
que nous pouvons gouter à la joie du Christ. Alors le vrai bonheur (ou la joie) c’est d’avoir été aimé
et d’aimer à notre tour. Et aimer son prochain serait aussi se mettre à son service. Or, notre société
est de plus en plus égocentrique et individualiste. Le bonheur d’un chrétien doit être amour c’est-à-
dire tourné vers l’autre. C’est cela le bonheur selon Jésus, le bonheur des béatitudes. Tout ce que nous
faisons avec amour nous comble toujours de joie. À chacun de l’expérimenter. Si le Christ nous a
aimés jusqu’à mourir sur une croix, c’est pour nous prouver jusqu’à quel point va son amour pour
nous. C’est dire que le véritable amour (amour-sacrifice ou amour agapè) conduit au bonheur. Ce
dernier réside dans l’amour illuminé par l’Amour divin.
Troisièmement, le bonheur selon Dieu se construit dans une marche selon le Christ. Le terme
"heureux" vient d'une racine qui veut dire à l'aise, au large, long. C'est l'idée d'un confort intérieur,
d'une largesse de l'être qui déborde, replète de joie. Cette marche selon le Christ peut se résumer en
huit démarches qui sont des attitudes, des disciplines et de qualités :
Une conscience de faillite (Mt 5, 3b) : nous faisons allusion ici à la pauvreté spirituelle. Il
s’agit de ceux qui n’ont rien à offrir à Dieu. Tant des gens pensent qu’ils peuvent offrir à Dieu leurs
talents, leur personnalité, et même leur fortune. Dieu bénira celui qui dépend de lui comme un enfant
dépend de sa mère pour survivre. Quel bonheur de venir à Dieu les mains vides, et de voir qu’il les
remplit.
Une tendresse sensible (Mt 5, 4) : Pleurer et être heureux ne sont pas synonymes. Selon le
contexte qui précède, à cause du sentiment de péché ! Lorsque quelqu'un réalise qu'il est en faillite
spirituelle, c'est bouleversant ! De même par exemple, les femmes qui ont avorté en pensant que ce
n'était rien, ont souvent ce sentiment fort et sourd à la fois, d'une intense culpabilité. La Bible dit de
pleurer les morts. Une autre bonne raison serait le péché des autres. Jésus qui pleure sur Jérusalem
(cf. Luc 19.41). L’autre serait la difficulté des autres (Rom 12.15). La compassion naît de notre
identification aux autres. Et ceci n'est pas si facile, car notre société devient insensible. Combien
d'hommes et de femmes avons-nous vu mourir à la télévision ? Combien de violences ont - elles été
banalisées dans notre esprit ?
Une force maitrisée (Mt 5,5) : l’amour nous demande la douceur en toutes choses. La douceur
c’est le contrôle, la maitrise. Ainsi, Le disciple se distingue du monde en ce qu'il contrôle sa force, sa
puissance ou son autorité. La douceur n'est pas la mollesse et l'inaction. La douceur n'est pas le refus
de la responsabilité ou de l'autorité. Et le Christ était doux, parce qu'il a accepté la souffrance injuste
du monde avec résignation, parce qu'il ne s'est pas vengé lui-même, parce qu'il n'a pas répondu à
l'attaque par l'attaque. Et la Bible nous invite à de tels comportements. On peut aussi songer à la
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douceur de Joseph devant ses frères
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et de David devant Saül
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. La douceur, l’un des caractéristiques
de l’amour, se cultive dans le quotidien.
Une attente patiente (Mt 5, 6) : le monde a perdu ses repères et sombre dans la folie. Personne
ne s'interroge plus sur la justice de tels événements, mais sur l'importance des conséquences… Dans
cette béatitude, Dieu promet la justice.
Une générosité de pardon (Mt 5, 7) : l’amour nous demande d’être miséricordieux. Les termes
qui se rattachent à la miséricorde évoquent un sentiment de compassion, qui se manifeste
extérieurement par des actes. La miséricorde est la capacité à comprendre quelqu'un d'une manière
plus particulière, et de lui porter secours. Ainsi, la miséricorde divine est éternelle, infinie,
inépuisable. C’est la joie de Dieu. Il doit en être ainsi pour nous ses enfants.
Une garde de l’intérieur (Mt 5, 8) : l’amour implique aussi la pureté de cœur. Dans la Bible,
le cœur est le centre de contrôle de notre être. En effet, c’est le centre de notre volonté ou de notre
dessein, de notre objectif, de nos émotions ou de nos sentiments, de notre vie intérieure, de notre
personnalité, de nos activités intellectuelles. Bref, c’est le centre de l’être tout entier. Pour cela, Dieu
recherche des hommes et des femmes avec un cœur pur.
Une offre de conciliation (Mt 5, 9) : l’amour recherche la paix. Celle-ci est le souci principal
des hommes. Alors, procurer la paix c’est d’abord présenter la paix avec Dieu ; ensuite présenter la
paix entre les hommes (notre chair nous pousse naturellement aux conflits) ; et enfin, un jour viendra
où Dieu imposera la paix sur terre…
Une acceptation de la persécution (Mt 5, 10-12) : Cette béatitude est la plus contradictoire.
Peut-être parce qu'elle est la plus dure, Jésus la développe davantage. Être persécuté à cause de la
justice, c'est faire face à des problèmes, à cause de nos convictions spirituelles ou …ou morales. C’est
quasiment inévitable.
Bref, cet amour est bien décrit dans la première lettre de saint Paul aux Corinthiens
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que nous
vous invitons à lire.
Pour nous résumer sur cet étrange bonheur qui est celui d’aimer, nous dirons que ce type de
bonheur auquel on aspire est celui des atitudes. Ce dernier est paradoxal au bonheur du monde :
constitué essentiellement des richesses, des plaisirs, de pouvoirs pour contrôler, manipuler, dominer
et exploiter, et les honneurs. Ce bonheur selon les béatitudes est un don de Dieu. Il ne dépend pas de
nos efforts ou capacités personnels. Par conséquent, ce bonheur selon Dieu n’est pas, comme nous
l’imaginons souvent, la satisfaction de tous nos besoins et de tous nos désirs. Il pousse à l’action en
faveur des autres. Alors le bonheur chrétien n'est pas individualiste ou égocentrique mais est
résolument tourné vers l'autre. Le bonheur des béatitudes est un engagement au service et dans
l'intérêt du prochain. Sont heureux, finalement, ceux qui aime ; ceux qui cherchent le bonheur des
autres et non le leur premièrement. Nous ne sommes pas heureux selon nos propres critères, ou selon
les critères du monde, mais selon l’autorité du Seigneur qui nous déclare heureux. L’œuvre du Saint-
Esprit en nous, c’est de changer, de convertir notre système de valeurs. Notre évaluation du bonheur
va être radicalement changée à la lumière de ce que dit la Bible. A chacun de discerner le type de son
bonheur. DJAOWE Christophe
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Gn 45, 5-9
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1 Sam 24, 8-15
5
I Cor 13, 1-13
1 / 4 100%

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