L’impact physiologique du confinement – Covid-19

Association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques
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L’impact physiologique du confinement Covid-19
Les risques de la sédentarité/inactivité physique pendant le confinement : un
problème de santé publique majeur
Un confinement prolon. est primordial et nécessaire pour lutter contre la propagation du
coronavirus mais il impose à notre mode de vie habituel des contraintes aux conséquences parfois
néfaste sur notre san physique et mentale : activité physique réduite, sommeil perturbé,
angoisses de contracter la maladie, peurs irrationnelles, tentation de se réfugier dans la nourriture
ou devant les écrans La sédentarité/inactivité physique constitue un véritable
problème de sanpublique, en particulier dans des pays intermédiaires comme le Maroc, car, si
nous n’y prêtons pas garde, nous risquons qu’une partie de la population ne sorte durablement
affaiblie de cette épreuve.
1/ Le confinement un facteur d’affaiblissement potentiel de notre santé
Du fait du stress, on est exposé en premier lieu à l'anxiété source d’irritabilité, de risques de
violences et même de dépression en cas de fragilité mentale.
Par ailleurs, notre rythme quotidien habituel est structuré par notre activité professionnelle qui
nous impose des horaires de lever et de coucher, qui nous permet une exposition à la lumière de
jour, etc. ; cette rupture peut perturber notre horloge biologique et nuire à la qualité de notre
sommeil, voire provoquer des insomnies, aggravée de surcroit par une augmentation du temps
passé devant les écrans.
Et surtout, le confinement augmente l’inactivité physique et donc la sédentarité, ce qui, selon
l'OMS, double déjà, en temps normal, les risques de maladies cardiovasculaires, de diabète,
d'obésité et augmente ceux de cancer du colon, d'hypertension artérielle, d'ostéoporose, de
troubles lipidiques, de dépression et d'anxiété, renforçant ainsi toutes les causes de mortalité.
Cette sédentarité a en effet un impact direct sur nos muscles en induisant une perte de la masse
musculaire et une plus grande fatigabilité musculaire. Cette perte a même été mesurée par
l’Académie nationale de médecine française : elle est de 3,5 % à 5 jours d’inactivité
musculaire, de 8 % à 14 jours, de 0,4 %/j sur 3-4 semaines.
Bien plus, cet affaiblissement musculaire est évalué à 9 et 23% après 5 et 14 jours pour les
membres inférieurs.
Si cette situation est réversible sans difficulté pour les personnes jeunes, elle a des conséquences
majeures chez les personnes âgées, à l’origine de chutes et de fractures avec un risque de perte
d'autonomie. En effet, l’inactivité affecte le flux d’informations vers le cerveau, réduisant la
commande motrice de nos muscles, ce qui va encore augmenter la fonte musculaire, soit un cercle
vicieux dont il faut prévenir l’installation. Une situation de confinement de 4 à 6 semaines est
d’ailleurs souvent une cause d’amyotrophie (atrophie musculaire) et de déconditionnement
musculaire délétères pour la santé de beaucoup de nos seniors.
Le confinement expose aussi à un risque nutritionnel qui se surajoute à la réduction de
l’activité physique. Consommer plus d’aliments sucrés et grignoter davantage provoquent des
prises de poids : une réduction de 10 000 pas/jour à 1 500 pas, pendant 14 jours, augmente de 7%
le volume du tissu graisseux abdominal profond chez des adultes indemnes de toute pathologie !
Attention aussi aux enfants et adolescents, le grignotage devant les écrans, à longueur de
journées, constitue un facteur de risque indéniable de surpoids et d’obésité, parfois irréversible !
2/ L’accentuation de certaines maladies pendant le confinement
Dans cette période de confinement, le risque de délaisser les soins chroniques est énorme, ce qui
présente des conséquences néfastes sur l’équilibre de la maladie sous jacente. Par ailleurs,
linactivimusculaire, conjointement au stockage d’énergie sous forme de graisse engendrent une
diminution de la sensibilité à linsuline et précipitent alors des personnes (prédisposées
génétiquement) dans le diabète.
N’oublions pas que les personnes qui souffrent d’une pathologie chronique telle l’insuffisance
rénale, cardiaque, l’hypertension artérielle, une maladie respiratoire, ou un surpoids sont les plus
vulnérables face au coronavirus.
Le confinement dans son habitation accroît par ailleurs fortement les risques d’allergies à cause
de polluants et d’allergènes souvent présents au domicile en trop grandes quantités. Pour les éviter, il
convient en particulier de : privilégier pour le nettoyage les produits naturels (comme le savon) et
ne pas abuser des produits ménagers industriels (l’eau de javel, c’est bien mais gare aux excès),
ouvrir vos meubles (surtout en bois agglomérés qui contiennent souvent des produits chimiques
nocifs), aérer le logement quotidiennement, battre et nettoyer les tapis, car ils sont souvent
allergènes, et laver les draps au minimum toutes les semaines. Certains symptômes de l’allergie
(gorge irritée, éternuements, gêne à respirer…) peuvent évoquer à tort malheureusement le Covid-
19.
3/ Les moyens de se prémunir de ces effets négatifs
Il n’y a pas de recette miracle en ce domaine mais il faut essayer de maintenir une bonne hygiène
de vie. Cela passe notamment par des dispositions à prendre contre :
- L’anxiété : essayer de garder le rythme d'une vie normale, avec des horaires fixes de repas,
consacrer du temps pour des activités ludiques et récréatives ; suivre un emploi du temps établi de
la journée, cela afin surtout de ne pas monopoliser son temps libre à l’écoute d’informations,
toujours anxiogènes par nature, sur l’épidémie !
- Les conséquences de la sédentarité : se lever toutes les 30 minutes au minimum pour
marcher pendant 4 ou 5 mn, faire des exercices de souplesse et de renforcement musculaire, au
moins pendant 15 mn par jour : même dans un espace restreint, c’est un bon moyen de maintenir
la masse musculaire.
- Le déséquilibre nutritionnel : respecter des horaires de repas fixes, cuisiner des produits
bruts, manger des légumes, des fruits et des légumineuses et réduire un peu les quantités
consommées. En effet, pendant un premier temps, estimé entre 5 et 8 jours de confinement, nous
conservons le me niveau de consommation énergétique et un stockage du surplus énergétique sous
forme de graisse va en découler. Passé la première semaine, une régulation se produit généralement avec
une perte de l’appétit qui se cale à peu près sur la dépense en énergie".
- Les troubles de sommeil : garder un rythme précis, avec un horaire de lever identique, une
durée de sommeil suffisante mais pas excessive (entre 7 et 8 heures) ; être attentif à une
exposition à la lumière qui permet la production de la latonine (lhormone du sommeil) par le
cerveau ; ne pas rester éveillé (à traîner) au lit, modérer sa consommation d'excitants et se
déconnecter des écrans une à deux heures avant le coucher.
Sachons d’ailleurs que les personnes passant plus de 7 h par jour en position assise
devant un écran de télévision ont un risque de mortalicardiovasculaire de l’ordre
de 85 % plus élevé que celles passant moins d’1 h par jour devant la télévision !
Casablanca, le 22/04/2020
Dr MOUSSAYER KHADIJA 
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Présidente de lAlliance Maladies Rares Maroc (AMRM) 
Présidente de l’association marocaine des maladies auto-immunes et sysmiques (AMMAIS)

ANNEXES
1/Bibliographie utile
- Confinement nest pas sédentari- Communiqué de l’Académie nationale de Médecine - 30
Mars 2020
http://www.academie-medecine.fr/wp-content/uploads/2020/03/20.3.30-Communiqu%C3%A9-
Activit%C3%A9-Physique-et-confinement.pd
- La sédentarité, une cause majeure de maladies et d'incapacités Communiqué OMS 4 AVRIL 2002
https://www.who.int/mediacentre/news/releases/release23/fr/
- AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du
travail relatif à l’évaluation des risques liés à la réduction du niveau d’activité physique et à
l’augmentation du niveau de sédentarité en situation de confinement - 1er avril 2020
https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT2020SA0048.pdf
- Limiter les risques d’insomnie en période de confinement INSV
https://institut-sommeil-vigilance.org/limiter-les-risques-dinsomnie-en-periode-de-confinement/
2/ LAssociation marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS) et
l’Alliance des Maladies Rares au Maroc (AMRM)
Les objectifs d’AMMAIS, créée en 2010 à la suite d’une rencontre avec un groupe de marocaines
atteintes de la maladie de Gougerot, sont d’informer et sensibiliser grand public et médias sur ces
maladies en tant que catégorie globale afin que le diagnostic soit plus précoce, d’aider à leur
meilleure prise en charge et de promouvoir la recherche et les études sur elles. Le président
d’honneur d’AMMAIS est le Pr Loïc Guillevin.
Elle organise régulièrement des manifestations comme la journée de l’auto-immunité, la
rencontre annuel sur le syndrome sec et la maladie de Gougerot-Sjögren ou encore des
rencontre clinico-biologique avec lassociation marocaine de Biologie Médicale (AMBM).
Elle participe également à des actions de sensibilisation et d’aide : conférence dans les écoles et
diverses institutions, caravanes médicales… Elle met en œuvre aussi des campagnes
d’information à travers les média, notamment en langue arabe,
L’association se donne par ailleurs pour but de contribuer à la création par les malades eux-
mêmes d’associations spécifiques comme elle l’a fait par exemple pour :
- l’association marocaine des intolérants au gluten (AMIAG),
- l’association marocaine de la fièvre méditerranéenne familiale (AMFM),
- l’association marocaine des malades d’angioedèmes (AMMAO)… ou encore
- l’association pour les personnes atteintes de rachitisme vitamino résistant
hypophosphatémique (RVRH-XLH).
AMMAIS est aussi à l’origine de la création en 2017 de l’Alliance des Maladies
Rares au Maroc (AMRM) avec d’autres associations de patients atteints de maladies rares. Elle
s’est inspirée des modèles des pays plus développés, où des associations de malades atteints de
maladies rares et des malades dépourvus d’association se sont unis depuis plusieurs années en
« Alliances », telles la France avec l’Alliance Maladies Rares ou la Suisse avec Proraris.
Mots clés : ramadan, personne âgée, santé publique, Covid-19, Coronavirus, Maroc
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