L'instabilité antérieure récidivante de l'épaule (I.A.R.E) est une symptomatologie chronique
qui survient au décours d'une luxation antéro-interne ou d'emblée par des subluxations
répétées voire des épisodes douloureux purs [54]. L'I.A.R.E se manifeste sous forme
d'appréhension gênante de subluxation voire de luxation lorsque le patient porte le bras en
abduction et en rotation externe.
La première description détaillée de la luxation antérieure de l’épaule ainsi que les premières
méthodes de réduction sont dues à Hippocrate [42]. Ensuite, il y eut la description de la
luxation récidivante de l’épaule par Joseph Desault en 1735 [49] dont Bankart, en 1923,
attribue la pathogénie au détachement de la capsule articulaire de la partie antérieure de la
glène. L’I.A.R.E est une pathologie fréquente, avec un taux de récidive de 22% [55], et grave
car compromettant le pronostic fonctionnel socio-professionnel du patient.
Si de multiples études anatomiques et biomécaniques nous aident à mieux comprendre les
lésions entraînant une instabilité antérieure chronique de l'épaule, le diagnostic, la
classification, le traitement et la rééducation continuent à poser des problèmes aux chirurgiens
orthopédistes. Cela est surtout dû au fait que les exigences fonctionnelles des patients ont
changé. Au début, le seul but du traitement chirurgical était de prévenir les récidives post
opératoires, surtout s’il s’agissait du membre non dominant. Le patient actuel exige non
seulement une stabilité parfaite mais aussi une force et une mobilité normale.
Dès 1880, plusieurs méthodes de reconstruction anatomique (de la capsule articulaire, des
tendons, des ligaments, du labrum glénoïdien ou de la coiffe des rotateurs) font leur apparition
suivies des techniques de tension de la capsule, d’approfondissement de la cavité
glénoïdienne, et récemment de la technique de shrinkage thermique (par laser ou
radiofréquence).
Le traitement de la luxation récidivante de l'épaule par la butée ostéoplastique type Latarjet
constitue une des méthodes thérapeutiques proposées. Le résultat pour être satisfaisant doit,
certes supprimer les récidives mais aussi restaurer une fonction normale de l'épaule et éviter
l'apparition de douleur articulaire.
Le but de notre travail est :
- de répertorier les échecs et d’en rechercher les causes
- de comparer la technique de Latarjet aux autres techniques de stabilisation de l’épaule.