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La Grande
Veine Saphène
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L’anatomie du réseau veineux des membres inférieurs est, contrairement à celle du système artériel, d’une grande
complexité. Si à l’étage ilio-fémoral, la disposition des veines profondes est dans la grande majorité des cas standard, il
n’en est pas de même des veines poplitées et jambières qui sont l’objet de nombreuses variantes. Le réseau veineux
superficiel normal et pathologique est également sujet à de grandes variations anatomiques qui font de chaque patient
un cas clinique différent.
Nous avons toujours été déçus jusqu’à ces dernières années par la pauvreté des ouvrages anatomiques sur le système
veineux des membres inférieurs. Néanmoins, de nombreuses publications ont été faites à partir de constatations chirur-
gicales ou de lectures de clichés phlébographiques, par certains auteurs comme COCKETT, THIERY, et bien d’autres
encore. VAN LIMBORG aux pays bas, fut sûrement l’un des premiers à isoler les veines de cadavres par
l’injection de plasticine permettant de mieux les identifier. Ses travaux ont porté essentiellement sur les veines perforantes.
Claude GILLOT en France a fait évoluer l’anatomie veineuse après de nombreuses dissections anatomiques minutieuses
dont les conclusions sont publiées dans un magnifique atlas qui aujourd’hui fait référence dans le monde entier.
L’écho-doppler est aujourd’hui le «gold standard» pour l’exploration du réseau veineux des membres inférieurs. Grâce à
l’échographie, le doppler pulsé et le codage couleur, la médecine vasculaire bénéficie depuis environ 20 ans d’une
meilleure connaissance topographique et hémodynamique de la maladie veineuse chronique. Cette maladie d’une
complexité rare, qualifiée de chronique et évolutive échappe encore à nos thérapeutiques. A la fin du XX ème siècle de
nombreux auteurs français et anglo-saxons ont eu le courage de publier les résultats de leurs échecs de la chirurgie
veineuse en évaluant de 30 à 40% les récidives à 5 ans. L’ensemble des auteurs ont conclu qu’un bilan pré-opératoire
complet n’avait pas été réalisé dans la majorité des cas.
En ce début du XXI ème siècle, il n’est pas imaginable de proposer une stratégie et de traiter un patient sans réaliser une
exploration écho-doppler et un écho-marquage pré-opératoire. Il me semble aussi nécessaire dans un but prospectif d’é-
valuer les résultats de cette intervention par un nouvel écho-doppler afin de faire la part entre les échecs partiels de l’ac-
te opératoireet l’évolutivité de la maladie.
Philippe LEMASLE et Jean-François UHL réalisent de nombreux travaux depuis plus de 10 ans sur l’écho-anatomie des
veines des membres inférieurs.
Grâce à eux, le concept des traitements chirurgicaux évolue et la cause des échecs ou la récidive précoce semblent
mieux appréhendées. Dans cet ouvrage, Philippe LEMASLE fait une description écho-anatomique rigoureuse des vei-
nes superficielles des membres inférieurs qui sera pour le médecin vasculaire la référence en matière d’exploration écho-
doppler du réseau veineux superficiel des membres inférieurs.
Frédéric VIN
Président d’Honneur de la Société Française de Phlébologie
Préface
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Mon histoire avec les laboratoires Beaufour-Ipsen a débuté par un appel téléphonique, un vendredi soir de
décembre 2003.
Elle aura duré 4 ans (ce qui n’est pas si mal quand statistiquement, les liaisons passionnelles atteignent rarement la
3ème année !).
Et elle aura engendré 4 tomes.
Puis en 2007, ils ont décidé de mettre un terme à cette relation pour des raisons d’ordre économique.
Ordre au sens pascalien du terme, c’est à dire d’un ensemble homogène, régi par sa propre logique et relativement
autonome par rapport aux autres.
Rappelons que pour Blaise Pascal, ces 3 ordres étaient l’ordre du corps ou de la chair, l’ordre de l’esprit ou de la raison,
et l’ordre du cœur ou de la charité.
Ainsi, « le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point ».
La relecture des Pensées du Maître m’a permis d’éviter « le ridicule » et « la confusion des ordres ».
C’est pourquoi, je comprends cette décision qui ne remet évidemment pas en cause la qualité et l’intensité de notre relation.
Je les remercie très sincèrement de la confiance qu’ils m’ont accordée.
Mais il arrive aussi que ces ordres convergent dans une même direction et ainsi, les laboratoiresTonipharm ont décidé de
poursuivrece partenariat :
«En fait d’amour,vois-tu,
Trop n’est pas même assez.
(acte IV, scène 2, le Mariage de Figaro, Beaumarchais) »
Je nous souhaite donc la même sereine mais intense longévité.
Et cela débute très fort, puisque les 4 tomes, en rupture de stock, vont être réédités.
Cette réédition n’est pas une mise à niveau.
Elle correspond simplement à une relecture vigilante pour éliminer les erreurs passées inaperçues et modifier certaines
formulations.
La mise en forme, les préfaces, les postfaces ont été conservées.
Je remercie le Docteur Jean-François UHL pour son aide, en particulier dans la réalisation informatique de certains
schémas et le Professeur Claude GILLOT pour la mise à disposition de son incroyable et unique iconographie anatomique.
Ces atlas leur doit beaucoup.
Mais je suis seul responsable des thèses énoncées, des erreurs et des imperfections.
“Il existe une très grande variabilité dans le détail,
et une remarquable unité dans l’organisation
des vaisseaux.”
Professeur Claude GILLOT.
54
L'expression anatomique et hémodynamique de la maladie
veineuse superficielle est variable selon chaque individu car
l'anatomie veineuse superficielle est variable.
Il est donc admis qu'il n'est plus concevable de discuter des
indications thérapeutiques et a fortiori de les mettre en œuvre
sans avoir réalisé au préalable une CARTOGRAPHIE VEINEUSE
anatomique et hémodynamique.
Mais pour explorer correctement un patient, il faut connaître
l'anatomie veineuse superficielle.
Car en général, et en échographie en particulier, on ne trouve
que ce que l'on cherche et on ne cherche que ce que l'on
connaît …
Nous avons tenté de replacer la sémiologie échographique
dans le prolongement logique de l'embryologie et surtout de
l'anatomie descriptive.
L'écho-anatomie diffère de cette dernière sur au moins
3points :
Lors d'une dissection anatomique, le meilleur moyen pour
caractériser une veine est le repérage du nerf satellite. Mais
ceux-ci ne sont pas toujours visualisés en échographie, il
faudra donc définir des critères d'identification spéci-
fiques aux explorations ultra-sonores.
Mais ceux-ci devront rester cohérents avec l'anatomie des-
criptive qui reste la référence absolue.
Inversement, l'écho-anatomie apporte la composante
hémodynamique qui fait défaut à l'anatomie descriptive.
Mais il faut rester modeste car l'information essentielle qui
est le comportement de la circulation de retour pendant la
marche nous fait défaut.
Les manœuvres de Valsalva, de compression des masses
musculaires et/ou de mise en jeu des contractions muscu-
laires isométriques ne sont qu'une approche imparfaite de
l’hémodynamique veineuse physiologique.
Enfin, la finalité est différente. Une cartographie veineuse
ultra-sonore a un seul objectif :
devant une varicose donnée, proposer la thérapeu-
tique la plus adaptée.
Elle doit être à la fois simplifiée et complète, où chaque
information devrait avoir une sanction thérapeutique.
Une des difficultés dans la réalisation d'un tel atlas vient du fait
qu'il existe des différences notables dans la terminologie
anatomique veineuse entre les anatomistes et les médecins
vasculaires.
L'organisation en 2001 à Rome, dans le cadre de l'Union
Internationale de Phlébologie, d'une réunion de consensus sur
ce sujet* a tenté d'apporter des réponses en proposant une
nouvelle nomenclature.
Elle n'est pas parfaite (certaines veines en perdant leur déno-
mination éponyme se sont retrouvées sans nom …) mais elle a
le grand mérite d'exister et de proposer une première standar-
disaton internationale.
La tendance actuelle est donc de supprimer les éponymes.
Dans cet atlas, nous en avons gardé quelques uns (la veine de
Giacomini reste plus évocatrice que la grande veine anastomo-
tique intersaphénienne …).
Et d'une façon générale, nous avons tenté d'utiliser les termes
les plus usités, les plus consensuels et surtout les plus com-
préhensifs pour les investigateurs.
Mais cette terminologie anatomique continue d'évoluer et nous
sommes déjà probablement en retard …
*Caggiati A, Bergman J.J, Gloviczki P & al. Nomenclature of the veins of the lower limbs : an international interdisciplinary consensus statement. J Vasc Surg, 2002, 36, 2, 416-422.
I. Embryogenèse neuro-veineuse ou la théorie
des nerfs “angiodirecteurs”
II. La jonction saphéno-fémorale
Rappels anatomiques
Rappels hémodynamiques
Qu'attend le thérapeute ?
Description des différents types de reflux
III. Le tronc de la Grande Veine Saphène
Correspondance neuro-veineuse
Rappel anatomique
La notion de compartiment veineux des membres inférieurs
Définition échographique
Plan/Sommaire
Pourquoi un atlas
d’écho-anatomie ?
6
AFC : artère fémorale commune
AFP : artère fémorale profonde
AFS : artère fémorale superficielle
JSP : jonction saphéno-poplitée
JSF : jonction saphéno-fémorale
VFC : veine fémorale commune
VFP : veine fémorale profonde
VFS : veine fémorale superficielle
GVS : Grande Veine Saphène
PPA : prolongement post-axial de la Petite Veine Saphène
(ou prolongement dorsal)
PVS : Petite Veine Saphène
SAAC : veine saphène accessoire antérieure de cuisse
VT : valvule terminale
VPT : valvule préterminale
VHE :veine honteuse externe (veine pudendale latérale
dans la nouvelle nomenclature internationale)
VEPI : veine épigastrique superficielle
VCIS : veine circonflexe iliaque superficielle
Tous les schémas du Professeur Gillot sont la reproduction exacte d'une dissection autopsique.
La quasi totalité des images échographiques de cet atlas a été réalisée avec un appareil ALOKA 5500,
sonde linéairehaute fréquence, large bande : 5 – 13 MHz (référence UST S 545).
Abréviations utilisées
dans cet atlas
7
I. Embryogenèse
neuro-veineuse
ou la théorie des nerfs
“angiodirecteurs”
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