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MODULE SURVEILLANCE EPIDEMIOLOGIQUE

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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
MINISTERE DE LA SANTE
PROJET DE FORMATION DES CADRES DES ZONES DE SANTE
FORMATION EN MANAGEMENT DES SOINS DE
SANTÉ PRIMAIRES
MODULE
SURVEILLANCE
EPIDEMIOLOGIQUE
Kinshasa, Janvier 2006
INTRODUCTION
Les maladies transmissibles sont les causes les plus fréquentes de décès et
d’invalidité en RDC. Elles constituent une menace importante pour le bien-être
de nos communautés, alors que les interventions de lutte et de prévention
dont on dispose pour les combattre sont bien connues. A cet égard, les
données de surveillance permettront de guider les personnels de santé dans
les décisions à prendre pour la mise en oeuvre de stratégies de lutte
appropriées et orienteront les activités de prévention.
Cependant, très souvent les données de surveillance relatives aux maladies
transmissibles ne sont pas toujours bien enregistrées, notifiées et analysées.
Il en résulte que les opportunités de prendre des mesures de riposte
appropriées en santé publique et de sauver des vies sont perdues. Même
lorsque l’information pertinente est recueillie, celle-ci n’est souvent pas
utilisée.
Ce module constitue un condensé d’informations essentielles et des exercices
d’apprentissage sur les activités courantes de la surveillance épidémiologique
et riposte dans une zone de santé. Il est destiné au personnel cadre du
Bureau central de la zone de santé et à tous les acteurs chargés des activités
de lutte contre les maladies dans la zone de santé.
Il permettra au personnel de la zone de santé d’améliorer ses compétences
dans les activités de la surveillance, notamment dans la détection des cas et
les épidémies ainsi que dans la riposte.
Ce module sera enseigné ensemble avec tous les modules des blocs de soins
de santé primaires, processus de management et gestion des ressources.
Objectif général :
A la fin de ce module, le participant doit être capable de mettre en
œuvre la surveillance intégrée de la maladie et la riposte au niveau de la
zone de santé.
Objectifs spécifiques :
A la fin de ce module, le participant doit être capable de :
1°) Expliquer les généralités sur la surveillance épidémiologique et riposte.
2°) Détecter les maladies prioritaires
3°) Analyser et interpréter les données sur les maladies prioritaires
4°) Investiguer les suspicions (rumeurs) d’épidémies
5°) Répondre aux épidémies;
6°) Organiser la surveillance communautaire;
7°) Déterminer les principaux indicateurs pour assurer le suivi et
l’évaluation de la mise en œuvre de la surveillance intégrée.
2
CHAPITRE I : GÉNÉRALITÉS SUR LA SURVEILLANCE
ÉPIDÉMIOLOGIQUES
Introduction
Ce chapitre permet au participant d’avoir une information générale sur la
surveillance épidémiologique et riposte, ainsi que son importance dans la lutte
contre la maladie.
1.1. Objectifs d’apprentissage
1.1.1. Objectifs spécifiques
A la fin de ce chapitre le participant doit être capable d’expliquer les
généralités sur la surveillance épidémiologique et riposte.
1.1.2. Objectifs opérationnels
Lorsqu’il sera appelé a expliquer les généralités sur la surveillance
épidémiologique le participant doit être capable de :
1. Expliquer
d’une
manière
opérationnelle
la
Surveillance
épidémiologique, la surveillance intégrée de la maladie et les concepts
couramment utilisés dans les activités de la surveillance.
2. Schématiser les étapes essentielles de la surveillance épidémiologique ;
3. Justifier l’importance de la surveillance
épidémiologique et de
l’utilisation des informations de la surveillance ;
1.2. Programme d’apprentissage
1.2.1. Activités de l’apprenant
•
•
•
Lire le texte de référence
Elaborer une fiche de lecture
Participer aux discussions en proposant des réponses aux questions
posées, en posant des questions sur les points non compris et en
échangeant les idées avec les collègues.
1.2.2. Activités du facilitateur
•
Faciliter la clarification des concepts en plénière
1.2.3. Medias
Tableau noir et les flips chart
1.3. Informations
La surveillance épidémiologique est un processus continu et systématique de
collecte, de compilation et d’analyse des données, ainsi que leur diffusion à
l’ensemble de ceux qui ont besoin d’être informés. Son bon fonctionnement
suppose la rapidité dans le traitement de l’information pour une prise d’action
prompte à la riposte.
3
La surveillance épidémiologique est un outil important de la lutte contre la
maladie et permet de réaliser les actions suivantes :
•
détecter à temps la survenue d’une épidémie
•
appliquer des mesures précoces de contrôle et de lutte visant à réduire
le taux d’incidence et la létalité
•
suivre l’évolution d’une épidémie
•
évaluer les résultats de l’application des mesures de lutte contre les
maladies
•
estimer l’importance épidémiologique des maladies pour comprendre
les problèmes et estimer les priorités
•
Estimer les groupes à haut risque (par exemple, ge ou profession), les
zones géographiques où le problème est courant, et les variations dans
le temps (saisonnières ou annuelles)
•
planifier les programmes de santé
•
améliorer les connaissances des vecteurs, des réservoirs animaux et
des modes de transmission des maladies.
Les étapes importantes de la surveillance sont :
•
la détection des cas (y compris la collecte et l’enregistrement des
données)
•
la notification des données
•
l’organisation et l’analyse des données
•
l’investigation
•
la riposte
•
la retro-information et la diffusion des données
•
(Superviser, suivre, évaluer et améliorer le système)
4
Les 7 fonctions essentielles de la surveillance épidémiologique
Détection
Notification
Analyse
Formation,
Supervision,
Evaluation
Réponse
Feedback
Investigation
La plupart de ces étapes se font souvent au même moment.
La surveillance intégrée et riposte (SIMR) est une stratégie visant à améliorer
la surveillance et riposte de maladies transmissibles en utilisant
rationnellement des ressources consacrées à la prévention et à la lutte contre
les maladies. Cette stratégie est différente des surveillances spécifiques et
verticales ou chaque programme d’intervention dispose de son propre
système de surveillance pour obtenir les données nécessaires ou des
informations ponctuelles concernant souvent une seule maladie.
Les concepts souvent utilisés dans la surveillance sont repris dans le glossaire.
1.4. Evaluation
Questionnaire
1.5. Références bibliographiques
1° Module de formation en surveillance épidémiologique et gestion des
épidémies pour les infirmiers des centres de santé 2000.
2° Guide technique pour la surveillance intégrée de la maladie et la riposte
en République Démocratique du Congo 2002.
3° Module des maladies transmissibles, épidémies et gestion des catastrophes
de formation en management des soins de soins de santé primaires, mai
1998.
5
CHAPITRE II : DÉTECTER LES MALADIES PRIORITAIRES
Introduction
Au cours de ce chapitre, le participant aura des informations qui lui
permettent d’utiliser les outils pour identifier des cas des maladies prioritaires
aussi bien dans la communauté que dans les établissements sanitaires. Les
outils, les procédures d’enregistrement et de notification des données sont
également abordés.
2.1. Objectifs d’apprentissage
2.1.1. Objectifs spécifiques
A la fin de ce chapitre le participant doit être capable de détecter les
maladies/états de santé prioritaires
2.1.2. Objectifs opérationnels
Lors qu’il sera appelé à détecter les cas des maladies/états de santé
prioritaires sous surveillance le participant doit être capable de :
1. Lister toutes les maladies et états de santé prioritaires en RDC
2. Utiliser les définitions de cas pour la détection des maladies et états de
santé prioritaires sous surveillance;
3. Lister les outils nécessaires a la collecte, enregistrement et notification
des données de la surveillance épidémiologique ;
4. Enregistrer les données dans un registre
5. Décrire le circuit d’informations de la surveillance épidémiologique ;
2.2. Programme d’apprentissage
2.2.1. Activités de l’apprenant
•
Lire le texte de référence
•
Elaborer une fiche de lecture
•
Exercice
•
Discuter les réponses avec ses collègues et élaborer une production en
petit groupe
Exercice 1
Apres avoir lu le texte de référence, répondre aux questions suivantes :
Lister toutes les maladies et états de santé prioritaires en RDC
Lister les outils nécessaires à la notification des données de la surveillance
épidémiologique ;
6
Lister les informations minimales que doit contenir un registre des malades
Décrire le circuit d’informations de la surveillance épidémiologique en RDC.
Exercice 2
Jeu de rôle : trois participants jouent le rôle d’un malade qui consulte au
centre de santé
Un autre joue le rôle d’un infirmier titulaire qui utilise les définitions de cas
pour le diagnostic
D’autres participants vont porter des critiques sur la tenue et l’utilisation
des définitions de cas
2.2.2. Activités du facilitateur
•
Faciliter la discussion de différents groupes en plénière
2.2.3. Medias
Tableau noir et les flips charts
2.3. Informations à retenir
Pour mieux identifier les cas des maladies prioritaires et les notifier, on doit
utiliser les définitions de cas, enregistrer les cas dans les registres appropriés
et utiliser les formulaires recommandés pour la notification des cas. Par
ailleurs l’appui de laboratoire est important pour la confirmation des cas.
Utilisation des définitions de cas standard
Une définition de cas est un ensemble standardisé de critères utilisés pour
déterminer si une personne est atteinte d’une maladie particulière ou si le cas
peut être notifié et faire l’objet d’une enquête. Les définitions de cas
s’appuient sur des critères à la fois cliniques et liés à la surveillance.
Les définitions de cas se subdivisent en deux grandes catégories, les
définitions de cas cliniques et les définitions de cas a visée de surveillance.
La définition de cas clinique fournit les critères permettant d’identifier le
traitement approprié et susceptible de sauver la vie du patient. Si les
ressources le permettent, le clinicien demande le plus souvent un test de
laboratoire pour confirmer le diagnostic. Sans cette confirmation, le clinicien
peut ne pas être en mesure de déterminer la cause de l’affection pour un
traitement approprié.
La définition de cas destinée à la surveillance permet de :
-
détecter tous les cas d’une maladie ou affection
donnée,
dans une population
- exclure de cette détection d’autres affections similaires.
L’utilisation d’une même définition de cas dans tout le système national de
surveillance de la santé publique permet une détection efficace de maladies
ou affections particulières. Cette harmonisation permet de comparer plus
7
facilement les données entre les différentes zones. Par contre, lorsque les
établissements des soins et les Zone de Santé utilisent des définitions de cas
différentes, il est impossible de déterminer la tendance d’une maladie
infectieuse particulière car le personnel de santé qui analyse les données et
prend les mesures nécessaires ne pourra pas savoir si les tendances sont
dues à la maladie sous surveillance ou à une autre cause.
En annexe I se trouve la liste des maladies sous surveillance en RDC ainsi que
leurs définitions spécifiques.
La définition de cas des maladies doit être utilisée en toutes circonstances
pour identifier les maladies, notamment lors de consultations des malades. Il
est recommandé de vérifier chaque fois que le patient répond à la définition
de cas avant de l’enregistrer. Les principaux signes ou les critères du
diagnostic doivent également être reportés sur la fiche et le registre
Les définitions de cas simplifiées
Il importe de faire participer la communauté aux processus d’amélioration des
procédures de surveillance et de riposte dans la Zone de Santé. Si la
communauté ignore comment aviser les autorités sanitaires lorsque
surviennent des maladies prioritaires ou des événements sanitaires
inhabituels, les cas suspects ne pourront pas être vus dans l’établissement
des soins et les cas ne seront pas notifiés.
Les agents de santé communautaire, les guérisseurs traditionnels, les
accoucheuses et les dirigeants des communautés doivent savoir comment
reconnaître certaines maladies prioritaires et les signaler à l’établissement des
soins. Ils doivent également orienter les personnes suspectées vers un
établissement des soins.
Une liste de définitions de cas simplifiées applicables à la surveillance
communautaire se trouve au chapitre VI consacré à la surveillance à base
communautaire.
Il est cependant indispensable que les cas signalés au personnel de santé par
la communauté sur base des définitions de cas simplifiées doivent au départ
être vérifiés en utilisant les définitions de cas standards.
Identifier les laboratoires chargés de la confirmation des flambées
épidémiques présumées
Nombreuses sont les maladies qui se manifestent de la même façon. Par
exemple, un enfant qui a de la fièvre et présente une éruption cutanée sur
tout le corps peut être diagnostiqué comme cas de rougeole alors que les
causes possibles sont multiples.
Les examens de laboratoire constituent un outil précieux pour la santé
publique car elles peuvent appuyer ou confirmer un diagnostic. Dans certains
cas, il est impossible, même pour des praticiens hautement qualifiés et
expérimentés, d’établir un diagnostic correct. En s’appuyant sur les analyses
de laboratoire, on accroît l’exactitude du diagnostic et l’efficacité de l’action de
santé publique. Cette confirmation permet de s’assurer que les données de
8
surveillance recueillies (par exemple, le nombre de cas de rougeole
diagnostiqués d’après des signes ou symptômes cliniques) n’entraîneront pas
des interventions sanitaires inutiles - par exemple, mise en oeuvre d’une
campagne de vaccination de masse contre la rougeole alors qu’il ne s’agit pas
de rougeole.
Un résumé des directives portant sur la prescription, la collecte et l’envoi
d’échantillons pour des tests de laboratoire recommandés figure à l’Annexe 3
de cette section. Cet Annexe contient également des indications générales sur
l’interprétation des analyses biologiques.
Notification des maladies et affections prioritaires
Il est important d’assurer une notification fiable des données de surveillance
dans l’ensemble du système de sorte que les responsables à tous les niveaux
de la pyramide sanitaire puissent utiliser l’information pour :
•
Identifier les problèmes et planifier des interventions appropriées
•
Prendre des mesures à temps
•
Suivre les tendances relatives aux maladies dans la région.
Evaluer les programmes de lutte contre les maladies.
Fréquence de notification des maladies et affections
La politique nationale détermine les maladies ou états de santé à notification
immédiate, hebdomadaire, mensuelle et trimestrielle.
Le tableau ci-après indique le moment auquel il convient de notifier une
flambée épidémique présumée et de communiquer les données synthétiques
mensuelles
Tableau des maladies selon le rythme de notification
Maladies à notification immédiate
Notifier cas par cas lorsqu’on soupçonne une maladie à potentiel
épidémique élevé ou celle faisant l’objet d’un programme d’élimination ou
d’éradication.
1. Paralysie flasque aiguë (PFA)
2. Choléra (dans la ZS où la maladie est rare)
3. Lèpre
4. Tétanos néonatal
5. Peste (dans la ZS où la maladie est rare)
6. Fièvre hémorragique virale
7. Fièvre jaune
8. Monkey-pox
9. Tout événement sanitaire inhabituel
10. Rougeole en post campagne
11. Grippe aviaire
Maladies à notification hebdomadaire
9
1. Choléra
2. Diarrhées sanglantes
3. Fièvres hémorragiques virales
4. Fièvre jaune
5. Méningite cérébro-spinale
6. Monkey pox
7. Paludisme
8. Peste
9. Paralysie flasque aiguë
10. Rougeole
11. Typhus
12. Tétanos néonatal
13. Coqueluche
Maladies à notification mensuelle
1. Avitaminose A
2. Carence en fer
3. Carie dentaire
4. Décès maternels
5. Diabète
6. Diarrhées simples
7. Epilepsie
8. Fièvre typhoïde
9. Hypertension artérielle
10. Infections respiratoires aiguës
11. Lèpre
12. Malnutrition proteino-calorique
13. Infections sexuellement transmissibles
14. Noma
15. Onchocercose
16. Sida
17. Schistosomiase
18. Troubles dus à la carence en iode
19. Trypanosomiase humaine africaine
20. Tuberculose
Si aucun cas de maladie n’a été diagnostiqué, indiquez ‘0’ sur la fiche de
notification pour la maladie en question. En effet, si l’espace a été laissé vide,
le personnel qui reçoit le rapport ne pourra expliquer pourquoi la rubrique n’a
pas été complétée.
Indiquez ‘0’ pour chaque maladie même si aucun cas n’a été détecté pendant
la semaine écoulée ou le mois passé. Cette indication permettra au personnel
du niveau suivant de savoir que l’établissement des soins ou la Zone de Santé
a remis un rapport complet.
10
Consigner l’information dans les registres des malades ou sur les
dossiers des malades
Chaque établissement des soins doit tenir des registres destinés à consigner
les cas de maladies et affections prioritaires consultés dans l’établissement. Le
registre clinique devra au minimum contenir des espaces prévus pour les
informations suivantes : Nom et âge du patient, diagnostic, état du patient
(en consultation interne), Date de consultation, sexe du patient, traitements,
résultat des examens de laboratoire, si le cas a été confirmé par un diagnostic
biologique, autres remarques relatives à la maladie du patient, au traitement
ou à l’issue finale, résidence du malade.
Pour s’assurer que les cas de maladies et affections prioritaires sont
enregistrés correctement, Il faut veiller à ce que tous les membres du
personnel de santé connaissent les définitions de cas normalisées
recommandées par la politique nationale.
Les listes descriptives et la notification récapitulative pendant les
flambées épidémiques
Lorsqu’il se présente un nombre limité de cas imputables à une seule maladie
au cours d’une période de temps déterminée, consigner l’information
concernant chaque cas sur une fiche individuelle de notification par cas.
Si dans une certaine période de temps, il se produit entre 5 et 10 cas, il
conviendra plutôt d’utiliser une liste descriptive pour enregistrer et notifier les
cas une fois par semaine.
Lorsqu’on recense un nombre important de cas dans une seule flambée
possible, il faut notifier chaque semaine les totaux récapitulatifs des cas et
décès.
Circuit de l’information
Les données de surveillance parcourent un circuit recommandé par la
politique nationale de la surveillance en RDC. Ce circuit privilégie l’information
notifiée en même temps que l’information de retour. Il recommande
également le partage d’information à tous les niveaux du système de
surveillance au tour d’un point focal représentant le ministère de la santé. En
principe ce point focal est chargé du passage de l’information d’un niveau à
un autre.
11
CIRCUIT DE L’INFORMATION
’
MINISTERE DE LA SANTE
SECRETARIAT GENERAL
PARTENAIRES
PARTENAIRES
PARTENAIRES
4 è me Direction
4
è me BUREAU
3
PROGRAMMES
COORD. PROG. SP
è me CELLULE
COORD. PROG. SP.
BCZS
FORMATIONS SANITAIRES
COMMUNAUTE
2.4. Evaluation
2.5. Références bibliographiques
Guide technique pour la surveillance intégrée de la maladie et la riposte en
République Démocratique du Congo 2002
12
CHAPITRE III : ANALYSER ET INTERPRETER LES DONNEES
SUR LES MALADIES PRIORITAIRES
Introduction
Ce chapitre confère au participant les capacités qui lui permettent de mieux
traiter les données et de les traduire en informations qui lui permettant de
prendre des décisions et d’agir.
3.1. Objectifs d’apprentissage
3.1.1. Objectifs spécifiques
A la fin de ce chapitre le participant doit être capable d’analyser et interpréter
les données sur les maladies prioritaires
3.1.2. Objectifs opérationnels
Lors qu’il sera appelé à analyser et interpréter les données sur les cas des
maladies/états de santé prioritaires sous surveillance le participant doit être
capable de :
1.
2.
3.
4.
5.
présenter les données en utilisant les tableaux, graphiques, cartes
Comparer les données en utilisant les principaux indicateurs
Utiliser les seuils pour détecter les épidémies
Diffuser les données de surveillance dans un bulletin ;
Tirez les conclusions sur base des résultats d’analyse.
3.2. Programme d’apprentissage
3.2.1. Activités de l’apprenant
•
•
•
•
Lire le texte de référence
Elaborer une fiche de lecture
Exercice
Discuter les réponses avec ses collègues et élaborer une production en
petit groupe
Exercice 1
En utilisant les données contenues dans le Registre du Centre de Santé de
Zahanati (Tableau 2 ci-dessous), Compléter les colonnes fréquence et
proportion du tableau 1)
Tableau 1 Fréquence et proportion de maladies et syndromes vus au
Centre de Santé de Zahanati
13
Maladie/syndrome
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
Pneumonie
Rougeole
Paludisme
Méningites
Paralysie flasque aiguë
Dysenterie
Fracture
Avortement
Tuberculose
Diarrhée
Poux
Traumatisme
Fièvre hémorragique
14
15
Choléra
SIDA
TOTAL
Fréquence
6
Proportion
%
13.6
14
Tableau .2 : Extrait du registre de consultation du Centre de Santé de Zehanati : nouveaux cas vus à la consultation
de
Diagnostic/
syndrome**
**
N°
Date
Nom
Village
Sexe
Date
naissance
01
6/5
A.M.
C
M
17/11/95
Toux,
fièvre,
respiratoires
02
03
04
05
6/5
6/5
6/5
6/5
T.F.
N.N.
Y.E.
I.L.
A
C
C
B
M
M
F
F
06/06/94
15/05/74
03/04/68
15/10/95
Fièvre, toux, éruption cutanée
Lacération du bras
Grossesse, fièvre, anémie
Fièvre, bombement de la
fontanelle
Rougeole
Traumatisme
Malaria
Méningite
06
6/5
R.E.
B
F
06/09/95
Pneumonie
07
08
09
6/5
6/5
6/5
K.L.
T.I.
A.F.
D
A
D
F
M
F
06/05/92
07/06/83
03/05/81
Fièvre,
toux,
difficultés
respiratoire.
Fièvre, vomissement, diarrhée
Fièvre, céphalées, courbatures
Douleurs musculaires sévères
avec paralysie des membres
inférieurs
10
6/5
D.O.
D
F
06/06/72
11
12
13
14
7/5
7/5
7/5
7/5
K.M.
U.G
P.F.
H.I.
A
A
C
C
M
F
M
F
03/04/74
01/08/93
12/08/94
15/06/72
Signes / Symptômes /
difficultés pneumonie
Fièvre, céphalées, raideur de la
nuque
Dysenterie
Fracture, humérus gauche
Fièvre, toux, éruption cutanée
Saignement
génital,
aménorrhée de 2 mois
Paludisme?
Paludisme
Paralysie
flasque aiguë
Méningite
Dysenterie
Fracture
Rougeole
Menace
d’avortement
15
de
Diagnostic/
syndrome**
**
N°
Date
Nom
Village
Sexe
Date
naissance
15
16
17
7/5
7/5
7/5
G.T.
W.T.
R.Y.
C
A
B
F
F
M
08/08/75
03/06/80
05/03/94
18
8/5
A.C.
C
M
09/05/95
19
8/5
Z.U.
B
F
4/05/95
20
21
22
8/5
8/5
8/5
A.C.
J.F.
M.M.
C
B
B
M
M
F
09/05/95
06/08/79
18/09/78
Fièvre,
vomissement, Paludisme
céphalées
Poux
Poux
Fièvre, douleurs articulaires
Paludisme
Dysenterie
Dysenterie
23
24
25
26
8/5
8/5
8/5
8/5
L.M.
P.L.
Z.E.
A.B.
B
C
A
C
M
M
M
F
06/04/91
03/07/94
07/01/80
04/04/71
Plaie infectée du pied gauche
Diarrhée et déshydratation
Lacération du pied gauche
Anorexie, asthénie, jaunisse
27
8/5
S.R.
B
F
02/04/79
28
29
30
95
9/5
9/5
A.K.
T.T.
W.F
C
B
B
F
M
M
30/01/96
04/05/93
20/09/84
31
9/5
K.K.
B
F
08/07/93
Fièvre,
courbatures.
Crise convulsive avec fièvre
Abcès de la fesse droite
Céphalée, fièvre, rigidité de la
nuque.
Fièvre,
vomissement,
Signes / Symptômes /
Fièvre, frissons
Toux, fièvre, perte de poids
Diarrhée,
vomissement,
déshydratation.
Fièvre,
toux,
difficultés
respiratoires
Malaria
Tuberculose
Diarrhée
Pneumonie
Abcès
Diarrhée
Traumatisme
Fièvre
hémorragique
vomissement, Paludisme
Méningite
Abcès
Méningite
Paludisme
16
N°
Date
Nom
Village
Sexe
Date
naissance
de
Signes / Symptômes /
courbatures
Diarrhée
liquide
aiguë,
vomissement et déshydratation
sévère.
Toux, fièvre
Toux, fièvre, perte de poids.
Diarrhée,
vomissement,
Déshydratation
32
9/5
L.D.
A
F
22/07/84
33
34
35
9/5
9/5
9/5
D.B.
A.N.
L.S.
B
B
A
F
F
M
25/09/95
03/06/75
03/12/94
36
9/5
B.D.
A
M
08/06/95
Fièvre,
toux,
respiratoires
37
38
39
40
9/5
9/5
10/5
10/5
P.K.
K.R.
K.A.
P.N.
B
A
D
D
F
F
M
F
04/05/95
09/12/93
20/03/70
14/01/92
41
10/5
S.A.
D
F
08/02/93
Fièvre, vomissement, céphalée
Poux
Dislocation de la cheville droite
Fièvre,
toux,
difficultés
respiratoires
Perte
de
poids,
Herpès
Zooster, toux
42
10/5
M.A.
A
F
07/04/94
43
44
10/5
10/5
E.R.
U.H.
C
A
F
M
04/02/80
06/05/74
Diagnostic/
syndrome**
**
Choléra ?
Pneumonie
Tuberculose
Diarrhée
sévère
difficultés Pneumonie
Diarrhée et déshydratation
Malaria
Poux
Traumatisme
Pneumonie
SIDA ?
Déshydratatio
n
Amputation de l’index
Traumatisme
Importante perte de poids, SIDA ?
lésions buccales, toux.
17
N°
Date
Nom
Village
Sexe
Date
naissance
45
10/5
Y.L.
C
M
04/04/78
46
10/5
W.C.
A
F
22/01/96
de
Signes / Symptômes /
Diagnostic/
syndrome**
**
Fièvre,
Vomissement, Paludisme
céphalées
Fièvre, convulsion, anémie
Paludisme
18
Question 2
Citer les 3 principales maladies enregistrées dans le centre de santé ?
Question 3
Résumer dans un tableau la répartition des malades par âge et par sexe en
utilisant les groupe d’âges suivants : 0-4 ans, 5-14 ans et 15 ans et plus
Question 4
Compiler dans un tableau la répartition des malades atteints de paludisme par
village
Exercice 2
La République de Kavirondi est située au cœur de l’Afrique. Au total, 17 ZS
envoient régulièrement les rapports sur les maladies au niveau central à
l’Unité de surveillance du Ministère de la Santé pour compilation. En janvier
2000 la population du pays était estimée à 6. 684 188 habitants. Les maladies
prioritaires sous surveillance sont le choléra, la dysenterie, la méningite, la
rougeole, le paludisme, la paralysie flasque aiguë, le tétanos néonatal, le
typhus et le SIDA.
Le tableau 3
l’année 2000.
montre les cas de paludismes notifiés par ZS au cours de
Question 5
Présenter un graphique montrant les tendances du paludisme dans la
République de Kavirondi
19
Tableau 3 Cas de paludisme par ZS, Kavirondi entre janvier et décembre 2000
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
ZS
Nzababu
Rarubu
Njaburuba
Riburu
Nzokancu
Ketobici
Gatugi
Ruzika
Nzayaka
Ndokiri
Bamaka
Vyamura
Ngamuyi
Romwa
Nzingo
Tanaru
Yirugi
Total
Population
281,557
471,663
297,325
486,816
180,330
353,594
713,728
363,580
559,588
506,535
282,624
292,641
471,525
265,099
609,003
247,308
301,273
6,684,188
Jan.
6763
4838
8025
5016
9202
10125
12293
15558
5061
1707
7695
4971
797
3325
11530
3111
6804
116821
Fevr.
6009
6946
9436
5736
8280
10044
12425
19992
3966
599
11209
3374
5034
2878
6671
2916
6839
122354
Mars.
23190
20901
58043
11865
13754
9993
24334
12658
8560
2097
12303
6338
5340
4412
132119
5724
13568
365199
Avr.
4283
8137
9798
4557
8361
11105
10503
1094
4331
1739
1647
3154
4815
2360
6237
5773
5099
92993
Mai.
3805
16007
1735
3464
9467
10460
20328
16388
7340
3099
13792
4885
7944
3133
9163
4713
8645
14436
8
Juin.
5185
9656
10245
4091
11498
10860
34189
19949
11043
4807
13297
7101
11121
5243
10308
8924
16161
1936
78
Juillet.
3838
12763
6765
4539
7456
10479
26979
16308
7814
1972
10431
6656
8390
5251
10880
5475
7196
15319
2
Août.
N/A
6931
7916
2318
6210
9411
18504
N/A
6747
6371
N/A
5945
5615
5030
5149
7102
7320
10056
9
Sept.
3950
10388
9375
3351
6443
10031
30922
16892
9136
8170
9389
7511
13728
4986
12722
8907
8524
17442
5
Oct.
4401
11370
7615
4172
7049
12261
72906
36335
6401
10776
7645
9589
23993
24814
29239
14140
7367
290073
Nov.
10000
14549
14988
11676
11880
20408
130148
121874
51301
14762
N/A
39771
62639
61318
88321
26569
26159
706363
Dec.
15024
11286
14223
7613
15219
18048
91163
104721
56630
11695
17372
11351
63928
54313
74376
17940
22753
60765
5
Total
86448
133772
158164
68398
114819
143225
484694
381769
178330
67794
104780
110646
213344
177063
396715
111294
136435
3067690
20
Question 6
Au cours de quel mois le plus grand nombre de cas a t-il été enregistré ?
Question7
Quelle est l’importance d’analyser les données par rapport à la taille de la
population des ZS ?
Question 8
Quelle est l’incidence annuelle à Gategi ?
Question .9
Quel est le taux d’incidence annuelle à Gategi ?
Question 10
Comparer les taux d’incidence du paludisme dans les ZS de Njaburuba et
Nzokancu entre janvier et décembre 2000.
Question 11
A l’aide d’un graphique présenter la tendance du paludisme à Njaburuba
entre janvier et décembre 2000.
Question 12
Commenter les tendances du paludisme dans la ZS de Njaburuba.
Exercice 3
Le graphique 1 montre les tendances annuelles du paludisme d’avant 1970 à
l’an 2000 en République de Kavirondi.
21
G ra p h iq u e 1 : T e n d a n c e s a n n u e lle s d e s c a s d e p a lu d is m e
ra p p o rté s e n R é p u b liq u e d e K A V IR O N D I
3500000
3000000
Nombre de cas
2500000
2000000
1500000
1000000
500000
0
<1970
An
An
7 0 -7 9 8 0 -8 9
An
1990
An
1991
An
1992
An
1993
An
1994
An
1995
An
1996
An
1997
An
1998
An
1999
An
2000
Années
Question 13
Décrire le graphique 3.1 (page 13) ci-dessus (Voir la page du graphique)
Question 14
Y a t-il eu une augmentation réelle de l’incidence du paludisme ?
Question 15
Quels sont les facteurs qui pourraient expliquer la tendance observée ?
3.2.2. Activités du facilitateur
•
Faciliter la discussion de différents groupes en plénière
3.2.3. Medias
Tableau noir et les flips chart
3.3. Informations à retenir
Comment analyser et interpréter les données sur les maladies sous
surveillance
L’analyse des données fournit les informations clés permettant d’identifier les
tendances des maladies et de prendre à temps les mesures de santé publique
les plus appropriées et les plus opportunes.
L’analyse permet aussi de détecter les flambées épidémiques, suivre leur
progression et contrôler les activités de santé publique ; Ainsi le personnel de
22
santé du bureau central et des centres de santé doit savoir combien de cas
sont survenus, où ils sont survenus, quand ils sont survenus, quelle est la
population la plus affectée, quels sont les facteurs de risque qui ont contribué
à la transmission de la maladie.
L’analyse commence au préalable par l’organisation des données en fonction
de temps, de lieu et des caractéristiques individuelles
Analyse en fonction de temps
Mettre les totaux synthétiques des données en fonction de temps (par
semaine, par mois ; respectivement pour les maladies à
notification
hebdomadaire et à notification mensuelle)
Tracer le graphique linéaire.
L’analyse vise à détecter des changements dans la survenue de nombre de
cas.
Il faut ensuite comparer le nombre de cas pendant la période en cours avec le
nombre de cas pendant la période antérieure (semaine, mois, saison ou
année passée)
La comparaison de nombre de cas par rapport au seuil facilite cet exercice.
Si le seuil d’alerte est dépassé, il faut informer la hiérarchie, faire
l’investigation et prendre des mesures préparatoires pour lutter contre une
épidémie éventuelle.
Si le seuil épidémique est dépassé, il faut notifier l’épidémie et mettre en
œuvre les mesures de riposte tout en demandant une aide éventuelle à la
hiérarchie.
En annexe IV se trouve des propositions de seuils a utiliser dans notre pays, a
défaut de seuils calculés sur base des données antérieures de surveillance
épidémiologique.
Il est recommandé de tenir un « registre » d’analyse, les graphiques, cartes
et tableaux d’analyse seront rassemblées dans un classeur et ou affichées au
mur. Une fois par mois les ces graphiques et tableaux seront mis à jour.
Chaque graphique doit avoir un titre décrivant les données représentées en
temps, lieu et personnes.
Analyse en fonction de lieu
Représenter le nombre de cas sur une carte de la zone de santé où se
retrouvent schématisées les aires de santé où les villages.
Déterminer les lieux où surviennent les plus de cas.
Les zones d’où proviennent les plus de cas sont des zones de concentrations
des populations à haut risque
Une fois le lieu est déterminé l’analyse du terrain permet de comprendre les
caractéristiques environnementales et des populations.
23
Analyse en fonction de personnes
Présenter sous forme de tableau des données spécifiques relatives à la
population affectée
En fonction de la maladie, caractériser les cas d’après l’âge, le sexe, le lieu de
travail, le statut vaccinal, le niveau d’éducation et d’autres facteurs de risque
connus pour la maladie a l’étude.
L’analyse consistera à décrire les raisons des changements dans la survenue
de la maladie, la manière dont s’est produit le changement, les populations
les plus exposées à la maladie et les facteurs de risque potentiels
Cette analyse est facilitée lorsque les données sont récoltées sur les fiches cas
par cas ou sur les fiches linéaires.
Pour faciliter les comparaisons il faut calculer, les proportions, les taux
d’incidence (taux d’attaque dans le cas des maladie a potentiel épidémique) et
la létalité.
Une proportion est le rapport ente le nombre de cas de la catégorie
considérée et le nombre de cas de l’ensemble de cas de toutes les catégories
multiplié par 100 ou 1000, etc.
Le taux d’attaque est le rapport entre le nombre de cas dans une période
donnée (une semaine, un mois) et la population exposée multiplie par 100 ou
1000, etc.
La létalité est le rapport entre le nombre de décès et le nombre de décès
multiplie par 100 ou 1000, etc.
3.4. Evaluation
3.5. Références bibliographiques
Guide technique pour la surveillance intégrée de la maladie et la riposte en
République Démocratique du Congo 2002
Module participant 3.0 (Analyser et interpréter les données) de formation sur
surveillance intégrée de la maladie et la riposte pour les équipes de santé des
ZS
24
CHAPITRE IV : INVESTIGUER LES SUSPICIONS (RUMEURS)
D’EPIDEMIES
Introduction
Ce chapitre donne au participant les capacités de mieux conduire et organiser
les enquêtes épidémiologiques, de mieux recueillir les données et les analyser
pour proposer les réponses appropriées aux flambées en cours..
4.1. Objectifs d’apprentissage
4.1.1. Objectifs spécifiques
A la fin de ce chapitre le participant doit être capable d’investiguer les
suspicions (rumeurs) d’épidémies.
5.1.2. Objectifs opérationnels
Lors qu’il sera appelé à Investiguer les suspicions (rumeurs) d’épidémies le
participant doit être capable de :
•
•
•
•
•
•
•
•
Expliquer la préparation d’une enquête
Décrire une épidémie selon les caractéristiques de personne, lieu et
temps (cfr chapitre sur l’analyse)
Décrire les procédures de recueil des informations et des échantillons
pour la confirmation du diagnostic
Organiser la prise en charge des cas
Organiser la recherche active des cas supplémentaires
Formuler des hypothèses sur la source et au mode de transmission de
la maladie
Identifier les méthodes de lutte appropriées pour la prise en charge de
l’épidémie
Rédiger le rapport d’investigation
4.2. Programme d’apprentissage
4.2.1. Activités de l’apprenant
•
•
•
•
•
Lire le texte de référence
Elaborer une fiche de lecture
Résoudre les exercices
Préparer une production du groupe
Participer aux discussions en posant en proposant des réponses aux
questions posées, soit en posant des questions sur les points non
compris et en échangeant les idées avec les collègues.
Exercice 1
Le 20 janvier 2000, le médecin chef responsable de la ZS de Bandoura dans le
nord de Gondere a reçu un rapport inquiétant de l’hôpital de Bandoura. Il a
été informé de la survenue d’une épidémie due à une maladie mystérieuse qui
a déjà tué 3 adultes, 2 hommes et une
25
femme, dans un laps de temps très court. Le rapport précise que 2 des
malades sont des agriculteurs et le troisième un guérisseur traditionnel.
Ils ont tous présenté au début de la maladie de la fièvre, des céphalées
violentes, une asthénie et un saignement par les orifices naturels.
Question .1
Quel est le diagnostic le plus probable ?
Question. 2
Quelles sont les actions que le médecin chef devrait entreprendre ?
Question 3
S’agit-il d’une épidémie ?
Questions 4
Quelles autres actions l’équipe de réponse rapide de la ZS doit-elle prendre ?
Les résultats des échantillons de sang envoyés au laboratoire pour des tests
virologiques ont confirmé la présence du Virus de Marburg.
Des données épidémiologiques collectées tout au long de l’épidémie sont
résumées chaque jour par le personnel de l’hôpital.
Le tableau 4 ci-dessous résume les informations sur les cas et décès notifiés
au cours de l’épidémie due au Marburg. Ces données ont été enregistrées
entre le 1er novembre 1999 et le 7 avril 2000.
- 11 -
26
Tableau 4: Cas et décès dus au Marburg dans la ZS de Bandoura du 1er novembre 1999 au 7 avril 2000.
Nom
Age Sexe professi Adresse contact Date de
on
s
Début
t.p.k
27
m
b.j.n
k.m.g
m.w.d
d.m.l
a.m.e
32
41
30
24
30
f
f
m
m
f
Kdm
m.b.k
k.k.l
j.n.t
32
44
25
30
m
m
m
f
a.t.o
38
f
a.g.p
l.b.a
s.a.n
26
28
20
m
m
f
t.s.m
m.r.a
22
28
m
f
Guérisseu q.m.w
r
fermier
q.w.d
fermier
T,w,m
mineur
Q,7,d
mineur
Q,k,d
menagèr V,n,y
e
travailleur O,b,k
mineur
Q,7,d
lab.staff qad
menagèr Q,7,d
e
ménagèr Q,7,d
e
Mineur
Q,g,d
mineur
Q,v,d
ménagèr Q,m,d
e
Mineur
Q,7,d
Ménagère Q,7,d
inconnu 4-11-99
Date de Prélèvemen Résultats
Nombre Evolution
décès
t
de
contacts
Oui/Non
laboratoire
Date
25-11-99 Oui 23-11-99 détruit
3
Décédé
Cas
Secondaire
s
inconnu
inconnu
inconnu
inconnu
inconnu
Kdm
20-12-99
26-12-99
8/1/00
15-1-00
19-1-00
22-12-99 refus
27-1-00
25-1-00
15-1-00
15-1-00
28-1-00
22-1-00
22-1-00 Pas fait
Pas fait
positif
positif
positif
-
8
4
5
4
3
Décédé
Décédé
Décédé
Décédé
Décédé
inconnu
inconnu
4
inconnu
inconnu
inconnu
inconnu
inconnu
Kdm
20-1-00
22-1-00
22-1-00
4/2/00
30-1-00
27-1-00
Vivant
11/2/00
Pas fait
26-1-00
8-2-00
Pas fait
positif
positif
-
6
2
7
1
Décédé
Décédé
vivant
Décédé
inconnu
inconnu
inconnu
inconnu
inconnu 7/2/00
14-2-00
biopsie
-
7
Décédé
Inconnu
inconnu 8/2/00
inconnu 11/2/00
inconnu 12/2/00
15-2-00
18-2-00
20-2-00
Pas fait
17-2-00
19-2-00
positif
positif
4
5
1
Décédé
Décédé
Décédé
2
inconnu
1
inconnu 13-2-00
inconnu 14-2-00
23-2-00
vivant
23-2-00
22-2-00
positif
positif
7
4
Décédé
Vivant
inconnu
inconnu
27
a.l.h
k.g.p
u.t.v
b.s.h
a.d.a
b.b.o
l.n.p
22
33
24
31
44
23
17
f
m
f
m
f
m
f
d.k.i
h.r.n
31
45
m
f
a.f.n
45
f
Ménagère
Fermier
Ménagère
Miner
Ménagère
mineur
ménagèr
e
Soldat
Sagefemme
Ménagère
a.l.e 72
a.l.m 46
m.m.y 28
f
f
m
a.d.a
38
a.t.o
Q,7,d
Q,7,d
Q,m,d
Q,g,d
C,c,w
Q,m,d
Q,7,d
Kdm
Agp
Agp
inconnu
inconnu
inconnu
inconnu
Q,m,d
Q,t,d
Q,a,d
19-2-00
22-2-00
23-2-00
23-2-00
24-2-00
25-2-00
28-2-00
vivant
vivant
26-2-00
1/3/00
27-2-00
3/3/00
vivant
7-4-00
Pas fait
Pas fait
29-2-00
26-2-00
refus
29-2-00
Pas reçu
Pas fait
positif
positif
Pas reçu
3
2
2
3
1
5
vivant
Vivant
Décédé
Décédé
Décédé
Décédé
Vivant
inconnu
inconnu
inconnu
inconnu
inconnu
inconnu
inconnu
inconnu 28-2-00
Oui
29-2-00
9/3/00
6/3/00
7-3-00
Pas fait
Pas reçu
Pas fait
1
16
Décédé
Décédé
inconnu
inconnu
Inconnu 6/3/00
26-3-00
Ménagère V,t,k
Ménagère Q,n,d
Infirmiers Q,t,w
Inconnu 7/3/00
Ato
18-3-00
Ato
19-3-00
13-3-00
24-3-00
26-3-00
m
Infirmiers V,m,k
Ato
22-3-00
28-3-00
52
m
Q,n,d
Ato
23-3-00
27-3-00
m.r.i 36
b.a.m 36
o.m.t 20
f
m
m
mineur
prop
Ménagère
Fermier
Mineur
biopsie 26-3- Pas
00
refus
refus
Biopsie 26-3- Pas
00
biopsie 29-3- Pas
00
26-3-00
Pas
reçu
2
Décédé
inconnu
reçu
6
4
4
Décédé
Décédé
Décédé
inconnu
inconnu
inconnu
reçu
25
Décédé
inconnu
reçu
4
Décédé
inconnu
Q,d,d
Q,t,m
Q,d,a
inconnu 26-3-00
Ada
4/4/00
Ato
6/4/00
5/4/00
vivant
vivant
5-4-00
7-4-00
9-4-00
3
Décédé
Vivant
Vivant
inconnu
inconnu
inconnu
Pas reçu
Pas reçu
Pas reçu
28
Question 5
Compléter le tableau 5 en utilisant les données contenues dans le tableau .4
Tableau 5 : Cas et décès dus au Marburg selon la semaine d’apparition des
symptômes à Bandura
Date
semaines Cas
Décès
1-7 novembre 99
44
8-14 novembre 99
45
15-21 novembre 99
46
22-28 novembre 99
47
29 novembre -5 décembre 48
99
6-12 décembre 99
49
13 -19 décembre 99
50
20 -26 décembre 99
51
27 decembre-2 janvier 2000 52
3 -9 janvier 2000
1
10 -16 janvier 2000
2
17-23 janvier 2000
3
24 –30 janvier 2000
4
31 jan-6 février 00
5
7 -13 février 2000
6
14-20 février 2000
7
21-27 février 2000
8
28 feb-5 mars 2000
9
6 -12 mars 2000
10
13 -19 mars 2000
11
20 -26 mars 2000
12
27 mars – 2 avril 2000
13
3 –9 avril 00
14
Total
Question 7
Dessiner un graphique montrant les tendances de l’épidémie dans le temps.
Question 8
Décrire l’évolution de l’épidémie
Question 9
En vous referant au tableau 4, compléter les colonnes du tableau 6
29
Tableau 6 : Répartition des cas de Marburg par groupe d’âge et par sexe
Groupes d’âge
Moins de 20 ans
20-29 ans
30-39 ans
40-49 ans
Plus de 50 ans
Total
Femmes
Hommes
Total
Question 10
En vous basant sur le tableau 4.6, représenter sur
distribution des cas par groupe d’âge et par sexe
un graphique la
Question11
Quel groupe d’âge et quel sexe sont les plus touchés ?
Question 12
En vous basant sur les informations contenues dans le tableau 4, compléter
les colonnes fréquence et pourcentage du tableau 7
Tableau 7 : Distribution par catégorie professionnelle des cas de Marburg
survenus entre le 1er novembre et 7 avril à Bandura
Profession
Fréquence
Fermiers
Ménagères
Mineurs
Personnel de Laboratoire
Sage femme
%
Infirmière
Soldats
Guérisseur traditionnel
Travailleur
Total
Question 13
Quelle est la catégorie professionnelle la plus touchée par la maladie ?
Question 14
En vous basant sur les informations
contenues dans le tableau
4, compléter les colonnes de groupes
d’âge du tableau 8.
Tableau 8 :Distribution par groupe d’âge et catégorie professionnelle des cas
de Marburg survenus
30
entre le 1er novembre et 7 avril à Bandura
Catégorie
professionnell
e
Groupes d’âges
Moins
ans
de
20 20-29 ans
30-39 ans 40-49
ans
Plus de
ans
50 Total
Fermiers
Ménagères
Mineurs
Laborantins
Sage femmes
Infirmiers (es)
Soldats
Guérisseurs
traditionnels
Travailleurs
Total
Question 15
Quelle est la catégorie professionnelle la plus touchée ? Pourquoi ?
Question 16
Pourquoi ?
Question 17
Quelle proportion des échantillons de laboratoire est-elle positive au virus de
Marburg ?
Question 18
Comment les échantillons suspects de fièvre hémorragique virale doivent –ils
être prélevés, traités et transportés au laboratoire ?
Le virus de la fièvre hémorragique virale est l’un des virus le plus virulent
entraînant une létalité entre 50 et 90% chez les patients.
Question 19
Citer les mesures de lutte à mettre en place pour contenir la maladie
Question 20
Pourquoi est - il important d’identifier les contacts d’un patient atteint de
FHV ?
Question 21
En quoi consistent les soins renforcés?
Question 22
31
Pendant combien de temps devrait-on maintenir une surveillance active dans
une zone après la fin d’une épidémie de Fièvre hémorragique ?
4.2.2. Activités du facilitateur
•
Faciliter la clarification des concepts en plénière
4.2.3. Medias
Tableau noir et les flips chart
4.3. Informations à retenir
Comment investiguer et confirmer les cas et les flambées épidémiques.
L’investigation permet d’identifier et évaluer les personnes exposées à une
maladie. Les recherches menées fourniront les informations importantes qui
serviront à prendre des mesures immédiates et à améliorer les activités de
prévention à plus long terme.
Les objectifs d’une investigation sont les suivants :
Confirmer/infirmer la flambée épidémique ou le problème de santé publique
Identifier les cas supplémentaires qui n’ont pas été notifiés ou reconnus
Traiter tous les cas identifiés
Recueillir des informations et des échantillons d’analyse pour confirmer le
diagnostic au laboratoire
Identifier la source de l’infection ou la cause de la flambée; décrire la manière
dont se transmet la maladie et définir les populations à risque
Choisir les activités de riposte appropriées pour maîtriser l’épidémie
Renforcer les activités de surveillance et de prévention pour éviter toute
récurrence de l’épidémie.
A quel moment, il convient d’enquêter sur l’épidémie
L’enquête doit être déclenchée lors que le seuil d’alerte est atteint. Dans le
cas de FHV, peste, fièvre jaune, PFA/polio, typhus, choléra (dans une zone
non endémique), tétanos maternel ou néonatal ou rougeole (après campagne
de masse dans toute la province) tout cas doit être investigué.
En général pour les maladies endémiques, le seuil d’alerte est atteint, lorsque
le nombre de cas de la maladie se dédouble deux semaines consécutives par
rapport aux semaines précédentes et aux mêmes semaines de l’année
antérieure.
Il faut aussi lancer une enquête lors qu’une rumeur de cas ou décès d’une
maladie connue ou non est rapportée.
Avant de lancer l’enquête, il faut vérifier l’effectivité de la rumeur.
A ce propos il faut vérifier notamment :
•
la fiabilité de la source de l’information
32
•
le nombre de cas et décès notifiés
•
le lieu de la survenue
•
le mode de transmission et le risque de propagation
•
les ressources disponibles localement.
L’enquête épidémiologique doit être accélérée lorsqu’il s’agit d’une maladie à
potentiel épidémique élevé.
Toute rumeur ou flambée épidémique doit être enregistrée dans le « registre
des épidémies et rumeur »
Les informations contenues dans ce document permettront d’évaluer la
promptitude et la complétude de l’enquête épidémiologique et du processus
de réponse.
L’équipe d’investigation doit obtenir les autorisations pour le déplacement et
élaborer un plan d’investigation.
Ce plan doit contenir les éléments suivants :
•
Les objectifs d’investigation
•
La méthodologie
•
Les activités à mener ainsi que leurs responsables respectifs
•
Les localités à enquêter
Les ressources à utiliser (en dehors de l’inventaire du personnel sanitaire et
non sanitaire qui sera impliqué dans l’enquête, il faut rassembler les
fournitures nécessaires pour le prélèvement et transport des échantillons, les
copies de définitions de cas et les formulaires pour la récolte des données
(fiche cas par cas et fiche descriptive de cas)
Il faut en plus indiquer comment l’information doit circuler au sein des
membres de l’équipe d’investigation, entre celle-ci et le reste du personnel de
la santé et la communauté et, entre la zone de santé et les autres niveaux.
Le personnel non sanitaire doit être supervisé.
Une seule personne sera chargée de la communication au sein de l’équipe
d’investigation.
La recherche active des cas supplémentaires doit être organisée dans la
communauté et dans toutes les structures de soins des localités concernées.
Lors de cette recherche, les cas doivent être enregistrés sur la fiche
descriptive de cas.
Isoler si nécessaire, chaque fois les nouveaux cas et les soigner.
Comment confirmer le diagnostic au cours de l’investigation
La confirmation du diagnostic exige de réaliser les activités suivantes :
33
L’examen clinique du malade en relevant les éléments physiques et de
l’histoire de la maladie qui confirme la définition de cas.
Recueillir les échantillons pour obtenir les résultats des examens de
laboratoire.
Rechercher la concordance entre les résultats de laboratoire, et ceux des
examens des examens cliniques.
Certains points sur les résultats de laboratoire peuvent être clarifiés avec
l’assistance des responsables du programme de lutte pour la maladie
suspectée ou des experts du niveau national.
4.4. Evaluation
4.5. Références bibliographiques
Guide technique pour la surveillance intégrée de la maladie et la riposte en
République Démocratique du Congo 2002
Module participant 4.0 (Investiguer et Répondre aux d’épidémies) de
formation sur surveillance intégrée de la maladie et la riposte pour les équipes
de santé des ZS
34
CHAPITRE V : REPONDRE AUX ÉPIDEMIES
Introduction
Ce chapitre donne aux participants les capacités d’organiser les organes de
prise en charge des épidémies dans la zone de santé, d’élaborer un plan de
préparation et de réponse aux épidémies et d’utiliser les stratégies de prise en
charge des épidémies courantes.
5.1. Objectifs d’apprentissage
5.1.1. Objectifs spécifiques
A la fin de ce chapitre le participant doit être capable de répondre aux
épidémies
5.1.2. Objectifs opérationnels
Lors qu’il sera appelé à répondre aux
capable de :
Épidémies le participant doit être
•
Décrire la composition, le rôle et les responsabilités du comité de
gestion des épidémies et de l’équipe d’intervention rapide dans une
zone de santé.
•
Elaborer un plan de préparation et réponse aux épidémies
•
Expliquer et décrire les stratégies de prise en charge des épidémies
courantes dans la zone de santé
•
Expliquer les avantages d’un stock d’urgence dans le cadre de la lutte
contre les épidémies
5.2. Programme d’apprentissage
5.2.1. Activités de l’apprenant
•
Lire le texte de référence
•
Elaborer une fiche de lecture
•
Résoudre les exercices
•
Participer aux discussions en proposant des réponses aux questions
posées, soit en posant des questions sur les points non compris et en
échangeant les idées avec les collègues.
Exercice 1
Au cours des 5 dernières années, votre ZS a vécu des épidémies de fièvre
jaune, choléra, méningite et rougeole. Ces maladies ont entraîné plusieurs
décès. La plupart du personnel de santé a été récemment formée sur la
surveillance intégrée de la maladie et la riposte et utilise les formulaires
révisés pour la collecte de données sur les maladies prioritaires.
35
En tant que responsable de la surveillance et membre de l’équipe de gestion
de la ZS, le médecin chef de la ZS vous demande d’aider à l’élaboration des
plans de préparation pour la lutte contre les épidémies dans la ZS.
Question 1
Lister les éléments clés qui doivent être inclus dans le plan de préparation de
la ZS.
Question 2
Quel type d’information doit être contenu dans le chapitre « historique » du
plan ?
Question 3
Dans le tableau 9 sont listés les différents éléments d’une préparation aux
épidémies pour la lutte contre l’épidémie de méningite. Remplir la dernière
colonne avec les responsables de l’activité.
Tableau 9: Liste contrôle d’activités de préparation aux épidémies de
méningite
Activités
•
Mise en place du comité de gestion
des épidémies
•
Préparation du plan
•
Formation du personnel sur la
surveillance intégrée
•
Elaboration de Directives sur la lutte
contre les épidémies de méningite à
méningocoque
•
Stock d’urgence (Vaccin anti
méningo, seringues, aiguilles,
chloramphénicol huileux)
•
Réactifs de laboratoire et milieux de
transport
•
Ligne budgétaire pour la lutte contre
les épidémies
Question 4
Responsables
36
Quelle est la responsabilité du comité de gestion des épidémies au niveau de
la ZS avant, pendant et après une épidémie ?
Question 5
Quelle est la composition du comité de gestion des épidémies au niveau de la
ZS ?
Question 6
Quelle devrait être la fréquence des réunions du comité de gestion des
épidémies de la ZS ?
Question 7
Q’est-ce qu’une équipe sanitaire d’intervention rapide ?
Question 8
Quelle est la composition d’une équipe sanitaire d’intervention rapide au
niveau de la ZS ?
Question 9
Quelles sont
les principales
d’intervention rapide ?
responsabilités
de
l’équipe
sanitaire
5.2.2. Activités du facilitateur
Faciliter la clarification des concepts en plénière
5.2.3. Medias
Tableau noir et les flips chart
5.3. Informations à retenir
Comment organiser la riposte ?
L’organisation de la riposte aux épidémies permet à la zone de santé ou l’aire
de santé d’éviter la surprise à l’occasion de leur survenue ; et ainsi réduire le
nombre de cas et décès qu’elles peuvent entraîner.
Chaque zone de santé doit avoir, en dehors de la cellule de surveillance, un
comité de lutte contre les épidémies et une équipe d’intervention.
Le comité de lutte contre les épidémies au niveau de la zone de santé est un
groupe multi-disciplinaire qui joue le rôle de coordination de toutes les
activités à mener dans le domaine de la préparation et la riposte.
Ce comité doit être composé des représentants de plusieurs secteurs:
•
le secteur de la santé y compris l’équipe de santé de la zone de santé
•
des secteurs tels que l’administration provinciale, l’éducation, l’eau, l
information etc.
•
les ONGs impliquées dans le secteur de la santé
•
la communauté
le secteur privé : les organisations caritatives
37
La présidence de ce comité échoie à l’autorité administrative et le responsable
sanitaire du district devrait assurer le secrétariat.
Le niveau central donnera l’appui nécessaire à ce comité
Les responsabilités de ce comité peuvent se résumer comme suit :
Avant l’épidémie :
Ce comité doit préparer un plan de préparation et de riposte aux épidémies
au niveau de la zone de santé.
Ce plan doit mettre l’accent sur :
Le renforcement de la surveillance épidémiologique/ système d’alerte précoce
L’achat et la gestion de stock de médicament et de matériel
La formation/ recyclage du personnel de santé
La bonne utilisation des directives spécifiques aux maladies à potentiel
épidémique
La sensibilisation de la communauté
Au cours de l’épidémie
Mobiliser les ressources humaines, matérielles et financières nécessaires à la
prévention et la lutte contre les épidémies
Coordonner la mise en œuvre du plan d’action y compris la promotion de la
santé
Assurer le suivi de la mise en œuvre des activités de lutte contre l’épidémie
Coordonner l’assistance reçue des différents partenaires
Assurer le suivi de l’utilisation des ressources (médicaments, vaccin etc.…)
Après l’épidémie
Coordonner la revue de l’épidémie
Produire un rapport
Pérenniser les activités préventives pour prévenir de nouvelles épidémies
En règle générale, le comité devrait se réunir plus fréquemment durant les
épidémies. A l’approche de la saison épidémique des réunions préparatoires
devraient avoir lieu chaque semaine. Pendant les épidémies ces réunions
devraient se tenir au moins 2 fois par semaine. En dehors des épidémies des
réunions mensuelles devraient avoir lieu.
L’équipe d’intervention est un groupe de professionnels de santé qui peuvent
être mobilisés dans un temps record pour vérifier une rumeur et apporter
l’appui nécessaire en cas d’épidémie à la mise en œuvre des mesures de
prévention et de lutte.
Cette équipe est composée de :
•
Un épidémiologiste
38
•
Un technicien de laboratoire
•
Un spécialiste de l’hygiène et l’assainissement
•
Un spécialiste de la mobilisation sociale
•
Tout autre spécialiste suivant la situation
Cette équipe aura comme responsabilité principale :
Vérifier toute rumeur d’épidémie dans la zone de santé
Mener des investigations
Proposer au comité de gestion des épidémies des stratégies appropriées et
des mesures pour endiguer les épidémies
Participer activement dans la mise en œuvre des mesures de prévention et de
lutte contre les épidémies
L’équipe de santé doit maîtriser et se familiariser avec les interventions qui
sont souvent requises pour endiguer une épidémie.
Ces interventions sont souvent les suivantes :
•
le renforcement de la prise en charge des cas ;
•
la mise à niveau des compétences du personnel de santé ;
•
la mise en oeuvre de campagnes de vaccination d’urgence ;
•
la consolidation de la surveillance pendant l’activité de riposte ;
•
l’information et l’éducation de la communauté ;
•
l’amélioration de l’accès à l’eau potable ;
•
l’amélioration des pratiques d’évacuation des excréta de l’homme ;
•
l’amélioration des pratiques d’hygiène alimentaire ;
•
la réduction de l’exposition aux moustiques ;
•
la lutte antivectorielle ;
•
la diffusion des directives techniques relatives à la riposte.
En annexe VI se trouvent les directives en rapport avec les interventions qui
sont souvent requises pour endiguer une épidémie.
De plus chaque maladies nécessite des interventions spécifiques (Voir annexe
VII pour les maladies à potentiel épidémique et se reporter sur les directives
de prise en charge des autres affections prioritaires)
5.4. Evaluation
5.5. Références bibliographiques
Guide technique pour la surveillance intégrée de la maladie et la riposte en
République Démocratique du Congo 2002
39
Module participant 3.0 (Analyser et interpréter les données) de formation sur
surveillance intégrée de la maladie et la riposte pour les équipes de santé des
ZS
40
CHAPITRE VI: ORGANISER LA SURVEILLANCE
COMMUNAUTAIRE
Introduction
Dans la plupart des zones de santé le taux de fréquentation des
établissements de soins est faible pour plusieurs raisons (économique,
culturelle, qualité des soins), ainsi plusieurs malades restent à la maison et
recourent à l’automédication ou consultent les guérisseurs traditionnels. Ce
chapitre donne au participant la capacité de récupérer cette information
épidémiologique qui n’arrive pas dans le système de santé en organisant la
surveillance communautaire.
6.1. Objectifs d’apprentissage
A la fin de ce chapitre le participant doit être capable d’organiser la
surveillance communautaire dans sa zone de santé.
6.1.1. Objectifs spécifiques
6.1.2. Objectifs opérationnels
Lors qu’il sera appelé à organiser la surveillance communautaire, le
participant doit être capable de :
•
Utiliser les définitions de cas simplifiées adaptées à la communauté
•
Utiliser les outils de surveillance communautaire
•
Décrire le circuit d’information de la communauté vers le centre de
santé
•
Identifier les acteurs de surveillance dans la communauté
6.2. Programme d’apprentissage
6.2.1. Activités de l’apprenant
•
Lire le texte de référence
•
Elaborer une fiche de lecture
•
Résoudre les exercices
•
Préparer la production du groupe
•
Participer aux discussions en proposant des réponses aux questions
posées, soit en posant des questions sur les points non compris et en
échangeant les idées avec les collègues.
Exercice : Apres avoir lu le texte de référence, répondre aux questions
suivantes:
41
•
Lister les définitions simplifiées à usage communautaire de la rougeole,
polio/PFA, FHV, TMN, fièvre jaune, méningite, MPV et le cholera
•
Donner la principale différence entre ces définitions et celles du
personnel de santé
•
Quels sont les autres outils de surveillance à base communautaire en
dehors des définitions de cas
•
Décrire le circuit d’information de la communauté vers le centre de
santé
•
Identifier les acteurs de surveillance dans la communauté et leurs rôles
respectifs
6.2.2. Activités du facilitateur
•
Faciliter la clarification des concepts en plénière
6.2.3. Medias
Tableau noir et les flips chart
6.3. Informations à retenir
La surveillance épidémiologique est un processus continu et systématique de
collecte, d’analyse et d’interprétation des données de morbidité et de
mortalité des maladies et autres états de santé pour une planification et
gestion des interventions de lutte et de prévention.
Les données récoltées par le système de surveillance officiel proviennent des
établissements de soins qui ont dans notre pays un taux de fréquentation
faible. C’est ainsi qu’il est important de récupérer l’information
épidémiologique qui circule dans la communauté en organisant la surveillance
communautaire. Elle consiste en la participation de la communauté dans les
activités de la surveillance et riposte.
La surveillance à base communautaire complète la surveillance faite par les
institutions de soins, elle contribue ainsi à la réduction de la morbidité et
mortalité des maladies en :
notifiant à temps tous les cas des maladies survenues dans la
communauté en vue d’une riposte précoce et effective ;
réduisant au maximum le temps de riposte contre les épidémies
ou problèmes de santé.
LES ACTEURS DE LA SURVEILLANCE A BASE COMMUNAUTAIRE
La mise en œuvre de la surveillance à base communautaire nécessite une
interaction entre d’une part la communauté, là où les maladies surviennent, là
où elles sont observées et d’autre part les prestataires des services, là où les
maladies sont identifiées avec précision. Cette interaction est assurée par un
pont appelé
relais communautaires / surveillant communautaire des
maladies.
Les acteurs de la surveillance sont :
42
•
La communauté : toute personne physique et/ou morale vivant dans la
communauté ;
•
Le relais communautaire : toute personne physique ou morale vivant
dans la communauté et choisie selon les critères et les modalités
déterminés par le programme pour assurer le contact entre les
membres de la population et le personnel de santé et qui consacre une
partie de son temps pour les activités d’intérêt communautaire, en vue
de la réalisation des soins curatifs, préventifs, promotionnels, ré
adaptatifs et des activités de surveillance des maladies
•
Le personnel de santé : tout agent de santé oeuvrant dans les
structures de santé (étatiques ou privées) les plus proches et
impliquées dans la surveillance.
Le schéma ci-dessous illustre cette interaction entre les différents acteurs de
la surveillance à base communautaire.
COMMUNAUTE
PERSONNEL DE
SANTE
RELAIS
COMMUNAUTAIRE
TACHES ESSENTIELLES
DES PERSONNES
SURVEILLANCE A BASE COMMUNAUTAIRE
IMPLIQUEES
DANS
LA
La communauté (membres de la communauté) a pour tâches de :
•
Rapporter rapidement les rumeurs sur les maladies ou tout autre
événement inhabituel au niveau de relais communautaires et des
agents de santé ;
•
Participer aux causeries éducatives organisées dans son milieu ;
•
Participer à toutes les actions initiées par les relais communautaires et
agents de santé dans le cadre de la surveillance des maladies.
Le relais communautaire a comme tâches de :
•
Rechercher activement les cas suspects des maladies ou tout autre
événement inhabituel dans la communauté ;
•
Rapporter rapidement aux CS les cas des maladies suspectes dans la
communauté ;
•
Accompagner physiquement ou par les conseils les familles et/ou les
malades aux CS ;
•
Sensibiliser la communauté sur les maladies sous surveillance ;
•
Participer aux
planification ;
•
Etablir les rapports d’activités sur la surveillance des maladies ;
réunions,
aux
formations
et
aux
activités
de
43
•
Participer aux enquêtes et aux activités de riposte sur la surveillance
dans la communauté ;
•
Assurer la retro information du centre de santé vers la communauté ;
•
Organiser les activités sur terrain ;
•
Organiser des visites à domicile ;
•
Enregistrer les naissances et les décès.
Le personnel de santé a pour tâches :
•
Sensibiliser la communauté
•
Vulgariser les définitions profanes des maladies sous surveillance
•
Enquêter les cas suspects
•
Notifier les cas suspects
•
Former les relais communautaires
•
Suivre et superviser les relais communautaires
•
Assurer la retro-information aux relais communautaires et aux familles
•
Participer aux réunions
•
Elaborer les rapports
•
Participer à la planification, à l’évaluation, au monitorage et aux
activités de riposte dans les AS
Outils de la surveillance a base communautaire
Les principaux outils de la surveillance à base communautaire sont les
définitions de cas et les fiches de rapportage de cas.
DEFINITION DES MALADIES
La politique nationale de surveillance prévoit 33 maladies et états de santé
(Cfr annexe). Dans le cadre de la surveillance communautaire, une priorité
est accordée aux maladies transmissibles parmi les quelles celles évitables
par la vaccination dont : la PFA/Polio, la Rougeole, le Tétanos maternel et
néonatal ,la coqueluche , la fièvre jaune , la Méningite, les Fièvres
hémorragiques virales, le Monkeypox et le Choléra .
L’accent est mis dans un premier temps sur ces maladies parce qu ‘elles sont
les plus fréquentes, de diagnostic aisé, et pour lesquelles les moyens de
prévention et de riposte sont disponibles.
Il y a lieu de souligner qu’en plus des maladies citées, on peut associer d’une
façon ponctuelle, les membres de la communauté à la surveillance de tout
autre maladie ou événement sanitaire inhabituel.
Nous proposons ci-dessous les définissions
surveillance de quelques maladies.
de cas simplifiées pour la
LA POLIOMYELITE/La PFA (paralysie flasque aiguë )
44
Tout enfant de moins de 15 ans qui rampait ou marchait et brusquement ne
rampe plus ou ne marche plus.
LA ROUGEOLE
Toute personne, notamment les jeunes enfants, manifestant la fièvre et une
Éruption.
LA COQUELUCHE
Tout enfant avec une toux qui persiste au-delà de 3 jours et qui survient de
façon rapprochée et l’empêche de respirer normalement.
LE TETANOS NEONATAL/MATERNEL
Tétanos néonatal : tout enfant né normalement et qui a tété normalement et
subitement ne tète plus ou qui est décédé durant le premier mois de sa vie..
Tétanos Maternel : Toute femme présentant des contractions musculaires
localisées ou généralisées dans les 6 semaines qui suivent l’accouchement.
LA MENINGITE
Tout individu souffrant de la fièvre et de raideur du cou.
LA FIEVRE JAUNE
Tout individu souffrant de la fièvre et du jaunissement des yeux ou de la peau
(plantes des pieds, ongles, paumes des mains).
LE CHOLERA
Tout individu âgé de 5 ans et plus ayant des selles liquides abondantes.
LES FIEVRES HEMORRAGIQUES VIRALES
Tout individu atteint de fièvre et présentant des saignements ou qui en est
décédé.
LE MONKEY POX
Toute personne présentant une fièvre d’apparition brutale avec des éruptions
prédominant à la face et aux paumes de mains.
Les définitions de cas simplifiées utilisées dans la communauté comprennent
moins de signes à reconnaître par rapport aux définitions de cas du personnel
de santé. Ces signes sont généralement constants au cours de la maladie
considéré. Ces signes sont souvent peu spécifiques de la maladie considérée.
C’est ainsi que la définition de cas utilisée au niveau de la communauté est
très sensible, elle sert souvent a recruter les cas qui seront trier par les
infirmiers sur la base des définitions de cas du personnel de santé.
CONDUITE A TENIR EN CAS DE SUSPICION DE LA MALADIE SOUS
SURVEILLANCE DANS LA COMMUNAUTE
Lorsqu’un cas est observé :
Le membre de la communauté devra informer le surveillant communautaire
ou l'infirmier du centre de santé le plus proche.
45
Le relais communautaire/Surveillant communautaire des maladies doit :
Remplir la fiche de rapportage de cas et l’envoyer au centre de santé le plus
proche ;
Participer à l’investigation du cas ;
Assurer le suivi.
L’infirmier du CS doit :
Investiguer le cas immédiatement en utilisant la fiche d’investigation ;
Prélever les échantillons;
Conserver les échantillons en respectant les normes requises ;
Expédier les échantillons au BCZS dans les délais et selon les conditions
requises d’expédition.
CIRCUIT DE TRANSMISSION DES DONNEES DE LA SURVEILLANCE A
BASE COMMUNAUTAIRE
Le circuit de transmission des données à base communautaire est décrit de
deux manières, à savoir le circuit des données et le circuit d’expédition des
échantillons prélevés.
Circuit des données :
Dès qu’un cas suspect est constaté, la communauté informe immédiatement
le Relais communautaire / Surveillant Communautaire.
Ce dernier (le relais communautaire / Surveillant communautaire) enregistre
le cas sur la fiche de rapportage qu’il transmet immédiatement au CS.
Au Centre de Santé, l’Infirmier Titulaire traite et analyse l’information en vue
d’une éventuelle investigation. Il exécute l’enquête endéans 48 heures,
prélève les échantillons et enregistre les données d’investigation sur le
formulaire de notification qui est aussitôt transmis au BCZS.
Le BCZS enregistre les données dans un registre, analyse les données et
transmet le formulaire au niveau intermédiaire (District /province).
Le niveau intermédiaire enregistre les données, analyse et transmet le
formulaire au niveau national (4è Di).
N.B. : En cas de maladies à notification immédiate, utiliser la voie la plus
rapide pour atteindre le niveau national.
Illustration du circuit des données :
Communauté
Relais Communautaire
Centre de Santé
46
CIRCUIT D’EXPEDITION DES ECHANTILLONS PRELEVES
Ce circuit est le même que celui des données mais un accent particulier est
mis sur les actions à prendre à chaque niveau pouvant assurer la qualité des
échantillons prélevés et la rapidité d’acheminement.
N.B. : La rétro information est obligatoire à tous les niveaux.
6.4. Evaluation
6.5. Références bibliographiques
Guide technique pour la surveillance intégrée de la maladie et la riposte en
République Démocratique du Congo 2002
Guide de surveillance a base communautaire RDC 2002
47
CHAPITRE VII : DETERMINER LES PRINCIPAUX
INDICATEURS POUR ASSURER LE SUIVI ET L’EVALUATION
DE LA MISE EN ŒUVRE DE LA SURVEILLANCE INTEGREE.
Introduction
Les activités de surveillance épidémiologique mise en œuvre dans une zone
de santé peuvent se dérouler normalement telles que prévues ou pas. Ce
chapitre permet au participant d’organiser le suivi des activités à l’aide de
quelques indicateurs clés pour relever a tout moment les écarts qui vont
nécessiter les corrections utiles.
7.1. Objectifs d’apprentissage
7.1.1. Objectifs spécifiques
7.1.2. Objectifs opérationnels
Lors qu’il sera appelé a déterminer les principaux indicateurs pour assurer le
suivi et l’évaluation de la mise en œuvre de la surveillance intégrée le
participant doit être capable de :
•
Utiliser les principaux
recommandées
•
Déterminer les sources de données
•
Utiliser les résultats de suivi et d’évaluation des activités pour améliorer
les activités
indicateurs
de
suivi
et
d’évaluation
7.2. Programme d’apprentissage
7.2.1. Activités de l’apprenant
•
Lire le texte de référence
•
Elaborer une fiche de lecture
•
Participer aux discussions en posant des questions et en proposant des
réponses aux exercices
Exercice : Après avoir lu le texte de référence résoudre l’exercice suivant
A la suite des plaintes de la population auprès de la hiérarchie, au sujet de la
survenue de plusieurs épidémies au cours de la même année dans la zone de
santé Bonzula ; un nouveau Médecin Chef de zone de santé venait d’être
affecte par le médecin inspecteur. Le nouveau médecin chef de zone est bien
forme en surveillance et passe en revue les activités ensemble avec l’équipe
du BCZS de la surveillance constate que sur les 15 centres de santé 5
seulement situes plus proches du BCZS notifient régulièrement les données,
qui ne sont pas par ailleurs souvent analysées. Parmi les 3 épidémies qui ont
survenu dans la zone de santé 2 seulement ont fait l’objet de l’investigation. Il
s’agit des épidémies de Méningite pendant la saison sèche et de cholera
48
pendant la saison des pluies. Les rapports d’investigation de ces épidémies
sont succincts et ne reprennent pas les données des malades sur la liste
descriptive de cas. La létalité rapporte pour la méningite est de 30% tandis
que celle de cholera est de 15%.
Le médecin chef de zone tient à améliorer la situation de la surveillance dans
cette zone de santé, de quels indicateurs a-t-il besoin pour évaluer cette
situation et assurer le suivi au cours de l’année. Si au cours de son évaluation
ces indicateurs ne sont pas satisfaisants quelles sont les explications possibles
peut il peut donner a cette situation. Que fera t –il pour retenir les causes
réelles de la situation et quelles sont les actions qu’il peut entreprendre. Quels
sont les documents importants qu’il doit bien archiver pour facilement obtenir
les informations lui permettant de calculer ces indicateurs.
7.2.2. Activités du facilitateur
•
Faciliter la clarification des concepts en plénière
7.2.3. Medias
Tableau noir et les flips chart
7.3. Informations à retenir
Les indicateurs sont des variables qui permettent de quantifier les
changements intervenus au cours du temps. Ils peuvent être exprimes en
chiffre, proportions, taux ou ratios.
La surveillance des activités à l’aide des indicateurs se fait en continu. A
chaque niveau du système de surveillance le calcul des indicateurs doit être
fait régulièrement, ce qui permet d’agir en fonction des résultats obtenus. Si
les résultats obtenus sont en dessous du but défini ou des normes et qu’un
problème est par conséquent identifie, les agents de santé devront
déterminer les causes du problème et identifier les solutions envisageables.
Pour suivre et évaluer les activités de la surveillance intégrée des maladies et
riposte les indicateurs suivants sont souvent utilises :
1. Proportion des formations sanitaires transmettant à temps les données
de surveillance suivant le rythme/ la périodicité définis (cible 80%);
N.B .Proportion des formations sanitaires transmettant données de
surveillance suivant le rythme/ la périodicité définis (cible 80%);
2. Proportion de cas de chaque maladie ciblée pour élimination ou
éradication, notifiée en utilisant les fiches descriptives/linéaires des cas
(cible 100%) ;
3. Proportion d’épidémies suspectes de maladies à potentiel épidémique
notifiées dans les deux jours suivants l’atteinte du seuil (cible 80%);
49
4. Proportion des maladies prioritaires pour lesquelles l’analyse de
tendance (graphes linéaires) est disponible (cible 100%) ;
5. Proportion d’épidémies investiguées avec les données détaillées par cas
(cible 80%) ;
6. Proportion d’épidémies de maladies à potentiel épidémique confirmées
par le laboratoire (cible 80%) ;
7. Proportion d’épidémies confirmées ayant fait l’objet d’une réponse
adéquate les 12 derniers mois (cible 80%) ;
8. Proportion d’épidémies de maladies à potentiel épidémique notifiées
pour laquelle la létalité est calculée. (Cible 80%) ;
La létalité acceptable dépend du type de maladie : :
Choléra (< 2%) et méningite cérébro-spinale (≤ 10%).
Les principales sources de données pour ces indicateurs sont ;
Fiches de rapports hebdomadaires, mensuelles des établissements sanitaires
Fiche de suivi de promptitude et de complétude
Fiches individuelles (cas par cas) ou linéaires soumises au BCZS
Registre des épidémies et de rumeurs de la zone de santé
Livres ou tout outil d’analyse de données de la zone de santé
Rapports d’enquête épidémique des flambées
Rapports de laboratoires
Rapports de visites de surveillance
Guide technique IDSR
Si les résultats sont en dessous de cible, plusieurs raisons suivantes peuvent
être évoquées :
Indicateurs
Indicateur 1
Proportion
des
formations sanitaires
transmettant
à
temps les données
Indicateur 2
Proportion de cas de
chaque
maladie
ciblée
pour
élimination
ou
Raisons
• Manque des fiches de rapports dans les formations
sanitaires
• Le personnel sanitaire ne sait pas remplir les fiches de
rapport ni soumettre le total hebdomadaire ou mensuel
• Le personnel ne reçoit pas de retour d’information et n’est
donc pas convaincu de la nécessité de soumettre le
rapport
• Un manque de moyen rapide pour soumettre le rapport
• La date limite n’est pas raisonnable
• L’équipe du BCZS ne demande pas les données
• Un point focal de surveillance n’a pas été désignée à la
formation sanitaire
•
•
•
Le personnel ne comprend pas ou n’apprécie pas le but de
la notification par cas
Le personnel n’a pas reçu de formation sur la liste des
maladies sélectionnées pour la surveillance par cas
La fiches est trop complique a remplir
50
éradication, notifiée
en utilisant les fiches
descriptives/linéaires
des cas
Indicateur 3
Proportion
d’épidémies
suspectes
de
maladies à potentiel
épidémique notifiées
dans les deux jours
suivants l’atteinte du
seuil
•
•
•
•
•
•
•
•
Indicateur 4
Proportion
des
maladies prioritaires
pour
lesquelles
l’analyse de tendance
•
•
•
•
•
Indicateur 5
•
Proportion
d’épidémies
investiguées avec les
données
détaillées
par cas
•
•
•
Indicateur 6
•
Proportion
d’épidémies
de
maladies à potentiel
épidémique
confirmées par le
laboratoire
•
•
•
•
•
•
Les fiches de rapport ne sont pas disponibles
Il y a d’autres activités en concurrence, ce qui fait qu’il n’y
a pas de temps pour cette tache
Le personnel ne reçoit ni incitation ni reconnaissance pour
ce travail
Le personnel sanitaire n’a pas connaissances, la
compétence analytique ou les outils pour suspecter et
détecter les flambées de maladies a potentiel épidémique
Le personnel ne comprend pas l’utilité de l’analyse et de
l’interprétation des donnes
Le personnel n’ a pas reçu de formation pour détecter une
épidémie par l’analyse de données
Le personnel manque de moyens pour prévenir a temps le
niveau supérieur
Le personnel n’a pas eu le temps d’analyser les données
de la surveillance
Le personnel n’est pas motive pour apprécier la valeur de
l’analyse des données.
Le personnel n’a pas reçu de formation pour analyser et
interpréter les données.
Le personnel n’a pas de compétences, les outils et les
ressources nécessaires.
Le personnel n’a pas le temps de faire les analyses
L’établissement des histogrammes n’est pas une tache
obligatoire et l’absence de contrôle des tendances n’est
pas perçue comme un problème.
Le personnel n’apprécie pas la valeur des informations
détaillées pour le choix et la mise en œuvre d’intervention
sanitaire, et, par conséquent, il ne fournit pas ou n’analyse
pas les données de surveillance
Le personnel n’a pas les fiches nécessaires ni les listes
linéaires pour soumettre les informations détaillées
Le personnel n’a pas reçu de formation qui lui permette de
collecter, analyser et interpréter, au cours d’une épidémie,
les éléments correspondant aux maladies ou aux autres
incidences sanitaires lors d’une épidémie
Le personnel ne reçoit pas le retour d’information qui
souligne l’utilisation des données analysées par cas
pendant une épidémie.
Un réseau fonctionnel de laboratoires pour confirmer de
flambées, n’est pas encore en place
Un réseau de laboratoires est place, mais les procédures
n’ont pas encore été communiquées à travers tout le
système.
Le personnel n’apprécie pas l’intérêt de la confirmation en
laboratoire des flambées de certaines maladies
Le personnel n’a pas les compétences ou n’a pas les
ressources nécessaires pour la collecte, la manipulation, le
stockage, le transport et le traitement des échantillons
destines au laboratoire
Les échantillons reçues au laboratoire ne sont pas
acceptables
Il y a des problèmes de collecte et de réfrigération
pendant le stockage ou le transport des échantillons
Le personnel manque des moyens de communication pour
transmettre les résultats au BCZS ou a l’équipe de gestion
51
•
Indicateur7
Proportion
d’épidémies
confirmées ayant fait
l’objet d’une réponse
adéquate
les
12
derniers mois
•
•
•
•
•
•
Indicateur 8
Si le taux de létalité
dépasse
le
taux
recommandée
•
•
•
•
•
•
•
de la flambée
L’expert de laboratoire n’est pas membre de l’équipe
d’enquête de la flambée
Le personnel n’a pas reçu une formation qui lui permette
de répondre aux flambées de manière appropriée
Le personnel n’a pas de ressources ou l’autorité nécessaire
pour répondre de manière appropriée
Il y a eu des problèmes de communication avec l’équipe
de réponse à l’épidémie ou avec le comite de gestion de
l’épidémie
Il n’y av it pas de financement pour le plan de préparation
a l’épidémie
Dans le district les activités de prévention contre certaines
maladies sont insuffisantes ou de faible qualité. Par
exemple, manque d’actions pour enseigner comment
préparer une nourriture saine et pas d’accès a l’eau
potable
Le personnel n’a pas les ressources pour mettre en œuvre
une réponse recommandée
La détection de la flambée ne s’est pas faite a temps
Le personnel n’était pas sur du diagnostic de la maladie
suffisamment tôt pour commencer un traitement définitif
L’arrivée des malades pour les traitements a été retardée
a cause d’un manque d’information ou de la distance
La gestion des cas n’était peut être pas appropriée, ni
effectuée a temps
La notification de décès dus a une cause précise n’était
pas complète. Il a donc pu y avoir erreur. Une enquête
devrait déterminer les corrections à apporter au processus
de notification. Il se peut aussi que les décès dus a
d’autres causes aient été notifies par erreur
La mise en œuvre de la réponse ne s’est pas faite a temps
Présence d’une maladie sous jacente ou immunité
déprimée
7.4. Evaluation
7.5. Références bibliographiques
Guide technique pour la surveillance intégrée de la maladie et la riposte en
République Démocratique du Congo 2002
Glossaire
Alerte : Utilisé dans le contexte d’alerte précoce à l’épidémie : notification aux
autorités sanitaires d’une menace d’épidémie, spécialement dans le cas du
dépassement du seuil épidémique. En cas d’alerte à l’épidémie toutes les
dispositions en vue d’une investigation approfondie et d’une réponse rapide
doivent être prises.
52
Courbe épidémique : Graphique (courbe) présentant la distribution des cas
détectés au cours d’une épidémie en fonction du temps de leur apparition.
Définition de cas : ensemble de critères utilisés pour identifier les individus
ayant une maladie donnée ou toute autre condition sous investigation (les
cas). Une définition de cas peut comporter des critères cliniques, biologiques
ou épidémiologiques, seuls ou associés. Selon les critères utilisés, les cas
peuvent se classer en cas possibles, probables ou confirmés.
Données : Observations enregistrées.
Informations ; Conclusion objective tirée de l’analyse de faits ou de données
disponibles.
Endémie : Présence habituelle d’une maladie ou d’un agent infectieux dans
une population ou dans une zone géographique bien déterminée.
Epidémie : Apparition, dans une communauté ou dans une région, de cas
d’une maladie ou d’un phénomène de santé en excès du niveau attendu,
c’est-à-dire, de l’incidence habituelle. En termes opérationnels, il y a épidémie
lorsque le seuil épidémique est dépassé.
Graphique : Courbe, carte ou diagramme présentant la distribution des
données selon une ou plusieurs variables de personne, de lieu ou de temps.
Incidence : Nombre de nouveaux cas ou évènements survenus dans une
population donnée, au cours d’une période donnée.
Létalité : Voir taux de létalité
Maladie à potentiel épidémique : Maladie susceptible de se présenter sous
une forme épidémique lorsque les mesures de contrôle sont relâchées.
Morbidité : Déviation par rapport à l’état de bonne santé.
Mortalité : Voir taux de mortalité
Notification : Communication obligatoire, à l’autorité sanitaire, de cas et décès
dus aux maladies transmissibles ou aux maladies importantes du point de vue
de la santé publique.
Population à risque : Population exposée à un facteur de maladie. Une
population à risque élevé et l’ensemble de personnes qui ont, par rapport au
reste de la population une probabilité plus grande de contracter ou de
développer la maladie ou d’y succomber, suite à une exposition unique,
répétée ou prolongée. Une population à risque est aussi définie comme un
ensemble de personnes à la fois exposées et susceptibles d’être atteintes par
une maladie. C’est alors une personne menacée et vulnérable.
Prévalence : Fréquence d’une caractéristique ou d’une maladie donnée dans
une population à un moment donné (prévalence instantanée) ou au cours
d’une période donnée (prévalence périodique).
Prise en charge de cas : Ensemble d’actions visant à traiter et encadrer les
personnes identifiées comme atteintes d’une maladie donnée, spécialement
en période d’épidémie.
53
Proportion : Un ratio dans lequel le numérateur est une partie du
dénominateur. La proportion est souvent exprimée en pourcentage.
Seuil épidémique : Valeur attendue de cas ou taux d’attaque d’une maladie
constituant un niveau qui, une fois franchi, doit attirer l’attention du personnel
sur l’émergence d’un phénomène épidémique nécessitant des interventions
urgentes.
Tableau : Mode de présentation de données consistant à regrouper la
distribution en catégories dans des cases d’une matrice composée de lignes et
de colonnes.
Taux : Mesure de la fréquence d’un phénomène dans une population définie
au cours d’une période définie. Le taux s’exprime sous forme d’un numérateur
et d’un dénominateur rapportés à une période de temps et multipliés par une
puissance de 10.
Taux = Nbre d’évènements au cours d’une période spécifiée x 10n
Nbre de cas diagnostiqués au cours de la même période
Taux d’attaque : Taux d’incidence cumulée de nouveaux cas au cours d’une
épidémie
Taux de létalité : Pourcentage de personnes ayant contracté une maladie et
qui en meurent.
Taux de létalité = Nbre de décès dus à une maladie au cours d’une période
donnée x 100
Nbre de cas diagnostiqués au cours de la même
Période
Taux de prévalence : Fréquence de cas dans une population définie à un
moment donné. Le taux de prévalence est utilisé pour les caractéristiques ou
maladies à caractère chronique ou permanent et non pour les maladies
épidémiques.
Taux de prévalence = Nbre total de cas d’une maladie dans une population à
un moment donné x 10n
Population totale à ce moment.
Rétro information : communication de conclusions de l’analyse d’une
information ou d’une situation, à la personne ayant transmis l’information ou
ayant fait l’objet d’une supervision.
Investigation : C’est une collecte active des données sur les cas et décès liés à
un phénomène de santé, elle permet en outre la collecte des informations
additionnelles qui ne sont pas fournies par le système usuel de surveillance.
Surveillance épidémiologique : Vigilance continue par rapport à la survenue et
l’extension des maladies. La surveillance épidémiologique comporte
l’enregistrement et la notification des maladies ainsi que l’analyse des
données recueillies en vue de prendre des actions appropriées pour le
contrôle de ces maladies ;
54
Annexes
En annexe I. Liste et définitions de cas de maladies sous surveillance en
RDC
Annexe II .résumé des directives portant sur la prescription, la collecte et
l’envoi d’échantillons pour des tests de laboratoire recommandés.
Annexe III : seuils des maladies
Annexe IV : interventions courantes pour endiguer une épidémie
Annexe V : Directives pour la surveillance et prise en charges des maladies
spécifiques
Annexe VI : Fiche de rapportage des cas par les relais communautaires
Annexe I : Liste et définitions de cas des maladies sous surveillance
1. AVITAMINOSEA :
Enfant de moins de 15 ans présentant une baisse de la vision crépusculaire,
une photophobie et des tâches blanchâtres triangulaires en dehors de la
cornée.
Définition pour les profanes : Enfant de moins de 15 ans présentant une
baisse de la vision le soir et des tâches blanchâtres, ne supportant pas la
lumière.
2. CARENCE EN FER :
Toute personne de moins de 15 ans et toute femme enceinte présentant une
pâleur des muqueuses (buccales, conjonctivites), des paumes des mains
accompagnée d’apathie (fatigue), de somnolence et de palpitation.
3. CARIE DENTAIRE :
Douleur dentaire à la prise de boissons froides, chaudes ou sucrées, avec ou
sans cavitation dentaire.
4. CHOLERA :
Diarrhée aqueuse aiguë avec apparition rapide de déshydratation grave
pouvant conduire à la mort, chez un malade âgé de 5 ans ou plus.
5. COQUELUCHE :
Toute personne présentant une toux pendant au moins 2 semaines avec au
moins un des signes suivants : accès de toux (quintes), reprise inspiratoire,
vomissement après la toux, c’est-à-dire déclenchement immédiatement par la
toux sans autre cause apparente.
6. DECES MATERNEL :
Tout décès survenant pendant la grossesse, l’accouchement ou 6 semaines
(42 jours) après l’accouchement.
7. DIABETE :
55
Toute personne présentant les signes suivants : polyurie (urine beaucoup),
polydipsie (boit beaucoup), polyphagie (mange beaucoup).
8. DIARRHEE SIMPLE :
Toute personne se présentant avec émission de selles très molles ou liquides,
au moins 3 fois par jour.
9. DIARRHEE SANGLANTE :
Toute personne se présentant avec émission de selles liquides avec du sang
visible.
10. EPILEPSIE :
Toute personne se présentant avec des crises convulsives à répétition avec
bave et/ou morsure de la langue sans notion de fièvre.
11. FIEVRES HEMORRAGIQUES VIRALES :
Toute fièvre élevée, à début brutal, ne répondant pas aux antipaludéens
appropriés, accompagnée des signes hémorragiques tels que gingivite,
injection conjonctivale, épistaxis, pétéchies, diarrhée sanglante ou méléna
(sans noir dans les selles), hématémèse (vomissement de sang).
12. FIEVRE JAUNE :
Fièvre d’installation brutale, ne répondant pas aux antipaludéens appropriés,
avec notion d’ictère dans les deux semaines qui suivent.
13. FIEVRE TYPHOIDE :
Fièvre élevée en plateau avec abattement intense, dissociation poulstempérature et troubles digestifs (diarrhée, constipation, douleur
abdominale).
14. HYPERTENSION ARTERIELLE :
Quand la moyenne de 3 prises en position assise et après une relaxation de 5
minutes est supérieure ou égale à 140/90mm HG.
15. INFECTIONS RESPIRATOIRES AIGUES (PNEUMONIE) :
Tout cas de toux et respiration difficile (dyspnée) :
•
de 0 à 2 mois : une fréquence respiratoire supérieure à 60/minute
•
de 2 à 12 mois, une fréquence respiratoire supérieure à 50/minute
•
de 1 à 5 ans, une fréquence respiratoire supérieure à 40/minute.
16. LEPRE :
Malade présentant l’un des 3 signes cardinaux suivants : lésions
hypopigmentées ou rougeâtres de la peau, perte ou baisse de sensibilité sur
les taches cutanées, épaississement du nerf périphérique.
17. INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES :
56
Syndrome d’ulcération génitale : ulcération génitale douloureuse, avec ou
sans adénopathie inguinale sur le pénis ou le scrotum chez l’homme, sur les
lèvres, le vagin ou le col de l’utérus chez la femme.
Syndrome d’écoulement urétral : Ecoulement vaginal anormal (quantité,
couleur et odeur) avec ou sans douleur du bas-ventre, avec ou sans
symptômes spécifiques, avec ou sans facteurs des risques spécifiques.
18. MALNUTRITION PROTEINO-ENERGETIQUE :
Tout enfant de moins de 5 ans présentant un poids insuffisant
références courbe de poids OMS) ou un ralentissement de la croissance
pendant 3 pesées mensuelles successives.
19. MENINGITE :
Fièvre d’apparition soudaine et un des signes suivants :
raideur de la nuque ou fontanelle bombant chez l’enfant de moins d’un an,
troubles de conscience,
autres signes méningés.
20. MONKEY POX :
Toute personne présentant une fièvre élevée d’apparition brutale suivie après
quelques jours d’une éruption vésiculo-pustuleuse prédominant à la face, aux
paumes des mains ou moins 5 cicatrices de type variolique.
21. NOMA :
Gingivite ulcéreuse chez enfant malnutri ou après épisode infectieux
(rougeole, coqueluche).
N.B. Complication des pathologies déjà sous surveillance (malnutrition,
rougeole, coqueluche).
22. ONCHOCERCOSE :
Personne ayant des nodules fibreux dans les tissus sous-cutanées avec notion
de prurit.
23. PALUDISME :
Fièvre accompagnée ou non de maux de tête, douleur lombaire, frissons,
transpiration, myalgie, nausée, vomissements.
24. PESTE :
Apparition rapide de fièvre, frissons, céphalées, état de malaise grave et
prostration, et :
pour la peste bubonique : gonflement très douloureux des ganglions
(bubons),
pour la peste pulmonaire : toux avec expectorations teintées de sang,
douleurs dans la poitrine et respiration difficile.
25. P.F.A. :
57
Tout enfant de moins de 15 ans développant une paralysie flasque aiguë sans
notion de traumatisme ou toute personne souffrant d’une pathologie avec
paralysie quel que soit son âge, si l’on suspecte la poliomyélite.
26. ROUGEOLE :
Toute personne souffrant de fièvre et présentant des éruptions maculopapuleuse non vésiculaires avec toux, rhume et conjonctivite.
27. SCHISTOSOMIASE :
Schistosomiase urinaire : Hématurie visible à l’œil nu ou hématurie décelée
par une bandelette réactive ou œufs de S. hoematobium dans les urines au
microscope ;
Schistosomiase intestinale : Hépatosplénomégalie en zone d’endémie. Œufs
de S. mansoni ou S.japonicum dans les selles au microscope.
28. SIDA :
Définition clinique (OMS) chez l’adulte : Existence d’au moins 2 signes
majeurs et au moins un signe mineur en l’absence d’une cause onnue
d’immunosuppression (ex. Cancer, malnutrition) :
Signes majeurs :
Perte de poids de plus de 10%,
Diarrhée chronique (plus d’un mois),
Fièvre prolongée (plus d’un mois)
Signes mineurs :
Toux persistante (plus d’un mois)
Dermatite prurigineuse généralisée
Zona récurrent
Candidose oropharyngée
Infestation par Herpès virus chronique progressive et disséminée
Lymphadénopathie généralisée
29. TETANOS NEONATAL :
Tout nourrisson capable de téter ou de pleurer normalement pendant les 2
premiers jours de sa vie et qui, entre le 3è et le 28è jours, ne peut plus téter
normalement et devient raide ou a des convulsions, ou présente les deux
symptômes.
30. TROUBLES DUS A LA CARENCE EN IODE :
Goitre : présence d’une masse à la base antérieure du cou
Crétinisme : retard ou arrêt du développement de l’organisme au point de vue
intellectuel et physique.
31. TUBERCULOSE :
58
Toute personne toussant depuis 2 semaines ou plus.
32. TRYPANOSOMIASE AFRICAINE HUMAINE :
Toute personne présentant une fièvre rebelle aux antipaludéens, des maux de
tête avec ou sans troubles du sommeil et une adénopathie indolore.
33. TYPHUS :
Fièvre élevée d’origine indéterminée, à début brutal, accompagnée de
frissons, de céphalées, de douleurs généralisées, mais surtout rachidienne,
d’un typhus et d’un exanthème apparaissant au cours des 7 premiers jours. Il
y a peu de signes digestifs et pas d’hépatosplénomégalie.
Annexe IV : Seuils indicatifs des maladies sous surveillance en RDC
Maladie
1. Paludisme
Seuil d’alerte
Doublement de cas deux semaines
consécutives par rapport aux semaines
précédentes et par rapport aux mêmes
semaines des années antérieures
2 .Choléra
Doublement de cas deux semaines
Dans une zone consécutives par rapport aux semaines
endémique
précédentes et par rapport aux mêmes
semaines des années antérieures
Cholera dans
une zone non Un seul cas suspect
endémique
3.
Diarrhée Doublement de cas deux semaines
sanglante
consécutives par rapport aux semaines
précédentes et par rapport aux mêmes
semaines des années antérieures
4. Fièvre jaune Un seul cas suspect
5. Peste dans Doublement de cas deux semaines
une
zone consécutives par rapport aux semaines
endémique
précédentes et par rapport aux mêmes
semaines des années antérieures
Peste dans une
zone
non Un seul cas suspect
endémique
6.Polio
Un seul cas suspect
7.
Rougeole
dans les zs
avant
campagne
Rougeole dans
les zs après
campagne
8.TMN
Un seul cas suspect
9.MPV
Un seul cas suspect
10.Meningite
2 à 3 cas par semaine ( ≤30 000 hab.)
5 cas ( ≥100 000 hab.)
Seuil épidémique
Doublement de cas trois
semaines
consécutives par rapport aux semaines
précédentes et par rapport aux mêmes
semaines des années antérieures
Doublement de cas trois
semaines
consécutives par rapport aux semaines
précédentes et par rapport aux mêmes
semaines des années antérieures
Un seul cas confirme
Doublement de cas trois
semaines
consécutives par rapport aux semaines
précédentes et par rapport aux mêmes
semaines des années antérieures
Un seul cas confirme
Doublement de cas trois
semaines
consécutives par rapport aux semaines
précédentes et par rapport aux mêmes
semaines des années antérieures
Un seul cas confirme
Un seul cas confirme
10 cas par semaine dans une zone de santé
5 cas par semaine dans une Aire de santé
1 cas dans un camp de déplacés/réfugiés
1 cas dans une zone ou on a organise la
campagne de masse
5 cas suspects parmi lesquels 3 cas
confirmes dans un mois
Un seul cas confirme
Un seul cas confirme
5 cas (30 000 -100 000 hab.)
10 –15 cas ( ≥100 000 hab.)
5 cas pour les zones de santé voisines de
59
celle de l’épidémie
11.FHV
Un seul cas suspect
12, Coqueluche Doublement de cas deux semaines
consécutives par rapport aux semaines
précédentes et par rapport aux mêmes
semaines des années antérieures
13. Typhus
Un seul cas suspect
14. Syndrome Un seul cas suspect
non identifié
Un seul cas confirme
Doublement de cas trois
semaines
consécutives par rapport aux semaines
précédentes et par rapport aux mêmes
semaines des années antérieures
Un seul cas confirme
1 cas confirme
Annexe V : Interventions courantes pour endiguer une épidémie
Renforcer la prise en charge des cas
Le renforcement de la prise en charge de cas consiste à prendre des mesures
pour appuyer des pratiques cliniques améliorées, notamment :
En vérifiant, si le personnel clinique connaît et utilise les protocoles
recommandés pour la prise en charge des cas liés aux maladies épidémiques
en veillant à la prise en charge précoce des cas ;
En demandant, lors d’une épidémie importante, au médecin- responsable de
chaque formation d’identifier un lieu pouvant accueillir un nombre élevé de
patients ;
En rendant disponibles, accessibles et
consommables nécessaires.
gratuits les médicaments et
Mettre à niveau les compétences du personnel de santé
La mise à niveau des compétences du personnel de santé consiste en:
Mettre à la disposition des agents de santé des directives claires et concises
Choisir les thèmes de recyclage à traiter lors des sessions de formation.
Mettre l’accent sur la prise en charge de la maladie visée en conformité avec
les recommandations spécifiques aux maladies.
Selon le risque de transmission de la maladie concernée, d’autres thèmes
peuvent être abordés, notamment ceux-ci :
Intensification des précautions standard (eau propre, lavage des mains et
élimination sans risque des aiguilles) ;
Traitement par méthodes de stérilisation et utilisation de vêtements de
protection ;
Précautions d’isolement ;
Protocoles de traitement tels que l’administration de sels de réhydratation
orale (SRO) et l’utilisation de liquides intraveineux ;
Désinfection des surfaces, vêtements et équipements ;
Manipulation sans risque des cadavres ;
Obsèques sans risque ;
60
Utilisation et re-imprégnation des moustiquaires.
Mettre en oeuvre des cours de formation.
Dans une situation d’urgence, il n’y a généralement pas assez de temps pour
organiser une formation conventionnelle. On fournira donc une formation en
cours d’emploi ou individuelle, selon les besoins. Demandez, par exemple, à
un clinicien qualifié d’effectuer des démonstrations individuelles au sein d’une
unité de soins. Assurez-vous que le médecin ou le personnel infirmier qui
dirige la formation a la possibilité d’observer les stagiaires mettant en pratique
les nouvelles compétences.
Mener une activité de vaccination d’urgence
Si nécessaire, une activité de vaccination d’urgence sera menée en
collaboration avec le responsable du programme PEV. Commencez à planifier
cette activité le plus rapidement possible car il faudra du temps pour obtenir
et distribuer le vaccin.
Créez à l’avance un plan d’acquisition des stocks de vaccins d’urgence.
1.
Déterminez la population cible pour cette activité sur la base des
résultats de l’enquête portant sur les cas et la flambée épidémique
2.
Consultez les fiches techniques PEV pour les directives spécifiques
concernant l’administration du vaccin indiqué et une fiche de travail intitulée
‘Planifier une campagne de vaccination d’urgence’ et ‘Evaluer les stocks de
vaccins pour les activités de vaccination’.
Renforcer la surveillance au cours des activités de riposte
Au cours d’une action de riposte, incitez le personnel de santé de toutes les
formations sanitaires à être vigilants dans la surveillance de la maladie ou de
l’affection. Assurez-vous que ces agents de santé :
- Recherchent d’autres personnes ayant contracté la maladie visée,
- les orientent vers la formation sanitaire ou les centres de soins pour
traitement (pour le choléra, par exemple) ; ou
- placent la famille en quarantaine (pour la peste notamment) et
- prennent le patient en charge ;
- mettent à jour les listes descriptives des cas ;
- suivent l’efficacité des activités de riposte à l’épidémie.
- Informent et éduquent la communauté
Maintenir le public informé pour apaiser les craintes et encourager la
coopération avec les personnes chargées de la riposte épidémiologique. On
veillera également à élaborer des messages éducatifs visant à fournir à la
communauté des informations sur les symptômes de la maladie, la manière
de prévenir sa transmission et le moment où il faut chercher à obtenir un
traitement. Des activités de communication avec la communauté doivent être
entreprises dès qu’un problème épidémiologique ou de santé publique est
identifié.
61
1.
Déterminez ce qu’il faut communiquer en vous référant aux
recommandations de prise en charge spécifiques des maladies . Veillez inclure
les informations suivantes :
Signes et symptômes de la maladie ;
Comment traiter la maladie à domicile, si le traitement à domicile est
recommandé ;
Comportements préventifs
transmission de la maladie ;
applicables
et
susceptibles
d’empêcher
la
Moment opportun pour une consultation dans une formation sanitaire à des
fins d’évaluation et de traitement ;
Recommandations concernant la vaccination, s’il y a lieu.
2.
Déterminez la manière de formuler le message. On s’assurera que les
messages :
Utilisent une terminologie locale
Sont clairs et concis
Sont culturellement appropriés
S’appuient sur les traditions locales
Prennent en compte les croyances relatives à la maladie.
On trouvera à la fin de cette section, un annexe donnant des exemples de
messages pour l’éducation communautaire.
3.
Choisissez des moyens et canaux de communication appropriés et
disponibles dans la zone de santé.
Par exemple:
Radio
Télévision
Journaux
Rencontres avec le personnel de santé, la communauté, les dirigeants
religieux et politiques
Affiches
Brochures
Présentations sur les marchés, dans les centres de soins et les écoles, parmi
des groupes de femmes et autres associations communautaires, à l’intention
des organisations prestataires de services et dans les centres religieux.
4.
Diffusez des messages éducatifs auprès des groupes communautaires
et des organisations prestataires de services et demandez- leur de les
disséminer au cours de leurs réunions ;
62
5.
Diffusez des messages éducatifs auprès des leaders
et relais
communautaires de bonne réputation et respectés et demandez-leur de les
disséminer au sein de la collectivité ;
6.
Choisissez un chargé de liaison communautaire ou un membre du
personnel de santé qui fera fonction de porte-parole auprès des médias. Dès
que l’épidémie a été décelée :
Communiquez aux médias le nom du porte-parole et signalez que toutes les
informations concernant la flambée épidémique seront communiquées par le
biais de cette personne ;
Ne diffusez l’information aux médias que par le biais du porte-parole pour
vous assurer que la communauté reçoit des informations claires et
cohérentes ;
7.
Rencontrez régulièrement le porte-parole communautaire pour lui
donner :
Des informations fréquentes et à jour sur l’épidémie et les activités de
riposte ;
Des messages sanitaires clairs et simples que les médias devraient utiliser tels
quels ;
Des instructions claires quant à la nécessité de communiquer aux médias
uniquement les informations et les messages d’éducation sanitaire provenant
du Comité de lutte contre les épidémies.
Améliorer l’accès à l’eau potable
Assurez-vous que la communauté a accès à des quantités d’eau potable
suffisantes pour la boisson et d’autres usages. Le tableau ci-après présente
les besoins quotidiens en eau par personne dans des situations non
épidémiques. En période d’épidémie, en particulier pendant les flambées de
maladies diarrhéiques, les quantités requises sont beaucoup plus importantes.
Besoins quotidiens en eau par personne*
Localisation
Dans une situation Pendant une flambée de
non épidémique
maladie diarrhéique
A domicile
Dans
établissement
soins
20 litres par jour
50 litres
un 40 à 60 litres par 50
litres
en
de jour
d’hospitalisation
100 litres en chirurgie
10 litres en cuisine
salle
*Refugee Health: an approach to emergency situations, Medecins sans
frontieres, 1997; MacMillan
63
Les types d’eau que les populations boivent sont les suivantes:
Eau courante chlorée ;
Sources d’eau exposées (rivière, mare ou puits ouvert) ;
Sources d’eau protégées (par exemple, puits fermés avec couvercle) ;
Eau bouillie provenant de n’importe quelle source fiable ;
Eau de pluie.
Si, pendant une épidémie, aucune source d’eau potable n’est disponible
localement, on peut faire venir de l’eau par camion bien que cette mesure soit
coûteuse et difficile à maintenir.
Pour vous assurer que les familles disposent à domicile d’une eau de boisson
saine, fournissez :
Une éducation communautaire sur la manière de conserver à domicile l’eau
potable dans des conditions sûres ;
Des récipients qui empêcheront la contamination de l’eau, notamment des
conteneurs à bec étroit dans lesquels il est impossible d’introduire la main ;
L’éloignement (30 m au moins) entre les points de défécation et la source
d’eau.
Assurer l’évacuation sans risque des excréta d’origine humaine
Pour s’assurer que les excréments d’origine humaine sont éliminés de manière
sûre, il conviendra :
d’affecter des équipes à l’inspection de certaines localités pour évaluer la
sécurité des pratiques d’élimination: utilisation de latrines ou enfouissement à
une distance de plus de 30 mètres de la source d’eau notamment ;
de fournir des informations à la communauté s’il s’avère que les pratiques
utilisées comportent des risques et de faire construire des latrines adaptées
aux conditions locales en coopération avec la communauté ;
de mener des activités d’éducation communautaire sur l’hygiène publique.
Améliorer les pratiques de manipulation des aliments
On s’assurera qu’à domicile, dans les restaurants, sur les marchés publics et
dans les usines les aliments sont manipulés conformément aux règles
d’hygiène
Pour assurer une bonne hygiène alimentaire, il convient de prendre les
mesures suivantes :
Organiser des sessions d’éducation communautaire sur les pratiques
d’hygiène alimentaire à l’intention du grand public et des acteurs de l’industrie
alimentaire ;
64
Inspecter les restaurants, les marchands ambulants, les usines de
conditionnement, etc pour évaluer les pratiques de manipulation alimentaire,
en attachant une attention particulière à la sûreté des pratiques, notamment
le lavage des mains, la propreté et le respect des normes nationales ;
Fermer des restaurants, des marchés publics ou des usines si l’inspection
révèle que les pratiques de manipulation des aliments présentent des
risques ;
Lutter contre les autres vecteurs
Réduire l’exposition aux moustiques
Encouragez la prévention des maladies transmises par les moustiques en
aidant les habitants de votre zone de santé à réduire l’exposition à ces
insectes pendant la journée et la nuit. Travaillez avec le programme de lutte
antipaludique de votre zone de santé pour :
Mettre en oeuvre un programme visant à promouvoir l’utilisation des
moustiquaires imprégnées d’insecticide ;
Organiser un programme d’éducation communautaire sur l’utilisation correcte
des moustiquaires imprégnées d’insecticide et la manière d’éviter les piqûres
de moustique entre le crépuscule et l’aube.
Lutter contre les autres vecteurs
Encouragez la prévention des maladies transmises par les rongeurs en aidant
les habitants de votre zone de santé à réduire l’exposition à ces animaux qui
peuvent avoir contracté la fièvre Lassa ou être infestés de puces porteuses de
la peste. Travaillez avec le responsable de la lutte antivectorielle de votre
zone de santé pour encourager la communauté :
à éviter tout contact avec le sang et la salive de rongeurs morts ;
à couvrir les aliments et l’eau conservés à domicile de sorte que les rongeurs
ne puissent y avoir accès ;
à garder la maison et la cuisine propres et désencombrées pour éviter que les
rongeurs y nichent.
Annexe VII :DIRECTIVES RELATIVES AUX MALADIES ET AFFECTIONS
PRIORITAIRES SPECIFIQUES
Le choléra
Présentation
•
•
•
Maladie grave caractérisée par des diarrhées liquides abondantes,
causée par Vibrio cholerae de groupes sérologiques O1 ou O139. La
maladie se contracte principalement par l’ingestion des aliments ou de
l’eau contaminés, autrement dit, le vibrion cholérique se transmet à
travers la voie oro-fécale.
Le choléra cause plus de 100 000 décès par an au monde. Il peut
provoquer des épidémies à évolution rapide ou des pandémies. Des cas
sporadiques (moins de 5% de tous les cas de diarrhée non-liées aux
épidémies) et de petites flambées peuvent être observés dans les régions
endémiques.
La période d’incubation varie de quelques heures à 5 jours, et dure très
65
•
•
•
•
•
But
de
surveillance
la
•
•
Définition de
recommandée
Répondre
d’alerte
au
cas
seuil
Répondre au seuil
d’action
souvent de 2 à 3 jours.
Il y a eu à partir du milieu des années 1970 une résurgence de choléra
en Afrique, où sont apparus 80% de l’ensemble des cas du monde en
1999, la majorité de cas se déclarant de janvier à avril.
Tout comme ailleurs en Afrique, la RDC a commencé à déclarer des cas
de choléra en 1978.Les foyers les plus importants se trouvent dans les
zones de santé lacustres des provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu et
Katanga et celles situées le long du fleuve Congo.
Le choléra peut provoquer une déshydratation sévère en quelques heures
seulement. Le taux de létalité peut dépasser 50% chez les malades nontraités présentant une déshydratation sévère . En cas de traitement
correct de malades utilisant à temps les services de santé, le taux de
létalité est généralement inférieur à 1%. Au moins 90% des cas de
choléra sont bénins, et passent inaperçus.
Facteurs de risque : consommation d’aliments contaminés, le manque
d’accès permanent à de l’eau de boisson et à des denrées alimentaires
saines, insuffisance d’observance des règles d’hygiène, participation à de
grands rassemblements tels que mariages et deuils ainsi que le contact
physique avec des personnes infectées.
D’autres entérites peuvent provoquer des diarrhées liquides, surtout chez
les enfants de moins de 5 ans.
Détecter les cas et flambées de diarrhée liquide sévères afin d’y répondre
rapidement et correctement. Pour confirmer une flambée, recueillir des
échantillons de selles à transporter dans un milieu approprié.
Notifier immédiatement chaque cas et décès lorsqu’une flambée est
suspectée.
Cas suspect :
Tout malade âgé de 5 ans ou plus présentant une diarrhée avec
déshydratation sévère ou tout décès des suites de diarrhée aqueuse aiguë.
En cas d’épidémie de choléra, toute personne âgée de 5 ans ou plus
présentant une diarrhée aqueuse aiguë, avec ou sans vomissement.
Cas confirmé :
Cas suspect dans les selles duquel le vibrion cholérique O1 ou O139 a été
isolé.
Si un seul cas est suspecté :
•
Notifier immédiatement en donnant des renseignements détaillés sur le
cas.
•
Prendre en charge et traiter le cas conformément aux directives
nationales.
•
Appliquer des mesures strictes de lavage de mains et d’isolement.
•
Mener des investigations pour rechercher des cas similaires
insoupçonnés, et confirmer l’épidémie.
•
Recueillir des échantillons de selles chez 10 malades dans les cinq jours
qui suivent l’apparition de la diarrhée aqueuse aiguë, et avant
l’administration du traitement antibiotique. Consulter les directives de
laboratoire pour savoir comment préparer, stocker et expédier les
prélèvements.
Si un cas suspect est confirmé :
•
Mettre en place un centre de traitement dans la localité où les cas sont
observés. Traiter les cas sur place plutôt que d’envoyer les malades dans
des centres permanents situés ailleurs.
•
Renforcer la prise en charge et le traitement des cas.
•
Mobiliser rapidement la communauté pour une détection et un traitement
rapide des cas. Faire une enquête de salubrité du milieu et des eaux
consommées
66
•
•
•
Analyser
interpréter
données
et
les
Collaborer avec les dirigeants des communautés en vue de limiter le
nombre de grands rassemblements à l’occasion de cérémonies ou pour
d’autres raisons pendant une épidémie.
Réduire les cas sporadiques et ceux liés aux épidémies en assurant un
accès permanent à de l’eau potable. Promouvoir une bonne préparation
des aliments (notamment les fruits et les légumes). Promouvoir
l’évacuation sans risque des déchets humains.
Promouvoir les mesures d’hygiène corporelle (lavage des mains)
Temps : Faire un graphique des cas et décès hebdomadaires et tracer une
courbe épidémique pendant les flambées. Notifier immédiatement
les données sur chaque cas et les données sommaires chaque mois
pour la surveillance de routine.
Lieu :
Faire le diagramme de l’emplacement des aires de santé d’où
proviennent les cas.
Personne: Faire le décompte des cas et décès hebdomadaires pour les cas
sporadiques et les cas liés aux flambées. Analyser la répartition par
âge, la distribution selon l’eau de boisson consommée, évaluer les
facteurs de risque pour améliorer la lutte contre les cas sporadiques
et les flambées.
Référence
Prise en charge du malade souffrant du choléra, Organisation Mondiale de la
Santé, 1992. WHO/CDD/SER/91.15 REV1 (1992).
Préparation et riposte à la maladie diarrhéique épidémique – Formation et
pratique. Manuels du facilitateur et du participant. Organisation Mondiale de la
Santé, 1997. WHO/EMC/DIS/97.3 et WHO/EMC/DIS/97.4.
Diarrhée avec déshydratation chez les enfants de moins de 5 ans
Présentation
•
La diarrhée avec déshydratation chez les enfants de moins de 5 ans est due à des infections de
l’appareil gastro-intestinal causées par des virus (notamment les rotavirus), des bactéries (E. Coli,
Salmonellae, shigellae, Campylobacter, Yersinia et autres), et des parasites (Giardia, Entamoeba,
cryptosporidia, cyclospora). Ces maladies se transmettent lorsqu’on consomme des aliments ou
de l’eau contaminée, autrement dit par la voie oro-fécale.
•
Les maladies diarrhéiques constituent la troisième cause majeure de décès chez les enfants de
moins de 5 ans en RDC.
•
Différents profils épidémiologiques (par exemple, saisonnalité) sont observés pour différents
pathogènes.
•
Le Ministère de la Santé recommande que chaque équipe de Zone de Santé utilise la stratégie de
la Prise en charge intégrée des maladies de l’enfant (PCIME) pour réduire la morbidité et la
mortalité des diarrhées de l’enfant
But de la surveillance
•
Détecter rapidement les épidémies de diarrhée. La confirmation de laboratoire peut permettre de
confirmer une flambée d’agent pathogènes spécifiques, mais elle n’est pas nécessaire pour la
surveillance de routine de la diarrhée accompagnée de déshydratation.
•
Surveiller la résistance antimicrobienne lors des flambées d’origine bactérienne.
Définition de cas recommandée
Cas suspect :
Emission d’au moins 3 selles molles ou liquides au cours des dernières 24 heures :
Sans signes de déshydratation
Avec signes évidents de Déshydratation
– au moins deux des signes suivants : agitation,
irritabilité ; yeux enfoncés ; soif intense ; pli cutané s’efface lentement, ou
Avec signes de déshydratation sévère – au moins deux des signes suivants : léthargie ou
67
inconscience ; yeux enfoncés ; incapacité de boire ou difficulté à boire ; pli cutané s’efface très
lentement.
Cas confirmé :
Cas suspect confirmé avec culture de selles révélant la présence d’un pathogène entérique connu.
Remarque : La confirmation en laboratoire de l’agent spécifique à l’origine de l’épidémie n’est pas
souvent recommandée dans le cadre de la surveillance.
Réagir à une flambée suspecte
Si vous constatez que le nombre de cas ou de décès augmente pendant une période
donnée :
•
Notifier le problème au niveau suivant.
•
Rechercher la cause de l’accroissement des cas ou des décès et identifier le problème.
•
Vérifier que les cas sont pris en charge conformément aux directives de la PCIME.
Encourager le traitement à domicile grâce à la réhydratation orale.
Répondre à une épidémie confirmée
Si le nombre de cas ou de décès atteint deux fois le nombre habituellement observé au
cours de périodes antérieures semblables :
•
Evaluer l’application par les agents de santé des directives de la PCIME dans la prise en charge
des cas et améliorer la performance en matière de classification de la diarrhée avec
déshydratation chez les enfants de moins de 5 ans.
•
Familiariser les mères au traitement à domicile grâce à la réhydratation orale.
•
Assurer l’éducation communautaire au sujet des mesures consistant à bouillir et à chlorer de l’eau,
du stockage de l’eau saine et de la préparation des aliments.
Analyser et interpréter les données
Temps : Faire un graphique des cas et des décès pour les comparer aux périodes similaires
précédentes d’une part, d’autre part à la même période des années précédentes si
possible. Préparer des graphiques pour les malades externes présentant une diarrhée avec
signes évidents de déshydratation et pour ceux présentant une diarrhée avec
déshydratation sévère. Tracer une courbe épidémique lorsque des flambées sont
détectées.
Lieu :
Matérialiser l’emplacement des ménages présentant des cas.
Personne : Notifier, pour les services de consultation externe, les totaux mensuels des cas de
diarrhée avec déshydratation légère et ceux relatifs à la diarrhée avec déshydratation
grave. Notifiez également le total mensuel de cas et de décès dus à la diarrhée avec
déshydratation sévère.
Diarrhée sanglante (dysenterie)
•
Présentation
•
Shigella dysenteriae est la cause la plus courante des infections entériques et se transmet de
personne à personne par la voie oro-fécale.
Shigella dysenteriae type 1 (SD1) peut être à l’origine des grandes épidémies, avec jusqu’à 30%
des sujets infectés. Le taux de létalité peut approcher 20% chez les jeunes enfants et les
personnes âgées présentant une déshydratation grave.
•
La période d’incubation dure 1 à 4 jours.
•
La maladie clinique est caractérisée par de la fièvre et de la diarrhée sanguinolente, et peut
s’accompagner également de symptômes et de signes systémiques ainsi que de déshydratation,
particulièrement chez les petits enfants.
•
Facteur de risque : lieux surpeuplés ne disposant pas d’eau saine et d’un bon système
d’assainissement (par exemple, populations de réfugiés et celles victimes de la famine).
•
SD1 résiste très souvent à de multiples antibiotiques y compris le
trimethoprimsulfamethoxazole.
Le colibacille E. coli entérohémorrhagique et entéroinvasif et d’autres bactéries ou parasites tels qu’
Entamoeba histolytica peuvent aussi provoquer la diarrhée sanguinolente
•
But de la surveillance
•
•
•
Détecter et répondre rapidement aux flambées de dysenterie.
Améliorer le pourcentage de cas confirmés en laboratoire et évaluer la proportion vérifiée comme
68
appartenant au type 1 (SD1).
Déterminer la courbe de sensibilité des agents isolés (surtout SD1) aux antibiotiques, tant pour la
surveillance de routine que pendant les flambées.
Définition de cas recommandée
•
Cas suspect :
Toute personne présentant de la diarrhée avec du sang visible dans les selles.
Cas confirmé :
Cas suspect dont la culture des selles révèle la présence de Shigella dysenteriae 1.
Répondre au seuil d’alerte
Si un seul cas est suspect ou si un adulte qui présentait une diarrhée sanguinolente
décède :
•
Notifier le cas suspect au niveau suivant du système de santé.
•
Traiter les cas suspects par la réhydratation orale et les antibiotiques sur la base de résultats de
sensibilité récents, s’il en existe.
•
Recueillir un échantillon de selles ou faire un prélèvement rectal pour confirmer l’épidémie.
•
Faire des investigations sur le cas pour déterminer les facteurs de risque qui favorisent la
transmission.
Répondre au seuil d’action
Si un cas suspect est confirmé :
•
Rechercher d’autres cas dans la localité où le cas a été confirmé.
•
Renforcer la prise en charge et le traitement des cas.
•
Mobiliser la communauté en vue de la détection et du traitement rapide des cas.
•
Identifier les populations à haut risque grâce aux données personne, lieu et temps.
Réduire les cas sporadiques et ceux liés aux flambées en encourageant le lavage des mains au savon
ou à la cendre et à l’eau après avoir déféqué et avant de manipuler des aliments, en renforçant l’accès
à une eau saine, l’utilisation de latrines et l’évacuation sans risque des déchets humains.
Analyser et interpréter les données
Temps : Faire un graphique des tendances hebdomadaires des cas et des décès. Tracer une courbe
épidémique des cas liés aux épidémies.
Lieu :
Matérialiser l’emplacement des aires de santé où les cas se sont déclarés.
Personne : Faire chaque semaine le décompte des cas et de décès.
Analyser régulièrement la
répartition par âge. Evaluer les facteurs de risque pour améliorer la prévention et la lutte
contre les maladies sporadiques et les flambées.
69
Fièvres hémorragiques virales (FHV)
Description
•
Il s’agit d’un syndrome fait de fièvre avec saignements, pouvant être causé par les virus
suivants : virus Ebola et virus de Marburg (filovirus), fièvre Lassa, fièvre de la Vallée du Rift,
fièvre hémorragique du Congo-Crimée et dengue. La maladie est transmise de personne à
personne (Ebola, Marburg, Lassa, fièvre hémorragique du Congo-Crimée), ou par les
moustiques (vallée du Rift, dengue), les tiques (fièvre hémorragique du Congo-Crimée), les
rongeurs (Lassa) ou le contact avec des animaux infectés (fièvre de la vallée du Rift, fièvre
hémorragique Congo-Crimée, Ebola). Les virus Ebola et de Marburg peuvent être transmis par
contact sexuel.
• Certaines fièvres hémorragiques virales (FHV) sont à potentiel épidémique explosif. D’où le fait
qu’une notification internationale à l’OMS de tout cas même suspect soit requise dans les 24
heures.
• La période d‘incubation est variable, de 3 à 21 jours selon l’étiologie.
• La minorité des cas a des symptômes hémorragiques, mais chez les sujets qui ont ces
symptômes, le taux de létalité est élevé (15% à 90%).
• Facteurs de risque : en milieu médical, les épidémies peuvent être amplifiées quand les
précautions standard de barrière ne sont pas prises, ou dans les cérémonies impliquant le
contact avec des patients ou des sujets infectés décédés ou avec leurs sécrétions. Des cas
sporadiques peuvent survenir suite à un contact sexuel ou par une exposition à la forêt (par
exemple par la profession), ou suite éventuellement à un contact direct avec des animaux
infectés.
• D’autres affections hémorragiques qui peuvent ressembler à une fièvre
hémorragique virale sont : la fièvre jaune, le charbon, la leptospirose, les
rickettsioses, les fièvres récurrentes et certaines intoxications
But de la surveillance
• Détecter rapidement les cas et les épidémies de fièvre hémorragique et rechercher une
vérification de laboratoire de l’étiologie de tous les cas suspects de FHV.
• Dans les situations d’épidémies, le spectre des agents responsables de FHV peuvent inclure
des syndromes fébriles non-hémorragiques, et un test de laboratoire doit être envisagé pour
les personnes ayant des symptômes bénins indiquant une maladie virale.
Définition recommandée de cas
Cas suspect :Toute personne présentant une maladie avec début brutal de fièvre, rebelle au
traitement des causes habituelles de fièvre dans la zone, et au moins un des signes suivants :
diarrhée sanguinolente, saignement des gencives, saignement de la peau, saignement des yeux et
hématurie.
Cas confirmé :Un cas suspect avec confirmation de laboratoire (anticorps IgM positif ou
isolement viral), ou lien épidémiologique avec des cas confirmés ou une épidémie de la maladie.
• CONDUITE A TENIR.
Si un seul cas est suspecté :
• notifier l’information cas par cas immédiatement aux instances compétentes.
• Prendre immédiatement les précautions d’isolement des cas de fièvre hémorragique virale et
renforcer les précautions standard sur l’ensemble du milieu médical. Utiliser du matériel (y
compris les vêtements) de protection, désinfecter les surfaces et les éclaboussures,
destruction sans risque des matériels utilisés pour la prise en charge du patient et évacuation
sans risque des déchets du patient.
• Traiter et prendre en charge le patient avec des soins palliatifs.
Pour la confirmation des cas collecter les échantillons sans prendre de risque
Répondre au seuil d’action
Si un seul cas est confirmé :
• maintenir des pratiques strictes de lutte contre les infections de fièvre hémorragique virale
pendant toute la durée de l’épidémie.
• Mobiliser la communauté pour une détection et une prise en charge précoce.
• Entreprendre une sensibilisation communautaire sur le cas confirmé, comment la maladie est
70
•
•
•
transmise et comment mener la lutte contre l’infection en cas de prise en charge à domicile.
Rechercher activement d’autres cas qui peuvent ne pas se présenter dans une établissement
des soins (vieilles femmes ou petits enfants par exemple) et donner des informations sur la
prévention à domicile et quand chercher les soins. Former et superviser des agents de santé
communautaires pour le suivi des contacts communautaires des cas et l’appui à l’investigation
des rumeurs
Demander une aide supplémentaire aux instances nationales en cas de besoin.
Créer un pavillon d’isolement pour gérer les cas supplémentaires qui peuvent se présenter au
centre de santé
Analyser et interpréter les données
Temps :
faire pour l’ensemble et par foyer atteint, un graphique des cas et des décès
hebdomadairement, voir quotidiennement.
Personne : notification immédiate cas par cas des patients et des décès. Pendant l’épidémie,
compter et notifier les cas et les décès. Analyser la répartition des cas par âge, par
sexe et selon les autres variables de la feuille de déclaration cas par cas. Evaluer les
facteurs de risque immédiatement et envisager de demander une assistance pour
renforcer la lutte contre l’épidémie.
La fièvre Jaune
•
•
DESCRIPTION
Maladie hémorragique virale causée par un flavivirus transmis de l’homme-à-l’homme par l’intermédiaire de
moustiques Aedes (épidémies urbaines) ou à travers des espèces forestières de moustiques et de réservoirs de
primates forestiers (cycle sylvatique).
•
Les épidémies à grande échelle tous les 3 à 10 ans surviennent dans les villages ou villes à risque. Des cas
sporadiques peuvent se produire régulièrement dans les zones endémiques. Résurgence de la maladie en Afrique
depuis le milieu des années 1980. La vraie incidence dépasse largement les cas notifiés. Bien que peu de cas
soient graves, le taux de létalité peut être de 25% à 50% chez les patients ayant un syndrome d’hémorragie, de
jaunisse et de maladie rénale.
•
Période d’incubation de 3 à 6 jours après la piqûre d’un moustique infecté
•
Facteur de risque : cas sporadiques souvent liés à la profession ou à
•
l’emplacement des villages près des bois ou à des endroits où les singes sont nombreux. Non-vaccination
antiamarile
•
Notification internationale à l’ OMS requise dans les 24 heures.
•
La fièvre hémorragique virale et d’autres infections causant une hémorragie peuvent ressembler à la fièvre jaune.
•
But de la surveillance
Détecter rapidement les cas et les épidémies de fièvre hémorragique, et chercher une vérification au laboratoire de
l’étiologie de tous les cas suspects de fièvre jaune (d’autres fièvres hémorragiques virales, la dengue, l’anthrax, la
leptospirose, les rickettsioses, le paludisme, et d’autres agents infectieux et expositions toxiques peuvent causer des
épidémies similaires).
•
Définition recommandée de cas
•
Cas suspect :un sujet souffrant d’un début de forte fièvre aiguë (plus de 39°C) avec une jaunisse survenant
dans les deux semaines qui suivent le début des premiers symptômes.
Cas confirmé :un cas suspect avec une confirmation de laboratoire (anticorps IgM positif ou isolement viral) ou lien
épidémiologique aux cas confirmés ou aux épidémies de la maladie.
•
Répondre au seuil d’alerte
Si un seul cas est suspecté :Notifier immédiatement les renseignements cas par cas au niveau supérieur
hiérarchique.
•
Traiter et prendre en charge le patient avec des soins palliatifs administrés sous une moustiquaire (SRO,
paracétamol pour la déshydratation, fièvre) et procédures strictes d’isolement.
•
Collecter les échantillons pour une confirmation au laboratoire
•
Investiguer le cas pour déterminer comment la transmission s’est produite.
•
Planifier une activité de vaccination
Répondre au seuil d’action
Si un seul cas est confirmé :
•
Mobiliser la communauté tôt pour permettre une détection et un traitement rapides.
•
Mener une campagne de vaccination de masse auprès du groupe d’âge approprié de la zone (les âges varient de
6 mois et plus) et dans les zones ayant une faible couverture vaccinale.
71
•
Identifier les groupes à haut risque et prendre des mesures pour réduire l’exposition aux moustiques.
Améliorer les campagnes de vaccination de routine et de masse en incluant la fièvre jaune dans les zones à haut
risque.
AUTRES ACTES DE SURVEILLANCE
Temps : Faire un graphique des cas et des décès hebdomadairement. Pendant une épidémie, faire un graphique
des cas et des décès chaque semaine. Faire une courbe épidémique pendant l’épidémie.
Lieu :
marquer l’emplacement des ménages des cas et leur profession sur une carte précise.
Personnes : rapporter les renseignements épidémiologiques cas par cas pour les patients et les décès. Notifier les
totaux récapitulatifs chaque mois. Pendant l’épidémie, compter les cas et les décès chaque semaine.
Analyser selon l’âge, et aussi selon le statut vaccinal . Evaluer les facteurs de risque pour renforcer la
prévention des épidémies sporadiques. La description des cas selon l’age, couplée à l’histoire
vaccinologique locale, aidera à rationaliser la recommandation d’un groupe d’age prioritaire en cas de
campagne de vaccinations de masse.
Méningite
présentation
1.Infection aiguë du système nerveux central généralement causée par Neisseria meningitidis,
Haemophilus influenzae, ou Streptococcus pneumoniae, bactéries encapsulées transmises de l’homme
à l’homme par des gouttelettes véhiculées par l’air.
2.Dans les pays où la méningite est épidémique, de grandes épidémies dues à N. meningitidis
(incidence supérieure à 1 cas pour 1000 habitants) peuvent se déclarer de novembre à mai. En dehors
de la région où la méningite est épidémique, des flambées moins importantes peuvent éclater toute
l’année. La période d’incubation dure de 2 à 10 jours. Le taux d’attaque est plus élevé chez les enfants
de moins de 15 ans. Les taux de létalité se situent généralement entre 10 et 20% chez les malades
traités, et à plus de 70% pour les cas non traités. On n’a pas encore détecté de résistance
antimicrobienne de N. meningitidis au chloramphénicol en Afrique. Cependant, la résistance aux
sulfamides est répandue.
La méningite virale ou tuberculeuse et les infections opportunistes liées au VIH peuvent simuler la
méningite épidémique. La méningite à hémophilus survient surtout chez les moins de 5 ans.
But de la surveillance
1. Détecter rapidement les flambées de méningite et confirmer l’étiologie des 5 à 10 premiers cas.
Effectuer la ponction lombaire et la coloration de Gram du liquide céphalo-rachidien (LCR) sur tous les
cas suspects de méningite là où c’est possible pour confirmer l’étiologie de la méningite en vue de
meilleures prise en charge et surveillance.
2. Périodiquement, effectuer le sérogroupage de l’agent causal en vue de déterminer si l’épidémie est
évitable par la vaccination.
3. Effectuer des tests périodiques de sensibilité des germes causaux pour la pénicilline et le
chloramphénicol.
Définition de cas recommandée
Cas suspect :
Toute personne présentant une fièvre apparue subitement( >38,5°C de température rectale ou 38,0°C
de température axillaire) et l’un des signes suivants : raideur de la nuque, conscience altérée ou autre
signe méningitique.
Cas confirmé :
Cas suspect confirmé par isolement de N. meningitidis du liquide cérébro-spinal ou du sang.
Répondre au seuil d’alerte
Si le seuil d’alerte est atteint :
•
Population supérieure à 30 000, 5 cas pour 100 000 habitants par semaine.
•
Population inférieure à 30 000, 2 cas en 1 semaine ou augmentation du nombre par rapport à la
même période les années précédentes.
Répondre au seuil d’alerte :
•
Notifier le niveau suivant du système de santé et enquêter sur les cas
•
Confirmer les cas.
•
Traiter et assurer une prise en charge appropriée des cas grâce au chloramphénicol huileux.
72
•
Intensifier la surveillance pour rechercher d’autres cas dans la région.
Préparer l’exécution d’une campagne de vaccination de masse.
Répondre au seuil d’action
Si le seuil d’action est atteint :
•
Population supérieure à 30 000 : une survenue de 15 cas pour 100 000 habitants par semaine
confirme l’épidémie en toute circonstance. S’il n’y a pas eu d’épidémie au cours des 3 dernières
années et si la couverture vaccinale pour la méningite à méningocoques est < 80%, le seuil
d’action se situe à 10 cas pour 100 000 habitants par semaine.
•
Population inférieure à 30 000 : 5 cas en 1 semaine ou la multiplication par deux du nombre de
cas sur une période de 3 semaines.
Répondre au seuil d’action:
•
Lancer la campagne de vaccination de masse
•
Distribuer les ressources pour le traitement des cas dans les centres de santé
•
Traiter conformément au protocole recommandé
•
Informer le public
•
Définir la tranche d’âge la plus exposée (généralement les personnes âgées de 1 à 30 ans) et
achever la campagne de vaccination de masse dans les 10 jours qui suivent la détection de
l’épidémie.
•
Mobiliser la communauté en vue de la détection et du traitement rapide des cas, et améliorer la
couverture vaccinale pendant les campagnes de vaccination de masse pour lutter contre les
épidémies.
Analyser et interpréter les données
Temps : Dans les pays sujets aux épidémies de méningite, pendant la période épidémique, établir un
graphique des cas et des décès hebdomadaires. Sinon, faire un des tendances mensuelles
relatives aux cas et aux décès. Tracer une courbe épidémique des cas liés à la flambée.
Lieu :
Pendant les épidémies, (pas en situation d’endémie), faire un diagramme relatif à
l’emplacement des maisons ayant des cas. Evaluer la distance qui les sépare de la
établissement des soins la plus proche.
Personne : Faire le total des cas sporadiques et des cas liés aux flambées. Faire l’analyse de la
répartition par âge.
TAUX DE LETALITE CIBLE : < 10%
paludisme
•
Présentation
•
Le paludisme est une maladie tropicale à forte prévalence qui se manifeste par la fièvre suite à
la piqûre infectante de l’anophèle femelle qui transmet un parasite, Plasmodium falciparum, P.
ovale, P. vivax, ou P. malariae. Le paludisme grave est dû à P. falciparum .
Le paludisme est encore la cause majeure de morbidité et de mortalité dans plusieurs pays
africains. Il entraîne 900 000 décès par an sur le continent africain, principalement chez les
enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes.
En RDC, le paludisme est la première cause de morbidité et de mortalité. La période
d’incubation (depuis la piqûre jusqu’au début des symptômes) est de 7 à 30 jours. Elle peut
être plus longue, surtout avec les espèces non-P. falciparum.
La transmission du paludisme est permanente dans tout le pays sauf dans les hauts plateaux
(au Kivu) où la tendance est épidémique.
•
•
•
Le P. falciparum présente une résistance à la chloroquine
•
But de la surveillance
•
Détecter rapidement les épidémies de paludisme, surtout dans les régions à transmission
73
•
•
épidémique ou ayant une forte proportion de la population à risque.
Améliorer le pourcentage de cas de paludisme confirmé par microscopie.
Surveiller la résistance aux anti-paludiques des cas sporadiques et surtout des cas liés aux
flambées. Désigner des groupes de populations sur des sites sentinelles pour surveiller la
résistance anti-microbienne.
Définition de cas recommandée
Paludisme simple :
Toute personne présentant de la fièvre.
Paludisme simple confirmé :
Toute personne présentant de la fièvre et ayant reçu une confirmation de laboratoire après
l’examen de goutte épaisse ou d’autres examens à la recherche des parasites du paludisme.
Paludisme grave
Toute personne présentant la persistance de la fièvre au delà de 48 heures après la prise de
l’antipaludique de première intention à domicile, l’inconscience, léthargie, convulsion, coma,
troubles digestifs ( vomissements prolongés, diarrhée, douleurs abdominales), jaunisse et
hémoglobinurie…
Répondre à une flambée suspecte
Si le nombre de nouveaux cas ou de décès de paludisme augmente de façon
inhabituelle par rapport à la même période au cours des années précédentes nonépidémiques :
•
Notifier une épidémie suspecte au niveau suivant.
•
Traiter les cas avec des antipaludiques appropriés, conformément aux recommandations du
programme national.
•
Rechercher les causes de l’augmentation du nombre de nouveaux cas.
•
Veiller à ce que les nouveaux cas chez les enfants de 2 mois à 5 ans soient pris en charge
selon les directives de la PCIME.
•
Assurer l’éducation de la communauté pour que les cas soient rapidement dépistés et conduits
vers les établissements des soins.
Répondre à une flambée confirmée
Si le nombre de nouveaux cas dépasse la limite supérieure des cas observés pendant
une période non - épidémique précédente au cours des années antérieures :
•
Evaluer et améliorer, le cas échéant, les stratégies de prévention, telles que l’utilisation des
moustiquaires imprégnées d’insecticides, surtout pour les petits enfants, les femmes enceintes,
et les autres groupes à haut risque.
Mener une enquête sur les mouvements de population pour déterminer les origines de
•
•
•
l’infection et lancer les activités de lutte.
Mener des activités de lutte antivectorielle suivant les directives du Programme de lutte contre
le paludisme.
Prendre en charge les cas selon les directives nationales
Analyser et interpréter les données
Temps : Faire le graphique du nombre hebdomadaire de cas. Tracer une courbe épidémique
pendant les flambées.
Lieu :
Faire le diagramme des zones de santé ayant de cas et des décès.
74
Personne : Faire le décompte hebdomadaire des cas et des décès liés au paludisme et faire
l’analyse de la répartition par âge et par temps d’apparition de la maladie.
La peste
•
Présentation
•
Zoonose, infection bactérienne systémique causée par Yersinia pestis (bacille de la peste)
généralement transmis à l’homme par les rongeurs et leurs puces.
Formes principales de la maladie : bubonique, pulmonaire, et septicémique ; de grandes
épidémies peuvent éclater tant dans les milieux urbains que ruraux.
La période d’incubation est de 1 à 7 jours.
Le taux de létalité peut dépasser 50-60% pour la peste bubonique non traitée et avoisiner
100% pour la peste pulmonaire ou septicémique non traitée ; cependant, il est souvent
inférieur à 1% en cas de traitement approprié.
•
•
•
•
Facteurs de risque : vie en milieu rural ; exposition à des populations de rongeurs sauvages ou
domestiques infectés et à leurs puces.
•
Le but de la surveillance
Détecter rapidement les épidémies de peste. Vérifiez l’étiologie de tous les cas suspects non liés aux
épidémies et des 5 à 10 premiers cas liés aux épidémies.
Définition de cas recommandée
Cas suspect:
Toute personne présentant les signes suivants : fièvre d’apparition soudaine, frissons, maux de tête,
malaise grave, prostration et inflammation très douloureuse des ganglions lymphatiques, ou toux
avec crachats teintés de sang, douleurs de la poitrine, et difficulté à respirer.
Cas probable :
Tout cas suspect avec une microscopie positive ou avec une sérologie Ac positive (1 échantillon de
sérum).
Cas confirmé:
-Tout cas suspect confirmé par l’isolement de Yersinia pestis dans le sang ou
aspiration de bubons, ou lien épidémiologique avec des cas confirmés ou
une épidémie.
-Ou encore tout cas suspect avec AgF1 positif
-Ou aussi tout cas suspect avec une séroconversion anti-F1 (2 échantillons de sérum).
Répondre au seuil d’alerte
S’il y a un seul cas suspect :
•
Notifier les données de ce cas au niveau suivant.
•
Faire un prélèvement pour la confirmation du cas.
•
Faire des recherches sur le cas.
•
Traiter le malade avec la streptomycine, la gentamicine ou le chloramphénicol, et soumettre les
contacts proches à la chimioprophylaxie avec administration de la tétracycline pendant sept
jours à compter de la date de dernière exposition.
Répondre au seuil d’action
Si le cas suspect est confirmé :
75
•
•
•
•
Isoler les malades de la peste pulmonaire et leurs contacts en prenant des mesures contre la
transmission par l’air (port de masques, par exemple) jusqu’à ce qu’ils aient été soumis
pendant 48 heures au moins à un traitement antibiotique approprié.
Mobiliser la communauté pour la détection et le traitement rapide des cas, et pour qu’elle
puisse identifier la mort massive des rongeurs comme le signe d’une éventuelle épidémie
imminente.
Identifier les groupes de la population à haut risque grâce à l’analyse selon le temps, le lieu et
les caractéristiques de personne.
Réduire l’incidence des cas sporadiques et de ceux liés aux épidémies par l’amélioration de la
lutte contre les rongeurs (évacuer les ordures, les restes de nourriture, et détruire les gîtes de
rats) et promouvoir la protection contre les puces par application de rappellent sur la peau et
les vêtements, et lutte contre les puces (surtout dans les habitations, les ports et les
aéroports).
Analyser et interpréter les données
Temps : Faire le graphique des tendances mensuelles des cas et des décès. Tracer la courbe
épidémique des cas liés aux flambées.
Lieu :
Faire un diagramme de l’emplacement du lieu d’habitation des cas.
Personne : Notifier sans tarder chaque cas et décès pour la surveillance de routine. Faire le
décompte hebdomadaire des cas et des décès liés aux flambées. Analyser la répartition
selon l’âge et estimer les facteurs de risque en vue d’améliorer la lutte contre les cas
sporadiques et les épidémies.
La poliomyélite
• Présentation
• Maladie causée par le poliovirus (genre Enterovirus) de types sérologiques 1, 2, et 3 et
transmise d’un individu à l’autre par la voie oro-fécale.
• La période d’incubation est de 7 à 14 jours pour les cas paralytiques et la période de
contagiosité est de 3 à 35 jours environ. Noter que les personnes immunodéprimées peuvent
héberger le virus pendant plusieurs années.
• L’infection est généralement asymptomatique, mais elle peut provoquer un syndrome fébrile
avec ou sans méningite. Moins de 5% des infections aboutissent à la paralysie, le plus souvent
d’une seule jambe.
• La polio infection est presque exclusivement l’apanage des enfants, avec n’importe laquelle des
3 types sérologiques du poliovirus. L’immunité est spécifique au type sérologique et dure toute
la vie.
• La poliomyélite avec paralysie, bien que n’étant souvent pas fatale, a des conséquences sociales
et économiques dévastatrices pour les individus affectés.
• Au plan mondial, le poliovirus de type 2 semble avoir été éliminé. Les types sérologiques 1 et 3
circulent encore dans plusieurs pays africains, et la surveillance n’est pas encore adéquate pour
assurer l’éradication dans de nombreux pays.
• La RDC a connu en 1995, dans la province du Kasaï Oriental, une des plus grandes épidémies de
poliomyélite au monde avec plus de 1000 cas.
• Le programme d’éradication de la poliomyélite en RDC a réalisé des progrès énormes grâce aux
campagnes de vaccination au VPO et à la surveillance active des cas de Paralysie Flasque Aiguë.
• La surveillance épidémiologique des paralysies flasques aiguës en RDC a décélé au total 2157
cas de PFA Non-Polio en l’an 2001 sur les 260 cas qui étaient attendus pour toute l’année. Il sied
de signaler qu’aucun cas de poliovirus sauvage n’a été détecté parmi tous ces cas.
• Certaines zones de santé insécures, d’accès difficile et de faible couverture vaccinale sont
restées silencieuses depuis l’an 2000 et n’ont notifié aucun cas de PFA depuis le début de
l’année.
76
Ces zones peuvent favoriser la poursuite de la transmission du poliovirus sauvage.
• D’autres maladies neurologiques peuvent être à l’origine de la PFA. C’est le cas du syndrome de
Guillain-Barré et de la myélite transverse.
• But de la surveillance
• Notifier immédiatement chaque cas de poliomyélite. Notification mensuelle de l’ensemble des
cas pour la surveillance de routine et hebdomadaire pour les flambées.
• Détecter tous les cas de paralysie flasque aiguë (PFA).
• Obtenir la confirmation de laboratoire sur l’étiologie de tous les cas de PFA. A cet effet il est
recommandé de prélever deux échantillons de selles dans les 14 jours qui suivent le début de la
paralysie pour l’isolement du virus.
• La surveillance des PFA est utilisée pour détecter tous les vrais cas de poliomyélite avec
paralysie.
N.B :
En RDC, les indicateurs de performance suivants sont utilisés pour la surveillance de la maladie et
l’activité de laboratoire. Il s’agit de :
-Nombre de cas de PFA notifiés pour lesquels on a recueilli 2 échantillons de selles <14 jours
après le début de la paralysie (>80%).
-Taux de PFA non Polio chez les enfants âgés de moins de 15 ans (cible>2/100.000)
-Nombre de cas de PFA notifiés ayant fait l’objet d’une enquête ≤48 heures
(cible≥80%)
-Les échantillons arrivant au laboratoire en bon état (cible>80%)
-Les échantillons de selles dans lesquels on a isolé des entérovirus non poliomyélitiques
(cible>10%).
•
On a proposé d’y ajouter une complétude et une promptitude du réseau de surveillance d’au
moins 80% au niveau des Zones de Santé.
Définition de cas recommandée
Cas suspect :
Tout enfant de moins de 15 ans présentant une paralysie flasque aiguë ou toute personne
souffrant d’une maladie paralytique à n’importe quel âge et chez qui le clinicien suspecte la
poliomyélite.
Cas confirmé : Cas suspect avec isolement du virus dans les selles.
• Répondre au seuil d’alerte
S’il y a un seul cas suspect :
• Notifier immédiatement le cas suspect suivant les directives du programme national
d’éradication de la polio.
• Mener des investigations sur chaque cas. Tenir compte du passé vaccinal du malade.
• Recueillir deux échantillons de selles. Recueillir le premier lors des investigations sur le cas.
Recueillir un deuxième échantillon du même malade 24 à 48 heures plus tard. Voir les directives
de laboratoire pour les détails sur la façon de préparer, de stocker et d’acheminer les
prélèvements.
• Obtenir les données virologiques du laboratoire de référence pour confirmer si la poliomyélite
est due au poliovirus sauvage ou à celui vaccinal.
Répondre au seuil d’action
Si un cas est confirmé :
• Si un poliovirus sauvage a été isolé des échantillons de selles, consulter les directives du
programme national d’éradication de la polio pour prendre connaissance des mesures
préconisées. Le choix des actions à entreprendre se fera au niveau national et pourra inclure :
-l’énumération des raisons pour lesquelles chaque individu non-vacciné ne l’a pas été, et la
correction des lacunes identifiées.
77
---
l’organisation immédiate des campagnes de ratissage dans le voisinage du cas identifié.
des enquêtes permettant d’identifier les zones à faible couverture VPO dans le cadre des
activités de routine du PEV, et l’amélioration de la couverture de routine du VPO et
d’autres antigènes du PEV.
l’organisation de campagnes de vaccination supplémentaire lors des journées nationales de
vaccination (JNV) ou des journées locales de vaccination (JLV). Axer les activités de vaccination
supplémentaire sur les zones à faible couverture vaccinale. Envisager le recours aux équipes de
vaccination porte à porte dans certaines localités.
Analyser et interpréter les données
Temps : Faire le graphique des cas mensuels (lequel devrait montrer la rareté des cas selon le
lieu et par an), ou des cas hebdomadaires pendant une flambée. Calculer le
pourcentage des cas suspects notifiés dans les 48 heures et le pourcentage des cas
dont le prélèvement est parvenu en bon état au laboratoire.
Lieu :
Faire une carte de la distribution géographique (lieu d’habitation) des cas. Mener des
investigations poussées sur les circonstances de la transmission du poliovirus dans
chaque cas. Examiner la possibilité de l’existence d’autres zones potentielles de
transmission.
Personnes : Faire le décompte mensuel des cas de routine et des cas liés aux flambées. Analyser
la répartition par âge et selon le statut vaccinal. Evaluer les facteurs de risque de la
faible couverture vaccinale s’il y en a.
IRA /Pneumonie
•
•
•
•
•
•
Présentation
Infections des voies respiratoires inférieures causées par des bactéries ou des virus transmis
d’une personne à l’autre par des gouttelettes respiratoires. Les principales bactéries
responsables de la Pneumonie/IRA chez les enfants sont : Streptococcus pneumoniae (
pneumocoque) et Haemophilus influenzae type b (Hib). Des virus tels que le virus syncytial
respiratoire (VSR) peuvent aussi causer des IRA.
Les infections respiratoires aiguës (IRA) et la Pneumonie/IRA constituent la première cause de
mortalité chez les enfants de moins de 5 ans.
La période d’incubation est généralement de moins de 7 jours, en fonction de l’étiologie.
L’OMS et l’UNICEF recommandent la mise en œuvre de la stratégie de la PCIME pour réduire la
morbidité et la mortalité dues à la Pneumonie/IRA chez l’enfant. Il a été démontré que le
traitement antimicrobien rapide réduit la mortalité.
La résistance du pneumocoque et de l’Hib aux bêta-lactamines (par exemple, ampicilline), aux
sulfonamides (par exemple, triméthoprim-sulfaméthoxazole) et autres antimicrobiens
augmente.
•
But de la surveillance
•
Détection rapide des cas de Pneumonie/IRA et des épidémies à l’aide des définitions de cas
cliniques.
Surveiller la résistance antimicrobienne de façon régulière et pendant les flambées.
Réduire l’incidence des cas de Pneumonie/IRA grave par rapport aux cas de Pneumonie/IRA
simple pour contrôler la qualité des interventions.
•
•
Définition de cas recommandée
Définition de cas clinique de la Pneumonie/IRA (PCIME) :
Enfant présentant de la toux ou des difficultés à respirer et :
-50 mouvements respiratoires ou plus par minute pour les enfants de 2 mois à 1 an
-40 mouvements respiratoires ou plus par minute pour les enfants de 1 à 5 ans.
78
Remarque : un bébé de 0 à 2 mois qui tousse et dont la respiration est rapide ( >= à 60
mouvements respiratoires par minute) est classé dans le cadre de la PCIME dans la catégorie
« infection bactérienne grave » et est référé ailleurs pour un examen plus poussé.
Définition de cas clinique de la Pneumonie/IRA grave (PCIME) :
Enfant qui présente de la toux ou des difficultés à respirer et tout signe général de danger, ou une
dépression de la poitrine (tirage) ou un stridor chez un enfant calme. Les signes généraux de
danger chez les enfants de 2 mois à 5 ans sont : l’incapacité de boire ou de téter, le renvoi de tout
ce qui est ingéré, les convulsions, la léthargie, ou la perte de connaissance.
Cas confirmé :
La confirmation de la Pneumonie/IRA par radiographie ou en laboratoire ne sera pas possible dans
la plupart des Zones de Santé.
Répondre à une flambée suspecte
Si vous observez une augmentation du nombre de cas ou de décès sur une période
donnée :
•
Notifier le problème au niveau suivant.
•
En rechercher les causes et identifier le problème.
•
Vérifier que les cas sont pris en charge d’après les directives de la PCIME.
•
Traiter convenablement les cas à l’aide des médicaments antimicrobiens recommandés.
Répondre à une flambée confirmée
Si le nombre de cas ou de décès augmente et atteint le double du nombre souvent
enregistré par le passé lors de périodes semblables :
•
Evaluer l’application des directives de la PCIME par les agents de santé lorsqu’ils examinent,
classent et traitent les enfants souffrant de Pneumonie/IRA et de Pneumonie/IRA grave.
•
Identifier les populations à haut risque à l’aide de l’analyse selon des caractéristiques de
personne, de lieu et de temps.
•
Eduquer la communauté au sujet du moment où il faut se faire soigner en cas de
Pneumonie/IRA.
Analyser et interpréter les données
Temps :
Lieu :
Faire le graphique mensuel des cas et des décès. Tracer la courbe épidémique des cas
de flambée. Faire un diagramme des données mois après mois et comparer avec les
périodes antérieures.
Faire un diagramme de l’emplacement du lieu d’habitation des cas.
Personne: Faire le décompte mensuel des cas de Pneumonie/IRA simple et de Pneumonie/IRA
grave. Faire le total des cas et des décès dus à la Pneumonie/IRA. Analyser la
répartition selon l’age.
Rougeole
•
Présentation
•
La rougeole est une maladie infectieuse, fébrile et éruptive due aux paramyxovirus
(Morbillivirus) transmis entre humains par des gouttelettes véhiculées par l’air. C’est la
quatrième cause majeure de décès chez les enfants de moins de 5 ans dans plusieurs pays
africains. Elle est la cause de « 20% » de décès par an chez les enfants de moins de 5 ans en
RDC.
La période d’incubation dure de 7 à 18 jours, de l’exposition à l’apparition de la fièvre.
Chez les enfants souffrant d’une déficience en vitamine A et de malnutrition protéinoénergétique, la rougeole peut entraîner une maladie grave due au virus lui-même et aux
infections bactériennes connexes, telles que la Pneumonie/IRA ; seuls quelques cas de rougeole
sont graves.
•
•
79
•
•
•
•
•
•
•
•
La rougeole fait partie des maladies humaines les plus transmissibles. De grandes épidémies
éclatent régulièrement dans les régions ayant une faible couverture vaccinale et où l’on trouve
une forte proportion de personnes n’ayant jamais été infectées ou vaccinées. L’incidence réelle
de la rougeole est de loin supérieure aux cas notifiés.
Les facteurs de risque comprennent la faible couverture vaccinale (< 85%) qui permet
l’accumulation d’une grande proportion de personnes fortement susceptibles à la rougeole. Les
épidémies peuvent être explosives dans les régions à forte densité démographique.
Actuellement, la RDC connaît beaucoup d’épidémies de rougeole dues à la faible couverture
vaccinale, aux mouvements des populations et à la situation socio-économique précaire.
D’autres maladies virales telles que la rubéole ressemblent à la rougeole et peuvent causer des
épidémies ressemblant à celles de la rougeole.
But de la surveillance
Détecter rapidement les flambées de maladie fébrile éruptive.
Notifier l’ensemble des cas et des décès par tranche d’âge pour la surveillance de routine et les
flambées. La notification de cas par tranche d’âge se fait en vue d’adapter le calendrier
vaccinal.
En cas de flambée, confirmer par un test de laboratoire (généralement le sérum IgM) les dix
premiers cas suspects de rougeole examinés dans un établissement des soins.
Définition de cas recommandée
Cas suspect :
Toute personne présentant de la fièvre, une éruption maculo-papuleuse (non-vésiculaire)
généralisée et la toux, le coryza ou la conjonctivite (yeux rouges) ou toute personne chez qui le
clinicien suspecte la rougeole.
Cas confirmé :
Cas suspect confirmé par le laboratoire (anticorps IgM positif) ou lien épidémiologique à des cas
confirmés lors d’une épidémie.
•
Répondre au seuil d’alerte
Si une épidémie est suspectée :
• Notifier le cas suspect au niveau supérieur.
• Recueillir des prélèvements sanguins pour confirmer l’épidémie.
• Traiter les cas selon les directives nationales, administrer de la vitamine A et prendre des
précautions d’isolement là où c’est possible.
• Investiguer le cas ou l’épidémie pour en déterminer les causes.
•
Répondre au seuil d’action
Si une épidémie est confirmée :
• Améliorer la couverture de la vaccination de routine grâce au PEV, et mener des activités de
vaccination supplémentaire.
• Mobiliser sans tarder la communauté pour une détection précoce et un traitement rapide des
cas.
Analyser et interpréter les données
Temps : Etablir un graphique hebdomadaire des cas et des décès. Tracer la courbe épidémique
pour les cas liés à une flambée.
Lieu : Faire une carte montrant l’emplacement des aires de santé où il y a des cas.
Personne : Faire les totaux des cas et procéder à l’analyse par tranche d’âge et selon le statut
vaccinal.
Tétanos maternel et néonatal (TMN)
80
•
Présentation.
•
Maladie infectieuse due à une toxine neurotrope élaborée par Clostridium tetani, une bactérie
anaérobie sporulée vivant dans la terre. La maladie se transmet lorsque les spores pénètrent
dans l’organisme à travers des blessures (injections, section du cordon ombilical, plaies et
autres lésions cutanéo-muqueuses).
Bien que les adultes puissent être touchés, le tétanos affecte surtout les nouveau-nés. Le
tétanos néonatal a baissé considérablement dans les pays ayant de bonnes couvertures
vaccinales contre le tétanos maternel. En RDC, il est prévu un programme d’élimination du
tétanos néonatal.
La période d’incubation est de 3 à 21 jours, avec une moyenne de 6 jours environ.
Facteurs de risque : soins du cordon ombilical pratiqués dans de mauvaises conditions
d’hygiène lors de la naissance du bébé ; accouchement réalisé dans de mauvaises conditions
d’hygiène. Absence de protection par les anticorps chez les mères qui, avant l’accouchement
concerné, n’avaient pas reçu toutes les doses requises de vaccin antitétanique
But de la surveillance
•
•
•
•
•
•
Détecter immédiatement les cas de tétanos néonatal en vue de les confirmer et soigner, et
surtout prévenir la survenue d’autres cas en vaccinant au moins les femmes enceintes vivant là
où réside le cas confirmé.
Identifier les zones de santé à haut risque et organiser des campagnes de vaccination à
l’intention des femmes en âge de procréer.
Définition de cas recommandée
Cas suspect:
Tout nouveau-né pouvant téter et pleurer normalement pendant les deux premiers jours de sa vie,
et qui, entre le 3e et 28e jour, devient incapable de téter normalement, devient raide ou/et a des
convulsions.
Définition tétanos maternel (T.adulte avec la notion du post-partum) :
Toute femme ayant des contractures généralisées ou localisées survenant dans les 6
semaines suivant son accouchement.
Cas confirmé:
Aucune confirmation de laboratoire n’est recommandée.
Répondre au seuil d’alerte
S’il y a un seul cas suspect :
• Notifier sans tarder les données sur le cas au niveau suivant.
• Mener des investigations pour identifier les facteurs de risques.
• Traiter et prendre en charge le cas conformément aux recommandations nationales. Les
mesures d’isolement habituelles ne sont pas nécessaires.
Répondre au seuil d’action
Si un cas est confirmé après investigation :
• Administrer à la mère du malade 2 doses au moins du vaccin antitétanique et vacciner aussi les
autres femmes et filles vivant dans la même localité que le cas.
• Organiser dans la localité des activités de vaccination supplémentaire à l’intention des femmes
en âge de procréer.
• Améliorer la couverture vaccinale par le PEV de routine.
• Eduquer les accoucheuses et les femmes en âge de procréer quant à la nécessité de couper et
de soigner le cordon en observant de bonnes conditions d’hygiène. Multiplier le nombre
d’accoucheuses compétentes.
Analyser et interpréter les données
81
Temps : Etablir le graphique mensuel des cas et des décès. La cible devrait refléter l’objectif de
l’élimination dans chaque Zone de Santé.
Lieu :
Matérialiser sur un diagramme l’emplacement des aires de santé où des cas se sont
déclarés et l’endroit où vivent les accoucheuses.
Personne : Faire le décompte mensuel des cas et des décès. Analyser chaque cas de TMN par
rapport aux types d’accouchement, aux soins pratiqués sur le cordon ombilical et au
statut vaccinal.
Le monkeypox (MPV)
Description.
Le
•
•
•
Monkey Pox est une maladie virale sévissant en République Démocratique du Congo.
.C’est une maladie à potentiel épidémique élevée dont
l’investigation doit intervenir dans les 48 heures.
.Le Monkeypox fait partie des maladies à déclaration obligatoire, immédiate et journalière.
Il se caractérise par de la fièvre, diarrhée (>3selles/24H.), vomissements, toux, adénites
(inguinales, axillaires, cervicales ou submaxillaires), douleurs dans la gorge en avalant,
yeux rouges, et enfin parfois ulcères dans la bouche précédant l’éruption vésiculeuse
généralisée.
• .Le Monkeypox est considéré actuellement comme la plus importante infection humaine
due aux Orthopox Virus ; elle est très contagieuse et sans traitement spécifique.
• .La période d’incubation est de 21 jours.
•
.Plusieurs flambées épidémiques sont signalées à travers le pays. La plus importante au
monde a été observée en RDC au mois de février 1996 dans la zone de santé de KatakoKombe (Sankuru) au Kasaï Oriental.
But de la surveillance
.Détecter précocement les cas et les épidémies de Monkeypox, riposter rapidement à toutes
les flambées épidémiques et rechercher la vérification de laboratoire de l’étiologie de tous les
cas suspects.
Définition recommandée
de cas
Cas suspect :
Toute personne se présentant avec une fièvre élevée d’apparition brutale, suivie après
quelques jours d’une éruption vésiculo-pustuleuse prédominant à la face, aux paumes des
mains et plantes des pieds, ou présence d’au moins 5 cicatrices de type variolique.
Cas possible :
Tout cas de fièvre avec éruption, non diagnostiqué comme varicelle, chez une personne
résidant dans une zone endémique de Monkeypox.
Cas actif :
Toute personne présentant des lésions actives (macules, papules, vésicules, pustules et
croûtes) jusqu’à la desquamation.
Contact
Toute personne n’ayant pas de symptômes mais qui a été en contact physique avec un cas
au stade infectieux ou avec les liquides biologiques d’un cas au cours des 3 dernières
semaines (sécrétions cutanées, toux, prémastication, urines, selles, vomissures, sang, contact
sexuel).
Cas primaire :
Tout cas sans notion de contact antérieur avec un autre malade (cas connu) dans les 21 jours
qui ont précédé l’apparition de sa maladie.
82
Cas co-primaire :
Tout cas qui a eu une histoire de contact avec un autre cas faisant la maladie entre 0 et 6
jours avant le début de la maladie. Ce contact a eu lieu dans les 6 jours qui ont précédé la
maladie.
Cas secondaire :
Tout cas ayant eu un contact avec un autre cas exclusivement durant la période comprise
entre le 7ème et le 21ème jour ayant précédé la maladie.
Cas confirmé :
Tout cas dont le diagnostic clinique et épidémiologique de Monkeypox humain a été confirmé
par le laboratoire (présence de virus, d’antigène et/ou d’anticorps spécifiques contre le virus
de Monkeypox par la méthode de Western Blot ou ELISA chez un cas possible ou probable ).
Répondre au seuil d’alerte
•
•
•
•
•
Si un seul cas de Monkeypox est suspecté :
.Notifier l’information cas par cas immédiatement aux instances compétentes.
.Prendre immédiatement les précautions d’isolement des cas de façon à éviter tout
contact non protégé et renforcer les précautions standards sur l’ensemble du milieu
médical. Utiliser du matériel y compris les vêtements) de protection , désinfecter les
éclaboussures, détruire sans risque les matériels utilisés pour la prise en charge du
patient et évacuer sans risque les déchets du patient.
.Traiter et prendre en charge avec des soins palliatifs.
.Collecter les échantillons, pour la confirmation des cas, sans prendre des risques.
Répondre au seuil d’action
Si un seul cas de Monkeypox est confirmé :
.Maintenir des pratiques strictes de lutte contre le Monkeypox pendant toute la durée de
l’épidémie.
.Mobiliser la communauté pour une détection et une prise en charge précoce.
.Entreprendre une sensibilisation communautaire sur le cas confirmé, comment la maladie est
transmise et comment mener la lutte contre le Monkeypox en cas de prise en charge à
domicile.
.Rechercher activement d’autres cas qui peuvent ne pas se présenter dans un établissement
sanitaire (vielles femmes ou petits enfants par exemple) et donner des informations sur la
prévention à domicile et quand chercher les soins.
.Former et superviser des agents de santé communautaires pour le suivi des contacts
communautaires des cas et l’appui à l’investigation des rumeurs.
.Créer un pavillon d’isolement pour gérer les cas supplémentaires qui peuvent se présenter au centre de santé.
.Demander une aide supplémentaire aux instances nationales en cas de besoin.
Analyser et interpréter
les données
Temps :
.Dresser jour par jour un graphique des cas et des décès pour l’ensemble et par foyer atteint.
Lieu
Circonscrire les foyers
Personne :
.Notification immédiate cas par cas des patients et des décès. Pendant l’épidémie, compter et
notifier les cas et les décès. Analyser la répartition des cas par cas. Evaluer immédiatement
les facteurs de risque et envisager de demander une assistance pour renforcer la lutte contre
l’épidémie.
.L’analyse des données devra permettre une prise rapide de décisions par la présentation des
tableaux reprenant les nombres de cas et de décès par âge, par sexe, selon les lieux et selon
les temps(jour, semaine, mois,…)
83
les différents taux seront calculés (taux de létalité, taux d’attaque hebdomadaire, taux
d’attaque hebdomadaire par âge,…) de même que seront dressées les courbes épidémiques
permettant de suivre l’évolution ou les tendances.
.La retro-information à l’échelon qui a transmis l’information sera immédiate et de règle.
La coqueluche
Description
*La coqueluche est une maladie infectieuse des voies respiratoires causées par un germe
appelé « BORDETELLA
PERTUSIS » qui vit dans la bouche, le nez et la gorge.
Elle est transmise d’une personne à une autre par les gouttelettes produites à l’occasion
d’une toux ou d’un éternuement.
La maladie survient sous forme de cycles épidémiques de trois à cinq ans ; mais, en RDC,
elle a fait sa recrudescence dans plusieurs zones de santé depuis plus de 3 à 4 ans.
Elle est exrtrêmement contagieuse surtout lorsque les gens vivent dans les conditions de
promiscuité extrême et de nutrition mauvaise.
Ce sont les jeunes enfants non vaccinés qui sont susceptibles d’être plus contaminés.
But de la surveillance
• Détecter rapidement les cas de coqueluche en vue de les confirmer et de
les soigner.
• Confirmer au laboratoire l’étiologie de tous les cas suspects.
• Identifier les
zones à haut risque et organiser des campagnes
de
vaccination à l’intention des enfants.
• Surveiller la résistance des germes aux médicaments et déterminer la
tranche d’âge concernée.
Définition recommandée de cas
Toute personne présentant une toux pendant au moins deux semaines avec au moins un des
signes suivants : accès de toux (quintes), reprise inspiratoire avec la toux sans autre cause.
Répondre au seuil d’alerte
Si un cas (ou une épidémie) est suspecté :
• Notifier les cas, sans tarder, au niveau supérieur.
• Recueillir des prélèvements de l’écoulement nasal ou de la gorge pour confirmer l’épidémie
ou le cas.
• Traiter les cas immédiatement avec des antibiotiques et du liquide pour réduire la sévérité
de la maladie et pour rendre le malade moins contagieux et prévenir la déshydratation.
Investiguer le cas pour en déterminer les causes.
Répondre au seuil d’action
Si l’épidémie est confirmée :
• Améliorer la couverture vaccinale en PEV de routine.
• Organiser les activités de vaccinations supplémentaires dans la zone de santé.
Mobiliser la communauté pour une détection précoce et un traitement rapide des cas.
Analyser et interpréter
les données
Temps
• Etablir un graphique hebdomadaire des cas et décès.
• Tracer la courbe épidémique pour les cas liés à une flambée.
Lieu
84
• Faire une carte de morbidité et de mortalité en montrant l’emplacement des maisons où il
y a des cas.
Personne
• Faire les totaux de cas et analyser par tranche d’âge
et selon le statut vaccinal.
FICHE DE NOTIFICATION DES CAS
N° Fiche : ……….
Zone de Santé :. ………………. Aire de Santé : …………………………….
Village/Rue : ………………………..….
N ° Rue : ………………………….
Nom du Chef de ménage :………………………………………………………..
Nom du malade : ……………………. Date de naissance (Age) : …./…/…....
Date de début de la maladie : … /……/ …..
Maladie suspectée : …………. …………………………………………………...
Observations
(Toute
action
entreprise,
……………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………….
Fait à : …………., le …./…./…./
Nom et signature du relais communautaire
Conseils) :
85
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION ........................................................................................................1
Objectif général : .....................................................................................................1
Objectifs spécifiques : ...............................................................................................1
CHAPITRE I : GÉNÉRALITÉS SUR LA SURVEILLANCE
ÉPIDÉMIOLOGIQUES ..........................................................................................2
Introduction .................................................................................................................2
1.1. Objectifs d’apprentissage .....................................................................................2
1.1.1. Objectifs spécifiques ........................................................................................2
1.1.2. Objectifs opérationnels ....................................................................................2
1.2. Programme d’apprentissage ................................................................................2
1.2.1. Activités de l’apprenant ...................................................................................2
1.2.2. Activités du facilitateur ....................................................................................2
1.2.3. Medias............................................................................................................2
1.3. Informations .........................................................................................................2
1.4. Evaluation ............................................................................................................4
1.5. Références bibliographiques................................................................................4
CHAPITRE II : DÉTECTER LES MALADIES PRIORITAIRES ...........5
Introduction .................................................................................................................5
2.1. Objectifs d’apprentissage .....................................................................................5
2.1.1. Objectifs spécifiques ........................................................................................5
2.1.2. Objectifs opérationnels ....................................................................................5
2.2. Programme d’apprentissage ................................................................................5
2.2.1. Activités de l’apprenant ...................................................................................5
2.2.2. Activités du facilitateur ....................................................................................6
2.2.3. Medias............................................................................................................6
2.3. Informations à retenir ...........................................................................................6
2.4. Evaluation ..........................................................................................................11
2.5. Références bibliographiques..............................................................................11
CHAPITRE III : ANALYSER ET INTERPRETER LES DONNEES
SUR LES MALADIES PRIORITAIRES ........................................................12
Introduction ...............................................................................................................12
3.1. Objectifs d’apprentissage ...................................................................................12
3.1.1. Objectifs spécifiques ......................................................................................12
3.1.2. Objectifs opérationnels ..................................................................................12
3.2. Programme d’apprentissage ..............................................................................12
3.2.1. Activités de l’apprenant .................................................................................12
3.2.2. Activités du facilitateur ..................................................................................21
3.2.3. Medias..........................................................................................................21
3.3. Informations à retenir .........................................................................................21
3.4. Evaluation ..........................................................................................................23
3.5. Références bibliographiques..............................................................................23
CHAPITRE IV : INVESTIGUER LES SUSPICIONS (RUMEURS)
D’EPIDEMIES ........................................................................................................24
Introduction ...............................................................................................................24
4.1. Objectifs d’apprentissage ...................................................................................24
86
4.1.1. Objectifs spécifiques ......................................................................................24
5.1.2. Objectifs opérationnels ..................................................................................24
4.2. Programme d’apprentissage ..............................................................................24
4.2.1. Activités de l’apprenant .................................................................................24
4.2.2. Activités du facilitateur ..................................................................................31
4.2.3. Medias..........................................................................................................31
4.3. Informations à retenir .........................................................................................31
4.4. Evaluation ..........................................................................................................33
4.5. Références bibliographiques..............................................................................33
CHAPITRE V : REPONDRE AUX ÉPIDEMIES .........................................34
Introduction ...............................................................................................................34
5.1. Objectifs d’apprentissage ...................................................................................34
5.1.1. Objectifs spécifiques ......................................................................................34
5.1.2. Objectifs opérationnels ..................................................................................34
5.2. Programme d’apprentissage ..............................................................................34
5.2.1. Activités de l’apprenant .................................................................................34
5.2.2. Activités du facilitateur ..................................................................................36
5.2.3. Medias..........................................................................................................36
5.3. Informations à retenir .........................................................................................36
5.4. Evaluation ..........................................................................................................38
5.5. Références bibliographiques..............................................................................38
CHAPITRE VI: ORGANISER LA SURVEILLANCE
COMMUNAUTAIRE............................................................................................40
Introduction ...............................................................................................................40
6.1. Objectifs d’apprentissage ...................................................................................40
6.1.1. Objectifs spécifiques ......................................................................................40
6.1.2. Objectifs opérationnels ..................................................................................40
6.2. Programme d’apprentissage ..............................................................................40
6.2.1. Activités de l’apprenant .................................................................................40
6.2.2. Activités du facilitateur ..................................................................................41
6.2.3. Medias..........................................................................................................41
6.3. Informations à retenir .........................................................................................41
6.4. Evaluation ..........................................................................................................46
6.5. Références bibliographiques..............................................................................46
CHAPITRE VII : DETERMINER LES PRINCIPAUX INDICATEURS
POUR ASSURER LE SUIVI ET L’EVALUATION DE LA MISE EN
ŒUVRE DE LA SURVEILLANCE INTEGREE. ........................................47
Introduction ...............................................................................................................47
7.1. Objectifs d’apprentissage ...................................................................................47
7.1.1. Objectifs spécifiques ......................................................................................47
7.1.2. Objectifs opérationnels ..................................................................................47
7.2. Programme d’apprentissage ..............................................................................47
7.2.1. Activités de l’apprenant .................................................................................47
7.2.2. Activités du facilitateur ..................................................................................48
7.2.3. Medias..........................................................................................................48
7.3. Informations à retenir .........................................................................................48
87
7.4. Evaluation ..........................................................................................................51
7.5. Références bibliographiques..............................................................................51
TABLE DES MATIERES ....................................................................................85
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