1
MÉTROLOGIE, SCIENCE DE LA MESURE
Livre : Examen clinique de l’appareil locomoteur Joshua Cleland
I - Métrologie, concept général
A) Incertitude
COSMIN = COnsensus-based Standard for the selection of health Measurement INstruments
B) Pourquoi mesurer ?
Identifier, évaluer et quantifier la gravité d’un trouble relevant des compétences du kinésithérapeute
Marquer un point de départ pour suivre l’évolution positive ou négative du traitement
Évaluer la demande et les besoins du patient
Établir une valeur de référence qui permettra de suivre le devenir au fil du temps
C) Quoi mesurer ?
Les structures et les fonctions
Elles se traduisent par une altération d’une fonction, perte de substance d’une structure, anatomique,
physiologique ou psychologique. On mesure alors une déficience.
Les activités
Le problème se caractérise par la réduction d’une capacité à pouvoir accomplir une tâche, une action dans
les limites normales de l’activité humaine. On mesure alors une limitation.
La participation
Il s’agit du préjudice qui interdit à une personne de pouvoir mener et accomplir un rôle considéré comme
normal compte tenu de l’âge, du sexe et des facteurs socio-culturels. On mesure alors une restriction.
Ex de participation : relation avec les autres, travail
Les facteurs environnementaux.
Ce sont des éléments extrinsèques à l’individu mais qui vont jouer un rôle fondamental dans l’aggravation
ou la résolution de problèmes relatifs aux 3 premières entités. On mesure alors les facteurs contextuels
facilitateurs ou inhibiteurs.
D) Quelles sont les qualités nécessaire à un test ?
Que cette information soit fiable, c’est-à-dire, intrinsèquement au moins rejetable sinon reproductible.
C’est la première des qualités incontournable d’un test.
Qu’elle soit valide, c’est-à-dire qu’elle reflète bien la réalité de ce qu’elle est sensée représentée,
directement ou indirectement
Qu’elle soit sensible au changement, c’est-à-dire qu’elle puisse rapidement et précisément détecter
une variation de l’état du patient (mesure indirecte)
Qu’elle ait un sens clinique, qu’elle soit utile, c’est-à-dire qu’elle puisse donner une signification claire
au regard de quelque chose.
E) Information subjective ou objective ?
La douleur est une notion totalement subjective mais dont la mesure à l’aide de l’Echelle Visuelle
Analogique ou le questionnaire de Saint Antoine, se révèle fiable, valide et avec un grand sens clinique.
A l’opposé, la force musculaire est une donnée objective bien plus délicate à mesurer de façon fiable,
elle dépend de variables mécaniques, tissulaires, neurologiques, comportementales, dont certains sont
difficiles à maîtriser.
2
II - Fiabilité
A) Facteurs de variabilité
Le thérapeute : souvent tendance à orienter les données dans l’autre sens → grille d’évaluation qui ne
met pas en jeu le thérapeute
Le patient ex : la force musculaire est liée la bonne volonté du patient
L’instrument de mesure: marge d’erreur donnée par l’instrument, peu d’impact
Les facteurs pré-analytiques (ce qu’on fait avant d’arriver au cabinet ou rdv)
La propagation des erreurs : système où une variable est calculée à partir d’une valeur mathématique.
Utilisation de tests sous-maximaux pour les personnes les moins sportives (dans les cabinets) → prise
en compte de nombre variables qui induisent à une grande erreur
B) Répétabilité
Étroitesse de l’accord entre les résultats de mesurages successifs d’une même
mesurande, mesurages effectués avec l’application de la totalité des mêmes
conditions de mesure
=> Fiabilité intra examinateur
C) Reproductibilité
Étroitesse de l’accord entre le résultats des mesurages d’une même mesurande,
mesurage effectués en faisant varier les conditions de mesures. Dans les 2
cas, les évaluateurs font varier les résultats.
=> Fiabilité inter examinateur
3
Vérifier la fiabilité d’un test clinique
Un échantillon/Une population suffit : c’est la population cible
L’examinateur doit être le plus objectif possible et ne pas
savoir les mesures de l’autre examinateur.
Intra examinateur : un seul et même examinateur
Inter examinateur : les 2 examinateurs sont différents
La question de l’ordre est importante: il faut réduire les parts
pour avoir une objectivité maximale.
D) Pourquoi un traitement statistique ?
Concordances liées au hasard.
Test dichotomique : positif ou négatif. 2 résultats sont tirés au sort pour chaque
individu mesuré (PP, NP, PN, NN). Au total : concordance dans 50% des
mesures liées au hasard.
E) 2 traitement statistiques possible :
Variable qualitative => dichotomique, ordinale, catégorielle => coefficient de Kappa = K (entre 0 et 1, 1=
tout à fait concordant)
Variable quantitative => continues, discrète => coefficient de corrélation intra-classe : ICC
F) Indices et interprétations
Au-delà de 0,8, le résultat est utilisable. En-dessous de 0,8, il faut faire d’autres tests au patient.
Pour les études de recherche, 0,7 est suffisant.
4
Ex : Sur un patient en coucher ventral, l’examinateur applique une force postéro-antérieure sur les
processus épineux et les facettes tombales de chaque vertèbre. La mobilité de chacun des segments est
jugée comme « normal » ou « réduite ».
Si valeur négative : le test évalue l’évaluateur et non le patient
Ce test n’a aucune utilité cliniquement.
Ex : Médialisation et direction préférentielle
Descriptions et signes positifs
2 examinateurs avec plus de 5 années d’entraînement à la
méthode de McKenzie ont évalué tous les patients et
déterminé quand la médialisation survenait à l’occasion de
mouvements répétés. Si la médialisation apparaît, le clinicien
repère la direction préférentielle.
Fiabilité inter-examinateur, K s’il y a médialisation = 0,70. K en
relation avec la médialisation et les directions préférentielles =
0,90.
Ce genre de test peut être utilisé.
Ex : Test de 6min de marche
Osteoarthritis: (Kennedy et al, 2005, Osteoarthritis)
Excellent test-retest reliability (ICC = 0.94)
Excellent test-retest reliability (ICC = 0.99) Excellent test-retest reliability for VO2 (ICC = 0.99)
ICC= Coefficient de Corrélation Intra-classe
5
Ex : Cas particulier des questionnaires
ensemble de questions qui produisent des scores
score par question
score final
2 problèmes de fiabilité
Pour qu’il soit exploitable, il faut qu’il soit quantifié.
La consistance interne d’un questionnaire est évalué par
le coefficient alpha de Cronbach qui est le plus employé dans
l’étude de la fiabilité (score de 0,7 : pour qu’il soit valable)
Étudie les corrélations inter-items, corrélation item- total et
consistance interne avec ou sans item.
La fiabilité se mesure sur 2 composantes :
la cohérence interne par le coefficient alpha
calcul de l’ICC sur le score final
Neck Disability Index
- 10 items noté de 0 à 5 qui évalue le retentissement fonctionnel de tous les troubles cervicaux
- score final de 0 à 50
- (Shaheen et al ; n = 65, mean age = 41.3 (10.2) years) Excellent test retest reliability (ICC = 0.96)
- (Shaheen et al, 2013) Excellent internal consistency (Cronbach alpha= 0.89)
- (Cleland et al, 2006) SEM = 4.4 (on a scale of 0 - 50)
- (Young et al, 2009) MDC = 10.2 (on a scale of 0 50)
MDC=Minimum Detectable Changement SEM=Standart Error of Measurement
Le test a un bon ICC et une bonne cohérence interne, il peut donc être utilisé en clinique.
III - Réactivité
A) Erreur standard de mesure
Définition
C’est la valeur en plus et en moins autour de chaque mesure qui constitue la marge d’erreur. Les
marges sont différentes en fonction de la pathologie étudiée.
L'erreur standard évalue la stabilité de réponse d’une mesure. C’est la variation d’une mesure répétée,
en terme statistique, il s’agit de l’écart type de la moyenne.
Elle donne un intervalle dans lequel se situe la vraie valeur sans savoir exactement où elle se situe. Plus
cet intervalle est étroit, plus la mesure a des chances de se rapprocher de la vraie valeur.
1 / 11 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !