Le∑ Atelier∑ Hachette présentent : Histoire Géographie Guide pédagogique Maryse CLARY Maître de conférences à l’IUFM d’Aix-Marseille Geneviève DERMENJIAN Maître de conférences à l’IUFM d’Aix-Marseille La Préhistoire • L’Antiquité • Le Moyen Âge • Regards sur le monde • Les paysages européens • Les paysages français Responsable de projet : Stéphanie-Paule SAÏSSE Avec la collaboration de : Virginie CHARTREL Création de la maquette intérieure : Valérie GOUSSOT Création de la maquette de couverture : Laurent CARRÉ Illustration de la couverture : Alain BOYER Exécution de la couverture : MÉDIAMAX Mise en pages : TYPO-VIRGULE Recherche iconographique : Anne PEKNY Cartographie et frises chronologiques : Cartographie HACHETTE ÉDUCATION, Frédéric CLÉMENÇON Crédits photographiques : Page 146 : Scribe accroupi, vers 2500-2350 av. J.-C., musée du Louvre, © Photo RMN / Franck Raux. Page 147 : Forum romain : la voie sacrée, la place du Forum, au fond le temple d’Antonin et Faustine et le Colisée, © G. Dagli Orti. ISBN : 2 01 11 6382 X © HACHETTE LIVRE 2004, 43, quai de Grenelle, 75905 Paris Cedex 15. Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tous pays. Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes des articles L. 122-4 et L. 122-5, d’une part, que les « copies de reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d’autre part, que « les analyses et les courtes citations » dans un but d’exemple et d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite ». Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, sans autorisation de l’éditeur ou du Centre français de l’exploitation du droit de copie (20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris), constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. 2 Avant-propos Le programme d’histoire, « tout en maintenant fermement le déroulement chronologique et en continuant à réserver une place prépondérante à l’histoire du territoire français, insère plus fortement celui-ci dans une approche européenne et parfois même mondiale », sans oublier l’histoire régionale et locale, pour rendre l’approche historique plus concrète. Ce guide pédagogique constitue le complément indispensable du manuel et du cahier d’exercices de l’élève de CE2. Il a été conçu pour faciliter le travail des enseignants et leur proposer des stratégies afin de guider les apprentissages des élèves et de leur permettre d’utiliser avec pertinence les documents d’histoire et de géographie du manuel. Le guide pédagogique et le cahier d’exercices sont des outils complémentaires du manuel : ils ont tous les trois été pensés comme un tout et sont étroitement imbriqués. L’organisation du guide pédagogique Ce guide propose 36 séquences de classe en histoire et 36 en géographie qui correspondent au nombre d’heures inscrites dans les programmes. Ces séquences correspondent : – aux pages méthodologiques (pages-outils) situées au début du manuel de l’élève, mais que l’on peut étudier de nouveau à n’importe quel moment de l’année scolaire, lorsque cela s’avère nécessaire pour les apprentissages en cours ; – aux pages de « leçons » qui développent un thème précis, l’enseignant ayant la liberté de concevoir son propre parcours en géographie ; – aux pages d’activités intitulées « Je suis… », plus ludiques (le ludique étant également vecteur de connaissances). Des orientations conformes aux nouveaux programmes et aux Instructions officielles Arrivés au cycle 3, les élèves doivent consolider les apprentissages du cycle 2 portant sur la prise de conscience de la diversité des espaces et sur le passage du temps vécu au temps perçu et au temps historique. Cet apprentissage va consister en une approche disciplinaire plus spécifique : celle de la géographie, « étude de l’organisation de l’espace par les sociétés », et celle de l’histoire, « science des hommes dans le temps ». Comme le préconisent les Instructions officielles, la géographie se doit de développer « des qualités d’observation, de questionnement, de mise en relation, d’explication » en s’appuyant sur « la découverte progressive d’une démarche réfléchie, dans laquelle il s’agit d’expliquer des cas particuliers en recourant à des règles ou des lois générales ». Elle permet d’acquérir quelques références politiques, sociales, économiques et culturelles. L’histoire doit faire prendre conscience du temps historique fait de simultanéité et de continuité, de courte et de longue durée, d’irréversibilité et de ruptures. Mais c’est aussi l’occasion pour l’élève d’acquérir « des références culturelles, à réinvestir dans les autres domaines, contribuant ainsi à la constitution d’une culture scolaire partagée » et, par la connaissance du passé, de mieux comprendre le présent. Les deux disciplines contribuent ainsi à la constitution d’une culture citoyenne qui ira en s’enrichissant tout au long de la scolarité des élèves. Le guide comporte quelques fiches méthodologiques à photocopier aux élèves (voir pp. 145 à 160). L’enseignant pourra les utiliser quand cela s’avérera nécessaire. Contrairement aux fiches méthodologiques situées en début de manuel et qui demandent un travail oral ou, accessoirement, un petit travail écrit sur le cahier d’essai, ces fiches méthodologiques mettent l’accent sur l’écrit, comme le cahier d’exercices. Elles font parfois référence à des documents du manuel de l’élève qui sont alors utilisés non pas pour leur aspect informatif, mais comme support méthodologique. Proposition de séquences de travail Toutes les séquences se référant aux leçons et aux fiches méthodologiques présentent une organisation à peu près similaire : – une référence aux Instructions officielles, ce qui ancre bien les apprentissages dans les nouveaux programmes ; – des objectifs qui portent à la fois sur les connaissances factuelles à faire acquérir aux élèves, mais aussi sur des compétences méthodologiques, des savoir-faire et des comportements à mettre en place ; – des notions et des concepts qui sont les mêmes, de l’école élémentaire à l’Université, mais que les élèves abordent à des degrés d’expression, de compréhension et de maîtrise différents. Ces notions et ces concepts leur Le programme de géographie « porte sur les territoires français métropolitains et d’outre-mer et sur les espaces, du national au local, à l’échelle européenne et mondiale ». Il doit fournir aux élèves les outils et les connaissances nécessaires pour donner du sens à partir de quelques traits distinctifs et penser les espaces et les territoires dans lesquels ils vivent et qu’ils contribuent, à leur échelle, à transformer. 3 diversifiées. Le recours à la diversité des sources – écrites et orales, vestiges… – permet de choisir des documents adaptés au niveau des élèves. » La grande diversité des documents présentés permet de faire entrer l’élève, à son niveau, dans une démarche d’historien et de géographe. Ce guide s’est efforcé de proposer une stratégie à l’enseignant pour « initier les élèves à la méthode du questionnement et lui apprendre progressivement à émettre des hypothèses et à privilégier la recherche du sens ». donnent des clés pour rendre intelligible leur époque. Cette rubrique permet également à l’élève de découvrir « un vocabulaire spécifique qu’il apprend à distinguer du vocabulaire courant et à utiliser avec précision » ; – le déroulement de la séquence présenté sous forme d’activités. Ces activités (observation, comparaison, mise en relation, réinvestissement…) prennent appui sur les documents et les textes présentés dans le manuel ; – des éléments de synthèse sont proposés à l’enseignant pour éviter que les élèves n’engrangent que des connaissances parcellaires, pour donner du sens à l’apprentissage et pour rendre cohérent le savoir acquis par les élèves ; – enfin, des prolongements interdisciplinaires sont proposés. Il s’agit de donner des pistes à l’enseignant afin de lui permettre de prolonger l’étude en cours et de montrer à l’élève la complémentarité des savoirs, évitant ainsi que ne se forme l’idée de savoirs indépendants les uns des autres. Au-delà du langage spécifique de chaque discipline, ont été introduits, dans le manuel et le cahier d’exercices, des textes d’écrivains, des poèmes, des textes publicitaires ainsi que d’autres langages qui relèvent du pictural. Ainsi, « chaque séance permet à l’enseignant d’aider l’élève à améliorer la maîtrise du langage oral ou écrit, que ce soit dans la collecte, l’identification, le classement, le traitement, la mise en mémoire des informations, dans leur analyse ou dans la conduite de la réflexion ». L’évaluation n’a pas fait l’objet d’un paragraphe à part puisque le cahier d’exercices permet à la fois d’évaluer l’élève en fonction des différents objectifs fixés et à l’enseignant d’évaluer sa propre progression. Des compétences à développer Tout au long de ce guide et dans le cahier d’exercices de l’élève, nous avons cherché à développer des compétences spécifiques. Sans entrer dans l’exhaustivité, citons, en géographie, la localisation de quelques lieux majeurs, la mise en relation des documents, la réalisation de croquis simples ; en histoire, l’appropriation d’un vocabulaire spécifique, la prise de conscience du rôle des personnes et des groupes sociaux. Étude des documents Contrairement à une idée reçue et bien ancrée, le document ne parle pas de lui-même. Face à un document, l’observateur s’interroge et recherche des éléments de réponse. C’est pourquoi, dans le manuel, chaque document est accompagné de quelques questions destinées à mieux le faire comprendre par l’élève. Les documents ont été choisis en fonction d’une problématique et de leur pertinence pour des élèves de cycle 3. Ils ont tous un titre et un auteur, ils sont datés : autant de points qu’il faut travailler avec les élèves pour les initier à la lecture disciplinaire des documents. Dans le guide pédagogique, des éléments théoriques sont introduits au cours des activités pour montrer l’intérêt du document et permettre à l’enseignant de l’exploiter au mieux avec ses élèves. Mais l’histoire et la géographie offrent aussi des occasions très diverses et très riches de lectures pour les élèves : « saisir le contenu du document, repérer le verbe qui donne sens ou l’adjectif qui précise », utiliser des dictionnaires et des encyclopédies… Elles font aussi appel à d’autres disciplines. Enfin, l’élève, tant dans le cahier d’exercices que dans les conseils donnés aux enseignants dans ce guide, est invité à écrire : pour répondre par écrit à des questions, rédiger une légende, décrire un document, construire une courte synthèse dans un résumé. L’histoire et la géographie apportent largement leur contribution à la maîtrise du français. Le manuel est riche de plus de 300 documents iconographiques et de textes, qui sont expliqués et commentés dans le guide pédagogique, afin de se conformer aux Instructions officielles. Ces dernières rappellent en effet que l’enseignement de la géographie doit faire appel à « des supports variés de lecture et de réflexion », notamment des photographies (au sol, aériennes), des images satellitales, des descriptions littéraires de paysage, des nomenclatures de carte, des titres, des légendes de tableau ou de carte… En histoire, « l’élève doit être capable d’identifier les traces du passé que l’historien appelle “sources” ou “documents”, traces qui se sont considérablement L’histoire et la géographie contribuent pleinement à la formation civique des élèves. Ainsi que le rappelle J. Scheibling1, « La géographie est, avec l’histoire, la discipline qui révèle à la fois la globalité du monde et ses différences, elle permet de comprendre le présent de la société pour préparer l’avenir en fonction du passé. » 1. J. Scheibling, Qu’est-ce que la géographie ?, Hachette Éducation, Paris, 2003. 4 Sommaire général Sommaire d’histoire Pages-outils 1. Se repérer dans le temps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2. Les sources de l’histoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3. Je suis… archéologue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4. Faire de l’histoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 10 12 14 La Préhistoire 5. L’apparition de l’homme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6. Les premiers outils et la maîtrise du feu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7. Les premiers habitants de la France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8. La naissance de l’art . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9. Je suis… chasseur et artiste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10. Les débuts de l’agriculture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 et 12. Sédentarisation et vie économique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13. Les mégalithes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14. Je suis… un agriculteur néolithique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 18 20 22 24 26 28 30 32 L’Antiquité 15. L’aventure de l’écriture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16. Les premiers États . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17. La Gaule celtique : une mosaïque de peuples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18. La religion gauloise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 et 20. Agriculture, artisanat et commerce en Gaule celtique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21. Je suis… un habitant de Marseille . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22. Rome et la conquête de la Gaule . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23. La romanisation de la Gaule . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24. Les villes gallo-romaines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25. Commerce et artisanat en Gaule romaine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26. Je suis… un artisan gallo-romain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27. Les villas gallo-romaines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28. Un seul dieu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29. La diffusion du christianisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30. Je suis… un chrétien des premiers temps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31. De l’Empire romain aux royaumes barbares . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33 35 37 39 41 43 44 46 48 50 52 53 54 56 58 60 Le Moyen Âge 32. Clovis et le royaume franc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33. L’islam et les conquêtes arabes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34. L’Empire des Carolingiens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35. Normands et Vikings . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36. Je suis… un constructeur de châteaux forts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62 64 66 68 69 Bibliographie d’histoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70 5 Sommaire de géographie Pages-outils 1. L’endroit où tu vis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2. Le paysage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3. Du paysage à la carte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4. Je suis… cartographe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72 74 76 78 Regards sur le monde 5. La Terre dans l’espace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6. Continents et océans . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7. Les représentations de la Terre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8. Des milieux variés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9. Paysages du monde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10. Je vis… sous un climat difficile : le Groenland . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11. Où vivent les femmes et les hommes sur la Terre ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12. Un monde inégal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13. La croissance des villes dans le monde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14. Je suis… un enfant du Caire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80 82 84 86 88 90 92 94 96 98 Les paysages européens 15. Qu’est-ce que l’Europe ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16. L’Europe des villes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17. Je vis… dans une grande ville d’Europe : Londres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18. Les paysages de l’Europe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19. Les reliefs en Europe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20. Les climats en Europe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21. Je voyage… à travers l’Europe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100 102 104 106 108 110 112 Les paysages français 22. La France dans l’Europe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23. Les reliefs en France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24. Les climats en France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25. La population de la France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26. Les paysages urbains en France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27. J’habite… dans une banlieue : Trappes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28. Les paysages ruraux en France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29. Les paysages industriels en France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30. Les paysages montagnards en France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31. Les paysages littoraux en France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32. Les paysages du tourisme en France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33. Se déplacer en France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34. Je fais… du tourisme en France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35. Les DOM-TOM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36. La présence de la France dans le monde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114 116 118 120 122 124 126 128 130 132 134 136 138 140 142 Bibliographie de géographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 144 Annexes Fiches méthodologiques d’histoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Fiches méthodologiques de géographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 146 152 Histoire Pages-outils . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 La Préhistoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 L’Antiquité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33 Le Moyen Âge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62 7 Pages-outils 1 Se repérer dans le temps PAGES 8-9 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles Ce chapitre a pour objectif de présenter les apprentissages propres à l’histoire : la notion de temps historique et ses différentes composantes, les particularités de ce temps (simultanéité, continuité, réversibilité et rupture). Cette intelligence du temps est un phénomène complexe que l’élève ne peut acquérir ni en une seule fois ni seul. Il revient à l’enseignant d’expliciter les divers aspects du temps historique et de revenir régulièrement sur ces notions pour les affermir. ➜ Objectifs • Connaître les différentes mesures du temps. • Prendre conscience de la diversité des systèmes de comptage du temps sur la planète. • Utiliser et analyser des documents propres à la méthode historique. ➜ Notions et concepts Temps – mesures du temps – date – calendrier – frises chronologiques – temps court – temps moyen – temps long. DÉROULEMENT ◗ Activité 1 Le mois de juillet, partagé entre deux signes du zodiaque, le Cancer et le Lion, est celui de la fenaison. On remarquera les outils : faux maniée par les hommes, fourches et râteaux aux mains des femmes, pierre à aiguiser passée dans la ceinture. En bas de l’image, on remarque un marteau et une enclumette pour redresser la faux, une pierre à aiguiser dans son étui, une gourde pour la soif et des sacs pour le repas. Exemples de questions à poser aux élèves L’enseignant pose à l’élève des questions lui apprenant à interroger l’image : – Que représentent les animaux inscrits dans les cercles ? – Quelle est l’activité montrée sur l’image ? – À quelle saison sommes-nous ? – « Quels sont les plans successifs de l’image ? » ou bien « Comment se déroulent les opérations ? » – Qu’est-ce qui est déposé par terre en bas de l’image ? Le professeur pourra demander aux élèves d’apporter des calendriers pour mettre en évidence la variété des représentations et l’unicité du temps représenté. la mesure du temps > Document 1 : la mesure du temps Pour se repérer dans le passé comme dans le présent, l’enfant a besoin de comprendre de quoi est fait le temps. L’historien utilise les mesures habituelles du temps, celles que tout le monde emploie. L’élève en connaît déjà en partie les composantes : jour, semaine, mois, etc. On précisera que les dates sont des objets utiles pour apprendre l’histoire et se repérer dans la continuité du temps mais qu’elles ne sont pas l’histoire. L’histoire est le discours que l’historien met sur les faits. On partira de l’expérience concrète de l’enfant pour lui faire saisir les mesures du temps. La succession des dates et la durée de l’année seront mieux comprises en prenant des exemples proches : âge des élèves, nombre de semaines comprises dans l’année et dates de naissance des proches. ◗ Activité 2 le calendrier > Document 2 : le calendrier des bergers, vers 1500 ◗ Activité 3 Rappelons qu’on appelle « calendrier » un tableau sur lequel le temps est divisé en années, en mois et en jours. Le point de départ des calendriers est un événement fondateur, différent selon les époques et les civilisations. Ce calendrier, fait de gravures imprimées, est très répandu en France à la fin du XVe siècle. Cet ouvrage de colportage a compté environ 20 éditions par siècle entre 1500 et 1800. Le calendrier présente, mois par mois, les activités agricoles, pastorales et fermières en fonction de la période de l’année. les frises chronologiques > Documents 3, 4 et 5 : trois exemples de frises chronologiques Cet ensemble de frises montre le temps historique sous ses trois formes essentielles : le temps court (celui de l’événement), le temps moyen (50 ans environ, c’est la conjoncture), le temps long ou longue durée (un siècle ou davantage). Il s’agit pour l’enfant d’avoir une première conscience de la complexité du temps et de sa multiplicité. On pourra 8 une frise chronologique moyenne avec ces événements familiaux rassemblés après enquête auprès des adultes. Exemple de chronologie : – 19.. : naissance du grand-père paternel ; – 19.. : naissance de la grand-mère maternelle ; – 19.. : naissance de la mère ; – 19.. : naissance du père ; – 19.. (ou 20..) : naissance des sœurs ; – 19.. (ou 20..) : naissance des frères. La mention des grands-parents paternels et maternels permet de rester fidèle à la réalité. La frise chronologique longue (doc. 5) sera utilisée pour une première approche des quatre périodes de l’histoire indiquées sous la frise. Exemples de questions à poser aux élèves : – Quelles sont les grandes périodes de l’histoire ? – Sont-elles de durée égale ? – Cherche ce qui permet de passer d’une époque à l’autre, ce qui fait date (un événement symbolique, économique, politique, culturel capital dans la vie des hommes, comme la découverte des Amériques ou la Révolution française). pour cela s’appuyer sur les faits de sa vie quotidienne, sur l’étude des 50 dernières années qu’on entremêlera avec sa vie familiale, et enfin sur la frise chronologique longue qui indique les quatre périodes de l’histoire. Il sera plus facile d’insister prioritairement sur la première frise (doc. 3) qui met en scène deux enfants et permet d’introduire les notions de simultanéité, d’antériorité, de postériorité, d’événement et de frise chronologique. Chaque enfant pourra dessiner ou recevoir une frise à compléter. Les questions posées seront mises en relation avec le lexique pour aider les enfants à assimiler le vocabulaire. Exemples de questions à poser aux élèves : – Indique l’année de ton entrée en maternelle, en CP… – Où se place ta propre naissance sur la frise ? et celle de tes amis ? La deuxième frise chronologique (doc. 4) sera mise en relation avec la famille des enfants : naissance des parents et des grands-parents, des frères et sœurs aînés, mariage des oncles et tantes, etc. Comme pour la frise précédente, le professeur pourra demander aux élèves de compléter ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE aujourd’hui. Mais le temps de l’ère chrétienne s’est imposé à l’échelle internationale. Les hommes ont toujours cherché à compter le temps. Ils l’ont fait de différentes manières dont beaucoup subsistent PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Arts plastiques : les représentations du temps, du jour et de la nuit, et des âges dans la peinture. • Français : la science-fiction dans la littérature et la bande dessinée. • Sciences et mathématiques : les mesures du temps. ZOOM SUR… ◗ Le calendrier révolutionnaire grégorien, qui célébrait les saints de l’Église catholique, par des noms fondés sur les travaux et le matériel agricoles, les conditions climatiques, les plantes, les fruits, les animaux, les minéraux. Ainsi, carotte, figue, chou-fleur, terre végétale, oie, cochon ou salpêtre devinrent des noms de jours. La création du calendrier révolutionnaire, ou calendrier des Français, a été votée le 6 octobre 1793 par la Convention. Le point de départ du calendrier a été fixé au 22 septembre 1792, premier jour de la République et équinoxe d’automne, soit un an avant sa création. C’est le poète Fabre d’Églantine qui mit au point le calendrier. Le calendrier révolutionnaire fut principalement utilisé par l’administration. Il a été mal accepté par les Français car il était compliqué et ne comportait qu’un jour de repos pour neuf jours ouvrés, alors que l’ancien calendrier en comportait un pour six jours de travail. De plus, les autres pays européens continuèrent à utiliser le calendrier grégorien. Le calendrier révolutionnaire tomba rapidement en désuétude. Napoléon décida sa suppression et le calendrier traditionnel fut rétabli le 1er janvier 1806. Le calendrier révolutionnaire reprend l’ancien calendrier égyptien de 12 mois de 30 jours, auxquels on a ajouté 5 jours supplémentaires : les sans-culottides. Chaque mois est divisé en trois décades de dix jours comportant 9 jours ouvrés et un seul jour férié. Enfin, un jour supplémentaire, appelé « franciade », est prévu tous les quatre ou cinq ans. Comme on était en période de déchristianisation, on remplaça le nom des mois et des jours de l’ancien calendrier 9 Pages-outils 2 Les sources de l’histoire PAGES 10-11 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles Ce chapitre se donne pour objectif de présenter les outils propres à l’histoire. En effet, les Instructions officielles stipulent que « l’élève doit être capable de comprendre la spécificité de l’histoire, cette “connaissance par traces” qui, pour l’historien, sont des sources ou des documents ». ➜ Objectifs • Comprendre que l’histoire se fait grâce à des traces. • Connaître et utiliser les différentes traces de l’histoire. • Utiliser et analyser les documents propres à la méthode historique. ➜ Notions et concepts Document – source – source écrite – source orale – traces. DÉROULEMENT Le terme de traces rappelle que l’histoire n’a pas de contact direct avec son objet d’étude. L’événement étant passé, on ne peut le reproduire comme on réitère les expériences dans un laboratoire de chimie. Il faut donc se fier aux traces, sortes d’empreintes en creux qui témoignent de l’événement passé. Tous les types de documents qui donnent des renseignements à l’historien sur son étude en cours sont des traces de l’histoire ; en ce sens, c’est l’historien qui donne au document son statut de trace. Un document peut être utilisé comme trace dans un domaine (économie, étude des sociétés…) et pas dans un autre (vie politique, guerre…). L’historien rassemble les documents qui le concernent (on dit qu’il établit son corpus), leur pose des questions, construit des hypothèses, les vérifie constamment par croisement de documents. C’est ce cheminement de l’historien au travail que l’élève doit commencer à comprendre et à suivre avec des traces adaptées à son âge. – les traces écrites : les seules retenues par l’histoire pendant longtemps et encore les plus nombreuses aujourd’hui ; – les traces susceptibles de fournir un renseignement dans le cadre d’une étude donnée : architecture, peinture, climats anciens, entretien avec un témoin… > Document 1 : un centre d’archives aujourd’hui Une grande partie des sources se trouvent dans les centres d’archives (municipales, départementales, nationales, mais aussi les archives d’associations, d’entreprises, d’hommes politiques…). D’une façon générale, on doit justifier de sa recherche pour être admis dans le centre d’archives et en respecter les règles de consultation. L’historien et l’historienne travaillent le plus souvent sur des traces écrites. Plus elles sont anciennes et précieuses, plus il faut les protéger : lumière tamisée, gants, autorisation de consultation… Exemples de questions à poser aux élèves : – Est-il important que les documents fragiles soient protégés ? Pourquoi ? – Que se passerait-il s’ils étaient endommagés ou détruits ? (Des renseignements uniques disparaîtraient.) ◗ Activité 1 l’historien au travail En s’aidant du premier paragraphe de la leçon, on posera aux élèves des questions d’ordre général ; par exemple : – Comment l’historien ou l’historienne choisissent-ils leur objet d’étude ? – Quelles traces utilisent-ils ? – Cherche dans la classe et dans tes affaires ce qui pourrait servir de traces à un historien ou à une historienne qui étudieraient la vie des écoliers d’aujourd’hui. – Cherche dans ta vie ce qui pourrait intéresser un historien ou une historienne des loisirs, des transports urbains, de la famille, des femmes… – Cherche avec quels types de documents ils pourraient mener leur étude. On pourra dans cette première activité indiquer aux élèves la variété des traces qui s’offrent aux historiens : ◗ Activité 2 les vestiges > Document 2 : la cité antique de Glanum Le passé laisse derrière lui des restes matériels en abondance : ce sont les vestiges. On cherchera à montrer aux élèves leur variété et le type de renseignements qu’on peut en tirer. Car un vestige ne parle pas sur tout et doit être employé ou non, comme les sources écrites, en fonction de la question posée. Exemples de questions à poser aux élèves : – De quel type de vestiges s’agit-il ? – De quelle époque sont-ils ? – Dans quelle partie de la France se trouve Vaison-laRomaine ? Vérifie sur une carte. 10 questions ouvertes auxquelles le témoin répond librement. L’enregistrement permet de ne rien perdre de la conversation. Le recours aux témoins est encore souvent critiqué par de nombreux historiens. Ils invoquent les questions mal posées, la subjectivité de l’historien qui pose certaines questions et pas d’autres, son influence sur la personne interrogée. On peut répondre à ces critiques en disant que le document écrit, lui non plus, n’est pas neutre (une lettre d’amour ou de récriminations ne mettra pas l’accent sur les mêmes points). Par ailleurs, la personne interrogée répond librement et ajoute les points importants qui lui paraissent avoir été oubliés. L’entretien permet en outre d’obtenir des renseignements généralement absents des sources : atmosphère d’une association ou d’un parti, luttes internes, liens entre les personnes, genèse d’une décision… Dans le cadre de la vie privée, le témoignage oral nous apporte également des renseignements sur tout ce qui n’est pas écrit, sur ce qui est implicite : règles de politesse en cours, savoir-faire ou « coups de main » dans les métiers de l’artisanat et de l’industrie… Exemples de questions à poser aux élèves : – Pourquoi est-il important d’enregistrer un témoignage ? – Quels renseignements peut-on obtenir par oral dans le cadre d’une recherche sur une association ? – Quel est le rôle de la ville dans la culture gallo-romaine (voir le chapitre 24 « Les villes gallo-romaines ») ? ◗ Activité 3 les sources écrites > Document 3 : enluminure du XIIIe siècle Présenter le document aux enfants, puis entamer une discussion : – Quels historiens ou historiennes peuvent être intéressés par la lecture de manuscrits ? (Les historiens de l’histoire de l’art, les historiens spécialistes du Moyen Âge…) – Cherche dans une encyclopédie quels étaient les artistes qui écrivaient et dessinaient les enluminures. Cet art existe-t-il encore aujourd’hui ? ◗ Activité 4 les sources orales > Document 4 : une femme raconte à une historienne l’histoire de son quartier L’histoire du temps présent recourt aux témoins vivants qui lui délivrent des témoignages. Ici, la personne interrogée témoigne dans un cadre familier, moins solennel qu’un bureau et plus apte à établir la confiance. L’historienne a préparé un questionnaire semi-directif comprenant quelques ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE techniques utilisées dans les différentes sources auxiliaires de l’histoire (architecture, dessin, physique, chimie…). L’histoire s’est complexifiée et diversifiée par la multiplication des sources (écrites, orales, les vestiges) et par les PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Arts plastiques : réaliser une enluminure. • Français : réaliser un questionnaire concernant le métier d’un adulte. Les témoignages seront recueillis par groupes de deux élèves, puis présentés à la classe. ZOOM SUR… ◗ Les Archives nationales • Le Centre des Archives d’Outre-mer, situé à Aix-enProvence : il conserve et communique les documents des anciennes possessions françaises d’Outre-mer (les archives concernant le Maroc et la Tunisie sont conservées au ministère de l’Intérieur). • Le Centre des Archives du monde du travail à Roubaix : il conserve et communique les fonds d’entreprises, des syndicats, des associations et des architectes. • Le Centre national du microfilm de Saint-Gilles-du-Gard : il conserve les microfilms réalisés dans les centres d’archives nationales et territoriales. Les Archives nationales sont placées sous l’autorité des Archives de France. Le centre historique est situé à Paris, dans le Marais. Il est actuellement en cours de réaménagement. Les Archives nationales sont constituées de 5 centres : • Le Centre historique des Archives de France : c’est le premier centre d’archives nationales fondé pour conserver et communiquer les archives des établissements supprimés pendant la Révolution française. Il comprend des archives antérieures à 1958 et des archives des chefs de l’État. • Le Centre des Archives contemporaines de Fontainebleau : il conserve et communique des archives les plus souvent postérieures à 1958. 11 Pages-outils 3 Je suis… archéologue PAGES 12-13 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles L’élève doit être capable de comprendre la spécificité de l’histoire, cette « connaissance par traces » qui, pour l’historien, sont des sources ou des documents. Il doit donc pouvoir commencer à en comprendre le travail : rassembler des documents autour d’un sujet, en donner la nature, la date, l’auteur. ➜ Objectifs • Mettre l’élève en contact direct avec le travail concret d’une science auxiliaire de l’histoire. • Décrire une technique d’après des documents. • Développer les capacités d’analyse. ➜ Notions et concepts Archéologue – fouille – vestige. DÉROULEMENT Puis le travail des archéologues peut commencer. C’est un travail lent, harassant, sujet aux intempéries (il faut vider l’eau des fosses en cas de pluies torrentielles), portant sur des objets fragiles qu’il faut protéger parfois du contact de l’air (le bois humide doit le rester jusqu’à son traitement). Ce travail complexe nécessite la participation de spécialistes d’origines diverses. L’archéologie est une des sciences auxiliaires de l’histoire et une science à part entière avec ses spécificités. Elle requiert, comme l’histoire, la participation de nombreux spécialistes (voir « Le sais-tu ? », p. 11 du manuel). L’archéologie est irremplaçable pour les époques qui précèdent l’invention de l’écriture. Elle est également d’une importance capitale pour éclairer de nombreux pans de l’histoire ignorés par les textes. Les sols d’habitats de différentes époques nous renseignent, par exemple, sur les structures familiales : pièces communes, cuisine séparée ou non, chambres individuelles, régime alimentaire, croyances religieuses… Les étapes principales de la fouille sont indiquées dans le paragraphe intitulé « Le travail de terrain ». On commence par diviser le terrain en carrés de 70 cm à 1 m de côté selon les cas. Ils sont ensuite matérialisés par de la ficelle et repérés par des lettres et des numéros comme sur un échiquier : c’est le carroyage. Puis les archéologues procèdent à différentes opérations : Contrairement à ce qu’on pense souvent, l’archéologie ne s’intéresse pas uniquement à l’histoire ancienne mais à toutes les périodes de l’histoire. Il existe, par exemple, une archéologie du monde industriel du XIXe siècle. – L’étude des couches successives (stratigraphie) à partir du niveau de départ permet de remonter de plus en plus loin dans le temps et d’établir une datation approximative. La comparaison entre gisements, par exemple, a permis d’établir une succession des cultures préhistoriques. ◗ Activité 1 le travail de terrain – Le décapage : il permet de comprendre les relations qui existent entre les objets déposés sur le sol de l’habitat préhistorique, ce qui aide à la compréhension des activités : foyers, circulation des habitants, spécialisation des lieux (aires de dépeçage du gibier, foyers, taille des silex…). Chaque carré reçoit un numéro d’inventaire et un carnet de fouilles. On dessine le plan, on prend des photos et des dessins de chaque objet en place après avoir posé des mires ou des baguettes de différentes longueurs divisées en rectangles blancs et rouges, ou noirs pour donner l’échelle. Puis les objets sont enlevés avec précaution pour protéger leur environnement immédiat et ne perdre aucune information. C’est pourquoi on emploie des outils de décapage petits et adaptés, tels que les truelles, les poinçons, les outils de dentiste, les pinceaux… > Documents 1 et 2 : des archéologues participant à une fouille Le travail de l’archéologue commence en plein air. Le terrain de fouilles est repéré de différentes façons : par l’étude de documents, la photographie aérienne, les témoignages de la population, des découvertes fortuites lors de travaux préparatoires à la construction d’une autoroute, d’un ensemble immobilier… Avant la fouille proprement dite, il faut dégager les couches supérieures du terrain, souvent à la pelle mécanique ou même au marteau-piqueur. Dans certains cas, notamment en cas de fouilles de sauvetage, et en raison du temps limité dont dispose les archéologues, les couches archéologiques supérieures mieux connues sont sacrifiées. 12 ◗ Activité 2 Le travail doit être fait très minutieusement puisqu’il est définitif : un objet sorti des fouilles ne pouvant naturellement plus fournir de renseignements in situ. Or, ces renseignements sont les plus éclairants sur la culture étudiée. le travail de laboratoire > Documents 3 et 4 Une fois sorti du champ de fouilles, l’objet passe au laboratoire où il est décrit, analysé et reconstitué. On le date, on étudie les sédiments, les pollens… L’étude en laboratoire est généralement plus longue que la fouille elle-même. On pourra faire travailler les élèves sur les qualités requises pour exercer ce métier : patience, observation, analyse… Une fois les objets enlevés, on tamise le carré pour récupérer les très petits éléments présents dans le sol. Ils donnent des renseignements sur l’environnement (dents d’animaux, morceaux de bois…). ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE les regards de spécialistes et permet de grandes avancées dans la connaissance du passé. Prendre conscience de l’importance des sciences auxiliaires pour l’histoire elle-même. De nombreuses professions travaillent elles-mêmes pour l’archéologie, ce qui multiplie PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Mathématiques : se repérer dans les carroyages. • Arts plastiques : dessiner des objets découverts lors de fouilles. • Français : étude de récits du XIXe siècle sur le patrimoine archéologique de la France, dans l’œuvre de Mérimée par exemple. • Sciences : la physique et la chimie dans l’archéologie. ZOOM SUR… ◗ L’archéologie expérimentale http://paleosite.free.fr/ http://perso.club-internet.fr/ferrylac/cadreathanor.html Depuis quelques décennies, une nouvelle méthode s’est développée en archéologie : l’expérimentation, qui consiste à refaire soi-même les gestes des hommes du temps passé dans leurs diverses activités (constructions, vêtements, cuisine, armes, arts…). • Le GRAS Groupement de recherches archéologiques subaquatiques. Recherches archéologiques subaquatiques en rivières et puits, expérimentation de nautique fluviale. http://archsubgras.free.fr/ > Exemples de sites à interroger : • Site officiel du chantier médiéval de Guédelon Guédelon est un chantier de construction de château fort en Puisaye (Bourgogne), dans le respect des techniques du XIIIe siècle. http://www.guedelon.com/ • Poterie du Carbassou (Rasigueres, 66) Créations de céramiques utilitaires, décoratives en terre vernissée et grès décoré, poteries noires et reproductions de céramiques archéologiques. http://www.chez.com/carbassou/ • La sidérurgie antique dans la Montagne Noire Le site du Grand Ferrier du domaine des Forges (Les Martys, Aude) : fouilles du site métallurgique antique et archéologie expérimentale. http://www.univ-tlse2.fr/utah/fer/ • Paléolab Centre d’archéologie et de pédagogie appliquées à la Préhistoire, situé aux Baux-de-Provence (Bouches-duRhône) : archéologie expérimentale, pédagogie, reconstitutions. http://paleolab.free.fr/ • Paléosite Préhistoire et évolution de l’homme. On peut fabriquer une sagaie ou un arc et découvrir la Préhistoire à travers diverses activités. 13 Pages-outils 4 Faire de l’histoire PAGES 14-15 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles L’élève doit être capable de comprendre la spécificité de l’histoire, cette « connaissance par traces » qui, pour l’historien, sont des sources ou des documents. Il doit donc pouvoir commencer à en comprendre le travail : rassembler des documents autour d’un sujet, en donner la nature, la date, l’auteur. Ce chapitre propose donc aux élèves de suivre concrètement le travail des historiens et des historiennes depuis le choix du corpus de traces jusqu’à la production du récit terminal. Comme toutes les pages-outils, cette double page est destinée à être consultée par la classe tout au long de l’année, au moment des exercices. ➜ Objectifs • Prendre conscience des différentes phases de l’opération historique. • Développer les capacités d’analyse et d’interprétation que réclame la lecture des documents. ➜ Notions et concepts Trace – représentation – analyse de texte – récit historique. DÉROULEMENT Le travail des historiens se fait sous l’égide de l’esprit critique qui préside aux différentes phases de l’opération historique et qui n’est que suggéré ici, du fait du jeune âge des élèves : – Le choix de l’étude est-il judicieux ? – A-t-on les traces nécessaires ? – Quelles sont les bonnes questions à poser aux documents ? – Quelles hypothèses peut-on émettre ? Comment les vérifier ? (Par retour constant aux sources qui les valident ou les réfutent.) – Enfin, comment écrire un récit qui corresponde exactement à ce qui a été trouvé dans l’enquête, qui ne soit pas une généralisation abusive, un exposé partial, une mystification à partir de documents tronqués ? Faire de l’histoire, c’est envisager toutes ces questions. Pour initier les élèves, on peut leur proposer des exercices adaptés à leur âge, qui les orienteront vers la méthode historique grâce à des questions, grâce au doute et à un cheminement que le spécialiste pratique en permanence. Les activités concernent les trois types de sources déjà présentées. On pourra traiter les documents l’un après l’autre ou ensemble en suivant les différentes phases d’étude des documents proposées. – Quelle est l’utilité de la carte ? (Elle visualise les indications concernant le texte. On remarquera la présence sur la carte du petit affluent qui se perd dans le lac de Mœris.) – Est-ce une source de l’histoire ? Pourquoi ? > Document 2 : un boucher à Cherchell Exemples de questions à poser aux élèves : – Qu’est-ce qu’une mosaïque ? – À quoi servent les mosaïques ? (Elles ont souvent une utilité pratique, mais ce sont surtout des œuvres d’art.) > Document 3 : un témoignage oral Exemples de questions à poser aux élèves : – Qu’est-ce qu’un témoignage oral ? – Quels historiens l’utilisent ? ◗ Activité 2 se renseigner sur l’auteur, se repérer dans le temps et l’espace On précisera aux élèves qu’une source ne parle pas d’ellemême, qu’il faut lui poser des questions, et chercher des renseignements dessus dans d’autres documents ou dans l’histoire déjà construite. On recherchera ensuite avec les élèves tous les éléments nécessaires à la compréhension du texte et qui pourront prendre place dans le récit final. Le recours aux atlas, aux dictionnaires et aux encyclopédies est parfois nécessaire. De plus, c’est un moyen de satisfaire la curiosité des élèves, parfois même de la susciter. Le travail par groupes de deux ou trois élèves permet de se donner du courage, de vouloir bien faire. Le niveau de bruit supporté peut être assez élevé sans nuire au travail de recherche. Exemples de recherches à mener sur les différents documents : – Sur le document 1 : pour utiliser un document il faut, bien entendu, en maîtriser la langue d’écriture. Ici, la ◗ Activité 1 la source Faire préciser pour les trois documents la nature de la source et réintroduire les différents types de sources vus dans la leçon 2 : les vestiges, les sources écrites et orales. > Document 1 : la crue du Nil Lire le texte, puis poser des questions aux élèves ; par exemple : 14 langue grecque d’Hérodote a été traduite. En plus des questions posées dans le livre de l’élève, on pourra demander aux enfants si l’auteur est contemporain des faits racontés. « Qu’est-ce qui l’indique dans le texte ? » On peut également leur demander où se situe le Nil, quel est le relief de l’Égypte et qu’est-ce qu’un delta. – Sur les documents 2 et 3 : on peut demander aux élèves de situer les différents lieux évoqués. « Où est située l’Algérie ? la ville antique de Tipasa ? le Portugal et le Tras os Montes ? » À partir de cette dernière question, on pourra aisément orienter le dialogue avec les élèves sur la multiplicité des origines ethniques de la population française aujourd’hui, sur le rôle et la place de l’immigration dans la société, et faire ainsi un lien avec la géographie et la vie des enfants. ◗ Activité 3 L’écriture du récit est la dernière phase du travail de l’historien. Il y synthétise les résultats obtenus et il dégage l’intérêt des traces. Faire un récit pose la question du « Comment faire ? » et du « Que retenir ? ». ◗ Activité 4 écrire un récit l’analyse Elle consiste à tirer le maximum de renseignements d’un document. Exemples de questions à poser aux élèves sur les trois documents : – Quelle est la conséquence de la crue du Nil ? – Comment le boucher est-il habillé ? Quels sont ses outils de travail ? – Quels métiers exercent en France les personnes issues de l’immigration dont on parle dans le témoignage ? – La fille exerce-t-elle un métier qui a demandé davantage d’études ? Exemples de questions à poser aux élèves sur les trois documents : – Cherche les trois idées essentielles contenues dans le texte d’Hérodote. Puis écris ces trois idées en employant les mots du texte. – Donne la définition d’une mosaïque. Situe la mosaïque du boucher dans son époque et sur la carte. Puis décris la scène. – Écris un petit texte présentant le témoignage de Rita. ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE La plupart des éléments essentiels de la méthode historique ont été reproduits ici. D’autres éléments comme la comparaison et la réfutation des hypothèses seront présentés dans les autres niveaux d’enseignement. PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Français : étude de récits de voyageurs. • Arts plastiques : réalisation d’une mosaïque. ZOOM SUR… ◗ Sciences et connaissances auxiliaires • L’héraldique étudie les blasons et les armoiries. • L’histoire de l’art est l’étude des différentes formes d’art dans le temps. • La linguistique s’occupe des rapports entre les hommes et les mots, et analyse les discours. • La numismatique étudie les monnaies. • L’onomastique est la science des noms propres. • La paléographie propose des lectures des textes anciens et étudie la concordance des dates. • La philologie étudie les langues, la parenté entre les écrits, et les variantes. • La philosophie : L’histoire part du fait, la philosophie l’utilise et le reconstruit à son idée. • La psychologie renseigne sur les personnes et les phénomènes sociaux (déviance, marginalité). • La sigillographie est l’étude des sceaux. • La sociologie dispute à l’histoire son terrain en y voyant moins l’événement et davantage la loi, la structure. de l’histoire • L’anthropologie renseigne sur les sociétés sans écriture et sans État. • L’archéologie étudie des civilisations anciennes à partir de leurs restes matériels. • La codicologie analyse les supports de l’écriture, les outils du scribe, la forme des manuscrits, les modalités d’écriture et de transcription, et les enluminures. • La démographie est la science des populations. Elle fait de la statistique et de la modélisation mathématique. • Diplomatique : critique des écrits. • L’économie étudie la réalité concrète de la production, des échanges et de la consommation. • L’épigraphie est la lecture des inscriptions et des règles d’écriture. • La géographie est la science de l’espace. 15 La Préhistoire 5 L’apparition de l’homme PAGES 16-17 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles Les temps préhistoriques s’étendent sur plusieurs millions d’années. On approchera la Préhistoire par les traces qu’elle a laissées, par la façon dont elles ont été découvertes et exploitées, les lieux où elles sont conservées. Selon les hypothèses actuelles, les premiers hommes apparaissent en Afrique et se répandent en Europe, en Asie et dans le monde entier. ➜ Objectifs • Connaître les grandes périodes de la Préhistoire. • Connaître les plus importantes espèces d’hommes préhistoriques et leurs caractéristiques principales. • Lire et analyser un tableau. ➜ Notions et concepts Préhumains – espèces – australopithèques – vestiges – fossiles – Homo habilis – Homo erectus ou homme de Tautavel – homme de Neandertal – homme de Cro-Magnon. ➜ Cahier d’exercices « L’apparition de l’homme » : voir pp. 6-7. DÉROULEMENT La Préhistoire est une gigantesque période qui s’étend de l’apparition de l’homme, il y a environ 2,4 millions d’années, à l’invention de l’écriture, il y a environ 5 200 ans. Nous ne connaissons cette période que par les vestiges laissés en place (ossements, outils, traces de feu, peintures…). L’étude de cette période repose le plus souvent sur des hypothèses. Ainsi la détermination du sexe est souvent fragile et nécessite des comparaisons entre ossements. À ce jour, les plus anciens restes de préhumains ont été découverts en Afrique orientale. Des mouvements de terrain ont affecté et basculé les couches profondes du sol et celles-ci ont affleuré en surface, ce qui a permis la découverte de ces restes. On parle d’hommes et non plus de préhumains lorsque des outils spécifiquement fabriqués sont découverts dans les vestiges (2,4 millions d’années av. J.-C.), mais des hommes ont peut-être existé avant et n’ont pas laissé de traces. Au cours de migrations de longue durée, les humains se seraient lentement répandus à la surface de la Terre, leurs techniques évoluant avec le temps et leur permettant de maîtriser leur environnement de façon de plus en plus satisfaisante. Pendant le Paléolithique, qui va de l’apparition de l’homme au Néolithique (à partir de 11000-10000 av. J.-C.), l’homme est nomade et pratique la chasse et la cueillette. Pendant le Néolithique (de 11000-10000 av. J.-C. jusqu’à 3200 environ av. J.-C.), les humains sont devenus sédentaires, agriculteurs et éleveurs. lui vient d’une chanson des Beatles entendue par les chercheurs au moment de la découverte du squelette. Le squelette de Lucy se distingue de celui des grands singes par une adaptation presque parfaite à la locomotion bipède. On pourra poser aux élèves des questions de synthèse du type de celle-ci : – En t’aidant du premier paragraphe du chapitre et des documents 1 et 2, trouve ce qui est semblable et ce qui est différent chez les australopithèques et les hommes et les femmes d’aujourd’hui. ◗ Activité 2 les premiers hommes > Frise chronologique On expliquera aux élèves que l’accordéon et les pointillés de la flèche sont là pour faire comprendre que les proportions ne sont pas respectées (à gauche) ou que le temps continue après la date indiquée (à droite). > Document 3 : les hommes au fil des âges Avec le temps, le squelette des humains s’est adapté à la marche. Il s’est redressé, la tête s’est fixée au sommet des vertèbres, les pieds se sont allongés. Le tableau indique que des espèces humaines différentes ont pu habiter la Terre en même temps et même cohabiter en un même lieu, comme l’homme de Neandertal et l’homme de CroMagnon dans le Sud-Ouest de la France. ◗ Activité 1 Lucy Exemples de questions à poser aux élèves : > Documents 1 et 2 : le squelette et une représentation de Lucy – Combien d’espèces humaines sont représentées sur le tableau ? Quel est leur nom ? Les médias ont popularisé l’australopithèque femelle Lucy dont environ 40 % du squelette a été conservé. Son nom – Certaines auraient-elles pu se rencontrer ? Lesquelles ? 16 Enfin, demander aux élèves d’écrire un petit texte présentant les hommes et les femmes de Cro-Magnon et leurs activités. – Quelle espèce a fabriqué les premiers outils ? Quels outils ? – Quelle espèce a allumé les premiers feux ? – Quelle espèce a aménagé les premières tombes ? ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE thèses et, régulièrement, de nouveaux vestiges remettent en cause certains aspects des connaissances. Les dates aussi sont sujettes à variation, on peut les considérer comme une indication. La connaissance de la Préhistoire repose sur des découvertes souvent fortuites et sur de nouvelles techniques de recherche qui permettent de nouvelles découvertes. Le plus souvent, les préhistoriens en sont à poser des hypo- PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Arts plastiques : étude des premières représentations artistiques. • Français : récits de fouilles archéologiques. • Sciences : étude de fossiles, des techniques utilisées (recherche de l’ADN…). ZOOM SUR… ◗ Connaître les premiers hommes Tchad et appartiennent à Toumaï ou Sahelanthropus tchadensis se révèlent encore plus vieux (environ 7 millions d’années). Ce dernier hominidé est lui-même contesté par de nombreux savants, dont Yves Coppens, pour qui l’homme, selon sa célèbre East side story, proviendrait de l’Est de l’Afrique. > Des théories mouvantes Depuis les années 1990, de nouvelles et nombreuses découvertes remettent régulièrement en cause les fragiles théories concernant les origines des premiers hommes. Les difficultés des paléo-anthropologues sont nombreuses car les fossiles sont difficiles à interpréter. Ils sont composés de rares fragments d’ossements, pris dans des couches géologiques les plus souvent difficiles à dater. Chaque découverte pose à nouveau la question de la place des individus précédemment découverts. Lucy elle-même n’échappe pas à cette situation puisqu’on la considère parfois désormais comme appartenant à une branche marginale de l’arbre généalogique humain. > L’Afrique, berceau de l’humanité Depuis plusieurs décennies, les paléo-anthropologues pensent avec insistance que l’Afrique est bien le berceau de l’humanité. Récemment, ils ont reçu l’aide de biologistes moléculaires américains qui recherchent, dans les gênes et l’ADN des hommes d’aujourd’hui, l’histoire des débuts de l’humanité. Leurs recherches spéculatives et contradictoires, en ce qui concerne les périodes de migrations et les mélanges avec des populations autres, convergent toutes sur un point : l’origine africaine des gênes observés. Ils seraient approximativement d’avis que deux migrations « récentes » ont pu se produire, l’une vers 600000 et l’autre vers 100000 av. J.-C. Un tibia, vieux de 6 millions d’années, a été découvert en 1999 au Kenya dans les collines Tugen. Du nom d’Orrorin tugunensis, son propriétaire était capable de marcher debout et a pu pendant un temps être qualifié de « plus vieil ancêtre de l’homme ». Mais un crâne, deux fragments de mâchoire et trois dents isolées qui ont été trouvés au 17 La Préhistoire 6 Les premiers outils et la maîtrise du feu PAGES 18-19 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles C’est par l’étude des vestiges qu’on peut approcher les hommes et les femmes de la Préhistoire. Il a fallu des centaines de milliers d’années pour perfectionner et diversifier les premiers outils, d’abord très grossièrement taillés. Le feu, domestiqué vers 600000 av. J.-C., se généralise vers 540000-400000 av. J.-C. ➜ Objectifs • Connaître l’outillage des hommes et des femmes de la Préhistoire et comprendre son évolution dans le temps. • Comprendre l’importance de la maîtrise du feu dans la vie des populations. • Développer les capacités d’analyse et d’interprétation que réclame la lecture du matériel préhistorique. ➜ Notions et concepts Outils – galet aménagé – biface – propulseur – feu – racloir – arc. ➜ Cahier d’exercices « Les premiers outils et la maîtrise du feu » : voir pp. 8-9. DÉROULEMENT ◗ Activité 1 par le percuteur détache un éclat qui laisse une trace en creux sur le biface. Parfois, la base du biface n’est pas retouchée pour faciliter sa tenue en main. Exemples de questions à poser aux élèves : – Quelle est la forme du biface ? – Comment le taille-t-on ? – À quoi peut-il servir ? > Documents 2 et 3 Dans les époques les plus récentes, en particulier le Mésolithique, l’homme parvient à débiter de très fines lames de silex avec lesquelles il fabrique des pointes, des armes de jet… Les bois de renne par climat froid et de cerf par climat plus chaud donnent des harpons et des propulseurs. Des bâtons percés devaient servir à redresser les sagaies déformées par le jet. Le document 3 illustre la difficulté du travail des fouilles préhistoriques : c’est un travail lent et minutieux comme un puzzle. Il permet aussi de voir l’habileté des tailleurs de silex qui débitent de très fines lames pour dégager le cœur du silex. Ici, le silex s’est cassé et l’objet a été abandonné sur place avec les éclats. Ce silex a été trouvé sur le site de Pincevent, en Seine-et-Marne (on pourra y revenir dans la double page d’activités « Je suis… chasseur et artiste », pp. 24-25 du manuel). Exemples de questions à poser aux élèves : – Comment a-t-on pu reconstituer ce silex ? (Grâce aux débris laissés sur place : l’objet s’est cassé et il a été abandonné sans être utilisé.) – Que penses-tu du travail du spécialiste qui a reconstitué ce silex ? les premiers outils de pierre > Le galet aménagé Observer le dessin du galet aménagé, p. 25 du livre de l’élève (dessin B). Les premiers outils sont taillés par Homo habilis. On les rencontre sous la forme de galets aménagés appelés « choppers » et « chopping tools » par les préhistoriens. Le chopper est le plus élémentaire. Il est grossièrement taillé sur un côté grâce à un autre galet, le percuteur, qui, par une série de chocs portés selon un angle d’environ 45°, fait voler des éclats et dégage un bord tranchant irrégulier. Le chopping tool est taillé de façon plus habile, dégageant par éclats un axe coupé médian. Exemples de questions à poser aux élèves : – Que penses-tu de l’efficacité du galet aménagé ? – Imagine les raisons pour lesquelles les hommes et les femmes ont été conduits à fabriquer cet outil ? (Sans doute par hasard, en découvrant les qualités tranchantes d’un silex.) > Document 1 : un biface Avec le temps, Homo erectus apprend à tailler des outils de plus en plus perfectionnés : des bifaces ou des galets entièrement taillés sur les deux faces qui servent de couteau pour dépecer le gibier, des galets en forme de scie ou dont l’encoche permet d’affiner un épieu. Il utilisait comme roches le basalte, le quartz ou le calcaire. Les plus petits objets étaient faits de silex, de cornéennes… Le biface est le perfectionnement du galet aménagé. Il est façonné sur ses deux faces, ce qui aboutit à une forme triangulaire, et mesure de 5 à 30 cm. Chaque coup porté 18 ◗ Activité 2 Terra Amata est un campement de plein air installé sur une ancienne plage marine. Il est situé à Nice, au pied du mont Boron, et comprend plusieurs couches de vestiges. On y a retrouvé des restes de campement d’Homo erectus (des trous de poteaux, des pierres de calage des pieux, des traces de plusieurs feux) datés d’environ 380000 ans av. J.-C. Le feu conservé était situé au centre d’une cabane de branchages, enfoncé dans le sable et protégé par un muret de galets. Il devait tout à la fois servir à l’éclairage, à la cuisine, au chauffage et à effrayer les grands animaux. Ce site, découvert lors de travaux préparatoires à une construction immobilière, a été conservé dans le sous-sol de l’immeuble moderne construit à cet endroit. Exemples de questions à poser aux élèves : – Où se trouve Terra Amata ? – De quand datent ces vestiges ? Enfin, proposer aux élèves d’écrire un petit texte indiquant les étapes de la fabrication du foyer. les armes de jet > Documents 4 et 5 : utilisation d’un propulseur Ce propulseur en bois de renne est daté de 13000 av. J.-C. Il représente un faon qui a la tête retournée vers des oiseaux situés derrière lui. La flèche est placée dans le bec de l’oiseau et tenue du bout des doigts, puis lancée vers le gibier. Exemples de questions à poser aux élèves : – Décris le propulseur. – Comment s’en servait-on ? – Est-ce aussi un objet d’art ? Pourquoi ? > Document 6 : feu de Terra Amata Les groupes préhistoriques ont dû commencer par entretenir les braises des feux naturels (incendies de forêt, foudre…) avant de parvenir à le maîtriser. Les techniques pour produire du feu devaient être proches de celles encore observées chez les Amérindiens : frotter un morceau de bois affiné contre un bois plus tendre et souffler sur les braises obtenues en ajoutant des herbes sèches. ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE Les objets alors fabriqués témoignent d’une grande habileté et d’un sens artistique achevé. Les progrès techniques ont d’abord été très lents, puis ils se sont accélérés dans la dernière partie de la Préhistoire. PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Français : La Guerre du feu de J.-H. Rosny. • Sciences : examiner les différentes techniques possibles pour faire du feu. • Arts plastiques : dessins d’outils préhistoriques ; le film de Jean-Jacques Annaud : La Guerre du feu. ZOOM SUR… ◗ La femme des origines le petit gibier, le tout représentant environ les deux tiers de l’alimentation. Ces études ont conduit à repenser et à complexifier les mises en scène des formes de la vie sociale dans les temps anciens, les femmes pouvant collaborer avec les hommes pour l’entretien du groupe. L’activité de charognage (dépeçage, transport et consommation de carcasses) récemment mise en valeur par la recherche laisse aussi aux femmes toute leur place éventuelle. Il est aussi probable que les femmes ont fabriqué des outils sur éclats en silex, tissé les cordes et les fibres végétales dont sont parées les « Vénus » préhistoriques. Ces Vénus, dont on ignore la fonction réelle, ont pu être destinées à l’initiation sexuelle des adolescentes, symboliser des « grandes déesses » ou être encore de simples figures artistiques. Depuis une trentaine d’années, l’arrivée des femmes dans la recherche scientifique et la progression des travaux conjugués des paléo-anthropologues et des ethnologues ont modifié l’image de la femme des temps paléolithiques. Dans son ouvrage La Femme des origines, publié chez Herscher Sciences humaines, Claudine Cohen fait le point sur les différentes approches. L’observation des groupes de chasseurs-cueilleurs des Bushmen d’Afrique du Sud fait progresser la connaissance des structures familiales et de la division sexuelle du travail ainsi que la compréhension des modes de vie et de subsistance. Dans ces groupes, les femmes jouent un rôle essentiel dans la recherche de nourriture, cueillant des fruits et des plantes, ramassant des coquillages et chassant 19 La Préhistoire 7 Les premiers habitants de la France PAGES 20-21 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles Ce chapitre se donne pour objectif de replacer les périodes préhistoriques dans le cadre européen et surtout français afin de les rendre plus concrètes aux yeux de jeunes élèves – sans toutefois oublier que les cultures préhistoriques ne connaissaient pas de telles limites. ➜ Objectifs • Utiliser et analyser des documents propres à la méthode historique. • Distinguer sources et représentation. • Classer des faits sur une échelle chronologique. ➜ Notions et concepts Homo erectus – homme de Neandertal – homme de Cro-Magnon – art. ➜ Cahier d’exercices « Les premiers habitants de la France » : voir pp. 10-11. DÉROULEMENT On pense aujourd’hui que les hommes préhistoriques ont dû pénétrer en Europe vers 1,5 million d’années av. J.-C., si l’on en juge par les outils primitifs en pierre abandonnés sur les sites. Ces vestiges sont souvent accumulés dans des grottes sur plusieurs mètres d’épaisseur, ce qui permet d’étudier l’évolution des cultures et les datations. À ce jour, sur l’actuel territoire de la France, des traces de vie humaine remontent à environ 950000 av. J.-C. Il s’agit des vestiges de la grotte du Vallonet, proche de Roquebrune-Cap-Martin dans les Alpes-Maritimes. Mais il faut attendre 450000 av. J.-C. pour trouver les plus anciens restes humains dans la grotte de Tautavel. Les hommes et les femmes n’habitaient pas uniquement dans des grottes puisqu’ils se « nomadisaient » à la suite du gibier. Ainsi, Tautavel était plus une halte de chasse qu’un établissement prolongé. Mais c’est dans les grottes que les vestiges se sont le mieux conservés, les traces étant rapidement dispersées sur les sites de campements passagers. Parmi le gros gibier, on chassait en particulier le mammouth dont on pouvait tirer le maximum : de la fourrure pour les vêtements et le lit, des peaux pour la couverture des tentes, de la nourriture, des os pour les outils et la charpente des tentes, de la graisse… Le mammouth a disparu peu après la fin de la dernière glaciation, sans doute par effet conjugué de la disparition des plantes dont il se nourrissait et du fait de la chasse dont il était l’objet. tains ont permis de reconstituer le crâne et une partie du squelette d’un jeune adulte. Cette équipe a également retrouvé une mandibule féminine qui devait appartenir à une femme âgée de 45 à 50 ans, soit le maximum de la durée de vie à l’époque. Des restes d’enfants en bas âge ont montré, comme sur les autres sites préhistoriques, l’importance de la mortalité infantile. En tout, les fouilles de la grotte ont permis le recensement de 200 000 objets, puisés dans 15 m de sédiments. Il s’agit d’outils, de restes de flore et d’animaux (renne, bœuf musqué, renard polaire) : ce qui donne une indication sur le climat de l’époque. Peu de restes de poissons ont été retrouvés. La richesse de la grotte de Tautavel a fait de ce site un centre archéologique internationalement connu. La représentation humaine doit donner lieu à un récit évocateur, mais prudent : c’est une représentation, qui n’est pas la réalité mais l’idée qu’on s’en fait. La description des deux documents étant faite, on demandera aux élèves de comparer, en s’aidant d’une encyclopédie, l’homme de Tautavel avec les hommes actuels (crâne allongé, front fuyant, bourrelet des arcades sourcilières, pilosité). ◗ Activité 2 vie et techniques des hommes préhistoriques Les vestiges beaucoup plus récents indiquent un perfectionnement et une spécialisation de l’outillage fabriqué. > Document 3 : la nourriture de l’homme de Tautavel L’alimentation est connue grâce aux vestiges retrouvés dans les grottes. Le nécessaire équilibre alimentaire laisse supposer que les hommes consommaient des fruits, des végétaux et des racines comestibles dont nous n’avons pas de traces visibles du fait de leur fragilité. ◗ Activité 1 l’homme de Tautavel > Documents 1 et 2 Tautavel est un village situé près de Perpignan. L’équipe du préhistorien Henri de Lumley y a découvert, à partir de 1969, des restes humains nombreux (70 au total) dont cer- 20 armes étaient attachées aux manches avec des liens et des colles (glu). > Document 7 : un harpon Le harpon est une arme destinée à la pêche. Les barbelures, très efficaces, empêchent le poisson de s’échapper. Après avoir étudié les différents documents, proposer aux élèves de placer les vestiges présentés dans cette double page sur une frise chronologique en indiquant leur datation. Par groupes de deux ou trois, ils peuvent ensuite écrire un petit texte sur les activités et l’alimentation des hommes et des femmes de la Préhistoire. La classe comparera ensuite les récits des autres groupes afin de faire un texte de synthèse. > Document 4 : une scie dentelée La scie dentelée est obtenue par des coups précis formant des encoches et isolant de petites denticulations. Elle est utilisée pour travailler le bois. > Document 5 : un perçoir Le perçoir taillé en pointe sert à faire des trous dans les peaux ou le bois, comme l’ont prouvé les études faites au microscope électronique. > Document 6 : une pointe de sagaie en silex La sagaie est un outil de chasse qui nécessite de s’approcher de l’animal. On ne possède aucun manche en bois : ils ont tous disparu au fil du temps. De façon générale, les ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE L’homme préhistorique est arrivé en Europe avec un millénaire de retard sur l’Afrique et un millénaire et demi de retard en France. Pendant une même période, les cultures préhistoriques sont globalement les mêmes d’un bout à l’autre du continent. PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Sciences : le corps humain. • Français : romans pour la jeunesse concernant la période préhistorique. ZOOM SUR… ◗ L’homme de Neandertal : Aujourd’hui, on admet que l’homme de Neandertal est « biologiquement distinct de l’homme de Cro-Magnon mais anatomiquement proche de lui ». Au temps de sa plus grande expansion, il occupa des espaces considérables en Europe et au Moyen-Orient avant de disparaître en quelques milliers d’années et de laisser la place à l’homme moderne vers 30000 avant notre ère. Pourquoi ? On ne dispose toujours pas d’explication satisfaisante. un grand méconnu L’homme de Neandertal fut découvert en Allemagne, près de Düsseldorf, en 1856. De petite taille, environ 1,55 m, robuste et massif, il était desservi par une mâchoire proéminente, un bourrelet au-dessus des orbites et un crâne allongé vers le haut. Ce physique lui valut pendant très longtemps une réputation de brute peu évoluée. Aujourd’hui, des travaux en anthropologie réévaluent cette mauvaise image. Un ouvrage récent de deux Américains fait désormais autorité en la matière : Les Hommes de Neandertal, paru en traduction française aux éditions du Seuil. Ses auteurs, Erik Trinhaus et Pat Shipman, s’étendent sur les caractéristiques du groupe néandertalien et relatent les controverses qui ont opposé les savants depuis un siècle à propos de l’homme de Neandertal et de son appartenance à une espèce humaine ou à une autre. Il est certain en tout cas que les hommes de Neandertal et de Cro-Magnon ont cohabité à plusieurs reprises dans de nombreuses régions d’Europe. Entre 40000 et 30000 avant Jésus-Christ, on les rencontre tous les deux dans la péninsule Ibérique. Ils avaient les mêmes pratiques funéraires et développaient les mêmes industries lithiques. Cro-Magnon et Neandertal ont-ils pu se mêler ? Les chercheurs répondent le plus souvent « non », mais la question reste posée. 21 La Préhistoire 8 La naissance de l’art PAGES 22-23 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles L’apparition de l’art autour de la représentation de l’animal et de l’homme, et utilisant des formes géométriques à propos desquelles certains chercheurs pensent reconnaître des signes d’écriture, témoigne de l’élaboration d’un univers symbolique. ➜ Objectifs • • • • Identifier les vestiges de l’art préhistorique. Situer quelques grands centres préhistoriques dans le temps et dans l’espace. Utiliser et analyser des documents propres à la méthode historique. Réutiliser ses connaissances. ➜ Notions et concepts Art – peinture – gravure – représentation. ➜ Cahier d’exercices « La naissance de l’art » : voir pp. 12-13. DÉROULEMENT nombreuses figures féminines de cette période, la Vénus opulente de Willendorf expose principalement la partie centrale de son corps. Les traits du visage, les bras et les mains sont peu ou pas représentés. Après avoir demandé aux élèves de repérer l’Autriche et le site de Willendorf sur une carte, les interroger sur l’utilité de telles figurines. (Il s’agit d’hypothèses et toutes les interprétations sont possibles, y compris le simple désir de réaliser une belle forme féminine pour le plaisir.) L’art préhistorique apparaît de bonne heure si l’on considère, par exemple, que la forme régulière des bifaces, intentionnelle dès 500000 av. J.-C., indique une recherche de la beauté, comme la présence sur des sites préhistoriques d’objets sans utilité immédiate mais de forme ou de couleur agréable (galets, coquillages…). À l’heure actuelle, les recherches font remonter les premières réelles tentatives artistiques à 50000 av. J.-C. Les recherches conduisent à penser que les signes géométriques représentaient une ébauche d’écriture, un code conventionnel dont on peut suivre l’évolution. Parmi les nombreux exemples de grottes ornées, la grande grotte d’Arcy-sur-Cure (dans l’Yonne) atteste de plusieurs phases de fréquentation entre 28000 et 24000 av. J.-C. On remarque sur les murs la succession de raclages en faisceaux, de gravures profondes, de peintures rouges et noires. Le sol a laissé des traces donnant des renseignements sur l’éclairage et la préparation des couleurs. Vers 25000 av. J.-C. apparaissent les premières statuettes féminines : la Dame à la capuche de Brassempouy, la Vénus de Willendorf (doc. 1). C’est l’époque aussi des premières gravures pariétales. Cet art pariétal culmine avec les grands ensembles de peintures : Lascaux (en Dordogne), Niaux (en Ariège), Cosquer (près de Marseille), Chauvet (en Ariège), Altamira (en Espagne)… ◗ Activité 2 les peintures Les colorants minéraux cuits ou crus servent de peinture : l’ocre jaune, l’ocre rouge ou violacée (par cuisson), le charbon de bois (noir), l’oxyde de fer rouge ou brun, le kaolin (blanc). Les couleurs organiques, certainement employées, n’ont pas été conservées. Le dessin peut comporter un simple trait noir ou rouge, être entièrement coloré ou profiter de la forme du mur pour suggérer le relief et la couleur. Les doigts et la main servent à déposer les couleurs et à dessiner. On a trouvé dans les grottes des godets pour les couleurs et des traces d’échafaudage (à Lascaux). > Document 2 : mains négatives de la grotte Cosquer En 1991, en faisant de la plongée sous-marine, Henri Cosquer découvre l’entrée d’une grotte peinte à 37 m sous la surface de la mer, dans les calanques de Marseille. Les analyses scientifiques ont permis de fixer la fréquentation de la grotte à deux époques : vers 25000 et vers 1700016000 av. J.-C. La première période est surtout celle des mains négatives, la seconde celle des peintures d’animaux (chevaux, bisons, bouquetins, cervidés, et même, ce qui ◗ Activité 1 les statuettes féminines > Document 1 : statuette féminine de Willendorf Les sites du Paléolithique supérieur ont livré des images de femmes très variées et souvent très belles. L’une des plus anciennes est celle de Willendorf en Autriche. Comme de 22 peintures en humidifiant l’air. Une reproduction grandeur nature, qu’il est possible de visiter, a été réalisée à proximité. Le document représente des peintures de cerfs, de bisons et de chevaux. Les questions posées aux élèves porteront sur les techniques de peinture. (Le chapitre 9, pp. 24-25 du manuel, peut apporter des éléments de réponses.) Exemples de questions : – Comment peignait-on sur les parois ? – Avec quelles couleurs ? – Que penses-tu de la qualité de ces peintures ? est une innovation, des pingouins et deux gravures de phoques). > Document 3 : peintures d’animaux de la grotte de Lascaux La grotte de Lascaux a été découverte par hasard en 1940 par un groupe de jeunes garçons. Elle est longue de 250 m. Des antilopes, des bisons, des aurochs, des cerfs, des ours et des lions y sont représentés. On y trouve aussi des flèches et même un homme grossièrement dessiné. La grotte a été fermée au public en 1963 car la respiration du très grand nombre de visiteurs détériorait les ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE également à un plan d’ensemble) y occupent des places importantes. Recherche de l’art pour l’art, culte, magie, ou même résultat de transes et de substances hallucinogènes, tout est possible. Sur 20 000 ans, les motivations ont d’ailleurs pu changer plusieurs fois. Nous nous questionnons toujours sur les raisons qui ont amené les hommes préhistoriques à peindre leurs cavernes. Ils suivaient le plus souvent une présentation cohérente : l’emplacement et le groupement des animaux ne sont pas aléatoires, les dessins géométriques (qui répondent PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES historique et artistique, permettant d’aborder l’importance du support, la forme et la composition du dessin, ainsi que ses diverses fonctions ». • Sciences : les couleurs naturelles. • Arts plastiques : dessiner en groupes des animaux préhistoriques à partir de photos ou d’illustrations. Les documents d’application soulignent que la question de l’apparition de l’art est « l’exemple d’un sujet à double approche, ZOOM SUR… ◗ Les origines de l’art Cette grotte située sur une falaise à environ 200 kilomètres à l’est du Cap est fouillée depuis une dizaine d’années. Elle a fourni des os travaillés dont la plupart sont des outils ou des armes. Deux ou trois pièces, toutefois, sont d’une facture particulière ; raclées puis polies, elles semblent bien être des pièces de prestige, non utilisables. Beaucoup plus tard, le Néolithique a fourni de nombreux exemples d’armes de cette nature. Des gravures sur os et sur ocre, trouvées dans la grotte, accentuent cette idée de recours au symbolique, donc à une forme d’art. > Les interprétations Les interprétations de l’art préhistorique sont nombreuses. Depuis le XIXe siècle, on a évoqué la simple décoration, la magie de la chasse destinée à favoriser la capture des animaux et l’art sacré. Aujourd’hui, on parle aussi de chamanisme, voire de langage doté d’une grammaire et d’une syntaxe. Toutes ces théories ont été mises en doute et nous manquons d’explications globales satisfaisantes. > Les nouvelles découvertes L’art est, comme les autres branches de la discipline préhistorique, le siège de théories mouvantes. Si les peintures de Lascaux ont dû être réexaminées à la lueur des découvertes des grottes Cosquer et Chauvet, de nouvelles découvertes donnent aujourd’hui une importance accrue à l’art préhistorique africain. Jusqu’ici, c’est en Europe que l’on rencontrait les manifestations les plus pertinentes des capacités techniques et artistiques de l’homme moderne ou Homo sapiens sapiens. L’art rupestre rendait hommage à son sens artistique et symbolique, ses outils en os étaient plus diversifiés que les outils en pierre. Désormais, il faut tenir compte des découvertes de la grotte de Blombos (Afrique du Sud) qui font reculer les premiers témoignages artistiques à environ 77 000 ans avant notre ère et donnent l’antériorité à l’Afrique. 23 La Préhistoire 9 Je suis… chasseur et artiste PAGES 24-25 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles Ce chapitre se réfère aux modes de vie des hommes préhistoriques. Le campement de chasseurs n’est pas la seule forme d’habitat utilisé par les chasseurs-cueilleurs européens du Paléolithique supérieur. Les abris sous roche et les grottes sont fréquentés, surtout en période hivernale. ➜ Objectifs • Décrire et caractériser le mode de vie des chasseurs-cueilleurs. • Décrire et caractériser l’art préhistorique. • Exercer son esprit critique en historien. ➜ Notions et concepts Nomadisme – feu – peintures pariétales – art. DÉROULEMENT Les hommes et les femmes formaient de petits groupes humains d’une vingtaine ou une trentaine de personnes, très solidaires, vivant sans grands contacts avec les autres groupes. La survie de ces groupes dépendait de leur chasse. Les hommes – si l’on compare avec les sociétés primitives encore existantes, comme les Amérindiens – devaient se charger de la chasse qui nécessitait une certaine force et un outillage précis. On peut aussi penser que les femmes et les enfants se chargeaient du petit gibier et de la récolte des racines comestibles, déterrées à l’aide d’un bâton à fouir. Les fouilles de Pincevent en Seine-et-Marne, qui ont inspiré le dessin du campement, ont montré que la surface des tentes était d’environ 7 m2. L’évidement des trous de poteaux, repérables à leur couleur plus foncée dans le sol, a permis de restituer la forme et l’inclinaison des pieux qui formaient l’armature des tentes. On a pu également déterminer la forme de la tente, délimitée par les restes jetés par les occupants et les pierres de calage, les zones de couchage, l’entrée… Les différentes activités proposées sont à considérer comme une mise en relation directe et ludique avec des problèmes pratiques exerçant l’esprit critique. – Avec quoi est-elle construite ? Comment est-elle soutenue ? – À quoi servent les pierres ? – Peut-on dire avec exactitude ce que les hommes d’un côté et les femmes de l’autre faisaient exactement à l’époque ? Pourquoi ? ◗ Activité 2 les peintures > Documents 2 à 5 Deux photos proviennent de la grotte Cosquer (doc. 2 et 3). Les peintures proposées à la réflexion des enfants ont été exécutées entre 27000 et 15000 av. J.-C. Éventuellement, on renverra les enfants à la leçon sur « La naissance de l’art » (pp. 22-23 du manuel). Exemples de questions à poser aux élèves : – Que représentent ces peintures ? – Sur quels supports sont-elles peintes ? – Quelles sont les techniques employées ? (Trait figurant l’animal, peinture du corps, harmonie des couleurs…) – À ton avis, ces peintures montrent-elles une recherche artistique ? Pourquoi ? ◗ Activité 3 ◗ Activité 1 reconnaître les objets d’une époque le campement des chasseurs-cueilleurs > Illustrations A à F Ici aussi, c’est l’aspect ludique qui est mis en avant. L’enfant doit reconnaître que certains objets sont trop anciens pour être encore utilisés (galet aménagé) ; d’autres appartiennent à des époques postérieures (torque gaulois, sandales romaines). > Document 1 : reconstitution d’une tente préhistorique Exemples de questions à poser aux élèves : – Quelle est la forme de la tente ? ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE La fin de la période préhistorique témoigne chez les hommes préhistoriques d’une culture élaborée. Tentes de peaux, outillage, foyer, vêtements : les conditions de vie des premiers hommes ont été dépassées. 24 blement le témoignage de croyances religieuses, de recours à des rituels magiques, peut-être même à des plantes hallucinogènes. Les peintures sont le témoignage d’un goût artistique assuré et d’un désir de rendre compte de la beauté de son environnement. Mais ces peintures sont aussi vraisembla- PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Arts plastiques : composer un ensemble de peintures avec la classe. • Français : composer un texte sur un ou plusieurs animaux représentés (par exemple, l’ours du document 2 dont la représentation plaît aux enfants). ZOOM SUR… ◗ Les nourritures préhistoriques > Le dernier repas d’Ötzi > Nourriture et évolution On a donné le nom d’Ötzi au corps d’un homme, découvert par hasard en 1991 par des randonneurs, dans un glacier (3 200 m) des Dolomites, en Italie. Ce corps était momifié dans les glaces depuis environ 5 300 ans. Il devait mesurer 1,60 m et peser dans les 40 kg, ses vêtements étaient de peau, son équipement comprenait un arc, un carquois et une hache de cuivre. Ötzi, dont l’âge se situe dans la quarantaine, est vraisemblablement mort des suites d’une rixe, comme le montrent ses blessures à la main, son poignet cassé et la blessure de pointe de flèche dans son dos. Ötzi avait l’estomac vide et son dernier repas remontait donc à au moins trois heures. Le corps d’Ötzi fut décongelé une première fois en septembre 2000, et l’étude de ses intestins a révélé la composition de ses derniers repas : du bouquetin (avantdernier repas), du cerf (dernier repas), des céréales et des végétaux divers. Ainsi Ötzi était bien carnivore comme le laissaient présager les restes de bouquetin trouvés à peu de distance de son corps. Des traces de divers pollens ont été retrouvées dans les intestins d’Ötzi, notamment des pollens de pin, indiquant qu’il avait vécu dans des zones boisées situées en contrebas de la montagne, à une soixantaine de kilomètres de là. L’homme de Neandertal se nourrissait entre autres de bovins et de tortues et l’homme de Cro-Magnon de poissons et de lapins. Or, les grands herbivores étaient sujets à de nombreuses fluctuations d’une année sur l’autre pour cause de migrations, de surmortalité ou de déficit de naissances consécutifs aux difficultés climatiques. Ces fluctuations affectaient grandement les Néandertaliens comme le montrent les études de leurs fossiles qui font état de nombreuses pathologies et de surmortalité fréquente. Au contraire, lapins et poissons (ces derniers entrés dans l’alimentation humaine à partir de 15 000 ans avant notre ère) formaient des ressources alimentaires stables d’une année sur l’autre. Par ailleurs, les poissons, riches en acides gras, auraient favorisé le développement cérébral de Cro-Magnon, ce qui lui donnait un avantage certain dans la lutte pour la survie. La disparition de l’homme de Neandertal, après environ 10 000 ans de cohabitation avec l’homme de Cro-Magnon, s’expliquerait ainsi partiellement par un régime alimentaire déficient chez les premiers, associé à une plus grande intelligence, et consécutive à l’alimentation, chez les seconds. 25 La Préhistoire 10 Les débuts de l’agriculture PAGES 26-27 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles Ce chapitre se réfère aux débuts de l’agriculture au Proche-Orient, berceau des transformations agricoles, et en Europe méditerranéenne. L’agriculture, qui intervient au Proche-Orient après la sédentarisation, est un des éléments essentiels de la néolithisation qui commence. ➜ Objectifs • Identifier les nouvelles activités de l’époque néolithique. • Situer la diffusion de ces activités dans le temps et dans l’espace. • Réinvestir des connaissances acquises. ➜ Notions et concepts Néolithisation – néolithique – nomadisme – sédentarisation – villages – diffusion de la culture néolithique. ➜ Cahier d’exercices « Les débuts de l’agriculture » : voir p. 14. DÉROULEMENT – Où est née l’agriculture ? – Comment se diffuse-t-elle ? – L’Ouest de l’Europe a-t-il pratiqué l’agriculture avant ou après le Proche-Orient ? On appelle « néolithisation » le passage progressif de la société paléolithique la plus récente, composée de chasseurs-cueilleurs nomades, à la société dont nous sommes issus, comprenant des sédentaires agriculteurs et éleveurs. Le terme de néolithique a été élaboré au XIXe siècle pour caractériser l’industrie de la pierre polie, la dernière avant l’âge des métaux. L’amélioration climatique de la fin du Paléolithique augmente les capacités de cueillette et de chasse. L’invention de l’arc diminue le rôle de la collectivité au profit de l’individu. Les territoires de chasse nécessaires se réduisent et les groupes humains se limitent à une dizaine de personnes composant la « famille nucléaire ». Le passage à l’agriculture a nécessité l’acquisition de nouvelles compétences : sélection des graines, travaux des champs, irrigation, stockage. L’élevage a sans doute d’abord été nomade, avant que l’homme apprenne à agir sur la reproduction du troupeau. Les innovations ont eu des conséquences sociales importantes : la société se hiérarchise du fait de l’accumulation des nouvelles richesses, autrefois inexistantes, comme les réserves alimentaires, les terres et les vergers devenus propriétés individuelles. ◗ Activité 2 l’archéologue au travail > Document 2 : photographie de l’un des plus anciens villages agricoles Faire relire la double page « Je suis… archéologue » (pp. 12-13 du manuel), puis demander aux élèves d’essayer de repérer ce que font les archéologues : – À quel moment de la fouille est-on ? ◗ Activité 3 l’élevage > Document 3 : la traite des vaches en Égypte pharaonique Demander aux élèves d’écrire un petit texte sur les activités représentées dans le bas du document. Exemples de questions à poser aux élèves : – Que fait l’homme agenouillé en bas à droite ? et celui en bas à gauche ? – Que se passe-t-il entre les deux animaux au centre du document ? ◗ Activité 1 naissance et diffusion de l’agriculture ◗ Activité 4 > Document 1 : carte de la diffusion de l’agriculture exercice de synthèse L’agriculture se diffuse lentement de l’est vers l’ouest et vers le sud. Les questions porteront sur les lieux où naît l’agriculture et sur la manière dont celle-ci se répand : > Document 4 : l’agriculture et l’élevage à Jerf el Ahmar À l’aide du document 4 et du tableau ci-dessous, demander aux élèves de placer sur une frise chronologique : 26 – les dates de domestication des plantes et des animaux ; – les pays concernés par ces transformations. La domestication des plantes et des animaux autour du globe Zone géographique Plantes et animaux domestiqués Époque Blé, orge, pois, lentille, lin, bœuf, porc, Croissant fertile À partir de 8500-8000 av. J.-C. chèvre, âne, mouton Chine Millet, chou, porc (sans doute) À partir de 6500 av. J.-C. Maïs, piment, avocat, courge, haricot, Mexique coton, dindon Andes Pomme de terre, lama, cochon d’Inde À partir de 4000 av. J.-C. ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE La naissance de l’agriculture est un élément essentiel de la néolithisation. L’agriculture, qui est née au Proche-Orient, n’apparaît pas partout à la même époque. PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Sciences : l’alimentation des hommes. • Français : étude de textes anciens du Proche-Orient sur l’agriculture. ZOOM SUR… ◗ La néolithisation en France > Un élevage précoce > La naissance de l’agriculture Les fouilles ont montré des traces de culture de céréales, d’élevage et de fabrication de poteries. Ici, semble-t-il, l’élevage a précédé l’agriculture. Les hommes ont parqué des moutons sauvages qui supportaient la proximité de l’homme et ont inventé l’élevage. Des restes d’ovinés (moutons ou chèvres) se retrouvent dans les restes de cuisine de l’abri de la Font-aux-Pigeons. Les premières traces d’agriculture en France se rencontrent dans le Midi. Là, les hommes préhistoriques ont occupé les grottes de la région de l’étang de Berre, il y a environ 10 000 ans. Vers 5000 av. J.-C., des hommes, installés dans l’abri de la Fontaux-Pigeons à Châteauneuf-les-Martigues dans les Bouchesdu-Rhône, sont les premiers agriculteurs sédentaires. 27 11 et 12 La Préhistoire Sédentarisation et vie économique PAGES 28-31 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles La sédentarisation commence au Proche-Orient. À partir de 9000-8000 av. J.-C., des groupes humains se fixent peu à peu dans tout le Proche-Orient, la chasse et la cueillette reculant progressivement devant l’agriculture et l’élevage. La sédentarisation est, après l’invention de la pierre polie, le plus ancien élément de la néolithisation. Ce mouvement atteint l’Europe à partir du IVe millénaire av. J.-C. ➜ Objectifs • Identifier et caractériser les changements liés à l’habitat. • Caractériser les transformations de l’outillage et les débuts de l’artisanat. • Situer ces diverses transformations dans le temps. ➜ Notions et concepts Agriculture – élevage – néolithique – sédentarisation – village. ➜ Cahier d’exercices « Sédentarisation et artisanat » : voir p. 15. « Le travail du métal » : voir p. 16. DÉROULEMENT Les maisons, de forme rectangulaire, avec des pièces séparées et des cours, étaient construites en brique crue et recouvertes d’enduit. Les femmes parturientes et les taureaux représentés sur les peintures et par des figurines diverses témoignent d’un culte de la fécondité. Le culte des ancêtres est décelé par la présence dans la maison de restes de corps humains enterrés après décharnement. Les habitants continuent de pratiquer la chasse (cerf, onagre, sanglier) parallèlement à la production ou au ramassage de blé, d’orge, de lentilles, de vesces, de pommes, de pistaches, de baies, d’amandes, de glands. Le village est un lieu important de production et d’échanges locaux et lointains : bois, obsidienne, silex, cuivre, coquillages, céramique, bijoux de perles et de cuivre… > Document 2 (p. 28) : reconstitution d’une maison sur pilotis Bien plus tard, au IVe millénaire av. J.-C., en Europe occidentale et sous un autre climat, les forêts sont abondantes et fournissent en grande partie le matériau de construction des premières maisons. Exemples de questions à poser aux élèves : – Compare les maisons du document 1 et celle du document 2. Sont-elles faites de la même façon ? Quelles sont les différences ? – Comment les habitants se protégeaient-ils de l’extérieur ? Les découvertes récentes font remonter les plus anciens restes de villages à Mallaha en Israël, sur un site natoufien. Les Natoufiens (10500-8200 av. J.-C. environ), qui s’étendaient de la Syrie au territoire d’Israël actuels, combinaient la recherche mobile de nourriture avec des activités de type sédentaire (production de farine, stockage de céréales sauvages, domestication du chien, petits hameaux). Il semble que la fabrication et le stockage des céréales aient joué un grand rôle dans la sédentarisation. La sédentarisation est associée à de nouveaux comportements sociaux. L’architecture se structure et se diversifie : les maisons passent du plan circulaire au plan rectangulaire avec des pièces spécifiques, les villages peuvent regrouper des dizaines de maisons. Parallèlement, les idées religieuses se développent, associées à des préoccupations agraires : fertilité, cycle de la végétation, culte des morts. Tout un ensemble de nouvelles techniques accompagnent la néolithisation. Parmi ces techniques, la pierre polie et la cuisson de l’argile ont joué un rôle capital, ainsi que la métallurgie, née au Proche-Orient vers 8000 av. J.-C. Elle se répand lentement car sa fabrication est restée longtemps secrète : elle représentait un très grand avantage économique et guerrier que les populations ne voulaient pas laisser échapper. ◗ Activité 1 la sédentarisation ◗ Activité 2 > Document 1 (p. 28) : le village de Çatal Hüyük l’artisanat Les tout-premiers villages comme Mallaha n’étaient pas permanents. Çatal Hüyük est un des plus anciens villages permanents. C’est une grosse agglomération dont la grande prospérité s’étend d’environ 6500 à 5700 av. J.-C. > Document 3 (p. 29) : un polissoir pour la pierre Pour fonctionner, le polissoir nécessite de faire couler de l’eau pour faciliter les frottements. La pierre polie témoigne 28 les formes et la décoration sont diverses et caractérisent les différentes cultures. > Documents 1 à 6 (pp. 30-31) Le travail des métaux permet aux hommes de fabriquer des outils et des armes qui les aident à mieux dominer leur environnement et à s’imposer vis-à-vis de leurs voisins. Après avoir étudié ces différents objets, on peut proposer aux élèves d’écrire un petit texte, seul ou par groupes de deux, en utilisant les documents 3, 4 et 5 de la page 29 et les documents des pages 30 et 31, présentant l’artisanat néolithique : la pierre polie, la poterie, le travail du métal. d’une plus grande maîtrise des artisans préhistoriques. Elle permet une plus grande précision et un meilleur tranchant. > Documents 4 à 6 (p. 29) Exemples d’objets en rapport avec l’artisanat du tissage. > Document 7 (p. 29) : coupelle avec cuillère et vase en terre cuite La poterie est une invention qui permet la conservation (graines, liquides, farine) et la cuisson des aliments. Elle s’impose au Proche-Orient vers 6000 av. J.-C., soit bien après la sédentarisation. Elle joue un grand rôle culturel : ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE L’époque néolithique a connu de très grands progrès techniques. La pierre polie fournit des objets mieux adaptés aux besoins des hommes et des femmes ; la poterie facilite la vie quotidienne ; le travail du métal fournit des objets plus solides, diversifiés et réparables. PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Sciences : le travail du métal (mines, fonte, fabrication). ZOOM SUR… ◗ Mallaha habitations semi-circulaires ou circulaires dont la paroi était couverte d’un revêtement de pierre ou d’un enduit. > Les trois étapes de la néolithisation On distingue aujourd’hui trois étapes principales : – La première étape est marquée par une tendance à la sédentarité, notamment dans le Carmel et la Galilée entre 10500 et 8200 av. J.-C. La sédentarité a été acquise avant la production de nourriture et elle en a favorisé l’émergence. – La deuxième étape prend place entre 8500 et 8200 av. J.-C. C’est le moment où les céréales (blé, orge) et certains légumes (pois, lentilles) ont dû être domestiqués dans le bassin de Damas et la vallée du Jourdain. – La domestication, c’est-à-dire la prise en charge des animaux de boucherie, chèvres et moutons, serait un peu plus tardive. > La néolithisation La néolithisation (ou passage des sociétés de chasseurscueilleurs à la production de nourriture) a commencé il y a plus de 10 000 ans av. J.-C. D’après les recherches actuelles, ce phénomène est observé pour la première fois au Levant où il se développe sur plusieurs millénaires. Depuis les découvertes des chercheurs français dans la haute vallée du Jourdain à Mallaha (Israël), les Natoufiens (environ 10500 à 8200 av. J.-C.) sont considérés comme les premiers sédentaires de la région. L’occupation a eu lieu avant le réchauffement postglaciaire. Le site était proche d’un lac et d’un ruisseau, sans doute colonisé de plantes aquatiques et de roseaux, d’herbacées, de chênes et d’amandiers. Les premiers occupants ont creusé des 29 La Préhistoire 13 Les mégalithes PAGES 32-33 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles Ce chapitre se propose de mettre en relief une des manifestations les plus récentes de l’art préhistorique : les mégalithes, qui se présentent sous la forme de menhirs ou de pierres dressées, de dolmens ou de tables de pierre, d’allées couvertes, d’alignements, de cercles de pierre. ➜ Objectifs • Connaître et caractériser les mégalithes. • Connaître leur diffusion en Europe. • Poser des hypothèses à partir d’un document. ➜ Notions et concepts Mégalithe – menhir – dolmen – statue-menhir. ➜ Cahier d’exercices « Les mégalithes » : voir p. 17. DÉROULEMENT ◗ Activité 1 quement peu avancées ont pu transporter sur des kilomètres des blocs de pierre pesant des tonnes. Les éléments des mégalithes devaient être détachés de la masse rocheuse par des coins de bois glissés dans les failles du granite. Il fallait environ 200 personnes pour les transporter. Les hommes attachaient des cordages sur les blocs, puis ils tiraient les cordages sur un chemin de roulement fait de rondins de bois. Ils faisaient ensuite basculer la pierre dans un trou creusé à cet effet, une sorte de palissade en bois l’empêchant de retomber de l’autre côté. Le menhir le plus grand mesure plus de 20 m de long. Il est cassé en plusieurs morceaux. Il se trouve à Locmariaquer, en Bretagne. Un morceau de ce menhir forme la table du dolmen de Gavrinis. Exemple d’activité à proposer aux élèves : – En t’aidant du texte et des documents 1, 3 et 4, écris un petit texte expliquant les difficultés du transport des blocs de pierre formant les mégalithes et les moyens employés pour les résoudre. Explique la mise en place des mégalithes. > Document 3 : la statue-menhir de Saint-Sernin Certains menhirs sont sculptés de lignes, de ronds, de volutes ou de figures humaines. Le département du Tarn comprend une dizaine de statues-menhirs dont un grand nombre sont regroupées au musée Fenaille de Rodez. Exemple de question à poser aux élèves : – Retrouve sur cette statue les éléments suivants : • les yeux, le nez, les tatouages du visage, les seins, les bras, les jambes et les orteils ; • le collier, l’objet en forme d’y (sans doute un collier à breloque), la ceinture, les plis du vêtement. la diffusion de la culture des mégalithes > Document 2 : carte des mégalithes en Europe de l’Ouest On remarque la grande extension de la culture mégalithique qui contraste avec l’idée reçue des mégalithes dressés uniquement en Bretagne et en Écosse (Stonehenge). En effet, la culture des mégalithes s’étend non seulement sur la façade atlantique de l’Europe, mais aussi en Méditerranée, dans l’intérieur de la France et au nord de l’Allemagne actuelle. Leur construction s’étend du Ve au IIIe millénaire av. J.-C. Exemples de questions à poser aux élèves : – Les mégalithes sont-ils concentrés dans une petite partie de l’Europe de l’Ouest ou sont-ils largement répandus ? – Cherche sur une encyclopédie les noms des pays ou des régions actuels qui en comptent le plus ou qui n’en ont pas du tout. ◗ Activité 2 la construction d’un mégalithe > Document 1 : dolmen de Fontanaccia Ce mégalithe est le plus célèbre de Corse, qui en compte par ailleurs un certain nombre. C’est un monument imposant qui pèse des milliers de kilos. > Document 4 : la construction d’un menhir Les expériences menées par des spécialistes de l’histoire expérimentale ont permis de comprendre comment des hommes appartenant à des sociétés préhistoriques techni- 30 ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE Les historiens en sont encore à bâtir des hypothèses générales pour expliquer l’érection des mégalithes. Rite funé- raire, culte du Soleil, conjuration de la montée des eaux marines… de nombreuses idées sont avancées. PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Sciences : le transport des charges lourdes. ZOOM SUR… ◗ Les principaux types de mégalithes Depuis le XIXe siècle, le terme mégalithe renvoie aux grandes réalisations en pierre de la période néolithique. Le terme peut désigner un simple bloc ou une construction plus complexe. Les mégalithes sont isolés ou regroupés. Des études récentes permettent d’entrevoir les techniques de débitage et de manutention. On a ainsi constaté que les blocs erratiques, détachés et sculptés par l’érosion étaient préférés aux autres blocs. L’orientation des grands ensembles répondait, semble-t-il, principalement au souci de rester proche des carrières. L’alignement L’allée couverte Sépulture collective formée d’une longue chambre funéraire avec des dalles et des piliers de pierre. L’accès est placé à l’une des extrémités ou sur les côtés. Monticule de terre ou de pierres. Le cromlech ou enceinte Ensemble de blocs organisés selon un plan sub-circulaire. Sépulture collective composée d’un couloir et d’une chambre funéraire et constituée de dalles plantées ou de murets en maçonnerie de pierre sèche. L’hémicycle Ensemble de menhirs en arc de cercle fréquemment associés à un alignement. Le menhir Monolithe ou pierre débitée dressés par les hommes à la période néolithique. Le quadrilatère Ensemble de menhirs formant un carré, un rectangle, un trapèze… La statue-menhir On la rencontre surtout en Provence, (statue en Languedoc, dans le Rouergue ou anthropomorphe) en Corse. C’est une pierre de taille de forme humaine, souvent ornée de parures ou d’armes (épée, poignard). Certains détails permettent d’attribuer un sexe aux statues. Groupe de menhirs en ligne ou désordonnés. Le cairn Le dolmen Le tertre tumulaire 31 Monument allongé de hauteur variable et constitué de terre et de pierre. Il contient des sépultures individuelles ou collectives. La Préhistoire 14 Je suis… un agriculteur néolithique PAGES 34-35 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles Cette double page illustre concrètement les transformations de la vie des hommes et des femmes consécutives à la néolithisation. Les maisons sont inspirées de celles de Charavines ainsi que les métiers à tisser. ➜ Objectifs • Réinvestir les connaissances acquises. • Mettre en relation diverses leçons et divers documents. • Poser des hypothèses à partir d’un document. ➜ Notions et concepts Néolithisation – sédentarisation – agriculture – élevage – pierre polie – poterie – tissage. DÉROULEMENT ◗ Activité 1 Le Néolithique a donné de nombreux témoignages de travail du tissage : pelotes de fil, fusaïoles, poids de métier en argile, peignes à tisser, tissus brodés et non brodés. Ces éléments ont été conservés en milieu humide, par exemple à Charavines. agriculture et élevage L’illustration de la page 34 du manuel rassemble les principales productions agricoles et animales telles que les fouilles les restituent. Les champs fournissent les céréales. Les troupeaux et les enclos indiquent que la révolution agricole produit ses effets. Exemple d’activité à proposer aux élèves : – Identifie et classe les différentes productions en trois catégories : les produits cultivés, les animaux de bassecour et les autres animaux. Exemples d’activités à proposer aux élèves : – À l’aide des documents des pages 34 et 35 du manuel, retrouve, seul(e) ou avec un(e) camarade, quelques transformations qui caractérisent la période néolithique : • Les hommes et les femmes n’utilisent plus la pierre taillée mais la pierre . . . . . . . . . . . ◗ Activité 2 • Les hommes et les femmes ne sont plus nomades. Ils sont s. . . . . . . . t. . . . r. . . . . l’artisanat • Pour conserver les aliments et les faire cuire, on a inventé la p. . . . . r. . . . . . Sur le livre de l’élève, les habitants sont vêtus de lin. Les vêtements cousus se développent avec les hommes de Cro-Magnon. On trouve des aiguilles à chas à partir d’environ 18000 av. J.-C. Ces aiguilles, fines, devaient utiliser des fils faits de fibres végétales ou animales eux-mêmes assez fins, ce qui suppose une certaine habileté et une finesse dans les travaux. • Pour s’habiller, on utilise le l. . . . . ; les tissus sont faits sur des m. . . t. . . . . . s à tisser. – Sers-toi des dessins des pages 34 et 35 du manuel pour raconter la journée d’un homme ou d’une femme de l’époque néolithique. ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE Durant la néolithisation, la chasse, la pêche et la cueillette sont devenues des activités de complément, l’essentiel des ressources provenant d’activités nouvelles comme l’agri- culture et l’élevage. Les activités artisanales et l’habitat facilitent la vie quotidienne ou permettent une meilleure maîtrise des activités. PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Sciences : la culture des céréales. 32 L’Antiquité 15 L’aventure de l’écriture PAGES 36-37 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles L’Antiquité, première période de l’histoire, commence lorsqu’il existe des documents écrits sur une société, à des moments différents selon les lieux. C’est au Moyen-Orient et dans l’est du bassin méditerranéen, dans le Croissant fertile qu’apparaissent de grandes civilisations qui connaissent l’écriture les premières. ➜ Objectifs • Connaître et caractériser les étapes de l’invention de l’écriture. • Prendre conscience de l’importance de l’invention de l’écriture pour les individus et pour l’histoire. • Lire et utiliser une carte. ➜ Notions et concepts Écriture – pictogrammes – signes cunéiformes – hiéroglyphes – alphabet. ➜ Cahier d’exercices « L’aventure de l’écriture » : voir pp. 18-19. DÉROULEMENT Les premiers signes d’écriture apparaissent vers 3200 av. J.-C. en Mésopotamie. Ce sont des pictogrammes ou des dessins représentant une idée ou un objet. Cette écriture comprend beaucoup de signes : seuls les scribes peuvent la dominer après des années d’études. Ils appartiennent à des classes proches du pouvoir. Les premiers signes cunéiformes apparaissent vers 3000 av. J.-C. Pour écrire plus vite, les scribes ont peu à peu remplacé les pictogrammes par des signes en forme de clous, tracés dans l’argile fraîche avec un roseau appelé « calame », affûté à son extrémité. Les signes sont moins nombreux (autour de 600) ; ils représentent des sons ou des idées. Les hiéroglyphes mis au point en Égypte, à peu près à la même époque, sont une écriture sacrée, donc intouchable. Ils sont aussi bien gravés sur les monuments qu’écrits à l’encre sur les feuilles de papyrus. Ils représentent des sons, des mots et des idées. Le premier alphabet, formé de consonnes, apparaît entre 1800 et 1500 av. J.-C. au sud de la Palestine et au Sinaï, dans un milieu sémitique influencé par l’Égypte. Vers 1200-1100 av. J.-C., les Phéniciens mettent au point un alphabet de 22 lettres, chaque lettre représentant un des sons de la langue. L’alphabet se répand dans les différentes civilisations de la région, puis il passe ensuite aux Grecs et enfin aux Romains. L’invention de l’écriture marque les débuts de l’histoire. > Document 3 : hiéroglyphes égyptiens C’est Champollion qui a déchiffré le premier les hiéroglyphes en 1822 à l’aide de la pierre de Rosette (nom français du village de Rachid) trouvée près d’Alexandrie au moment de l’expédition d’Égypte de Bonaparte. Cette pierre est déposée au British Museum car elle fut confisquée par les Anglais avec les autres découvertes des savants français lorsque ceux-ci quittèrent le pays. La pierre de Rosette comporte un texte écrit en trois écritures : grecque, démotique (écriture courante égyptienne) et hiéroglyphique. Champollion savait que les hiéroglyphes pouvaient signifier des sons ou des mots, le sens étant précisé par des signes spéciaux. Il parvint ainsi à déchiffrer le cartouche du pharaon Ptolémée V Épiphane : c’était le début du déchiffrement des hiéroglyphes. Exemple d’activité à proposer aux élèves : – Seul(e) ou avec un(e) camarade, invente des signes qui te permettent d’écrire un mot (par exemple, ton prénom ou un objet quelconque), puis une petite phrase. ◗ Activité 2 l’alphabet > Document 1 : tablette d’argile Exemple d’activité à proposer aux élèves : – Invente des signes représentant les chiffres de 1 à 10, puis écris les nombres suivants : 3, 5, 7, 2 + 3, 4 + 5, etc. > Document 4 : le premier alphabet L’invention de l’alphabet a rendu l’apprentissage de l’écriture et de la lecture très simple. Exemple de question à poser aux élèves : – Avec quelques camarades, cherche les raisons qui font de l’écriture une grande invention (elle a facilité les comptes, la vie quotidienne, la diplomatie, la vie littéraire…). ◗ Activité 1 les premières écritures > Document 1 : tablette d’argile Les premières tablettes d’argile sont formées de dessins représentant des objets qui, associés à plusieurs, forment une idée. 33 – Invente ton propre alphabet, puis écris une phrase à ton voisin. > Document 5 : les alphabets phénicien, grec et latin Exemple d’activité à proposer aux élèves : ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE ment permis de conserver des traces dont se servent encore aujourd’hui les historiens et les historiennes. L’invention de l’écriture n’a pas seulement facilité la vie quotidienne, la diplomatie ou le commerce. Elle a égale- PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Arts plastiques : faire de la calligraphie. • Français : comparer les différentes écritures encore en circulation autour du globe (au Japon, en Chine, en Russie, dans les pays arabes…). ZOOM SUR… ◗ Le signe avant la lettre billes d’argile ayant environ la grosseur d’une balle de tennis. Ces billes contenaient des « calculi » (bâtonnets, cônes, billes…) représentant des chiffres correspondant au montant des échanges commerciaux. Les billes étaient scellées par le déroulement d’un sceau-cylindre. Rapidement, on a fait figurer les chiffres contenus dans la bille à la surface de celle-ci, le bâtonnet devenant trait vertical, la bille petit cercle... L’intérieur devint alors inutile. Peu à peu, les billes d’argile furent remplacées par des tablettes numérales un peu lourdes, qui préfiguraient les tablettes d’argile que nous connaissons. Les fouilles archéologiques révèlent parfois les étapes d’un phénomène historique ou préhistorique de taille. Ainsi, les Dossiers de l’archéologie (n° 287, octobre 2003) concernent les belles découvertes archéologiques de Jiroft (Iran) et des régions avoisinantes. Un article sur les fouilles de Suse permet de suivre les premières évolutions des méthodes de calcul (3100-2600 av. J.-C.) en remontant les niveaux archéologiques. Vers 3100 av. J.-C., les habitants de Suse ont cherché à rendre compte de leurs transactions commerciales en utilisant des 34 L’Antiquité 16 Les premiers États PAGES 38-39 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles Ce chapitre a pour objectif de présenter rapidement les premières formes d’États organisés autour de la Méditerranée. ➜ Objectifs • Identifier et caractériser les premières formes d’États. • Comparer des systèmes politiques. ➜ Notions et concepts Cité-État – Mésopotamie – Égypte pharaonique – démocratie. ➜ Cahier d’exercices « Les premiers États » : pp. 20-21. DÉROULEMENT Les premiers États de Mésopotamie sont d’abord de simples cités entourées de terres agricoles et disposant d’éléments essentiels du pouvoir : un roi, une administration et une armée. La cité-État est un lieu de pouvoir, d’accumulation de richesses et d’inégalités sociales, comme le montre l’urbanisme (quartiers populaires et résidentiels, palais). L’Égypte pharaonique dispose d’un territoire plus vaste. Le pouvoir est entre les mains du pharaon qui est lui aussi aidé par une administration et une armée très puissantes. Les temples accumulent les richesses et disposent d’un grand pouvoir. Athènes, cité grecque, invente de son côté la démocratie, ce qui veut dire que le peuple des citoyens peut participer à la vie politique. La démocratie athénienne du Ve siècle av. J.-C. a certaines caractéristiques : – c’est une démocratie du petit nombre : en sont exclus les femmes et les enfants, les esclaves, les métèques (les étrangers installés dans la ville) ; – c’est une démocratie directe : chaque citoyen est membre de l’Assemblée qui décide des affaires de la cité ; – c’est une démocratie contrôlée : la démocratie se protège en limitant et en modérant les pouvoirs qui se contrôlent l’un l’autre. > Document 2 : scribes mésopotamiens Les scribes forment l’administration indispensable à la bonne marche de la cité-État. > Document 4 : figurines de soldats L’Égypte, le premier grand État, est elle aussi caractérisée par un pouvoir fort, une armée et une administration. Exemples de questions à poser aux élèves : – Seul(e) ou avec un(e) camarade, explique où, quand et comment sont nés les premiers États. – Seul(e) ou avec un(e) camarade et en t’aidant des documents 1, 2 et 4 de ton livre, essaie d’expliquer ce que sont les cités-États en Mésopotamie. – Explique quelles sont les bases du pouvoir en Mésopotamie et en Égypte (le souverain, le territoire, l’administration, l’armée). ◗ Activité 2 la démocratie athénienne Les élèves lisent le texte ci-dessous avant de répondre aux questions. Thucydide, historien grec du Ve siècle av. J.-C., y fait l’éloge de la démocratie. « Notre Constitution n’a rien à envier aux autres peuples, […] elle leur donne l’exemple. [Athènes] a pris le nom de démocratie, parce que [l’État travaille dans l’intérêt] du plus grand nombre et non d’une minorité. […] Tous sont égaux devant la loi […]. Tout citoyen capable, même pauvre et de condition sociale inférieure, peut servir la patrie. Nous obéissons toujours aux lois et aux magistrats, surtout à celles qui assurent la défense des opprimés. » ◗ Activité 1 les formes du pouvoir > Document 1 : fouilles de la ville d’Ur en Mésopotamie La Mésopotamie est une plaine large et riche, en interface avec la Méditerranée et l’océan Indien par le golfe Persique. Du IIIe au Ier millénaire av. J.-C., plusieurs peuples s’y sont succédé : les Sumériens, les Akkadiens, les Assyriens, les Hittites, les Perses… L’archéologie a mis au jour les vestiges de nombreuses villes dont les plus anciennes remontent au IVe millénaire av. J.-C. C’est en Mésopotamie qu’apparaissent les premières cités-États. D’après Thucydide, Histoire de la guerre du Péloponnèse, livre II, chap. XXXVII, traduction de J. Voilquin, © Éditions Flammarion, 1966. Exemples de questions à poser aux élèves : – Quels sont les éléments qui permettent d’affirmer qu’Athènes est une démocratie ? – Quels sont les éléments qui permettent d’affirmer qu’Athènes est une démocratie ouverte à tous les citoyens ? 35 ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE Les premiers États sont nés au Moyen-Orient. Ils possédaient un territoire et étaient dirigés par des rois aidés d’une administration et d’une armée. Des lois régissaient le pays. C’est une organisation différente de celle des sociétés préhistoriques formées de petits groupes relativement homogènes, aux pouvoirs plus limités et aux traditions orales. PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Français : étude des premières lois, comme le Code d’Hammourabi. • Arts plastiques : construire la maquette d’une pyramide égyptienne. ZOOM SUR… ◗ La démocratie athénienne au Ve Les droits des citoyens étaient politiques : assister aux délibérations de l’Assemblée, siéger au tribunal, exercer une fois la magistrature. Ils avaient en outre des droits économiques (posséder de la terre et exploiter le sous-sol) et religieux (assister au culte). Les devoirs étaient stricts : obéissance aux lois, service militaire obligatoire de deux ans sur mer ou sur terre, participation à la vie politique sous peine d’être déconsidéré, paiement d’impôts pour les plus riches. Certains magistrats étaient élus et d’autres tirés au sort. Théoriquement, tous les citoyens pouvaient accéder à diverses fonctions. La démocratie se défendait elle-même en imposant le serment aux plus hauts magistrats et l’exil des citoyens politiquement dangereux (ostracisme). siècle Le peuple était le fondement de la démocratie athénienne, situation très originale à l’époque. La cité grecque se définissait comme une communauté de citoyens, en liens étroits avec la Constitution. Être citoyen était considéré comme un honneur, un privilège réservé aux membres des dix tribus athéniennes. Étaient exclus de la citoyenneté les femmes, les enfants mâles jusqu’à leur majorité, les Grecs d’autres cités, les métèques, les esclaves et les affranchis. Si l’on considère que la population d’Athènes se montait à 400 000 personnes, les citoyens ne devaient pas être plus de 35 000. 36 L’Antiquité 17 La Gaule celtique : une mosaïque de peuples PAGES 40-41 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles Ce chapitre se donne pour objectif d’étudier la diversité des populations à l’origine directe de l’histoire du territoire français : les populations premières, les Celtes (les Gaulois), les Grecs… Il est important de montrer aux élèves que cette diversité est une richesse de l’histoire de notre territoire et une première observation de la multiplicité de ses origines. ➜ Objectifs • Identifier et connaître les populations de la Gaule celtique. • Utiliser et analyser des documents propres aux méthodes de l’histoire. • Lire et utiliser une carte. ➜ Notions et concepts Premières populations – Celtes – Gaulois – aristocratie – chevaliers – Grecs. ➜ Cahier d’exercices « La Gaule celtique : une mosaïque de peuples » : voir pp. 22-23. DÉROULEMENT celte, avait des variantes locales. Parmi les mots actuels dérivés du celte, notons : Les Celtes sont arrivés en Gaule au cours de deux vagues successives de migrations : l’une vers le VIIIe siècle av. J.-C., l’autre au Ve siècle av. J.-C. Nos connaissances sur la Gaule celtique ont beaucoup évolué depuis une trentaine d’années. C’est la conséquence des travaux publiés par la photographie aérienne, l’archéologie sous-marine et les fouilles de sauvetage. La chute du Mur de Berlin a permis de son côté des échanges renforcés avec les chercheurs d’Europe centrale. Grâce à ces nouvelles données, l’histoire de la Gaule est sortie de la double instrumentalisation forgée, d’une part, par César dans La Guerre des Gaules pour justifier sa conquête et, d’autre part, par la IIIe République dans un sens nationaliste et anti-allemand (cf. travaux de C. Goudineau). Alors que les Celtes occupaient un territoire s’étendant de l’Espagne à la Hongrie, César en a détaché la partie occidentale pour en faire une zone homogène. Il nomma l’Est « Germanie » et l’Ouest « Gaule », qu’il limita au Rhin, considéré comme une frontière naturelle. Pour autant, cette frontière ne compta pas au moment de la division en provinces de la Gaule et de la Germanie. Quant à la IIIe République, elle a affirmé le rôle des Gaulois comme « ancêtres » du peuple français pour donner un cadre à la construction de l’identité française. – des noms de lieux : Verdun, Châteaudun (à partir du mot dun, « la forteresse »), Brive (qui veut dire « pont »), Rouen (Rotomagus) et Caen (Catumagos, venant de magos, « le marché »)… – des mots venant de la vie agricole : arpent, charrue, chemin, chêne, lande, sillon, lieu, tonneau… Exemples de questions à poser aux élèves : – Observe la carte de la page 40 de ton livre (doc. 1) et nomme les peuples qui habitent en Gaule celtique. – Lis le paragraphe sur les Celtes, page 40 de ton livre. Depuis quand sont-ils installés en Gaule ? – Qui a fondé la ville de Massalia ? Quel est le nom de cette ville aujourd’hui ? ◗ Activité 2 la société gauloise > Document 2 : les rivalités en Gaule Les peuples gaulois représentaient 9 à 10 millions d’habitants au Ier siècle av. J.-C., soit plus que la population de l’Égypte et que celle de l’Italie. Aucun de ces peuples ne dominait réellement les autres ; ils se faisaient souvent la guerre. ◗ Activité 1 La noblesse dominait la société. Son pouvoir reposait sur la guerre qui apportait de grandes richesses et permettait l’achat de terres. Les nobles pouvaient ainsi se constituer des clientèles qui renforçaient leur pouvoir. Le texte proposé ici met en valeur le rôle des nobles, appelés « chefs de faction » car César force le trait, jugeant en Romain des coutumes qui lui sont étrangères. une grande diversité de populations > Document 1 et frise chronologique : la Gaule celtique On peut parler de « Gaules » en ce sens qu’il existe quatre régions avec une unité culturelle d’ensemble mais dont les lois et les coutumes peuvent être différentes. La langue, le 37 cette description avec le document 3 de la page 51 du manuel (le guerrier gaulois). On en profitera pour montrer une première fois aux élèves l’habileté des artisans gaulois. Exemples de questions à poser aux élèves : – En quelle matière sont faites ces armes ? – L’artisan a-t-il voulu faire de ces armes un objet d’art ? – Comment y parvient-il ? Exemples de questions à poser aux élèves : – Comment le noble se constitue-t-il une clientèle (un parti) ? – Que doit-il faire pour conserver son pouvoir ? – Pourquoi est-il important pour un homme du peuple d’avoir un chef de faction ou chef de parti ? > Documents 3 et 4 : casque gaulois et pointes de lance en bronze Ces documents peuvent être utilisés pour préciser avec quel armement les hommes se font la guerre. On complètera ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE La Gaule en tant que telle est une invention de Jules César, désireux de justifier sa conquête. Elle est composée d’une mosaïque de peuples. PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Éducation civique : étude de l’esclavage. • Français : présenter la société de la Gaule celtique par écrit ou par oral. ZOOM SUR… ◗ La colonisation grecque emporte avec soi le feu sacré de la métropole qui sera entretenu dans le foyer de la nouvelle cité et les dieux seront les mêmes que ceux de la métropole. Ainsi, la colonie conservera des liens proches avec la cité d’origine. > Les causes de la colonisation Entre le VIIIe et le VIe siècle av. J.-C., les Grecs s’embarquent pour fonder de nouvelles cités tout autour de la Méditerranée : dans le nord de la mer Égée, sur les bords de la mer Noire, en Sicile, en Italie du Sud, ou sur les côtes d’Espagne et de France. Ces départs ont pour causes la pauvreté, le manque de terres et parfois une décision politique. Les colons recherchent des sites agricoles ou propres au commerce avec les populations locales. > Les colonies grecques sur le littoral méditerranéen français Les colonies grecques ont été nombreuses en Méditerranée occidentale. Si l’on prend l’exemple de la France d’aujourd’hui, on peut citer, en suivant le littoral depuis l’Espagne jusqu’à l’Italie actuelles : Roussillon, Ensérune, Istres, Glanum, Entremont, Massalia, Kitharista (La Ciotat), Olbia (Hyères), Athénopolis (Antibes), Nikaia, Alalia (Aléria, Corse)… Le départ suit un certain cérémonial. On consulte l’oracle de Delphes pour obtenir son accord ou se renseigner sur les sites à occuper ; on choisit un fondateur parmi les familles nobles de la cité ; on désigne les colons ; on 38 L’Antiquité 18 La religion gauloise PAGES 42-43 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles Ce chapitre a pour objectif de faire découvrir aux élèves la religion gauloise. Les Gaulois n’écrivaient pas de textes sur leur religion ; nous ne la connaissons que par les écrits grecs et romains et par l’archéologie. Celle-ci nous a montré l’importance des enclos sacrés, des dieux souterrains et des banquets rituels. ➜ Objectifs • Caractériser la religion gauloise. • Identifier quelques dieux gaulois. • Utiliser et analyser des documents propres aux méthodes de l’histoire. ➜ Notions et concepts Religion – dieux – Teutatès – Épona – autel – druide – culte des morts – polythéisme. ➜ Cahier d’exercices « La religion gauloise » : voir pp. 24-25. DÉROULEMENT deux coques soudées. C’est un dieu au torse nu, assis en tailleur. Il porte le torque caractéristique gaulois. Ses jambes atrophiées, terminées en pattes de cerf, et son torse nu font qu’on l’assimile à Cernunos, dieu du Renouveau de la nature. Les proportions ne sont absolument pas respectées, mais la tête est belle, hautaine et grave. Exemples de questions à poser aux élèves : – Décris la statue. – Le dieu est-il habillé ? – Que penses-tu du bas de son corps ? La déesse Épona (doc. 2) est, à l’inverse de nombreux dieux, très connue dans l’ensemble du monde celte. On la rencontre en Hongrie, en Italie, en Gaule, en GrandeBretagne et en Espagne. Exemples de questions à poser aux élèves : – Décris la déesse et son cheval. – Comment l’artiste a-t-il indiqué le rôle protecteur et bénéfique d’Épona ? Il semble que les dieux gaulois étaient surtout des dieux locaux avec tout de même quelques dieux ayant un plus grand rayonnement. Dans les lieux de culte, le dieu principal était entouré de divinités secondaires plus ou moins importantes. Les dieux étaient à l’origine des dieux protecteurs, des dieux de la nature (forces cosmiques, fleuves, animaux, montagnes…) et de la guerre. Parmi les nombreux dieux, citons : – Taranis, le dieu du Ciel et du Tonnerre, assimilé à Jupiter ; – Teutatès, le dieu de la Tribu : chaque tribu a le sien. Identifié à Mars, on le trouve en plusieurs centaines de représentations ; – Lug, le dieu des Techniques. Il est souvent associé aux villes : Lugdunum (Lyon), Laon, Loudun ; – Épona : déesse très populaire, encore honorée pendant la presque totalité de la période gallo-romaine. En plus de sa fonction de déesse des Chevaux et de protectrice des voyageurs, c’est parfois une déesse à fonction maternelle et un guide dans le voyage vers l’au-delà. ◗ Activité 2 ◗ Activité 1 le culte les dieux de la Gaule > Documents 1 et 2 > Document 3 : un autel d’offrande pour les dieux souterrains Nous connaissons rarement le nom des dieux que les Gaulois n’ont pas transmis alors que les Romains nommaient les dieux gaulois du nom de leurs correspondants romains. Or, la correspondance ne devait pas être totale. Les représentations des dieux commencent avec la période romaine. Aujourd’hui, on appelle les statues du nom du lieu où elles ont été trouvées. Le dieu de Bouray (doc. 1) est une statuette en bronze de 42 cm de hauteur qui a conservé un œil émaillé formé de Les cultes publics – nous savons peu de chose sur les cultes privés – se rendent dans des enclos sacrés, parfois très humbles, parfois monumentaux. Les enclos, quadrangulaires, sont entourés d’un fossé et d’une palissade qui isolent le lieu de culte des espaces profanes. Un porche permet d’accéder à l’enclos. L’autel pouvait être un foyer où l’on brûlait des offrandes aux dieux aériens ou une cavité dans la terre où l’on déposait des offrandes aux dieux souterrains. Il était surmonté d’un édifice en bois. La grande 39 « Les druides […] n’ont rien de plus sacré que le gui et l’arbre qui le porte [le chêne]. On trouve très rarement du gui et, quand on en a découvert, on le cueille en grande pompe religieuse. […] Ils préparent au pied de l’arbre un sacrifice et un festin religieux et amènent deux taureaux blancs […]. Un prêtre, vêtu de blanc, monte dans l’arbre, coupe le gui avec une serpe d’or et le reçoit sur un [linge] blanc. Ils immolent ensuite les victimes. » fosse recevait les sacrifices ; les petites fosses en arrière avaient une fonction que nous ne connaissons pas encore très bien (dépôt de sacrifices, d’objets divers). Exemples de questions à poser aux élèves : – Décris l’autel creux. Pourquoi lui donne-t-on ce nom ? – À qui sont destinés les autels formés d’une fosse ? > Document 4 : la cueillette du gui Le document reprend une image populaire du XIXe siècle. C’est un texte de Pline l’Ancien qui a fixé l’image du druide habillé de blanc en permanence alors qu’il s’agissait vraisemblablement d’un simple habit utilisé pendant les cérémonies. Il décrit la cueillette du gui en ces mots : D’après Pline l’Ancien, en 77 ap. J.-C., in Histoire naturelle, livre XVI, chap. XCIV, traduction Littré et édition de H. Zehnacker, © Éditions Gallimard. Lire le texte avec les élèves. Ils doivent ensuite retrouver dans l’image du document 4 ce qui est semblable et ce qui est différent du texte de Pline. ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE gauloise, jusqu’ici mal connue, a beaucoup profité des fouilles archéologiques récentes. La religion gauloise donne une première approche du polythéisme dont la notion sera étudiée avec le chapitre 28 « Un seul dieu » (pp. 62-63 du manuel). La religion PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Français : présenter en quelques lignes les dieux gaulois ou la cérémonie du gui en utilisant les mots de la leçon. ZOOM SUR… ◗ Les rites de la guerre découvert un grand enclos de la fin du IIIe siècle av. J.-C. contenant des dizaines de corps de guerriers avec leurs armes mais sans leur tête. Les têtes avaient été coupées au couteau sur des corps couchés. Les restes enchevêtrés font penser à une exposition des corps d’ennemis battus au cours d’une ou plusieurs batailles et offerts en trophée aux divinités. Les corps exposés se desséchaient avant de subir divers traitements. Il existait donc un partage entre les guerriers et les dieux. Les premiers conservaient le crâne du vaincu, siège de son âme et de sa vertu guerrière, les seconds recevaient tout le reste, y compris les armes qui ne devaient plus servir. Les auteurs antiques, comme le Grec Poséidonios (135-51 av. J.-C.), ont décrit les rites gaulois de la guerre. Le Gaulois était censé prouver à la guerre sa bonne cause et son courage. Il ne redoutait pas la mort au combat car il bénéficiait alors, selon les dires des druides, d’un véritable éden auprès des dieux. Aussi, en cas d’encerclement, il préférait généralement le suicide à la captivité. Le guerrier, vainqueur au combat, accrochait la tête de son ennemi vaincu à son cheval et la rapportait chez lui où il la montrait aux visiteurs. L’archéologie a permis de vérifier les récits des auteurs anciens. À Ribemont-sur-Ancre1, dans la Somme, on a 1. Notre Histoire, dossier « Druides, dieux, sacrifices chez les Gaulois », n° 162, janvier 1999. 40 19 et 20 L’Antiquité Agriculture, artisanat et commerce en Gaule celtique PAGES 44-47 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles Ces deux leçons ont pour objectif de présenter l’économie de la Gaule celtique. Celle-ci est mieux connue aujourd’hui ; les recherches récentes ont modifié l’idée reçue d’une Gaule celtique couverte de sombres forêts. Celles-ci existent bien, telle la forêt des Carnutes (aujourd’hui la Beauce), mais elles sont en recul depuis le Ve siècle av. J.-C. Le sol se divise entre espaces cultivés, terres incultes et bois, comme ailleurs dans le monde antique. Point fort : étude des artisans gaulois comme groupe significatif de la période. ➜ Objectifs • Caractériser l’agriculture gauloise et sa prospérité. • Connaître le travail des artisans gaulois. • Mettre des documents en relation. ➜ Notions et concepts Agriculture – élevage – ferme – artisanat – commerce. ➜ Cahier d’exercices « L’économie de la Gaule celtique » : voir pp. 26-27. DÉROULEMENT limitant, la maison du fermier, les greniers sur pilotis, l’étable, la maison des cochons et une réserve pour les outils. Les exploitations agricoles sont nombreuses, de tailles diverses, performantes et présentent parfois un bâtiment artisanal. Dès leur arrivée, les Celtes ont été d’excellents artisans, notamment dans le cadre de la métallurgie. Leur artisanat (fibules, rouelles…) a connu un développement croissant et, au Ier siècle av. J.-C., les oppidums comme Bibracte renferment des quartiers artisans spécialisés. Ces oppidums sont des centres de production et de distribution, la production étant supérieure à la consommation locale. Des marchands venus de toute la Gaule, d’Italie et de Grèce s’y retrouvent. On y fait le commerce de l’ambre (venu de Baltique) et de l’étain (venu de Bretagne). ◗ Activité 2 l’archéologue au travail > Documents 2 à 6 (pp. 44-45) : les activités non agricoles Les fouilles permettent de reconstituer les activités non agricoles des fermes. Ici quelques objets permettent de caractériser une activité de tissage avec les forces pour la tonte des moutons, les poids de métier à tisser pour tendre les fils de chaîne et les fusaïoles pour équilibrer les fuseaux. Exemple d’activité à proposer aux élèves : – Observe les documents 3, 4 et 5. En t’aidant du document 6, écris un texte pour expliquer quelle activité artisanale est représentée ici. ◗ Activité 1 l’agriculture et l’élevage en Gaule > Document 1 (p. 44) : reconstitution d’une ferme gauloise ◗ Activité 3 L’archéologie a montré l’existence de fermes de tailles diverses, généralement clôturées, avec des bâtiments variés : habitations, greniers, étables… Les campagnes sont prospères, bien cultivées, techniquement évoluées. On y creuse le sol avec les araires et on y récolte les grains avec la moissonneuse. On améliore les terres par le chaulage et le fumier. Les Gaulois cultivent le blé, le millet et l’orge, mais aussi des pois, des fèves, des lentilles… Le vin (longtemps importé d’Italie), la bière et les produits de la pêche complètent l’alimentation. Exemple d’activité à proposer aux élèves : – En t’aidant du document 1, dessine une ferme gauloise où apparaîtront : l’enclos, le fossé et la ligne d’arbustes le la moissonneuse gauloise > Documents 2 et 3 (p. 46) : les moissonneuses gauloises La moissonneuse, inventée par les Gaulois, permet une récolte beaucoup plus rapide que la faucille à main, mais les pertes en grains sont bien plus importantes. Exemple d’activité à proposer aux élèves : – Termine les phrases suivantes en t’aidant des documents 2 et 3, p. 46 de ton livre. La m. . . . . . . . n. . . . . s. . . gauloise comprend un c. . . . . . . . monté sur deux r. . . . . . s. Un â. . . . . la pousse. Les grains sont arrachés par des d. . . . . . . . s et tombent dans le coffre. 41 ◗ Activité 4 outils, les bijoux, la monnaie et commercent l’étain. Ces activités enrichissent les grands aristocrates. Exemples d’activités à proposer aux élèves : – En t’aidant des documents 1 et 4, p. 46-47 de ton livre, présente en deux ou trois phrases la qualité du travail de l’or des artisans gaulois. – Imagine que tu es un commerçant grec venu acheter de l’artisanat à Bibracte. En t’aidant de la carte p. 40 (doc. 1) et du document 5 p. 47 de ton livre, raconte ton voyage jusqu’à Marseille. des artisans habiles, un commerce fructueux > Documents 1 et 4 (pp. 46-47) : l’artisanat gaulois Les Gaulois travaillent les métaux (or, fer, cuivre) avec beaucoup d’habileté. Ils fabriquent des outils et des objets divers, facilement exportés en raison de leur qualité. Ils exploitent des mines de fer et d’or pour les armes, les ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE l’artisanat était d’excellente qualité et s’exportait aisément. La Gaule était une région très riche bien avant la venue des Romains. L’agriculture était prospère, très performante ; PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Sciences : les productions agricoles et l’élevage. • Recherche : les techniques de fabrication de la monnaie. ZOOM SUR… ◗ Mettre les élèves Enclumette : pour redresser les lames. Marteau : pour redresser les lames. Meule en pierre : pour moudre le grain. • Élevage Chaîne : pour attacher les bêtes. Bêlière : sonnette pour le cou des bêtes. Force : pour tondre la laine. • Tissage Fusaïole : disque en terre cuite ou en pierre utilisé pour filer. Peson : pour tordre les fils verticaux du tissage. • Cuisine Couteau ; chaudron ; broche ; brochette. • Entretien Hache ; hachette ; marteau. • Eléments de mobilier Clou ; clef ; serrure ; penture de porte ; charnière ; poignée. en situation de recherche Les fouilles des fermes gauloises permettent de retrouver de nombreux objets de la vie privée. On pourra partir des listes des objets les plus fréquemment rencontrés pour faire une recherche avec les élèves en petits groupes. Il s’agira de : – trouver le sens de quelques mots dans une encyclopédie ; – retrouver l’activité ou la fonction dont il est question ; – présenter les résultats à la classe le cas échéant avec des croquis, des reproductions… • Agriculture Araire : pour préparer ou pour ouvrir le sol. Décrottoir : pour nettoyer l’araire. Faucille : pour les récoltes de céréales. Serpette : pour défricher, façonner des pieux, débiter le bois de chauffage. Faux : pour couper le foin ; témoigne d’un élevage. 42 L’Antiquité 21 Je suis… un habitant de Marseille PAGES 48-49 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles Cette double page a pour objectif de mettre en avant un autre groupe de peuplement de notre territoire : les Grecs, qui se sont installés avant les Celtes sur le rivage méditerranéen, créant les premières villes de notre pays (Marseille, Nice…). Ils y ont trouvé des populations déjà installées dont on ignore généralement les origines. ➜ Objectifs • Connaître les conditions de fondation et d’existence d’une ville. • Exercer son esprit critique en historien. • Mettre des documents en relation. ➜ Notions et concepts Phocée – Phocéens – Asie Mineure – ville – site – importation – exportation – troc. DÉROULEMENT l’importance du commerce international entre la Gaule et l’Italie dès le Ier siècle av. J.-C. Marseille, notamment, importait des produits de luxe, de l’huile, des vins et de la céramique, qu’elle acheminait vers l’intérieur de la Gaule. Les Grecs ont colonisé le pourtour méditerranéen dès l’époque archaïque. Ils étaient à la recherche de terres ou de comptoirs pour échanger avec les peuples voisins. L’intérêt du Lacydon (la calanque de Marseille) et du terroir cultivable qui l’entourait ne pouvait passer inaperçu des habitants de Phocée, la cité mère, située dans l’actuelle Turquie (près d’Izmir) et dont le site était semblable à celui de sa future colonie. Si Marseille fut l’implantation grecque la plus célèbre de Gaule, elle ne fut pas la seule : tout le littoral et les îles en étaient constellés, d’Ampurias à Nice, en passant par Agde, Antibes, Aléria… Les légendes sur la fondation de Marseille présentent les rapports avec les indigènes ligures comme d’abord excellents, ainsi que le montre le mariage de Gyptis, fille du chef indigène de la contrée, et de Protis, chef de l’expédition phocéenne. Ces rapports deviennent conflictuels lorsque les habitants de Marseille massacrent leurs voisins ligures décidés à se débarrasser d’eux au bout d’un certain temps. La victoire des Marseillais leur ouvre l’arrière-pays. Bien plus tard, en 125 av. J.-C., Rome profita d’un épisode belliqueux entre Marseille qu’elle protégeait traditionnellement et les peuples de l’arrière-pays pour occuper ce qui allait devenir la province de la Narbonnaise. L’archéologie sous-marine a étudié en Méditerranée de nombreuses épaves chargées d’amphores qui indiquent ◗ Activité 1 la ville et ses activités > Documents 1 et 2 Exemples de questions à poser aux élèves : – Explique pourquoi le site de Marseille est un excellent endroit pour fonder une ville. (Des hauteurs pour installer les bâtiments religieux et civils, une plaine pour assurer la subsistance, la mer pour le commerce et la pêche, une calanque pour abriter le port.) – Tu es un commerçant venu par mer pour échanger des produits à Marseille. Aide-toi des documents 1 et 2 pour raconter ton séjour dans la ville et pour décrire le port. ◗ Activité 2 réussir ou échouer dans une fondation > Illustrations A à F Exemple de question à poser aux élèves : – Décris en deux ou trois phrases l’échec de Grecs voulant fonder une colonie en A, en C et en F. ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE çante. Elle est autant en rapport avec l’intérieur de la Gaule qu’avec le pourtour méditerranéen, et en particulier avec Rome. Marseille, la plus ancienne ville fondée en territoire gaulois, joue un grand rôle dans l’Antiquité en tant que ville commer- PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Géographie : fondation et fonctionnement des villes. 43 L’Antiquité 22 Rome et la conquête de la Gaule PAGES 50-51 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles Ce chapitre et ceux qui suivent ont pour objectif de montrer aux élèves comment la Gaule, conquise par les Romains en plusieurs étapes, est rattachée à l’Empire et peu à peu romanisée. La fondation de Rome et la notion d’Empire, qui permettent de contextualiser le sujet, seront abordées dans un premier temps. Point fort : présentation de Jules César et de Vercingétorix, deux personnages historiques qui doivent faire l’objet d’une étude attentive. ➜ Objectifs • • • • Connaître l’étendue des conquêtes romaines. Identifier et caractériser les étapes de la conquête de la Gaule par les Romains. Connaître les personnages de Vercingétorix et de César. Lire et utiliser une carte. ➜ Notions et concepts Conquêtes – Empire romain – guerre des Gaules – Vercingétorix – César – Gergovie – Alésia. ➜ Cahier d’exercices « Rome et la conquête de la Gaule » : voir pp. 28-29. DÉROULEMENT – Sous le règne de l’empereur Auguste, en 7 et en 6 av. J.-C., les peuples des régions alpestres sont soumis. Au cours du temps, Rome a effectué une série de conquêtes (voir la carte p. 50 du manuel), dont celle de la Gaule qui s’est effectuée en trois étapes : ◗ Activité 1 – Le Sud de la Gaule est conquis en 125-117 av. J.-C. Afin de protéger Marseille des peuples celto-ligures voisins qui la menacent, les armées romaines entrent en Gaule. Toute la Gaule méridionale jusqu’aux Pyrénées devient alors romaine et prend le nom de Narbonnaise. Narbonne a été la première colonie de citoyens romains en dehors de l’Italie. l’Empire romain Selon la tradition, Rome a été fondée en 753 av. J.-C. Celleci semble corroborée par les fouilles archéologiques les plus récentes qui ont mis au jour des fonds de cabanes de la première moitié du VIIIe siècle av. J.-C. > Document 1 : carte de l’Empire romain à la fin du IIe siècle av. J.-C. Exemples de questions à poser aux élèves : – Qu’appelle-t-on « l’Empire romain » ? – Recherche sur une encyclopédie le nom que portaient les différents pays annexés ou protégés par Rome, puis dresse une liste avec ces noms et la date de l’annexion. – Quelle région de Gaule romaine n’apparaît pas sur la carte ? (La Narbonnaise car elle est gouvernée par le sénat romain alors que les trois Gaules ont un gouvernement.) – En 58 av. J.-C., un peuple de Gaule allié de Rome, les Éduens, demande de l’aide à César : c’est le début de la guerre des Gaules que César a lui-même racontée dans son célèbre livre. Cette guerre culmine en 52 av. J.-C. avec le soulèvement général des Gaulois autour du chef arverne Vercingétorix dont l’épopée dura environ 9 mois. Après la victoire de Vercingétorix à Gergovie, César remporta la victoire d’Alésia où le chef gaulois s’était enfermé avec 80 000 soldats. César, de son côté, avait construit une double fortification pour empêcher les assiégés de sortir et pour arrêter les armées de secours. Avec ses 70 000 soldats, il se tenait à l’intérieur de la double fortification. L’armée de secours est écrasée après deux mois de siège et Vercingétorix finit par se rendre. La dernière bataille, à Uxellodunum (Lot), se termine en 51 av. J.-C. par la victoire de César qui fait couper la main droite de tous les défenseurs. Après avoir participé au défilé de triomphe de César à Rome, Vercingétorix est étranglé dans sa prison en 46 av. J.-C. ◗ Activité 2 César et Vercingétorix > Documents 2 à 4 De nombreux bustes et statues datent de l’époque de César. On a pris ici une représentation ultérieure pour faire à nouveau réfléchir les élèves sur la notion de trace. Vercingétorix doit une grande partie de sa célébrité à César, son seul historien. Son rôle dans la guerre des Gaules en a fait une figure majeure de l’histoire de France. 44 dats gaulois de Vercingétorix étaient légèrement vêtus pendant les combats (la cuirasse, d’époque ancienne, a été abandonnée). Exemples de questions à poser aux élèves : – Peut-on faire entièrement confiance aux discours et aux descriptions de César dans son livre La Guerre des Gaules ? Pourquoi ? – Décris César à partir du document 2. Quelles impressions se dégagent de son portrait ? – Décris la monnaie d’or du document 4. Pourquoi une telle monnaie est-elle un signe du pouvoir de Vercingétorix ? (Ce sont les aristocrates qui possèdent les mines d’or : frapper monnaie est un signe de royauté ou de commandement.) – Décris l’armement du soldat gaulois (doc. 3). Quelles sont les armes faites pour se défendre (casque, bouclier) et pour attaquer (lance, épée courte) ? Pourtant, les monnaies gauloises qui étaient en bronze, plus rarement en argent ou en or (entre le IIIe et le Ier siècle av. J.-C., 250 sites de mines d’or gauloises sont en pleine activité), portent rarement le nom de Vercingétorix. On connaît moins de trente statères d’or à son nom. Il ne faut pas rechercher les traits du chef gaulois sur ces monnaies qui sont cependant les siennes, émises sous son autorité comme chef des Arvernes. La raison profonde de la conquête de la Gaule est le désir d’annexion d’une région riche et peuplée, à l’économie prospère qui donnerait à César la gloire militaire et les moyens financiers de s’imposer à Rome. Ce qui d’ailleurs fut le cas. L’Arverne Vercingétorix a perdu son père dans sa jeunesse, parce que celui-ci, semble-t-il, voulait devenir roi. Devenu chef des Gaulois contre César, il pratique la politique de la terre brûlée avant de gagner la bataille de Gergovie. Enfermé dans Alésia, Vercingétorix doit se rendre. Les sol- ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE Les Romains ont conquis la Gaule en trois étapes. Les Gaulois ont mené une guerre rude, mais ils ont été vaincus par César. PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Français : La Guerre des Gaules de Jules César, exploitation d’un récit mythologique sous forme de productions d’élèves, de scène jouée devant la classe. ZOOM SUR… ◗ Travailler en classe Toutefois, les bandes dessinées sont un excellent moyen d’attirer les élèves vers l’histoire et de leur donner un esprit critique. On les informera ainsi sur la différence entre fait historique et représentation. > Exemples d’exercices • Chercher dans les encyclopédies des renseignements sur les éléments qui apparaissent dans les bandes dessinées : artisanat, habitat, vêtements, armes, dieux, société… • Comparer le personnage de Vercingétorix dans les bandes dessinées et dans les ouvrages pour la jeunesse (par exemple, l’ouvrage de Jacques Marseille, Vercingétorix, « Histoire Juniors », Hachette, Paris). • Comparer les principales bandes dessinées parlant de Vercingétorix : la série des Astérix ; la série des Alix. avec des bandes dessinées On pourra agrémenter les cours en proposant aux élèves de faire des recherches sur Internet, de travailler à partir de livres ou de bandes dessinées. > Les bandes dessinées Il faut toutefois mettre les élèves en garde sur le recul nécessaire à prendre face aux bandes dessinées. Certaines utilisent des scénarios d’aventure pure et l’histoire n’est alors qu’un décor. D’autres cherchent avec plus ou moins de réussite à construire une histoire au plus près des faits observables. Des erreurs existent qui sont intériorisées et deviennent des faits indiscutables, voire des idées reçues. Pourtant, les Gaulois n’utilisaient pas de menhirs et ne mangeaient guère de sanglier, animal-totem de l’aristocratie. 45 L’Antiquité 23 La romanisation de la Gaule PAGES 52-53 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles Rome a appliqué à la Gaule sa politique de romanisation qui consistait à rapprocher les Gaulois, et d’abord l’aristocratie, de la civilisation romaine. Cette politique passait par l’usage de la langue latine, le maintien d’une société divisée en hommes libres et en esclaves, la fondation de nombreuses villes avec de grands édifices publics, le développement du réseau routier et du commerce. ➜ Objectifs • Caractériser les méthodes de domination romaine. • Identifier et caractériser la romanisation en Gaule. • Utiliser et confronter des documents propres à la méthode historique. ➜ Notions et concepts Romanisation – province romaine – villes – routes ou voies romaines – gallo-romain – citoyen romain. ➜ Cahier d’exercices « La romanisation de la Gaule » : voir pp. 30-31. DÉROULEMENT blée annuelle des cités gauloises. On y célébrait le culte de Rome et de l’empereur. La carte indique la présence de quelques monuments architecturaux typiques de la romanisation : théâtres, ponts et aqueducs. Exemples de questions à poser aux élèves : – Quelles sont les quatre provinces gauloises ? Où sontelles situées sur la carte ? – Cite des monuments typiques de la romanisation. Quelle est l’utilité propre de chacun de ces monuments ? – Compare la carte de la Gaule romaine et la carte de France aujourd’hui (voir le doc. 1, p. 126 de ton livre). Que peux-tu dire des villes créées ou développées par Rome ? (Elles existent toujours, elles sont le noyau du réseau urbain actuel.) > Documents 2 et 3 : les voies romaines Les voies romaines avaient pour fonction principale de permettre le déplacement rapide des troupes et d’assurer ainsi le calme dans les provinces ou de l’y ramener rapidement. Elles étaient denses surtout autour de Lyon, la capitale, en Narbonnaise (région anciennement romanisée) et en Belgique (défense des frontières). Des gîtes d’étape permettaient aux voyageurs, à la poste impériale et aux troupes de faire halte. Une borne milliaire se dressait tous les 1 500 m environ. Le tracé des routes était le plus droit possible, les voies évitaient les bas-fonds marécageux. Les routes, larges d’environ 6 m, étaient empierrées à l’approche des villes ou dans les passages difficiles. La partie empierrée était construite de façon diverse avec des matériaux locaux et en suivant quelques principes généraux : une double ligne de dalles pour limiter la voie, un premier lit de matériaux L’économie a profité de l’ouverture des ports, de la construction des villes et des voies romaines. L’intégration par la romanisation avait principalement pour but d’empêcher toute velléité de soulèvement en séduisant les populations conquises grâce aux charmes de la vie à la romaine : thermes, spectacles, jeux du cirque… toutes choses qui les éloignaient de la guerre. L’entreprise réussit et la Gaule devint, dans l’ensemble, une calme et belle province, connaissant très peu de révoltes. Cependant, malgré l’intérêt et la fascination des Gaulois pour Rome, la romanisation de la Gaule ne fut pas complète. La partie Ouest de la Gaule fut moins touchée par les travaux routiers et d’urbanisme. Les campagnes gardèrent longtemps leur langue et leurs coutumes. Les lieux de pèlerinage et les sources thermales restèrent longtemps populaires, par attachement aux traditions religieuses et pour raison de santé. ◗ Activité 1 les éléments de la romanisation > Document 1 : carte de la Gaule romaine La carte présente différents éléments de la romanisation. Avec César, puis Auguste, la Gaule est divisée en quatre provinces : – la Narbonnaise est une province sénatoriale sous l’autorité directe du sénat romain. Elle est dirigée par un proconsul ; – la Lyonnaise, l’Aquitaine et la Belgique sont trois provinces impériales. Au Ier siècle de notre ère, ces provinces dépendent d’un gouverneur installé à Lyon, capitale des trois Gaules. C’est à Lyon qu’avait lieu tous les ans l’assem- 46 ◗ Activité 2 fins, des dalles, des galets ou des pierres surmontant le tout. La route était généralement bombée pour que la pluie s’échappe sur les côtés, dans des fossés d’écoulement. Exemples de questions à poser aux élèves : – Observe les voies romaines sur la carte. Que penses-tu de leur densité ? (Les voies romaines sont très nombreuses, aucune région n’est isolée, à part une partie de l’Ouest où les voies sont moins présentes.) – Compare cette carte avec une carte actuelle du réseau urbain. Les routes actuelles suivent-elles le même tracé ? – Écris deux ou trois phrases sur la construction des voies romaines. le maintien des pratiques préromaines > Document 5 : malade buvant de l’eau de Vichy pour se soigner Les Gaulois honoraient beaucoup les sources, en particulier les sources thermales, qui recevaient de nombreux exvoto. La romanisation n’a pas éradiqué les anciennes pratiques, notamment quand elles visaient la guérison des malades. Les eaux thermales de Vichy ont été exploitées dès l’époque gallo-romaine. Exemple d’activité à proposer aux élèves : – Écris un texte pour donner tes impressions sur la personne malade représentée sur le document 5. ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE Après la conquête, les Romains ont romanisé la Gaule afin de développer son économie, mais aussi pour éviter les révoltes : il s’agissait de séduire les Gaulois par le mode de vie romain. PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Français : les traces laissées par les Celtes dans la langue française, les origines latines du français. • Sciences : la construction des routes, les sources thermales. ZOOM SUR… ◗ Les aspects de la romanisation1 garnisons des frontières. Des gîtes d’étape et des relais étaient distribués le long de la route. > L’eau dans la ville Les villes romaines utilisaient des quantités énormes d’eau qui nécessitaient d’organiser la collecte et le transport d’une eau recherchée parfois à des dizaines de kilomètres de distance. Le cas le plus remarquable est celui de Vienne qui recevait jusqu’à 100 000 m3 d’eau journellement grâce à un réseau de onze aqueducs. L’eau était distribuée aux riches particuliers et aux infrastructures publiques : fontaines, thermes, latrines, caniveaux. Les particuliers prenaient l’eau à la fontaine publique ou dans des puits plongeant dans la nappe phréatique. Les eaux sales étaient évacuées par un réseau d’égouts dense et de grande qualité. > Les voies romaines La paix romaine était garantie dans tout l’Empire par l’armée. Celle-ci pouvait se déplacer très rapidement d’un point à l’autre en utilisant les voies romaines, nombreuses et bien construites. Ces voies romaines étaient très denses en Narbonnaise, du fait de l’ancienneté de la conquête, autour de Lyon, capitale des Gaules, et en Belgique pour des raisons stratégiques. En revanche, l’Ouest de la Gaule en comprenait beaucoup moins. Les routes étaient parcourues non seulement par les militaires mais aussi par la poste impériale, les voyageurs, les touristes, les curistes et les pèlerins, les commerçants, les convois d’animaux et de céréales destinés à Rome ou aux 1. G. COULON et J.-C. COLVIN, Voyages dans la Gaule romaine, Errances / Actes Sud, 2002. 47 L’Antiquité 24 Les villes gallo-romaines PAGES 54-55 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles La ville est le lieu central de la romanisation. Les Romains fondent ou transforment un très grand nombre de villes : Bordeaux, Lyon, Toulouse, Besançon, Arles… Certaines villes sont importantes, d’autres sont de simples bourgades. Des édifices nombreux et somptueux sont la vitrine de Rome dans chacune de ces cités, le lieu où s’apprennent et où sont adoptés par chacun le mode de vie politique, économique et social, les lois et la religion des Romains. ➜ Objectifs • Connaître et identifier les villes romaines. • Connaître et identifier quelques monuments romains et leur utilisation. • Utiliser les documents propres à la méthode historique. ➜ Notions et concepts Ville – romanisation – plan – théâtre – amphithéâtre – forum – enceinte – pont – maison à la romaine – arène – thermes – aqueduc – temple. ➜ Cahier d’exercices « Les villes gallo-romaines » : voir p. 32. DÉROULEMENT ◗ Activité 1 Un pont de bateaux permanent permettait de franchir le Rhône. Les bateaux, solidement amarrés et proches les uns des autres, étaient réunis par un tablier de bois. À chaque extrémité, un pont-levis permettait le passage des bateaux circulant sur le Rhône. > Document 2 : un arc de triomphe à Saint-Rémyde-Provence Les arcs de triomphe ont un caractère commémoratif ou honorifique. Ils rappellent la puissance de Rome et l’inutilité de l’esprit de révolte contre l’Empire. Ils peuvent aussi marquer la rupture entre l’espace rural et l’espace urbain ou avoir un caractère funéraire. L’arc de triomphe de Glanum à Saint-Rémy-de-Provence a certainement été construit peu après les troubles de la succession d’Auguste. C’est un arc unique, situé à l’entrée nord de la ville, sur la voie domitienne qui relie l’Italie à l’Espagne. Il présente une victoire ailée et quatre groupes de Gaulois captifs attachés à des trophées. Un Gaulois romanisé montre un captif. Le message est clair : la paix romaine assure une vie douce et la révolte finit dans les chaînes. Exemples d’activités à proposer aux élèves : – Dessine un plan de ville gallo-romaine où tu placeras : des rues, quelques monuments, un pont et un arc de triomphe. – Écris un texte pour présenter un monument romain et ses fonctions. la ville romaine Idéalement, le plan des villes est orthogonal, mais chaque ville a son originalité en fonction de la topographie des lieux, de l’espace bâti préromain… Parmi les édifices principaux, on compte le forum, le théâtre et l’amphithéâtre, les thermes, les arcs de triomphe. Ponts et aqueducs sont nombreux. Les enceintes, très rares sous le Haut-Empire, sont édifiées sous le Bas-Empire, avec l’apparition de troubles. Construits en hauteur et peu confortables, les oppidums gaulois sont délaissés. Mais pour autant ils ne disparaissent pas tous immédiatement. Bibracte, par exemple, possède trois couches de constructions d’époque gauloise et deux couches de constructions d’époque romaine. > Document 1 : reconstitution du plan d’Arles Le plan d’Arles au IIe siècle ap. J.-C. est globalement orthogonal avec quelques rues pénétrantes transversales. La ville possède une enceinte, ce qui est un signe honorifique à l’époque où les villes romaines sont ouvertes. Le théâtre réunissait les habitants de la ville et des environs pour des spectacles de comédie ou de tragédie. L’amphithéâtre, qui pouvait contenir plusieurs milliers de personnes, était destiné aux jeux sanglants du cirque. Le forum était formé d’une vaste esplanade rectangulaire, entourée de portiques. Elle comprenait une basilique civile où l’on rendait la justice, un temple pour célébrer les dieux romains et des boutiques sous les portiques. En soubassement, sur trois côtés, trois cryptoportiques, non visibles ici, soutenaient l’ensemble, permettant son rehaussement. ◗ Activité 2 vivre en ville > Documents 3 et 4 De façon générale, les villes gallo-romaines sont peu peuplées (comme le montre le tableau), alors que 48 des latrines, des bains et un hypocauste (chauffage par circulation d’air chaud en sous-sol). Il existe aussi de petits immeubles de rapport divisés en appartements, des maisons à étages ou des boutiques flanquées de deux ou trois pièces. Exemple d’activité à proposer aux élèves : – Aide-toi des documents 3 et 4 pour raconter, en quelques phrases, la journée en ville d’une famille modeste ou aristocratique. Rome peut atteindre à l’époque un million de personnes. On passe de la construction luxueuse à l’habitat le plus modeste par paliers successifs. Les riches Gallo-Romains, attirés et fascinés par Rome, adoptent la maison à atrium et péristyle, avec un jardin intérieur. La construction est soignée et l’ornementation raffinée : fresques, mosaïques, stucs, peintures, placages, jets d’eau, meubles, statuettes, bibelots à la romaine… Beaucoup de maisons possèdent ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE en Gaule où les élites sont attirées par le mode de vie romain. Les villes sont le lieu où s’exerce le mieux et le plus profondément la romanisation. Celle-ci a bien réussi PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Géographie : comparer la reconstitution de la ville d’Arles avec le plan de la ville aujourd’hui. • Arts plastiques : mosaïques, peintures imitées de Rome, participation aux activités d’un centre pédagogique d’un musée. ZOOM SUR… ◗ Les villes gallo-romaines > Autun au IIe siècle de notre ère La ville d’Autun a été créée de toutes pièces par les Romains à la fin du Ier siècle de notre ère sur environ 200 hectares. Elle se situe avantageusement au croisement des bassins de la Loire, du Rhône et de la Saône. L’ancien oppidum des Éduens, Bibracte, est situé à une vingtaine de kilomètres. Les excellentes relations qu’entretenaient les Éduens avec les Romains leur ont permis d’obtenir le droit de construire un rempart, ce qui était très rare à l’époque. Ce rempart d’environ 6 km comprenait quatre portes et de nombreuses tours. La ville possédait des écoles célèbres, fréquentées par les enfants des grandes familles de toute la Gaule. On y apprenait le latin et le grec, la rhétorique et le droit, l’histoire et la géographie. > Le réseau urbain gallo-romain Le réseau urbain comprend des villes de tailles différentes, des grandes cités aux multiples fonctions, des agglomérations secondaires à fonction administrative, commerciale, religieuse, des villes d’étape ou des villes agricoles. > Le plan des villes La ville romaine se développe en principe sur un plan orthogonal. Les rues sont à angle droit et délimitent des îlots d’habitation de grandeur variable qu’on appelle des « insulae ». Mais ce plan de base est soumis aux nécessités topographiques et à l’habitat préexistant éventuel. Chaque insula comprend des maisons particulières et des immeubles collectifs. Le commerce et l’artisanat occupent les rez-de-chaussée sous forme de boutiques et d’ateliers. Le bois est très employé pour les constructions et les incendies sont très fréquents. 49 L’Antiquité 25 Commerce et artisanat en Gaule romaine PAGES 56-57 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles Le grand commerce qui suit le réseau routier est aussi un élément important de la romanisation. De son côté, l’artisanat est très développé. L’un et l’autre continuent leur essor grâce à la liberté de circulation et à la paix qui dura près de deux siècles et demi. ➜ Objectifs • Connaître la nature et les capacités du commerce et de l’artisanat gallo-romains. • Analyser et utiliser les documents propres à la méthode historique. ➜ Notions et concepts Commerce – artisanat – exportation – importation. ➜ Cahier d’exercices « Commerce et artisanat en Gaule romaine » : voir p. 33. DÉROULEMENT Les produits, mais aussi les idées, s’échangent facilement sous l’égide de Rome qui ouvre les routes et achemine les produits vers la capitale dont l’approvisionnement fait problème. Les armées des frontières réclament elles aussi de l’approvisionnement qui leur est fourni par les provinces. Exemple d’activité à proposer aux élèves : – Complète les phrases suivantes : Le c. . . . . d. . . . . . . er a fabriqué une paire de c. . . . s. . . . . . . es pour une petite fille. Il ferme son a. . . . l. . . . r et achète du v. . . . . . . chez le marchand. Rentré chez lui, il verse ce vin dans un beau v. . . . . . . et s’assied, heureux de se reposer. Les produits gaulois circulent davantage par voie d’eau que par route. Même les petits ruisseaux sont aménagés et utilisés pour le transport de marchandises. Les bateaux sont alors à fond plat et descendent les cours d’eau soit à la rame, soit par halage. Des ports fluviaux existent dans les villes comme Lutèce, Amiens ou Bourges. D’autres ports sont fluviaux et maritimes comme Bordeaux ou Arles. Les produits alimentaires collectés sont acheminés vers Narbonne et Arles, qui sont les principaux ports maritimes vers Rome et des ports de redistribution des produits importés. ◗ Activité 2 la poterie sigillée > Document 4 : une poterie décorée et de couleur rouge De très nombreux tessons témoignent d’une industrie généralisée de la poterie. On s’en sert pour tout : le transport du vin, de l’huile, de sauces de poisson que l’on transporte dans des amphores. On s’en sert également pour le stockage des grains, de l’huile, qui sont conservés dans de grandes jarres appelées « dolia ». On s’en sert enfin pour la préparation et la cuisson des aliments, pour la vaisselle de table… Pendant la période romaine, l’artisanat continue l’essor commencé pendant la période celtique. C’est un artisanat très varié, d’excellente qualité. Il peut être local, mais aussi international et s’exporter à Rome et dans tout l’Empire. Le développement de la vigne et du vin en Gaule ne furent pas du goût des producteurs romains qui vendaient leur vin à des prix très élevés et qui acceptèrent difficilement de perdre ce marché. La céramique sigillée (marquée d’un sceau) est une spécialité gallo-romaine importée d’Italie. Elle est fabriquée dans de grands ateliers qui exportent dans tout l’Empire. Un four pouvant contenir jusqu’à 30 000 poteries a été retrouvé à La Graufesenque (Aveyron). La poterie sigillée est faite au tour et dans un moule de terre réfractaire, marqué en creux au poinçon. L’argile est plaquée contre le moule dont elle prend la forme. ◗ Activité 1 l’artisanat gallo-romain > Documents 1 à 3 : la variété de l’artisanat Le commerce et l’artisanat sont connus principalement par l’iconographie et les traces matérielles découvertes pendant les fouilles. Les stèles funéraires, les sculptures montrent souvent des artisans au travail ou des commerçants derrière leur étal. L’industrie du verre est florissante et de qualité dès le Ier siècle ap. J.-C. Exemple de question à poser aux élèves : – Cherche avec un(e) camarade les différences et les similitudes entre un petit atelier artisanal et un atelier qui produit pour l’exportation. 50 ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE paix.Tout l’Empire se sert de la céramique sigillée et des amphores gauloises. Le commerce et l’artisanat gallo-romains sont très actifs. Ils sont facilités par la liberté de circulation et la situation de PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Arts plastiques : les techniques de la poterie. • Arts plastiques : les techniques du bas-relief. ZOOM SUR… ◗ Les traces de l’artisanat gallo-romain l’écorce de bouleau, le bois de châtaignier… Du fait de la fragilité de ces matériaux, la vannerie a laissé peu de traces. On n’a guère pu retrouver que quelques corbeilles et paniers qui ont permis d’analyser les techniques : démarrage des fonds, entrecroisement de l’osier, bordure finale… Toutefois, la mosaïque du calendrier rustique de SaintRomain-en-Gal (Rhône) nous donne, pour les mois de janvier et de février, une description de la fabrication des paniers parmi les plus précises de l’Antiquité. Pour avoir une idée exacte de la diversité des productions et de l’outillage, l’observation des stèles funéraires et des bas-reliefs est indispensable (les musées de Châteauroux, de Metz ou de Nancy en conservent un certain nombre). On y retrouve des serpettes, des épluchoirs, des poinçons, des fers à clore et d’autres outils dont se servaient les vanniers. On peut y voir également des paniers et des corbeilles de toutes les formes et de toutes les tailles, des enveloppes pour protéger des chocs les amphores de terre cuite, des sièges et des fauteuils, des coffres, des vans, des nasses, des ruches, des chariots et même des coracles… Ces petits bateaux de rivière arrondis et recouverts de peau, où une ou deux personnes peuvent prendre place, sont aussi décrits par César, Pline l’Ancien et Strabon. L’artisanat gallo-romain, très diversifié et d’excellente facture mais produisant de simples objets de la vie courante, intéressait peu les écrivains de l’Antiquité qui en parlent rarement. Pour trouver des renseignements en nombre sur l’activité des artisans gallo-romains, il faut avoir recours aux différents vestiges qui sont parvenus jusqu’à nous. Les objets recueillis dans les fouilles archéologiques sont une source considérable de renseignements. Ils nous informent sur les diverses productions, les savoir-faire, l’organisation de la fabrique et de la vente des objets. Ils disent aussi l’importance locale, régionale ou internationale – l’aire d’influence en somme – des ateliers de fabrication gallo-romains. Les stèles funéraires, autre source de renseignements, sont elles aussi très nombreuses à présenter des artisans au travail, sciant le bois ou terminant une chaussure de cuir. L’observation de ces stèles nous renseigne sur les gestes professionnels, les outils, les matériaux et les produits fabriqués. ◗ Un exemple d’artisanat : la vannerie Parmi les matériaux utilisés par la vannerie, on compte l’osier, la ronce, le noisetier, le cornouiller, mais aussi 51 L’Antiquité 26 Je suis… un artisan gallo-romain PAGES 58-59 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles Ce chapitre est destiné à réutiliser les connaissances acquises dans les chapitres concernant la Gaule romaine de façon ludique et concrète. Comme nous l’avons vu, nous possédons beaucoup de renseignements concernant l’artisanat gallo-romain qui bénéficia de la longue expérience gauloise et romaine en la matière et des possibilités d’exportation accrues offertes par Rome. Point fort : étude des artisans gallo-romains comme groupe significatif de la période. ➜ Objectifs • Vérifier l’acquisition des connaissances. • Exercer son esprit critique et utiliser concrètement les documents. ➜ Notions et concepts Artisanat – poterie – métallurgie. DÉROULEMENT ◗ Activité 1 Exemple d’activité à proposer aux élèves : – Explique comment sont utilisées les poteries dans la vie courante et dans le commerce. le travail de l’argile > Illustrations A à G (p. 58) La poterie nécessite la réunion de trois éléments indissociables : l’argile, le bois et l’eau. Le dessin B montre une seconde technique de céramique sigillée : le vase est façonné au tour et sa surface est lisse ; le potier l’orne ensuite d’une argile fine, la barbotine, ou l’incise avec une gouge pour y dessiner des feuillages, des plantes. Il peut aussi plaquer des motifs collés à la barbotine. Il faut beaucoup de bois pour cuire les poteries et plusieurs jours sont nécessaires entre deux cuissons afin de refroidir, de vider, de nettoyer le four et d’empiler les nouvelles poteries à cuire. L’ouverture du four présente toujours une incertitude : 10 à 30 % de la production sont inutilisables. ◗ Activité 2 le travail des métaux > Le coin de l’historien Les survivances celtiques sont incontestables en ce qui concerne les arts du métal dans lesquels la Gaule indépendante excellait. La métallurgie est très présente dans la vie de tous les jours et concerne toutes les activités : travaux des champs, transport, guerre, vie quotidienne… Exemple d’activité à proposer aux élèves : – Imagine que tu es un artisan gallo-romain qui travaille le fer. Explique à un jeune artisan pourquoi il peut faire un métier intéressant en travaillant avec toi. ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE verrerie, la poterie sigillée, le grand commerce international sont d’époque gallo-romaine. L’artisanat gallo-romain reprend souvent les techniques de la période celtique. Mais certaines activités comme la PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Arts plastiques : réaliser une poterie, visiter un atelier de potier. • Sciences : les techniques de la métallurgie. 52 L’Antiquité 27 Les villas gallo-romaines PAGES 60-61 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles Ce chapitre a pour objectif d’aborder la romanisation des campagnes gallo-romaines par le biais de l’étude de la villa. Le terme de villa désigne une exploitation agricole de taille variée. Pour les Romains, ce terme pouvait également désigner les simples résidences à la campagne. ➜ Objectifs • Connaître et identifier les villas gallo-romaines. • Connaître les productions agricoles de la Gaule romaine. • Utiliser des documents propres à la méthode historique. ➜ Notions et concepts Agriculture – villa – paysan – esclave – productions agricoles – mosaïque. ➜ Cahier d’exercices « Les villas gallo-romaines » : voir pp. 34-35. DÉROULEMENT ◗ Activité unique > Documents 3 et 4 la villa et ses productions Cette mosaïque (doc. 3) fait partie d’un calendrier agricole exécuté au IIIe siècle de notre ère et découvert à SaintRomain-en-Gal, dans le département du Rhône, sur la rive droite du fleuve, dans la Vienne antique. Elle a été trouvée dans un quartier urbain densément peuplé et dégagé par les fouilles. La mosaïque est composée de tesselles de verre, de marbre et de calcaire, donc de produits qu’on pouvait rassembler régionalement. Elle comprenait 40 scènes – il en reste 27 – décrivant les quatre saisons. La scène représentée ici est une scène d’automne. Un homme, conduisant deux bœufs et travaillant avec un araire, laboure. À l’arrière-plan, un autre homme sème le grain. La villa gallo-romaine produit pour elle-même et pour la vente. Avant la conquête romaine, les Gaulois importaient du vin. Ils le payaient fort cher : un esclave pour une amphore. Ce vin était offert à profusion au cours des banquets par les aristocrates et bu pur, alors que les Romains le mêlaient d’eau. La conquête de la Narbonnaise permit d’acclimater la vigne déjà connue en Gaule et les Gaulois devinrent d’excellents producteurs de vin. Exemple d’activité à proposer aux élèves : – En t’aidant des documents des pages 60 et 61 de ton livre, décris en quelques phrases une ferme idéale en Gaule romaine. Les productions agricoles comprennent en particulier des céréales, du vin, des animaux de basse-cour. L’administration impériale de l’annone se charge de collecter, de stocker et de transporter les denrées alimentaires destinées à Rome. Les grandes exploitations romaines cohabitent avec de plus petites unités dont certaines sont tenues par des Gaulois et conservent leurs traditions. Les exploitations sont travaillées par des paysans libres ou des esclaves. > Documents 1 à 3 On possède peu de représentations figurées des domaines agricoles gallo-romains. Deux auteurs latins ont parlé chacun de leur villa située en Gaule romaine : Ausone au IVe siècle ap. J.-C. et Sidoine Apollinaire au Ve siècle ap. J.-C. Seul Sidoine Apollinaire décrit réellement sa villa située dans le Puy-de-Dôme actuel. C’était une très importante villa comprenant une façade au nord et une au sud, un gynécée, un portique, un cryptoportique, un appartement, différentes pièces privées et un petit port fluvial. Mais ce n’est pas un modèle unique et il existait de nombreux autres types de villas. Les exploitations importantes étaient décorées comme les maisons urbaines : de mosaïques, de stucs, de peintures murales, de pavements, de fresques… ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE La Gaule était couverte d’exploitations agricoles de tailles diverses qui produisaient pour la vente. Mais d’autres exploitations, plus petites, produisaient pour l’autoconsommation. PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Sciences : les productions agricoles. • Arts plastiques : apprendre les techniques de la mosaïque. 53 L’Antiquité 28 Un seul dieu PAGES 62-63 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles Ce chapitre a pour objectif de présenter le judaïsme, premier monothéisme de l’histoire, et la naissance du christianisme. Prêché par Jésus qui s’affirme fils de Dieu, il se caractérise par la croyance en un dieu unique et en l’immortalité de l’âme, dans le prolongement de la religion juive, et par le commandement fait aux hommes, tous égaux entre eux, de s’aimer les uns les autres. ➜ Objectifs • Connaître les deux premiers monothéismes et certaines de leurs caractéristiques principales. • Utiliser des documents propres à la méthode historique. ➜ Notions et concepts Monothéisme – judaïsme – christianisme – Bible hébraïque – Bible chrétienne – Moïse – Jésus – juif – chrétien – polythéisme. ➜ Cahier d’exercices « Juifs et chrétiens » : voir p. 36. DÉROULEMENT Devant le Temple étaient dressés deux colonnes de bronze et un autel des sacrifices. La mosaïque (doc. 2) évoque à la fois le Temple et les cérémonies qui s’y déroulaient. En bas à gauche se trouve une pelle à encens, qui n’est pas citée dans le livre des élèves. Exemples de questions à poser aux élèves : – Où se trouve le Temple ? – Que contient le Saint ? – Que contient le Saint des Saints ? – Retrouve dans la mosaïque les éléments appartenant au Temple et les objets utilisés pendant les cérémonies du culte. Il existe des approches du monothéisme dans les religions méditerranéennes anciennes. Par exemple, en Égypte pharaonique, le culte du disque solaire d’Aton célèbre un dieu supérieur dont émane toute la création. Mais il revient au judaïsme d’avoir établi la croyance en un seul dieu transcendant. ◗ Activité 1 le judaïsme Cette religion trouve son origine, selon les textes bibliques, dans deux exodes : celui d’Abraham qui quitte la ville d’Ur en Chaldée vers 1850 av. J.-C., selon la tradition, et celui des Hébreux d’Égypte vers le XIIIe siècle av. J.-C., toujours selon la tradition. Dans ce second épisode, Moïse reçut la Révélation sur le mont Sinaï. L’histoire, les croyances, les lois et les pratiques du judaïsme sont contenues dans la Bible hébraïque comprenant 24 livres. > Documents 1 et 2 D’après la Bible, Dieu se révèle à Moïse sur le mont Sinaï et lui dicte les Tables de la Loi qui contiennent les Dix Commandements. Ce sont les exigences de Dieu au peuple hébreu, peuple qu’Il a choisi. Les Tables de la Loi sont déposées dans l’Arche d’alliance. Salomon (Xe siècle av. J.-C.) fait édifier un temple à Jérusalem où il fait déposer l’Arche d’alliance. Le Temple symbolise la demeure de Dieu, c’est le seul endroit où peuvent se faire les sacrifices. Il comprend deux salles. La première, le Saint, contient un autel des parfums, une table des offrandes ; seuls les prêtres peuvent y pénétrer. La seconde, ou Saint des Saints, contient l’Arche d’alliance et le chandelier à sept branches. Elle est séparée du Saint par un rideau et seul le grand prêtre peut y pénétrer. ◗ Activité 2 le christianisme C’est dans le milieu juif traversé par les attentes messianiques que Jésus de Nazareth (– 6 ou – 4 av. notre ère / 27 ou 30 de notre ère) prêche une nouvelle religion monothéiste fondée sur la croyance en un dieu unique et en l’immortalité de l’âme, et commandant aux hommes de s’aimer les uns les autres. Il meurt, selon la tradition, à l’âge de 33 ans crucifié sur une croix. Le christianisme, d’abord simple secte juive, ajoute d’autres textes à la Bible hébraïque qui devient Ancien Testament (ou Ancienne Alliance). Elle y adjoint les 4 Évangiles, les Actes des Apôtres, les Épîtres, l’Apocalypse, soit 27 livres appelés Nouveau Testament. Ancien et Nouveau Testaments forment la Bible chrétienne. À la fin du Ier siècle de notre ère, le christianisme est présent en Asie Mineure, dans les villes touchées par le grand commerce et par les apôtres. 54 Exemples de questions à poser aux élèves : – Pourquoi cette peinture a-t-elle été faite dans les catacombes ? (Parce que c’était un lieu de réunion : les chrétiens ne pouvaient pas se réunir ailleurs du fait de l’interdiction pesant sur leur culte.) – Que représente la brebis ? > Documents 3 et 4 : le Bon Pasteur Les plus anciennes représentations chrétiennes ont été retrouvées, notamment, dans les catacombes. On y trouve des symboles religieux comme la croix ou le poisson représentant Jésus, des scènes de l’Évangile. Ici, Jésus est représenté en Bon Pasteur, celui qui donne sa vie pour ses brebis. ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE Le judaïsme est le premier monothéisme de l’histoire. Au Ier siècle de notre ère, Jésus de Nazareth a prêché un nouveau monothéisme fondé sur l’amour entre les hommes. PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Français : présenter, en quelques lignes, le polythéisme et le monothéisme en utilisant les mots de la leçon. • Arts plastiques : réaliser un dessin ou une peinture présentant des objets symboliques du judaïsme ou du christianisme. ZOOM SUR… ◗ La Bible hébraïque ◗ La Bible chrétienne La Bible hébraïque (texte hébreu et araméen) comprend trois parties : > La Torah (5 livres) La Torah ou Loi est le fondement de la foi et de la vie religieuse des juifs. – La Genèse raconte la Création du monde, l’histoire des patriarches, la descente en Égypte. – L’Exode, le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome rapportent l’histoire, les pratiques sociales et cultuelles des juifs, le contenu de la Loi. > Les Prophètes (8 livres) Cette partie comprend des livres à caractère historique et moral et des livres prophétiques concernant les agissements des prophètes. Ceux-ci interviennent auprès des rois pour les maintenir dans la religion ; ils veillent à la cohésion et à la foi du peuple juif. > Les Écrits de sagesse (11 livres) Ce sont des livres historiques, hagiographiques, des chroniques, des poèmes et des livres de prière. La Bible chrétienne se compose de l’Ancien Testament et du Nouveau Testament. > L’Ancien Testament Il est formé de la Bible hébraïque à laquelle s’ajoutent des textes écrits directement en grec et non retenus par la Bible hébraïque. > Le Nouveau Testament Il comprend : – Les quatre Évangiles de Matthieu, Marc, Luc et Jean. Textes fondateurs du christianisme, les Évangiles sont des témoignages sur Jésus, son enseignement et sa vie. – Les Actes des Apôtres (écrits par Luc). Ils racontent les actions des Apôtres entre 30 et 60 ap. J.-C. – Les Épîtres, soit 21 lettres de conseils écrites ou attribuées à Paul (14), Pierre (2), Jean (3), Jacques (1), Jude (1) aux premières communautés chrétiennes. – L’Apocalypse de Jean, texte dédié aux églises d’Asie et vision de la fin du monde. 55 L’Antiquité 29 La diffusion du christianisme PAGES 64-65 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles Le christianisme commence par être une religion souterraine, qui se répand en dépit des interdictions, voire des persécutions qui commencent très tôt (en 64 de notre ère, Néron fait retomber la responsabilité du grand incendie de Rome sur les chrétiens et les fait mettre à mort). Le christianisme coexiste longtemps avec les autres religions. Le sujet sera approfondi au collège, mais il est indispensable que les élèves aient une première information, ne serait-ce que pour comprendre les périodes suivantes et appréhender diverses formes d’expression artistique. ➜ Objectifs • Connaître les étapes de l’expansion du christianisme. • Connaître certaines caractéristiques de la religion chrétienne. ➜ Notions et concepts Églises locales – évêque – diacre – prêtre – persécutions – autorisation du christianisme – le christianisme seule religion de l’Empire. ➜ Cahier d’exercices « Juifs et chrétiens » : voir p. 36. DÉROULEMENT ◗ Activité 1 chrétiens sont essentiellement poursuivis pour crime de droit commun puisqu’ils refusent de sacrifier aux dieux romains. La religion chrétienne est considérée dans la population comme faisant obstacle à la puissance de Rome, comme permettant des crimes divers (infanticide, homicide, cannibalisme rituel) et étant à l’origine des calamités naturelles. En période de guerre, le refus de sacrifier peut être considéré comme un manque de loyalisme. > Documents 2 et 3 Ces deux documents illustrent la vie des chrétiens à l’époque où leur religion était interdite. Le texte de Pline le Jeune précise la raison des persécutions aux yeux des responsables romains. Le document 3 montre un des lieux où se réunissaient les chrétiens pour pratiquer leurs rites à l’écart. Exemples d’activités à proposer aux élèves : – Imagine que tu es un fonctionnaire romain. Expose les raisons pour lesquelles tu devrais arrêter les chrétiens. – Imagine que tu es un chrétien des trois premiers siècles de notre ère. Raconte tes pratiques religieuses et tes difficultés à vivre une religion interdite. les rites chrétiens > Document 1 : un baptistère en Tunisie Deux rites principaux caractérisent l’Église des premiers temps : le baptême et l’eucharistie. Le baptême rappelle le baptême de Jésus par Jean-Baptiste dans le Jourdain. Il marque l’entrée dans la religion chrétienne et le pardon des fautes commises. Dans les premiers siècles, ce baptême se fait par immersion dans une cuve baptismale, comme celle qui est montrée ici et qui date du VIe siècle, donc deux siècles après l’autorisation de la religion chrétienne. On y aperçoit des signes utilisés par le christianisme : l’alpha et l’oméga (Jésus est commencement et fin de toutes choses), la croix et la lettre représentant le mot grec christos. L’eucharistie rappelle le dernier repas de Jésus avec ses disciples. Après un certain nombre de prières, les fidèles se partagent le pain et le vin représentant la chair et le sang de Jésus qui s’offre en sacrifice. Exemples de questions à poser aux élèves : – Quelles sont les pratiques religieuses des premiers chrétiens ? – Quelle est leur signification ? – Ce baptistère est-il une source de l’histoire ? Pourquoi ? ◗ Activité 3 le christianisme s’impose La nouvelle religion n’est autorisée officiellement que par l’édit de Milan de 313. C’est alors qu’elle peut s’installer et que les édifices religieux peuvent se construire au grand jour. En Gaule, le christianisme progresse lentement et s’impose avec l’autorisation du culte, en 313. En 380, il est confirmé comme religion d’État et, en 391, les autres cultes ◗ Activité 2 les persécutions Il faut nuancer la notion de persécution généralement admise. Dans les deux premiers siècles de notre ère, les 56 tions se multiplient, notamment en Gaule, et les groupes épiscopaux assemblent la cathédrale, le baptistère, le logement de l’évêque et des clercs, parfois un hôpital comme à Arles. Exemple de question à poser aux élèves : – Pourquoi les chrétiens ne pouvaient-ils pas construire d’églises avant le IVe siècle ? sont interdits. À la fin du IVe siècle de notre ère, le christianisme est non seulement présent dans tout l’Empire mais même au-delà (Arménie…). > Documents 4 et 6 Une fois leur religion autorisée, les chrétiens se signalent dans l’espace en construisant des églises. Au Ve siècle, les construc- ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE Pendant les trois premiers siècles de notre ère, les chrétiens ne purent pratiquer librement leur religion et furent parfois persécutés. L’empereur Constantin, converti au christianisme, autorisa cette religion en 313. PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Arts plastiques : réaliser un dessin, une peinture ou une maquette d’église ; réaliser une mosaïque peinte. • Français : décrire les pratiques religieuses des chrétiens dans les catacombes. ZOOM SUR… ◗ La naissance et le développement – L’Histoire n° 186, « L’historien, Jésus et les Évangiles », entretien avec M. Tardieu, mars 1995. – Le Monde des religions, hors série n° 2, « Les trois monothéismes : judaïsme, christianisme, islam », janvier 2004. – Notre Histoire n° 131, dossier « Les Chrétiens aux lions », mars 1996. – Notre Histoire n° double 204-205, « Le Jésus des historiens et des artistes », novembre-décembre 2002. > Ouvrages – Gérard Bessière, Jésus , le dieu inattendu, « Découvertes Gallimard » n° 170, décembre 1994. – Pierre-Marie Beaude, Premiers Martyrs, Premiers Chrétiens, « Découvertes Gallimard » n° 189, novembre 1993. – Dictionnaire culturel du christianisme, Éditions du Cerf / Nathan, 1994. – Dictionnaire encyclopédique du christianisme ancien, Éditions du Cerf, 1990. – N. Duval, Naissance des arts chrétiens, Imprimerie Nationale, 1991. – Ch. et L. Pietri, « Naissance d’une chrétienté (250- 430) », tome II de L’Histoire du christianisme des origines à nos jours, Paris, 1995. – P. Prigent, L’Art des premiers chrétiens, Desclée de Brouwer, 1995. – M. Simon, Les Premiers Chrétiens, « Que sais-je », n° 511, PUF. du christianisme : bibliographie > Documentation – Les Débuts du christianisme, CNDP, 1978 (12 diapos plus un livret de 36 pages). – N. Gauthier, « Premiers siècles chrétiens », in Documentation photographique n° 7028, avril 1995. – R. Nouailhat, La Genèse du christianisme de Jérusalem à Chalcédoine, CRDP Besançon, 1991. – TDC n° 222, Les Débuts du christianisme, 1979. – TDC n° 507, Le Christianisme primitif, 1989. – Okapi, « Les grandes religions dans le monde », avril 1988. – Okapi, « Paul : un aventurier de Dieu », décembre 1988. – Okapi, « Qui était Jésus ? », décembre 1989. – Okapi, « Jésus : un homme rebelle », décembre 1993. > Articles de revues – L’Archéologue n° 57, « Premiers chrétiens en Gaule », décembre 2001-janvier 2002. – Historiens et Géographes n° 341, dossier d’histoire religieuse, octobre 1993. – L’Histoire n° 157, « Le Christ règne en Méditerranée » de P. Chuvin, août 1992. – L’Histoire n° 161, « Les Manuscrits de la mer Morte » de M. Hadas-Lebel, décembre 1995. – L’Histoire n° 181, « La persécution des premiers chrétiens » de A. Rousselle, octobre 1994. 57 L’Antiquité 30 Je suis… un chrétien des premiers temps PAGES 66-67 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles Ce chapitre a pour objectif de permettre la réutilisation des connaissances et des méthodes acquises par les élèves dans les chapitres qui concernent les débuts du christianisme. ➜ Objectifs • Connaître la vie et les croyances des premiers chrétiens. • Identifier les catacombes. • Utiliser les documents propres à la méthode historique. ➜ Notions et concepts Catacombes – symboles – peintures – graffiti. DÉROULEMENT ◗ Activité 2 ◗ Activité 1 les symboles au temps des premiers chrétiens les catacombes Les catacombes sont une sorte de condensé de la vie, des croyances et des rites des premiers chrétiens. Si les catacombes romaines sont les plus nombreuses (on en a répertorié environ 60), il en existe également à Naples, en Sicile et en Afrique du Nord. À l’origine, ce sont des cimetières souterrains connus et enregistrés par l’administration romaine et situés en périphérie de la ville. > Documents 2 à 4 Les premiers chrétiens aimaient beaucoup les symboles, comme d’ailleurs leurs contemporains. Chaque représentation peut être interprétée à deux niveaux : celui qui résulte de la simple observation et celui, plus secret, qui est connu des chrétiens et qui représente une réalité spirituelle. Ainsi, la position de la famille, représentée dans le document 2, est celle des orants, c’est-à-dire ceux qui prient. Mais cette figure de prière, les mains ouvertes à hauteur du visage, est aussi le symbole de l’âme qui vit déjà dans la paix de Dieu. Les symboles les plus fréquents sont le Bon Pasteur, l’ancre qui représente la croix, le phénix, animal légendaire qui renaît de ses cendres et symbolise l’immortalité de l’âme. Le monogramme du Christ est également un symbole chrétien. Il est formé de deux lettres de l’alphabet grec enlacées, le X (chi) et le P (ro) : ce sont les deux premières lettres du mot grec christos. Ce monogramme, placé sur une tombe, indiquait que le défunt était chrétien. Autre symbole fréquent du Christ, le poisson : c’est un symbole, un emblème et un résumé de la foi chrétienne. Disposées verticalement, les lettres de ce mot forment un acrostiche : Iesùs Christòs Theòu Uiòs Sotér, soit « Jésus Christ Fils de Dieu Sauveur ». À une époque plus tardive, les mosaïques de Ravenne reprennent certains symboles tirés du répertoire romain : le fleuve Jourdain est représenté en vieillard à la droite de Jésus. Audessus de la tête de celui-ci, une colombe porte un rameau d’olivier. Elle symbolise le Saint-Esprit, troisième personne de la Trinité, symbole de l’amour entre le Père et le Fils. Exemples de questions à poser aux élèves : – Quels sont les principaux symboles utilisés par les premiers chrétiens ? – Pourquoi employait-on des symboles comme le poisson ou l’ancre ? (Pour être reconnu comme chrétien quand le culte était interdit.) Les types de sépultures sont variés : sarcophages, tombes creusées dans le sol le long des murs, chapelles familiales… Beaucoup de gens se faisaient enterrer près des martyrs. Les murs sont peints de fresques représentant des scènes de l’Ancien Testament : Noé dans l’arche ; Daniel sauvé des lions ; Moïse qui fait jaillir l’eau du rocher, Jonas jeté à la mer, englouti par la baleine et recraché sain et sauf trois jours plus tard… Le Nouveau Testament est très représenté, notamment par des scènes de miracles de Jésus : la résurrection de Lazare et la multiplication des pains, l’eau changée en vin, la guérison de l’aveugle. Baptême et eucharistie sont également très fréquemment représentés. On remarque la dimension collective des représentations : familles, assemblées de chrétiens… > Document 1 : des catacombes romaines à Priscilla Les catacombes sont des cimetières où les chrétiens se réunissent pour prier et pour enterrer leurs morts en commun. Elles ont été utilisées entre le IIe et le Ve siècle et agrandies au fur et à mesure. On pense qu’environ 500 000 personnes y ont été enterrées rien qu’à Rome. Exemples de questions à poser aux élèves : – Que sont les catacombes ? – Pourquoi les chrétiens les fréquentaient-ils ? 58 ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE symbole : les catacombes deviennent un lieu de culte et de pratiques religieuses. Dans les trois premiers siècles, le christianisme est persécuté. Il se crée une culture de la clandestinité et du PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Arts plastiques : les représentations symboliques. ZOOM SUR… ◗ Les catacombes romaines : ◗ Les loculi Il existe des catacombes dans plusieurs villes d’Italie et en Afrique du Nord, mais on en dénombre plus de soixante à Rome creusées entre le IIe et le Ve siècle, ce qui représente des centaines de kilomètres de galeries, creusées sur plusieurs niveaux, et des dizaines de milliers de tombes. En effet, les chrétiens étaient nombreux à vouloir être enterrés ensemble, près des martyrs et, de plus, à peu de frais. Les catacombes ont été creusées dans le tuf, à l’extérieur de la ville, comme l’exigeaient les lois romaines et généralement le long des voies consulaires. Parmi les diverses formes de sépultures, les niches oblongues de différentes dimensions et creusées le long des murs, appelées « loculi », étaient destinées à contenir un seul corps, mais elles en contenaient souvent deux et parfois davantage. La sépulture des premiers chrétiens était extrêmement simple. Les cadavres étaient enveloppés d’un linceul et couchés à même le tuf. Les loculi étaient ensuite fermés par des plaques de marbre ou par des tuiles fixées avec du ciment. Le nom du défunt était parfois inscrit, avec un symbole chrétien ou une phrase. À côté des tombes, les chrétiens plaçaient des lampes à huile ou des fioles de verre avec du parfum. un ensemble gigantesque ◗ Les principales catacombes ◗ Le creusement des galeries Saint Calixte, pape de 217 à 222, a fait creuser des catacombes qui portent son nom et où treize papes ont été enterrés. Les catacombes de Domitille, creusées entre le IIIe et le Ve siècle, portent le nom de la propriétaire du terrain sur lequel elles se situent. Les catacombes de saint Sébastien, martyrisé sous Dioclétien, sont construites le long de la via Appia. Une association spécialisée creusait les galeries l’une après l’autre, à la lueur des lampes. Les paniers ou les sacs remplis de terre étaient remontés à la surface grâce à des puits appelés « lucernaires ». Quand les catacombes étaient achevées, les lucernaires servaient ensuite pour l’aération et l’éclairage des galeries. 59 L’Antiquité 31 De l’Empire romain aux royaumes barbares PAGES 68-69 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles À partir du IVe siècle, des peuples venus de l’Est, notamment les Francs et les Wisigoths, s’installent dans l’Empire romain d’Occident qui s’effondre définitivement vers la fin du Ve siècle. Sur ces ruines s’établissent des royaumes fondés par des peuples germaniques. ➜ Objectifs • Connaître la période des invasions (ou migrations) barbares. • Lire et commenter une carte légendée. ➜ Notions et concepts Peuples barbares – ville fortifiée – Empire romain d’Orient – Empire romain d’Occident – invasions et migrations barbares – royaumes barbares. ➜ Cahier d’exercices « De l’Empire romain aux royaumes barbares » : voir p. 37. DÉROULEMENT ◗ Activité 2 ◗ Activité 1 les invasions la crise de l’Empire On appelle « Grandes Invasions », mais aussi « Grandes Migrations », les migrations de peuples barbares, en majorité germaniques, qui, bousculés par les Huns, commencent à entrer dans l’Empire vers 375. Les plus importants de ces peuples sont les Goths, les Burgondes, les Vandales, les Saxons et les Francs. En 406, des peuples germaniques (les Vandales) traversent le Danube gelé, envahissent la Gaule, passent en Espagne et en Afrique, et y fondent des royaumes. Suivront d’autres vagues menées par d’autres peuples. En 476, le dernier empereur romain d’Occident est déposé par un barbare. Aux Ve et VIe siècles, des peuples barbares installent des royaumes sur les débris des pouvoirs précédents : les Anglo-Saxons en Bretagne, les Francs et les Burgondes en Gaule, les Wisigoths en Espagne et en Afrique du Nord, les Ostrogoths en Italie. > Document 2 : carte des invasions barbares à la fin du IVe siècle La carte montre clairement la direction des invasions barbares : de l’est vers l’ouest et le sud. Vers 375, les Huns, venus d’Asie centrale, ont poussé avec leur cavalerie redoutable les peuples barbares vers l’Empire. En 406, c’est encore la peur des Huns qui pousse les barbares dans l’Empire dont ils ne sortiront plus. Violences et destructions, rapports difficiles entre romains et barbares qui s’installent sont la marque de l’époque avec cependant, à terme, une collaboration qui s’ébauche. Exemples de questions à poser aux élèves : – Cette carte est-elle une source de l’histoire ? Pourquoi ? – Retrouve sur la carte l’Empire romain d’Orient, l’Empire romain d’Occident et leurs capitales. Suis le chemin pris par les Vandales. Qu’en penses-tu ? Dès le III siècle, certains peuples barbares installés à l’est du Danube font des incursions dans l’Empire romain pour en piller les richesses. Rome prend alors des mesures de protection : construction de murailles autour des villes, renforcement du limes (ligne défensive naturelle ou fortifiée) qui protège les frontières. L’Empire est divisé en deux afin de mieux faire face aux difficultés : la partie orientale a pour capitale Constantinople (fondée en 330 par l’empereur Constantin) et la partie occidentale a pour capitale Rome, mais aussi Milan, Ravenne ou Trèves. En 395, la séparation des deux parties de l’Empire devient définitive. > Document 1 : la porte noire de Trèves Au IIIe siècle, avec les incursions de peuples barbares et les luttes entre généraux romains, l’insécurité s’installe dans l’Empire. Les villes sont alors amenées à construire ou à utiliser des murailles et des portes fortifiées comme la Porte noire de Trèves, ville parmi les plus peuplées de l’Empire. Très peu de villes ont été fortifiées avant le IIIe siècle : la ville ouverte était un signe ostensible de la paix romaine, mais certaines villes prestigieuses ont eu le droit d’édifier des murailles. La Porte noire faisait partie de l’enceinte de 6,5 km construite dès le IIe siècle et comportant des portes et des tours. C’est une construction de 30 m de haut, de 32 m de long et de 22 m de profondeur. Les blocs étaient en grès taillé, assemblés sans mortier et reliés par des fers scellés de plomb. Elle ne disposait pas de fenêtres en rez-dechaussée et devait être défendue par une herse. Exemples de questions à poser aux élèves : – Cette porte est-elle une source de l’histoire ? Pourquoi ? – Fais une liste des différents éléments qui font de cette porte un vrai poste de défense. e 60 ◗ Activité 3 > Document 3 : après l’invasion de 406-407 la Gaule à la fin du Les invasions ont alterné les périodes de destruction, notamment lors des incursions, et d’installation plus pacifique. Mais les populations romanisées ont souffert de ces installations, d’abord du fait des violences puis de l’obligation qui leur a été faite de céder une partie de leurs biens aux nouveaux arrivants. Exemple d’activité à proposer aux élèves : – Lis le texte du document 3 et recherche les conséquences des invasions pour les peuples des Gaules. Ve siècle > Document 4 : carte des royaumes barbares en Gaule La carte représente les royaumes barbares en Gaule à la fin du Ve siècle. En 486 a lieu la défaite de Syagrius, général romain, devant Clovis à Soissons. Exemples de questions à poser aux élèves : – Quels sont les principaux peuples installés en Gaule ? – Lequel de ces peuples va avoir un grand avenir ? Tu peux vérifier sur la carte de la page 70 de ton livre (doc. 1). ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE L’Empire romain, en crise depuis le IIIe siècle, s’effondre finalement devant l’entrée des peuples barbares. Les peuples autochtones, terrorisés, doivent parfois abandonner leurs biens ou une partie d’entre eux aux nouveaux arrivants. La Gaule voit s’installer plusieurs royaumes barbares sur son territoire. PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Français : expliquer en quelques lignes la fin de l’Empire romain d’Occident. • Arts plastiques : dessiner l’armement d’un barbare. ZOOM SUR… ◗ De la ville ouverte à la ville fortifiée s’étaient faites à la hâte après les premières invasions des années 270 et suivantes. Mais la qualité et l’importance des constructions dont certaines sont encore bien visibles font plutôt penser à un travail soigné et lent. On parle aujourd’hui d’une période de construction allant de 270 à 370, la plupart des enceintes datant du IVe siècle (voir Voyage en Gaule romaine de Gérard Coulon et JeanClaude Golvin, Actes Sud / Errances). Les murailles sont faites de pierres ou de briques, avec des remplois en pierre de monuments publics et de nécropoles au niveau des fondations. Elles entourent une superficie réduite par rapport à la période précédente : 20 hectares sont enclos à Amiens alors que la ville du IIe siècle en faisait 160. Cela correspond à une défense des seuls éléments stratégiques. > La ville du Haut-Empire Aux Ier et IIe siècles de notre ère, période de la Paix romaine, les villes romaines sont ouvertes, c’est-à-dire dénuées de remparts. Moins d’une vingtaine de villes ont reçu de Rome l’autorisation de construire des murailles. Parmi elles, on compte les villes d’Arles, de Trèves, d’Orange, de Tongres, de Vienne, etc. Les villes fortifiées du Haut-Empire sont, en moyenne, plus étendues en superficie qu’à la période suivante : 136 hectares pour Tongres, 40 pour Arles. > La ville du Bas-Empire De nouvelles villes s’entourent de fortifications au BasEmpire. On a longtemps pensé que ces constructions 61 Le Moyen Âge 32 Clovis et le royaume franc PAGES 70-71 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles Ce chapitre a pour objectif de présenter la personne de Clovis, son pouvoir sur la Gaule et la royauté mérovingienne. Cette période est décisive dans notre passé national : la langue des Francs, à côté du latin, est une composante majeure du français. Point fort : présentation de Clovis, personnage historique qui doit faire l’objet d’une étude attentive. ➜ Objectifs • Identifier et caractériser le personnage de Clovis. • Connaître les causes de la faiblesse du pouvoir des Mérovingiens. • Utiliser des documents propres à la méthode de l’histoire. ➜ Notions et concepts Clovis – Francs – Mérovingiens – maire du palais – royauté. ➜ Cahier d’exercices « Clovis et le royaume franc » : voir p. 38. DÉROULEMENT ◗ Activité 1 Clovis de se donner un pouvoir supérieur, indépendant de la volonté de ses compagnons d’armes. Exemples de questions à poser aux élèves : – Le royaume de Clovis est-il plus étendu que celui de ses prédécesseurs (doc. 1) ? – Explique l’importance du baptême de Clovis (doc. 2). – Dans le document 3, pourquoi le soldat ne veut-il pas que Clovis prenne le vase qu’il réclame ? Clovis, roi des Francs Devenu roi des Francs en 481, Clovis, en l’espace d’une vingtaine d’années, a conquis un très grand territoire. Il défait le général Syagrius, dernier représentant de Rome, en 486, puis il récupère et redistribue les terres conquises. Il est ensuite vainqueur des Alamans, des Burgondes et des Wisigoths. Sa conversion au christianisme (en 496 ?), à l’instigation de sa femme Clotilde, lui attire les bienveillances de l’Église et de l’aristocratie gallo-romaine. Il est reconnu aussi bien par les Germains que par les Romains et reçoit une ambassade venue de Constantinople. On peut dire qu’il est devenu la seule référence politique en Gaule. > Documents 1 à 3 La carte du royaume de Clovis en 511 (doc. 1) peut être mise en parallèle avec celle des différents royaumes barbares en Gaule à la fin du Ve siècle de la page précédente (doc. 4). Clovis est un personnage dont on connaît mal l’existence. Le détail de la plaque d’ivoire (doc. 2) repris ici montre le baptême de Clovis qui est plongé dans la cuve baptismale. L’épisode reprend la tradition qui veut que Remi, baptisant le roi, se soit rendu compte que le saint chrême, huile utilisée pour donner le sacrement, manquait. C’est alors que la colombe aurait apporté une ampoule de chrême dans son bec : c’est le miracle de la Sainte Ampoule. L’Église se rallie à Clovis après ce baptême, ce qui est un net avantage dans une époque troublée où seule cette dernière a de l’influence. Les écrits de Grégoire de Tours (environ 538-594) comptent parmi les sources les plus anciennes à propos de Clovis. L’Histoire des Francs, dont il est l’auteur, est une hagiographie, mais elle permet de mesurer la volonté de ◗ Activité 2 le déclin des Mérovingiens Dans le courant du VIe siècle, les héritiers mérovingiens de Clovis – la dynastie mérovingienne tire son nom de Mérovée, ancêtre de Clovis – se partagent le territoire selon la coutume franque. Par conséquent, leur pouvoir diminue régulièrement avec les successions. Parallèlement, celui de l’aristocratie augmente, en particulier celui des maires du palais, fonctionnaires de la Cour, qui exercent un pouvoir de plus en plus total. En 751, l’un d’entre eux, Pépin le Bref, détrône le dernier Mérovingien. > Document 4 : Childéric, dernier roi mérovingien Les derniers rois mérovingiens ont été appelés « rois fainéants ». Cette expression souligne en fait qu’ils avaient de moins en moins l’occasion d’agir en rois, les maires du palais les ayant remplacés dans leur charge. Le déclin des rois commence avec l’absence de victoires qui supprime les tributs et les butins. Les donations provoquent des pertes de rentrées fiscales, l’argent des impôts ne rentre pas par incapacité ou par détournement. Parallèlement, les maires du palais cessent d’être de simples intendants. Ils prennent progressivement le pouvoir, agréent les évêques, nomment les comtes et les ducs, dirigent la diplomatie et décident de 62 la guerre et de la paix. Mais le prestige de la royauté est tel qu’il faut attendre une longue période allant de 639 (mort de Dagobert) à 751 pour qu’ils prennent le pouvoir. Exemple de question à poser aux élèves : – Pourquoi a-t-on pu dire que les derniers Mérovingiens étaient des rois fainéants ? ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE faisant baptiser. Ses descendants perdent progressivement le pouvoir au profit des maires du palais. Clovis s’est imposé en Gaule par ses victoires. Il a su s’attirer l’amitié de l’Église et de l’aristocratie mérovingienne en se PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Recherche : l’art à l’époque mérovingienne. • Français : décrire le baptême de Clovis en quelques phrases. ZOOM SUR… ◗ Le baptême de Clovis Le baptême de Clovis est à l’origine de l’autorité de la dynastie mérovingienne et fut rapidement considéré comme l’origine de la royauté sacrée puisque les rois se faisaient sacrer à Reims. Les rois se rattachèrent à Clovis pour bénéficier de la filiation du fondateur de la royauté. C’est ainsi que le prénom de Louis, dérivé de Clovis, fut donné à de nombreux rois, le denier étant Louis XVIII (1815-1824). Le baptême de Clovis prit rang parmi les mythes fondateurs de la France. Citons comme autres mythes la conquête romaine et la conquête franque, le règne de Charlemagne et, plus tard, le 14 juillet et la bataille de Valmy. Aux XIXe et XXe siècles, les commémorations du baptême de Clovis relancèrent les débats sur les liens de l’Église et de l’État. Clovis réalisa l’unité politique des Francs et l’unité religieuse par l’éradication de l’hérésie arienne. Ces résultats furent rendus possibles notamment grâce à l’alliance du chef franc avec l’Église qui fut scellée par le baptême de Clovis1. La cérémonie eut lieu en 498 ou 499 plutôt qu’en 496, date traditionnelle. Des fouilles archéologiques récentes ont permis de retrouver le site baptismal sous l’église gothique actuelle, Notre-Dame. Clovis mit longtemps à se convertir par peur des réactions de ses soldats, païens comme lui. Grégoire de Tours (538594), qui écrit après les faits, rapporte dans son Histoire des Francs que Clovis se décida lors de la bataille de Tolbiac. Craignant la défaite, il en appela au « Dieu de Clotilde », sa femme chrétienne qui le pressait de se convertir, et tint parole. 1. G. COMET et G. DERMENJIAN (Dir.), le Fil de l’histoire de France, CDRom Écoles et Savoirs / CRDP Aix-Marseille. 63 Le Moyen Âge 33 L’islam et les conquêtes arabes PAGES 72-73 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles Ce chapitre a pour objectif de faire découvrir aux élèves l’islam, troisième monothéisme de l’histoire. L’islam est né au VIIe siècle dans la péninsule arabique qui est, à cette époque, peuplée de tribus commerçantes sédentaires ou semi-nomades de religion animiste, chrétienne ou juive. L’islam crée une nouvelle et brillante civilisation dominant le sud de la Méditerranée. ➜ Objectifs • Identifier et connaître Mahomet et l’islam. • Connaître les conquêtes de l’islam. • Utiliser des documents propres à la méthode historique. ➜ Notions et concepts Mahomet – islam – La Mecque – les cinq piliers de l’islam – conquêtes – bataille de Poitiers – art islamique – mosquée. ➜ Cahier d’exercices « L’islam et les conquêtes arabes » : voir p. 39. DÉROULEMENT Mahomet, marié à une riche commerçante, Khadidja, commence à prêcher vers l’âge de quarante ans. Selon l’islam, Mahomet a transmis aux hommes le message de Dieu. Le Coran, fixé à une date controversée, est la transcription en langue arabe de cette révélation. Il contient la profession de foi des musulmans, leurs obligations religieuses et leurs règles de vie quotidiennes. textiles et l’enluminure. La calligraphie, superbe, joue toujours un grand rôle. Les progrès de cette nouvelle religion sont fulgurants, tant du fait des conquêtes militaires et des divisions des peuples conquis que du contenu même du message religieux. En deux siècles, l’islam se répand de la péninsule Ibérique à l’Indus, les pays convertis acceptant un pouvoir, une administration et une armée musulmans, les juifs et les chrétiens payant un impôt spécial. ◗ Activité 2 Exemples de questions à poser aux élèves : – Observe les deux documents. Pourquoi la page du Coran ne possède-t-elle pas de représentation humaine ? Pourquoi le second document, au contraire, en présente-t-il ? le monde musulman aux VIIIe et IXe siècles > Document 3 : carte du monde musulman aux VIIIe et IXe siècles On pourra faire observer à nouveau aux élèves l’étendue et la rapidité des conquêtes et la création d’un espace de civilisation cohérent et original. C’est en territoire musulman que sont réunies les capitales les plus brillantes de l’époque tant au point de vue économique que culturel : Damas, Bagdad et Cordoue. ◗ Activité 1 l’art islamique > Documents 1 et 2 L’art islamique fut, dans le premier siècle de son existence, assez lent à se dégager des influences des époques précédentes et à créer son répertoire personnel. Toutefois, c’est dans l’art que les pays musulmans, si divers et si éloignés dans l’espace, trouvèrent une cohésion. La référence à la religion est constante, elle domine l’esthétique comme l’histoire musulmanes. Exemples de questions à poser aux élèves : – Cherche sur un atlas quel est le nom actuel des pays convertis à l’islam entre le VIIe et le IXe siècle. – Parmi les villes importantes de l’islam, on compte Médine et La Mecque. Cherche pourquoi dans une encyclopédie. – Cherche la ville de Kairouan sur la carte. Dans quel pays est-elle située aujourd’hui ? Le refus de la représentation figurée fut vite adopté dans le domaine religieux, moins dans le domaine profane comme on peut le voir sur les deux documents qui, toutefois, sont bien postérieurs au VIIe siècle. Les arts qui sont le mieux mis en valeur sont la céramique, le bois, les tapis, les – Cherche dans une encyclopédie pourquoi c’est une ville importante pour l’islam. – Cherche la ville de Cordoue sur la carte. Dans quel pays est-elle située aujourd’hui ? 64 ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE L’islam est fondé au VIIe siècle par Mahomet. Son livre saint est le Coran. L’islam se répand rapidement de l’Atlantique à l’Indus. PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Arts plastiques : les arts du dessin et la calligraphie chez les musulmans. • Recherche : le tapis et l’enluminure dans l’art musulman. ZOOM SUR… ◗ Les éléments de civilisation urbaine Deux éléments structurent la ville musulmane : – La grande mosquée où se réunissent les fidèles pour la prière du vendredi et pour entendre le sermon de l’imam. En dehors des temps de prière, la mosquée sert à de nombreux usages politiques, sociaux et culturels. Chaque mosquée comprend des éléments essentiels dont une fontaine pour les ablutions et une salle de prière avec le mihrab, niche qui indique la direction de La Mecque, et le minbar, qui est une chaire où se tient l’imam. – Le marché où les commerçants et les artisans sont regroupés par métier sous des rues couvertes. Les villes sont le lieu où se font les échanges ; les caravanes de commerçants et les voyageurs y affluent. Pour les loger, des caravansérails sont installés aux limites de la ville. musulmane > Les villes musulmanes Les villes sont le lieu où se déroule la civilisation musulmane dans toute son ampleur. Elles sont parmi les plus peuplées de l’époque : Bagdad atteint 1,5 million d’habitants vers l’an mil. La ville est un centre politique, administratif, économique et culturel de première importance. On prendra connaissance de l’atmosphère des villes musulmanes par la lecture de contes et de récits comme Les Contes des mille et une nuits, mentionnés pour la première fois au Xe siècle et qui sont probablement un recueil de contes populaires. 65 Le Moyen Âge 34 L’Empire des Carolingiens PAGES 74-75 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles L’arrêt momentané des invasions permet, aux VIIIe et IXe siècles, une réorganisation de la société franque. La période est caractérisée par un affaiblissement du pouvoir central, une atonie de l’économie et un pouvoir grandissant des campagnes. Point fort : le personnage de Charlemagne, central dans l’histoire nationale, doit donner lieu à un récit évocateur. ➜ Objectifs • Connaître le personnage de Charlemagne et son Empire. • Confronter des documents propres à la méthode de l’histoire. ➜ Notions et concepts Charlemagne – Empire carolingien – comte – missi dominici – déclin de l’Empire carolingien. ➜ Cahier d’exercices « L’Empire des Carolingiens » : voir p. 40. DÉROULEMENT – Comment Charlemagne a-t-il pu agrandir autant le royaume ? (Par les guerres.) – Comment espérait-il maintenir son Empire sous ses ordres ? Au cours de ses conquêtes, Charlemagne, né en 742, roi des Francs en 768 et empereur en 800, regroupe à son profit les terres franques, le monde saxon et le royaume lombard. Son couronnement par le pape en 800 fait de lui le restaurateur de l’Empire d’Occident. Comme ses prédécesseurs, Charlemagne s’est appuyé sur l’Église pour asseoir son pouvoir. ◗ Activité 2 Charlemagne et le pouvoir > Documents 2 et 3 L’empereur a restauré la notion d’Empire. Il s’est imposé par la guerre. Exemples de questions à poser aux élèves : – Quelle impression cette statuette donne-t-elle de l’empereur (doc. 2) ? – Comment a-t-on voulu montrer le sérieux et la grandeur de sa charge ? – Quelle impression donne ce trône (doc. 3) ? Est-ce volontaire ? Pourquoi ? ◗ Activité 1 l’Empire carolingien > Document 1 : carte de l’Empire de Charlemagne en 814 Charlemagne a rassemblé pratiquement toute l’Europe occidentale. À sa mort, seuls lui échappent la Bretagne, les royaumes anglo-saxons et l’Espagne. Il essaya de donner une cohérence à son Empire, bien vaste et bien divers. Installé le plus souvent à Aix-la-Chapelle après 800, il développa le système des comtes qui étaient ses représentants permanents dans les régions éloignées. Les comtes relevaient les amendes et les taxes, commandaient les armées locales et occupaient les fonctions de juge dans leurs comtés. Aux frontières, les ducs ou marquis commandaient les marches de l’Empire. Dans les villes, les évêques jouaient le rôle des comtes. ◗ Activité 3 Charlemagne et la culture > Document 4 : les études de Charlemagne Charlemagne a voulu encourager la culture. Il ressentait lui-même le besoin d’apprendre, même s’il n’y parvint pas réellement. Il avait réuni autour de lui à Aix-la-Chapelle des savants de toutes disciplines. Il fit ouvrir une école dans son palais dirigée par un homme prestigieux : Alcuin. Il fit ouvrir des écoles dans les monastères et les cathédrales. Il permit le développement des arts et d’une écriture belle et simple : la minuscule caroline. On a pu parler sous son règne et celui de son fils de « renaissance carolingienne ». Exemple d’activité à proposer aux élèves : – En t’aidant de la lecture du chapitre et des documents, écris un portrait de Charlemagne. Pour contenir les forces de désagrégation de l’Empire, Charlemagne faisait surveiller les comtes par des missi dominici, imposait le serment de fidélité à tous les hommes libres et faisait des donations pour s’attirer les faveurs de l’Église. Exemples de questions à poser aux élèves : – Observe l’Empire de Charlemagne et compare-le à celui de Clovis (doc. 1, p. 70 de ton livre). Qu’en penses-tu ? 66 ◗ Activité 4 les pouvoirs locaux se développent. Les comtes, nommés à l’origine par le roi, sont peu à peu choisis dans les élites locales. Leur charge tend à devenir héréditaire, les terres qui leur étaient allouées pendant leur charge devenant leur propriété. > Document 5 : carte du partage de Verdun en 843 Exemple de question à poser aux élèves : – Compare la carte du document 1, qui représente l’Empire en 814, et celle du document 5, qui le représente en 843. Que s’est-il passé ? Pourquoi ? l’Empire divisé Mais si Charlemagne a joué un rôle unificateur et centralisateur, il ne faut pas oublier qu’il a été – comme les Mérovingiens et ses successeurs encore plus que lui – aux prises avec le délitement du pouvoir central. Peu après la mort de Louis le Pieux (840), successeur de Charlemagne, ses trois héritiers se partagent son royaume au traité de Verdun en 843. Le pouvoir central s’affaiblit, parallèlement ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE beaucoup développé la culture. Malgré ses efforts, son Empire ne lui survécut pas longtemps. Charlemagne a réuni un grand Empire qu’il a organisé de façon cohérente avec les comtes et les missi dominici. Il a PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Français : La Chanson de Roland. • Arts plastiques : l’écriture au temps de Charlemagne. ZOOM SUR… ◗ La renaissance carolingienne la lecture et à l’écriture et élevait donc le niveau culturel des élites carolingiennes. Charles réunit autour de lui de nombreux savants souvent venus de loin : Alcuin (environ 735-804), anglo-saxon très cultivé et célèbre, Pierre de Pise (Italie), Théodulf (wisigoth)... Ce groupe cultivait la littérature classique et cherchait à rénover la langue latine. Éginhard (environ 770-840), ami de Charlemagne, organisa la construction de la cathédrale et du palais d’Aix-la-Chapelle. Il est resté célèbre pour avoir écrit la Vie de Charlemagne. L’écriture régulière et très lisible appelée « la minuscule caroline » fut mise au point dans les monastères (Tours). Elle facilita le travail des copistes. Dans tous les domaines, l’art connut un renouveau : architecture, peinture, sculpture, ivoire, orfèvrerie… Charlemagne voulait rénover la vie religieuse et liturgique et mieux administrer son immense Empire. C’est pourquoi il fut à l’origine du renouveau religieux, artistique et littéraire qui porte le nom de « renaissance carolingienne ». Charles encouragea la restauration de la discipline ecclésiastique et l’adoption de la règle bénédictine pour mettre de l’ordre dans le clergé. L’architecture monastique (église, cloître, bâtiments de vie communautaire) progressa partout. De nombreuses écoles furent ouvertes auprès des églises et des monastères (Saint-Gall en Suisse, Saint-Martin à Tours, Saint-Denis en France…). On y donnait surtout un enseignement religieux qui permettait aussi d’avoir accès à 67 Le Moyen Âge 35 Normands et Vikings PAGES 76-77 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles Les dernières invasions ont lieu aux IXe et Xe siècles. Elles ont pour but d’acquérir des butins. Les territoires traversés sont dévastés. Les Normands attaquent par la façade atlantique et remontent les fleuves sur leurs drakkars à fond plat. Les Sarrasins viennent du Sud. Comme les Hongrois qui viennent de l’Est, ils font leurs raids à cheval. Sur le plan intérieur, les Carolingiens ne peuvent empêcher la fermeture de la société sur elle-même, ce qui est la conséquence de l’affaiblissement du pouvoir central et de la puissance des comtes. Le paysage se hérisse de châteaux et la vassalité pose les premiers jalons de la féodalité. ➜ Objectifs • Connaître les dernières invasions et quelques-unes de leurs caractéristiques. • Utiliser les documents propres à la méthode de l’histoire. ➜ Notions et concepts Invasions – raids – pillages – Normands – Sarrasins – Hongrois. ➜ Cahier d’exercices « Normands et Vikings » : voir pp. 41-42. DÉROULEMENT Leur efficacité provient en particulier de leurs bateaux à fond plat qui remontent très loin les rivières et leur permettent de fondre à l’improviste sur leurs victimes. Leur cruauté les rend particulièrement redoutables aux yeux des populations. Au milieu du IXe siècle, de plus en plus nombreux, ils installent des camps permanents sur des îles de la Loire et l’embouchure de la Seine. Le roi Charles le Simple leur offre en 911 un territoire, qui deviendra la Normandie, à charge pour eux de renoncer aux pillages et de devenir vassaux du roi. Exemple de question à poser aux élèves : – Observe les documents 1, 2 et 3, puis explique pourquoi les habitants avaient peur des Normands. Les Normands, dont les incursions sèment la terreur, reçoivent en 911 le duché de Normandie à condition de rendre hommage au roi et de cesser leurs brigandages. Ils s’intègrent alors et se convertissent à la religion chrétienne. Les raids sarrasins sont menés par des Arabes, des Maures, des Berbères et des Siciliens recrutés dans les ports de la Méditerranée. Leur succès, lié à la fragmentation des pouvoirs politiques de la fin du IXe siècle, s’achève lorsque les régions attaquées (les Alpes) s’unissent contre eux. Les Hongrois, venus d’Asie, s’enfoncent profondément vers l’ouest du continent européen, et finissent par s’installer sur le territoire qui deviendra la Hongrie et par s’intégrer au modèle occidental chrétien, leur roi se faisant sacrer. ◗ Activité 2 ◗ Activité 1 les derniers raids les attaques des Normands > Documents 1 à 3 > Document 4 : carte des Grandes Invasions aux IXe et Xe siècles Les Normands ou Vikings sont des guerriers scandinaves et des navigateurs de grande qualité. La Méditerranée leur étant fermée après l’arrivée des Arabes en Espagne (711), ils profitent de la faiblesse du royaume franc pour le piller. Exemples de questions à poser aux élèves : – Observe la carte du document 4. Y a-t-il des régions d’Europe qui échappent aux raids des IXe et Xe siècles ? Lesquelles ? Peux-tu dire pourquoi ? ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE et sarrasins ne forment que des incursions ponctuelles et finissent par cesser. Les raids des Normands ou Vikings se terminent par leur installation en Normandie. Au contraire, les raids hongrois PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Français : approfondir le thème des Vikings grâce à un autre support : la bande dessinée. • Arts plastiques : dessiner un drakkar viking après s’être documenté. 68 Le Moyen Âge 36 Je suis… un constructeur de châteaux forts PAGES 78-79 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles La construction des châteaux forts entre dans le cadre de l’insécurité qui se développe dans la seconde moitié du IXe siècle, en lien avec le délitement du pouvoir central. Le roi ne pouvant plus assurer la sécurité dans tout le royaume, les comtes prennent toute l’autonomie qu’ils peuvent et construisent leur château. ➜ Objectifs • Identifier et connaître les châteaux forts. • Mettre en relation des documents d’histoire. ➜ Notions et concepts Château à motte – broderie de la reine Mathilde dite aussi « Tapisserie de Bayeux » – seigneur. DÉROULEMENT en bas de la motte (logement des militaires, éventuellement du seigneur et de sa famille, greniers…). Les comtes construisent d’abord leur château sous l’égide du roi, puis ils vont en devenir propriétaires, comme de leur fonction et de leurs terres. À un échelon inférieur, les seigneurs construisent, eux aussi, leur château, signe de puissance et base de leur pouvoir militaire. Les premiers châteaux sont des constructions de bois entourées d’une palissade (chemise). Au XIe siècle, les seigneurs les plus riches commencent à construire des châteaux en pierre. ◗ Activité 2 : les châteaux en pierre > Document 4 : un château fort du e XI siècle Les premiers châteaux en pierre apparaissent à l’extrême fin du Xe siècle (Ivry-la-Bataille…) mais, vu leur coût, ils sont réservés aux riches personnages. Les constructions se font encore le plus souvent sur la motte féodale, elles comprennent une tour et une enceinte. Le château de Gisors (Eure), qui a servi de modèle au dessin du document 4, est bâti sur une motte tronconique de 70 m de diamètre (environ 220 m de périmètre) à la base et de 30 m de hauteur. La première construction, vraisemblablement de bois et entourée d’une palissade, est remplacée dans le premier tiers du XIIe siècle par un donjon octogonal et une chemise polygonale crénelée. ◗ Activité 1 : le château à motte > Documents 1, 2 et 3 Le texte du XIIe siècle (doc. 1) détaille les différentes opérations de construction d’un château fort. Les élèves peuvent les suivre sur le document 3. Le document 2 montre le château à motte de Dinan, assiégé par des ennemis. La broderie de la reine Mathilde, appelée « Tapisserie de Bayeux », a sans doute été exécutée par un atelier anglo-saxon à la demande du demi-frère de Guillaume le Conquérant. Elle se déploie sur 60 m de long et sur environ 50 cm de haut. Les scènes centrales sont bordées en haut et en bas par deux frises décorées. La broderie raconte en 72 scènes la conquête de l’Angleterre par Guillaume le Conquérant (1064-1066). Dans le document 2, on distingue la motte féodale, la tour de bois de quelques mètres de largeur (généralement 4 à 5 m), le pont-levis et l’escalier montant à la tour. Exemple d’activité à proposer aux élèves : – Décris un château à motte en t’aidant des documents 1 à 3. Explique à quoi pouvaient servir les maisons construites Le donjon est à la fois le logement du seigneur, une forteresse, un refuge pour la population environnante et un magasin de stockage des denrées alimentaires. Les fenêtres sont fermées par des toiles huilées et des volets de bois. Les meubles sont rares et peu confortables : coffres, tables, lits, bancs, tabourets… Exemples de questions à poser aux élèves : – À quoi sert la motte artificielle de terre ? – Dans quel château est-il préférable de vivre en cas d’attaque ? Pourquoi ? ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE bois et sont de petite taille. Ils sont remplacés aux XIIe siècles par des châteaux en pierre. Le château fort apparaît lorsque l’insécurité se développe à la fin du IXe et au Xe siècle. Les premiers châteaux sont en XIe et PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Français : romans du Moyen Âge (fabliaux et Roman de Renart). • Arts plastiques : le château fort. 69 Bibliographie d’histoire ◗ Ouvrage pour les pages-outils – C. GOUDINEAU, Regards sur la Gaule, Errances, 2002. – C. GOUDINEAU, Le Dossier Vercingétorix, Actes Sud / Errances, 2001. – Notre Histoire, « La France gauloise et romaine », n˚ spécial 113, juillet-août 1994. – G. COULON et J.-C. CAUVIN, Voyages en Gaule romaine, Actes Sud / Errances, 2002. – G. HACQUARD, Guide romain antique, Hachette, 1952. – J. SCHMIDT, Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, Larousse, 1998. – J. LE GOFF (dir.), Histoire de la France religieuse, tome I, « Des origines au XVe siècle », Éditions du Seuil, 1989. – C. LIPPINCOTT, L’Histoire du temps, Larousse, 2000. ◗ Ouvrages sur la Préhistoire – C. COHEN, La Femme des origines, Belin-Herscher, 2003. – C. COHEN, L’Homme des origines, Éditions du Seuil, 1999. – J.-C. CAUVIN, « Naissance des divinités, naissance de l’agriculture », La Révolution des symboles au Néolithique, Flammarion, 1998. – A. LEROI-GOURHAN, Dictionnaire de la Préhistoire, PUF, 1994. – F. HURS, Les Civilisations du Paléolithique, « Que sais-je ? », 1987. – C. LOUBOURTIN, Les Premiers Paysans du monde, « Découvertes Gallimard », Éditions Gallimard, 1990. – J.-P. MOHEN et Y. TABOURIN, La Société de la Préhistoire, Hachette Supérieur, 1998. ◗ Ouvrages sur le Moyen Âge – A. SAUNIER, Mahomet et la Naissance de l’islam, Millepages, 1998. – T. BUHRER, Charlemagne, Millepages, 1996. – P. RICHE, P. LEMAITRE, Les Invasions barbares, « Que sais-je ? », 1989. – M. BESNIER, Les Grandes Invasions, Hachette Éducation, 1991. ◗ Ouvrages sur l’Antiquité – G. JEAN, L’Écriture, mémoire des hommes, « Découvertes Gallimard », Éditions Gallimard, 1987. 70 Géographie Pages-outils . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72 Regards sur le monde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80 Les paysages européens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100 Les paysages français . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114 71 Pages-outils 1 L’endroit où tu vis PAGES 82-83 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles Il s’agit dans cette double page de méthodologie de procurer aux élèves les outils nécessaires pour donner du sens à partir de quelques traits distinctifs, de leur transmettre les connaissances nécessaires pour nommer et penser les espaces et les territoires dans lesquels ils vivent et qu’ils contribuent, à leur échelle, à transformer. ➜ Objectifs • • • • Amener l’élève à identifier le milieu où il vit. Trouver un certain nombre de caractéristiques qui lui permettent de l’identifier. Le comparer à d’autres milieux en faisant ressortir les ressemblances et les différences. Appréhender le milieu dans le temps en faisant émerger les permanences et les changements. ➜ Notions et concepts Milieu – milieu urbain – milieu rural – milieu physique – milieu naturel – fonction d’un lieu – transformation d’un milieu. DÉROULEMENT ◗ Activité 1 groupé ou dispersé. S’il vit dans une région périurbaine (avec lotissements et population allant travailler en ville), on lui demandera s’il habite dans le vieux village ou dans des constructions récentes. On étudiera aussi le village en diachronie (cartes postales anciennes, calendriers de recensement de la population, anciens plans) pour voir si la population du village est en augmentation ou en diminution, ce que l’on mettra en relation avec la catégorie du village et sa fonction dominante. On pourra aborder aussi, par les mêmes documents, les permanences et les changements. identifier milieu urbain ou milieu rural > Documents 1 et 2 : une ville et une village en France Amener les élèves à distinguer le milieu urbain du milieu rural à partir de ces deux documents. En France, aujourd’hui, 3 habitants sur 4 sont des citadins, c’est-à-dire qu’ils résident dans une unité urbaine (une agglomération d’au moins 2 000 habitants). Les villes sont des lieux privilégiés d’échanges et de communication. L’univers urbain crée d’importants flux de population. Si la définition du mot rural semble simple – est rural tout ce qui n’est pas urbain –, la réalité est plus variée : l’espace rural, dont une partie est consacrée à l’agriculture, est aussi forestier, il comporte également des friches et accueille des infrastructures diverses. La limite entre l’urbain et le rural n’est pas toujours nette, ces milieux s’imbriquent souvent. Si l’enfant vit dans un milieu urbain, on peut l’amener à distinguer s’il vit dans un immeuble ancien, dans une résidence de la zone périurbaine, dans un lotissement, dans une cité, en banlieue… On aborde déjà à un premier niveau l’organisation du paysage urbain. On pourra utiliser un plan de la ville pour situer les habitations des élèves (la plupart d’entre eux habitent certainement dans le même secteur en raison de la carte scolaire) : on identifiera la zone principale d’habitat, puis les résidences des élèves qui vivent en dehors de cette zone. À partir du plan de la ville, on élaborera un croquis pour distinguer le centre et les quartiers périphériques (croquis généralement concentrique). Si l’enfant vit dans un milieu rural, on peut l’amener à distinguer s’il vit dans une région de campagnes agricoles, si son village est habité par des agriculteurs, si l’habitat est ◗ Activité 2 identifier le milieu physique > Documents 3, 4 et 5 : paysages de plaine, de montagne et de littoral Présenter les trois grandes catégories de paysages, les faire décrire par les élèves et les caractériser. Amener les élèves à identifier celui qui ressemble le plus au milieu où ils vivent. Se reporter à la carte du relief en France (p. 126 du manuel) et localiser le lieu où ils vivent. Dire dans quel grand type de relief ils se situent. Il serait intéressant d’amener les élèves à l’extérieur de l’école, sur un point haut, et de leur faire faire un croquis du paysage tel qu’il se présente devant eux. On en profitera pour mettre en place tout un vocabulaire ayant trait au milieu physique : platitude, dénivellation, montagne, côte, versant, pente… On pourra également prendre des photographies en panoramique et travailler dessus avant de passer à la carte (voir « Du paysage à la carte », pp. 86-87 du manuel). Enfin, on pourra leur faire émettre des hypothèses sur l’aménagement du milieu naturel. 72 ◗ Activité 3 – le document 4 nous montre un paysage de montagne en partie agricole mais aussi à fonction touristique (voies de communication, habitations) ; – le document 5 présente une station balnéaire : sa vocation est essentiellement touristique. Amener les élèves à rechercher la fonction dominante du milieu où ils vivent. Pour cela, outre l’observation du paysage, on peut partir du métier qu’exercent les parents, rechercher le lieu où ils vont travailler (mouvements pendulaires) et établir un diagramme en fonction de la destination des parents (un déplacement = un carreau). identifier la fonction dominante Amener les élèves à trouver des indices sur les différentes photographies proposées qui leur permettent de dire quelle est l’activité dominante, la fonction principale : – le document 1 est un paysage essentiellement urbain : du fait de la concentration de population, il doit avoir surtout une fonction d’échanges et de services ; – en observant les documents 2 et 3, on peut voir que le paysage est avant tout agraire : la fonction dominante est l’agriculture (champs cultivés) ; ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE traces culturelles (les clochers des villages, les beffrois dans le Nord…) et témoigne de notre passé (monuments anciens, parcellaires…). Reprendre l’idée que le milieu où l’on vit est composé à la fois d’éléments naturels et d’éléments créés par l’homme (équipements, infrastructures). Il comporte également des PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Français : description du milieu où vivent les élèves. • Arts plastiques : dessin, peinture, paysage sonore. ZOOM SUR… ◗ Une sortie dans le milieu tent les réponses aux questions par écrit sur un carnet, sur des fiches préparées à l’avance avec le questionnaire ou sur un croquis. Ils peuvent aussi les enregistrer sur magnétophone et prendre des photographies (au moyen d’appareils photo jetables qui existent aussi en panoramique). Une sortie dans le milieu de l’école ou dans celui où vivent les élèves peut être organisée. Au préalable, on aura bien défini les conditions pratiques de la sortie : destination, moyen de transport utilisé, accompagnement des enfants, autorisations pour la sortie, assurances en règle, prise de contact avec les personnes que l’on devra rencontrer… En classe, la sortie aura été préparée avec les élèves : par exemple, en élaborant un questionnaire avec des questions simples… Au retour en classe, les résultats sont mis au propre afin d’en tirer un rapport bien présenté, avec un titre, des photographies, des illustrations reprenant les données, des cartes… On peut également préparer un panneau ou une affiche pour exposer les travaux. La présentation des résultats de la sortie, qui doivent être évalués par l’enseignant, peut se faire par écrit ou par oral. Sur le terrain, les élèves sont répartis en petites équipes, accompagnées chacune par un adulte. Les enfants collec- 73 Pages-outils 2 Le paysage PAGES 84-85 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles Le paysage peut être défini comme une portion de l’espace terrestre qui s’offre au regard d’un observateur. C’est une construction humaine (il n’existe plus de « paysage naturel » en Europe), en perpétuelle évolution. La lecture de l’image paysagère est ainsi toujours polysémique. ➜ Objectifs • Développer les capacités d’analyse et d’interprétation que réclame la lecture des paysages. • Rendre l’enfant capable de passer d’une lecture purement énumérative à une description de mieux en mieux organisée. À partir de celle-ci pourront s’échafauder des hypothèses et des explications, d’abord par une mise en relation des composantes du paysage, ensuite par le recours à des documents complémentaires (cartes, témoignages). ➜ Notions et concepts Paysage – milieu – perception – valeur – représentation – sens – indices – repères – société – éléments naturels. DÉROULEMENT Le village est situé en Alsace, au pied d’une ligne de collines (les Vosges) que l’on fera situer sur la carte de France. Il est entouré de vignes, c’est un vignoble très réputé (on pourra utiliser un dépliant touristique sur la route des vins en Alsace). On peut observer le village ancien bien regroupé, seul le clocher de l’église (du XVIIIe siècle) et la tour médiévale dépassent de cette mer de tuiles. Peu de maisons sont dispersées dans la campagne. À l’extérieur du village, on distingue un lotissement récent. Tout autour du village, jouxtant les maisons anciennes, on peut voir de petits jardins limités par un chemin. Autour du village, on voit le vignoble, qui est la culture dominante. On accède à ces cultures par des chemins. On fera remarquer la forme des parcelles : allongées tantôt dans le sens de la pente, tantôt en sens contraire. On a longtemps parlé de paysage en géographie pour décrire des espaces de nature. Aujourd’hui, la notion de paysage s’est élargie : le paysage est à la fois un espace donné (les formes de la ville, du littoral, de la montagne, de la forêt…), une perception qu’en a l’observateur qui possède son propre savoir, sa culture, ses valeurs, y compris esthétiques, mais le paysage ne relève pas seulement du regard. Le paysage est le reflet de nos choix de société, des décisions politiques et réglementaires, des pressions économiques tout autant que des possibilités techniques, des initiatives individuelles et des données naturelles. Le paysage rend compte de données plurielles et permet d’appréhender le contact de l’homme et de son milieu, il peut être pourvu d’une valeur patrimoniale, avoir une valeur économique ou encore être récréatif, lieu de loisirs et de tourisme, souvent associé à une valeur esthétique. ◗ Activité 2 ◗ Activité 1 repérer des grands ensembles observer le paysage > Document 2 : les différents plans du village > Document 1 : le village de Zellenberg Cette phase du travail correspond à la question : « Comment classer ce que tu vois ? » Amener les enfants à mettre en relation les éléments du paysage : – au premier plan, le vignoble, sur un sol caillouteux. On remarque qu’il n’est pas en plaine, mais sur un coteau (pente) pour être bien exposé au soleil, ce qui est nécessaire à la vigne. Le vignoble est planté en suivant la pente et en sens contraire afin d’éviter que les sols soient emportés par les pluies ; – au deuxième plan, le village massé autour de ses monuments anciens et au cœur du vignoble. Les maisons recouvertes de tuiles ont un toit pentu, ce qui témoigne d’une adaptation à la pluie et à la neige ; Ce paysage agricole est un paysage de vignoble (vignoble d’Alsace) qui porte la trace à la fois d’un patient travail humain, qui s’inscrit dans la longue durée, et d’une parfaite adaptation à la nature. Pour amener les élèves à une lecture du paysage, on leur posera un certain nombre de questions (« Où ? Quand ? Que vois-tu ? ») : – Caractérisez le paysage (rural, agricole). Quelle est la culture dominante ? – Situez le paysage sur une carte. – Citez les éléments qui montrent que ce village est ancien. – Quelle est la forme des parcelles ? – Quel est le relief ? 74 Faire poser un calque sur la photographie du paysage, dessiner les grands ensembles retenus et élaborer une légende ordonnée. – à l’arrière-plan, les collines du piémont alsacien des Vosges. Elles sont couvertes de forêts. À leur pied s’étale encore un vignoble autour de son village. Habitations Vieux village, lotissement, monuments anciens Cultures Jardins, vignoble Voies de communication Routes, chemins Végétation naturelle Forêt Relief Collines, coteau ◗ Activité 3 faire un croquis d’interprétation du paysage > Document 3 : croquis du paysage de Zellenberg On peut élaborer un tableau avec tous les éléments cités par les enfants et qu’ils devront ensuite classer (faire correspondre par une flèche chaque élément du paysage à la catégorie à laquelle il appartient : voir tableau ci-dessous). Forêt Collines Village Vignoble Lotissement Chemins Jardins Routes Coteau Le paysage ne fournit qu’une partie d’une réalité complexe. Pour mieux l’interpréter, il est nécessaire d’avoir recours à des documents complémentaires. Végétation Relief Voies de communication Habitations Cultures ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE qui le composent. Faire bien appréhender les signes de transformation du paysage, dans le passé et à venir. Faire émerger la notion de valeur patrimoniale du paysage. Reprendre l’idée fondamentale qu’il n’est de paysage que perçu et insister sur le rôle de la perception. Montrer qu’il ne faut pas confondre le paysage avec les objets matériels PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Français : lecture de paysages en littérature, description de paysages. • Éducation civique et histoire : le patrimoine. • Arts plastiques : le paysage en peinture, ses divers modes de représentation (peinture figurative, les impressionnistes…). ZOOM SUR… ◗ Le paysage en pédagogie résidences secondaires) et des indices différents peuvent correspondre à une même réalité (un retour aux friches et des résidences secondaires peuvent témoigner d’un exode rural). Les divers sujets d’étude rencontrés au cours de l’école élémentaire doivent conduire l’enfant vers l’apprentissage de la lecture du paysage, considéré comme l’expression d’une réalité complète. Le paysage apparaît limité à certaines échelles, ni trop près ni trop loin, et à certains angles de vision. Philippe Pinchemel rappelle que « le paysage se perçoit au sol, dans une vision nécessairement limitée ». On s’efforcera de développer les capacités d’analyse et d’interprétation que réclame la lecture du paysage soit dans des situations d’observation directe, soit par le biais de photographies. On cherchera également à rendre l’enfant capable de passer d’une lecture purement énumérative à une description de mieux en mieux organisée à partir de laquelle pourront s’échafauder des hypothèses et des explications par une mise en relation des composantes du paysage et par le recours à des documents complémentaires (cartes, témoignages). En pédagogie, on s’attachera à montrer que le paysage est un espace aménagé : concret, limité en étendue, il est l’expression de la vie et des travaux des hommes, le produit d’une action multiséculaire dont les traces les plus récentes sont au moins visibles. Un même indice peut correspondre à des réalités différentes (village-dortoir ou 75 Pages-outils 3 Du paysage à la carte PAGES 86-87 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles La carte permet de localiser et d’analyser des formations spatiales. Elle est topographique, thématique ou de synthèse. C’est un outil de communication. L’image finale dépend de l’information à communiquer tout autant que des acteurs qui la créent, la diffusent et la reçoivent. La photographie au sol, aérienne, l’image satellitale, la nomenclature d’une carte sont autant de supports de lecture. Les élèves sont conduits à nommer, à décrire, à décrypter et à présenter oralement un paysage, une photographie, une carte. La communication exige une rigueur de méthode et de raisonnement, un vocabulaire précis. L’évaluation doit porter sur la capacité à lire une image et à mettre en relation des images de types différents (photographies et cartes notamment), sur la capacité à poser quelques questions simples sur un document, à formuler quelques hypothèses d’interprétation, à en élaborer la légende, à présenter une collection de documents. ➜ Objectifs • • • • • • Appréhender la notion d’échelle. Comprendre le passage d’un espace à trois dimensions à un espace à deux dimensions. Savoir choisir les éléments qu’il faut représenter. Savoir symboliser ces éléments (notion de légende). Savoir situer les éléments les uns par rapport aux autres. Savoir orienter la carte. ➜ Notions et concepts Perception – projection – repères – échelle – orientation – signes – symboles – légende – coordonnées géographiques. DÉROULEMENT Le problème ici est de passer d’une vue de l’espace en trois dimensions à une représentation à deux dimensions. La photographie aérienne, en oblique ou à la verticale, peut être le moyen d’effectuer le passage du paysage à la carte. Rappelons bien que la carte n’est pas le territoire, elle n’est qu’une des représentations possibles. > Document 2 : les quais de la Joliette Observer l’alignement rectiligne de la jetée, l’avancée de terre-pleins artificiels perpendiculaires au rivage. Ces quais ont été créés au XIXe siècle, au moment de la grande expansion marseillaise avec l’arrivée du chemin de fer, le percement du canal de Suez et la colonisation. > Document 3 : la plage du Prado On note la création de plages artificielles dans la seconde moitié du XXe siècle, gagnées sur la mer (épis) avec, en arrière-plan, les collines calcaires et dénudées. > Document 4 : l’autoroute A7 On distingue nettement le tracé rectiligne de l’autoroute qui permet d’entrer dans Marseille (on voit que cette infrastructure est de construction récente) au milieu des immeubles et de quartiers anciens avec, de l’autre côté du port, la colline de Notre-Dame-de-la-Garde. ◗ Activité 1 observer des éléments d’un paysage Il n’est pas possible d’englober d’un seul coup d’œil, lorsqu’on circule dans une ville à pied, la totalité de l’espace urbain. Sur une photographie, nous avons donc une vision réduite (ce que l’œil embrasse), comme on peut le voir à travers l’objectif d’un appareil photographique. Les éléments sont vus de plus ou moins loin. Certaines photos proposées ici sont aériennes et en oblique, mais on reconnaît ce qu’elles représentent car elles ne gomment pas la troisième dimension. > Document 1 : le vieux port de Marseille Au premier plan, on aperçoit la pointe du Pharo et l’abbaye Saint-Victor. Bien faire remarquer aux élèves l’échancrure du vieux port (calanque où a été fondé le port grec) avec les pontons pour les bateaux de plaisance. C’est le site primitif de la ville. ◗ Activité 2 se repérer sur une photographie aérienne > Document 5 : photographie aérienne de Marseille On ne voit plus les éléments en trois dimensions, mais on peut encore les reconnaître (toits des maisons, espaces verts, stades, aménagements divers, immeubles en barre, autoroutes, voie ferrée…). Rechercher avec les élèves les 76 milieu bâti, vert pour les espaces verts et les bois au-dessus des collines, rouge pour les grandes voies de communication. On passe à un niveau d’abstraction supérieur. En comparant la photographie aérienne et la carte, on peut à nouveau situer les éléments : le vieux port (échancrure de la calanque, les pontons n’apparaissent plus), les quais de la Joliette (jetée rectiligne parallèle au rivage et pontons perpendiculaires), entrée de l’autoroute (reconnaissable grâce à la légende), plage du Prado (épis beaucoup moins visibles que sur la photo aérienne). éléments des documents 1 à 4 sur la photographie aérienne grâce aux caractéristiques repérées dans la première activité : – A : échancrure du vieux port (calanque et pontons perpendiculaires) ; – B : quais de la Joliette (jetée rectiligne parallèle au rivage et terre-pleins artificiels) ; – C : entrée de l’autoroute dans Marseille ; – D : épis de la plage du Prado. ◗ Activité 3 comparer la photographie aérienne et la carte On pourra aussi, lors d’une sortie sur le terrain avec les élèves, prendre une photographie en panoramique à partir d’un point haut, ce qui donnera une photographie en oblique où ils pourront reconnaître des éléments du paysage qu’ils connaissent bien et passer ensuite à la carte. > Document 6 : extrait de la carte de Marseille au 1/200 000 Sur la carte n’apparaissent plus les détails significatifs indiqués plus haut mais des taches de couleur : orange pour le ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE dimensions, puis à la carte. Ce cheminement va du concret à l’abstrait, en demandant un niveau d’abstraction assez élevé pour la lecture de la carte. Insister sur le passage de la photo en oblique, où l’espace apparaît encore en trois dimensions, à la photo aérienne prise à la verticale, où l’espace n’apparaît plus qu’en deux PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES retrouver ce qu’elles représentent, sous quel angle les objets ont été pris… • Mathématiques : l’échelle, le plan avec ses coordonnées. • Arts plastiques : organiser des jeux à partir de photos : ZOOM SUR… ◗ Les difficultés de la lecture de carte sage progressif dès le cycle 2, par des activités préparatoires aux notions de mesure et d’échelle. Par ailleurs, il est également difficile pour les élèves de se représenter le relief dans son volume, de déterminer la hauteur d’un point s’il n’est pas situé juste sur une courbe et d’apprécier la relativité des hauteurs. Appréhender de grands ensembles, avoir une vision d’ensemble de la carte et la comprendre représentent également une difficulté supplémentaire. L’objectif est de donner aux élèves la maîtrise de la lecture de carte – rappelons que cet apprentissage se poursuivra au collège. Les élèves peuvent rencontrer plusieurs difficultés dans cette lecture : la maîtrise de la proportionnalité, un pré-requis pour l’étude des cartes qui relève des mathématiques et qui n’est abordé qu’au cycle 3, le problème des fractions et, enfin, des nombres décimaux. C’est pour cela qu’il est préférable de procéder à un apprentis- 77 Pages-outils 4 Je suis… cartographe PAGES 88-89 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles La carte permet de localiser et d’analyser des formations spatiales. Elle est topographique, thématique ou de synthèse. C’est un outil de communication. L’image finale dépend de l’information à communiquer tout autant que des acteurs qui la créent, la diffusent et la reçoivent. ➜ Objectifs Nous • • • • • • avons choisi de commencer l’apprentissage par une carte topographique. Appréhender la notion d’échelle. Comprendre le passage d’un espace à trois dimensions à un espace à deux dimensions. Savoir choisir les éléments qu’il faut représenter. Savoir symboliser ces éléments (notion de légende). Savoir situer les éléments les uns par rapport aux autres. Savoir orienter la carte. ➜ Notions et concepts Échelle – mise à plat – orientation – légende – symbolisation – représentation – points – lignes – aires – réseaux. DÉROULEMENT ◗ Activité 1 sante n’a été trouvée. Les solutions de base ont consisté à imaginer que le globe se projette sur un plan (projection) ou sur une feuille de papier qui l’entoure (en forme de cylindre ou de cône). La troisième dimension disparaît sur les cartes. Le relief qui autrefois était représenté par des hachures (cartes d’étatmajor) est aujourd’hui représenté par des courbes de niveau, liant les points de même altitude, plus ou moins serrées selon la vigueur des pentes et généralement rehaussées par un estompage (le soleil est censé être au nord-ouest). > Document 2 : 3 figurés pour représenter les reliefs Trois propositions sont faites à l’élève qui doit en choisir une et argumenter son choix : – le point coté permet d’indiquer l’altitude avec exactitude, mais cette représentation ne donne pas l’impression de relief ; – les hachures donnent bien l’impression de relief, mais elles sont peu lisibles ; – les courbes de niveau unissent tous les points de même altitude, elles sont plus lisibles. représenter un espace en réduction (l’échelle) Toute carte est la réduction d’un territoire. L’échelle est le rapport de réduction entre une longueur mesurée sur la carte et la mesure réelle correspondante sur le terrain. Elle est toujours indiquée sous la forme d’une fraction, avec l’unité en numérateur et un nombre en dénominateur qui représente son multiple sur le terrain. Par exemple, si la longueur sur le terrain est 100 000 fois plus grande que sur la carte (1 km pour 1 cm), on écrira : 1/100 000. L’échelle étant une fraction, elle est d’autant plus petite que le dénominateur est grand : une carte à grande échelle est une carte dont le dénominateur est petit et qui représente un territoire peu étendu (plan au 25 000, par exemple). En revanche, les cartes du monde sont des cartes à petite échelle. > Document 1 : la propriété de La Buissonnière Faire décrire la propriété aux élèves : – sa forme (rectangulaire), qu’il faudra ensuite reproduire ; – les éléments qui la composent et qu’il faudra représenter (maison, allée, jardin…). Puis faire mesurer la propriété, sachant que 1 cm sur la carte représente 10 m sur le terrain. Demander aux élèves d’indiquer la longueur et la largeur du terrain dans la réalité. ◗ Activité 3 situer les éléments les uns par rapport aux autres (orientation) Faire reproduire aux élèves la propriété sur une feuille de papier. En premier lieu, orienter la propriété : demander aux élèves de faire des propositions (par exemple, utiliser le portail d’entrée comme repère ainsi que la route qui borde la propriété). Ensuite, leur faire représenter la butte avec le figuré qu’ils ont choisi. Enfin, placer les différents éléments de la propriété en utilisant le document 3. ◗ Activité 2 représenter un paysage à plat (projection et relevé) La principale gageure de la carte est de mettre à plat un monde sphérique. Aucune solution pleinement satisfai- 78 ◗ Activité 4 > Document 3 : une série de symboles construire une légende Ces symboles représentent des éléments que l’on rencontre dans toute carte topographique : – l’hydrographie, en bleu (rivières, mares, lacs, rivages…) ; – les routes et les chemins, les voies ferrées… – les lieux habités ; – des éléments sur l’occupation des sols (forêts, cultures, vergers…) ; – des repères (arbres isolés, moulin…) ; – des clôtures. > Document 4 : le plan de La Buissonnière Amener les élèves à décoder la légende (exercice inverse du précédent qui était de coder). Faire comparer le dessin de la propriété (doc. 1) et le plan (doc. 4). Puis faire effectuer des itinéraires sur le plan, imaginer des parcours. Pour finir, imaginer un autre aménagement (ce qui ne peut pas changer, ce qu’on peut modifier). ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE ments les uns par rapport aux autres (orientation, symbolisation, légende). Reprendre toutes les étapes de l’élaboration d’une carte et les constructions qui s’y rapportent : réduction (échelle), projection (représentation des reliefs), situation des élé- PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Mathématiques : plan, échelle, proportionnalité. • Éducation physique et sportive : parcours orientés. ZOOM SUR… ◗ Les règles d’utilisation des cartes – analyser la carte en dégageant les grands ensembles, les sous-ensembles puis, à l’intérieur de chaque sousensemble, les détails ; – utiliser l’échelle pour le calcul des distances ; – repérer des points dans les trois dimensions : calculer l’altitude à partir des courbes de niveau, faire percevoir le volume du relief à partir des ombres portées sur la carte ; – lire les signes (point, ligne, surface) et décoder la légende ; – expliquer des localisations par comparaison avec d’autres cartes ou documents qui permettent de faire apparaître des ressemblances et d’émettre des hypothèses. Les cartes sont des constructions abstraites, leur utilisation n’a rien de spontané. En même temps, leur usage se répand et elles sont de plus en plus nécessaires (carte routière, carte d’aménagement, plan d’occupation des sols…). Un certain nombre de règles apparaissent nécessaires pour les utiliser correctement : – présenter et situer la carte comme tout document géographique (titre, faits représentés, espace concerné, orientation, date) ; 79 Regards sur le monde 5 La Terre dans l’espace PAGES 90-91 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles Cette partie a pour objectif de mettre en place des repères spatiaux que l’enfant doit être capable d’identifier, de nommer et de localiser. Documents à utiliser : images satellitales du globe pour un repérage simple des principales formes (océans, continents), photographies aériennes… ➜ Objectifs • Reconnaître la planète Terre et des continents à leur forme. • Situer les continents et les océans sur une carte, un globe, un planisphère. • Utiliser et analyser des documents propres aux méthodes de la géographie. ➜ Notions et concepts Planète – système solaire – sphère – globe terrestre – image satellitale – galaxie – satellite naturel et artificiel. ➜ Cahier d’exercices « La Terre dans l’espace » : voir p. 43. DÉROULEMENT ◗ Activité 1 planètes par rapport au Soleil et les unes par rapport aux autres. Faire observer que certaines ont des satellites naturels (la Lune). Faire repérer certaines planètes, notamment Mars qui, en 2003, s’est trouvée au plus près de la Terre, comme elle l’avait été il y a 730 000 ans (à l’époque de l’homme de Cro-Magnon). Rappeler le voyage de Neil Armstrong et d’Edwin Aldrin sur la Lune en 1969 : pour la première fois, les hommes ont pu apercevoir la Terre vue de loin et découvrir qu’elle est petite et bleue. La Voie lactée est le nom de la galaxie dans laquelle se trouvent le Soleil, les planètes du système solaire et des milliards d’autres étoiles (200 milliards environ). Elle a la forme d’un disque renflé au centre dont nous pouvons apercevoir la tranche sous la forme d’une traînée blanchâtre. observation de la planète > Document 1 : la Terre vue par satellite On fera remarquer aux élèves qu’on ne peut pas voir tous les continents à la fois puisque n’apparaît qu’une seule face. La Terre a la forme d’une sphère légèrement aplatie aux deux pôles. La seule manière de la représenter avec exactitude, c’est sous la forme d’un globe. On précisera que la Terre est animée de deux mouvements : – elle tourne sur elle-même autour de l’axe des pôles en 24 heures (mouvement de rotation), d’ouest en est (le mouvement apparent du Soleil fait qu’il se lève à l’est et se couche à l’ouest), entraînant l’alternance du jour et de la nuit ; – elle tourne autour du Soleil (mouvement de révolution) en une année (365 jours un quart), en décrivant une ellipse. Comme l’axe des pôles est incliné de 23°27’ sur le plan de l’écliptique, l’ensoleillement de la surface terrestre varie en durée et en intensité selon la latitude et la position de la Terre par rapport au Soleil : c’est l’origine des saisons. Faire dire aux élèves que la couleur dominante est le bleu puisque 71 % de la surface de la planète sont recouverts par les océans et les mers qui constituent l’océan mondial. ◗ Activité 3 observation d’une image satellitale > Document 3 : la vallée et le delta du Nil Les satellites artificiels, lancés depuis les années 1950, ont un rôle considérable dans la connaissance géographique de la planète. Ils ont permis de rectifier de nombreuses cartes et ils ont fourni de nombreux renseignements sur des lieux peu accessibles. Ils permettent de voir l’évolution de la végétation, de détecter des pollutions, de mieux comprendre les systèmes météorologiques et de prédire le temps avec plus d’exactitude. Cette image satellitale fait apparaître dans un contraste saisissant le désert et la vallée du Nil. Seules sont cultivées et très densément peuplées les zones irriguées par les eaux du Nil, le long du fleuve et dans le delta. ◗ Activité 2 étude du système solaire On traitera cette partie en relation avec le programme de sciences (voir les Instructions officielles : « Le ciel et la Terre »). > Document 2 : le schéma du système solaire Le système solaire est formé d’une étoile, le Soleil, et de neuf planètes qui tournent autour du Soleil. Faire situer les 80 ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE Pendant des millénaires, les hommes ont observé le ciel et étudié le mouvement des astres. Ces dernières années, grâce aux progrès technologiques, ils ont une meilleure connaissance de notre système solaire, mais aussi de la planète Terre, de son évolution et des phénomènes qui la régissent. PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Français : lire et montrer la pièce du Petit Prince, lire des extraits de littérature de science-fiction (les Chroniques martiennes de Ray Bradbury…). • Sciences : la Terre dans l’univers. • Mathématiques : la sphère. • Arts plastiques : la planète bleue. ZOOM SUR… ◗ Les images satellitales (choisie par l’analyste), exactement comme dans une typologie factorielle : on détermine des catégories de valeurs de réflectance. Il reste ensuite à identifier au sol à quoi correspond cet ensemble de mesures : un champ de blé, des toits de maisons, un lac… On peut ainsi cartographier des phénomènes invisibles (pollution, degré d’humidité des sols, températures urbaines…). Les cartes ou images satellitales nous ont habitués aux fausses couleurs. En effet, les couleurs attribuées aux valeurs de réflectance pouvant être totalement arbitraires (par exemple, le rouge pour la végétation humide), il est indispensable de connaître le code utilisé pour analyser une carte ou une image satellitale. Elle se lit ensuite comme n’importe quelle carte ou photographie aérienne. On retiendra donc qu’une image satellitale n’est pas une photographie en couleurs naturelles. C’est une image construite en fonction d’un objectif précis. Les images satellitales « permettent de disposer de représentations assez précises de l’utilisation des sols, de la couverture végétale et des grands alignements de relief. […] On peut mettre en évidence la différence, dans une forêt, entre les résineux et les feuillus, entre les arbres bien vivants et les arbres malades » (G. Hugonie1). Leur utilisation en classe sera très ponctuelle : on se contentera de faire identifier de grands ensembles par les élèves. Afin d’utiliser correctement ce type de document, rappelons que les images satellitales ne sont pas des photographies aériennes, mais des images construites par un opérateur à partir d’indications fournies par les ondes réfléchies à la surface de la Terre, captées par un satellite et traitées pour faire apparaître une catégorie de phénomènes. La réflexion est plus ou moins intense selon les ondes concernées et selon la nature et la couleur du sol ou de sa couverture : sol nu, sol couvert par des habitations, de la végétation, de l’eau ou de la neige. La valeur de l’intensité de l’onde réfléchie captée par le satellite est appelée « réflectance » et est exprimée par un chiffre. Le satellite capte la valeur moyenne de réflectance pour une surface de base variable selon les systèmes : un carré de 100 m sur 100 m pour le satellite américain Landsat, un carré de 20 m sur 20 m ou de 10 m sur 10 m pour le satellite français Spot. Cette unité de base s’appelle « un pixel » (l’abréviation de picture element en anglais). Lorsque le capteur passe au-dessus d’une région, il attribue à chacune des unités de base une valeur numérique de réflectance qui peut être portée sur un écran d’ordinateur ou sur une matrice numérique. Ces valeurs numériques sont ensuite transformées en couleurs. Tous les pixels ayant le même spectre apparaissent de la même couleur 1. G. Hugonie, Pratiquer la géographie au collège, Armand Colin, 1992. 81 Regards sur le monde 6 Continents et océans PAGES 92-93 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles Cette partie a pour objectif de mettre en place des repères spatiaux que l’enfant doit être capable d’identifier, de nommer et de localiser. Points forts : océans et continents, mise en valeur des principaux contrastes de la planète. Documents à utiliser : images satellitales du globe, planisphères, mappemondes pour un repérage simple des principales formes (océans, continents), cartes de repérage à l’échelle du globe, d’un continent, d’un océan… ➜ Objectifs • Situer les continents et les océans sur une carte, un globe, un planisphère. • Connaître quelques grands repères de la Terre (lignes imaginaires, points cardinaux…). • Utiliser et analyser des documents propres aux méthodes de la géographie. ➜ Notions et concepts Planète – continent – océan – orientation – hémisphère – équateur – tropiques – pôles. ➜ Cahier d’exercices « Continents et océans » : voir p. 44. DÉROULEMENT ◗ Activité 1 > Document 2 : le monde vu du Pacifique repérage et localisation Faire repérer et localiser les cinq océans : océan Pacifique, océan Atlantique, océan Indien, océan Arctique, océan Antarctique. > Document 1 : le monde vu de l’Europe Faire comparer la surface de l’océan Pacifique par rapport à celle des autres océans : il est presque aussi grand que tous les autres océans réunis (il a une surface de 151 millions de km2 à lui seul, alors que la surface totale des océans, Pacifique compris, est de 361 millions de km2). Puis faire comparer cette surface par rapport à la surface des continents (149 millions de km2). Faire observer la répartition inégale des continents : l’hémisphère Nord est beaucoup plus continental que l’hémisphère Sud. Repérer et localiser les différents continents : l’Europe et l’Asie (qui en réalité n’en forment qu’un, l’Eurasie), l’Afrique, l’Amérique, l’Océanie et l’Antarctique. On a découvert récemment que sous les glaces de l’Antarctique existait un continent ; c’est le seul à être inhabité de façon permanente. Les océans sont les réservoirs d’eau de la planète, ce sont des régulateurs thermiques : les échanges thermiques à l’échelle de la planète, entre le réservoir d’eau océanique et les masses d’air, conditionnent le climat. L’océan est un milieu vivant, c’est en son sein que la vie a pris naissance bien avant de pouvoir conquérir les espaces continentaux. Enfin, l’océan joue un rôle majeur dans les cycles du carbone, de l’azote et de l’oxygène, dont dépend toute vie sur notre planète. La disposition des continents et des océans, ainsi que celle des grands ensembles de relief, est en constante évolution. Elle trouve son origine dans les mouvements internes de la Terre qui déplacent les plaques tectoniques. Le déplacement des plaques sur le manteau est à l’origine des chaînes de montagnes et des océans. Il permet de comprendre le volcanisme et les séismes qui jalonnent les bordures des plaques. ◗ Activité 2 se repérer sur la Terre Jusqu’à la fin du Moyen Âge, la connaissance du monde est réduite aux terres connues : l’Europe, l’Afrique du Nord, l’Asie occidentale. La vision du monde est alors centrée sur la Méditerranée. Les navigateurs et les cartographes arabes améliorent cette vision, mais ce n’est qu’avec le voyage de Christophe Colomb en 1492 que l’on prend conscience de l’existence d’un nouveau continent : l’Amérique (sachant que la Terre était ronde, Christophe Colomb était parti vers l’ouest pour rejoindre les Indes). > Document 3 : le croquis de la Terre Pour se repérer, on utilise des lignes imaginaires tracées sur les cartes. On se contentera, à ce niveau, de présenter l’équateur, qui sépare la Terre en deux hémisphères égaux, les deux tropiques, dont on aura besoin pour situer les milieux intertropicaux (tropique du Cancer au nord et tropique du Capricorne au sud, situés chacun à 23°27’ de latitude) et les deux pôles. 82 la boussole, s’orienter, comme le mot l’indique, c’était chercher l’Orient (l’est et la ville de Jérusalem) et l’est était placé en haut. > Document 4 : la rose des vents Pour se repérer, on utilise les quatre points cardinaux : nord, sud, est et ouest. Ils forment la rose des vents. Par convention, le nord est placé en haut. Avant l’invention de ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE Placer les principaux repères. Prendre conscience de l’inégale répartition des océans et des continents et les situer les uns par rapport aux autres. PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Mathématiques : se repérer sur des quadrillages. • Arts plastiques : la rose des vents. • Français : récits de navigateurs, d’explorateurs… • Sciences : l’océan, source de vie ; les écosystèmes. ZOOM SUR… ◗ La tectonique des plaques 4 000 m de profondeur et s’élève jusqu’à 2 000 m. Le sommet est en général parcouru par une vallée centrale, le rift, dans laquelle peuvent s’édifier des volcans qui émergent parfois sous forme d’îles. La plus longue dorsale est la dorsale médio-atlantique qui va de l’Arctique à l’Antarctique. Ces dorsales résultent de la montée de magma basaltique en provenance du manteau. Les plaques océaniques auxquelles elles donnent naissance s’écartent de part et d’autre de la dorsale créant un relief de rift : on parle d’expansion du fond océanique en « tapis roulant ». La disposition des océans, des continents et des grands ensembles de relief est en constante évolution. Elle trouve son origine dans les mouvements internes de la Terre qui déplacent les plaques supportant les reliefs. La Terre est constituée d’enveloppes concentriques (le noyau, le manteau, la croûte). Alors que la partie interne est en fusion, la partie externe, épaisse d’environ 100 km et appelée « lithosphère », s’est solidifiée. Elle entoure l’asthénosphère, de consistance visqueuse, sur laquelle elle flotte. Cette enveloppe est parcourue de flux de chaleur qui mettent en mouvement la lithosphère et la fragmentent en plaques. Les grandes plaques comportent en général une partie des fonds d’un océan et une partie ou la totalité d’un continent. Le déplacement de ces plaques est à l’origine des océans et des chaînes de montagnes. Il explique également le volcanisme et les séismes qui jalonnent ces plaques. Si les dimensions de la Terre restent constantes, c’est parce que des plaques qui s’alimentent de matériaux en fusion dans les rifts disparaissent en plongeant sous d’autres plaques : c’est le phénomène de subduction, qui est à l’origine des divers reliefs. La subduction donne naissance aux fosses océaniques, là où une plaque plonge sous une autre, aux chaînes de montagnes (cordillère des Andes, Himalaya) et à des arcs insulaires (îles Aléoutiennes). Elle est également à l’origine de phénomènes volcaniques (Mexique, Turquie) et de tremblements de terre (Japon). Une longue ride montagneuse immergée, appelée « dorsale océanique », est située au milieu des océans. Elle repose à 83 Regards sur le monde 7 Les représentations de la Terre PAGES 94-95 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles La carte permet de localiser et d’analyser des formations spatiales. C’est un outil de communication. L’image finale dépend de l’information à communiquer, tout autant que des acteurs qui la créent, la diffusent et la reçoivent. Points forts : comparaison des représentations globales de la Terre (globe, planisphère) et du monde (cartes, images d’artistes ou publicités). Documents à utiliser : planisphères, mappemondes actuelles et anciennes, atlas. ➜ Objectifs • Situer les continents et les océans sur une carte, un globe, un planisphère. • Utiliser et analyser des documents propres aux méthodes de la géographie. • Comparer différentes représentations du monde entre elles. ➜ Notions et concepts Globe terrestre – carte – planisphère – mappemonde – projection – représentation – échelle – orientation – situation. ➜ Cahier d’exercices « Les représentations de la Terre » : voir p. 45. DÉROULEMENT ◗ Activité 1 surfaces. Les nouveaux moyens informatiques permettent de choisir entre quantités de projections. Pour passer du document 2 au document 3, on voit bien qu’on a comblé les vides, en particulier dans les hautes latitudes. Faire nommer les continents qui ont été agrandis. observation du globe terrestre > Document 1 : un globe terrestre Le globe terrestre est la seule représentation qui soit à peu près exacte de la Terre qui, dans sa forme, est presque une sphère (légèrement aplatie aux deux pôles). C’est une sphère de bois, de carton, de plastique ou de métal, inclinée de 23°27’ sur un pied, à une échelle convenable pour qu’on puisse le porter aisément. ◗ Activité 3 observation de cartes anciennes > Document 4 : la représentation du monde dans l’Antiquité ◗ Activité 2 Les cartes anciennes reflètent à la fois les connaissances que les gens de l’époque avaient du monde, mais aussi la limite des techniques (par exemple, le problème du calcul de la longitude pour lequel il faudra attendre l’invention du chronomètre pour pouvoir transporter l’heure du méridien d’origine). Le document 4 est un fragment de la table de Peutinger, qui est une copie médiévale d’une carte des routes de l’Empire romain (IVe siècle). Elle possède une légende qui lui est propre : la double tour indique une ville d’étape ; le bâtiment carré avec une tour, une villes d’eaux (thermes) ; le bâtiment simple, un temple ; le bâtiment à plusieurs toits, des greniers à céréales ; les autres éléments sont figuratifs et symboliques (arènes). La mer Méditerranée est complètement écrasée (on ne la traverse pas, on suit les côtes). Sa forme allongée provient du fait que la carte a été établie sur un volumen (rouleau de papyrus). Les cartographes ont donc tenté de représenter avec exactitude le réseau des voies de l’Empire du globe à la carte > Document 2 : le globe déroulé Bien faire observer aux élèves ce qui se passe quand on déroule un globe (comme si on voulait aplatir une peau d’orange). Quelle que soit la méthode utilisée, pour aplatir une sphère sur une feuille de papier, on est obligé de la déformer ou bien on obtient une représentation comme sur ce document, en tranches d’orange, qu’il est très difficile d’utiliser. > Document 3 : le planisphère C’est une carte donnant une représentation plane de l’ensemble de la sphère terrestre, selon une projection définie. La projection de Mercator est cylindrique (tangente à l’équateur), elle respecte les angles, les méridiens et les parallèles se coupent à angle droit, mais les pays de haute latitude sont exagérément aplatis et étirés (le pôle qui est un point devient une ligne comme l’équateur). La projection Lambert, base de la cartographie française, est conique. D’autres projections, au contraire, conservent les 84 déplacer, seules comptent les distances entre les villes. On pourra évoquer qu’au Moyen Âge, on imaginait la Terre sous forme d’un disque entouré d’une mer et enveloppé dans les cercles du ciel : on appelle ces cartes « T dans l’O ». romain. Les mers ne les intéressant pas pour tracer les voies terrestres, seules les côtes sont représentées. On peut y voir des itinéraires avec des noms de villes, de fleuves et des distances notées en milles (un mille romain équivaut à mille pas, soit 1 482 m). Cette carte étant faite pour se ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE entraîne le moins de déformations pour l’objet de leur étude. La Terre étant une sphère, toute mise à plat entraîne des déformations. Les géographes choisissent donc celle qui PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Mathématiques : le plan. • Histoire : observation de cartes anciennes en relation avec le programme d’histoire. ZOOM SUR… ◗ Les cartes mentales Le dépouillement des cartes d’un groupe donné, sur un espace donné, fait apparaître des caractères communs à tous : le « noyau dur » (l’expression est de Moscovici), des caractères communs à quelques-uns et d’autres propres à chacun. Chaque individu est unique dans sa relation au monde, mais il appartient aussi à un groupe socioculturel et à un groupe d’âge qui nourrissent sa vision du territoire. Pour mettre en valeur ces éléments, il convient de procéder à un classement des informations et, à partir de leur fréquence, de constituer un référentiel commun afin d’établir les aires et les réseaux préférentiels du groupe. Chaque individu établit des relations de nature topographique ou sentimentale avec son espace. Il élabore dans sa tête une carte des lieux : du domaine quotidien qu’il parcourt chaque jour à des espaces de plus en plus lointains et inconnus. Qu’elle soit riche ou sommaire, cette carte, qui a un grand rapport avec l’affectif, n’a rien à voir avec une carte topographique ou un plan géométrique, mais elle s’y apparente par ses fonctions. Cette représentation du réel s’élabore au travers d’un processus dans lequel interviennent les perceptions visuelles, les souvenirs, l’appartenance à un groupe social et culturel, à un groupe d’âge… Ainsi naît, au travers d’une suite de filtres, une reconstruction du réel que l’on appelle « une carte mentale ». Le mot carte peut aussi faire référence à une stratégie pédagogique : le « concept mapping2 ». Les cartes conceptuelles sont destinées à représenter les relations significatives entre les concepts sous forme de propositions. Deux ou plusieurs concepts peuvent être représentés par des étiquettes liées par des mots en une unité sémantique. Cet outil sert à expliciter les rapports qui demeurent souvent implicites pour l’élève, à lui révéler son propre fonctionnement mental. « La carte mentale est un produit, c’est-à-dire la représentation qu’une personne donne de son environnement spatial. »1 Elle permet de fixer les images d’une aire donnée. L’idée, introduite par les psychologues et développée en géographie, nous éclaire sur l’imaginaire individuel et collectif à la base des comportements spatiaux. 1. A. Bailly, in Représenter l’espace : l’imaginaire spatial à l’école, Anthropos, 1989. 2. J. D. Novack, D. B. Gowin, Learning How to Learn, Cambridge University Press, 1984. 85 Regards sur le monde 8 Des milieux variés PAGES 96-97 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles Cette partie a pour objectif de mettre en place des repères spatiaux que l’enfant doit être capable d’identifier, de nommer et de localiser. Points forts : mise en valeur des principaux contrastes de la planète, océans et continents, ensembles climatiques vus du point de vue humain. Documents à utiliser : cartes de repérage à l’échelle du globe, d’un continent, d’un océan, cartes thématiques (météorologie, climats), photographies de paysages… ➜ Objectifs • Situer les continents et les océans sur une carte, un globe, un planisphère. • Savoir repérer sur une carte les grands ensembles du relief et du climat de la Terre. • Utiliser et analyser des documents propres aux méthodes de la géographie. ➜ Notions et concepts Milieu – climat – zones climatiques – saisons thermiques – saisons pluviométriques – aridité – domaines bioclimatiques. ➜ Cahier d’exercices « Des milieux variés » : voir pp. 46-47. DÉROULEMENT ◗ Activité 1 océans, sont beaucoup plus arrosées que l’intérieur des continents. Les régions qui ne sont pas soumises aux vents venus de l’océan reçoivent peu de pluies. C’est le cas de certaines régions proches des Tropiques (désert du Sahara), car plus on s’éloigne de l’équateur, plus la saison sèche est longue, de l’intérieur de l’Asie et des régions polaires. étudier des distributions > Document 1 : les zones de chaleur dans le monde La différence de température entre les régions du globe est due à la façon dont les rayons du Soleil touchent la surface de la Terre (très obliques dans les hautes latitudes, perpendiculaires à l’équateur). Faire distinguer les trois grands domaines : froid, tempéré et chaud. Les domaines chauds se situent de part et d’autre de l’équateur, entre les deux tropiques. Les rayons du Soleil sont presque verticaux. Il fait donc très chaud et le mois le plus froid n’est jamais inférieur à 18°. C’est la zone chaude intertropicale. Les domaines froids se trouvent près des deux pôles et sont limités par les cercles polaires. Les rayons du Soleil sont presque rasants, il y fait très froid et le mois le plus chaud ne dépasse pas 10°. Ce sont les zones polaires. Entre les deux se situe le domaine tempéré. Les rayons du Soleil arrivent de façon plus ou moins oblique selon les saisons. Il y a quatre saisons thermiques (dues aux différences de températures sur l’année), la moyenne annuelle est modérée. Ce sont les zones tempérées. > Document 2 : les précipitations dans le monde Sur cette carte, on distingue des zones très fortement pluvieuses : ce sont les régions équatoriales où les pluies sont abondantes toute l’année, l’Asie des moussons (remarquer qu’elle est à la même latitude que le Sahara), la façade occidentale de l’Europe soumise aux grands vents d’ouest. Les côtes, où arrivent les nuages qui se sont formés sur les ◗ Activité 2 identifier un milieu On distingue à la surface de la Terre des milieux variés (domaines bioclimatiques) qui se distinguent par leur climat (caractérisé par les températures et les précipitations), la nature des sols et leur végétation naturelle. On associera à chaque grand type de climat un type de végétation : climat équatorial → forêt dense pluvieuse climat tropical → savane climat aride → désert chaud climat tempéré → forêt à feuilles caduques ou de conifères et prairie climat polaire → désert du froid > Document 3 : comment les enfants du Sri Lanka vont-ils à l’école ? On amènera les élèves à identifier le milieu à partir d’un certain nombre d’indices relevés sur la photographie : chaleur (vêtements légers), végétation (forêt dense), présence d’une eau abondante (rivière que les collégiens doivent traverser pour aller à l’école). On vérifiera l’hypothèse en situant le Sri Lanka sur une carte : il fait partie de l’Asie des moussons. 86 ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE Les milieux naturels sont très variés à la surface de la Terre et offrent aux hommes des conditions de vie très différentes par leurs climats et leurs formations végétales. Amorcer l’idée que les hommes, qui pendant longtemps se sont adaptés à ces conditions naturelles, les transforment et commencent à peupler des régions qui étaient autrefois très difficiles pour eux. PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Mathématiques : lecture de courbes, de diagrammes. • Arts plastiques : observation de peintures à l’inspiration lointaine (Gauguin, le Douanier Rousseau) et ateliers de peinture (« Peindre à la manière de… »). • Français : récits de voyages, d’explorations, d’auteurs écrivant sur des milieux variés. • Sciences : les écosystèmes, étude d’un milieu. • Environnement : la biodiversité, les espèces en danger, les espèces à protéger. ZOOM SUR… ◗ La notion de milieu cours de leur histoire, l’ont aménagé et transformé. Certaines civilisations se sont adaptées à la nature (dans l’agriculture traditionnelle, les cultures sont rythmées par les pluies) et l’ont peu transformée, d’autres l’ont domestiquée (grandes cultures céréalières dans le Bassin parisien, rizières dans l’Asie des moussons), d’autres encore l’ont complètement artificialisée : on ne retrouve alors plus aucun élément naturel dans le milieu (milieu industriel, métropole) ou uniquement des éléments recréés (jardins dans les villes). La notion de milieu est extrêmement complexe. Étymologiquement, le milieu signifie « la moitié du lieu, ce qui est à l’intérieur, entre ». Par un glissement sémantique, le milieu désigne aujourd’hui « ce qui est autour du lieu, ce qui lui est extérieur ». Un milieu se définit donc toujours par rapport à un lieu, à une activité, à un groupe social : il n’existe pas en soi. Or, en géographie, on appelle « milieu » des espaces naturels, des écosystèmes qui ont leur propre existence et on apparente milieu et zone bioclimatique. On distingue donc milieu naturel et milieu géographique. Les grands milieux de la Terre sont encore fortement marqués par le climat : leurs contours coïncident avec ceux des grandes zones climatiques (milieux polaire, tempéré, tropical, montagnard). Mais l’action des hommes tout au long de l’histoire a fait naître des différences à l’intérieur de ces grands ensembles. On observe aujourd’hui une mosaïque de paysages qui portent l’empreinte des diverses civilisations. À l’intérieur d’un même domaine climatique, il existe souvent des faciès géographiques très différents : en certains endroits, la forêt tropicale est à peine altérée par une agriculture itinérante extensive, mais à d’autres, elle a été complètement remplacée par des plantations de fruits tropicaux. On peut ainsi se rendre compte du poids de la culture, des interventions de l’homme et de l’histoire sur les différents milieux. Le milieu naturel est un ensemble d’éléments naturels (eau, sol, climat, végétation) qui n’a pas été transformé par l’action des hommes. Ce qui nous amène à constater qu’il n’existe pratiquement plus d’espaces naturels, l’homme ayant laissé des traces de son occupation sur toute la planète. On peut également observer que des éléments naturels qui étaient une contrainte par le passé sont devenus un facteur de développement, comme le montre l’exemple de la neige qui, après avoir isolé les villages de montagne pendant des siècles, a permis le développement des sports d’hiver et l’aménagement de stations touristiques. Le milieu géographique résulte de l’action des hommes sur le milieu naturel : c’est la façon dont les hommes, au 87 Regards sur le monde 9 Paysages du monde PAGES 98-99 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles Les sociétés humaines ont investi la presque totalité de la planète. Elles organisent l’espace, elles créent des territoires en s’adaptant à leurs composants physiques et biologiques qu’elles modifient de façon plus ou moins importante. Documents à utiliser : récits d’explorations, de voyages, photographies aériennes, photographies de paysage, de reportage, films et actualités télévisées… ➜ Objectifs • Savoir reconnaître des paysages caractéristiques d’autres lieux dans le monde. • Prendre conscience de la transformation des milieux dans le monde à différentes latitudes. • Utiliser et analyser des documents propres aux méthodes de la géographie. ➜ Notions et concepts Paysage – milieu – transformation des milieux – impact des activités – aménagement du paysage – organisation de l’espace – artificialisation des paysages. ➜ Cahier d’exercices « Paysages du monde » : voir p. 48. DÉROULEMENT ◗ Activité 1 > Document 2 : une rizière en Asie comparaison de paysages très aménagés Le riz est la céréale la plus cultivée en Asie, on parle même de civilisation du riz. Il a besoin d’un été chaud et humide, ce que lui apporte la mousson. La culture du riz nécessite un terrain plat et inondable. On l’a planté dans les plaines, mais aussi sur des versants de vallées grâce à l’aménagement de terrasses. Les rizières sont découpées en parcelles étroites, fermées par des petites digues étroites qui servent aussi de chemins. Le travail se fait entièrement à la main et nécessite une main-d’œuvre nombreuse. Le paysage de rizière n’est pas un paysage naturel, il a entièrement été aménagé par l’homme. Les rizières occupent tout l’espace disponible. Il s’agit de faire prendre conscience aux élèves que les paysages sont le résultat de l’action des hommes sur la nature. Les paysages urbains sont des paysages totalement aménagés, même les arbres et les jardins sont le résultat de l’intervention des hommes. Un seul exemple a été retenu ici, celui de l’aéroport d’Osaka, car le paysage urbain en luimême sera traité dans le chapitre concernant les villes (voir pp. 106-107 du manuel). Mais les paysages ruraux sont aussi des paysages aménagés par les hommes pour l’agriculture. Ils sont le résultat du travail des hommes. Deux exemples ont été retenus : dans une civilisation traditionnelle, celle du riz en Asie, et dans un type d’agriculture très industrialisé, aux ÉtatsUnis. > Document 3 : des cultures irriguées dans le Colorado, aux États-Unis Autour d’un puits central, un tourniquet en rotation alimenté par une pompe arrose chaque champ : c’est ce qui donne à ces champs une forme de cercle régulier. Le paysage actuel des grandes plaines de l’Ouest américain date d’un siècle et demi. Il résulte de plusieurs facteurs : des plaines immenses et peu peuplées, une conquête rapide du territoire, des techniques agricoles nouvelles. Les parcelles sont de très grande taille et leur format dépend dans ce cas de la technique utilisée pour lutter contre la sécheresse. Ici aussi, le paysage a été créé par l’homme : un paysage monotone, aux champs plats, parfaitement géométriques. > Document 1 : l’aéroport d’Osaka, au Japon L’aéroport d’Osaka a été ouvert en 1994. Il est installé sur une île artificielle, à 5 km de la côte. Pour la construire, il a fallu combler les 511 hectares de surface avec des remblais provenant de la destruction de trois montagnes. Le Japon compte 125 millions d’habitants pour un territoire plus petit que celui de la France. Sa forte densité (336 hab/km2), la croissance de ses villes, son relief montagneux font que le seul espace disponible est maritime. Les Japonais ont donc entrepris la conquête de nouveaux espaces gagnés sur la mer en déplaçant des montagnes et en artificialisant complètement le littoral. 88 ◗ Activité 2 > Document 4 : un gisement de pétrole à Hassi Messaoud interpréter une photographie Des paysages faiblement occupés par les hommes à cause de conditions naturelles très difficiles (aridité, froid intense, végétation extrêmement dense) peuvent être transformés si une nouvelle ressource apparaît. Depuis quarante ans, le Sahara se transforme. Il est entré dans les circuits économiques mondiaux car son sous-sol recèle de grandes richesses (pétrole et gaz naturel, minerais : fer, phosphate, uranium) et de l’eau fossile. Les hommes ont aménagé des routes, construit de grands chantiers et se sont sédentarisés. ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE guent par la nature et l’importance de leurs aménagements : il faut donc apprendre à interpréter le paysage. Les hommes, par leurs activités, ont plus ou moins transformé les divers milieux, créant des paysages qui se distin- PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Environnement : impact d’activités sur le paysage, destruction d’équilibres naturels. • Français : description de paysages. • Arts plastiques : travail autour du paysage, à partir d’œuvres des impressionnistes… ZOOM SUR… ◗ La notion de paysage marqueur d’identité. « La vision paysagère est la vision humaine par essence, à travers laquelle les hommes voient la réalité du monde qui les entoure, la perçoivent par tous les autres sens, se l’approprient. »2 Longtemps, le milieu et le paysage ont été associés, le paysage étant la partie visible du milieu aménagé par l’homme à un moment donné. Ainsi, dans la géographie rurale classique, on parlait de paysage d’openfield ou de bocage. Pour les géographes classiques, le paysage, c’est le support de l’analyse géographique ; ils s’attachent à l’analyse des formes perçues, en tant qu’objets (reliefs, eau, plantes, habitations, champs, routes…). Les recherches récentes donnent une tout autre dimension au paysage : il apparaît chargé de valeurs, qui peuvent être collectives ou qui peuvent tenir aux cultures ou aux personnes. On s’attache alors à l’analyse des formes en tant qu’elles sont perçues. Enfin, la géographie s’intéresse également à des paysages symboliques (les paysages de Cézanne, ceux décrits par Giono dans ses romans…). Ainsi, deux grandes tendances coexistent dans la définition de paysage en géographie : dans l’une, on s’attache à l’analyse des formes perçues en tant qu’objets et, dans l’autre, à les analyser en tant qu’elles sont perçues. Le paysage peut se définir comme étant la portion d’espace que voit un observateur. Il résulte des interventions des hommes sur le milieu naturel. Les paysages français d’aujourd’hui, par exemple, sont très différents de ce qu’ils étaient au XVIIe siècle ou au Moyen Âge. On appelle « paysage urbain » la vue d’ensemble que l’on a des constructions d’une ville. Un « paysage agraire » désigne un paysage qui résulte de l’aménagement de l’espace cultivé par les hommes. Un « paysage montagnard ou côtier » désigne un paysage qui résulte de l’aménagement des espaces naturels pour les diverses activités humaines. Étymologiquement, le paysage signifie « ce que l’on voit du pays », ce que l’œil embrasse d’un seul coup, le champ du regard. On note l’importance de la perception dans l’appréhension du paysage, ce qui explique les phénomènes de valorisation ou de dévalorisation, d’attachement ou de rejet. Le paysage est « une apparence et une représentation : un arrangement d’objets visibles perçu par un sujet à travers ses propres filtres. Ainsi, il n’est de paysage que perçu. Il est vrai que certains éléments sont naturels mais s’ils composent un paysage, c’est à la condition qu’on les regarde1 ». Investi par des valeurs humaines, le paysage est à la fois cadre de vie, patrimoine, ressource et 1. R. Brunet, R. Ferras, H. Théry, Les Mots de la géographie : dictionnaire critique, La Documentation française / Reclus, coll. « Dynamiques du territoire », 1993. 2. P. Pinchemel, Lire les paysages, Documentation photographique, 1987. 89 Regards sur le monde 10 Je vis… sous un climat difficile : le Groenland PAGES 100-101 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles Cette double page d’activités a pour objectif de faire découvrir aux élèves comment une société humaine peut organiser l’espace et créer un territoire en s’adaptant à ses composantes physiques et biologiques qu’elle modifie de façon plus ou moins importante. ➜ Objectifs • • • • Appréhender un milieu inconnu des élèves. Appréhender l’adaptation d’une société à des conditions extrêmes. Analyser comment les activités économiques ont transformé le paysage. Analyser et interpréter des documents géographiques. ➜ Notions et concepts Paysage polaire – milieu naturel – climat polaire – contraintes naturelles – adaptation au milieu – transformation du milieu. DÉROULEMENT ◗ Activité 3 ◗ Activité 1 lire une courbe des températures décrire un paysage Dans les régions polaires, le froid est une contrainte naturelle si forte que ces espaces sont presque inhabités. Ces zones froides se caractérisent par un froid intense et continu : en hiver, les températures sont très basses et peuvent descendre en dessous de – 40 °C ; pendant le court été, les températures dépassent rarement 10 °C et sont insuffisantes pour que le sol dégèle en profondeur. En hiver, la nuit polaire dure plusieurs mois. > Document 4 : courbe des températures Cette lecture présente une certaine difficulté pour les enfants car la plupart des températures sont négatives, en dessous de 0 °C. Faire observer la ligne du 0 °C, la matérialiser et observer si l’ensemble des températures se situe au-dessus ou en dessous de cette ligne. On pourra compter les rares mois où elles sont au-dessus de 0 °C. Le paysage du Groenland est un désert blanc, essentiellement composé de neige et de glace. La mer gelée forme une banquise. Le Groenland est presque entièrement recouvert par une calotte glaciaire appelée « inlandsis » d’où se détachent, en été, d’énormes blocs de glace, les icebergs, qui dérivent au gré des courants marins. Plus au sud, là où la glace est absente, les températures rendent possible la vie des plantes pendant quelques mois : c’est le domaine de la toundra qui sert de pâturage aux troupeaux de rennes. Au printemps, à la fonte des neiges, d’immenses marécages infestés de moustiques rendent impraticables des régions entières. > Document 1 : chalutier pris par la banquise C’est un paysage glacé tant sur mer (banquise) que sur terre (énormes blocs de glace de la calotte glaciaire). > Document 2 : paysage de toundra en été ◗ Activité 4 On peut voir sur la photographie une maigre végétation et la présence d’eau qui témoigne de la fonte des glaces. À l’arrière-plan, on distingue les neiges persistantes sur les hauteurs. L’arbre est absent (le sol n’est pas dégelé en profondeur, période végétative extrêmement courte). décrire une technique d’après une photographie > Document 3 : un pêcheur sur la banquise Faire décrire la technique de pêche (un trou dans la glace pour pêcher le poisson qui vit dessous, protégé par l’épaisseur de la glace). Un harpon permet de briser la glace, ensuite on pêche le poisson en introduisant soit une ligne munie d’un hameçon, soit un filet de pêche. ◗ Activité 2 mettre en relation un paysage et une saison Le paysage n’est pas quelque chose de figé, de donné, il se transforme dans la longue durée, mais il varie aussi en fonction des saisons. Demander aux élèves pourquoi la toundra est liée à la saison d’été. (Faire référence aux conditions climatiques.) ◗ Activité 5 interpréter des photographies Le Groenland est un espace peu humanisé. Le froid, les vents violents, le sol gelé, la durée très courte du jour en 90 déplacer, villages avec rues et électricité, maisons préfabriquées, magasins. Pour finir, on pourra mettre en relation la transformation des modes de vie avec les nouvelles ressources et l’intérêt stratégique de ces régions du globe qui sont aujourd’hui des espaces convoités. En effet, depuis la Seconde Guerre mondiale, ces régions sont devenues l’enjeu de luttes stratégiques entre les grandes puissances qui ont installé des bases militaires. Elles sont également l’objet de convoitises car elles recèlent des minerais et des gisements de pétrole. De nouvelles activités apparaissent comme l’exploitation du pétrole ou le travail dans les mines. hiver sont autant d’obstacles à la vie : les hommes sont très peu nombreux et dispersés. Pendant longtemps, les Inuits du Canada et du Groenland ont vécu de chasse et de pêche et ont développé une véritable civilisation du phoque, du renne ou du caribou. Aujourd’hui, les modes de vie traditionnels se sont modernisés. La maison préfabriquée remplace l’igloo fait de blocs de neige ou la tente, les motoneiges remplacent les traîneaux à chiens, les bateaux à moteur remplacent les kayaks. > Document 5 : un village d’Inuits aujourd’hui En comparant avec le document 3, on peut aisément voir la transformation des modes de vie : motoneiges pour se ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE froid. On abordera comment, aujourd’hui, ces espaces sont convoités et les transformations qui s’y produisent. Insister sur les conditions de vie très difficiles pour les hommes, sur la façon dont une civilisation s’est adaptée au PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Biologie : l’adaptation du corps au froid et à la sécheresse. • Français : récits d’explorations. • Arts plastiques : travail autour des couleurs (neige blanche, maisons et habits traditionnels de couleurs vives). ZOOM SUR… ◗ Les milieux polaires, comme le pétrole (Alaska). De nombreuses bases scientifiques sont installées en Antarctique où les chercheurs interrogent la mémoire de la planète grâce aux analyses d’échantillons de glace qui conservent les traces des changements climatiques au cours des derniers millénaires. Depuis quelque temps, les tours operators emmènent chaque année quelques dizaines de milliers de touristes en Antarctique. Jusqu’à quand restera-t-il un continent préservé ? des milieux convoités Depuis la Seconde Guerre mondiale, les régions polaires sont devenues l’enjeu de luttes stratégiques entre les grandes puissances qui ont installé, dans l’hémisphère Nord, des bases militaires. Les convoitises sont aussi d’ordre économique avec la recherche de matières premières comme l’or, le cuivre, le plomb, l’uranium ou de sources d’énergie 91 Regards sur le monde 11 Où vivent les femmes et les hommes sur la Terre ? PAGES 102-103 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles Les sociétés humaines ont investi la presque totalité de la planète. Elles organisent l’espace et créent des territoires en s’adaptant à leurs composants physiques et biologiques qu’elles modifient de façon plus ou moins importante. Points forts : observer les grands contrastes de la planète (zones denses et vides de population). Documents à utiliser : cartes thématiques (population), photographies aériennes, de paysage, de reportage, films et actualités télévisées… ➜ Objectifs • Discerner sur une carte de population les pleins et les vides, et les caractériser. • Connaître d’autres modes de vie que le sien. • Utiliser et analyser des documents propres aux méthodes de la géographie. ➜ Notions et concepts Peuplement – densité – foyer de peuplement – concentration – évolution de la population – répartition de la population – migrations. ➜ Cahier d’exercices « Où vivent les femmes et les hommes sur la Terre ? » : voir pp. 49-50. DÉROULEMENT ◗ Activité 1 mots-clés devront émerger : foule, densité, concentration (de véhicules et de personnes), cohue, difficultés de circulation… Au cours du XXIe siècle, l’Inde deviendra probablement l’État le plus peuplé du monde. Toute la population en excédent dans les campagnes se déverse dans les villes. Ces ruraux déracinés vivent sur les trottoirs ou dans des bidonvilles. lecture de carte > Document 1 : les grands foyers de peuplement Il y a près de 6 milliards d’hommes à la surface de la Terre, mais ils sont très inégalement répartis. Alors que les villes ne représentent qu’une infime partie de cette surface, elles regroupent la moitié de l’humanité. De grands contrastes de densités existent aussi entre les continents. Faire distinguer les deux grandes oppositions qui apparaissent sur le planisphère entre : – les zones très fortement peuplées (en rouge et encerclées) et les zones vides ; – les côtes et l’intérieur des continents. Puis faire nommer : – les trois plus grands foyers de peuplement (Chine/Japon, Inde, Europe) ; – trois autres grands foyers mais moins importants (le Nord-Est des États-Unis, le Sud-Est du Brésil, le golfe de Guinée) ; – les grandes régions vides : le Grand Nord canadien et sibérien (déserts du froid), le Sahara (désert du chaud), l’Amazonie (forêt dense). ◗ Activité 3 lire et comprendre un texte > Document 3 : des montagnes vides Situer les montagnes Rocheuses sur le planisphère. Dix millions d’habitants occupent ce territoire vaste comme la France. Faire comparer les densités : il y a 6 fois moins d’habitants au km2 dans les Rocheuses qu’en France. Amener les élèves à comparer les données de ce texte avec le document 2 : les amener à conclure que les hommes sont inégalement répartis à la surface de la planète. ◗ Activité 4 prendre conscience d’un phénomène géographique > Document 4 : le quartier chinois de San Francisco ◗ Activité 2 Faire situer San Francisco sur une carte (sur la côte Ouest des États-Unis) et faire prendre conscience de l’importance de ce quartier chinois (enseignes, inscriptions, etc.). On peut voir que les Chinois installés aux États-Unis ont en partie gardé leur langue et leur mode de vie (commerces). interprétation d’un paysage urbain > Document 2 : une foule au cœur de Delhi Faire situer la ville de Delhi sur la carte des foyers de peuplement (doc. 1) et faire décrire la photographie. Certains 92 d’Asie qui fournissent une main-d’œuvre bon marché, mais aussi des immigrants très qualifiés issus des pays de l’hémisphère Nord qui viennent combler les besoins de main-d’œuvre dans les secteurs économiques de pointe. Il faut ajouter à cela un nombre important de clandestins. Cette immigration n’est plus guère européenne, mais asiatique et hispanique. Faire observer le planisphère « Le monde vu du Pacifique » (doc. 2, p. 93 du manuel) et demander aux élèves pourquoi les Chinois se sont installés de préférence sur la côte Ouest des États-Unis. Les amener à la notion de migration. Les États-Unis sont le premier pays d’immigration dans le monde et drainent la moitié des migrants de la planète, en majorité des populations pauvres d’Amérique latine et ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE Les hommes sont inégalement répartis à la surface de la Terre entre les grandes agglomérations et les campagnes, entre les grands foyers de peuplement et les zones vides. PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Français : récits de voyages. • Enquête : recherche sur la population chinoise ou sudaméricaine aux États-Unis. ZOOM SUR… ◗ Les facteurs de la répartition tants foyers de peuplement de la planète (l’Est de la Chine, le sous-continent indien, l’Europe) ont été occupés précocement. Les migrations de population aux XIXe et XXe siècles ont créé ou renforcé les foyers d’Amérique du Nord et d’Australie alors que la traite des Noirs a ralenti la croissance de l’Afrique occidentale. Les modifications de frontières après la Seconde Guerre mondiale ont amené des déplacements de population de l’Europe de l’Est vers l’Europe de l’Ouest. des hommes sur la Terre La Terre abrite environ six milliards d’individus qui se répartissent inégalement à sa surface : 80 % des terres sont pratiquement vides. Aussi, pour comprendre le niveau de peuplement d’un espace, nous devons remonter à ses causes. Longtemps, les facteurs physiques ont expliqué l’inégale répartition des hommes. Les très hautes montagnes, les régions polaires, les régions désertiques (Sahara), les espaces marécageux, les forêts denses (Amazonie) limitent le plus souvent l’occupation humaine. Et pourtant, les Inuits vivent dans le Grand Nord, la ville de Phœnix (Arizona) située en plein désert abrite deux millions d’habitants, l’Asie tropicale est une région densément peuplée où les rizières ont remplacé la forêt et où 70 % des Boliviens vivent à plus de 3 000 m d’altitude. La capacité des sociétés à maîtriser leur milieu et à produire des richesses est aussi un facteur fondamental de répartition des hommes sur la planète. Les rendements très élevés de la riziculture expliquent les très fortes densités humaines de l’Asie des moussons. L’industrialisation, la concentration des échanges et des services ont créé de très fortes concentrations humaines (mégalopoles). Actuellement, on remarque un affaiblissement des densités de population dans les anciennes régions industrielles et une concentration des hommes dans les grandes métropoles. Les différences de densité s’expliquent surtout par des faits historiques et la maîtrise ou non des techniques. La présence humaine s’inscrit dans le temps. Elle est souvent le résultat d’un peuplement ancien. Les trois plus impor- 93 Regards sur le monde 12 Un monde inégal PAGES 104-105 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles Les sociétés humaines ont investi la presque totalité de la planète. Elles organisent l’espace et créent des territoires en s’adaptant à leurs composants physiques et biologiques qu’elles modifient de façon plus ou moins importante. Points forts : observer les grands contrastes de la planète (les différences et les relations entre les sociétés, les économies et les genres de vies). Documents à utiliser : cartes thématiques, photographies aériennes, de paysage, de reportage, films et actualités télévisées… ➜ Objectifs • Connaître d’autres modes de vie que le sien. • Prendre conscience des inégalités de développement entre les pays. • Utiliser et analyser des documents propres aux méthodes de la géographie. ➜ Notions et concepts Développement humain – croissance – revenu par habitant – inégalités – équité – interdépendance – solidarité – pauvreté – besoins – niveau de vie – analphabétisme. ➜ Cahier d’exercices « Un monde inégal » : p. 51. DÉROULEMENT ◗ Activité 1 Un homme a besoin de 2 600 calories par jour pour se nourrir. Si ce minimum n’est pas atteint ou si son alimentation est déséquilibrée, sa santé est en danger. Dans les pays pauvres, on meurt plus jeune que dans les pays riches : l’espérance de vie atteint 74 ans dans les pays industrialisés contre 50 ans dans les pays les moins avancés (PMA). De plus, la mortalité infantile est inférieure à 10 pour 1 000 dans les pays riches alors que dans 21 pays en développement, elle est supérieure à 100 pour 1 000. Le manque de médecins est aussi un signe de pauvreté : en Europe, on compte 1 médecin pour moins de 1 000 habitants alors qu’on en compte 1 pour 5 000 habitants en Afrique. Enfin, 94 % des 23 millions de séropositifs dans le monde vivent dans les pays pauvres. Beaucoup d’enfants ne vont pas à l’école et travaillent dès l’âge de 7 ou 8 ans pour aider leur famille, alors que dans la plupart des pays riches, l’école est obligatoire et gratuite jusqu’à 16 ans. On compte 840 millions d’adultes analphabètes dont 570 millions de femmes. Aujourd’hui, plus d’un milliard d’hommes vivent dans une pauvreté absolue, c’est-à-dire qu’ils disposent de moins de 70 centimes d’euro par jour pour vivre. lecture de carte > Document 1 : pays riches et pays pauvres L’indice de développement humain (IDH) prend en compte le revenu par habitant, mais aussi l’espérance de vie, l’accès aux soins médicaux et l’alphabétisation des adultes. On commence également à prendre en compte le respect des droits fondamentaux de l’homme et de la femme. Trois conditions sont essentielles pour un bon développement humain : vivre longtemps et en bonne santé, acquérir un savoir et avoir des ressources nécessaires. Faire observer la carte aux élèves. Relever les pays où l’IDH est le plus fort : Europe, Amérique du Nord, Japon, Australie. Faire constater que ces pays sont pour la plupart situés dans l’hémisphère Nord. L’indice bas correspond à des zones très faiblement peuplées comme le Sahara ou la forêt amazonienne, mais aussi à des zones très fortement peuplées (Chine, Indonésie, Inde). Les pays pauvres concentrent la plus grande partie de l’humanité. Ils se trouvent en majorité dans l’hémisphère Sud. ◗ Activité 2 lire et comprendre un texte ◗ Activité 3 > Document 2 : riches et pauvres dans le monde engager un débat Faire lire également le « Le sais-tu ? ». Ces deux textes portent sur les conditions de vie dans les pays pauvres : nourriture insuffisante, dureté du travail, salaires très bas, travail des enfants, analphabétisme, manque de soins médicaux. Proposer un débat aux élèves à partir des documents 3 et 4 afin qu’ils prennent conscience que tous les enfants dans le monde n’ont pas les mêmes conditions de vie que les leurs. Ce sera l’occasion d’aborder le thème de la solidarité. 94 problème des ressources, le rôle de l’école dans le développement des personnes et dans celui d’un pays. > Documents 3 et 4 : des enfants en Europe et à Madagascar Partir des représentations des enfants, par exemple : – Est-ce que tous les enfants, à la surface de la Terre, vivent comme vous ? – Est-ce que tous les enfants du même âge que vous vont à l’école ? sont soignés lorsqu’ils sont malades ? – Vivent-ils tous dans des conditions décentes ? Recueillir les réponses et les classer en trois rubriques : nourriture, scolarité et santé. Puis comparer les deux photos et faire un débat sur le travail des enfants et le ◗ Activité 4 interpréter une photographie > Document 5 : bidonvilles et beaux quartiers de Rio de Janeiro Au travers de la photo, sensibiliser les enfants aux inégalités à l’intérieur d’un même pays. Leur faire prendre conscience qu’il y a aussi des pauvres dans les pays riches (SDF) et une minorité de riches dans les pays pauvres. ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE Les conditions de vie des hommes sont très inégales dans le monde. Les pays riches, qui offrent de bonnes conditions de vie à la majorité de leur population, sont une minorité. La majorité de la population de la planète (7 habitants sur 10) vit dans les pays pauvres. PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Sciences : les régimes alimentaires, l’accès à l’eau potable. • Éducation civique : la solidarité, une action humanitaire. ZOOM SUR… ◗ L’indice de développement humain (PNUD), combine trois facteurs : l’espérance de vie, le niveau d’instruction et le PIB par habitant (le produit intérieur brut qui représente la valeur de la production créée par un pays à l’intérieur de son territoire national). (IDH) La différenciation entre pays riches et pays pauvres structure notre monde. Pendant longtemps, la richesse par habitant analysée à partir du PNB (le produit national brut qui comptabilise la valeur de la production créée par un pays en y incluant les activités exercées en dehors de son territoire national) a servi de critère. Aujourd’hui, d’autres critères sont pris en compte : – des critères démographiques et sociaux : les pays riches ont un accroissement naturel faible alors que les pays pauvres cumulent une mortalité encore élevée, du fait du mauvais état sanitaire de la population, et une natalité proche du maximum physiologique, faute de contrôle des naissances. La mortalité infantile accuse encore les inégalités. La plus grande partie du monde pauvre présente des situations intermédiaires ; – des critères géopolitiques : la guerre est à l’origine des situations les plus dramatiques. S’y ajoutent des déplacements massifs de populations et des famines. L’indice de développement humain, proposé par le Programme des Nations Unies pour le développement Les valeurs de l’indice s’échelonnent de 0 à 1. Lorsque la valeur de l’IDH se rapproche de 1, le pays concerné rassemble les meilleures conditions de vie : ses habitants y vivent vieux, ils bénéficient d’une bonne instruction et de revenus confortables. C’est l’inverse pour les pays dont l’indice est proche de 0. Le Canada a l’indice de développement humain le plus élevé (0,960) et la Sierra Leone, en Afrique, l’indice le plus faible (0,176). On constate que les pays à haut revenu par habitant présentent les plus forts indices de développement humain et que les pays à faible revenu sont en queue de liste. En particulier, les 19 derniers pays appartiennent tous à l’Afrique sub-saharienne : ce sont les pays les moins avancés (PMA), catégorie créée par les Nations Unies pour désigner les pays les plus pauvres de la planète. 95 Regards sur le monde 13 La croissance des villes dans le monde PAGES 106-107 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles Les sociétés humaines ont investi la presque totalité de la planète. Elles organisent l’espace et créent des territoires en s’adaptant à leurs composants physiques et biologiques qu’elles modifient de façon plus ou moins importante. Points forts : observer les grands contrastes de la planète (zones denses et vides de population, différences et relations entre les sociétés, les économies et les genres de vies). Documents à utiliser : cartes thématiques, photographies aériennes, de paysage, de reportage, films et actualités télévisées… ➜ Objectifs • Discerner les pleins et les vides sur une carte de population. • Repérer et localiser les grandes agglomérations du monde. • Prendre conscience de l’évolution de la population urbaine à l’échelle de la planète. ➜ Notions et concepts Urbain – ville – agglomération – métropole – mégalopole – évolution de la population – pauvreté urbaine – inégalités de développement – pollution. ➜ Cahier d’exercices « La croissance des villes dans le monde » : voir pp. 52-53. DÉROULEMENT ◗ Activité 1 des pyramides) et aux dépens des terres fertiles du delta du Nil. En conclure avec les élèves que l’explosion urbaine ne touche pas uniquement les villes des pays riches, mais aussi celles des pays pauvres. lecture de paysages urbains > Document 1 : le centre de Chicago Le centre de Chicago se compose d’un ensemble compact de gratte-ciel. Il est dominé par la tour Sears (443 m de haut, 103 étages). C’est le centre des affaires. Ce type de paysages urbains est une création du XXe siècle, il permet aux entreprises de se rapprocher. La construction de gratte-ciel a été possible grâce à la découverte de la charpente métallique ; la tour Sears a nécessité 76 000 tonnes d’acier. Le centre des affaires est relié au reste des quartiers par un réseau autoroutier. Dans les villes américaines, c’est le seul quartier à avoir des formes très hautes. ◗ Activité 2 mise en relation de cartes thématiques > Document 3 : les grandes agglomérations du monde Faire observer la carte des grandes agglomérations du monde. Puis faire repérer le continent où il y a le plus de villes (l’Asie) et celui où il y en a le moins (l’Afrique). Comparer ensuite avec la carte des grands foyers de peuplement (doc. 1, p. 102 du manuel) : les deux cartes coïncident. Puis mettre en relation avec la carte de l’IDH (doc. 1, p. 104 du manuel) : les plus grandes villes sont aujourd’hui situées dans les pays pauvres. De nombreuses villes dans le monde sont devenues des agglomérations. Les plus grandes, les métropoles, atteignent des dimensions considérables (la ville de Tokyo s’étale sur 70 km du nord au sud et sur 50 km d’est en ouest). Le nombre des métropoles de plus d’un million d’habitants est passé, en deux siècles, de 2 à près de 400. Une quinzaine de métropoles dépasse les 10 millions d’habitants. La plus grande, Tokyo, en compte 20 millions. Mexico (Mexique), São Paulo (Brésil), New York (États-Unis) dépassent 15 millions d’habitants chacune. > Document 2 : le front d’urbanisation du Caire Avec 15 millions d’habitants, Le Caire est devenu la plus grande ville d’Afrique alors qu’elle n’en comptait que 2,5 millions en 1950. Cette véritable explosion urbaine a complètement modifié l’aspect de la ville. C’est une conséquence de la forte croissance de la population due à un taux de natalité élevé alors que celui des décès diminuait dans le même temps, mais c’est aussi un effet de l’exode rural. Les terres agricoles manquent à cause de l’augmentation de la population. La pauvreté et le chômage poussent les jeunes ruraux vers les villes où, en réalité, la majorité d’entre eux ne trouvent pas d’emploi et s’entassent dans les bidonvilles. La multiplication des immeubles ne suffit pas à loger toute la population et la ville s’étend sur le désert (sur la photo, on la voit déborder en direction 96 ◗ Activité 3 démunies vivent dans les bidonvilles, des baraques faites de tôles ou de planches, insalubres. Ces quartiers n’ont pas accès à l’eau potable, les eaux usées ne s’évacuent pas dans des égouts, les conditions sanitaires sont déplorables et les populations vivent de petits métiers. Avec l’accroissement des villes grandit la pauvreté urbaine. interpréter une photographie > Document 4 : les tas d’ordures de Manille Les populations les plus démunies tirent leur seule ressource dans le ramassage des ordures, en particulier les enfants qui revendent ce qu’ils trouvent à des ferrailleurs ou à des chiffonniers. Les populations les plus ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE due à l’afflux de ruraux, entraîne de graves problèmes de logement et de pollution. Aujourd’hui, près d’un homme sur deux vit en ville. Les agglomérations qui grandissent le plus vite sont situées dans les pays pauvres. L’extension de ces agglomérations, PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Mathématiques : courbes d’évolution des populations urbaine et rurale. • Arts plastiques : la ville de vos rêves. • Français : à la découverte des villes du monde (lecture de textes sur différentes villes du monde). ZOOM SUR… ◗ L’explosion urbaine la croissance urbaine n’est pas due à l’industrie comme ce fut le cas en Europe ou en Amérique du Nord. L’urbanisation massive est un phénomène récent. Depuis 1880, le nombre de citadins a été multiplié par 25 alors que, dans le même temps, la population mondiale a été multipliée par 4. Aujourd’hui, près d’un homme sur deux vit en ville et un homme sur dix habite dans une agglomération de plus de 2,5 millions d’habitants. Les agglomérations se répartissent très inégalement à la surface du globe et correspondent en général aux grands foyers de population. Le taux d’urbanisation est très variable : il est de 74 % de la population en Amérique du Nord et de 24 % en Asie du Sud et de l’Est – mais les 26 % de citadins chinois représentent une population plus nombreuse que la population totale des États-Unis. Aujourd’hui, les villes géantes constituent le phénomène fondamental des pays du Sud où l’on trouve plus des trois quarts des agglomérations de plus de 10 millions d’habitants. Les pays les plus développés sont passés d’une situation où la population était essentiellement rurale à une situation où elle est devenue essentiellement urbaine. Après une période de démarrage correspondant aux débuts de l’industrialisation (révolution industrielle du XIXe siècle), l’accroissement de la population urbaine a été très rapide. Ce mouvement, qui a accompagné le développement des échanges et de l’industrie, a gagné progressivement l’ensemble de la planète, engendrant des agglomérations qui, pour certaines, se sont regroupées en conurbations ou en véritables régions urbaines (la mégalopolis nord-américaine, par exemple, qui s’étend de Boston à Washington). C’est le cas aujourd’hui de la plupart des pays en développement avec la différence que Certaines villes se démarquent à l’échelle mondiale et jouent un rôle majeur dans l’organisation de l’espace terrestre : on les appelle « les villes mondiales ». Ainsi, New York, Tokyo, Paris et Londres se démarquent à la tête du réseau mondial. Ce sont des villes qui comptent plusieurs millions d’habitants, qui concentrent la puissance politique, économique et culturelle, et qui sont situées sur des axes de communication majeurs ou au cœur des mégalopoles. 97 Regards sur le monde 14 Je suis… un enfant du Caire PAGES 108-109 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles Cette double page d’activités a pour objectif de faire découvrir aux élèves une grande métropole : Le Caire. L’étude de cet espace densément peuplé sera également l’occasion d’aborder les différences et les relations entre les différentes sociétés, les économies et les genres de vies. ➜ Objectifs • • • • Appréhender l’organisation spatiale d’une ville du tiers monde. Appréhender la pauvreté urbaine dans les pays en développement. Comparer les modes de vie des pays riches et des pays pauvres. Analyser et interpréter des documents géographiques. ➜ Notions et concepts Paysage urbain – pauvreté urbaine – réseaux sanitaires – infrastructures urbaines – habitat précaire. DÉROULEMENT Le Caire, capitale de l’Égypte, est la plus grande ville d’Afrique et du monde arabe. Elle a connu une croissance explosive : c’est l’une des villes les plus peuplées de la planète, elle compte autour de 15 millions d’habitants (2,5 millions en 1950). Elle pourrait prendre la première place mondiale au cours du XXIe siècle. Elle a connu une croissance bien plus rapide que Paris : entre 1900 et 1990, la population du Caire a été multipliée par 18, tandis que celle de Paris était multipliée par 2,6. Cette formidable croissance s’explique par un exode rural massif, qui amène chaque jour 1 000 personnes de plus dans la ville, et par le nombre des naissances très supérieures aux décès. > Document 1 : la ville historique du Caire Faire rechercher des traits caractéristiques de la ville historique : mosquée, remparts, monuments anciens, tours, habitat serré, ruelles très étroites, architecture de terre, de couleur ocre. > Document 2 : Le Caire moderne Par comparaison, faire ressortir les traits de la ville moderne : immeubles de prestige, cossus, tours, larges avenues, espaces verts, centre moderne sur le modèle des villes européennes. ◗ Activité 2 organiser les informations Classer les informations recueillies à la lecture des paysages dans un tableau. Ceci permet aux élèves de passer d’une lecture énumérative à une organisation des données et de pouvoir comparer de manière plus sûre les deux paysages urbains. ◗ Activité 1 comparer deux paysages urbains ◗ Activité 3 On observe une grande variété de quartiers qui traduisent les énormes inégalités sociales qui caractérisent les villes des pays pauvres. La vieille ville historique, où les maisons à terrasses côtoient les mosquées et les marchés, abrite une population pauvre, très dense, dans des maisons anciennes et délabrées, constamment surélevées malgré les effondrements ; la circulation est proche de l’asphyxie dans ses ruelles étroites. Le centre moderne a été édifié au bord du Nil, les habitations luxueuses côtoient les immeubles de prestige du quartier des affaires d’une ville internationale. Les périphéries s’étendent démesurément et se rapprochent des pyramides. Au milieu des zones industrielles s’élèvent les quartiers populaires : immeubles collectifs récents, anciens villages et surtout bidonvilles, habitat illégal, installés sur les terrasses et même dans les cimetières. Ces quartiers abritent les plus pauvres qui vivent dans des logements surpeuplés et insalubres. comparer des modes de vie Le Caire est la capitale d’un pays pauvre. Elle concentre le quart de la population de l’Égypte et une part importante des activités économiques : elle est la ville la mieux équipée. Cependant, elle connaît des problèmes énormes : manque d’emplois, développement des petits métiers… Plus du tiers de la population est pauvre. > Document 3 : la rue d’Imbaba Demander aux élèves quelles impressions ils ressentent en voyant cette rue. Puis faire décrire le paysage de cette rue du Caire : – les bâtiments (surélevés, du linge aux fenêtres, des toits plats à mettre en relation avec le climat, des maisons mal construites qui laissent augurer du manque de confort…) ; – l’animation de la rue (la cohue, pas de chaussée, des rails, des voitures dans tous les sens, des piétons au milieu de la rue…) ; 98 créer des équipements collectifs (métro, autoroutes) et prévoient de construire des villes satellites dans le désert. > Document 4 : un bidonville au Caire Les cimetières abritent une multitude de familles pauvres qui utilisent les monuments en guise d’abris. Les bidonvilles sont faits de matériaux de récupération (tôles, caisses, bidons). Ils n’ont ni eau, ni électricité, ni égouts. Cette photographie a été prise dans un quartier pauvre du Caire. Le Caire ne possède pas de services publics organisés pour assurer le ramassage des ordures ménagères et des déchets. Ce sont des enfants parfois très jeunes qui habitent ces quartiers pauvres qui s’en chargent. Chaque nuit, ils quittent leur quartier sur des charrettes pour aller faire des tournées de ramassage. À la maison, les parents attendent pour trier les ordures (papier, ferraille, restes alimentaires). Ils enlèvent ainsi 200 tonnes d’ordures ménagères par jour. – l’absence de services (pas de signalisation, des ordures déversées n’importe où, pas de ramassage). Ce qui ressort, c’est l’insalubrité de cette rue, l’animation intense, la pauvreté de la ville et de ses habitants. Amener les élèves à comparer le mode de vie des habitants du Caire avec leur propre mode vie en ville. Ce sera l’occasion d’aborder les problèmes liés à la pauvreté dans le monde. ◗ Activité 4 interpréter une photographie Le Caire est victime d’une urbanisation sauvage. Les constructions s’étendent de plus en plus, les équipements sont nettement insuffisants (distribution de l’eau, collecte des eaux usées et des ordures). Dans la vallée du Nil, la croissance de la ville menace les meilleures terres agricoles de l’Égypte. Depuis peu, les autorités s’efforcent de ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE villes, problèmes de pollution, fracture entre les beaux quartiers et les quartiers pauvres. Insister sur les caractéristiques d’une métropole d’un pays pauvre : densités très fortes de population, croissance des villes due à l’exode rural, formidable développement des PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Français : lecture de descriptions de villes du tiers monde. • Arts plastiques : paysages sonores et picturaux des villes du monde. ZOOM SUR… ◗ Le Caire, ville musulmane mosquée Al Azhar. Autour de la mosquée, les souks (marchés), créent une animation constante, chaque corps de métiers ayant ses rues. Les murailles de la médina ont été détruites au XIXe siècle. Puis, la ville s’est agrandie d’un centre d’affaires. Ainsi, deux villes coexistent : de hautes tours de bureaux aux matériaux modernes et la masse des maisons traditionnelles avec leurs toitures à terrasses. Le Caire illustre la spécificité des villes islamiques. Elles sont souvent très anciennes et sont marquées par la tradition musulmane. La ville ancienne du Caire, la médina, est née au bord du Nil, au Moyen Âge, et présente un plan islamiste typique : une zone carrée, parcourue de petites rues et organisée autour du centre religieux et culturel, la 99 Les paysages européens 15 Qu’est-ce que l’Europe ? PAGES 110-111 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles En s’appuyant sur les représentations paysagères et cartographiques, le maître évoque les différentes limites de l’Europe habituellement retenues (politiques, « naturelles », culturelles, économiques) et aide les élèves à identifier et à localiser les principaux ensembles spatiaux. Il s’agira, dans un premier temps, de présenter les limites de l’Europe, en distinguant les limites de l’Europe géographique traditionnelle, celles de l’ensemble des États européens et celles de l’Union européenne. ➜ Objectifs • Être capable de donner les limites de l’Europe. • Savoir repérer sur une carte les grands ensembles physiques. • Connaître les grandes disparités de l’Europe (population, économie, cultures…). ➜ Notions et concepts Limite – frontière – disparités de peuplement – disparités de richesse – immigration – niveau de vie – inégalités de développement – inégalités économiques et sociales. ➜ Cahier d’exercices « Qu’est-ce que l’Europe ? » : voir p. 54. DÉROULEMENT ◗ Activité 1 Observer le planisphère (doc. 3, p. 95 du manuel) et faire observer que l’Europe est le plus petit des continents. prise de représentations Relever les représentations des élèves pour les amener à bien distinguer l’Europe de l’Union européenne. Dans le langage courant, ils font souvent l’amalgame entre les deux et il se peut que ce soit l’image dominante qui ressorte. Il faut donc les amener à prendre conscience que l’Europe est beaucoup plus vaste que l’Union européenne et bien diversifier les deux. ◗ Activité 3 lire et comparer des courbes Cette activité est à mener en relation avec les mathématiques. > Document 3 : courbes d’évolution de la population des divers continents Faire observer comment évolue la courbe de population de chaque continent dans les trente dernières années (courbes ascendantes). Puis comparer la courbe d’évolution de l’Europe (courbe stationnaire) par rapport à celle des autres continents. Bien que l’Europe soit le troisième foyer de peuplement dans le monde, après l’Asie du Sud et de l’Est, sa population augmente peu : seulement 0,15 % par an (contre 1,5 % pour la population mondiale et 2,8 % pour celle de l’Afrique) en raison de la faible fécondité (1,5 enfant par femme contre 6 en Afrique). Face à l’explosion démographique des pays du tiers monde, le poids de l’Europe dans la population mondiale diminue de façon régulière depuis trente ans. ◗ Activité 2 observation d’une image satellitale > Document 1 : l’Europe vue par satellite de jour Faire observer la forme extrêmement découpée de l’Europe (une péninsule rattachée à l’Asie). On voit nettement que l’Europe est bordée sur trois côtés par des mers. Se servir de la carte des formes de relief en Europe (doc. 1, p. 118 du manuel) pour donner ses limites qui sont bien individualisées : – au nord : l’océan Arctique, la mer du Nord, la Baltique ; – à l’ouest : l’océan Atlantique ; – au sud : la mer Méditerranée. En revanche, les limites de l’Europe sont beaucoup plus floues à l’est (s’aider du doc. 2 pour parvenir à ce constat avec les élèves) : traditionnellement, on considère que les monts Oural sont la limite à l’est. En faire rechercher l’altitude. Cette limite a été décidée au XVIIIe siècle par le tsar de Russie, Pierre le Grand, lorsqu’il a voulu européaniser la Russie. ◗ Activité 4 comparer des photographies > Documents 4 et 5 : des travaux agricoles en France et en Roumanie Observer, puis décrire les photographies représentant des travaux agricoles en France (Europe de l’Ouest) et en Roumanie (Europe centrale) : 100 – opposition entre un matériel mécanique perfectionné et l’araire en bois muni seulement d’une pointe durcie au feu qui ne fait qu’égratigner le sol. À l’échelle de la planète, l’Europe fait figure de continent riche, mais à l’échelle du continent européen, il existe un fort écart entre les pays d’Europe de l’Ouest et ceux d’Europe centrale et de l’Est. – d’un côté, des moissonneuses-batteuses dans des champs de céréales très vastes ; – de l’autre, une agriculture maigre, qui emploie la force animale et humaine, dans un petit champ. Amener les élèves à établir les différences entre les deux agricultures : – opposition entre une agriculture fortement mécanisée et une agriculture qui utilise la force animale ; ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE L’Europe est un petit continent dont la population est à peu près stationnaire. Bien qu’elle soit un continent globalement riche, de fortes disparités apparaissent à l’intérieur. PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Français : des textes sur l’Europe, des contes d’Europe. • Mathématiques : étude de courbes. • Éducation civique : l’Union européenne. ZOOM SUR… ◗ Les limites de l’Europe de Charlemagne, mais s’arrête avec le traité de Verdun en 843. Le mot Europe ne réapparaît ensuite qu’au XVe siècle avec la constitution des États-nations et la découverte de l’Amérique. Au XVIIIe siècle, Pierre le Grand a à cœur d’affirmer le caractère européen de son empire et fait adopter la chaîne de l’Oural comme limite de l’Europe. Notion historique aux frontières changeantes, l’Europe a d’abord désigné la Grèce, puis les terres situées au nord de la Méditerranée jusqu’à l’Oural. Pour Yves Lacoste, l’Europe a eu différentes représentations : une vision classique de l’Atlantique à l’Oural, une vision géopolitique du temps de la Guerre Froide, qui en excluait l’URSS, et une vision nouvelle de l’Atlantique au Pacifique. Si définir les limites de l’Europe pose de tels problèmes, c’est que, d’un point de vue physique, l’Europe n’est qu’une péninsule de l’Asie, ce qui amène les géographes à les associer en un seul continent : l’Eurasie. C’est par son histoire que l’Europe s’individualise. Dans l’Antiquité, c’est la double idée d’Occident et de civilisation qui, par opposition au monde dit « barbare », fonde l’Europe. Son unité se construit progressivement avec la formation de grands empires (romain, carolingien…). C’est la civilisation gréco-romaine qui fait le ferment de l’Europe au sud et à l’ouest, mais c’est le christianisme qui l’a ensuite structurée. À la fin du Moyen Âge, le développement du commerce renforce les liens entre les différents pays. Les Lumières, puis la révolution industrielle au XIXe siècle consacrent l’originalité de l’Europe. C’est donc toute une histoire commune qui, bien qu’ayant été marquée par des conflits, a donné son identité au continent. Europe est une héroïne mythologique de l’Antiquité. Ce mot apparaît peu dans la littérature gréco-romaine, il est presque exclusivement réservé aux écrivains géographes. Il désigne alors l’ensemble de la péninsule rattachée à l’Asie. Puis le mot disparaît dans la tourmente des invasions barbares. C’est la conquête arabe qui le fait resurgir et qui, pour la première fois, lui donne un sens politique. Cette idée atteint un éphémère apogée avec les conquêtes 101 Les paysages européens 16 L’Europe des villes PAGES 112-113 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles L’Europe se caractérise par l’importance des villes et des axes de circulation qui les relient. Divisée en États, l’Europe se définit entre autres par un réseau de grandes villes et de flux. Points forts : observation des réseaux urbains et des réseaux de circulation. On envisagera l’étude de quelques paysages urbains pour aborder la diversité des espaces humains de l’Europe. Documents à utiliser : photographies, cartes… ➜ Objectifs • Localiser les grandes agglomérations européennes. • Connaître le réseau des principales villes d’Europe. • Appréhender le paysage urbain caractéristique des villes européennes. ➜ Notions et concepts Espace urbain – ville – agglomération – métropole – mégalopole – réseau urbain – densité – concentration urbaine – organisation de l’espace urbain – territoire – rurbanisation. ➜ Cahier d’exercices « L’Europe des villes » : voir p. 55. DÉROULEMENT ◗ Activité 1 chef-d’œuvre de l’art grec. Athènes a été le berceau de la démocratie au Ve siècle av. J.-C. À l’image d’Athènes, la plupart des grandes villes européennes ont un passé prestigieux. L’origine de certaines villes remonte à l’Antiquité grecque ou romaine (Athènes, Rome, Marseille, Arles, Lyon, Londres…), aux villes marchandes du Moyen Âge (Venise, Bruges, Nuremberg, Francfort…), à des créations du XVIIIe siècle (SaintPétersbourg). C’est à partir du XIXe siècle que les villes se sont considérablement agrandies avec le développement de l’industrie, puis des services. > Document 3 : l’avenue Diagonal à Barcelone Faire observer les grands immeubles de bureaux à l’architecture moderne, rapprocher cette photographie de celle de la Part-Dieu à Lyon (doc. 3, p. 133 du manuel) et du centre de Londres (doc. 1, p. 114 du manuel) : c’est le quartier des affaires. Les quartiers d’affaires, de construction récente, se développent souvent à proximité du centre-ville, près des gares et des boulevards périphériques qui ceinturent la ville. Ils se remarquent à leurs tours de verre et de béton. > Document 4 : le quartier gothique à Barcelone Comme son nom l’indique, ce quartier date du Moyen Âge. On peut remarquer l’architecture gothique du passage qui enjambe la rue qui est fort étroite. Faire comparer cette photo avec celle du document précédent. En Europe, le centre des villes possède généralement un patrimoine monumental ancien où peut se lire l’histoire de la ville, chaque époque ayant laissé des monuments. Les rues sont étroites, sinueuses, souvent héritées du Moyen Âge et analyse de carte > Document 1 : les grandes agglomérations en Europe Faire repérer et localiser les grandes villes (Moscou, Londres, Paris, Madrid, Rome, Naples, Berlin, Hambourg, Varsovie, Athènes, Saint-Pétersbourg). En conclure que l’Europe est un continent très urbanisé. Sur la carte, on voit apparaître une zone centrale de localisation des villes qui prend l’Europe en écharpe de Londres à Milan, en passant par la vallée du Rhin : c’est une mégalopole, une des trois existant dans le monde avec celles du Nord-Est américain et du Japon. Elle a la forme d’un arc de 300 à 400 km de large sur 1 500 km du nord au sud et compte 180 millions d’habitants. C’est l’occasion pour les élèves de faire une première approche du concept de mégalopole (ensemble géographique particulier groupant plusieurs dizaines de millions d’habitants et marquant une concentration exceptionnelle de puissance, de capitaux, de pouvoirs) et d’envisager une structure fondamentale dans l’organisation du territoire européen (notion de centralité) que l’on abordera ultérieurement dans le cycle. Faire observer la situation de Paris par rapport à la mégalopole (en dehors) : première approche de la notion de situation (par rapport à un axe fondamental). ◗ Activité 2 interprétation de photographies > Document 2 : la ville d’Athènes Faire situer Athènes sur la carte de l’Europe. Observer l’Acropole au centre de la ville et le temple du Parthénon, 102 sont pour la plupart devenues piétonnières. Beaucoup de vieux quartiers qui se dépeuplaient ont été réhabilités. Pour compléter l’organisation des villes européennes, il faudra évoquer les banlieues (on se reportera à la ville de Londres, pp. 114-115, ou aux chapitres sur la France consacrés à la ville, pp. 132-135 du manuel). En effet, en Europe, les banlieues s’étendent tout autour des villes le long des voies de communication, alternant zones d’habitat et d’activités et débordant de plus en plus vers les campagnes environnantes. ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE Insister sur le rôle de l’histoire dans l’organisation de l’espace urbain. L’Europe est un continent très urbanisé. Le paysage urbain s’organise autour d’un noyau central ancien. PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Histoire : étapes de la croissance des villes européennes, étude de monuments hérités du passé. • Français : lecture de descriptions de villes d’Europe. • Arts plastiques : monuments européens, formes des villes. ZOOM SUR… ◗ Les origines de la mégalopole commerçantes, spécialisées dans le drap, et la Lombardie, pôle financier situé sur la route des épices. L’évolution ultérieure a montré que la route la plus directe, par la France, n’était sûrement pas la plus commode en raison des cols alpins et, surtout, du pouvoir un peu trop affirmé du roi de France selon les marchands. En revanche, l’axe rhénan, articulé à celui des plaines du Nord, est déjà très fréquenté. européenne La mégalopole européenne, qui s’étire de l’Angleterre à la Lombardie, est un ensemble géographique marquant une exceptionnelle concentration de puissances, de capitaux, de pouvoirs, d’universitaires et de chercheurs. Un tissu dense de communications structure cette zone dynamique qui s’étend sur près de 1 500 km de long, sur 100 à 200 km de large, et qui compte plus de 70 millions d’habitants. Y sont localisés les grands foyers industriels et commerciaux (Londres, Rotterdam, Cologne, Francfort, Milan). Quelques pôles excentrés comme Paris, Hambourg ou Copenhague s’y rattachent. En se fondant sur les revenus moyens par tête, on peut estimer que la mégalopole européenne produit une richesse supérieure à celle de la Chine et de l’Inde réunies. À l’apogée de l’Europe tisserande et marchande, au XVIIIe siècle, le poids de la Flandre et de l’Angleterre s’affirme aux dépens du Sud : un vide sépare alors les deux pôles. La révolution industrielle du XIXe siècle comble en partie ce vide, au bénéfice de l’axe rhénan, en dotant l’Europe d’un cœur industriel qui s’étend des Flandres à la Ruhr et qui se renforce aux deux pôles avec l’émergence d’une Angleterre noire et d’une Lombardie industrielle. Au XXe siècle, le développement de l’électrométallurgie et de l’électrochimie dans les Alpes en fait un espace attractif et renforce la dorsale. Dès le Moyen Âge, quelques axes majeurs jalonnés de routes et de foires commerciales (foires de Champagne) se dessinent en Europe, reliant deux pôles : les Flandres 103 Les paysages européens 17 Je vis… dans une grande ville d’Europe : Londres PAGES 114-115 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles Cette double page d’activités a pour objectif de faire découvrir aux élèves une des grandes agglomérations européennes : Londres. Divisée en États, l’Europe se définit entre autres par un réseau de grandes villes. ➜ Objectifs • • • • Appréhender l’organisation spatiale d’une ville européenne. Appréhender la puissance d’une ville mondiale. Analyser les problèmes des grandes villes modernes. Analyser et interpréter des documents géographiques. ➜ Notions et concepts Paysage urbain – centre historique – quartier des affaires – banlieue – phénomène de city – mouvements pendulaires. DÉROULEMENT (docklands) de la vieille zone industrialo-portuaire qui ont été reconvertis. > Document 1 : le centre de Londres Cette photographie aérienne en oblique permet aux élèves de voir la forme des immeubles et de repérer un certain nombre d’indices. En se référant à la légende et aux indications données, on repère les limites de la City dont on aperçoit au centre les immeubles de verre, d’acier et de béton qui tranchent par leur architecture avec l’ensemble environnant (on retrouve, en plus grand, le modèle européen des quartiers d’affaires). Faire situer la City par rapport à la Tamise (sur la rive gauche, logiquement les anciens docks se situent en aval du fleuve). Amener les élèves à trouver que la City est située au centre historique de Londres. Un certain nombre de monuments qui sont indiqués permettent de le dire : la Tour de Londres datant du XIe siècle, Tower Bridge qui enjambe la Tamise, la cathédrale Saint-Paul. Enfin, faire observer le nouveau quartier gagné par les activités tertiaires, les logements, les boutiques de luxe et les bureaux : les anciens docks rénovés. Ancienne capitale de l’Empire britannique, née sur les rives de la Tamise, avec son passé prestigieux inscrit dans ses monuments (Tour de Londres, Tower Bridge, abbaye de Westminster), ses musées (British Museum, National Gallery…), ses palais (Buckingham Palace) et ses parcs incomparables (Hyde Park, St. James’s Park), Londres est une grande métropole mondiale de près de 10 millions d’habitants. Célèbre pour son animation et le charme de ses quartiers anciens, elle a su se moderniser. Capitale du Royaume-Uni, elle est aussi au cœur de la région la plus dynamique du pays qu’elle contribue à dynamiser. Mais Londres est aussi une ville dont l’influence touche le monde entier. Située à l’extrémité nord-ouest de la mégalopole européenne, elle en constitue un maillon essentiel. ◗ Activité 1 lire une photographie aérienne Sur un périmètre d’environ 270 hectares, la City de Londres est, depuis le XIXe siècle, le grand centre d’affaires de Londres, le cœur financier de l’Europe (la Bourse de Londres, le Stock Exchange, est la troisième du monde) et le pivot mondial de réassurance (Lloyd’s). C’est dans la City que se regroupent les bourses, les banques, les sièges des compagnies d’assurances et des grandes entreprises, les grands journaux, les bureaux d’experts… Elle est située au centre de la ville, sur la rive gauche de la Tamise. En partie reconstruite après la Seconde Guerre mondiale, elle se distingue par ses immeubles modernes et ses tours de verre et d’acier. Les activités tertiaires sont aujourd’hui à l’étroit dans la City ; aussi s’accroît-elle dans toutes les directions, en particulier vers l’est, grâce à la réhabilitation des docks (quais) et des entrepôts portuaires abandonnés ◗ Activité 2 se repérer sur un plan de ville > Document 2 : plan du centre de Londres Pour amener les élèves à se repérer sur le plan du centre de Londres, on peut imaginer une promenade dans un des fameux bus rouges à étage. Exemple d’itinéraire à proposer aux élèves : – Le bus part de Hyde Park et se dirige vers le Parlement à droite. Quel grand palais voyez-vous ? Est-il à votre droite ou à votre gauche ? – Puis le bus tourne à gauche, remonte vers Trafalgar Square et arrive à une gare : laquelle ? 104 nombreuses villes nouvelles ont été créées pour désengorger Londres et limiter sa croissance. Fondée en 1967, Milton Keynes alterne parcs technologiques, quartiers d’habitation et espaces verts. Parallèlement, Londres a engagé de grands travaux de rénovation et de restructuration qui confortent ses fonctions de métropole, notamment avec la métamorphose des anciens docks. > Document 3 : une banlieue de Londres, Milton Keynes Faire observer les formes géométriques des ensembles d’habitations (architecture moderne), les maisons avec jardin, le grand nombre d’espaces verts, les toits plats des ensembles commerciaux ou des usines décentralisées, les voies de communication (routes et chemin de fer) qui permettent chaque matin d’acheminer les habitants vers le centre de Londres et inversement le soir. – Puis il continue par Fleet Street et arrive près d’une cathédrale : comment s’appelle-t-elle ? – À nouveau, il tourne à gauche pour revenir à Hyde Park, la fin de sa tournée, et se dirige vers Oxford Street. Devant quel monument passez-vous ? ◗ Activité 3 tirer des informations d’une photographie de paysage Depuis la Seconde Guerre mondiale, les autorités s’efforcent de juguler la croissance démographique et spatiale de Londres. La poussée urbaine s’est reportée toujours plus loin. Deux obstacles s’opposent à celle-ci : la ceinture verte (Green Belt) composée de 485 000 hectares d’espaces verts inconstructibles, à l’efficacité remarquable et, depuis 1986, le grand périphérique qui enveloppe la ville. De ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE développement des villes en Europe et les solutions apportées (ceinture verte, villes nouvelles, transports). À partir de la City, analyser dans une première approche la notion de ville mondiale. Montrer le rayonnement culturel de Londres. Faire appréhender les problèmes posés par le PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Arts plastiques : l’art des jardins. • Initiation à l’anglais : comptines, chants, BD. • Français : descriptions de Londres dans divers romans. ZOOM SUR… ◗ Villes nouvelles et ceintures vertes agglomérations. La Metropolitan Green Belt, qui entoure Londres, couvre 485 000 hectares. Certaines agglomérations ne disposent plus d’espaces constructibles et doivent reporter leur développement au-delà de la Green Belt. Depuis une dizaine d’années, les menaces se sont accumulées à l’encontre des green belts : pression foncière des promoteurs, construction du périphérique, le M25, autour de Londres. En 1946, le New Town Act (loi sur les villes nouvelles) proposa de planifier la croissance des plus grandes agglomérations britanniques au-delà des ceintures vertes conçues à la même époque. Une deuxième génération de villes nouvelles a été lancée à partir de 1961. Dans le même temps, des ceintures vertes (green belts) inconstructibles ont été édifiées pour stopper la croissance spatiale des 105 Les paysages européens 18 Les paysages de l’Europe PAGES 116-117 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles L’Europe trouve sa spécificité dans la diversité de ses paysages, ce qui n’exclut pas une unité relative par rapport à des continents comme l’Afrique ou l’Asie. L’objectif de cette partie est d’aborder la diversité de l’Europe à partir de ses paysages. On envisagera l’étude de quelques paysages pour aborder la diversité des espaces humains de l’Europe : paysages urbains, ruraux, de montagne, de plaine, paysages littoraux… Points forts : différenciation des paysages de l’est à l’ouest et du nord au sud, utilisation par les hommes des côtes, des massifs montagneux, des plaines, des mers. ➜ Objectifs • Appréhender la diversité des paysages de l’Europe. • Reconnaître les grandes disparités de l’Europe. • Prendre conscience que tous ces paysages sont profondément humanisés. ➜ Notions et concepts Paysage – types de paysages – dimension historique du paysage – aménagement du paysage – paysage humanisé – paysage naturel – espace – chronologie. ➜ Cahier d’exercices « Les paysages de l’Europe » : voir p. 56. DÉROULEMENT ◗ Activité 1 conclure que, dans ce cas, le relief joue un rôle important dans le paysage. description et comparaison de paysages > Document 1 : la grande plaine russe ◗ Activité 2 Faire localiser la grande plaine russe sur la carte des reliefs de l’Europe (doc. 1, p. 118 du manuel). Puis faire décrire le paysage : platitude, ciel bas… et recueillir les impressions des élèves : monotonie, tristesse… La grande plaine russe est une étendue plane, aux pentes insensibles et aux horizons lointains. Les vallées sont larges et les cours d’eau s’enfoncent peu. La plaine est parfois crevée de lacs. Les plaines sont importantes en Europe et de disposition ouest-est, favorisant la pénétration de l’influence océanique. C’est dans le centre et l’Est de l’Europe que sont principalement situés les paysages de plaines. > Document 2 : les Alpes Localiser l’arc alpin sur la carte des reliefs (doc. 1, p. 118 du manuel). Puis faire décrire le relief de haute montagne : pics aigus, vallées en U, versants aux pentes abruptes. La montagne présente des formes de relief spectaculaires, l’altitude est élevée, les dénivellations importantes et les vallées encaissées. Glaciers et neiges persistantes recouvrent parfois les sommets. Le relief de haute montagne a donné naissance à un milieu particulier et contraignant pour les hommes. Enfin, faire comparer les deux types de paysages aux élèves. On pourra à cette occasion consigner les traits les caractérisant dans un tableau (altitude, formes de relief, végétation, circulation, impressions…). Amener les élèves à interpréter une photographie > Document 3 : culture irriguée en Espagne Faire localiser l’Espagne sur une carte de l’Europe, puis examiner avec les élèves la carte des grands climats en Europe (doc. 1, p. 120 du manuel). Faire ensuite décrire la photographie où apparaît une opposition flagrante entre les terres au sommet de la colline, qui se caractérisent par leur aridité, la couleur brune et l’absence de végétation, et la zone irriguée au premier plan, qui porte des cultures. L’aridité s’explique par la forte chaleur des étés, l’évaporation est alors très forte ; le déficit hydrique qui s’ensuit entraînant l’absence ou l’extrême réduction de la végétation naturelle qui doit s’adapter à la sécheresse (plantes xérophiles). Dans ce cas, on peut voir que le climat joue un rôle important dans le paysage, mais que l’homme s’est adapté en utilisant des techniques permettant de lutter contre le manque d’eau. ◗ Activité 3 analyser la dimension historique d’un paysage > Document 4 : Lindos sur l’île de Rhodes Faire situer la Grèce sur une carte de l’Europe. Cette photographie a été choisie pour montrer la profonde humani- 106 sation des paysages et faire apprécier la longue durée de leur histoire. L’Acropole, qui mesure 116 m d’altitude, est surmontée d’un temple qui était dédié à Athéna dans l’Antiquité grecque. On y trouve une forteresse qui a été construite aux XVe et XVIe siècles par les chevaliers de Rhodes. On aperçoit également le village ancien et, enfin, la station balnéaire construite dans la seconde moitié du XXe siècle. Faire prendre conscience aux élèves de la longue durée de l’occupation humaine, de sa permanence et de la manière dont les hommes, à chaque époque, ont aménagé le paysage. On pourra construire une frise historique simple à partir des monuments pour faire comprendre cette longue durée. On en conclura que le paysage est une lente création humaine, qui se transforme au cours de l’histoire. ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE humanisation des paysages fortement marqués par l’empreinte de l’histoire. Par la diversité de ses paysages, l’Europe apparaît comme une mosaïque d’espaces. On insistera sur la profonde PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Histoire : archéologie du paysage (retrouver dans le paysage actuel les traces du passé et les situer sur une frise chronologique). • Français : récits de voyages, description de paysages. • Arts plastiques : paysagistes, peindre un paysage. ZOOM SUR… ◗ Une nature recréée de nombreux villages portent encore le nom d’essart, terme qui désigne une terre que l’on a déboisée et défrichée pour la cultiver. Quelques massifs forestiers protégés nous donnent une idée approximative, parfois trompeuse, de ce qu’était la forêt initiale. Très souvent, nous n’en voyons plus que des formes dégradées (lande, maquis, garrigue). Les défrichements et les incendies ont fait reculer la forêt au profit des cultures, des pâturages et des villes. Il n’existe plus aucune forêt naturelle en Europe, ni de landes, de chaumes ou d’alpages. L’archéologie nous révèle que le continent européen comprenait de nombreux marécages. Aujourd’hui encore, il reste de nombreuses villes construites sur des canaux : Venise, Amsterdam, Bruges, mais aussi Berlin, Copenhague, Saint-Pétersbourg, Strasbourg… sans oublier les milliers d’autres villes qui, comme Paris, ont enfoui dans leur sous-sol les terres marécageuses. Au-delà des villes, de nombreux terroirs agricoles ont été bonifiés et drainés. On recense, chez les géographes de langue française écrivant entre le XVIe et le XIXe siècle, plus de vingt termes, que l’on retrouve aujourd’hui dans la toponymie, pour désigner ce mélange de terre et d’eau qui constituait l’environnement de nos ancêtres : bourbier, gadoue, fagne, croullière, brenne… On les retrouve dans la toponymie. La végétation naturelle a été profondément transformée par les hommes. Les prairies naturelles n’en ont que le nom. Et lorsque l’homme reboise, c’est en plantant des résineux. Seules les forêts protégées (les forêts royales ou celles appartenant à des couvents notamment) ont été conservées. L’Europe est un espace aménagé par l’homme. Tout est création humaine, comme dans le modèle anglais où la nature se modèle sur le jardin. Que reste-t-il des grandes forêts européennes ? Les défrichements de l’époque médiévale en révèlent l’existence, mais aussi la disparition – ce dont témoigne la toponymie : 107 Les paysages européens 19 Les reliefs en Europe PAGES 118-119 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles L’Europe trouve sa spécificité dans la diversité de ses paysages. On envisagera l’étude de quelques paysages pour aborder la diversité des espaces humains de l’Europe : paysages urbains, ruraux, de montagne, de plaine, paysages littoraux… Points forts : différenciation des paysages de l’est à l’ouest et du nord au sud ; aborder la diversité de l’Europe à partir de ses paysages. ➜ Objectifs • Savoir repérer sur une carte de l’Europe les grands ensembles de reliefs. • Reconnaître la diversité des paysages de l’Europe. • Appréhender, à un premier niveau, des structures. ➜ Notions et concepts Formes de relief – altitude – massif – péninsule – étagement de la végétation – vallée – plaine – plateau – montagne – volcanisme – paysage. ➜ Cahier d’exercices « Les reliefs en Europe » : voir pp. 57-58. DÉROULEMENT ◗ Activité 1 centrale : c’est une vallée profonde. De tout temps, la vallée du Rhin a été un axe de circulation entraînant le développement des activités humaines : agriculture sur les pentes bien exposées, circulation dans la vallée (voie fluviale, routes, chemin de fer…), villes et villages tout au long de son parcours. Les châteaux qui le jalonnent montrent l’ancienneté de cet axe de transports. > Document 5 : le Vésuve à Naples Le sud de l’Italie connaît des tremblements de terre et compte des volcans encore actifs. Faire décrire Naples, sa baie et le Vésuve. Faire prendre conscience aux élèves que cette ville vit sous la menace d’une éruption volcanique. En effet, le Vésuve est l’un des rares volcans européens encore en activité. Rappeler la terrible éruption d’août 79 ap. J.-C. qui a détruit les villes de Pompéi et d’Herculanum, mais bien d’autres éruptions ont été enregistrées au cours de l’histoire, la dernière datant de 1944. analyse de carte > Document 1 : les formes de relief en Europe Faire distinguer les grands ensembles de reliefs qui se disposent du nord au sud : – les plateaux glaciaires du Nord (Scandinavie), rabotés par les glaciers au début de l’ère quaternaire ; – l’Europe de l’Ouest, du centre et de l’Est formée de grandes plaines (plaine russe, plaine germano-polonaise dont le Bassin parisien n’est que l’extrémité) ; – l’Europe du Sud montagneuse (Carpates, Alpes, Pyrénées) et volcanique dans le Sud de l’Italie (Stromboli, Etna, Vésuve). ◗ Activité 2 description et comparaison de paysages > Document 2 : le Connemara Faire situer le Connemara sur la carte du relief de l’Europe (à l’ouest de l’Irlande). C’est un paysage de relatives hautes terres, un vieux massif usé, raboté par les glaciers au début de l’ère quaternaire, parcouru de rivières et semé de lacs. Couvert par la lande, le Connemara est une région peu fertile, ne présentant que de maigres ressources. La côte est très découpée. On observe peu de marques de vie. Cette forme de relief est caractéristique de l’Europe du Nord. > Document 3 : la vallée du Rhin Situer le Rhin sur la carte du relief et observer qu’il entaille les massifs qui bordent au sud la grande plaine ◗ Activité 3 lire et comprendre un texte > Document 4 : des montagnes à étages Faire lire le texte aux élèves et faire un croquis pour montrer cet étagement de la végétation. On se reportera également au chapitre consacré aux paysages montagnards en France (pp. 140-141 du manuel) où les élèves pourront observer la photographie d’un versant et le croquis correspondant reproduisant l’étagement de la végétation. Lorsqu’on s’élève en altitude, la température diminue en moyenne de 1 °C tous les 160 m de dénivellation (ou de 108 est étagée sur les pentes. Les montagnes constituent des réserves d’eau qui donnent naissance à de nombreux cours d’eau. 0,6 °C tous les 100 m). Ainsi, au fur et à mesure que l’on monte en altitude, les précipitations augmentent, puis tombent sous forme de neige. La végétation qui en résulte ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE aux élèves qu’ils ne représentent qu’une des composantes du paysage. Il y a une diversité des types de reliefs en Europe, organisés en larges bandes parallèles. Bien faire comprendre PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Français : description de paysages. • Arts plastiques : paysagistes, peindre un paysage. • Sciences : volcanisme et séismes. ZOOM SUR… ◗ Une nouvelle interprétation dominent les rivages d’Asturies, et les Alpes scandinaves dominent les fjords de Norvège. des reliefs Dans son triangle quasi équilatéral qui s’étend du cap Saint-Vincent (face aux archipels de Madère, des Canaries et des Açores) au cap Nord (face au Spitsberg, en Norvège), puis de ce dernier à la presqu’île d’Apchéron (s’avançant en mer Caspienne) jusqu’à l’Atlantique, l’Europe se présente comme « une fortification à la Vauban ». Face à l’océan Atlantique, à la Méditerranée et à l’Asie, l’Europe comporte des reliefs plus ou moins saillants et, au centre, des dépressions plus ou moins ennoyées. La tectonique globale propose un schéma explicatif : chaque ensemble de terres émergées n’est que la mise en mémoire d’un fragment de croûte qui ne peut qu’adopter cette disposition en bateau. À l’intérieur des terres, quel que soit le type ou l’âge des roches, on trouve des structures en cuvette : la plaine irlandaise, le bassin de Londres et de la mer du Nord, l’immense plaine de l’Europe du Nord. Les images satellitales nous révèlent des structures comme les rifts européens, ces fossés tectoniques accompagnés de phénomènes volcaniques. Ainsi, le fossé rhénan, prolongé par celui de la Saône et du Rhône, permettrait le coulissage de deux fragments européens avec les édifices volcaniques du Vogelberg allemand et du Cantal. Au sud, les montagnes sont dans la mer avec, à leur voisinage immédiat, des fonds océaniques tourmentés, avec des volcans sous-marins ou émergés, sporadiquement actifs. La péninsule Ibérique et la péninsule grecque sont conçues comme des plaquettes. La faible émersion de la croûte, dont on ne voit que les sommets (les myriades d’îles de l’archipel grec), explique la différence avec les reliefs plus au nord (les grandes Alpes, les Carpates et les Dinariques). Face à l’Atlantique, des roches très anciennes, souvent renforcées de granites ou de montées volcaniques, constituent des reliefs plus ou moins saillants en fonction de la proximité des dépressions océaniques. Ainsi, les points culminants de l’Irlande dominent les rias, les monts d’Arrée dominent la rade de Brest, les monts Cantabriques 109 Les paysages européens 20 Les climats en Europe PAGES 120-121 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles L’Europe trouve sa spécificité dans la diversité de ses paysages. On envisagera l’étude de quelques paysages pour aborder la diversité des espaces humains de l’Europe : paysages urbains, ruraux, de montagne, de plaine, paysages littoraux… Points forts : différenciation des paysages de l’est à l’ouest et du nord au sud ; aborder la diversité de l’Europe à partir de ses paysages et de ses ensembles climatiques. ➜ Objectifs • Savoir repérer sur une carte de l’Europe les grands ensembles climatiques. • Comprendre les influences climatiques. • Reconnaître la diversité des paysages de l’Europe. ➜ Notions et concepts Climat – saison – types de climats – chaleur – précipitations – types de temps – masse d’air – milieu – amplitude thermique. ➜ Cahier d’exercices « Les climats en Europe » : voir p. 59. DÉROULEMENT ◗ Activité 1 > Document 2 : la campagne irlandaise analyse de carte Faire situer l’Irlande sur la carte des climats. L’Europe appartient dans son ensemble à la zone tempérée, mais on peut la diviser en grands ensembles climatiques : climat polaire très froid et sec à l’extrémité nord, climat océanique doux et humide sur la façade occidentale, climat continental plus contrasté dans l’Europe centrale et orientale, climat méditerranéen dans la partie méridionale. On observe deux gradients : Cette photographie a été prise après la pluie (présence d’un arc-en-ciel). Ciel nuageux, pays de l’herbe, arrosé, paysage de bocage, couleur verte dominante : ce paysage est situé dans le climat océanique qui se caractérise par une humidité constante et des températures modérées (hivers doux et étés frais). Le temps y est instable et le gel très rare. C’est le domaine de la forêt et de l’herbe. – du nord au sud : climat polaire, climat océanique/continental, climat méditerranéen (l’influence de la latitude apparaît) ; > Document 3 : paysage de prairie et de forêt près de Moscou – de l’ouest à l’est : dégradation du climat océanique en climat continental, avec l’apparition de l’influence des masses océaniques (à même latitude, les côtes Ouest des continents sont plus clémentes que l’intérieur du continent, moins contrasté). Le ciel est un peu chargé, la végétation est faite de forêt et d’étendues herbeuses. C’est la saison des foins, les nuages sont peut-être annonciateurs d’orages. Ce paysage de steppe est caractéristique du climat continental, à forte amplitude annuelle : les hivers sont rigoureux et neigeux, la pluviosité est présente un maximum en été (orages). C’est le domaine de la forêt. > Document 1 : carte des grands climats en Europe L’Europe se trouve soumise à l’influence de trois grandes masses d’air : > Document 4 : végétation sèche en Grèce – la masse d’air océanique qui atténue les contrastes thermiques, l’océan jouant le rôle de régulateur thermique ; Faire situer la Grèce sur la carte de l’Europe. Ce qui domine sur cette photographie, c’est la couleur rousse due aux rochers, à la végétation plus ou moins brûlée par la chaleur du soleil. C’est un paysage caractéristique du climat méditerranéen : contrastes saisonniers marqués (étés chauds et secs, hivers doux et des pluies au printemps et à l’automne). La végétation est soumise à de fortes contraintes : à l’aridité estivale succèdent les pluies parfois diluviennes d’automne qui érodent les sols, laissant la roche à nu. – la masse d’air méditerranéenne qui apporte de la chaleur ; – la masse d’air continentale qui accentue les contrastes thermiques. ◗ Activité 2 observation de photographies Faire observer aux enfants des photographies de paysages correspondant à différents climats. 110 Après avoir observé les photographies, les élèves pourront comparer les trois paysages et construire un tableau réca- pitulant les caractéristiques de chacun (luminosité, nébulosité, couleurs, végétation…). ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE continentale, méditerranéenne) qui entraînent une diversité de climats, de milieux et de paysages. Tout en faisant partie de la zone tempérée, l’Europe est soumise à trois grandes influences climatiques (océanique, PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Français : description de paysages. • Mathématiques : lecture de courbes et de diagrammes (températures et pluies). ZOOM SUR… ◗ Les gradients de variation Noire derrière les Carpates multiplient les mouvements au cours de l’année. des climats européens > L’influence de la latitude > Les chocs des masses d’air Du nord au sud, les alternances se raréfient, les types de temps stables sont l’apanage des régions méridionales, les températures augmentent (les températures moyennes relevées sont de – 2 °C au cap Nord en janvier et de 10 °C en juillet, alors qu’elles sont de 10 °C au cap Finisterre [en Espagne] en janvier et de 20 °C en juillet). Hormis les îles, aucune région européenne n’échappe à l’hiver ou à l’été. Essentiellement instable, l’air qui parcourt l’Europe engendre des précipitations fréquentes. La plupart des types climatiques européens se caractérisent par un fort coefficient de nivosité dû aux précipitations hivernales. > L’influence de l’altitude et du relief Tout relief de montagne est générateur de très fortes instabilités dont les effets sont d’autant plus remarquables que les contrastes sont accentués. Ainsi, en France, les châteaux d’eau se situent dans le Morvan, sur le plateau de Langres et dans les Cévennes, et non sur les plus hauts reliefs. Par contre, en ce qui concerne les températures, l’altitude est un facteur essentiel : la diminution de la pression atmosphérique entraînant de forts contrastes de températures entre le jour et la nuit. > L’influence de la longitude D’ouest en est, ce sont les saisons intermédiaires qui se raréfient et qui durent de moins en moins longtemps. Si l’automne et le printemps existent au plan astronomique, on note de très forts contrastes du point de vue des climats, dans les relevés mensuels : avec, par exemple, le passage très rapide de l’hiver à l’été en Russie (la raspoutitsa). > L’urbanisation À tous ces caractères physiques s’ajoutent les effets climatiques de l’urbanisation et des constructions qui couvrent le quart des terres européennes (le fog londonien, le climat de Paris intra-muros qui est similaire à celui de Mont-de-Marsan). Les grandes concentrations urbaines deviennent des facteurs climatiques. > L’influence de la rotation de la Terre Les précipitations de l’Europe sont régies par la lutte d’influence des masses d’air atlantique et des masses d’air continental, mais l’évaporation au-dessus de la mer du Nord et de la Baltique, les effets de la Méditerranée derrière la barrière montagneuse des Alpes et de la mer 111 Les paysages européens 21 Je voyage… à travers l’Europe PAGES 122-123 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles Cette double page d’activités a pour objectif de faire découvrir aux élèves la diversité des paysages de l’Europe. ➜ Objectifs • Appréhender l’Europe dans sa diversité. • Analyser différents types de tourisme. • Analyser et interpréter des documents géographiques. ➜ Notions et concepts Civilisation – culture – identité – climat tempéré – zone économique – zone monétaire – patrimoine. DÉROULEMENT heure. Entre Valentia et Athènes, il y a deux heures de différence (quand il est 12 h 00 à Valentia, il est 14 h 00 à Athènes). C’est en 1957 que six pays de l’Europe de l’Ouest (France, Allemagne de l’Ouest, Italie, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg) ont signé le traité de Rome qui a donné naissance à la Communauté économique européenne (CEE). Après un temps d’arrêt, la construction européenne reprend à partir des années 1970 : la Grande-Bretagne, le Danemark et l’Irlande intègrent la communauté en 1973, la Grèce en 1981, l’Espagne et le Portugal en 1986. Actuellement, elle en compte 25. En 1992, les pays membres adoptent le traité de Maastricht et la CEE prend le nom d’Union européenne (UE). Une monnaie unique, l’euro, est adoptée en 1999 par 12 pays, créant ainsi la « zone euro ». Le Danemark, la Suède et le Royaume-Uni n’ont pas adopté la monnaie unique. Quant à la Suisse, elle ne fait pas partie de l’UE dont elle a refusé l’adhésion par référendum en 1992. ◗ Activité 2 lire une carte thématique Grâce à la diversité des paysages et à son riche patrimoine culturel, l’Europe est le premier pôle du tourisme mondial. On y trouve tous les types de tourismes : balnéaire, de montagne, tourisme vert, tourisme culturel. Elle compte un très grand nombre de villes d’art aux monuments et aux musées prestigieux. La plupart des États ont cherché à satisfaire les besoins d’un marché grandissant et à intégrer le tourisme dans leur politique d’aménagement du territoire. Dans les trois pays retenus (l’Irlande, la Suisse et la Grèce), la balance touristique (différence entre les dépenses des ressortissants des pays à l’étranger et les dépenses des touristes étrangers dans le pays) est positive. > Document 2 : les formes de tourisme en Europe de l’Ouest Lire la légende, énumérer les différentes formes de tourisme et les localiser. Mettre cette carte en relation avec la carte des formes de relief en Europe (doc. 1, p. 118 du manuel) et voir les correspondances (tourismes balnéaire, montagnard, vert). On peut également la mettre en relation avec la carte des grandes agglomérations européennes (doc. 1, p. 112 du manuel) et faire la correspondance. Pour enrichir cette démarche, il serait intéressant de travailler également soit à partir de récits de voyages, soit à partir de dépliants publicitaires d’agences de voyages. De plus, ce serait l’occasion de mener un travail intéressant en géographie et en français pour développer l’esprit critique des élèves (examiner le message publicitaire, le choix des mots, le thème retenu, etc.). ◗ Activité 1 lire une carte des fuseaux horaires > Document 1 : carte des fuseaux horaires en Europe La Terre est divisée en 24 fuseaux horaires de 15 degrés chacun. Le fuseau horaire origine s’étend de part et d’autre du méridien origine de Greenwich (une petite ville située près de Londres). Les méridiens qui permettent de délimiter les fuseaux horaires sont des demi-cercles, tous de même longueur, qui joignent les deux pôles. Ils sont numérotés de 0° (Greenwich) à 180° vers l’est ou vers l’ouest. En principe, à l’intérieur d’un fuseau horaire, l’heure est la même pour tous les points. Or, quand on observe la carte de l’Europe, on s’aperçoit que la France, l’Espagne et le Portugal, qui font partie du même fuseau horaire que la Grande-Bretagne, ont adopté l’heure de l’Europe centrale. Lorsqu’on se déplace vers l’est, chaque fois qu’on franchit un fuseau horaire, on doit avancer sa montre d’une heure. Quand on se déplace vers l’ouest, on doit la retarder d’une 112 ◗ Activité 3 hivers doux (10 °C) et des étés chauds et secs (28 °C et un fort déficit hydrique). Les paysages sont secs et dénudés. initiation à la lecture de diagrammes ombrothermiques En Europe, les paysages présentent une grande diversité en raison du relief, du climat et de la végétation. L’île de Valentia, en Irlande, est le point le plus avancé dans l’océan Atlantique. Ses côtes sont découpées, les reliefs faibles et elle est complètement soumise au climat océanique, avec des précipitations abondantes (environ 1 400 mm) réparties sur toute l’année et des températures douces et peu contrastées entre les saisons (8 °C en hiver, 18 °C en été). Les paysages y sont verdoyants. Davos est située dans les Alpes suisses, à 1 580 m d’altitude. Les pentes y sont fortes, les vallées sont d’anciennes vallées glaciaires. Le climat montagnard est froid en hiver (– 10 °C) et frais en été (10 °C). Les précipitations sont très fortes en été (pluies d’orage) et font place, en hiver, à la neige et au gel. C’est le domaine de la forêt, des alpages (en été) et de l’étage alpin. Athènes est située dans le Péloponnèse, sur une côte très découpée, en plein climat méditerranéen avec des > Document 3 : les températures et les précipitations à Athènes, Davos et Valentia Les trois stations se trouvent en zone tempérée. Lire les courbes des températures : faire repérer la saison d’hiver et la saison d’été, rechercher la température du mois le plus froid, du mois le plus chaud et calculer la différence entre les deux (amplitude thermique). « Que font les températures au printemps et en automne ? » Lire les graphiques des précipitations : faire repérer la saison où il pleut le plus, celle où il pleut le moins. Faire repérer les mois humides (quand la courbe des précipitations passe au-dessus de la courbe des températures), les mois secs (quand la courbe des précipitations passe au-dessous de la courbe des températures). Seule la ville d’Athènes a des mois secs. Faire décrire ensuite le climat pour chaque station (températures et précipitations de chaque saison). ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE zones monétaires, diversité des appartenances. Dans le même temps, faire émerger l’unité culturelle. Insister sur la diversité européenne : diversité climatique, diversité des paysages, fuseaux horaires, diversité des PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Français : récits de voyages à travers l’Europe. • Histoire : patrimoine monumental européen. ZOOM SUR… ◗ L’unité culturelle de l’Europe conflits comme les deux guerres mondiales, donne son identité au continent. L’Europe présente une certaine unité qui lui vient de l’importance du christianisme qui a structuré tout le continent, notamment face à l’islam. Puis la diffusion de la philosophie des Lumières et la démocratisation qu’elle amorce ainsi que la laïcisation donnent leur originalité aux structures politiques européennes. La diffusion des modes de pensées scientifiques et rationnels, l’apparition précoce de la révolution industrielle et la colonisation ont consacré au XIXe siècle la suprématie de l’Europe. C’est donc toute une histoire commune qui, bien que marquée par des E. Morin, dans Penser l’Europe, nous dit que ce qui est important dans la culture européenne, ce ne sont pas seulement les idées maîtresses (christianisme, humanisme, raison, science), ce sont ces idées et leurs contraires (dialogique). Pour lui, ce qui importe dans la vie et le devenir de la culture européenne, c’est la rencontre fécondante des diversités, des antagonismes et des complémentarités. Il parle de « boucle tourbillonnaire » où chaque élément est à la fois cause et effet de la boucle. 113 Les paysages français 22 La France dans l’Europe PAGES 124-125 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles Il s’agit d’évoquer ici de façon sommaire la création de l’Union européenne (UE), son rôle… L’Europe se définit entre autres par un projet économique et géopolitique, l’Union européenne, qui regroupe certains États. ➜ Objectifs • Faire situer la France à plusieurs échelles. • Faire appréhender la France dans sa diversité (un résumé de l’Europe). • Faire comprendre le rôle de la France dans la construction européenne. ➜ Notions et concepts Unité – diversité – paysages – cultures – marché unique – projet économique et politique – États – échelle géographique. ➜ Cahier d’exercices « La France dans l’Europe » : voir pp. 60-61. DÉROULEMENT ◗ Activité 1 s’annonce, mais avec des influences culturelles différentes. Ces deux photographies permettent de montrer aux élèves la diversité culturelle de la France. On pourra faire allusion aux accents, aux langues régionales, aux habitudes alimentaires (beurre au nord, huile d’olive au sud), aux pratiques sportives (football au nord, rugby au sud), aux musiques et aux fêtes spéciales (Saint-Nicolas pour les enfants, Sainte-Barbe pour les mineurs…), à l’habitat (ardoises au nord, tuiles au sud), etc. On pourra également demander aux élèves de faire une recherche dans leur région sur des manifestations régionales particulières. mettre des photographies en relation > Documents 1 à 4 Faire décrire les différents paysages et les associer deux par deux (Nice / côte ligure et bocage normand / bocage anglais). On peut dire que, par ses paysages, la France est un fragment de l’Europe. Sur le territoire français se retrouvent les trois grandes familles de reliefs de l’Europe occidentale : la terminaison des grandes plaines septentrionales au nord, les massifs anciens (Massif central, Vosges et Ardennes) et les chaînes alpines (Jura, Alpes, Pyrénées). La France se situe également entre l’Europe océanique et l’Europe méditerranéenne. Trois grands domaines climatiques se partagent le territoire national : la France est à la convergence des influences climatiques océanique, continentale (dans la partie orientale du territoire) et méditerranéenne (dans la partie méridionale). On pourrait associer aussi des photographies des Vosges et de la Forêt Noire en Allemagne, des Alpes françaises et du Tyrol en Autriche, de la plaine du Nord et de la plaine flamande, du Pays basque en France et en Espagne… ◗ Activité 3 effectuer une recherche sur l’Union européenne Cette recherche est à mener en relation avec le cours d’éducation civique. Présenter tout d’abord l’Union européenne dans son évolution. Elle est composée actuellement de 25 États membres depuis mai 2004. Les origines de l’UE remontent à la création de la CECA (Communauté économique du charbon et de l’acier) en 1951, à l’initiative de la France et de l’Allemagne, pour éviter une nouvelle guerre et comprenant 6 États (France, Allemagne, Italie, Benelux). En 1957, le traité de Rome institue la CEE (Communauté économique européenne) créée pour assurer la paix et la prospérité. Les accords de Schengen, signés en 1985 par la France, l’Allemagne et le Benelux, puis élargis ensuite à d’autres pays, ont instauré la libre circulation des personnes (devenue effective en 1985). Depuis 1993, avec la suppression des frontières, la CEE est devenue l’Union euro- ◗ Activité 2 observation de photographies > Documents 5 et 6 Le carnaval de Dunkerque se fête en février ; autrefois, il marquait le départ des pêcheurs pour Terre-Neuve. Chaque année, en février, la ville de Menton organise la fête des Citrons avec un défilé de chars couverts d’oranges et de citrons. Décrire les deux photographies. Le Nord et le Sud fêtent chacun la fin de l’hiver, le renouveau du printemps qui 114 Enfin, on peut compléter cette présentation par l’évocation des symboles de l’Europe : – la Journée de l’Europe, le 9 mai, commémore la déclaration de Robert Schuman lorsqu’il propose, en 1950, la CECA ; – un hymne, l’Ode à la joie de Beethoven, tirée de la Neuvième Symphonie ; – un drapeau, le drapeau bleu à 12 étoiles d’or (les étoiles figurent les peuples qui forment l’Union quel que soit leur nombre, le chiffre 12 symbolisant la perfection et la plénitude). péenne. C’est le traité de Maastricht, en 1992, qui a mis en place l’Union économique et monétaire (UEM) et une monnaie unique, l’euro. Indiquer ensuite aux élèves les principales institutions de l’UE : – le Parlement européen, qui siège à Strasbourg, directement élu par les citoyens des États membres (on pourra profiter d’élections européennes pour l’évoquer) ; – la Commission européenne, qui siège à Bruxelles, le moteur de l’Union et son organe exécutif. ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE de diverses influences. Dans le même temps, elle participe activement à la construction européenne. La France, tant par ses traits physiques que par ses diverses cultures, est un fragment de l’Europe : elle est au carrefour PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Français : littérature étrangère européenne, contes de divers pays. • Éducation civique : l’Union européenne. • Arts plastiques : les grands courants artistiques en Europe (musique, peinture, architecture…). • Mathématiques : la monnaie (l’euro). ZOOM SUR… ◗ Le traité de Maastricht Le traité de Maastricht a pour objectif de promouvoir un progrès économique et social équilibré, notamment par la création d’un espace sans frontières intérieures et par l’établissement d’une union économique et monétaire comportant à terme une monnaie unique, l’euro, qui remplace progressivement, depuis 1999, les monnaies nationales. En 1992, les pays membres de la Communauté économique européenne (CEE) ont adopté le traité de Maastricht. La CEE est alors devenue l’Union européenne (UE). Le traité de Maastricht crée une citoyenneté européenne : « Est citoyen de l’Union toute personne ayant la nationalité d’un État membre. » Cette citoyenneté donne aux Européens le droit de circuler, de séjourner, de s’établir et d’exercer leur profession librement dans tous les pays de l’Union européenne (accords de Schengen). Tout ressortissant peut voter et être élu aux élections européennes quel que soit l’État dans lequel il réside et aux élections municipales du pays d’accueil. L’accès à la fonction publique devrait prochainement s’ouvrir aux ressortissants européens à condition qu’ils aient les qualités requises. Ce traité envisage des politiques communes dans des domaines qui ne sont pas économiques. Un de ses objectifs est d’affirmer l’identité de l’Union européenne sur la scène internationale, notamment par la mise en œuvre d’une politique étrangère et de sécurité commune (PESC), y compris une politique de défense qui pourrait conduire à une défense commune. Les États signataires ont également comme objectif de développer une coopération étroite dans les domaines de la justice et des affaires intérieures. 115 Les paysages français 23 Les reliefs en France PAGES 126-127 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles Le paysage rend compte de données plurielles et permet d’appréhender le contact de l’homme et de son milieu. ➜ Objectifs • Avoir des points de repère spatiaux sur le territoire français. • Appréhender la dissymétrie physique du territoire. • Aborder à un premier niveau la notion de structure. ➜ Notions et concepts Relief – dénivellation – altitude – forme de relief – montagne – plaine – plateau – vallée – versant – axe structurant. ➜ Cahier d’exercices « Les reliefs en France » : voir pp. 62-63. DÉROULEMENT ◗ Activité 1 des plaines côtières méditerranéennes du LanguedocRoussillon ; – à l’ouest, le massif Armoricain constitué de plateaux et de bassins, les plateaux étagés du Bassin aquitain, les rivages sableux de l’Atlantique et la barrière pyrénéenne. analyse de carte > Document 1 : carte du relief de la France La France est un pays de basses terres : 60 % de son territoire est situé en dessous de 250 m d’altitude. Les plaines, les plateaux et les moyennes montagnes dominent largement. La courbe de niveau de 250 m, qui va des Ardennes aux Pyrénées centrales, est une ligne de séparation entre : – une France des plaines et des plateaux à l’ouest et au nord, qui s’étendent indifféremment sur les bassins sédimentaires (Bassin parisien, Bassin aquitain) et les massifs anciens faiblement rajeunis à l’ère tertiaire comme le massif Armoricain : c’est la France des communications faciles ; – une France des montagnes (Alpes, Pyrénées, Jura) au sud et à l’est, aux forts contrastes topographiques où les plaines occupent un espace réduit (fossé d’effondrement de la Limagne, de l’Alsace et le couloir rhodanien). Une autre ligne en forme de « S » sépare la France hercynienne de la France des montagnes (Pyrénées et Alpes) mises en place à l’ère tertiaire. C’est une limite structurale, une ligne de faîte et une ligne de partage des eaux qui s’écoulent soit vers l’Atlantique, soit vers la Méditerranée. Le Massif central délimite trois grands ensembles de reliefs : – au nord, le Bassin parisien et son système de plateaux et de dépressions (que l’on retrouve dans le bassin de Londres et en Allemagne du Sud), la Flandre (terminaison de la grande plaine septentrionale européenne) et, au nord et à l’est, les Ardennes et les Vosges ; – au sud et à l’est, l’échancrure du couloir rhodanien, le Jura et les Alpes, terminaison du système alpin et ◗ Activité 2 comparaison de photographies > Documents 2 et 3 : la Normandie et les Pyrénées Faire situer chacun des paysages sur la carte du relief de la France, puis demander à quelle France appartient chacun (basses terres ou montagnes). Faire décrire chacun des paysages et faire opposer les formes de relief : platitude de la Normandie, sommets et dénivelés du massif du Canigou. ◗ Activité 3 lire, comprendre et interpréter des documents > Documents 4 et 5 : la Durance Ces deux documents (l’un date de l’Antiquité et l’autre est relativement récent) se rapportent à la même vallée : celle de la Durance en Provence. Ils permettent de faire ressortir que la vallée a toujours permis la circulation au cours des âges : – le bas-relief montre le halage des bateaux sur la Durance, bateaux chargés de tonneaux et tirés par les hommes ; – le texte évoque la circulation au XVIIIe siècle des troupeaux (transhumance), du sel, du cuir, de la laine et des poteries de Moustiers. Aujourd’hui, la Durance est longée par la route, l’autoroute et la voie ferrée. On en conclura avec les élèves que les vallées sont des couloirs de circulation, des axes structurants dans l’organisation du territoire. 116 ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE n’est qu’un élément parmi d’autres (comme l’histoire, la culture, l’aménagement par les hommes…) concourant à l’analyse d’une situation. Ces premières formes de relief fournissent des repères pour pouvoir situer ultérieurement les paysages divers qui seront abordés. Mais il ne faut pas oublier que le relief PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES riaux bruts (calcaire, granit, sable, grès, argile) en vue d’une création. • Sciences : premières notions de géologie. • Français : description de paysages « naturels » (montagne, plaine, littoral), étude de poèmes (Le Plat Pays de Jacques Brel). • Arts plastiques : découverte et manipulation de maté- ZOOM SUR… ◗ La France : un pays ouvert territoire est en dessous de 260 m d’altitude et aucun point du territoire ne se trouve à plus de 500 km d’un littoral. Au nord et à l’ouest, c’est la France des horizons calmes inférieurs à 500 m d’altitude, des plaines et des plateaux qui s’étendent sur des bassins sédimentaires (le Bassin parisien, le plus vaste bassin sédimentaire d’Europe, et le Bassin aquitain) ou sur des massifs anciens (massif Armoricain). Par sa position géostratégique, la France contrôle les isthmes européens les plus courts : celui du golfe de Gascogne au golfe du Lion, celui de la Seine à Marseille, et la liaison entre l’Espagne et la mer du Nord. Le centre de l’Hexagone se trouve à égale distance de l’Écosse, de Gibraltar et de la Scandinavie. La France est aussi largement ouverte sur trois mers et un océan. C’est le seul État européen présentant des littoraux aussi nombreux et diversifiés, ouvert à la fois sur la Méditerranée (1 500 km de côtes), l’Atlantique, la Manche et la mer du Nord (5 000 km de côtes). Les reliefs les plus importants se situent à l’est d’une diagonale qui va du sud-ouest au nord-est. Mais ils sont tempérés par la présence de plaines, de couloirs d’effondrement (le couloir rhodanien, l’axe majeur de circulation de l’espace français entre les Alpes et le Massif central, et l’axe rhénan) et de seuils (le seuil garonnais, le seuil de Bourgogne) qui constituent des axes de communication majeurs pour le territoire français. La France a largement tiré profit de cette situation avec sa participation au grand commerce international (commerce triangulaire) et à l’expansion coloniale. Ses régions côtières sont aujourd’hui au cœur d’espaces de coopération internationale, que ce soit l’Arc atlantique ou l’Arc méditerranéen. Les communications avec les pays voisins sont aisées. Au nord, les plaines françaises se prolongent en Belgique (plaine de Flandre) et en Allemagne. Vers l’Italie, les Alpes n’ont jamais été un obstacle. Les communications ne sont difficiles qu’au sud avec les Pyrénées. Au privilège de la situation l’espace français ajoute celui du relief. Dans l’ensemble, la France est un pays bas : 68 % du 117 Les paysages français 24 Les climats en France PAGES 128-129 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles Le paysage rend compte de données plurielles et permet d’appréhender le contact de l’homme et de son milieu. ➜ Objectifs • Avoir des points de repère spatiaux sur le territoire français. • Appréhender la diversité des influences climatiques. • Aborder à un premier niveau la notion de gradient climatique. ➜ Notions et concepts Le temps qu’il fait – climats – saisons – influences climatiques – masses d’air – milieu naturel – amplitude thermique – déficit hydrique – degré hygrométrique – météorologie. ➜ Cahier d’exercices « Les climats en France » : voir pp. 64-65. ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE ◗ Activité 1 > Document 2 : températures relevées en janvier lecture de carte thématique Observer le dégradé de couleur : ce qui joue, excepté pour les régions méridionales, c’est le gradient ouest-est. La partie occidentale reçoit l’influence adoucissante de l’océan et les températures vont en diminuant de l’ouest vers l’est (6 °C d’écart entre Brest et Strasbourg). On constate aussi des températures très basses dans les régions de montagne ; c’est l’effet de l’altitude. > Document 3 : températures relevées en juillet Ce qui joue ici, c’est l’effet de la latitude avec un gradient sud-nord. Les températures vont en diminuant du sud vers le nord (de 23 °C en moyenne au sud à des températures comprises entre 16 et 19 °C au nord). À même latitude, on constate l’influence équilibrante de l’océan (régulateur thermique). À nouveau, les montagnes ressortent. > Document 4 : précipitations annuelles Ce document permet de faire plusieurs remarques. On note tout d’abord l’influence de l’altitude, les montagnes étant les régions les plus arrosées. On relève aussi l’effet du gradient ouest-est, les précipitations diminuant de 1 126 mm à Brest à 600 mm à Strasbourg. Enfin, les régions méditerranéennes ont un climat plus sec (Brest reçoit le double de hauteur de pluie par rapport à Marseille). > Document 1 : les climats en France Commencer par faire réfléchir les élèves au climat dans lequel se trouve leur région : températures, précipitations, nébulosité, luminosité et vents dominants, et situer la région sur la carte des climats. Indiquer ensuite aux élèves les caractéristiques des autres climats en les faisant comparer par rapport à celui de la région où ils vivent et définir chacun d’eux : – le climat océanique : doux et humide, amplitudes thermiques faibles ; – le climat continental : des amplitudes thermiques plus grandes dues à un hiver froid ; – le climat méditerranéen : grande amplitude thermique due à un été chaud, sécheresse en été (déficit hydrique) ; – le climat montagnard : la plus grande des amplitudes thermiques constatées due au froid en hiver. La France est soumise à trois grandes influences climatiques : océanique, méditerranéenne et continentale, mais c’est le climat océanique qui est dominant : – le climat océanique va en se dégradant en suivant un gradient ouest-est ; – le climat méditerranéen est limité par les barrières montagneuses ; – le climat est à nuance continentale à l’est. Le climat subit aussi la double influence de la latitude (du climat méditerranéen au climat océanique et continental) et de l’altitude (climat montagnard). ◗ Activité 3 lire et comprendre un texte La lecture des trois textes permet de voir l’influence des climats sur les milieux. > Documents 5 à 7 Dans les régions méditerranéennes (doc. 5), la végétation est adaptée à la sécheresse (plantes xérophiles) : les feuilles sont réduites à des aiguilles, elles sont duveteuses ou vernissées, les plantes aromatiques dégagent des parfums pour réduire l’évaporation. ◗ Activité 2 jeu de rôle Organiser avec les élèves une présentation de la météo comme à la télé (agrandir les cartes afin de permettre la présentation au tableau). 118 Dans le dernier texte (doc. 7), on peut voir comment un élément qui pendant très longtemps a été un handicap pour les hommes (agriculture réduite à cause du manteau neigeux, période végétative très courte) peut devenir un atout (sports d’hiver). Il n’y a pas de déterminisme. Dans les régions océaniques (doc. 6), le paysage est un paysage de bocage, aux champs enclos de haies vives poussant sur des talus séparés par des chemins creux. C’est le pays de l’herbe, vert et humide. ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE trois grandes masses d’air qui balaient en partie la France, ainsi que sur la diversité de la végétation et des milieux. Insister sur la diversité des climats (on rappellera les grands types de climats et on les caractérisera) due aux PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Sciences : le cycle de l’eau, les strates de végétation. • Arts plastiques : l’eau dans le paysage. • Environnement : l’eau (D’où vient l’eau du robinet ? Où va-t-elle ?). ZOOM SUR… ◗ Les inondations dans le département commerciales avec de grandes surfaces de parking qui y ont été construites, et des grands aménagements routiers ou ferroviaires qui y ont été entrepris. Les précipitations vont directement dans les rivières qui se gonflent brutalement. De plus, avec l’urbanisation croissante, les villages et les bourgs ont largement débordé sur les terres à risques et sur les zones inondables. Si bien que, là où, auparavant, seuls quelques animaux supportaient les conséquences désastreuses des catastrophes naturelles, aujourd’hui, ce sont les familles qui y vivent qui perdent leurs biens et parfois la vie. Confronté à d’importants afflux de population (d’ici à 2015, le Gard devrait accueillir 100 000 habitants de plus), le département est particulièrement concerné par cet étalement urbain. Depuis des années, la région est sous surveillance. Les communes à risques ont été identifiées, les élus appelés à mettre en place des plans de prévention des risques. Pour de nombreux responsables politiques et associatifs, le problème vient de la forte poussée immobilière et des constructions anarchiques qui ont largement amplifié le phénomène naturel et contribué à rendre les crues plus dangereuses qu’auparavant. du Gard L’histoire climatique du Gard regorge de catastrophes aux bilans humains souvent très lourds. Au cours de ces trente dernières années, Météo-France a répertorié neuf événements de grande ampleur où, à chaque fois, plus de 300 mm d’eau se sont abattus sur le Gard. Les intempéries du 8 et du 9 septembre 2002 ont été exceptionnelles. « La durée, l’intensité et l’étendue géographique font de cet épisode le plus important jamais enregistré depuis l’ouverture des stations météo », indiquait Météo-France. Le bilan a été catastrophique sur le plan humain et économique. Ce que les spécialistes appellent « les pluies cévenoles » sont de forts orages engendrés par le choc entre des masses froides accompagnant des dépressions au nord et des courants d’air chaud et humide provenant de la Méditerranée. Les reliefs accentuent le phénomène en bloquant les nuages qui se forment, puis se déversent et se réactivent en permanence. Mais ce phénomène naturel est aggravé par un urbanisme non contrôlé. Si l’écoulement de l’eau et son infiltration se faisaient sans trop de difficultés sur des terrains vierges ou agricoles, ils sont aujourd’hui devenus difficiles en raison des habitations, des routes et des zones 119 Les paysages français 25 La population de la France PAGES 130-131 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles Les paysages du territoire français rendent compte d’aménagements et d’usages de l’espace par les sociétés ; ils indiquent l’inégal peuplement de cet espace. ➜ Objectifs • Prendre conscience des inégalités du territoire. • Aborder une distribution à un premier niveau (repérer et expliquer les grands ensembles : pourquoi là et pas ailleurs ?). • Repérer à un premier niveau des structures de l’organisation du territoire. ➜ Notions et concepts Population – peuplement – répartition – évolution – densité – population urbaine / population rurale – taux de natalité – taux de mortalité – solde naturel – immigration – solde migratoire. ➜ Cahier d’exercices « La population de la France » : voir pp. 66-67. DÉROULEMENT ◗ Activité 1 revanche, la plupart des montagnes, le Massif central et les grands plateaux du Bassin parisien ont des densités très faibles. Une bande de faibles densités traverse ainsi la France, des Ardennes aux Pyrénées. comparaison de paysages Faire décrire et comparer les deux paysages (documents 1 et 2) du point de vue de l’occupation humaine. > Documents 1 et 2 : Épinay-sur-Seine et la Lozère Le document 1 montre un paysage urbain, où la population est concentrée ; l’habitat serré et dense est fait de tours et de barres. Il n’y a pas ou peu d’espaces verts, les axes de circulation formant les seules échancrures dans ce paysage. À l’opposé, le document 2 nous montre un paysage rural. La présence humaine est faible sur ce vaste territoire couvert de champs, de forêts et de pâtures. On aperçoit seulement un village, une ferme isolée et un hameau. Ce contraste dans l’occupation des paysages nous amène à une première conclusion sur l’inégalité du peuplement et l’inégalité des densités. Les trois quarts des Français vivent sur 16 % du territoire. On observe, d’une part, une concentration de la population qui n’a jamais été aussi forte et, d’autre part, une France du vide qui progresse. En observant cette carte, on voit apparaître un certain nombre de structures d’organisation du territoire : – l’opposition Paris/province : Paris compte plus de 9 millions d’habitants alors que Lyon, Marseille et Lille (les plus grandes villes qui viennent après Paris) ne dépassent pas 1,4 million d’habitants. Cette opposition est une structure fondamentale de l’organisation du territoire français ; – les grandes villes sont réparties à la périphérie du territoire (polarisation du territoire par Paris), qui a une structure concentrique. À la lecture de la carte, on peut voir apparaître trois zones : – à l’est : une zone au peuplement dense avec de grandes villes proches les unes des autres ; – à l’ouest : un peuplement dense mais plus étalé, les villes sont plus éloignées les unes des autres ; – entre les deux : une zone de faible densité qui va des Ardennes aux Pyrénées. ◗ Activité 2 étudier une distribution ◗ Activité 3 > Document 3 : carte des densités de population et des grandes villes interprétation de photographies > Document 4 : des jeunes en France Faire situer aux élèves les densités les plus fortes et les plus faibles, et les grandes villes. Les grandes agglomérations, la plupart des littoraux, les vieilles régions industrielles et les grandes vallées fluviales sont des espaces densément peuplés. La région parisienne concentre à elle seule 20 % de la population française. En Sur la photographie, on voit de jeunes immigrés ou des enfants issus de l’immigration. De nombreux étrangers ont immigré en France pour compenser ses faiblesses démographiques. La France a connu deux grandes vagues de migrations : 120 La population de la France, comme celle des autres pays européens, vieillit. L’espérance de vie s’est accrue de manière spectaculaire, grâce notamment aux progrès de la médecine. La baisse de la natalité et l’allongement de l’espérance de vie ont pour effet le vieillissement de la population française. La part des personnes âgées dans la population progresse (aujourd’hui, 1 Français sur 5 a plus de 60 ans), ce qui soulève un certain nombre de questions sur l’accès aux soins de santé, la solitude des personnes âgées, le maintien des régimes de retraite… – dans la première moitié du XXe siècle, les immigrants étaient originaires de pays européens plus pauvres : d’Italie, de Pologne ou d’Espagne ; – à partir des années 1950, les flux arrivent du Portugal, mais surtout du Maghreb, puis de l’Afrique noire. Depuis 1974, avec la montée du chômage, l’immigration s’est ralentie (limitée au regroupement familial et au droit d’asile). Actuellement, les immigrés sont un peu plus de 4 millions ; la moitié d’entre eux sont d’origine européenne (des pays de l’Est de l’Europe). ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE La population française, qui est inégalement répartie sur le territoire, se concentre de plus en plus dans les zones urbaines. Rappeler le vieillissement de la population et le recours à l’immigration. PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Français : étudier diverses cultures. • Histoire : rechercher les origines des parents et des grands-parents des enfants (Où sont-ils nés ?). ZOOM SUR… ◗ Le vieillissement de la population L’influence des retraités sur l’aménagement du territoire est importante. Ils déterminent une large part des migrations de population, accélérant le vieillissement de certaines régions (Ouest, Limousin, Auvergne, Bourgogne). Ils contribuent aussi à créer des emplois dans le secteur de la santé ou dans l’ensemble des services. Leur poids dans la société est important : ils représentent le quart des électeurs inscrits et le tiers des votants. La population française est l’une des plus âgées de la planète. L’espérance de vie s’est accrue de manière spectaculaire grâce aux progrès de la médecine : elle est actuellement de 74 ans pour les hommes et de 82 ans pour les femmes. Conjuguée à la baisse de la natalité, elle a pour effet le vieillissement de la population. Un Français sur cinq a plus de 60 ans. Dans vingt ans, pour la première fois de son histoire, la France comptera plus de personnes âgées de plus de 60 ans que de moins de vingt ans. Un Français sur quatre aura atteint l’âge de la retraite. Cela correspondra à l’entrée dans le troisième âge des enfants du baby-boom. Les plus de 95 ans seront cinq fois plus nombreux qu’aujourd’hui (de 40 000 à 200 000). Ce vieillissement de la population pose plusieurs problèmes. En effet, la présence de nombreuses personnes âgées dans les communes rurales dépourvues de médecins et éloignées des centres hospitaliers est une question préoccupante, particulièrement dans le Massif central. Un second problème concerne la solitude des personnes âgées : 30 % des personnes de plus de 65 ans vivent seules. Un autre problème a trait au financement des retraites. Dans la Creuse, il y a 60 % de retraités. Le rapport retraités / actifs connaît de fortes variations géographiques, il est le plus élevé dans le centre et le Sud de la France. Il ne s’agit plus d’une catégorie à faible pouvoir d’achat : les revenus moyens des ménages de retraités dépassent légèrement ceux des actifs ; ce sont eux qui dépensent le plus pour l’alimentation, la santé et les voyages. Le poids économique des plus de 60 ans est devenu essentiel. 121 Les paysages français 26 Les paysages urbains en France PAGES 132-133 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles Cette leçon a pour objectif de faire découvrir aux élèves les paysages urbains. Cette découverte se fera en relation avec les arts visuels. Des sorties sur le terrain, l’utilisation d’images photographiques et cartographiques sur les paysages urbains locaux ou proches, des documents variés et des jeux pédagogiques permettront d’aborder les différents types de paysages urbains (le centre historique, la banlieue, la ville nouvelle, les quartiers marchands…). Points forts : dégager les différents usages de la ville définie comme lieu privilégié des échanges et du marché au sens large (déplacements de travail, de loisir). ➜ Objectifs • • • • Analyser un paysage urbain. Rechercher des indices significatifs et les interpréter. Prendre conscience de la diversité des paysages urbains et les classer par types. Mettre en évidence les fonctions des divers quartiers ou ensembles. ➜ Notions et concepts Tissu urbain – fonction urbaine – centre – périphérie – banlieue – ville – agglomération – métropole – organisation de l’espace urbain – mouvements pendulaires. ➜ Cahier d’exercices « Les paysages urbains en France » : voir pp. 68-69. DÉROULEMENT tion automobile dense, rendu aux piétons) pour améliorer la qualité de vie. > Document 2 : qu’est-ce que le centre ? Ce texte reprend la notion de centre historique, mais il présente avant tout le centre comme un lieu de pouvoir (administrations, mairie, préfecture, palais de justice, etc.). On pourra ajouter avec les élèves la fonction cultuelle. On peut en déduire que le centre est multifonctionnel. Si l’école est en milieu urbain ou si la ville voisine est proche, il est recommandé de partir des pratiques des élèves (lieux fréquentés, lieux préférés…), de la façon dont ils vivent la ville (ils ont parfois un sentiment d’exclusion dans certaines banlieues) et de commencer le travail par une sortie sur le terrain. L’enseignant pourra alors suivre la démarche proposée dans les activités ci-dessous et l’adapter à son environnement. Si l’école est en milieu rural, on partira des représentations des élèves (« Qu’est-ce que la ville ? Que représente-t-elle ? Aimerais-tu vivre en ville ? »). Puis on amènera les élèves à s’interroger sur leurs pratiques (quand vont-ils en ville et pourquoi ?). ◗ Activité 2 comparaison avec d’autres types de paysages urbains > Document 3 : la Part-Dieu à Lyon On mettra l’accent sur le caractère récent de ce quartier, son architecture moderne (tours, grands alignements), ses avenues larges et rectilignes. Préciser que la tour est un ensemble de bureaux (faire référence à la capitale régionale), animés le jour, vides la nuit, pour en tirer l’idée d’une seule fonction : c’est le quartier des affaires. > Document 4 : Montfermeil, dans la région parisienne La photographie nous montre le caractère récent de cette banlieue dont l’architecture est faite de tours, de barres, de lotissements et de pavillons. Si on constate une diversité de l’habitat, l’ensemble présente pourtant un caractère monotone, dû notamment à un manque d’animation (les gens travaillent à Paris) et à la part laissée aux axes de circulation et aux parkings (déplacements quotidiens, ◗ Activité 1 observation d’un paysage urbain > Document 1 : une zone piétonne en centre-ville Ce document met l’accent sur la ville comme espace social (faire remarquer l’animation du centre-ville), sur le caractère ancien du centre-ville (maisons à colombages, patrimoine historique, rue étroite et tortueuse, héritée du Moyen Âge) et sur le caractère multifonctionnel du centre qui a une fonction commerciale (aborder la différence entre les boutiques du centre et les supermarchés relégués en périphérie de la ville), mais aussi une fonction résidentielle (logements au-dessus des boutiques). Cette photographie fait prendre conscience de la nécessité d’aménagements (centre hérité du Moyen Âge, inadapté à la circula- 122 parcs de voitures nécessaires). À l’inverse du centre-ville, ce tissu urbain présente un desserrement, un étalement. Il n’a qu’une fonction résidentielle. On notera également sa situation périphérique par rapport à Paris. ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE Les notions de fonction des différents quartiers en relation avec les usages de la ville, d’espace de vie et d’espace social, et d’organisation de l’espace urbain (du centre à la périphérie) seront abordées à un premier niveau. On amènera les élèves à s’interroger sur les conséquences de l’étalement des villes : problème des transports, pollution, approvisionnement en eau, évacuation des déchets, vie des habitants (stress des déplacements quotidiens pour se rendre au travail : mouvements pendulaires de la périphérie vers le centre le matin et inversement en fin de journée). PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Français : textes sur les bruits de la ville, les encombrements (La Bruyère), la ville en poésie. • Arts plastiques : travail sur les formes de la ville, sur ses couleurs. • Sciences : le végétal en ville. • Environnement : aborder le problème du traitement des déchets, la question de la provenance de l’eau du robinet, les difficultés de circulation. • Mathématiques : plan de la ville, cartes en réseau (bus, métro). ZOOM SUR… ◗ L’histoire du « Chinatown » de Paris 1973, mit un frein au projet, même si les immeubles existent encore aujourd’hui. Le quartier se dépeuple, les grands immeubles sont loin d’être complètement occupés. Les grands groupes voient alors arriver cette population comme une aubaine et la population immigrée profite de la dévaluation immobilière du quartier. Les grandes tours du triangle de Choisy font enfin le plein de leurs habitants. Au sortir du métro Blanche, dans le 13 arrondissement de Paris, vous vous retrouvez dans un ailleurs, au milieu des idéogrammes chinois. Ce « quartier chinois » a vu le jour, il y a 25 ans, avec l’arrivée de réfugiés fuyant le Sud-Est asiatique. En 1973, la défaite de l’armée américaine au Vietnam et les conflits qui débutèrent au Cambodge et au Laos déclenchèrent un départ massif de boat people vers l’Amérique et l’Europe. De 1975 à 1982, 110 000 réfugiés ont débarqué en France. e Grâce à un système de caisse commune (la tontine), les familles ouvrent des boutiques au pied des tours géantes et comblent les vides dus au manque d’équipements. En dix ans, les Asiatiques imprègnent le quartier de leur culture. Aujourd’hui, ils sont plus de 30 000 à vivre dans cette partie du 13e arrondissement. Ils ont développé leurs activités dans la restauration, les supermarchés, les banques, la bijouterie et la médecine. Trois langues (le vietnamien, le chinois et le thaï) cohabitent sur les pancartes. Tous les ans, on peut aller voir le spectacle somptueux du Nouvel An chinois. Jusqu’à la fin des années 1960, le 13e arrondissement avait conservé un aspect villageois avec ses maisons et ses allées. Peu à peu, les entreprises ont déménagé vers la banlieue. Les habitations nécessitaient une réhabilitation. Or, il a été jugé préférable de démolir et de rebâtir et les architectes ont été invités à penser grand. Pour l’opération de rénovation « Italie 13 », les promoteurs avaient investi dans l’idée de concentrer le maximum de population sur le minimum de place. Mais le premier choc pétrolier, en 123 Les paysages français 27 J’habite… dans une banlieue : Trappes PAGES 134-135 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles Cette double page d’activités permet d’aborder un des paysages urbains de l’espace français : la banlieue. ➜ Objectifs • • • • Appréhender l’organisation spatiale des villes. Analyser ce qu’est la banlieue et les modes de vie qui en découlent. Analyser les paysages de banlieues. Analyser et interpréter des documents géographiques. ➜ Notions et concepts Ville – agglomération – métropole – centre – périphérie – banlieue – gestion urbaine – trame des transports urbains – migrations pendulaires. DÉROULEMENT La banlieue commence au-delà des limites administratives de la ville. Ses habitants travaillent souvent dans le centre-ville et ils se déplacent chaque jour pour aller sur leur lieu de travail et en revenir (mouvements pendulaires). La banlieue accueille aussi les activités qui sont à l’étroit dans les villes (usines, entrepôts) ou qui demandent beaucoup d’espace. Les centres commerciaux et les hypermarchés s’installent près des échangeurs pour profiter des facilités de communication. La banlieue s’est d’abord étirée le long des voies principales, puis elle a englobé d’anciens villages, formant de gros noyaux. Ce développement s’est souvent fait en plusieurs étapes, en auréoles, suivant un modèle concentrique. sienne (près de la ville nouvelle de Saint-Quentin-en-Yvelines, dans la grande couronne). Dans le fond, on peut voir la ceinture verte de l’agglomération parisienne. Ce qui apparaît sur cette photographie, ce sont les trois types d’habitats de la banlieue : les immeubles collectifs, les lotissements et les pavillons. On voit aussi des supermarchés avec leurs grands parkings, des terrains de sport, des usines et de nombreuses voies de communication. La présence de champs montre bien que cette banlieue s’est développée en milieu rural. ◗ Activité 2 comprendre un croquis Près d’un Français sur cinq habite dans l’agglomération parisienne (qui compte 10 millions d’habitants). Dans la banlieue parisienne vivent 8 millions d’habitants, c’est-àdire quatre fois plus qu’à Paris. Comme la croissance de l’agglomération s’est faite du centre vers la périphérie, une première génération de communes de banlieue forme une auréole continue (la petite couronne) au contact immédiat de Paris où se sont longtemps associées des résidences ouvrières et des usines, qui ont ensuite laissé la place à des friches industrielles. Une deuxième génération de communes de banlieue a vu le jour dans l’entre-deux-guerres, avec une floraison de lotissements et leurs milliers de pavillons, dans les vallées desservies par les voies ferrées. Enfin, à partir des années 1950, avec la généralisation de l’automobile, la banlieue a occupé les plateaux (la grande couronne) où sont construits les habitats collectifs et les immeubles géants des grands ensembles. > Document 2 : l’agglomération parisienne Faire bien observer aux élèves la « ville centre » de Paris et son développement qui s’est fait de manière concentrique : opposition entre le centre de Paris et la banlieue. Faire remarquer les cinq villes nouvelles en bordure de la grande Toutes les banlieues ne se ressemblent pas, elles ont plusieurs visages. À l’ouest de Paris, par exemple, elles accueillent des populations aisées dans un cadre verdoyant. Ailleurs, les banlieues de pavillons ou de grands ensembles, où vivent des gens modestes, présentent des paysages monotones. Certaines banlieues où la situation s’est dégradée connaissent aujourd’hui de grandes difficultés (chômage, insécurité). En revanche, d’autres ont connu une amélioration du cadre de vie avec la création de commerces et d’équipements collectifs (piscines, stades, universités), et l’implantation d’entreprises. Pour améliorer les logements et créer des centres de services et de vie collective, on a construit des villes nouvelles à une trentaine de kilomètres de Paris : Marne-la-Vallée, Melun-Sénart, Évry, Saint-Quentinen-Yvelines, Cergy-Pontoise. Au-delà, s’étend la ceinture verte (forêts de Fontainebleau, de Marly, de Rambouillet). ◗ Activité 1 lecture de paysage urbain > Document 1 : la ville de Trappes Le document présente un paysage caractéristique de la banlieue. Faire situer Trappes sur une carte de la région pari- 124 Pour apprendre à s’en servir, faire rechercher des itinéraires aux élèves afin qu’ils indiquent les lignes à emprunter et les changements à effectuer. couronne (développement concentrique). Les voies de communication (autoroutes, voies ferrées et RER) convergent toutes sur Paris. Si les élèves habitent dans une grande ville, on peut les amener à faire un croquis de l’extension de la banlieue de leur ville. ◗ Activité 4 identifier des paysages urbains > Documents 4 à 7 On pourra demander aux élèves à quoi on distingue la vue du centre de celles des banlieues ? Le centre (doc. 7) se caractérise par un tissu urbain dense, des espaces verts restreints, des rues apparemment étroites. Ce qui caractérise la banlieue, c’est un desserrement du tissu urbain, plus de place laissée aux voies de communication et aux espaces verts. Parmi les paysages de banlieues, on retrouve les trois types d’habitats : immeubles collectifs de Ris-Orangis, lotissements de Corbeil-Essonnes, pavillons du Vésinet. L’habitat reflète le niveau social de la population. ◗ Activité 3 lire une carte en réseau > Document 3 : les lignes de RER à Paris Ce type de cartes est peut-être utilisé par les enfants dans leur vie de tous les jours : d’où l’intérêt de leur apprendre à s’en servir (cartes des lignes de bus, de métro, de RER). Elles indiquent uniquement les lignes et les stations. Les distances, bien qu’elles soient à l’échelle et respectées, ne sont pas indiquées. ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE des centres commerciaux dans ces grands ensembles, sur les migrations pendulaires quotidiennes et leurs répercussions dans la vie des gens et sur la trame des transports publics. On insistera sur la diversité des banlieues : diversité des types d’habitats et diversité sociale. On mettra également l’accent sur les problèmes des grands ensembles, sur le rôle PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Arts plastiques : les tags. • Musiques : le rap, le hip-pop. ZOOM SUR… ◗ L’expansion de la ville dans l’espace déploient de gigantesques banlieues qui vont se confondre lentement avec la campagne. Ces espaces ruraux gagnés par la rurbanisation forment une large couronne. Enfin, il existe des espaces qui subissent l’influence de la ville de façon plus indirecte : ce sont les espaces périurbains, espaces ruraux situés à proximité de grandes agglomérations qui accueillent toute une série d’équipements urbains. C’est la révolution des transports qui a permis aux villes d’étendre ainsi leur influence. L’extraordinaire croissance de la population urbaine s’est accompagnée d’une très large expansion de la ville dans l’espace. Aujourd’hui, les géographes préfèrent parler d’agglomération. Parfois, plusieurs agglomérations peu éloignées arrivent presque à se souder et c’est alors une conurbation ou une région urbaine. Les plus grandes villes polarisent les fonctions supérieures : c’est le phénomène de métropolisation. La limite entre la ville et la campagne est particulièrement floue dans les pays industrialisés. Les agglomérations 125 Les paysages français 28 Les paysages ruraux en France PAGES 136-137 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles Les paysages ruraux seront appréhendés à travers quelques problèmes actuels sous forme d’étude de cas. ➜ Objectifs • • • • Faire prendre conscience du rôle des activités dans l’organisation de l’espace. Amener les élèves à distinguer espace agricole et espace rural. Appréhender à un premier niveau la mutation de ces espaces. Élaborer un questionnaire d’enquête. ➜ Notions et concepts Rural – agricole – périurbain – rurbanisation – commune – campagne – bocage – agriculture industrielle – village. ➜ Cahier d’exercices « Les paysages ruraux en France » : voir pp. 70-71. DÉROULEMENT des murets de pierres sèches qui retiennent la terre (restanques, bancels, faïsses). Si l’école est dans une région rurale, qu’elle soit agricole ou périurbaine, l’enseignant pourra emmener les élèves faire une sortie sur le terrain. Si l’école est en milieu agricole, la sortie pourra avoir lieu dans une ferme et être suivie d’une enquête auprès de l’exploitant. Si les élèves vivent en milieu urbain, l’enseignant pourra partir de leurs représentations sur le milieu rural. ◗ Activité 2 étude d’un village Un village est une commune rurale de moins de 2 000 habitants. On fera distinguer les villages des milieux agricoles, souvent en déclin, des villages périurbains qui accueillent une population qui travaille en ville. > Document 4 : un petit village L’auteur du texte décrit un petit village (200 habitants) traditionnel du Sud-Ouest de la France, dans une région agricole. L’habitat consiste en un village-rue aux maisons anciennes et quelques petites fermes éparpillées. Le milieu de vie est la place du village où demeurent encore quelques boutiques de première nécessité (commerces banaux). ◗ Activité 1 observation d’un paysage agricole Faire observer les trois photographies aux élèves pour leur montrer la diversité des paysages agricoles. Puis leur faire comprendre qu’ils sont le fruit du travail multiséculaire des hommes qui les ont façonnés et ont transformé la nature. > Documents 1 à 3 Le document 1 montre un paysage classique de champs ouverts, à larges mailles, sans clôture. C’est un paysage de plaine, propice à une agriculture industrielle et fortement mécanisée. Les exploitations agricoles y sont de très grande taille et sont vouées à la grande culture de céréales. L’habitat, typique de l’est de la France, est groupé. Les haies que l’on aperçoit dans le paysage de bocage (doc. 2) correspondent aux restes d’une ancienne forêt. Les champs sont petits et enclos de haies vives, sur talus. C’est un pays d’herbe et d’élevage sous le climat océanique humide. Dans les années 1970, on a abattu les haies pour remembrer les champs, ce qui a entraîné des problèmes écologiques (destruction des haies, sécheresse, disparition des oiseaux…). Le document 3 montre un paysage sec, caillouteux, consacré à la culture de l’olivier (l’olivier réduit l’évaporation grâce à ses feuilles petites et vernissées, ce qui lui permet de lutter contre la sécheresse). Étant donné la pente, les cultures sont souvent sur des terrasses, maintenues par ◗ Activité 3 étude de la transformation des paysages ruraux On insistera beaucoup sur cette partie. Sous la poussée des villes et le débordement des agglomérations, les paysages ruraux se sont transformés : lotissements, voies de communication, industries à la campagne, zones artisanales, commerciales, espaces de loisirs… On parle de « rurbanisation », mot formé à partir de rural et urbain, d’« ex-urbanisation ». > Document 5 : Estrées-Saint-Denis Ce document est intéressant en ce sens qu’il présente à la fois des fragments de l’ancien paysage agricole (champs) et les activités nouvelles (industrie, supermarché, lotissement) qui se sont installées. Ces dernières n’ont rien à voir avec le domaine agricole : elles relèvent d’activités urbaines. 126 ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE On distinguera l’espace agricole de l’espace rural. On montrera la transformation des espaces ruraux sous la poussée des villes. On amènera les élèves à s’interroger sur les conséquences des transformations du paysage rural de plus en plus lié à la ville et sur la vie des populations (de moins en moins d’agriculteurs, des déplacements quotidiens toujours plus conséquents). PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Français : récits de vies à la campagne, sur la vie des champs. • Arts plastiques : peintres de la campagne (Les Meules de Monet, 1891). • Histoire : les paysages agricoles à d’autres époques. • Sciences : faire des plantations pour comprendre le rôle des facteurs écologiques. • Environnement : conséquences des transformations des paysages ruraux sur le plan écologique. ZOOM SUR… ◗ Vingt siècles d’économie paysanne signifie pas pour autant qu’elle soit entièrement maîtrisée : il suffit de se rappeler la sécheresse de 1976, la canicule de 2003, les inondations répétées chaque année au sud de la France, celles de la Somme et bien d’autres calamités. Autre constante de la vie paysanne : la succession des saisons qui rythmait la vie entière. Comme le dit F. Braudel, les saisons que nous subissons sont les mêmes qu’autrefois, il est vrai, mais nous ne les vivons pas de la même façon. Nous nous en sommes affranchis. Si le gel détruit les récoltes, nous savons que nous ne risquerons pas de souffrir de la faim. Le rythme des saisons, c’était aussi l’alternance des périodes d’activité et des temps morts de la vie paysanne et les durs travaux étaient aussi des fêtes. La lutte contre la nature se faisait avant tout avec l’aide des animaux domestiques. Mais il restait une place pour l’homme, nous dit F. Braudel, non l’homme aux mains nues mais l’homme aux mains armées d’outils (bêche, houe, pioche, faux, râteau, trident, fourche, serpe). Aujourd’hui, ce vocabulaire est complètement étranger à la plupart des enfants et à leurs parents. Dans L’Identité de la France, F. Braudel nous montre la persistance d’une économie paysanne qui englobe même une partie du XXe siècle et qui nourrit encore notre imaginaire sur les campagnes. Beaucoup de cheminements anciens, nous dit-il, qui remontent au plus tard à la Protohistoire, disparaissent sous les taillis, les haies ou les cultures, faute de pouvoir être empruntés par des engins à moteur. Ils étaient encore presque tous praticables, au moins à pied, vers 1960. Le trait majeur obsédant de la vie paysanne, c’est sa lutte sans fin contre les forces incontrôlables de la nature contre lesquelles elle a accumulé ses travaux. Mais en même temps qu’il combat la nature, l’homme en fait partie et vit en symbiose avec elle. Aujourd’hui, nous avons tendance à nier cette part de nature qui est en nous et nous avons de moins en moins de contact avec elle. Aujourd’hui, dans un pays comme le nôtre, il n’y a plus aucun paysage agricole naturel. Le paysage est entièrement reconstruit, il est le fruit d’une évolution multiséculaire ; il dissimule la nature elle-même. Ce qui ne 127 Les paysages français 29 Les paysages industriels en France PAGES 138-139 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles Les paysages industriels seront appréhendés à travers quelques problèmes actuels. Les paysages du territoire français rendent compte d’aménagements et d’usages de l’espace par les sociétés. Ils conservent la trace d’usages passés (terrils du Nord…). ➜ Objectifs • Prendre conscience du rôle des activités dans l’aménagement du territoire. • Appréhender les transformations des activités industrielles dans la seconde moitié du XXe siècle. • Appréhender à un premier niveau les changements de localisation des industries en France (facteurs et conséquences). • Élaborer un questionnaire d’enquête. ➜ Notions et concepts Industrie – entreprise – espace productif – facteurs de localisation – énergie – matières premières – friche industrielle – haute technologie. ➜ Cahier d’exercices « Les paysages industriels en France » : voir pp. 72-73. DÉROULEMENT ◗ Activité 2 Quand c’est possible, il est toujours intéressant de commencer par une étude de cas. « Y a-t-il des industries à proximité de l’école ? lesquelles ? » analyse du déplacement de l’industrie vers les littoraux > Document 3 : la raffinerie de pétrole de Fos-sur-Mer ◗ Activité 1 Ce document fait le lien avec le précédent et montre la substitution du pétrole au charbon : les facteurs de localisation de l’industrie changent. Expliquer pourquoi les raffineries de pétrole s’installent sur les côtes (provenance du pétrole) et évoquer la création des ZIP (zones industrialoportuaires) dans les années 1970 (Dunkerque, Le Havre, Saint-Nazaire, Fos-sur-Mer). Cette nouvelle localisation sur les littoraux a nécessité la création de grosses infrastructures, l’aménagement de ports de déchargement pour les pétroliers et les navires minéraliers, la création d’autoroutes et de chemins de fer pour relier le port à l’intérieur, et d’oléoducs pour le transport du pétrole. observation d’anciens paysages industriels > Document 1 : les terrils, montagnes des mineurs de fond Ce document permet de mettre en place le paysage de l’industrie charbonnière, le pays noir, tel qu’il fut jusqu’à la fin du XXe siècle, avec les terrils, ces tas de déchets de charbon. On pourra compléter avec des textes ou des documents de l’écomusée du Creusot (ce musée dispose d’un service éducatif que l’on peut contacter par téléphone au 03 85 73 92 00). Cela permet également de voir avec les élèves que la principale ressource énergétique de l’industrie était le charbon. On évoquera les raisons de la fermeture des mines, la substitution du pétrole au charbon. ◗ Activité 3 étude des nouvelles localisations > Document 4 : Sophia-Antipolis Insister sur la localisation de Sophia-Antipolis : près de la mer Méditerranée, à une heure de transport des stations de ski, dans un cadre boisé, agréable, dans le Sud de la France au climat ensoleillé, dans une région attractive (la Côte d’Azur), à proximité de centres universitaires (Nice) et d’un aéroport international. C’est un centre de haute technologie composé essentiellement de chercheurs et de cadres. L’industrie n’est plus basée sur une matière première ou sur une source d’énergie, qui imposent la localisation des industries, > Document 2 : piste de ski sur le terril de Nœuxles-Mines Cet exemple peut permettre aux enfants de comprendre ce qu’est une reconversion. Faire décrire ce qu’ils voient et comparer avec la photographie du terril (doc. 1). Le terril, de décharge industrielle, est devenu un espace de loisir. Jouer sur les contrastes : les pistes de ski sont généralement sur une surface neigeuse et blanche, mais ici elles sont sur un terril noir. 128 tagne), près d’une ville universitaire, sans la pesanteur d’un ancien passé industriel. Les technopôles se concentrent sur Paris, dans le Sud de la France et le long de la frontière européenne. mais sur l’intelligence, la « matière grise », qui est le plus aisément transportable. Les facteurs de localisation de l’industrie ont complètement changé : recherche d’un cadre agréable, à proximité d’espaces de loisirs (mer/mon- ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE Aborder à un premier niveau le changement de localisation des industries en France : sur les zones d’extraction du minerai de fer et du charbon (au XIXe siècle), puis sur les côtes (pétrole), dans les deux bastions industriels (Paris et Lyon) à proximité des centres de décision et au carrefour de réseaux de communication internationaux, et enfin dans les régions méridionales avec la haute technologie. Appréhender avec les élèves la dimension sociale des problèmes de reconversion en relation avec l’actualité. (On pourra, par exemple, relever les titres de journaux.) PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Sciences : la matière, l’énergie. • Français : romans sur le pays noir, le travail dans les usines autrefois. ZOOM SUR… ◗ Le technopôle de Sophia-Antipolis de deux satellites à l’est et à l’ouest des Alpes-Maritimes. Le parc international d’activités de Sophia-Antipolis est le porte-drapeau de la nouvelle génération d’industries technologiques des années 1980. Ce parc d’activités, créé entre Nice et Cannes au nord d’Antibes, était la première expérience française d’implantation sur un même site d’entreprises de haute technologie et de centres de recherche. Fondé en 1972, Sophia-Antipolis est aujourd’hui le technopôle le plus important de France. Sophia (« sagesse » en grec) Antipolis (« Antibes » en grec) se veut « la cité internationale des sciences, des techniques et de la sagesse ». Le parc de Sophia-Antipolis est avant tout un pôle d’activités tertiaires supérieures. 5 000 étudiants côtoient les 17 000 salariés, dont 8 000 cadres, qui travaillent dans les organismes de recherche ou les entreprises de haute technologie. Trois domaines sont largement représentés sur le pôle. L’informatique, l’électronique, la robotique et les télécommunications fournissent la moitié des emplois, en une poussière d’entreprises de toutes tailles. Les sciences de la santé, la biologie, la pharmacie attirent de nombreux groupes et d’importants laboratoires. La recherche se diversifie en plusieurs domaines : énergie, prospection pétrolière, pharmacie et médecine, télécommunications, informatique, électronique, robotique, gestion de l’environnement, sciences de la Terre. L’aménagement du pôle est à la fois l’œuvre du pouvoir central par l’intermédiaire de la DATAR et des initiatives locales. Le parc d’activités recouvre 23 000 hectares sur les communes d’Antibes, Biot, Mougins, Valbonne et Vallauris ; 1 500 hectares restent en espaces verts de loisirs et en forêt : ils composent un écrin exceptionnel pour les périmètres d’activités et de résidences. Les établissements progressent au rythme de 37 % par an , ce qui a obligé à prévoir un doublement en direction du nord et la création Sophia-Antipolis est connecté au monde entier. Il bénéficie d’un dense réseau aérien (Nice est le deuxième aéroport français), autoroutier, ferroviaire, maritime (Marseille est le troisième port d’Europe) et de télécommunications (il est relié à deux réseaux satellites). 129 Les paysages français 30 Les paysages montagnards en France PAGES 140-141 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles La France est caractérisée par une diversité de paysages. Les paysages du territoire français rendent compte d’aménagements et d’usages de l’espace par les sociétés. Ils conservent la trace d’usages passés. Quelques problèmes et enjeux actuels de l’évolution des paysages seront abordés ici sous forme d’étude de cas. ➜ Objectifs • • • • Développer les capacités d’analyse et d’interprétation que réclame la lecture des paysages. Passer d’une lecture énumérative à une description organisée. Appréhender la transformation des paysages montagnards sous l’effet de nouvelles activités. Comprendre comment ressources et contraintes peuvent évoluer. ➜ Notions et concepts Montagne – étagement de la végétation – adret – ubac – altitude – pente – dénivellation – désertification – espace touristique – risque naturel – valeur esthétique du paysage – valeur économique du paysage. ➜ Cahier d’exercices « Les paysages montagnards en France » : voir p. 74. DÉROULEMENT ◗ Activité 2 L’enseignant pourra débuter en relevant les représentations des élèves sur la montagne. « Quel type d’espace est la montagne ? un espace agricole ? un espace de loisir ? » analyse de la transformation des paysages montagnards > Document 3 : une usine à Saint-Jean-deMaurienne ◗ Activité 1 Une première transformation s’est opérée au XIXe siècle avec l’utilisation de la force de l’eau (la houille blanche) découverte par Aristide Bergès. Comme on ne savait pas encore transporter l’électricité, les usines se sont installées au bas des chutes d’eau et des infrastructures ont été créées pour transporter les productions (routes, chemins de fer). Les montagnes sont alors sorties de leur enclavement. étude de l’étagement de la végétation et des activités > Documents 1 et 2 : un versant des Alpes Ces deux documents mettent en valeur l’étagement de la végétation et des activités : – au fond de la vallée : des prairies ; – au-dessus de la vallée : des villages et des cultures exposés au soleil ; – au-dessus : la forêt puis, plus haut encore, les prairies d’alpage ; – enfin, l’étage alpin fait de roche, de neige et de glace. Si les villages et les cultures sont sur le versant ensoleillé (l’adret), la forêt couvre le versant à l’ombre (l’ubac). Autrefois, les prairies d’alpage étaient utilisées par les troupeaux l’été (habitat temporaire de chalets, vaches à l’alpage ou moutons venus transhumer depuis les plaines des bas pays, chauds en été). L’altitude a toujours été un facteur déterminant (les précipitations neigeuses variant avec elle). Autrefois, le mode de vie était plus ou moins autarcique, les seuls apports d’argent étaient dus au louage dans les plaines ou à des petits métiers que l’on allait faire pendant l’hiver, comme les petits ramoneurs savoyards ou les livreurs de charbon. L’usine de Saint-Jean-de-Maurienne témoigne de cette période (production de ferro-alliage et d’alumine qui demande de l’électricité). Les montagnes, d’espace agricole, deviennent espace industriel. > Document 4 : une station de ski, les Arcs La grande transformation de l’économie et de la société date des années 1970 avec le formidable développement des sports d’hiver (on a comparé la neige à de l’or blanc). Les stations sont construites à haute altitude (où la neige tient bien) et sont souvent situées sur les versants ombragés (l’ubac), plus enneigés et où la neige tient plus longtemps. On parle alors de stations intégrées : elles se composent d’immeubles (parfois un seul grand immeuble avec à l’intérieur une galerie marchande) ou d’habitations individuelles (chalets), de parkings, de remontées de ski (télésièges). Les versants ont été aménagés en domaine 130 à l’ubac et de zones à des altitudes où n’avait jamais existé qu’un habitat temporaire d’été. Actuellement, avec le tourisme vert et le renouveau de l’alpinisme, on revient à l’adret. Les Alpes sont devenues un espace essentiellement touristique. skiable. À ce développement des stations correspond le développement des voies de communication pour permettre l’accès aux stations (autoroutes, héliports…). Avec le tourisme d’hiver, on est presque parvenu à une inversion du paysage avec le développement des versants ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE Reprendre l’idée qu’un élément naturel, la neige, contrainte pour l’agriculture, est devenu un facteur de développement dans une société des loisirs. Avec les élèves, faire une mise en correspondance sous forme de tableau (voir ci-contre). La synthèse portera sur la transformation du paysage montagnard qui s’est faite en fonction des activités dominantes qui, chacune, ont laissé leur empreinte sur le paysage. Activité dominante Type d’occupation (versant, vallée, altitude…) Période PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Français : récits d’alpinistes. • Sciences : les divers états de l’eau, un circuit électrique, la flore alpine. • Environnement : conséquences des aménagements en montagne, risques naturels (avalanches), espèces à protéger. • Arts plastiques : représentations de la montagne. ZOOM SUR… ◗ L’évolution du système montagnard déprise agricole s’accélère, où les industries nées au XIXe siècle ne résistent pas à la concurrence des pays du tiers monde et où se multiplient les friches industrielles, le développement du tourisme de masse hivernal transforme les massifs. La pratique des sports d’hiver se répand, se démocratise et se généralise. Des stations intégrées offrant en un même lieu tout ce dont a besoin le touriste sont créées à haute altitude, parfois au-dessus de 2 000 m. La neige, de contrainte, devient l’or blanc ; des sociétés financières réalisent d’énormes investissements pour s’approprier des espaces jusque-là délaissés. Suivent une urbanisation incontrôlée, la multiplication des remontées mécaniques et des routes d’accès, la dégradation des paysages et même une inversion des paysages : on préfère les versants à l’ubac où la neige tient plus longtemps. On est maintenant passé à la recherche d’un développement plus harmonieux avec des stations familiales et le développement d’un tourisme vert en été qui regagne les versants exposés à l’adret. Jusqu’au XVIII siècle, les montagnes ont vécu dans le cadre d’un système autarcique, caractérisé par l’isolement et la pauvreté. L’agriculture dominante associait les céréales et l’élevage, profitant de l’étagement de la végétation. En hiver, la neige présentait une grosse entrave pour toutes les activités. Les seules rentrées d’argent étaient maigres et dues au louage (ramoneurs savoyards) à l’extérieur. e C’est à partir de la seconde moitié du XIXe siècle que les massifs se désenclavent et commencent à s’intégrer à l’économie nationale. Dans les hautes montagnes, les installations hydroélectriques se sont multipliées, tirant parti de l’abondance des précipitations et des fortes pentes. La houille blanche a donné naissance à des usines électrochimiques et électrométallurgiques. L’exode rural s’accélère et la population va s’installer dans les villes industrielles dans les vallées parcourues par les voies de circulation. Au XXe siècle, après un moment de marginalisation où la 131 Les paysages français 31 Les paysages littoraux en France PAGES 142-143 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles La France est caractérisée par une diversité de paysages. Les paysages du territoire français rendent compte d’aménagements et d’usages de l’espace par les sociétés. Ils conservent la trace d’usages passés. Quelques problèmes et enjeux actuels de l’évolution des paysages seront abordés ici sous forme d’étude de cas. ➜ Objectifs • • • • Développer les capacités d’analyse et d’interprétation que réclame la lecture des paysages. Passer d’une lecture énumérative à une description organisée. Appréhender la transformation des paysages littoraux sous l’effet de nouvelles activités. Comprendre que les littoraux dépendent de la nature, mais aussi des politiques d’aménagement. ➜ Notions et concepts Littoral – côte – milieu marin – types de côtes – station balnéaire – valeur esthétique, économique – densification des côtes – bétonnisation – littoral touristique, industriel, urbanisé. ➜ Cahier d’exercices « Les paysages littoraux en France » : voir p. 75. DÉROULEMENT ◗ Activité 1 ◗ Activité 2 observation et comparaison d’autres types de littoraux observation d’un paysage littoral touristique > Document 2 : un port de pêche breton, Concarneau > Document 1 : Port-Camargue Le document nous montre des chalutiers qui partent à la pêche hauturière, qui peut durer plusieurs semaines, soit vers les eaux froides au nord de l’Écosse, soit vers les eaux tropicales du Sénégal. Observer l’équipement des bateaux (radars) avec les enfants. On peut noter la longueur des quais, ce qui permet aux grands chalutiers d’accoster, et les installations portuaires (les halles où le poisson est vendu à la criée et les bâtiments pour transformer le poisson). Port-Camargue est une station récente construite dans les années 1960 à la période où se mettait en place le plan d’aménagement du littoral languedocien pour rendre attractive une côte qui, jusque-là, était plutôt répulsive (côte à lagunes, insalubre et infestée de moustiques). En effet, en 1963, l’État a décidé la création de sept stations nouvelles sur la côte du LanguedocRoussillon, de Port-Camargue à Port-Barcarès, pour attirer une clientèle européenne qui, jusque-là, venait du Nord de l’Europe et se dirigeait vers l’Espagne. Le complexe touristique de la côte des Landes (Hossegor, Capbreton) a été construit à la même époque et dans la même optique. Sur 7 000 marins-pêcheurs inscrits dans les quartiers maritimes bretons (la moitié des marins-pêcheurs français), 85 % sont situés entre Concarneau et Douarnenez et fournissent les trois quarts des prises de pêche nationales. Un emploi en mer génère 4 à 5 emplois à terre : transformation du poisson, transport, mareyage, construction et réparation navales, équipement des bateaux… Cependant, en quelques décennies, tout a changé. Pratiquée sur des lieux de plus en plus éloignés, la grande pêche lointaine subit une forte concurrence internationale et la pêche artisanale côtière est menacée par l’épuisement des bancs de poissons et la concurrence européenne. L’avenir des artisans marins-pêcheurs est devenu de plus en plus aléatoire. Port-Camargue témoigne de l’ampleur des aménagements : démoustication, création d’un port, aménagement de voies de communication pour accéder jusqu’au centre de la station, d’espaces de loisirs. Port-Camargue est une marina, c’est-à-dire qu’elle comprend des habitations qui ont un accès direct à la mer (accès d’un côté en voiture, de l’autre en bateau). Il est difficile de retrouver le tracé ancien de la côte, une côte basse et sableuse, où l’on a asséché les marais et conquis des espaces sur la mer. Le paysage naturel a été complètement transformé. > Document 3 : photographie aérienne de Dunkerque Dunkerque fait partie des ZIP (zones industrialo-portuaires), ce qui a entraîné une formidable extension du port. Dunkerque 132 ◗ Activité 3 est le troisième port de commerce de France, derrière Fossur-Mer et Le Havre. Il peut accueillir de gros bateaux (pétroliers et minéraliers), grâce à de larges bassins et des équipements industriels tournés vers la sidérurgie. Les usines sidérurgiques utilisent sur place le minerai de fer importé d’Afrique et débarqué dans le port. Puis les produits fabriqués sont expédiés facilement grâce à un réseau dense de voies de communication. L’industrie du pétrole y est aussi très présente, une usine électrique et une centrale nucléaire (Gravelines) fournissent l’énergie nécessaire. Dans ce cas aussi, le littoral a donc été profondément transformé par l’homme. lecture de texte > Le sais-tu ? Pour finir, on évoquera la protection du littoral qu’on développera à la lecture du texte : – mise en place, en 1975, du Conservatoire du littoral et, en 1986, de la Loi littoral qui s’efforcent de limiter les constructions sur les côtes ; – création du premier parc marin national (Port-Cros en Méditerranée), de parcs naturels régionaux (parc des Caps et Marais d’Opale, parc des Marais du Cotentin et du Bessin, parc de Brière, de Camargue…) et de réserves naturelles afin de sauvegarder des espaces naturels. ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE réduit. On abordera également la transformation du littoral et la destruction de milieux naturels côtiers et marins qu’il faudrait protéger : ce sont des espaces fragiles nécessaires à la vie des hommes. La synthèse portera sur la diversité des paysages littoraux et de leurs aménagements. On pourra approcher l’idée de « bétonnisation » du littoral, d’artificialisation, sans dire les mots. On insistera sur la densification de l’habitat, des voies de transport et des aménagements sur un espace PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Français : poèmes sur la mer. • Sciences : les écosystèmes côtiers. • Environnement : conséquences des aménagements sur les littoraux, espèces à protéger. • Arts plastiques : les peintres de la mer. ZOOM SUR… ◗ Le paysage marin et les peintres sement de l’eau sous un ciel dont les compositions naturelles animaient des lointains transparents ». Monet, Sisley, Bazille, Manet, Renoir, Pissarro, Seurat, Berthe Morisot, Bonnard, Dufy, Signac, Cézanne, Marquet et Van Gogh rassemblèrent la plus éclatante collection de peintures maritimes de l’histoire des arts. Impression soleil levant, dont la scandaleuse nouveauté donna son nom au mouvement impressionniste en 1874, fut une vue du Havre peinte par Claude Monet. Le paysage marin est devenu un grand sujet en peinture vers le milieu du XIXe siècle. Paul Signac, Paul Gauguin et tous les impressionnistes furent des familiers des rives de la Manche et de la Méditerranée. Désertant leurs ateliers, les peintres abandonnèrent le paysage classique chargé d’histoire pour une transcription pure et simple de la nature baignée de lumière. Ils accoururent sur les plages à partir de 1860. Monet, dont la famille résidait tantôt au Havre, tantôt à Sainte-Adresse, débarqua du bateau de Paris à Honfleur en 1864. La même année, Manet découvrit Boulogne. Dans les dernières années du siècle, de nouvelles recherches se poursuivirent dans l’art. Cézanne regagna la Provence trouvant à l’Estaque un point de vue devenu célèbre sur le golfe de Marseille. Signac choisit Saint-Tropez et y amena Matisse. Gauguin rejoignit en 1886 en Bretagne des dizaines de peintres pour fonder l’École de Pont-Aven. À Bordeaux, aux Saintes-Maries, mais surtout sur les plages normandes, de Dieppe à Trouville et Honfleur, à Étretat, à Rouen, « les peintres reçurent en plein visage le frémis- 133 Les paysages français 32 Les paysages du tourisme en France PAGES 144-145 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles La France est caractérisée par une diversité de paysages. Les paysages du territoire français rendent compte d’aménagements et d’usages de l’espace par les sociétés. Ils conservent la trace d’usages passés. Quelques problèmes et enjeux actuels de l’évolution des paysages seront abordés ici sous forme d’étude de cas. ➜ Objectifs • • • • Développer les capacités d’analyse et d’interprétation que réclame la lecture des paysages. Passer d’une lecture énumérative à une description organisée. Appréhender la transformation des paysages sous l’effet du tourisme. Analyser l’impact de certaines activités touristiques sur la nature. ➜ Notions et concepts Tourisme – loisirs – civilisation des loisirs – temps libéré – aménagement de l’espace – transformation du paysage – services – activité économique – dégradation/protection des paysages. ➜ Cahier d’exercices « Les paysages du tourisme en France » : voir p. 76. DÉROULEMENT ◗ Activité 2 L’enseignant pourra partir des représentations des enfants, de leurs expériences (séjours de vacances, classes de neige, de mer…) ou de dépliants touristiques que l’on analysera avec un esprit critique (« À qui s’adressent-ils ? Que vante-t-on ? Comment met-on en valeur un paysage ? Quelles informations peut-on, ou non, y trouver ? ») analyse de l’impact du tourisme sur les paysages Pour analyser l’impact du tourisme sur les paysages et leur transformation, on pourra utiliser plusieurs documents, notamment ceux représentant Port-Camargue (doc. 1, p. 142 du manuel) et la station des Arcs (doc. 4, p. 141 du manuel). > Document 2 : le parc de Disneyland Paris Ce parc d’attractions a été créé de toutes pièces dans un espace autrefois agricole (nécessité d’un vaste espace). Le paysage a subi une artificialisation complète, avec la création de « land », et n’a plus rien à voir avec le paysage d’origine. Ce complexe touristique a une situation remarquable : proche de Paris et « au cœur de l’Europe ». C’est un espace de jeux pour les enfants (avec des espaces à thème autour des personnages de Disney), mais aussi un lieu de détente et de loisirs pour les parents (hôtels, parcours de golf, lieux de divertissement nocturnes), qui réunit ainsi deux types de clientèles et des espaces différents. La clientèle, qui est européenne, peut aisément accéder au parc grâce aux infrastructures qui ont été construites (gare desservie par le TGV, par Thalys pour la Belgique et Eurostar pour la GrandeBretagne ; proximité de l’aéroport de Roissy / Charles-deGaulle ; gare RER reliant le site à Paris et à l’aéroport). ◗ Activité 1 lecture de carte > Document 1 : les espaces touristiques français Cette carte présente les différents types de tourismes en France (balnéaire, historique, culturel…) et leur localisation. Associer si possible des photographies ou des dépliants publicitaires à ces différents types de tourismes. On pourra mettre en relation cette carte avec la carte des climats (faire localiser sur le doc. 1, p. 128 du manuel, les climats méditerranéen et montagnard) et la carte des reliefs (faire localiser sur le doc. 1, p. 126 du manuel, les côtes atlantique et méditerranéenne, les montagnes et les volcans). On peut ensuite proposer aux élèves de construire un tableau qui recense, d’après la carte, les différentes formes de tourisme en précisant les lieux où on les trouve : – tourisme balnéaire (Atlantique, Méditerranée) ; – sports d’hiver (Alpes…) ; – tourisme vert (parcs naturels…) ; – tourisme de loisirs (parcs d’attractions) ; – tourisme culturel (Paris, châteaux de la Loire, Mont-SaintMichel, Vézelay, Reims, grotte de Lascaux…) ; – tourisme cultuel (Lourdes). ◗ Activité 3 un problème d’environnement : la protection des sites > Document 3 : un bouquetin dans le parc de La Vanoise Faire décrire la photo aux élèves. Pour empêcher la dégradation des sites qui s’amorçait, des parcs naturels 134 activités traditionnelles dans un parc. S’il y en a un dans la région des élèves, on pourra étudier la charte de ce parc. nationaux et régionaux ont été créés. Faire ressortir à partir de la photo qu’ils sont là pour protéger la faune et la flore. Dire aussi qu’en France, on maintient les ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE presque totalité du territoire) et sur la transformation des paysages par le tourisme. La synthèse portera sur l’importance du tourisme en France, sur la localisation des activités touristiques (sur la PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES artistiques (abbayes cisterciennes, art gothique, art baroque…). • Environnement : conséquences des aménagements touristiques. • Arts plastiques : confection de dépliants, d’affiches. • Français : lecture de dépliants, de publicités touristiques. • Histoire : recherche de l’origine des sites historiques : les situer sur la frise du temps et les rattacher à des civilisations (grecque ou romaine) ou à des courants ZOOM SUR… ◗ Une station touristique : 17 km de quais, 4 824 m d’appontements. Situé dans la baie d’Aigues-Mortes, propice notamment à la pratique des sports nautiques, Port-Camargue englobe aujourd’hui quelque 200 marinas et 2 015 anneaux d’amarrage en port public. Port-Camargue Les côtes marécageuses du Languedoc étaient autrefois insalubres et désertes. Dans les années 1960, l’État a pris en charge la démoustication, la construction de l’autoroute languedocienne, et a confié à des architectes la réalisation de sept stations nouvelles capables de retenir une partie des touristes venus du Nord de l’Europe et qui se dirigeaient vers l’Espagne. Les collectivités locales ont équipé les terrains, aménagé les routes d’accès et les promoteurs ont construit les hébergements, chaque station ayant son unité et son style. Aujourd’hui, elles accueillent plus de 5 millions de touristes. Possédant deux zones techniques qui réunissent vingt entreprises spécialisées dans le domaine nautique, PortCamargue offre le premier plateau technique de la région. Sur le plan économique, il abrite 225 entreprises et une capitainerie au chiffre d’affaires annuel d’environ 4 millions d’euros. Cette station vient de faire figure de pionnier en lançant en juin 1999 l’opération « Ports propres » pour lutter contre la pollution toxique et s’attaquer à la pollution domestique issue des bateaux avec une aire de stockage clôturée de 320 m2 où seront admis les déchets provenant des plaisanciers et des professionnels du port. Premier port de plaisance d’Europe, Port-Camargue est une station créée de toutes pièces. Elle se situe au débouché de l’autoroute A9, ce qui constitue une situation privilégiée. Cette station s’enorgueillit de 300 jours d’ensoleillement par an, de 18 km de plages de sable fin mais aussi de toute une infrastructure comportant 70 ha de bassins avec une capacité d’accueil de 4 200 bateaux, Le Salon des « 3 nautiques » attire chaque année 25 000 visiteurs. Bien qu’elle joue du slogan « Vivre sa vie, vivre une aventure », la station de Port-Camargue est avant tout tranquille et familiale. 135 Les paysages français 33 Se déplacer en France PAGES 146-147 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles Ce chapitre permet d’aborder les grands axes de circulation, les grandes voies de communication et les fleuves français. ➜ Objectifs • Prendre conscience du rôle des transports dans l’aménagement du territoire. • Connaître les nouvelles localisations des grands réseaux de transport en France. • Montrer que la géographie est un savoir opérationnel. ➜ Notions et concepts Voies de communication – moyens de transport – modes de transport – carrefour – axe – nœuds de communication – réseau – multimodal – lignes de force. ➜ Cahier d’exercices « Se déplacer en France » : voir p. 77. DÉROULEMENT ◗ Activité 1 gramme pour la région Rhône-Alpes. C’est un exemple de plate-forme multimodale, c’est-à-dire un centre de redistribution d’un moyen de transport vers d’autres sur un même lieu. Cet aménagement combine l’aéroport, constitué lui-même de deux aérogares, un accès autoroutier et une gare de TGV. Bien faire remarquer aux élèves la complémentarité des transports. analyse des pratiques des élèves Recenser les transports effectués quotidiennement par les élèves. Élaborer un tableau à partir de ces données : Type de Mode de Distance transport transport Temps But ◗ Activité 3 lecture de carte à plusieurs échelles Calculer le temps passé, chaque jour, dans les transports. Faire le même calcul pour les trajets effectués par les parents des enfants. Élaborer le même tableau pour des transports plus lointains. Puis, à partir de ces données, classer : – les moyens de transport utilisés par les élèves ; – les moyens de transport existant dans la ville ou le village où habitent les élèves. Distinguer les transports publics des transports individuels, puis comparer les avantages et les inconvénients de l’usage des uns et des autres (pollution, coût, souplesse d’utilisation, temps de parcours…). > Document 1 : un bouchon en soirée Tous les jours, les gens se déplacent pour aller de leur domicile au travail et inversement : c’est ce qu’on appelle « les mouvements pendulaires ». On s’en rend compte aux heures de pointe avec les embouteillages générés par le trafic dense des voitures. > Document 3 : carte des transports en France La capitale est le nœud de transports le plus important en France (opposition Paris/province). Elle concentre trois types de trafics : local, régional et international. De plus, elle reste un point de passage obligé : les trois plus grands axes – l’axe de la Basse-Seine (Paris-Le Havre), l’axe Paris / région du Nord (Paris-Lille) et l’axe PLM (Paris-LyonMarseille) – convergeant tous sur Paris (extrême centralisation). Donner la direction de l’axe de communication principal en France en indiquant les villes qu’il relie : l’axe nord-sud reliant Lille, Paris, Lyon et Marseille. Puis mettre cette carte en relation avec celle des grandes agglomérations (doc. 3, p. 131 du manuel) : ces quatre villes sont les plus importantes du territoire. Puis rechercher le débouché des grands axes de circulation sur la Méditerranée (Marseille), la Manche (Le Havre) et la mer du Nord (Dunkerque). Ce sont les trois plus grands ports français (citer également Nantes/Saint-Nazaire et Bordeaux, de moindre importance). On pourra achever cette activité par l’analyse de la même carte à l’échelle européenne : – l’axe PLM se dirige vers l’Italie ; ◗ Activité 2 analyse d’une photographie > Document 2 : l’aéroport Saint-Exupéry (Lyon-Satolas) Cet aéroport se remarque par son architecture, œuvre d’un architecte catalan intitulée L’Oiseau : un beau pro- 136 Faire remarquer aux élèves la direction nord-sud de ces grands axes européens qui font communiquer, par la France, l’Europe du Nord et l’Europe du Sud. En revanche, il y a un déficit dans les liaisons est-ouest. – l’axe Paris-Lyon-Montpellier se dirige vers l’Espagne, ainsi que l’axe Paris-Bordeaux qui se dirige vers l’Espagne et le Portugal ; – l’axe Paris-Lille se dirige vers la Belgique et la GrandeBretagne. ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE Insister auprès des élèves sur l’importance des axes et des nœuds de communication dans l’organisation du territoire. Montrer que leur combinaison forme un réseau très dense. PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Français : récits de voyages. • Sciences : la vapeur, l’électricité. • Environnement : dossier de presse sur un problème lié aux transports (TGV, tunnel, autoroute, canal…). ZOOM SUR… ◗ Le TGV et l’aménagement mique ou les effets sur l’urbanisme ont été faibles. D’autres gares ont été remodelées ou réhabilitées et des activités tertiaires sont venues s’implanter dans le quartier de la gare : c’est le cas à Paris et à Lyon, Saint-Pierre-des-Corps, Bordeaux, pour n’en citer que quelques-unes. du territoire La France a construit un réseau de TGV national. Forte de sa situation entre l’Europe du Nord et l’Europe méditerranéenne, elle procède aujourd’hui à la mise en place d’un réseau ferré européen à grande vitesse. Le débat est toujours ouvert entre partisans et sceptiques. D’un côté, les partisans d’un réseau de TGV : ils le jugent capable de vivifier les régions, de permettre leur développement, de favoriser les villes qui sont des gares de TGV et qui disposeront ainsi d’atouts à l’échelle européenne. De l’autre, les sceptiques : ils relèvent l’absence d’impact sur les régions traversées, le peu de retombées sur les villes qui en bénéficient, soulignent le renforcement des pôles riches par rapport à la désertification des espaces ruraux et parlent d’« effet tunnel ». En revanche, ailleurs, de nouvelles gares ont été créées et là aussi nous pouvons distinguer plusieurs types d’aménagements. De nouvelles gares centrales ont été créées et ont amené le développement d’un centre des affaires de haut niveau comme c’est le cas à Lyon / La Part-Dieu ou à Lille-Europe. Parfois les nouvelles gares ont été créées à la campagne et les effets induits sont très faibles : c’est le cas de la gare du Creusot / Montceau-les-Mines, de HautePicardie ou de Vendôme. Enfin des gares d’interconnexion ont été créées en périphérie assurant la desserte d’un grand équipement et constituant des pôles d’échanges intermodaux : c’est le cas des gares d’aéroports Roissy / Charles-de-Gaulle, Satolas ou aussi Calais-Fréhun et Marne-la-Vallée. Le TGV, à l’échelle locale, a donné lieu à différents types d’aménagements. Dans la plupart des gares des villes moyennes qui accueillent le TGV, on a procédé à une simple amélioration de l’accueil et l’impact écono- 137 Les paysages français 34 Je fais… du tourisme en France PAGES 148-149 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles Cette double page d’activités a pour objectif de permettre la réutilisation des connaissances et des méthodes acquises par les élèves dans les chapitres qui concernent la France et la diversité de ses paysages. ➜ Objectifs • • • • Appréhender le tourisme en France. Étudier un itinéraire. Appréhender la relation espace / temps à propos du patrimoine historique. Analyser et interpréter des documents géographiques. ➜ Notions et concepts Patrimoine – site historique – civilisation – monument – milieu – paysage urbain – paysage rural – paysage montagnard – paysage littoral. DÉROULEMENT ◗ Activité 1 En hébergeant chaque année plus de 70 millions de touristes (75 millions en 2003), la France est le premier pôle touristique du monde pour les entrées et les revenus tirés de cette activité. Les services touristiques et les retombées du tourisme sur les emplois constituent, en valeur ajoutée, la première activité française. La France accueille surtout des Européens : bien situé en Europe, le territoire français est traversé de flux nord-sud et est-ouest de vacanciers européens. À ces étrangers, il faut ajouter les touristes français : 6 Français sur 10 partent en vacances. mettre en relation une carte thématique et une frise chronologique La France possède un patrimoine historique et naturel exceptionnel. Parmi les différents espaces touristiques français, citons : – l’espace littoral, qui va de la Manche jusqu’au département des Alpes-Maritimes. Il constitue un espace très attractif, la première destination des vacanciers attirés par les stations balnéaires, les activités nautiques, le patrimoine de l’arrière-pays (tourisme dense, linéaire, plus ou moins discontinu) ; – les espaces montagnards qui attirent ceux qui pratiquent les sports d’hiver (l’or blanc) et représentent la deuxième destination des vacanciers (tourisme dense et ponctuel) ; – le tourisme culturel qui progresse et correspond souvent à des circuits (Val de Loire, églises médiévales…), aux centres urbains qui concentrent un riche patrimoine artistique et culturel. Ainsi, Paris accueille la moitié des étrangers effectuant un séjour sur le territoire ; – les espaces du tourisme vert qui constituent une manne pour les campagnes (vacances à la ferme, gîtes ruraux). > Document 1 : les sites historiques Observer la carte des sites historiques en France. Dans une encyclopédie, rechercher pour chacun son origine dans le temps, puis mettre en correspondance le site historique et sa période de création. Après avoir effectué ces recherches, les élèves peuvent réaliser une frise historique. On pourra alors leur demander de faire des propositions pour résoudre le problème de la Préhistoire (une bande en accordéon ou un trait en pointillé). Enfin, situer les périodes, D’abord élitiste, le tourisme a évolué vers les loisirs de masse. Sa véritable expansion s’est faite en rapport avec le développement des transports (automobile), la hausse du niveau de vie, et l’augmentation du temps libre. La pratique touristique est concentrée dans le temps et dans l’espace (tourisme montagnard en hiver, saturation des littoraux en été). Aussi, essaie-t-on de se tourner vers de nouvelles formes de tourisme. L’importance des flux liés au tourisme nécessite l’action des pouvoirs publics et des investisseurs privés. Les grands plans d’aménagement du territoire depuis les années 1960 ont abouti à la création de complexes touristiques (côte du Languedoc-Roussillon et Aquitaine). Le « Plan neige » a permis la promotion des sports d’hiver et la création de stations intégrées. La création de parcs naturels régionaux et nationaux a permis la protection de la nature et entraîné un développement du tourisme. Depuis peu, des parcs de loisirs se sont multipliés : Futuroscope de Poitiers, Disneyland Paris, parc Astérix, Center Park… Cependant, cette production d’espaces spécifiques peut entraîner une destruction des sites et ne pas profiter aux économies régionales. 138 ◗ Activité 3 les dates connues et associer les monuments mentionnés par le document 1. lire une carte en réseau > Document 3 : les voies de communication en France Ce travail peut aussi se faire à l’occasion de la découverte du milieu urbain. Il permet alors de passer d’une vision synchronique (aujourd’hui, nous voyons tous ces monuments en même temps) à une vision diachronique (ils ne sont pas de la même époque), ce qui donne de l’épaisseur au temps, fait apparaître les permanences dans la longue durée et donne une vision du paysage « à l’articulation de l’espace et du temps » (G. Duby). Les élèves se repèrent sur la carte, puis l’enseignant leur pose plusieurs questions, par exemple : – Comment aller de Marseille au Mont-Saint-Michel ? Imagine d’autres trajets. Il serait intéressant ensuite d’associer cette carte avec une autre carte à une échelle différente (on peut faire cet exercice sur la région où vivent les élèves) afin qu’ils puissent trouver d’autres moyens de se déplacer et de noter tous les changements (voie ferrée, route). On peut, par exemple, leur proposer en complément de ce document une carte de région ou une carte de département (que l’on peut trouver sur le calendrier de la Poste). ◗ Activité 2 décrire un site historique > Document 2 : le Mont-Saint-Michel Faire faire une recherche aux élèves sur le Mont-SaintMichel : abbaye bénédictine (XIIe-XIIIe siècles) sur un îlot rocheux, au fond d’une baie immense, à l’embouchure du Couesnon et reliée à la côte par une digue depuis 1875. C’est un des monuments les plus remarquables de l’architecture militaire et monastique avec, au sommet, la Merveille, longue et haute construction gothique. C’est le monument le plus visité de France. La digue occasionnant l’ensablement de la baie est en passe d’être supprimée : le Mont-Saint-Michel redeviendra prochainement une île. ◗ Activité 4 associer un paysage à un milieu > Document 5 : quatre photographies Faire associer chaque photographie à un milieu (montagnard, littoral, urbain, rural), puis remplir le tableau (p. 149). On remarquera à cette occasion qu’un paysage peut relever de deux catégories : Antibes est à la fois un paysage urbain et un paysage littoral. Le paysage dépend de la nature, mais aussi fortement de l’histoire et de l’aménagement par les hommes. ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE et autour de la trame des voies de communication en France. Orienter la synthèse autour de deux axes : les types de tourismes en France (balnéaire, montagnard, vert, culturel) PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Arts plastiques : étude de tableaux, de photos de sites touristiques. • Français : lecture de récits, de descriptions. ZOOM SUR… ◗ L’invention du lieu touristique consommation esthétique et le musée remplace la vie. Le lieu promu touristique passe d’une fonction principalement utilitaire à une fonction touristique. Le second est l’incorporation au lieu touristique de nouveaux territoires, précédemment ignorés ou très peu utilisés dans la vie quotidienne : la plage pour les communes du bord de mer ou le territoire de haute montagne. Il a fallu que des citadins viennent admirer ces paysages stériles pour leur conférer une valeur. L’invention du tourisme est inséparable de la mise en place d’une nouvelle société issue à la fois du siècle des Lumières et de la révolution industrielle. L’invention touristique consiste en une nouvelle lecture d’un territoire donné aboutissant à un double mouvement. Le premier est le détournement de l’utilisation traditionnelle du territoire dont la signification change : la maison ancienne, qui était d’abord un habitat, devient source de 139 Les paysages français 35 Les DOM-TOM PAGES 150-151 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles Les espaces français sont des paysages variés : les paysages du territoire français (métropole, départements et territoires d’Outre-mer) rendent compte d’aménagements et d’usages de l’espace par les sociétés. ➜ Objectifs • • • • Localiser sur un planisphère les départements et les territoires d’Outre-mer. Appréhender des paysages de la France d’Outre-mer. Prendre conscience à un premier niveau de la dépendance de ces territoires par rapport à la métropole. Utiliser des cartes à différentes échelles. ➜ Notions et concepts Région intertropicale – économie dépendante – échanges inégaux – mouvements migratoires – risques naturels. ➜ Cahier d’exercices « Les DOM-TOM » : voir pp. 78-79. DÉROULEMENT ◗ Activité 2 On débutera cette leçon en relevant les représentations des élèves sur les départements et territoires d’Outre-mer. On pourra aussi utiliser les dépliants des voyagistes qui vantent ces territoires que l’on confrontera ensuite à la réalité. interpréter des documents > Document 2 : le conditionnement des bananes Ces îles tropicales sont les anciennes « îles à sucre » du XVIIIe siècle. Les Antilles et la Réunion valorisent leur atout climatique par des cultures tropicales : canne à sucre, bananes, ananas. En Polynésie, on récolte des noix de coco. Ces productions sont concurrencées par celles d’autres pays tropicaux. De plus en plus, on développe l’irrigation destinée aux cultures maraîchères. Cette agriculture dépend étroitement de la métropole qui achète les productions des DOM-TOM à des prix supérieurs à ceux des cours mondiaux. > Document 3 : un ensemble hôtelier à la Martinique La douceur du climat, la beauté des plages, l’exotisme, la flore et la végétation tropicales, les paysages volcaniques constituent de puissants attraits pour le tourisme : les îles font rêver. Des hôtels, des villages de vacances ont été édifiés sur les côtes abritées du vent (sous le vent). Pour compléter cette activité, on travaillera sur des dépliants publicitaires et l’image qu’ils donnent de ces territoires, les risques naturels étant complètement occultés. ◗ Activité 1 se repérer sur le planisphère > Document 1 : les possessions françaises d’Outre-mer Une dizaine de possessions françaises d’Outre-mer constitue ce qui reste de l’ancien empire colonial français. Ces territoires représentent une étendue équivalente à celle de la métropole. En revanche, si l’on ne retient que les territoires habités, le domaine se réduit. Ces territoires assurent à la France une présence dans tous les océans du globe. Tous ces territoires n’ont pas le même statut (voir tableau ci-dessous). Départements d’Outre-mer (DOM) Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion Territoires d’Outre-mer (TOM) Polynésie française, NouvelleCalédonie, Wallis-et-Futuna, les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) Collectivité territoriale Saint-Pierre-et-Miquelon Collectivité départementale Mayotte Domaine privé de l’État Clipperton, îles Éparses ◗ Activité 3 tirer des informations d’un texte > Documents 4 et 5 : le piton de la Fournaise Les îles tropicales, qui sont constituées de volcans et situées sur la trajectoire des cyclones, peuvent être dévastées par des catastrophes naturelles : destruction de SaintPierre de la Martinique par la nuée ardente de la montagne Pelée en 1902, menace d’explosion de la Soufrière (volcan guadeloupéen) en 1976 et en 1977, éruptions du piton de la Fournaise (Réunion), destruction de Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) par un tremblement de terre en 1843, cyclone Hugo à la Guadeloupe en 1989… Amener les élèves à découvrir que tous ces territoires sont des îles situées dans la zone intertropicale (si l’on excepte la Guyane et les territoires inhabités comme les îles Kerguelen et la terre Adélie). 140 ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE – leurs trois caractéristiques : zone intertropicale, insularité, volcanisme ; – leur économie dépendante de la métropole. On insistera sur : – l’éloignement des DOM-TOM ; PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Histoire : la traite des Noirs. • Français : étudier des textes de publicités. • Arts plastiques : composer un dépliant publicitaire. ZOOM SUR… ◗ La diversité de l’Outre-mer français La part des moins de 20 ans est très élevée : la population a doublé en 20 ans. Cette jeunesse nombreuse dans un contexte social, économique et culturel proche de celui des pays du Sud entraîne des taux de chômage élevés. De là découle un mouvement migratoire important des jeunes vers la Métropole où résident près d’un demi-million de ressortissants de la France d’Outre-mer. Inversement, un peu plus de 120 000 métropolitains résident dans les DOM-TOM. Aux Antilles, le solde migratoire s’est inversé et il faut ajouter l’apport de l’immigration officielle ou clandestine provenant des îles plus pauvres des Caraïbes. Les terres situées outre-mer sont liées à la métropole par des statuts différents : les DOM, qui sont en même temps des régions, appartiennent au territoire douanier de l’Union européenne, alors que les TOM et les collectivités territoriales sont plus autonomes. Ces terres apportent à la France le troisième domaine maritime du monde grâce à l’application du principe de ZEE (zone maritime économique exclusive de 200 milles nautiques, soit 370 km à partir des côtes, dont l’exploitation est réservée aux États riverains depuis la Convention sur les droits de la mer de 1982). Taux Taux Moins Population de natalité de mortalité de 20 ans en ‰ en ‰ en % Plus Taux de 60 ans de chômage en % en % Ville principale Guadeloupe 438 500 16,8 6,6 32,7* 14,4* 24,70 Pointe-à-Pitre 171 773 Martinique 390 500 14,0 7,5 30,0* 16,8* 22,30 Fort-de-France 134 727 Guyane 178 000 30,0 4,3 44,7* 5,8* 23,20 Cayenne 66 149 Réunion 766 200 19,8 5,4 37,2* 9,8* 32,90 Saint-Denis 158 139 Polynésie 245 516 19,6 4,5 40,2* 7,6* – Papeete 26 181 NouvelleCalédonie 201 816 21,0 6,0 39,3* 8,7* – Nouméa 76 293* 15 283 22,0 5,0 49,9* 7,5* – Mata-Utu 1 137* 6 896 17,0 7,0 31,8* 13,7* 12,80 160 265 45,0 9,0 53,0* 4,0* 29,30 Mamoudzou 45 485 59 900 268 12,7 9,3 25,1* 20,7* 9,60 Paris 9 400 000 Wallis-et-Futuna Saint-Pierreet-Miquelon Mayotte Métropole Saint-Pierre Toutes les données sont issues de statistiques allant de 2000 à 2004. Les données comprenant un astérisque (*) sont de 1996. 141 5 618 Les paysages français 36 La présence de la France dans le monde PAGES 152-153 DU MANUEL ➜ Référence aux Instructions officielles Parallèlement à l’étude de la présence en France d’entreprises, de boutiques, de restaurants, de produits, marqueurs de la mondialisation, on envisagera le thème de la France dans le monde à partir : – d’une étude de cas (une entreprise implantée dans plusieurs pays, un produit ayant acquis une dimension mondiale…) ; – de la participation de la France ou de Français aux événements internationaux et de la répercussion de ceux-ci en France ; – de la francophonie. Points forts : le poids économique, politique, culturel ou sportif de la France et sa participation aux événements mondiaux ; la situation et le rôle de la francophonie. ➜ Objectifs • Situer les pays et les régions francophones dans le monde. • Prendre conscience du rôle international de la France et de certaines de ses entreprises. • Penser à plusieurs échelles. ➜ Notions et concepts Francophonie – mondialisation – dimension internationale – communauté culturelle – marché mondial – rayonnement culturel. ➜ Cahier d’exercices « La présence de la France dans le monde » : voir p. 80. DÉROULEMENT ◗ Activité 1 À part la Belgique et la Suisse, qui sont deux pays voisins qui parlent français en Europe, la carte de la francophonie se confond largement avec celle de l’expansion coloniale : les DOM-TOM, le Québec (Amérique), le Vietnam (Asie), les pays du Maghreb et l’Afrique. Montrer que la francophonie est une communauté. Faire une recherche dans la presse sur un des sommets de la francophonie. Un Conseil permanent de la francophonie regroupe les représentants des différents pays ayant en commun l’usage du français et assure le suivi des décisions prises lors des sommets qui ont lieu tous les deux ans. mise en relation de documents > Document 1 : une île de Polynésie française Faire une analyse de ce paysage (végétation tropicale, mer bleu d’outre-mer, ciel chargé, paysage tropical…) à mettre en relation avec la carte des DOM-TOM (doc. 1, p. 150 du manuel). Situer ensuite les possessions françaises par rapport aux océans : – dans l’océan Atlantique : Martinique, Guadeloupe, Guyane, Saint-Pierre-et-Miquelon ; – dans l’océan Indien : Mayotte, Réunion, îles Saint-Paul et Amsterdam, îles Crozet ; – dans l’océan Antarctique : îles Kerguelen, terre Adélie ; – dans l’océan Pacifique : Clipperton, Wallis-et-Futuna, Polynésie française, Nouvelle-Calédonie. En conclure que la France est présente dans tous les océans. Elle est la troisième puissance maritime mondiale. ◗ Activité 3 commentaire de photographies > Document 4 : le métro du Caire L’insertion de la France dans les marchés mondiaux repose sur quelques créneaux et notamment sur des secteurs de haute technologie : l’espace (fusée Ariane), l’industrie nucléaire civile, le matériel militaire, les moyens de transport (automobile, TGV vendus au Texas et à la Corée du Sud, Airbus, métro – comme au Caire), les grands travaux (barrages, central téléphonique comme celui monté par Alcatel en Arabie Saoudite). > Document 5 : une publicité pour Danone en Chine Le secteur agroalimentaire est également un puissant secteur de l’économie française à l’étranger. La France est ◗ Activité 2 lecture de carte > Document 2 : carte de la francophonie Le français est parlé sur tous les continents. Amener les élèves à faire la distinction entre langue maternelle et langue officielle. Puis compter le nombre de personnes parlant français : il y en a plus à l’étranger qu’en France. 142 situation entre l’Europe du Nord et l’Europe du Sud. Son rayonnement culturel s’étend dans le monde entier. le premier pays agricole de l’Union européenne, le deuxième exportateur mondial de denrées agricoles, derrière les États-Unis. > Document 3 : une publicité sur la ville de Nice en japonais En accueillant plus de 70 millions de touristes étrangers par an, la France dispute le premier rang mondial à l’Italie ou à l’Espagne. Elle tire parti de ses propres attraits (variété des paysages, riche patrimoine historique) et de sa Les recettes touristiques sont beaucoup plus importantes que les dépenses des touristes français à l’étranger et contribuent largement à l’excédent de la balance des paiements. Le tourisme joue un rôle moteur dans le développement de l’économie, depuis les métiers liés à l’hôtellerie jusqu’à ceux du bâtiment, sans oublier le commerce, les loisirs et les transports. ÉLÉMENTS DE SYNTHÈSE – par une ouverture commerciale (secteur agroalimentaire et haute technologie, services) ; – par un rayonnement culturel (la francophonie, la culture française). Catégoriser de quelle façon la France est présente dans le monde : – par une présence territoriale (les DOM-TOM) ; PROLONGEMENTS INTERDISCIPLINAIRES • Éducation civique : les organisations humanitaires françaises dans le monde. • Français : des écrits de la francophonie. • Histoire : les anciennes colonies. ZOOM SUR… ◗ Le français parlé seconde. Il s’étend à tous les continents. Dans les Caraïbes, il s’ajoute aux créoles à base française. La langue française est présente dans le Pacifique, elle se développe à nouveau en Asie. Mais le plus grand espace de la francophonie est l’Afrique. Plus de vingt pays utilisent le français à côté d’autres langues. sur les cinq continents Cette présence mondiale est un héritage de l’histoire. Une partie de l’Afrique noire, le Maghreb, le Vietnam, le Québec et Haïti sont des terres francophones du fait de leur long passé colonial. Le français se situe au onzième rang des langues les plus parlées, place non négligeable, étant donné que certaines langues comme le chinois (premier rang mondial) sont peu parlées en dehors de leur territoire national. Actuellement, seulement 3 % de la population mondiale l’utilisent, loin derrière l’anglais (10 %) et l’espagnol (7 %). Aux XVIIe et XVIIIe siècles, le français était la langue des lettrés et des diplomates. C’est d’ailleurs toujours la langue officielle de l’ONU, privilège qu’il partage avec l’anglais. Mais ce dernier tient une place croissante et il possède un quasi-monopole dans le domaine des publications scientifiques. C’est dans le domaine des technologies nouvelles (informatique, réseau Internet) que le français est le plus marginalisé : aujourd’hui, 90 % des informations qui transitent par Internet sont émises en langue anglaise. C’est dans la défense de l’exception culturelle et dans le cadre de l’OMC (Organisation mondiale du commerce) que le maintien du français est devenu une priorité. La francophonie recouvre une grande diversité de situations : il peut s’agir de communautés dont le français est la langue maternelle ou la langue officielle, ou d’une langue d’enseignement, ou d’une langue enseignée mais d’usage courant dans la vie publique. Hors d’Europe et d’Amérique, le français est appris et utilisé comme langue 143 Bibliographie de géographie ◗ Ouvrages de géographie ◗ Les paysages européens – A. S. BAILLY (sous la dir. de), Les Concepts de la géographie humaine, A. Colin, coll. « Collection U. Géographie », 2001. – A. S. BAILLY, R. FERRAS, Éléments d’épistémologie de la géographie, A. Colin, coll. « Collection U. Géographie », 2001. – A. S. BAILLY, R. FERRAS, D. PUMAIN (sous la dir. de), Encyclopédie de géographie, Économica, 1995. – R. BRUNET, La Carte : mode d’emploi, Fayard / Reclus, 1987. – R. BRUNET, R. FERRAS, H. THÉRY, Les Mots de la géographie : dictionnaire critique, La Documentation française / Reclus, 1993. – P. PINCHEMEL (sous la dir. de), Lire les paysages, « La Documentation photographique », n° 6 088, La Documentation française, 1987. – J. SCHEIBLING, Qu’est-ce que la géographie ?, Hachette Éducation, coll. « Carré Géographie », 2003. – M. GERMANANGUE, Europes : mutations économiques, Hatier, coll. « Économie », n° 7, 1993. – C. HEN, J. LÉONARD, L’Union européenne, La Découverte, coll. « Repères », n° 170, 2003. – E. MORIN, Penser l’Europe, Gallimard, coll. « Folio actuel », n° 20, 1990. – F. VANISCOTTE, 70 Millions d’élèves : l’Europe de l’éducation, Hatier, 1990. ◗ Les paysages français – R. CHEIZE, La France : aspects géographiques et économiques, A. Colin, coll. « Prépas Géographie », 2003. – F. DAMETTE, La France en villes, DATAR / La Documentation française, 1994. – F. DAMETTE, J. SCHEIBLING, La France : permanences et mutations, Hachette Éducation, coll. « Carré Géographie », n° 2, 1995. – B. DÉZERT, La France face à l’ouverture européenne : thèmes transfrontaliers, Masson, coll. « Géographie », 1993. – J.-F. DREVET, La France et l’Europe des régions, Syros, 1992. – P. ESTIENNE, La France, 2 volumes, Masson, 1998. – M. FABRIÈS-VERFAILLIE, P. STRAGIOTTI, A. JOUVE, La France des régions, Bréal, 2000. – M. FABRIÈS-VERFAILLIE, P. STRAGIOTTI, A. JOUVE, La France des villes : le temps des métropoles ?, Bréal, 2000. – A. FRÉMONT, France : géographie d’une société, Flammarion, coll. « Champs », n° 388, 1997. – A. GAMBLIN (sous la dir. de), La France dans ses régions, 2 volumes, Sedes, 2000. – Y. L ACOSTE, Géopolitique des régions françaises, Fayard, 1986. – J.-P. L AUBY, D. MOREAUX, La France contemporaine : géographie, économie, société, Bordas, coll. « Les Actuels », 1994. – D. NOIN, Le Nouvel Espace français, A. Colin, coll. « Cursus Géographie », 2003. – D. PUMAIN, T. SAINT-JULIEN, « La France », in Géographie universelle, Hachette / Reclus, 1990. ◗ Ouvrages de didactique – M. CLARY, R. FERRAS, G. DUFAU, R. DURAND, Cartes et Modèles à l’école, Reclus, 1988. – M. CLARY, R. FERRAS, G. DUFAU, Faire de la géographie à l’école, Belin, coll. « Démarches et Outils pour la classe », 1993. – M. CLARY, M. JOANNON, L. TIRONE, Pour une approche didactique de la géographie, CRDP de Marseille, 1994. – P. GIOLITTO, Enseigner la géographie à l’école, Hachette Éducation, coll. « Didactiques », 1992. – M. MASSON, Vous avez dit géographies ?, A. Colin, coll. « Formation des enseignants », 1994. ◗ Regards sur le monde – R. BRUNET (sous la dir. de), La Géographie universelle, 10 volumes, Belin. – M.-F. DURAND, J. LÉVY, D. RÉTAILLÉ, Le Monde, espaces et systèmes, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques / Dalloz, coll. « Amphithéâtre », 1993. – Y. L ACOSTE, Géographie, Éducation civique, Collège : tout le programme de la 6e à la 3e, Éditions de la Cité, 1999. – G. PINCHEMEL, P. PINCHEMEL, La Face de la Terre : éléments de géographie, A. Colin, coll. « Collection U. Géographie », 1997. 144 Annexes Fiches à photocopier Fiches méthodologiques d’histoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . 146 Fiches méthodologiques de géographie . . . . . . . . . . . . . . 152 145 Histoir e J’étudie une œuvre d’art ◗ Je cherche 1. Observe le document, puis réponds aux questions. a. Quel est le nom de la statue ? ......................................... b. Dans quel pays a-t-elle été fabriquée ? ......................................... c. À quelle période a-t-elle été fabriquée ? ......................................... ......................................... d. Où est-elle conservée ? ......................................... ......................................... e. Dans quel matériau est-elle fabriquée ? ......................................... f. Comment est vêtu le scribe ? Le scribe accroupi, musée du Louvre, Égypte, vers 2500-2350 av. J.-C., calcaire peint, © Photo RMN / Franck Raux. ......................................... ......................................... ◗ J’analyse .................................................................................................. .................................................................................................. .................................................................................................. .................................................................................................. 3. La statue correspond-elle bien au travail du scribe ? Explique pourquoi. .................................................................................................. .................................................................................................. .................................................................................................. 146 © HACHETTE LIVRE 2004. La photocopie non autorisée est un délit. 2. Recherche dans une encyclopédie ce que faisait un scribe. Histoir e J’étudie la photographie d’un site ancien ◗ Je cherche 1. Observe le document, puis réponds aux questions. a. Que montre cette photographie ? ................................ ................................ ................................ ................................ ................................ ................................ Le forum romain, © G. Dagli Orti. b. Quel est le nom de la ville représentée ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . c. Dans quel pays se trouve-t-elle ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . d. À quelle période les monuments ont-ils été construits ? Entoure la bonne réponse : Préhistoire Antiquité Moyen Âge e. Quels monuments reconnais-tu sur la photographie ? .................................................................................................. .................................................................................................. .................................................................................................. .................................................................................................. 2. Quels sont les principaux monuments d’une ville romaine ? À quoi servent-ils ? Aide-toi de ton livre page 54 pour répondre. .................................................................................................. .................................................................................................. .................................................................................................. .................................................................................................. .................................................................................................. .................................................................................................. 147 © HACHETTE LIVRE 2004. La photocopie non autorisée est un délit. ◗ J’explique Histoir e J’étudie un document d’époque ◗ Je cherche 1. Lis le texte, puis réponds aux questions. Vercingétorix prend le pouvoir Vercingétorix, arverne, convoqua ses clients et n’eut pas de peine à les enflammer. […] Son oncle et les autres chefs […] l’empêchèrent d’agir. On le chassa de la ville de Gergovie. Pourtant [il rassembla une troupe], ses partisans le proclamèrent roi. Il envoie des ambassadeurs à tous les peuples. […] À l’unanimité, on lui confère le commandement suprême. Jules César, La Guerre des Gaules, livre VII, 51 av. J.-C., traduction de L. A. Constans, © Les Belles Lettres, Paris, 2002, pages 255-256. a. Quel titre avons-nous donné à ce document ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . b. Qui a écrit La Guerre des Gaules ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . c. Qui est-il ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .................................................................................................. d. À quelle date écrit-il ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . e. Quel est le nom de l’éditeur qui a publié ce livre ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . f. Quelle est la date de publication de ce livre ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . g. À quelles pages se trouve le texte ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . h. Quelle est la signification de ce signe : […] ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .................................................................................................. ◗ J’explique 2. De quel personnage est-il question dans le texte ? .................................................................................................. 3. Que cherche-t-il à faire ? .................................................................................................. .................................................................................................. 4. Comment y réussit-il ? .................................................................................................. .................................................................................................. .................................................................................................. 148 © HACHETTE LIVRE 2004. La photocopie non autorisée est un délit. .................................................................................................. Histoir e J’étudie un texte d’historien d’aujourd’hui ◗ J’explique 1. Lis le texte, puis réponds aux questions. Revisiter nos ancêtres Il a fallu beaucoup de recherches pour décrire le rôle [des druides], cerner leur pouvoir, montrer leur influence, décrire les cérémonies, la célèbre cueillette du gui notamment, qu’ils présidaient et organisaient. Pendant longtemps, on a cru que les Gaulois ne possédaient pas de lieux de culte. L’on sait désormais qu’ils en [avaient] : en général un enclos avec en son centre un autel pour les sacrifices. Philippe Boitel, « La mémoire religieuse de l’humanité », dans Notre Histoire, n° 162, janvier 1999, page 2. a. Écris la définition des mots suivants. Aide-toi de ton livre ou d’un dictionnaire. – druide : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .................................................................................................. – enclos : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .................................................................................................. – autel : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .................................................................................................. b. Recherche dans ton livre et dans un dictionnaire le sens de l’expression « lieux de culte ». .................................................................................................. .................................................................................................. ◗ Je cherche 2. Qu’est-ce que les historiens ont cru pendant longtemps ? .................................................................................................. 3. Qu’ont-ils découvert ensuite ? .................................................................................................. .................................................................................................. 4. Quelle est la différence entre un document d’époque comme La Guerre des Gaules de Jules César et un travail d’historien comme le texte de Philippe Boitel ? .................................................................................................. .................................................................................................. .................................................................................................. 149 © HACHETTE LIVRE 2004. La photocopie non autorisée est un délit. .................................................................................................. Histoir e J’étudie une carte historique ◗ Je cherche 1. Prends ton livre page 68. Observe la carte des invasions barbares dans l’Empire romain à la fin du IVe siècle, puis réponds aux questions. a. Quel est le titre de la carte ? .................................................................................................. b. Quelle est la légende ? .................................................................................................. .................................................................................................. .................................................................................................. c. Quelle est l’échelle de la carte ? .................................................................................................. d. Quel est le nom de la capitale de l’Empire romain d’Orient ? .................................................................................................. e. Quel est le nom de la capitale de l’Empire romain d’Occident ? .................................................................................................. f. Cite le nom de quelques peuples qui ont envahi l’Empire romain d’Occident. .................................................................................................. .................................................................................................. .................................................................................................. 2. Lis ton livre pages 68 et 69, puis réponds aux questions. a. Explique le rôle des Huns dans les invasions. .................................................................................................. .................................................................................................. .................................................................................................. b. Quelle partie de l’Empire subsiste après la chute de Rome en 476 ? .................................................................................................. .................................................................................................. 150 © HACHETTE LIVRE 2004. La photocopie non autorisée est un délit. ◗ J’explique Histoir e J’étudie une frise chronologique ◗ Je cherche 1. Observe la frise chronologique, puis réponds aux questions. a. Pourquoi la flèche sous la frise est-elle hachurée à gauche ? .................................................................................................. .................................................................................................. b. Comment lit-on une frise : de gauche à droite ou de droite à gauche ? .................................................................................................. ◗ Je nomme 2. Quels faits importants sont indiqués sur la frise en : – 3 500 000 av. J.-C. ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . – 1 800 000 av. J.-C. ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . – 130 000 av. J.-C. ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ◗ Je complète la frise a. À quels siècles correspondent : – la lettre A ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . – la lettre B ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . b. À quel siècle la Narbonnaise est-elle devenue une province romaine ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . c. À quel siècle a vécu Vercingétorix ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . d. À quel siècle a été construite la porte de Trèves ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 151 © HACHETTE LIVRE 2004. La photocopie non autorisée est un délit. 3. Observe la frise, puis réponds aux questions. Géographie J’observe un paysage urbain ◗ J’observe 1. Prends ton livre page 124. Observe la photographie de la ville de Nice (Doc. 1), puis réponds aux questions. a. Que représente la photographie ? .................................................................................................. b. Situe ce paysage sur la carte de France. Aide-toi des cartes page 126 et page 131 de ton livre. c. Que vois-tu : – au premier plan ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . – au second plan ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . – à l’arrière-plan ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ◗ Je classe 2. Classe les éléments du paysage dans le tableau ci-dessous. Éléments naturels Éléments artificiels ............................................... ............................................... ............................................... ............................................... ............................................... ............................................... ◗ Je fais un croquis port habitat urbain collines 152 © HACHETTE LIVRE 2004. La photocopie non autorisée est un délit. 3. Dessine le paysage de Nice, puis complète la légende. Géographie J’observe un paysage rural ◗ J’observe 1. Prends ton livre page 124. Observe la photographie du bocage normand (doc. 3), puis réponds aux questions. a. Que représente la photographie ? .................................................................................................. b. Où se situe ce paysage sur la carte de France ? Aide-toi de la carte page 126 de ton livre. .................................................................................................. c. Décris ce paysage. .................................................................................................. .................................................................................................. .................................................................................................. ◗ Je classe 2. Classe les éléments du paysage dans le tableau ci-dessous en les rattachant par une flèche à une catégorie. Éléments du paysage – ........................................................................ Catégories • végétation – ........................................................................ – ........................................................................ • activités – ........................................................................ • habitat – ........................................................................ ◗ Je recherche des informations 3. Recherche sur la carte page 126 de quel type de reliefs fait partie le bocage normand. .................................................................................................. 4. Recherche sur la carte page 128 à quel type de climats appartient le bocage normand. .................................................................................................. 153 © HACHETTE LIVRE 2004. La photocopie non autorisée est un délit. – ........................................................................ Géographie Je lis un plan de ville ◗ Je repère 1. Aide-toi d’un atlas pour situer la ville de Nîmes, puis réponds aux questions. a. Quelle est la limite de la ville au sud ? .................................................................................................. b. Quelle est la limite de la ville au nord ? .................................................................................................. c. Sur combien de kilomètres s’étire la ville d’est en ouest ? d. Où se situent les grands ensembles : à l’est ou à l’ouest de la ville ? .................................................................................................. e. Où se situe la zone d’activités ? .................................................................................................. f. Entoure sur la carte les échangeurs d’autoroutes. 154 © HACHETTE LIVRE 2004. La photocopie non autorisée est un délit. .................................................................................................. ◗ J’analyse 2. Observe le plan du centre de Nîmes, puis réponds aux questions. a. Quelle est la forme du centre ancien ? .................................................................................................. b. Par quoi le centre ancien est-il limité ? .................................................................................................. c. Quelle est la longueur du boulevard Gambetta ? Aide-toi de l’échelle indiquée sur la carte. .................................................................................................. d. Pourquoi peut-on dire que Nîmes est une ville ancienne ? .................................................................................................. e. Lis ton livre pages 54 et 55. De quelle époque date sa fondation ? .................................................................................................. f. Relie chaque bâtiment du centre-ville à la fonction qui lui correspond. musée contemporain • • culture galerie de peinture • • loisirs hôtel de ville • • administration 155 © HACHETTE LIVRE 2004. La photocopie non autorisée est un délit. .................................................................................................. Géographie Je lis un texte publicitaire ◗ Je cherche 1. Lis le texte, puis réponds aux questions. La presqu’île de Rhuys (Bretagne sud) Bateaux de pêche et de plaisance, oiseaux de mer et migrateurs, souvent couleur soleil et quelquefois tempêtes somptueuses, ajoncs et hortensias composent ici un paysage toujours à redécouvrir, à vélo ou à pied, au printemps ou en plein été. Vous rencontrerez des habitants toujours prêts à vous accueillir et à vous offrir les clés du pays. Vous rencontrerez distractions, visites et toutes sortes de services. Vos enfants ne seront pas oubliés ! La Bretagne, votre seconde famille, brochure du Comité régional de tourisme de Bretagne. a. Quel est le titre du document ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . b. Qui l’a écrit ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . c. À qui s’adresse-t-il ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ◗ J’analyse 2. Écris les deux mots qui indiquent la fonction de ce lieu : .................................................................................................. 3. Relève dans le texte les mots qui décrivent la végétation, puis écris-les. .................................................................................................. 4. Quels animaux peut-on rencontrer dans ce paysage ? .................................................................................................. 5. À quel type de temps doit-on s’attendre parfois ? 6. À quoi vois-tu que ce texte est une publicité ? Relève les mots qui le montrent. .................................................................................................. ◗ Je commente 7. Quels types de touristes sont attendus sur cette presqu’île ? .................................................................................................. 8. À quelles saisons sont-ils attendus ? 9. Que leur propose-t-on ? ....................................................... ..................................................................... 156 © HACHETTE LIVRE 2004. La photocopie non autorisée est un délit. .................................................................................................. Géographie J’observe une photographie aérienne ◗ Je repère 1. Prends ton livre page 115. Observe la photographie aérienne de Milton Keynes (doc. 3), puis réponds à la question. Quelle est la forme du plan de cette ville nouvelle ? .................................................................................................. ◗ Je classe 2. Classe les différents éléments du paysage urbain dans le tableau ci-dessous. Catégories Éléments du paysage végétation .......................................................................... habitat .......................................................................... circulation .......................................................................... ◗ Je fais un croquis 3. À partir de la photographie aérienne de Milton Keynes, dessine un plan en respectant les formes rectangulaires des îlots d’habitations et les rues qui se coupent à angle droit. Puis complète la légende. bâtiments publics immeubles collectifs espaces verts 157 © HACHETTE LIVRE 2004. La photocopie non autorisée est un délit. voies de circulation pour les automobiles Géographie J’observe une image par satellite ◗ Je repère 1. Prends ton livre page 110. Observe l’image de l’Europe par satellite (doc. 1), puis réponds aux questions. a. Repère les grands ensembles de relief et nomme-les. Aide-toi de la carte des formes du relief a. en Europe (doc. 1) page 118 de ton livre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .................................................................................................. b. Indique ce qui te permet de bien les voir : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .................................................................................................. ◗ Je fais un croquis ◗ Je compare 3. Compare l’image prise par satellite page 110 de ton livre et la carte des formes de relief page 118, puis réponds aux questions. a. Quelle est pour toi la carte qui fait le mieux apparaître le relief ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . b. Explique ton choix. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .................................................................................................. 158 © HACHETTE LIVRE 2004. La photocopie non autorisée est un délit. 2. Dessine les grands ensembles de relief de l’Europe sur la carte ci-contre. Indique également le Bassin aquitain, le Bassin parisien, le bassin de Londres et la plaine germanopolonaise.