Date : 14 avril 2019 Nour MARHABI Maël TILLY Nihed ZERRIOUH Clostridium botulinum Famille : Forme : Caractéristiques : Dimensions : Localisation : Clostridium bacille Gram + ; anaérobie ; sporulé 1µm x 5µm en spore dans les sols/poussières/sédiments, systèmes digestifs des animaux et humains Le C. botulinum peut être retrouvé dans les bocaux et les produits en conserves, dans les salaisons faites maison, et dans les produits avec une faible acidité (légumes, poisson et volaille). Les toxines botuliques Le Clostridium botulinum a la capacité de produire des toxines qui sont à l’origine des symptômes observés en cas de botulisme. Ces toxines sont classées selon leurs caractéristiques de survie, de croissance et de toxinogénèse. Ainsi, on peut dénombrer 7 toxines principales, réparties en 6 groupes : leur appellation va de A à F. (ANSES, 2019). Les botulismes recensés chez l’Homme sont principalement dus aux toxines A, B, E et F qu’on retrouvera dans les aliments (ANSES, 2019). De plus, il est important de noter que la gravité des symptômes observés sont fonction du type et de la quantité de toxine absorbée. Epidémiologie Moyenne de cas en France : 23 victimes de botulisme par an, soit environ 0,5 cas par million d’habitants par an en France (Ministère de l’agriculture et l’alimentation, 2011) Le nombre de cas peut varier de 5 à 40 personnes atteintes, mais le taux de mortalité reste faible. Seulement trois décès ont été comptabilisés depuis 2010, en 2010, 2015 et 2016. (ANSES, 2019) Selon une étude du Centre National de Renseignement (CNR) entre 2010 et 2012, l’âge moyen des personnes atteintes était de 41 avec des personnes allant de 1 à 84 ans. Le délai moyen d’incubation était alors de 2 jours, variant de 1 à 17 jours. (P. Bourée et al., 2014 ; C. Mazuet et al., 2017) En France, les cas sont majoritairement dus à une toxi-infection à la toxine de type B, l’origine étant les produits à base de porc. Cependant les formes les plus sévères de botulisme sont dues aux toxines A et F. En comparaison, la forme la plus fréquente aux États-Unis est le botulisme infantile, une toxi-infection botulique par ingestion de miel ou de poussières contenant des spores. L’incidence du botulisme la plus élevée signalée ces dernières années concerne le Caucase (Arménie, Azerbaïdjan et Géorgie), où des pratiques culinaires telles que les salaisons, charcuteries ou encore conserves d’origine familiale ou artisanale sont courantes. (Institut Pasteur, 2019) La contamination se fait généralement de manière sporadique (cas isolés), l’une des principales raisons étant l’absence de contagion interhumaine : la toxine ne se transmet pas d’une personne à l’autre par le contact humain mais bien par la présence de toxine dans l’aliment ou de spores de C. botulinum dans une blessure ou dans les voies respiratoires. (V. Walewski, 2019; Institut Pasteur, 2019) (C.Mazuet et al, 2017) Contamination, symptômes et complications (A.Perrin, 2018) Cas du botulisme alimentaire : Symptômes tels que nausées, vomissements, diarrhées ou constipation. Enfin, une paralysie progressive - Muscles oculaires (vision floue, double, mydriase…) Quatre types de contamination - Botulisme alimentaire : rare mais néanmoins fatal. Provient d’aliments mal préparés ou mal conservés où le clostridium relâche sa toxine. Les symptômes apparaissent sous 8 jours, et plus l’infection est grave, plus ils apparaîtront rapidement. - Botulisme infantile : Provient de l’ingestion de spores de C. botulinum par le nourrisson de moins de 6 mois (ex : miel) - Inhalation : Infection rare et de nature nonaccidentelle. Les toxines sont libérées sous forme d’aérosols (attaque bioterroriste) - Par blessure : Infection rare, les spores doivent pénétrer dans un plaie ouverte. Elles se développent dans un milieu sans oxygène (ex : black-tar pour les injections d’héroïne) - Muscles buccaux et faciaux (troubles de la mastication, déglution, articulation…) - Dans les cas les plus extrêmes, paralysie des membres et des muscles respiratoire : mort par insuffisance respiratoire Traitement (MSSLD, 2018; Gouvernement Canada, 2011) Botulisme alimentaire : Lavage gastrique, lavement - Administration d’un cathartique moins d’une heure après l’ingestion - Administration d’une intraveineuse d’antitoxines botuliniques (AB ou ABE) Botulisme infantile : - antibiotique afin de détruire la bactérie logée dans tube digestif - utilisation de la respiration assistée si nécessaire Par inhalation : - utilisation de respiration assistée si cas d’insuffisance respiratoire Par blessure : - Administration d’une antitoxine traitement antibiotique nettoyage de la plaie drainage et irrigation Prévention Particuliers (OMS, 2018) - Laver et éplucher les fruits et légumes avant la consommation. Faire bien cuire les aliments. Professionnels (Ministère de l’agriculture et de l’alimentation, 2011) - Port des EPI : gants, lunettes de sécurité - Vaccin anti-botulique - Conserver les aliments dans le frigo à 4°C maximum - Ne pas consommer d’aliments provenant d’une conserve gonflée - Ne pas consommer d’aliment ayant une odeur ou couleur anormale - Traitement d’inactivation des pores par la chaleur ou autres méthodes. (appertisation, radiations…) Bibliographie : •ANSES, fiche de description de danger transmissible par les aliments : clostridium botulinum, Clostridium neurotoxinogène, 2019 https://www.anses.fr/fr/system/files/BIORISK2016SA0074Fi.pdf (consulté le 14/04/2020) •A.H.W. Hauschild; Clostridium botulinum toxins, 1990,International Journal of Food Microbiology, Volume 10, Issue 2, Pages 113-124, ISSN 0168-1605 https://doi.org/10.1016/0168-1605(90)90060-I ( consulté le 12/04/2020) •A. Perrin, La toxine botulique : d’un agent infectieux mortel vers une utilisation pharmacologique, 2018 https://pepite-depot.univ-lille2.fr/nuxeo/site/esupversions/e84c50a2-0e91-4d63-be7c-c7c43f3bc9ad (consulté le 13/04/2020) • P. Bourée, F. Bisaro , A. Ensaf, Le botulisme : attention aux conserves artisanales, 2014 https://doi.org/10.1016/S0992-5945(14)71826-4 (consulté le 14/04/2020) • Institut Pasteur, Fiche maladie : botulisme, 2019 https://www.pasteur.fr/fr/centre-medical/fiches-maladies/botulisme (consulté le 12/04/2020) • Gouvernement du Canada, Fiche Technique Santé-Sécurité : Agents Pathogènes – Clostridium botulinum, 2011 https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/biosecurite-biosurete-laboratoire/fiches-techniques-santesecurite-agents-pathogenes-evaluation-risques/clostridium-botulinum.html • C. Mazuet , N. Jourdan-Da Silva, C. Legeay , J. Sautereau , M. R. Popoff, Le botulisme humain, 2017 http://beh.santepubliquefrance.fr/beh/2018/3/2018_3_1.html (consulté le 14/04/2020) • Ministère de l’agriculture et de l’alimentation, Le botulisme, 2011 http://agriculture.gouv.fr/le-botulisme (consulté le 13/04/2020) • Ministère de la Santé et des Soins de Longue Durée (MSSLD), Botulisme : maladie et états, 2018 http://www.health.gov.on.ca/fr/public/publications/disease/botulism.aspx • OMS, Botulisme, 2018 https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/botulism (consulté le 14/04/2020) • V. Walewski, Clostridium Botulinum https://www.sfm-microbiologie.org/wp-content/uploads/2019/07/BACTERIE_Clostridiumbotulinum.pdf (consulté le 12/04/2020)