TD DNO Nutrition de la vigne G. Bertoni 1 G. Bertoni 2010 Contacts – Georges Bertoni Maître de Conférences, Agronomie – Ecophysiologie ENSAT Spécialité: Nutrition des Plantes ------------------------------------------------------------------tel: 05 62 19 39 17 [email protected] Avenue de l’agrobiopole BP 107 Auzeville Tolosane 31326 Castanet Tolosan Cedex -------------------------------------------------------------------UMR1248 INRA-ENSAT « ARCHE » BP 27 - 31326 Castanet Tolosan Cedex 2 G. Bertoni 2006 L’analyse pour le diagnostic de la nutrition et pour le contrôle de la fertilisation 3 G. Bertoni 2006 Une philosophie différente… • Europe, France • Etats-Unis, Australie, … • Attachement au milieu, au sol: idée d’améliorer le « fonctionnement » de la parcelle, des racines, en améliorant le milieu sol • Attachement à la logique: production de vin, besoins du produit , besoins de la plante, nutrition de la plante. • « nourrir le sol » • • « nourrir la plante » « moût convenable » • Analyse de sol prépondérante, • • Analyse foliaire Analyse du moût 4 G. Bertoni 2006 Une philosophie différente… Œnologue du raisin au vin Agronome: du sol aux raisins « Il semble qu’il y ait une frontière invisible, non exprimée mais bien réelle, entre les deux domaines de compétence… Cet état de fait semble plus répandu dans l’ancien monde que dans les nouveaux pays producteurs. » André Crespy 5 G. Bertoni 2006 Les références et les modes de pensée évoluent, lentement. L’avenir est il à l’analyse du moût ? INRA Bdx INRA Bdx années N pétiole floraison 1993 -- 2000 0.70 - 0.90 N pétiole véraison 0.30 – 0.80 sources N total N assimilable N NH4 K (Delas 2000) 0.40 - 0.60 Analyse du moût à maturité (en mg / L) -200 - 350 --- >180 50 - 70 < 1500 6 G. Bertoni 2006 Les exportations de la vigne sont faibles, mais pas nulles Exportations en kg d'unités fertilisantes vendanges N 50 hl en Bordelais 11.3 160 hl en Charente 31.4 + feuilles et rameaux 20-70 P2O5 7.44 8.06 7-23 K2O 38.6 49.4 30-84 MgO 3.15 7.00 10-25 B, Mn 0.080 - 0.150 Niveaux de fertilisation d'entretien annuelle après fumure de fond convenable Vignobles N P2O5 K2O Bordelais AOC 0-30 10-20 60 Cognac 30-70 30-50 100-150 Aude AOC 0-50 0-20 80-100 Roussillon 0-30 0 50 7 G. Bertoni 2006 Les besoins sont couverts par l’absorption et la redistribution des réserves de l’année précédente, et du stock temporaire investi dans les feuilles et rameaux. (Données de Lafon et al. 1965, in Champagnol 1984) Accumulation de K en kg / ha absorption redistribution absorption redistribution 8 G. Bertoni 2006 le besoin en élément • Comme l’ accumulation de la ms, l’accumulation en quantité d’un élément x dans la plante en croissance végétative ( avant l’entrée en sénescence) suit une sigmoïde x(t) en fonction du temps . • Le besoin en élément x représenté par la vitesse d ’accumulation dx / dt ( vitesse d’absorption) évolue donc au cours du cycle végétatif: il passe par un maximum au cours de la phase végétative puis diminue vers la fin de la phase végétative. • Note: Le besoin ainsi défini est relatif. Le besoin absolu utilisé dans le modèle STICS par exemple, est la valeur minimum permettant d’obtenir la meilleure croissance végétative. Ce concept reste on le voit, approximatif, dans la mesure où les cultures produisent autre chose que de la biomasse végétative. • Le besoin devrait se définir de façon intermédiaire et raisonnée entre ce calcul théorique et la vision antérieure d’un besoin lié aux exportations de la culture. 1,2 x(t) e t dx/dt 1 0,8 dx/dt 0,6 x (t) 0,4 0,2 0 0 2 4 temps 6 8 9 G. Bertoni 2006 Analyse de sol ou analyse foliaire • dans le cas d ’une culture céréalière, cultivée dans de bonnes terres à une période où l ’eau n ’est pas limitante (blé, orge) ou apportée par l ’irrigation (maïs), l ’analyse de sol est porteuse d ’information. Le compartiment sol exploité par ces plantes annuelles celui dans lequel se trouvent 80 % des racines est facilement défini: c’est l ’horizon travaillé par les engins de culture, de 0 à 30 cm de profondeur en général. Il est facile de concevoir des prélèvements de sol , à la tarière , représentatifs de ce compartiment homogène. • Dans le cas de plantes pérennes non irriguées, la vigne, certains arbres, l ’enracinement peut être beaucoup plus profond (plusieurs m). Représenter la couche de sol explorée devient complexe (car il y a de nombreuses couches de sol) et inefficace puisque c’est l’eau disponible dans les différents horizons et le maillage racinaire qui conditionneront l’utilisation des éléments dans le sol. • Dans ces cas il est plus simple d' analyser les éléments dans la matière sèche des feuilles (ou des pétioles) de ces cultures, à des stades phénologiques bien définis et les comparer à des valeurs de référence. C’est l ’analyse foliaire ou pétiolaire (appelée historiquement diagnostic foliaire, nom moins utilisé actuellement ). 10 G. Bertoni 2006 Quels sont les avantages et inconvénients majeurs de l ’analyse du végétal par rapport à l ’analyse de sol ? Paramètres Analyse de sol Analyse du végétal Echantillonnage statistique lourd facile Prélèvement – transport conservation Capacité à donner une vue d’ensemble de la nutrition lourd facile Facilité d’interprétation Oui - tous les éléments analysés peuvent être interprétés sans défaut Relativement facile pour chaque élément Durabilité Plusieurs années Non – seul l’interprétation de l’élément le plus limitant est exacte Relativement facile pour l’élément moteur de la composition observée Quelques mois analyse foliaire et pétiolaire, Quelques jours pour les sucs. 11 G. Bertoni 2006 Image Loi du facteur limitant ou loi du minimum ou loi du tonneau – le rendement y ne peut être augmenté au-delà du niveau permis par le premier facteur limitant 12 10 Variable Y • Lois des facteurs limitants y1 8 y2 limité par le facteur A 6 4 y3 limité par le facteur B 2 – Le tonneau y ne peut être rempli audelà du niveau défini par la douve cassée la plus basse 0 0 5 10 15 variable X L’analyse de sol permet de déceler simultanément le manque de A, B et C C A B A cause de l’effet de concentration dû à la réduction de croissancecroissance, la première analyse foliaire ne permet de déceler que le manque de A 12 G. Bertoni 2006 • L’analyse de la feuille, organe métaboliquement actif soit au niveau du limbe soit au niveau du pétiole et se nomme analyse foliaire ou pétiolaire. L’organe choisi est détruit au laboratoire par voie sèche au four ou par voie humide dans un acide et la totalité de l’élément nutritif d’intérêt est dosée et exprimée en % de ms ( par exemple N total = N % ms). • Il existe aussi des cas pour lesquels on veut obtenir par l’analyse végétale une réponse immédiate nécessaire pour décider ou non de retarder l’ apport d’un fertilisant. L’analyse se base dans ce cas sur un jus de végétal obtenu par pressage ou broyage et se nomme suc extrait de tissus conducteurs (SETC) ou suc extrait d’organes conducteurs (SOC): on y dose la fraction soluble dans le jus par exemple NO3 – exprimé en mg / L. 13 G. Bertoni 2006 L’évolution des besoins d’analyse • Dans les années « 70- 80 » les impératifs fixés à l’agronomie sont d’augmenter les rendements: les techniques d’analyse sont logiquement orientées vers la détection de déficiences nutritionnelles susceptibles de limiter les rendements. L’analyse lorsqu’elle est pratiquée est multi éléments (N, P, K, Ca, Mg) avec parfois (Cu, Zn, Mn, Fe). S, B et Mo qui posent des problèmes analytiques sont rarement déterminés. • Dans les années « 90- 2000 », l’évolution est différente: on a perçu que les fertilisations ont été excessives dans de nombreux cas. Seules quelques rares cultures comme la vigne qui est volontairement cultivée dans des conditions de sol pauvre présentent encore des problèmes de déficience. Tout le reste est, dans l’ensemble, cultivé dans des situations où la nutrition minérale est plutôt excessive en N, P et K. La recherche française a considèré que le problème de la pollution azotée était le problème majeur et a développé des stratégies de fertilisation (exemple Jubil ) ou des méthodes de référence (Indice N de Salette et Lemaire) qui font appel à des analyses centrées sur un seul élément l’azote et parfois sur une seule forme de l’élément (NO3 -). • La prise en compte des métaux polluants ( Pb, Cd, Hg, Cr, …) peut faire partie de l’avenir de l’analyse végétale; 14 G. Bertoni 2006 2. Concentrations et teneurs dans les végétaux – Exemple: concentrations relevées dans les limbes foliaires d’une vigne de table à la véraison (o/oo ms et ppm ms): K 10.7 N 24.7 Fe 182 Ca 26.3 P 1.65 Mn 706 Mg 1.32 • Le classement [Ca] > [ N] > [K] >> [P] > [Mg] >> [Mn] > [Fe], est dans ses grandes lignes contrôlé par les gènes du végétal: – [Ca] forte est caractéristique des parois des cellules des dicotylédones, – le classement [ N] [K] >> [S] [P] [Mg] >> [Mn] [Fe] [Cu] [Zn] [B][Mo] est caractéristique de mécanismes d ’absorption, de transport et d ’un métabolisme génétiquement contrôlés à l ’échelle de la plante: on le retrouvera toujours. • Le sol de cette parcelle a conduit à [P] > [Mg] et [Mn] > [Fe] 15 G. Bertoni 2006 Régulation des concentrations dans la plante • • La concentration en éléments minéraux est régulée plus étroitement dans les organes où se déroulent des synthèses et dans les organes reproductifs plus que dans les organes végétatifs Elle diffère entre organes végétatifs, exemple teneurs de vignes en °/oo ms Vitis vinifera L. floraison (n = 45) N P K moy. 14.1 2.07 15.8 pétiole écart-type CV% 3.1 22 0.80 39 6.7 42 moy. 37.0 1.99 10.0 limbe écart-type 6.9 0.39 2.0 CV% 18 20 20 remarque: CV % = coefficient variation en % = 100 x (écart-type / moyenne) est un indicateur de la variabilité d’une mesure: l’écart-type estime la variation aléatoire autour de la moyenne. Le CV l’exprime en % de la moyenne. 16 G. Bertoni 2006 Analyse foliaire ou pétiolaire ? • L’analyse foliaire est littéralement l ’analyse de la feuille entière. En général le pétiole (ou la nervure) représente moins de 20 % de la matière sèche de la feuille, le limbe plus de 80 %. De ce fait l ’analyse de la feuille entière est surtout influencée par la composition du limbe. Celle-ci reflète l ’histoire de la vie de la feuille depuis son apparition jusqu’au moment de l ’analyse: des éléments ont été apportés et stockés (N, P, K, Ca, Mg, B, Cu..), d ’autres ont été éventuellement redistribués vers d ’autres organes (N, P, K, Mg..). L ’analyse donne une photo à un instant donné du bilan de ces apports et redistributions. Dans le cas où les redistributions entrent en jeu dans le raisonnement de l ’agronome (parce qu’elles dépendent du rendement) c’est souvent l ’analyse de la feuille entière ou du limbe qui est préférée car elle est assez sensible à l’importance de ces redistributions. • Lorsque l ’analyse est plutôt orientée vers la mise au point d ’un référentiel de fertilisation lié à la nature des sols, dans un contexte ou le rendement et les redistributions sont relativement peu variables, l ’expérience a montré que l ’analyse du pétiole était souvent mieux corrélée à l ’analyse de sol. • Les règles d ’interprétation de l ’analyse foliaire et de l ’analyse pétiolaire sont sensiblement les mêmes, mais les valeurs de référence sont distinctes. 17 G. Bertoni 2006 Limbe ou pétiole ? 18 G. Bertoni 2006 Réponse de la vigne et des végétaux à la disponibilité des éléments nutritifs 19 G. Bertoni 2006 Régulation des concentrations: effet de la disponibilité de l’élément . La disponibilité de l ’élément dans le milieu influe sur les concentrations dans la plante: La relation la concentration de l ’élément la plante et laet sa 3. Laentre relation entre la disponibilité de dans x dans le milieu concentration dans le milieu suit en général une courbe courbe de concentration dans la plante suit une desaturation saturation. .(Exceptions: B, Ca, Mg) Fig. 1. Courbe de saturation, unités arbitraires. [x] dans la plante 100 NO3 - , H2PO4 -, K+, SO4 2- 80 Ca, Mg 60 40 B 20 0 domaine létal 0 20 40 60 80 [x] dans le milieu 20 G. Bertoni 2006 Les repères de l’analyse : l ’analyse du végétal se fonde en général directement ou indirectement (lois de dilution) sur la courbe « teneur biomasse » Biomasse • les abscisses qui correspondent aux principaux accidents de la courbe sont les concentrations critiques ou teneurs critiques. • celle qui sépare la déficience et l ’optimum est la concentration critique de déficience (CCD). • De même, il existe une concentration critique de toxicité (CCT). • Une zone plus ou moins étendue, (en vert) , de la CCD à une valeur suffisante CCS, est considérée comme favorable à la culture (sufficiency range des anglosaxons). du végétal Courbe teneur - biomasse déficience optimum luxe faible toxicité carence forte toxicité Apparition des symptômes CCT CCD CCS En abscisse, [ ] de l'élément dans la matière sèche du végétal 21 G. Bertoni 2006 Il y a différentes formes de courbes selon les éléments CCD • L'interprétation des données issues de l'analyse foliaire (ou diagnostic foliaire) se fonde sur la courbe teneur - biomasse: un échantillon bien défini (feuilles, pétioles), prélevé à une date ou mieux, à un stade bien défini est analysé. Les concentrations mesurées dans l'échantillon sont comparées à celles qui limitent le segment vert sur une courbe de référence pour cet organe, cette espèce et ce stade. • Il y a malheureusement une forme de courbe teneur- croissance par élément indispensable, par espèce et par organe analysé, d’où une complexité certaine . Enfin, la concentration critique suffisante (CCS) est difficile à définir objectivement. Malgré tout il existe des recueils de données permettant d'évaluer la nutrition de la plupart des espèces végétales, mêmes rares. CCS • • 22 G. Bertoni 2006 Valeurs de références de type « sufficiency range » • Exemple: (MILLS and JONES,1996) • • • • Scientific name Common name Plant part Season Vitis vinifera Wine or European Table Grape Collected from 15 whole leaves opposite bunch cluster Early summer Production fields SUFFICIENCY RANGE MACRONUTRIENTS MICRONUTRIENTS % DM ppm DM N 2.00 2.30 Fe 60 P 0.30 0.40 Mn 30 K 1.30 1.40 B 25 Ca 2.00 2.50 Cu 5 Mg 0.25 0.50 Zn 25 S no data Mo 0.15 CCD 175 300 70 50 100 0.35 CCS 23 G. Bertoni 2006 Valeurs de références de type « sufficiency range » • Exemple: (MILLS and JONES,1996) • • • • Scientific name Common name Plant part Season Vitis vinifera Wine or European Table Grape Collected from 50 petioles opposite basal flower clusters Full bloom Production fields SUFFICIENCY RANGE MACRONUTRIENTS MICRONUTRIENTS % DM ppm DM N 1.70 3.00 Fe 40 P 0.15 0.50 Mn 30 K 1.50 2.00 B 30 Ca 1.00 3.00 Cu 5 Mg 0.30 1.50 Zn 25 S no data Mo no data 300 150 100 50 100 24 G. Bertoni 2006 Analyse foliaire ou pétiolaire, floraison ou véraison: des références très différentes • • Les règles d ’interprétation de l ’analyse foliaire et de l ’analyse pétiolaire sont sensiblement les mêmes, mais les valeurs de référence sont distinctes. Tableau: comparaison des valeurs retenues pour l'interprétation de l'analyse foliaire et pétiolaire chez la vigne: CCD de la feuille entière (présentation ancienne), CCD - CCS du pétiole (présentation moderne du type sufficiency range) Stade véraison Feuille face 1ère grappe N P K Ca Mg K / Mg Feuille entière % ms 2.25 0.20 0.85 -0.20 4-6 Pétiole % ms (Delas, 2000) 0.40 – 0.60 0.10 – 0.18 1.50 – 2.50 2.00 – 4.00 0.40 – 0.60 4–8 25 G. Bertoni 2006 26 G. Bertoni 2006 La concentration critique de déficience CCD Rendement relatif • La précision de la détermination de la concentration critique de déficience CCD qui sépare la déficience et l’optimum peut faire l'objet d'une réflexion approfondie. • En première approximation, il s'agit de trouver la zone de rupture entre deux droites, à partir d'un nuage d'observations. Cette détermination est difficile et laisse place à une certaine erreur statistique. • Dans certains cas, les auteurs ont préféré retenir la CCD qui correspondait à une diminution de biomasse de 10 % par rapport au maximum du plateau. Cette procédure n'est pas non plus exempte d'erreur. • La concentration critique publiée est une valeur approchée, obtenue expérimentalement. 1.200 1.000 0.800 0.600 0.400 CCD 0.200 0.000 Concentrations [ ] de l'élément dans la matière sèche du végétal 27 G. Bertoni 2006 Les règles d’interprétation • • Les règles: Les concentrations dans la plante sont régulées, mais moins tamponnées que chez l'animal par exemple. La concentration pourra varier d'un facteur 4 (400 %) à 10 (1000 %) au moins entre la plus basse valeur associée à la carence et à les plus hautes, associées à la toxicité. En conséquence, une variation inférieure à 10 ou 20 % par rapport à la normale doit être considérée comme peu importante, non significative ou qualifiée de tendance (zone d’incertitude sur la figure en grisé). Elle peut être causée par la concentration ou la dilution liées à une modification de la croissance, une modification récente du climat (pluie) etc.. • Zone d’incertitude Valeur normale Nutrition insuffisante Sur le principe de comparaison des teneurs observées à des valeurs critiques, mesurées à un stade phénologique ou à une période bien déterminée , des règles d'interprétation doivent être respectées: Nutrition suffisante • Règle 1: Lorsqu'il y a un réel problème nutritionnel les variations de teneur de l' élément par rapport à la teneur normale sont fortes, en général supérieures à 20 % par rapport à la normale. 28 G. Bertoni 2006 Les règles • • Règle 2: il faut connaître l'étendue normale de variation de la teneur de l'élément . L'utilisation des références doit tenir compte de ces variations de teneurs. La limite inférieure du domaine normal de teneur (CCD) et la limite supérieure (CSS) données par les ouvrages de référence sont, lorsqu'elles existent, des indications précieuses, qu'il faut savoir utiliser. • Exemple: un ouvrage indique pour une espèce E une CCD pour Mn de 30 ppm. Les échantillons pour lesquels on a trouvé des valeurs inférieures à 30 ( 10, 20, 24, 28 ppm) semblent donc déficients. Mais qu'en est-il des échantillons ayant donné des valeurs de 30, 32 ppm ? On voit que l'indication 30 ppm ne suffit pas , il faut savoir par ailleurs que le Mn dans cette espèce varie en général entre 30 et 200 ppm et que les valeurs allant jusqu'à 400 ppm ne sont pas rares et ne posent pas de problèmes majeurs. Il devient alors évident que des échantillons pour lesquels on a trouvé des valeurs voisines de 30 ppm (à 10 %) près correspondent à des valeurs encore faibles, éventuellement suspectes. La donnée moderne et systématique du "sufficiency range" facilite l’interprétation. Le même raisonnement vaut pour la concentration critique de toxicité (CCT) que l'on connaît mal. • • 0 CCD 30 CCT CCS 200 400 600 ? 2000 29 G. Bertoni 2006 Les règles • Règle 3: il faut rechercher et valider les interactions nutritionnelles, si elles existent. • Dans la mesure du possible, il faut éviter de raisonner sur la teneur d'un unique élément et essayer d'utiliser les interactions pour étayer l'interprétation. • • Exemple: Chez la vigne, à la véraison, la bibliographie indique que la CCD pour le potassium K est de 8.5 ‰ de ms dans la feuille entière. Le rapport K/ Mg doit se trouver normalement entre 2 et 4. On a trouvé dans une parcelle K = 5.5 ‰ de ms, Mg = 4.0 ‰ de ms. On sait (antagonismes) que le manque de K augmente l'absorption de Mg et que l'excès de K diminue l'absorption de Mg. Le calcul du rapport K/Mg = 1.4 <2 , confirme l'absorption plus importante que la normale de Mg par rapport à K. Le diagnostic de déficience en K est donc mieux étayé. • • Dans quelques cas, il existe une relation fonctionnelle explicite entre la carence de l'élément et une perturbation du métabolisme auquel il est indispensable. Il est utile de la rechercher (K, B, Mg) 30 G. Bertoni 2006 Références des chercheurs et références « professionnelles » • Il n’ y a pas identité parfaite entre les références proposées par les chercheurs et celles des laboratoires d’analyse. Il faut un regard critique. Analyse de pétioles de vigne (1993) Macroéléments % ms Laboratoire Recherche N P K Ca Mg K/ Mg 0.30 – 0.80 0.10 – 0.18 1.50 – 2.50 2.00 – 4.00 0.40 – 0.80 4–8 professionnel 0.60 0.18 2.50 0.70 3-8 31 G. Bertoni 2006 Conseil: Analyse parcelle Lab. professionnel fertilisation N 0.51 0.60 faible 30 unités fin hiver P 0.09 0.18 faible correction 200 unités /ha K 2.89 2.50 normal entretien 70 unités Ca normal Mg 0.75 0.70 K/ Mg 3.85 3-8 Zn 95 >20 normal Cu 13 <20 normal Mn 330 25-200 fort 50 10-60 normal B normal Problème de politique des laboratoires d’analyse:un différentiel de prix peu attrayant. Diagnostic pétiolaire vigne N,P,K, Ca, Mg, Fe, Zn, Cu B,(2005) ≈ 45 euros HT Analyse de sol équivalente ≈ 60 euros HT 32 G. Bertoni 2006 L’évolution des besoins d’analyse • Dans les années « 70- 80 » les impératifs fixés à l’agronomie sont d’augmenter les rendements: les techniques d’analyse sont logiquement orientées vers la détection de déficiences nutritionnelles susceptibles de limiter les rendements. L’analyse lorsqu’elle est pratiquée est multi éléments (N, P, K, Ca, Mg) avec parfois (Cu, Zn, Mn, Fe). S, B et Mo qui posent des problèmes analytiques sont rarement déterminés. • Dans les années « 90- 2000 », l’évolution est différente: on a perçu que les fertilisations ont été excessives dans de nombreux cas. Seules quelques rares cultures comme la vigne qui est volontairement cultivée dans des conditions de sol pauvre présentent encore des problèmes de déficience, Les situations où la nutrition minérale est plutôt excessive en N, P et surtout en K ne sont pas rares • La prise en compte des métaux polluants ( Pb, Cd, Hg, Cr, Zn, Cu, ) et de l’arsenic As peut faire partie de l’avenir de l’analyse végétale; 33 G. Bertoni 2006 Exercices 34 G. Bertoni 2006 Exercice 1 • • • Exercice n° 1 Diagnostic général Etablir un diagnostic sur la base des informations fournies cidessous : Vigne en sol légèrement acide, peu argileux (15 -20 % d’argile), présentant un jaunissement accentué du feuillage, observable à la maturité. Analyse du sol (*meq /100 g pH eau 6.1 pH KCl 4.9 P(ppm) 16 K* 0.9 Mg * 2.9 Ca * 11 CEC * 17 35 G. Bertoni 2006 Exercice1 • • • Exercice n° 1 Diagnostic général Etablir un diagnostic sur la base des informations fournies ci-dessous : Vigne en sol légèrement acide, peu argileux (15 -20 % d’argile), présentant un jaunissement accentué du feuillage, observable à la maturité. commentez les résultats de l’analyse du pétiole : quelles difficultés rencontrez vous avec cette méthode d’interprétation américaine ? Teneurs en éléments dans les pétioles à la floraison (°/oo ms) éléments (°/oo m.s.) N P K Ca Mg « sufficiency range Mills» 17 – 30 1.5 – 5.0 15 – 20 10 - 30 3.0 –15.0 teneur observée 15.1 1.9 34.4 10.2 3.2 36 G. Bertoni 2006 Exercice 1 • Les limbes des feuilles ont été aussi analysés. Ceci a permis de calculer la teneur des feuilles entières (limbe + pétiole) et d’utiliser une norme de référence française qui s’appuie sur les teneurs critiques de déficience de la feuille entière et sur le calcul du rapport K/Mg. Quelle est votre conclusion ? Niveaux critiques de teneurs en °/oo de matière sèche, pour la feuille entière, en face de la première grappe à la floraison et valeurs observées pour cette vigne Elément commentaire N P teneur critique (CCD) 27.5 2 K 12 déficience possible si K/ Mg < 4, sûre si K/ Mg < 2 K = 15.6 K/ Mg = 8.67 Ca --- ----- 14.5 Mg 2 déficience possible si K/ Mg > 6, sûre si K/ Mg > 8 Mg = 1.8 K/Mg = 8.67 indicatif indicatif Valeurs observées 47.7 1.9 37 G. Bertoni 2006 Exercice 1 • Conclusion: Carence en Mg induite par excès de fertilisation potassique Niveaux critiques de teneurs en °/oo de matière sèche, pour la feuille entière, en face de la première grappe à la floraison et valeurs observées pour cette vigne N P 27.5 2 indicatif indicatif 47.7 1.9 K 12 déficience possible si K/ Mg < 4, sûre si K/ Mg < 2 K = 15.6 K/ Mg = 8.67 Ca --- ----- 14.5 Mg 2 déficience possible si K/ Mg > 6, sûre si K/ Mg > 8 Mg = 1.8 K/Mg = 8.67 38 G. Bertoni 2006 Exercice 2 • Vigne en sol légèrement calcaire, argileux, 30 % d’argile présentant un net retard à la maturité, raisin vert. Analyse du sol (0-30 cm) pH eau 7.4 Eléments meq/100g pHKCL 6 K 0.30 P (ppm) 14 Ca 21.0 Mg 2.00 CEC 24.0 39 G. Bertoni 2006 Exercice 2 Analyse du limbe et du pétiole à deux dates Teneurs en macroéléments ( % ms) Floraison Limbe pétiole N 3.05 1.86 P 0.26 0.32 K 0.7 1.13 Ca 2.29 1.51 Mg 0.26 0.75 K/ Mg 2.69 1.51 Véraison limbe 2.27 0.16 0.62 2.42 0.3 2.07 pétiole 0.96 0.09 0.47 1.63 1.15 0.41 40 G. Bertoni 2006 Exercice 2: Analyse du limbe et du pétiole à deux dates N P K Ca Mg K/ Mg N/P N/K Floraison Limbe 3.05 0.26 0.7 2.29 0.26 2.69 --- pétiole 1.86 0.32 1.13 1.51 0.75 1.51 --- Véraison limbe 2.27 0.16 0.62 2.42 0.3 2.07 --- pétiole 0.96 0.09 0.47 1.63 1.15 0.41 11 2.0 référence pétiole véraison 0.40 – 0.60 0.10 – 0.18 1.50 – 2.50 2.00 – 4.00 0.40 – 0.60 4–8 2.5 - 3.5 0.2 - 0.4 41 G. Bertoni 2006 Exercice 3 • Analyses des feuilles entières situées en face des grappes inférieures, à la véraison Macroéléments N P K Mg K/ Mg % ms microéléments B Mn ppm 1.80 0.24 1.88 0.17 11.06 Référence (ccd) 2.25 0.20 0.85 4< K/Mg< 6 0.20 <2 carence K >8 carence en Mg 32.9 60 20 20 42 G. Bertoni 2006 Exercice 4 • Analyses des feuilles entières situées en face des grappes inférieures, à la véraison Macroéléments N P K Mg K/ Mg % ms 2.67 0.24 1.40 0.25 5.60 microéléments B Mn ppm 14 -- Référence (ccd) 2.25 0.20 0.85 4< K/Mg< 6 0.20 <2 carence K >8 carence en Mg 20 20 43 G. Bertoni 2006 Exercice 5. Enherbement à base de légumineuse Interpréter les effets observés Effet de l'enherbementà base de trèfle souterrain à la véraison sur la teneur des limbes teneur Année sèche (1990) Année humide (1992) des limbes pour cent d'enherbement pour cent d'enherbement % ms 0 50 100 0 50 100 N 1.95 a 1.96 a 1.84 a 1.70 c 1.82 b 1.95 a P 0.28 a 0.24 a 0.19 b 0.28 a 0.22 b 0.16 c K 0.61 b 0.70 ab 0.79 a 0.56 a 0.61 a 0.67 a Ca 3.48 a 2.90 b 2.76 c 3.10 a 3.14 a 3.10 a Mg 0.42 a 0.37 b 0.32 c 0.41 a 0.38 a 0.36 a K/ Mg 1.47 c 1.96 b 2.44 a 1.39 a 1.61 a 1.92 a Lien entre croissance et nutrition [X] (% ms) = quantité de l’élément X / quantité de matière sèche = X / ms [X] si X ou si ms : une concentration n’est pas une information objective; il faut tenir compte de la croissance 45 G. Bertoni 2006 Interaction croissance – nutrition , Effet de facteurs limitants 46 G. Bertoni 2006 Domaines d’alimentation - relation teneur croissance ou teneur rendement, la concentration dans la matière sèche est un rapport entre deux variables: la quantité d’élément X et la quantité de matière sèche MS. Croissance du végétal DOMAINES D'ALIMENTATION Courbe 1 Une teneur faible peut provenir de X faible ou de MS fort. Un facteur limitant qui réduit le potentiel de croissance (courbe 2) conduit à croissance égale à une teneur plus élevée (flèches rouges) Remarque 1: Pour des objectifs agronomiques, la quantité d’élément X présente dans la culture à un instant t serait une variable plus fiable. Courbe 2 Teneur de l'élément dans la matière sèche du végétal Remarque2: L’usage des concentrations a perduré car il est généralement difficile de mesurer précisément la biomasse 47 G. Bertoni 2006 Effets de concentration et dilution liés à la croissance • Phénomènes de concentration et dilution liés à a présence ou à la levée d’ un facteur limitant. Comparons une plante témoin T, bien alimentée, et une autre carencée en un un élément indispensable A. Considérons les teneurs de A et d ’un autre élément B quelconque. Il y a dilution de A et concentration de B dans la plante carencée par rapport au témoin. Plante carencée en Sens de A la relation Plante témoin T bien alimentée Quantité de matière sèche MS A < MS T Quantité de A absorbée AA < AT Quantité de B absorbée BA = BT [A] % ms [A] A < [A] T [B] % ms [B] A > [B] T 48 G. Bertoni 2006 Exercice 5 • • • • Méthode et diagnostic Une vigne est établie en sol très calcaire, le technicien qui a observé la parcelle a noté que la croissance est faible par rapport à la normale et que le porte-greffe est mal adapté. Deux parties sont nettement distinctes dans la parcelle, l’une peu atteinte (pA), l’autre très atteinte (TA) . Des échantillons de sol et de feuilles sont prélevés dans les deux parties. TA et pA TA pA paramètre 1) Quel est l’intérêt de cette façon de procéder ? 2) Commentez les informations apportées par l’analyse de sol. Calcaire total % Calcaire actif % Partie très atteinte Partie peu atteinte 51 42 14.5 10.5 49 G. Bertoni 2006 Exercice 5 3) Interpréter l’analyse des échantillons de feuilles prélevés à la véraison et en tirer un diagnostic le mieux argumenté possible. L’analyse de la partie très atteinte (croissance la plus faible) permet de trouver l’élément limitant A, facteur naturellement responsable de la répartition observée sur la parcelle. L’’analyse de la partie peu atteinte représente ce qui se passe lorsque A est moins limitant et permet plus de croissance, en déduire le deuxième élément limitant B qui relève des techniques culturales. Éléments (o /oo ms) N P K Ca Mg K / Mg Fe Mn teneurs critiques (CCD) partie partie peu très atteinte atteinte 22.5 2 8.5 --2 normal 4 < < 6 17 1.4 9.8 34 1.8 5.4 18.5 1.4 5.2 39 3.4 1.5 néant * 20 212 20 175 63 50 G. Bertoni 2006 Conclusion • L’analyse végétale est maintenant une technique de routine universellement admise. Il faut avoir conscience de ses limites: contrairement à l’analyse de sol, une analyse foliaire est une photo instantanée qui ne peut mettre en évidence que l’élément le plus limitant au moment de la mesure. Pour voir les autres éléments limitants il faudra d’abord corriger le problème correspondant à l’élément le plus limitant.( parallèle avec le tonneau). C’est une méthode de suivi pluriannuel. • Elle dépend des avancées techniques et peut encore évoluer et s’enrichir dans les années à venir notamment en ce qui concerne Mo, Si, et d’autres éléments (Co, Vd, Ni, etc..) dont l’intérêt n’a peut être pas été assez pris en compte. • La question des éléments traces métalliques (ETM) qui interviennent dans de nombreuses pollutions ouvre de nouveaux champs d’investigation, qui font intervenir les questions de spéciation dans les sols, d’absorption par la racine, d’accumulation dans la plante. Il sera encore nécessaire de mieux comprendre les interactions dans la rhizosphère et, à l’intérieur de la plante, les mécanismes d’adaptation aux stress. • L’avenir fera peut-être un peu plus de place à des végétaux adaptés aux milieux, plus économes en intrants, et à des cultures plus respectueuses de l’environnement. Les progrès de la génétique permettent d’envisager une meilleure adaptation du vivant au milieu, plutôt que l’inverse. La stratégie de l’amélioration du produit pourrait prendre toute sa place. 51 G. Bertoni 2006 Références bibliographiques • • • Mieux comprendre: Assimilation de l’azote chez les plantes. 1997. Morot-Gaudry JF Ed., INRA, Paris Champagnol F . 1984 Eléments de physiologie de la vigne et de viticulture générale.Champagnol. Ed., Montpellier. 351 pages Crespy A.,2003. Fonctionnement des terroirs et savoir-faire viticole: les clés de la qualité. Oenoplurimédia, Chaintré, 191 pages. • ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- • • Finck A., 1976. Pflanzenernährung in Stichworten. Hirt, Kiel, 200 pages. Lemaire G. et Gastal, 1997. N uptake and distribution in plant canopies in Diagnosis of the nitrogen status in crops. Lemaire G. Ed.. Springer, Berlin, pages 4-43. Marschner H., 1995. Mineral Nutrition of Higher Plants. Academic Press, London, 889 pages. Mengel K. and E.A. Kirkby, 1987. Principles of Plant nutrition. IKI, Bern, 687 pages Mills H.A., Jones J.B. Jr, 1996. Plant analysis Handbook II. MicroMacro Publishing Inc., Athens, GA, USA, pages Morard Ph. 1995. Les cultures végétales hors sol. Publications Agricoles, Agen, 304 pages • • • • 52 G. Bertoni 2006 Annexe 1 C - CH2 -, -CHOH- constituants principaux CO2, HCO3- H H+, H2O de la matière organique: H2O O O2, H2O alcools, acides organiques, O2, H2O N -NH2, -N=H, NO3-, NH4+ SO42- S -SH, -S-S-, P ADP, ATP, H2PO4- glucides lipides, acides aminés NO3-, NH4+, protéines, enzymes N2 plantes symbiotiques ADN, ARN, etc.. SO42- esters (acide + alcool) H2PO4- B '' B(OH)3 (Si) '' Si(OH)4 K (Na) Ca Mg Mn Cl forme ionique K + Na+ Ca2+ Mg2+ Mn2+ Cl- Fe Cu forme chélatée dans les transport d'électron groupes prosthétiques exemple Fe3+ + e- a Fe2+ Fe2+, chélate-Fe3+ Cu2+, chélate-Cu Zn Mo des protéines idem Zn2+, chélate-Zn sous forme minérale ionique, équilibre ionique, osmotique équilibre électrique les cations divalents font des ponts entre deux charges négatives, facilitent les réactions MoVI + 2 e- a MoIV nitrogénase, nitrate réductase Co K+ Na+ Ca2+ Mg2+ Mn2+ Cl- nécessaire au symbiote vitamine B12 , cobalamine des plantes fixant N2 MoO42Co2+, chélate-Co 53 G. Bertoni 2006 Annexe 2. Unités utilisées en agronomie Unités longueur surface volume masse mm (10-3 m) µ = µm (10-6 m) nm = (10-9 m) ha = 10 000 m2 m3 l ml tonne (t) 1000 kg quintal (q) 100 kg -6 kg g µg (10 g) mole (masse moléculaire en g) mole équivalent (masse moléculaire / valence) equ milliéquivalent meq concentrations M molaire mM milliMolaire µM micromolaire nM nanomolaire g . l -1 mg . l -1 (teneurs) g / 100 g g / 1000 g ppm ppb 6 -2 pression MégaPascal (1 MPa = 10 Pa 10 bar 10 kg . cm ) anciennes unités: 1 bar = 10 m de colonne d ’eau = 1000 cm de colonne d ’eau = pF 3 pF = log10 (hauteur en cm de la colonne d ’eau équivalente) Coefficients de passage en Unités agronomiques de masse K → x 1.20 → K2O P →x 2.29 → P2O5 Ca → x 1.40 → CaO K x 0.83 K2O P x 0.436 P2O5 Ca x 0.715 CaO 54 G. Bertoni 2006 le prélèvement • Partie très atteinte • Partie peu atteinte YFEL • • • OL G. Bertoni 2006 Lorsque le prélèvement est organisé à l’avance, il faut suivre la bibliographie (donc la lire!) Tout prélèvement impromptu, non programmé à l’avance, peut être organisé de façon à éliminer des effets non désirés (climat, sol etc..) en incluant, en plus de la parcelle étudiée, un témoin interne à la parcelle ou une parcelle de référence (par exemple, même climat, même cépage, même type de sol, prélevée sur une autre exploitation sans problème). Ci-contre: un phénomène bien visible affecte fortement une partie de la parcelle et pas (ou moins) l ’autre. On prélèvera deux échantillons: un dans chaque partie pour avoir un témoin interne à la parcelle. Témoin interne à la plante. Un échantillon est pris sur des feuilles âgées (OL = old leaves), l ’autre sur des feuilles jeunes , par exemple, les plus jeunes feuilles mâtures (YFEL = Youngest Fully Expanded Leaves). La comparaison des deux analyses permettra de mieux évaluer la nutrition de la plante. En règle général on standardisera (si possible) les conditions de prélèvement: stade phénologique de la culture, nombre de jours après une pluie, heure de la journée (le matin), essuyage à l’éponge humide (eau deminéralisée) des feuilles, conservation de l’échantillon etc.. 55 Annexe 4 effets de dilution et concentration liés à l’âge des végétaux La dilution de la concentration de x = [x] ( pour N,P, K) résulte du petit écart de précocité dans le temps de l’absorption de x (plus précoce) par rapport à la production de matière sèche ms comme le montre la figure ci-dessous. Dilution de [x] 14,0 0,3 12,0 0,25 10,0 0,2 8,0 0,15 6,0 0,1 dms/décade x (tonne) ms (tonne) et [x] (%ms) • ms (t) [x] =100 x /ms dx/décade x (t) 4,0 0,05 2,0 0,0 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 décades 56 G. Bertoni 2006 Dilution • 14.0 0.3 12.0 0.25 La dilution des concentrations au cours du temps est un phénomène naturel, qui s’exprime dans la biomasse végétative, avant la sénescence, pour la plupart des espèces. Elle ne s’exprime pas dans les organes de réserve qui accumulent les éléments nutritifs. 10.0 0.2 8.0 0.15 6.0 x (tonne) ms (tonne) et [x] (%ms) Dilution de [x] 0.1 4.0 2.0 0.05 0.0 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 décades 57 G. Bertoni 2006