HYPERTENSION ARTERIELLE SECONDAIRE : on peut en guérir par Dr Moussayer khadija - Doctinews
2/ Les glandes surrénales, situées au pôle supérieur des deux reins, sécrètent (et uniquement elles)
l’aldostérone, principalement en réponse à une stimulation par l’angiotensine II, évoquée
précédemment. L’aldostérone concourt, avec une autre hormone antidiurétique secrétée par
l’hypophyse (ADH), à la réabsorption de sodium au niveau du rein et donc, là encore, à l’élévation de la
pression.
3/ Le système nerveux autonome (incluant le système sympathique et parasympathique) est
responsable de la régulation des fonctions automatiques de l’organisme dont le tonus vasculaire avec des
effets antagonistes sur les mêmes cibles. Le système sympathique, impliqué par ailleurs dans la mise
en alerte de l’organisme en cas de stress, exerce une fonction hypertensive au moyen d’une
vasoconstriction orchestrée par un neurotransmetteur, l’adrénaline, majoritairement sécrétée par les
neurones et accessoirement par les surrénales.
Le système parasympathique, lui, est un ralentisseur de certaines fonctions de l’organisme, en
particulier celles du cœur, grâce à son neurotransmetteur, l’acétylcholine. C’est son action qui va
diminuer la tension artérielle.
Ces trois systèmes, qui agissent en harmonie, s’autocontrôlent mutuellement. Des failles peuvent
rompre cet équilibre, donnant alors l’hypertension artérielle (HTA). En général, les origines en sont
multifactorielles sans que l’un des facteurs soit prédéterminant. Là où, par contre, on peut mettre en
avant une raison, on se trouve en face d’une HTA secondaire (à une cause). Celle-ci est suspectée dans
au moins 3 circonstances : son apparition brutale, sans antécédent particulier, sa résistance à un
traitement bien conduit et des signes spécifiques dans ce contexte. L’étiologie est surtout rénale
(plus de 90 % des HTA secondaires), surrénalienne, systémique ou toxique. Des traitements
spécifiques peuvent permettre de la guérir.
Le rein, premier coupable
L’hypertension artérielle rénovasculaire, qui représente plus de 4 % des HTA, est liée à un
rétrécissement (sténose) de l’artère rénale, soit par une malformation congénitale (dysplasie) que l’on
rencontre plutôt chez un sujet jeune, de sexe féminin, soit par obstruction athéromateuse chez un sujet
âgé. La solution idéale réside dans la dilatation de l’artère par une angioplastie transluminale et, en cas
d’échec, par une intervention chirurgicale. La revascularisation permet la guérison dans 50 à 70 % des
cas et au moins une réduction du traitement antihypertenseur.
L’hypertension artérielle par atteinte du tissu rénal, le parenchyme, représente plus de 5 % des
HTA. D’étiologies diverses, certaines causes sous-jacentes de la dégradation du tissu rénal aux effets
lourds, comme la dialyse, sont évitables : un dépistage précoce, avec une intervention rapide, dans les
uropathies malformatives ou le reflux vésico-urétéral, autorise une vie normale. Le diagnostic,
néanmoins fort difficile, d’une tuberculose rénale permet de préserver le rein. De même, une prise en
charge rigoureuse du diabète peut éluder une HTA présente malheureusement dans 30 % des cas. Cette
HTA cause alors des lésions longtemps réversibles puis irréversibles qui conduisent à l’insuffisance
rénale chronique terminale.
Quand les glandes en font trop
La glande surrénale productrice exclusive de l’aldostérone et du cortisol, accessoirement de
catécholamines, est responsables d’une HTA à plusieurs titres : par sécrétion inappropriée d’aldostérone
(syndrome de CONN) ou par excès de catécholamines en cas de phéochromocytome ou encore de
cortisol dans le cadre d’un syndrome de Cushing.
Le syndrome de CONN provient d’une tumeur ou d’une hyperplasie bilatérale des surrénales. Une
asthénie, une faiblesse ou des crampes musculaires ainsi qu’une hypokaliémie en sont des signes
révélateurs. Le phéochromocytome correspond à une tumeur le plus souvent bénigne de la
surrénale, ou parfois extra-surrénalienne. Des crises hypertensives, avec céphalées, sueurs et
palpitations, en sont les manifestations les plus classiques ; des situations plus déroutantes se
rencontrent, telle qu’une HTA paroxystique déclenchée par la miction en cas de localisation vésicale. Le