Note du 21/06- Romane MARTIN secretariat parlementaire de Michel DANTIN
Risque de crise financière pour l’UE
Londres est le plus important centre financier pour les transactions en euros et le
Royaume-Uni, en tant que pays de l'Union européenne, a un accès à la liquidité en
euros de la Banque Centrale Européenne. Sans le support de liquidités de la BCE et
du système des paiements de la zone euro, il y a un grand risque de «krach» des
marchés financiers de Londres avec des répercussions très dangereuses pour le
système financier français et de toute la zone euro d’une dimension comparable à la
crise causée par la banqueroute de Lehman Brothers en 2008;
Défiance des investisseurs après le Brexit
La défiance des investisseurs internationaux vis-à-vis de la zone euro après le Brexit
pourrait entrainer une baisse de l'investissement étranger dans toute l’Union
Européenne.
Incertitude juridique à long terme
La sortie du Royaume Uni changerait tout la réglementation britannique, et en
attendant de nouvelles, qui seront longues à écrire (10 ans). Cette incertitude
pénalisera l'économie française et européenne. Cependant à court terme, la dynamique
cyclique en France et en zone euro est tirée par la demande interne créant ainsi des
effets amortisseurs aux chocs extérieurs. L'effet négatif d'un éventuel Brexit serait
amorti, mais pas annulé.
Les conséquences d’un BREXIT pour la France
Pas de gros risques pour les exportations françaises
Plus de 40% des exportations britanniques sont à destination de l'UE, environ 10%
des exportations françaises vont au Royaume-Uni. Dans le scénario où des accords
de libre-échange seraient mis en place, l'impact du Brexit sur les exportateurs français
serait minime. Au contraire, les pays de l'UE pourraient vouloir ‘punir' les
Britanniques, ce qui pénaliserait aussi leurs propres exportateurs et paraît très peu
probable.
Des impacts économiques minimes
La France serait négativement impactée par un Brexit mais relativement moins que
ses voisins. Le FMI estime ainsi que le Brexit pourrait couter entre 0,2% et 0,4%
de croissance à l'économie française d'ici 2019 alors que des pays comme la
Belgique, les Pays-Bas et l'Irlande pourraient voir leur croissance baisser de plus de
0,5% sur la même période. Ceci s'explique par le fait que l'économie française est
moins ouverte que celle de ses voisins et que les exportations françaises au Royaume-
Uni ne représentent que 2% du PIB contre presque 7% en Belgique et aux Pays-Bas.
Opportunité de relocalisation financière en France et en Europe
Il est possible que la France et l'Europe en tirent quelques bénéfices. Une
relocalisation partielle de l'industrie financière pourrait profiter à la France. En
Europe, on peut espérer que le choc du Brexit soit le point de départ d'un mouvement
d'intégration plus ample et plus rapide des économies de la zone euro.
Fabrizio Coricelli ; Professeur, École d'Economie de Paris