Asymptotic Analysis 4 (1991) 235-255
N orth-
Holland
235
Estimations semi-classiques pour l'opérateur
de Schrodinger à potentiel de type coulombien
et avec champ magnétique
Abderemane
Mohamed
Université de Nantes, Faculté des Sciences, Département de Mathématiques URA
760,
2, rue de la Houssinière,
44072 Nantes Cedex
03,
France
Revised version received 14 July 1990
Abstract
Mohamed, A., Estimations semi-classiques
pour
l'opérateur
de
Schrodinger à potentiel
de
type coulombien
et
avec
champ
magnétique, Asymptotic Analysis 4 (1991) 235-255.
We
give a
BKW
method
in
the semiclassical analysis of a Schrodinger
operator
in
a magnetic field, with
an
electrical
potential
having singularities of Coulombian type.
As
applications, we
obtain
sharp estima tes for the splitting
in
the double wells
problem
and
for the first
band
in
the periodic problem.
O.
Introduction
On
s'intéresse à
l'étude
semi-classique
du
spectre
de
l'opérateur
de
Schrodinger avec
champ
magnétique
ph
=
«hji)\l
+
a(x))2
+
V(x),
avec
un
potentiel électrique
V(x)
admettant
des
puits
à singularités
de
type coulombien.
Notre
objet est
donc
de
déterminer certaines
propriétés
asymptotiques
du
spectre de
ph
quand
h
tend
vers zéro.
De
nombreux
travaux traitent le cas
V(
x)
est
COC!
et sans
champ
magnétique; ce
sont
essentiellement ceux de Helffer et Sjostrand [8-11]
et
de
Martinez
[18,19]
et
[20].
Quand
on
est
en
présence
d'un
champ
magnétique
COC!,
on
doit
citer les
travaux
récents
de
Helffer
et
Sjostrand
[13-16] et
[7].
Depuis
l'article
de
Harrell
[5]
on
fait
l'étude
des doubles
puits
très éloignés, le
cas
V est singulier
n'a
pas
été très étudié. Seul le cas
de
la
molécule
H;
a fait
l'objet
de
travaux
dans
[2,4,22].
Nous
renvoyons à
[6]
pour
une
bibliographie plus complète
sur
le sujet.
Dans
ce travail
nous
suivons le
point
de
vue
de
Helffer
et
Sjostrand développé
dans
les
travaux
cités ci-dessus et
nous
utiliserons largement leurs techniques.
Pour
l'étude
du
spectre discret
de
ph,
nous
montrons
que
les premières valeurs
propres
de
ph
sont
exponentiellement proches
de
celles
du
problème
de
Dirichlet
sur
on
ouvert
contenant
tous
les puits.
Nous
donnons
une
méthode
BKW
permettant
de
trouver le
développement
asympto-
tique
en
puissance
de
h
de
la
première valeur
propre
et
la
fonction
propre
associée.
Comme
dans
les travaux
de
Helffer et Sjostrand,
la
méthode
BKW
permet
d'en
déduire
de
nombreuses
applications,
nous
en
donnons
une, le cas
du
double
puits symétrique
nous
établissons le
comportement
asymptotique
du
"splitting",
la
distance
entre
les deux premières valeurs propres.
0921-7134/9l/$03.50
© 1991 -Elsevier Science Publishers B.V. (North-Holland)
236
A.
Mohamed / Estimations pour l'opérateur de Schrodinger à potentiel de type coulombien
Le
cas des autres valeurs propres, les niveaux d'énergie élevées, sera
traité
dans
un
autre
travail
[21]
les techniques utilisés seront moins puissantes
que
la
méthode
BKW,
mais
donneront
tout
de même des
informations
suffisantes
pour
donner
le
"splitting".
Quand
V(
x)
ainsi
que
le
champ
magnétique
sont
périodiques et
de
même
période,
nous
localisons
asymptotiquement
le spectre
de
ph.
Si
on
suppose
de
plus
que
le
champ
magnétique
est
nul
ou
sous certaines conditions
sur
ce
champ,
il est
connu
que
le spectre
de
ph
est
constitué
de
bandes.
La
méthode
BKW
permet
alors
de
donner
le
comportement
asymptotique
de
la
taille
de
la
première
bande,
ce qui
permet
d'améliorer
le résultat
de
Knauf
[17].
Nous
remercions vivement Helffer
pour
les nombreuses discussions
que
nous
avons eues avec
lui
sur
ce sujet.
1.
Inégalités d'énergie
et
stabilité
1.1. Inégalité d'énergie à la
Helffer-Sjostrand
On
considère sur
IR
n le potentiel électrique
V(
x)
et
magnétique
a
(x)
vérifiant les
hypothèses
suivantes
N
V(x)
=
co(x)
+ L
cj(x)/I
x -xj
l,
avec
cj(x)
E
coo(lR
n;
IR),
j =
0,1,
...
,
N;
j~l
A =
{Xl"'"
XN } est
un
ensemble
de
N
points
de
IR
n.
a(x)
=
(al(x),
...
,
an{x))
E
coo(lR
n;
IR
n).
Le
champ
magnétique
B(x)
est identifié à
une
matrice
n X n antisymétrique:
déf
B(x)
= (axJak(x) -aXkaj(x))h:;k,j<:;n' x =
(x\
...
,
xn).
On
suppose qu'il existe
No
et
Co
tels que
v(
X)
~
Co
1 x 1 No si 1
Xl>
Co
et
que
lim
Inf
V(x)
~
O.
[x[->co
Sous ces hypothèses, il est
connu
(cf. [1]
ou
[24]) que, si n >
2,
l'opérateur
ph=
i:,
(hDj+a
j
(x))2+
V(x)
(O<h~l
et
Dj=~
axi),
j~l
(1.1a)
(LIb)
(1.2)
(1.3)
(1.4)
est essentiellement
auto-adjoint
sur L2
(lR
n) à
partir
de
Cooo(lR
n
),
l'espace des fonctions
COO
et à
support
compact
sur
IR
n.
Quand
n
~
2,
la forme variationnelle
q~(
a),
n
q~(a)(u)
= L
II(hDj+a
j(x))uI1 2+
(V(x)u;
u),
"\lUE
Cooo(lR
n
),
(1.5)
j~l
admet
une
unique
extension semi-bornée
et
fermée
de
domaine
D(q~(a)),
(II'
Il
désigne
la
norme
sur L2
(lR
n) et
(.;
.)
le
produit
scalaire associé).
L'opérateur
auto-adjoint
sur
L2
(lR
n
),
réalisation
de
ph
que
nous
considérerons, sera l'extension
de
Priedrichs associée à
q~(a)
que
nous
noterons
encore
p\
de
domaine
D(ph):
D(ph)=
{uED(q~(a));
ph
UE
L2
(lR
n
)}.
(1.6)
A. Mohamed / Estimations pour l'opérateur de Schrodinger à potentiel de type coulombien 237
Si Q est
un
ouvert de
\Rn
de frontière de classe C
oo
ne
rencontrant
pas
A,
p~
désignera
la
réalisation de Dirichlet de
ph
sur L
2(
Q) de domaine
d'f
D(P~)={uEH~(Q);
P~U:;'phUEL2(Q)};
(1.7)
(Hm(Q)
désigne l'espace de Sobolev
d'ordre
m sur Q
et
Hom(Q) celui
dont
toutes les traces sont
nulles).
Quand
Q est borné,
P~
est
un
opérateur à résolvante compacte;
par
contre
ph
n'est pas
nécessairement à résolvante compacte. L'hypothèse (1.4) assure
que
le spectre essentiel de
ph,
aess (
ph),
est contenu dans
la
demi-droite des réels positifs
\R
+.
Le spectre de
ph,
a(
ph),
vérifie
donc
(1.8)
CÀ./h))j~l
est
la
suite croissante de valeurs propres négatives de
ph,
chaque valeur
propre
étant
comptée
autant
de
fois que sa multiplicité qui est finie.
Dans
toute
la
suite
on
adoptera
la
convention suivante,
toute
constante positive
indépendante
de h sera notée C et
pour
tout
y E
\Rn
et
tout
R >
0,
Q(y;
R)
désignera
la
boule
Q(y;
R)
=
{XE\Rn;
Ix-Yi
<R}.
Soient
QI"'"
QN des ouverts bornés de classe C
oo
vérifiant
pour
j =
1,
...
,
N.
(1.9)
Pour
tout
ouvert
borné
Q,
on
notera
(Àk(h;
Q))k~l
la
suite croissante des valeurs propres de
P~.
Soient
Ao
l'ensemble des indices des puits:
Ao=
{j;
1
~j~Net
cj(x
j)
<O}.
(1.10)
Dans
toute
la
suite
Ao
est supposé
non
vide et h sera
dans
]0,
ho[,
ho est positif
et
choisi
assez petit.
Soit J(
h)
un
intervalle,
(1.11)
tel qu'il existe
C>
1 vérifiant
C-
1
~
b(h)
<
a(h)
~
C,
'Vh
E]O,
ho].
(1.12)
Soit
À(h)
une valeur
propre
de
ph
contenue
dans
J(h)
et
soit uh
une
fonction
propre
associée
normalisée
par
Il
uh
Il
= 1.
On
considère
la
distance
d'Agmon
modifiée
dh(x,
y),
(cf. [8]), définie
par
la
métrique
Riemannienne dégénérée
(V(x)
-
À(h))+dx
2,
dx
2
étant
la
métrique
standard
sur
\Rn.
Soit
dh(x)
la
distance aux puits de
Ao:
(1.13)
Proposition 1.1.
Sous
les
hypothèses
précédentes,
pour
tout
e,
0<
e < 1,
il
existe
CE>
°
tel
que,
pour
tout
h E ]0, ho], on
ait
(1.14)
238
A.
Mohamed
/ Estimations
pour
l'opérateur de Schrodinger à potentiel de type coulombien
Preuve. Il suffit
d'appliquer
la
démonstration
de
[8]
et
de
remarquer
que, grâce à (1.11)
et
(1.12),
pour
tout
Ro > 0 fixé assez grand,
on
a - C +
(-À(h»1/2inf{
1 x -xj
1;
jE
Ao}
<
dh(x)
< C +
(-À(h»1/2inf{
1 x -Xj
1;
jE
Ao},
'"iIh,
0 < h <
ho
et
'"iIx
E
Q(O;
Ro)
et tel
que
inf{ 1 x -Xj
1;
jE
Ao}
~
h2C, C assez grand.
On
utilise l'égalité suivante établie
dans
[8]
et [14].
Pour
tout
ouvert Q
de
IR
m à frontière
de
classe C2
ne
rencontrant
pas
A
et
pour
toute
fonction
1>(
x)
réelle
et Lipchitzienne
sur
IR
n et à
support
compact,
on
a
qt_IV'<!>12(a)(e<!>/hu) =
Re!
e2
<!>/hp
h
u·udx,
'"iIuED(pt).
(1.15)
Q
Pour
tout
R > 0 assez grand,
on
applique (1.15) avec U = uh et
1>
=
(1
-
E)1>R
1>R(X)
=
XR(dh(x»:
XR(t)
= t, si t < R et
XR(t)
= R si t
~
R.
On
obtient alors l'estimation:
q3(a)(u
h
e(1-E)<!>R/h)
+EII(V-À(h))Y2
Uh
e(1-E)<!>R/
h
II1
2
(D
R
)
<C
L f
IUhI2Ix-xjl-l
dx,
JEAo
Ix-xjl
<h
2C
On
passe en coordonnées polaires centrées
en
Xj'
une
intégration
par
partie
et
l'inégalité
de
Cauchy-Schwarz
permet
de
voir que
f
IUhI2Ix-x·l-l
dx<cjlXhUh
e(1-E)<PR/hI2Ix_x·I-
1
dx
2 J
,J
J
Ix-xjl<hC
= -
C/(n
-1)
j a
r( 1 Xh,jUh
e(1-E)<PR/
h
12)
dx
<
C{
7q3(O)(Xh,jU
h
e(1-E)<PR/
h) +
7-
1
h-
2
11
Xh,jUh
112},
ceci
pour
tout
7,0
< 7 < 1; r = 1 x -xj 1 et Xh,j est
une
fonction
de
troncature
telle
que
Xh,j(X)
soit egal à 1,
si
1 x -xj 1 < h2C, et à 0,
si
1 x -xj 1
~
2h
2C.
On
déduit alors aisément des deux estimations précédentes que,
pour
tout
7,
0 < 7 < 1,
on
a
q3(a)(u
h
e(1-E)<!>R/
h)
+EII(V-À(h))y2
uh
e(1-E)<!>R/
h
II1
2
(D
R
)
< C L
7q3(a)(Xh,jU
h
e(l-E)<PR/
h) +
(1
+
7-
1
h-
2)
Il
Xh,jUh
11
2.
JEAo
En
prenant
7 > 0 assez petit,
on
obtient
donc
facilement
que
q3(a)(u
h
e(1-E)<!>R/
h)
+EII(V-À(h))y2
uh
e(1-E)<!>R/
hIl12
(D
R
)
De
(1.16)
on
déduit
aisément (1.14)
en
faisant
tendre
R vers l'infini. 0
(1.16)
Soit
jE
Ao
et soit k
un
entier>
0 fixé. Soit
Àj,k(h)
E
I(h)
la
k-ième valeur
propre
de
P!:j
et
soit
k(h;
x)
une
fonction
propre
associée et normalisée
par
Il
uJ
k(h;
.)
Il
L2(D.)
= 1.
J,
, J
A. Mohamed / Estimations pour l'opérateur de Schrodinger à potentiel de type cou/ombien 239
~oposition
1.2.
La
fonction uj.k(h;
x)
est dans COO(.Qj\{xj}). Pour tout compact K inclus dans
.Qj
\
{x
j} et pour tout
IX
E
rl::,r,
il
existe
deux
réels positifs
Na
et C" tels que
l
a"u
(h'
x)
1,,::::
Ch-Na
e-J-À},k(hlIX-Xjl/h (1.17)
x
),k'
'""
ex
.
Preuve.
On
utilise (1.15) avec u = uj,k(h;
.)
et
cf>(x)
égal à V
-Àj,k(h)
1 x -xj
1-
..vj(x)
dans
.Qj'
En
coordonnées polaires
(r,
0)
centrée
en
Xj'
..vj
s'écrit
-
1/2
1
r
..vj(r, 0) = H
-Àj,k(h))
(-1
+
Xh,JV(P,
0)
dp,
o
Xh,j est
une
fonction de
troncature
à
support
dans_Q(x
j;
2h2)
et égale à 1
dans
Q(x
j, h 2
).
On
choisit
en
plus Xh,j radiale.
On
remarque
que, sur
.Qj'
on
a
1V'cf>(x)
12=
Ir-
1
x{(
j
,k(h))1/2
-H
-Àj,k(h)f1/2(
-1
+Xh,j)V(X)}
+
O(h)
12,
ce qui
donne
que
1
V(x)
-
Àj,k(h)
-
Xh,jV(X)
-1
V'cf>(x)
121
~
C,
\;:jx
E
.Qj;
par
conséquent,
comme
dans
la
démonstration
de
la
Proposition
(1.1),
on
obtient
que
q~(a)(uj,k(h;
.)e<l>lh)+h-
2f IUj,k(h;
·)e<l>
lh
I2dx
1
x-x}
1
;;"ch
2
On
déduit
alors de l'estimation précédente
que
q~(a)(uj,k(h;
.)e<l>lh)+h-21Iuj,k(h;
·)e<l>lhI12~Ch-2.
On
obtient
alors aisément
que
Il
uj,k(h;
.)
e<l>lh
Il
HI(fJ)
~
ch-
2. (1.18)
L'équation
vérifiée
par
uj,k(h;
x)
et (1.18)
permettent
d'en
déduire (1.17)
par
récurrence. 0
1.2. Étude asymptotique des valeurs propres
et
de la matrice d'interaction
On
a
une
première
approximation
des valeurs
propres
des pt.
j
Proposition 1.3. Pour tout entire
k>
0
fixé
et
pour
tout
jE
Ao,
on a
h 2
À)
k (
h)
~
el'
k'
,
h-->O'
(1.19)
(e
j
,k)k>l
est la suite croissante des valeurs propres de
Pj
=
-~
+
c/xj)/r,
(r
=
r(x)
= 1 x 1 et
-
~
=
L~~lD~).
Preuve.
On
utilise les inégalités
(1-
10)
1 z 12 -
(10-
1
-1)
1
z'
12
~
1 z +
z'
12
~
(1
+
10)
1 z 12 +
(10-
1 + 1) 1
z'
12,
\;:jz,
Z'
E
C,
\;:je
Elo,
1[,
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