Une urgence médicale
O
n connaît sept types de botu-
lisme. Quatre d’entre eux (les
l’ingestion de légumes peu acides
en conserve, de poisson, de pro-
duits carnés. Une cuisson nor-
male (5 minutes à 85 °C ou
quelques minutes d’ébullition)
détruit la toxine ;
le botulisme par inhalation
survient après inhalation de la
toxine (dans un aérosol) chez des
personnes travaillant en labora-
toire. Dans ce cas, les symptômes
neurologiques peuvent être iden-
tiques à ceux du botulisme ali-
mentaire, mais avec une incuba-
tion éventuellement plus longue ;
le botulisme à transmission hy-
drique résulte également de l’in-
gestion de la toxine. Le risque est
faible grâce au traitement des
eaux inactivant la toxine ;
le botulisme infantile est rare.
Il survient quand un nourrisson
ingère des spores qui germent et
donnent des bactéries se repro-
duisant dans l’intestin et libérant
la toxine.
Le botulisme peut être d’origine
inconnue, touchant en général des
adultes, sans que l’alimentation ou
une plaie puisse en expliquer la
cause. On a émis l’hypothèse que
ces cas pouvaient survenir en rai-
son des modifications de la flore
intestinale provoquées par une
chirurgie ou une antibiothérapie.
Le botulisme par inoculation,
rare, est dû à la contamination
d’une plaie ouverte par des spores
pouvant ensuite germer en milieu
anaérobie.
Ces derniers temps, la toxine bo-
tulique a été le sujet de discus-
sions. En effet, la bactérie en
cause, Clostridium botulinum, est
la même que celle utilisée dans les
injections de Botox®, qui vient
d’être autorisé en France, mais
dans les applications cliniques et
cosmétiques. Il s’agit d’une neu-
rotoxine A purifiée et diluée. Le
traitement doit être administré en
milieu médical, ajusté aux besoins
du patient et il est en général bien
toléré. Cependant, on a observé
des effets indésirables de la toxine
purifiée après son utilisation.
Prévention
La prévention du botulisme repose
sur la bonne préparation des den-
rées alimentaires (notamment des
conserves) et sur l’hygiène. Cette
maladie peut être évitée en inacti-
vant les spores bactériennes dans
les produits en conserve stérilisés
à chaud et en inhibant la crois-
sance dans tous les autres pro-
duits. Si l’on soupçonne une ex-
position par l’intermédiaire d’un
aérosol, le patient doit enlever ses
vêtements, les mettre dans des sacs
en plastique où ils resteront jus-
qu’au moment du lavage au savon
et à l’eau, afin d’éviter à lui-même
et aux agents soignants de nou-
velles expositions. Il doit égale-
ment se doucher soigneusement.
Il faut prélever immédiatement
des échantillons d’eau et d’ali-
ments en relation avec les cas sus-
pects, les conserver dans des sacs
ou récipients hermétiquement fer-
més, puis les envoyer à un labora-
toire de référence pour éviter de
nouveaux cas. Une fois le dia-
gnostic clinique posé, l’adminis-
tration d’antitoxine est indiquée
aussi rapidement que possible. Les
cas graves requièrent un traite-
ment symptomatique, notamment
la ventilation assistée, qui peut
s’avérer nécessaire pendant des se-
maines, voire des mois. Les anti-
biotiques sont inutiles (sauf dans
le cas de botulisme par inocula-
tion). Il existe bien un vaccin an-
tibotulique, mais il est très rare-
ment utilisé : son efficacité n’a pas
été complètement évaluée et des
effects secondaires existent.
A.-L.P.
Le botulisme est une maladie grave, mais relativement rare,
provoquée par une toxine extrêmement puissante synthétisée
dans les aliments par une bactérie, Clostridium botulinum. Il n’y
a pas de contagion interhumaine.
Le botulisme
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Professions Santé Infirmier Infirmière - No46 - mai 2003
types A, B, E et, rarement, F) sont
pathogènes pour l’homme et les
autres (C, D et E) le sont pour les
mammifères, les oiseaux et les
poissons. On trouve couramment
les spores de la bactérie dans le
sol, les sédiments marins et les
poissons. Les spores sont résis-
tantes à la chaleur et germent dans
des conditions d’anaérobie. Les
bactéries peuvent ensuite se dé-
velopper et synthétiser la toxine.
Symptômes
C’est la toxine et non la bactérie
elle-même qui provoque les symp-
tômes. Ceux-ci apparaissent en
général entre 12 et 36 heures après
l’ingestion, avec un minimum de
4 heures et un maximum de
8 jours. Le traitement doit être im-
médiat. Les premiers symptômes
sont caractérisés par une asthénie
marquée, une sensation de fai-
blesse et des vertiges. Les troubles
visuels, la sécheresse buccale et les
troubles de l’élocution et de la dé-
glutition apparaissent ensuite. Des
vomissements, de la diarrhée ou
de la constipation et un ventre bal-
lonné peuvent s’observer. La ma-
ladie évolue vers une faiblesse du
cou et des bras avant de toucher
les muscles respiratoires et ceux
du bas du corps. La paralysie peut
rendre la respiration difficile.
Il n’y a pas de fièvre, ni de perte de
conscience. En général, des symp-
tômes identiques apparaissent
chez les personnes ayant partagé
les mêmes aliments. La plupart des
cas guérissent s’ils sont traités
immédiatement et correctement.
On a établi différents types d’in-
toxication à la toxine botulique :
le botulisme alimentaire par
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