CHAPITRE 3- AIRE DE MANŒUVRE
d’atterrissage à voie étroite), lorsque le vent traver-
sier dépasse une valeur limite.
De manière à apprécier l'adéquation d'une orien-
tation envisagée en fonction d'autres critères, on
se réfère au coefficient théorique d'utilisation de
la piste, qui est la valeur, exprimée en pour-cent,
du rapport du nombre Nfd’observations favo-
rables pour lesquelles la vitesse du vent traversier
reste inférieure à cette vitesse limite sur le nombre
total N d’observations :
C= 100 x
A-1-2 VALEUR MINIMALE SOUHAITABLE DU
COEFFICIENT D’UTILISATION
À un chiffre de code donné correspond une vites-
se limite du vent traversier à laquelle est associé
un coefficient global d’utilisation minimal souhai-
table. Ces données sont présentées dans le
tableau3-1.
En fait, aux vitesses limites, que donne le tableau
ci-dessous pour le choix de l'orientation à donner à
une piste, se substituent, pour le pilote, les limites
propres à son appareil. Ainsi pour un Airbus A 320,
la limitation traversière passe de 29 nœuds, pour
une piste sèche, à 15 nœuds pour une piste inondée
(plus de 3 mm d’accumulation d’eau sur 25 % ou
plus de la surface de la piste).
Il convient donc, pour une piste projetée de chiffre
de code donné, de faire une étude ayant pour objet
de vérifier la validité de l'orientation envisagée en
fonction de la direction et de la vitesse des vents
relevées par la station météorologique la plus
proche de l’aérodrome ou la plus significative.
Un exemple de ce type de relevé est donné par le
tableau 3-2.
Dans ce tableau sont reportées, en fonction des
directions exprimées en degrés géographiques, les
fréquences moyennes, ramenées en pour mille, des
vitesses de vent supérieures aux valeurs prises
pour ordonnées.
Nf
N
Entre 1951 et 1980 la station météorologique a
comptabilisé 86 387 observations de vent.
Les astérisques, qui sont portés dans le tableau 3-2,
signifient que la fréquence moyenne n'est pas nulle
mais inférieure à 0,5 pour mille.
On notera enfin, dans l'exemple pris ici que les
fréquences reportées ne totalisent que 941 pour
mille, ce qui signifie que les 59 pour mille man-
quants concernent des vitesses observées infé-
rieures à 1 m/s (vent calme).
L'exploitation manuelle de ce relevé statistique
utilise pour support une grille vitesse – azi-
mut constituée par une série de cercles concen-
triques, ayant pour rayons les vitesses constituant
les ordonnées du tableau, ainsi que par les axes
correspondant aux azimuts figurant en abscisses
du même tableau.
Il suffit, pour obtenir le nombre Nfcorrespondant
à la vitesse à ne pas dépasser, d'encadrer le cercle
ayant pour rayon la valeur de cette même vitesse
par les deux tangentes parallèles à l’axe de la
piste et de totaliser les nombres d'occurrences
extraits du tableau statistique et correspondant à
tous les points figuratifs vitesse - azimut compris
entre ces deux tangentes*.
Exploitant l'exemple renseignant le tableau 3-2, la
grillevitesse - azimut, reproduite par la figure 3-3,
se place dans le cas d'un aérodrome dont le chiffre
de code a la valeur 2, à laquelle correspond, par
suite, une vitesse limite de vent traversier de 7
m/s.
Ainsi, dans l'exemple choisi, les cas défavorables
apparaissent-ils comme représentant 56 pour
mille du nombre des observations effectuées et
conduisent-ils à un coefficient théorique d'utilisa-
tion de
[(1 000 - 56) / 1 000] x 100 = 94 %
* En pratique, il est plus intéressant de décompter les observa-
tions défavorables (situées à l'extérieur des deux tangentes)
3-2 - ITAC - Décembre 1998
Code chiffre Vitesse limite du vent traversier Coefficient global d’utilisation minimal
15 m/s ou 10 nœuds 70 %
27 m/s ou 14 nœuds 80 %
310 m/s ou 20 nœuds 95 %
413 m/s ou 26 nœuds 95 %
3-1 Coefficient d’utilisation en fonction du code chiffre