Écriture personnelle – Rémi CHOPIN « J'ai décidé de renforcer les mesures pour réduire nos déplacements au strict nécessaire Dès demain midi, et pour 15 jours au moins, nos déplacements seront très fortement réduits. Les regroupements familiaux ou amicaux ne seront plus permis. » Le président Emmanuel Macron l'a annoncé durant sa deuxième allocution le 16 mars, seuls les déplacements nécessaire seront autorisés durant ces prochaines semaines, nous obligeant à rester chez nous, et à vivre une vie au ralenti. Ainsi, on peut se demander comment le virus COVID-19 bouscule nos modes de fonctionnement quotidiens. Dès lors, il est intéressant d'étudier notre rapport au temps et à la vitesse qui se transforme. Puis, Nous essaierons de comprendre la modification de nos relations avec les autres individus. La pandémie du coronavirus a affecté profondément notre rapport à la vitesse et celles de nos activités quotidienne, de notre train de vie. Cette vie au ralenti n'a été un choix pour personne, elle fût imposée de manière restrictive par le gouvernement afin de limiter toute transmission. Ainsi, entre faire le choix de vivre au ralenti et celui d'en être imposé à le faire, la liberté rentre en jeu. Nous nous sentons tous prisonniers de notre foyer : impossible de sortir sous peine de sanctions. Pierre Sansot, lui, a fait le choix d'une vie au ralenti. Dans son ouvrage « Le bon usage de la lenteur », il développe son choix d'une vie lente et explique ses définitions des mots flâner, écouter, ennui, ou encore attendre. Pour lui, la lenteur ne signifie pas qu'on ne peut pas aller plus vite, pour lui c'est avant tout de ne pas brusquer le temps. Cette vie ralentie nous a permis a tous de faire un constat, celui d'avoir d'avoir plus de temps. En vérité le temps est définit comme un unique défilement agissant sur le monde et les êtres. Le temps ne s'accélère ou ne se diminue pas, c'est notre relation au temps qui varie. Le confinement nous a donc offert un rapport au temps modifié. Celine WAGNER explique que le temps nous appartient dans « Depuis le confinement je regarde les étoiles ». Le nom est déjà très évocateur, pourquoi ne pas les avoir regardés avant ces étoiles ? Car nous n'avions pas le temps ? Ou peut-être qu'on ne le prenait pas ce temps, trop occupés à assouvir nos besoins secondaires. C'est un des postulats que développe Céline Wagner dans son ouvrage. Après avoir fait toutes les tâches planifiées dans notre agenda, on trouve de nouvelles occupations, on essaye de tuer le temps. Là où l'heure est au confinement, un homme a parcouru 66 km dans son appartement en Chine en un peu plus de 6h30. En France, de nouveaux challenges sont apparus sur les réseaux sociaux, comme celui du #PapierToiletteCHALLENGE, le principe étant de faire un maximum de jongles avec un rouleau de papier toilette. Ainsi, on comprend que notre rapport à la vitesse et au temps sont modifiés, nous prenons et avons plus de temps pour faire des activités, et nous en créons de nouvelles. Ce changement de rapport au temps et à la vitesse a obligatoirement bousculé notre rapport aux autres individus. Toutes les réunions, qu'elles soient familiales ou amicales sont désormais interdites. Ces rapports limités sont avant tout un moyen d'éviter de potentielles transmissions du virus. Ainsi, les interactions virtuelles se démultiplient. Pour prendre un exemple qui est le mien, mon temps d'écran sur smartphone a augmenté de 73 % par rapport à la semaine dernière. Le temps que l'on passait auparavant avec des personnes physiques s'est transformé en interactions virtuelles. On peut alors se demander si ce rapport au temps n'a pas changé ? En vérité si, en effet nous n'avons plus d’interactions physiquement parlant, mais nous organisons notre travail différemment, on aménage notre temps, on l'aménage de façon a garder une relation avec nos proches. Ce confinement permet aussi de s'occuper et se préoccuper plus des nôtres, nos proches, nos parents, nos grands-parents. En effet, les jeunes sont pour la plupart confinés avec leurs parents / frères / sœurs etc... Cela permet ainsi un retour aux sources, ne serait-ce pas l'essence même de la vie ? Donner du temps à ceux que nous l'ont offerte. Dans « Chers cousins français », Crisitina Comencini raconte le confinement italien et les relations familiales et sociales. Ces restrictions de sorties peuvent créer des tensions dans un couple raconte-t-elle, un couple qui s'aime mais qui n'était plus habitué à se voir autant. Les relations peuvent se dégrader. Cette période de confinement, elle le nomme l'épreuve de vérité pour les foyers. Malgré les distances que nous devons appliquer contre le monde extérieur, nous réussissons à garder un semblant de vie, et beaucoup d'entraide. En Italie, une vidéo a fait le tour de la toile internet, on y voit un coach sportif sur un toit, qui donne un cours de fitness à ses voisins restés confinés chez eux. Un autre exemple vu en France, ce sont ces dizaines de milliers de personnes confinées chez elles qui applaudissent le personnel médical pour leur travail sans relâche (18/03 à 20h). Ces deux exemples montrent finalement que nous sommes seuls, mais avec tous. Pour conclure, La pandémie du coronavirus a affecté nos modes de vie à tous : plus d'école, plus de travail, plus d'interactions sociales, plus de sorties. Ce virus a bousculé notre rapport au temps et aux autres. Mais l'action individuelle construit l'intérêt commun : moins de sorties, moins de contact, donc moins de transmissions et une période de confinement réduite. Alors nous trouvons de nouvelles manières de passer le temps, on invente, on créée, on se recentre sur les choses essentielles de nos quotidiens effrénés. On prend le temps. Pour ouvrir le sujet à l'impact écologique de ce virus. En seulement deux semaines, les émissions de CO2 chinoises ont diminué d'un quart, voire de 30 %. A Venise, l'absence des touristes a permis aux eaux des canaux de devenir claires et limpides, c'est une première depuis l'arrivée du tourisme dans cette ville. Enfin, Dans un port de Sardaigne, l'absence de bateaux de marchandises et des ferries ont fait revenir les dauphins dans les eaux du port. Là où l'humain s'efface, la nature reprend ses droits. https://dicocitations.lemonde.fr/reference_citation/118110/Allocution_du_President_Emmanuel_Macron_ au_sujet_de_l_epidemie_de_Coronavirus_le_16_mars_2020.php https://blogs.letemps.ch/aude-bertoli/author/aude-bertoli/ https://blogs.mediapart.fr/celine-wagner/blog/140320/depuis-le-confinement-je-regarde-les-etoiles https://next.liberation.fr/livres/2020/03/12/coronavirus-chers-cousins-francais-par-cristinacomencini_1781454 https://www.mariefrance.fr/culture/coronavirus-confinement-bien-a-planete-474923.html