Hernie inguinale de l’adulte
Introduction:
La hernie inguinale est très fréquente. Elle peut être congénitale ou acquise. Elle peut se
compliquer d'une augmentation de volume, peu grave en soit, mais surtout d'un étranglement,
qui peut alors mettre en jeu le pronostic vital. L'indication opératoire est pour cela quasi
systématique, d'autant que le geste peut être réalisé sous anesthésie locale.
Anatomie chirurgicale de la région de l’aine:
L’orifice myo-pectinéal de Fruchaud [1] est limité en bas par la crête pectinéale de l’os
iliaque, en dedans par le muscle grand droit, en dehors par le fascia iliaca recouvrant le psoas
et en haut par le bord inférieur du petit oblique. La bandelette ilio-pubienne, simple
épaississement du fascia transversalis, tendue de l’épine iliaque antéro-supérieure à l’épine du
pubis, le divise en deux parties. Le fascia transversalis obture la partie supérieure, comme un
rideau plus ou moins tendu et solide et se continue par la gaine vasculaire au dessous de la
bandelette. Cette zone supérieure est un point faible de la paroi, dénommé par Fruchaud «
zone faible inguinale », alors que la zone sous-jacente est comblée en dehors par les vaisseaux
ilio-fémoraux et en dedans par le ligament de Gimbernat. L’orifice crural situé entre les deux
est petit. La grande majorité des hernies de l’aine sont extériorisées au niveau de la zone
faible inguinale.
Les dimensions ont été précisées par Trabucco E. et Trabucco A. [2]. Les distances moyennes
de l’épine iliaque antéro-supérieure à l’épine du pubis, de l’épine iliaque à l’orifice inguinal
profond et de ce dernier à l’épine du pubis sont respectivement de 12 cm, 7 cm et 5 cm. La
largeur moyenne est de 4,5 cm.
La région de l’aine, selon Fruchaud, est une région de passage entre l’abdomen et le membre
inferieur, siège d’une fragilité architecturale qui explique la fréquence des hernies à son
niveau.
Par dissection classique d’avant en arrière de la paroi abdominale de cette région inguino-
fémorale, 3 faits apparaissent dans sa structure laminaire :
l’absence de fibres musculaires striées volontaires (la paroi de l’aine a un rôle de
sustentation)
la superposition de 2 structures inégales : l’oblique externe, superficiel et sans valeur
chirurgicale, et le plan musculo-fascial profond formé de l’oblique interne et du
transverse (tendon « conjoint ») de grand intérêt chirurgical.