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LEVY Patrick P01

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Physiologie
Chapitre 1
Compartiments liquidiens et
Physiologie Rénale
Professeur Patrick LEVY
MED@TICE PCEM1 - Année 2006/2007
Faculté de Médecine de Grenoble - Tous droits réservés.
Les 4 fonctions du rein
1) Le maintien de la composition du milieu extra-cellulaire
Le milieu intérieur ou extra-cellulaire est le lieu des échanges
entre la cellule et le milieu extérieur.
Ce qui est apporté par l’alimentation est absorbé par le tube
digestif et tend à modifier la composition du milieu extracellulaire.
Les reins, en contrôlant l’eau et les electrolytes, ajustent au
mieux le contrôle de sa composition.
La fonction rénale est d ’assurer un équilibre entre entrées et
sorties .
Les 4 fonctions du rein
2) Excrétion des produits du métabolisme et des
substances étrangères
Les produits finaux du métabolisme n’ont plus d’intérêt
biologique pour l’organisme: urée, acide urique, créatinine,
bilirubine.
Ces substances doivent être éliminées par le rein.
Les drogues ou médicaments sont prioritairement éliminées par
le rein.
Exemples des sujets à fonction rénale altérée ou des sujets
âgés soumis à des médicaments potentiellement toxiques.
Les 4 fonctions du rein
3) Régulation de la pression artérielle
Le rein contrôle le volume plasmatique en ajustant les sorties
de sodium aux apports faits par l’alimentation.
Il produit également la rénine, une enzyme qui va être déversée
dans le sang circulant et va permettre la transformation d’un
substrat hépatique, l’angiotensinogène, en angiotensine 1.
Sous l’action d’une autre enzyme, l’enzyme de conversion de
l’angiotensine, l’angiotensine 1 est transformée en angiotensine
2, puissant vasoconstricteur.
Cette substance joue un rôle clé pour réguler la pression
artérielle.
Les 4 fonctions du rein
4) Fonction endocrine du rein
Le rein produit un métabolite de la vitamine D, qui
contrôle l’absorption digestive du calcium.
Le rein produit l’erythropoïétine, une glycoprotéine qui
contrôle la production des globules rouges.
Compartiments liquidiens et
échanges
1) Compartiments liquidiens
L’eau représente 60% du corps.
Chez le sujet obèse, plus faible pourcentage
Chez le sujet maigre, peut être supérieur à 70%
Compartiments liquidiens et
échanges
1) Compartiments liquidiens
Compartiments liquidiens et
échanges
1) Compartiments liquidiens
a) Compartiment extracellulaire
Le secteur vasculaire (hématies, plasma) :
4% du poids corporel
Le secteur interstitiel : 16% du poids corporel
La lymphe : 2% du poids corporel, draine une partie du liquide
interstitiel par les vaisseaux lymphatiques vers le secteur
vasculaire par le canal thoracique
Compartiments liquidiens et échanges
1) Compartiments liquidiens
a) Compartiment extracellulaire
Compartiments liquidiens et échanges
1) Compartiments liquidiens
b) Compartiment intracellulaire
L’eau intracellulaire représente 40% du poids
corporel
Composition un peu hétérogène d’un tissu à l’autre
Compartiments liquidiens et échanges
1) Compartiments liquidiens
b) Compartiment intracellulaire
Compartiments liquidiens et échanges
1) Compartiments liquidiens
c) Equilibre entre compartiments intra et extracellulaire
Situation normale (A) et gonflement cellulaire (B) résultant de l’inhibition de la pompe à Na
(Na+ K+ ATPase)
Compartiments liquidiens et échanges
1) Compartiments liquidiens
d) Mesure des volumes des compartiments
liquidiens
Méthode de dilution d’un indicateur
Décroissance de la concentration plasmatique de
l’indicateur en fonction du temps
Le volume interstitiel ne peut qu’être calculé par
différence entre le volume extracellulaire et le
volume plasmatique
Le volume intracellulaire peut être estimé par la
différence entre le volume total et le volume
extracellulaire
Compartiments liquidiens et échanges
1) Compartiments liquidiens
d) Mesure des volumes des compartiments
liquidiens
Indicateurs utilisés pour mesurer les compartiments liquidiens
Compartiments liquidiens et échanges
2) Masses échangeables
Définition : masse d’électrolytes soumise à des
échanges rapides
Mesure par un traceur radio-actif
Sodium : masse échangeable en 24 heures égale à
40 mmol/kg de poids corporel, 90% extracellulaire,
5% cellulaire et 5% tissus conjonctifs et os
Potassium : masse échangeable en 24 heures
égale à 55 mmol/kg de poids corporel, 98%
intracellulaire, 2% extracellulaire.
Compartiments liquidiens et échanges
3) Unités de mesure des concentrations
Rappel
L’osmose représente la diffusion nette de l’eau
d’une zone riche vers une zone pauvre en eau
selon un gradient de concentration
Concentration d’eau et concentration de solutés
Eau pure 1 L = 1000 g
masse moléculaire = 18
Concentration eau = 1000/18 = 55,5 mol/L ou M
Compartiments liquidiens et échanges
3) Unités de mesure des concentrations
Rappel (suite)
Glucose + eau
Chaque molécule de glucose occupe un certain
espace. La diminution de la concentration en eau
est à peu près égale à la concentration de glucose
Concentration en eau solution glucose 1M
54,5 M au lieu de 55,5
Compartiments liquidiens et échanges
3) Unités de mesure des concentrations
Rappel (suite)
Plus la concentration en soluté est forte, plus la
concentration en eau est faible
Nombre de particules, indépendamment de leur
nature chimique
Ionisation : dépend du nombre d’ions formés
Concentration en eau d’une solution est deux fois
plus abaissée par l’adjonction d’une mole de NaCl
par rapport à une mole de glucose
Compartiments liquidiens et échanges
3) Unités de mesure des concentrations
Rappel (suite)
Osmolarité ou osmolalité
Concentration totale de soluté, sans tenir
compte de leur nature chimique
Osmole = une mole de particules de soluté
Glusose 1 M = concentration égale à 1 osmol/ L
NaCl 1 M
= 2 osmol/ L
Compartiments liquidiens et échanges
3) Unités de mesure des concentrations
Rappel (suite)
Osmolarité ou osmolalité
Reflète la concentration d’eau
Augmentation de l’osmolalité
Diminution de la concentration en eau d’un
soluté
Compartiments liquidiens et échanges
3) Unités de mesure des concentrations
Concentration molaire
Mole : masse en gramme d’une molécule gramme, c’est-àdire 6,02 x 1023 molécules ou atomes.
Concentration molaire exprimée par litre de solution
Un litre d’une solution molaire de NaCl contient 58,5 g de
sel
Utilisée pour toute substance, ionisée ou non
Compartiments liquidiens et échanges
3) Unités de mesure des concentrations
Concentration en équivalents
Un équivalent correspond à
la masse d’un anion se combinant à une mole, donc 1 g
d’ion hydrogène (H+)
la masse d’un cation se combinant à une mole, donc 17 g
d’hydroxyle (OH-)
Suppose une dissociation complète
acceptable pour les sels de sodium dans le plasma
non acceptable pour les sels de calcium
Compartiments liquidiens et échanges
3) Unités de mesure des concentrations
Concentration osmolaire
Unité proportionnelle au nombre de particules osmotiquement actives.
Sans dissociation, concentration osmolaire = concentration molaire
Lors de la dissociation, concentration osmolaire est égale à la
concentration molaire multipliée par le nombre d’ions issus de la
dissociation.
Mesuré par l’abaissement du point de congélation (cryoscopie).
Une osmole est la masse d’une substance qui dissoute dans un Kg d’eau
abaisse le point de congélation de 1,86 °C.
Osmolalité = concentration par Kg d’eau
Osmolarité = concentration par L de solution
Compartiments liquidiens et échanges
3) Mouvements d’eau et de substances dissoutes
entre secteur vasculaire et interstitiel
Compartiments liquidiens et échanges
3) Mouvements d’eau et de substances dissoutes
entre secteur vasculaire et interstitiel
Réponse de l’organisme à une augmentation de la pression
hydrostatique capillaire
Compartiments liquidiens et échanges
3) Mouvements d’eau et de substances dissoutes
entre secteur vasculaire et interstitiel
Réponse de l’organisme à une diminution de la pression oncotique
plasmatique
Compartiments liquidiens et échanges
4) Situations pathologiques d’augmentation du volume
interstitiel
Lorsque le volume interstitiel augmente de plus de 2L, il apparaît
des oedèmes.
Deux conditions sont nécessaires pour cela :
1) Une modification de l’équilibre entre les forces hydrostatiques et
colloïdo-osmotiques (forces de Starling)
2) Une rétention d’eau et de sel par le rein, augmentant le volume
extra-cellulaire. Celle-ci est due à l’action des barorécepteurs
détectant la baisse du volume plasmatique
En l’absence de ce deuxième élément, le secteur plasmatique se
viderait rapidement dans le secteur interstitiel et cela aurait
comme conséquence un effondrement du volume plasmatique
Compartiments liquidiens et échanges
4) Situations pathologiques d’augmentation du volume
interstitiel
Syndrome néphritique
Augmentation primaire de la réabsorption d’eau et de sel.
Augmentation progressive du volume plasmatique, artériel comme
veineux, d’où une augmentation de la pression hydrostatique,
augmentant la pression hydrostatique interstitielle et entraînant
l’apparition d’oedèmes et une hypertension artérielle.
Compartiments liquidiens et échanges
4) Situations pathologiques d’augmentation du volume
interstitiel Syndrome néphritique
Diminution de l’excrétion urinaire de
Na+ et H20
Augmentation du volume
plasmatique
Augmentation de la pression
hydrostatique capillaire
Diminution de la pression
colloïdo-osmotique
plasmatique
Augmentation du volume interstitiel, oedèmes
Compartiments liquidiens et échanges
4) Situations pathologiques d’augmentation du volume
interstitiel
Syndrome néphrotique
Perte rénale massive d’albumine avec baisse de la concentration
plasmatique d ’albumine inférieure à 15-20 g/L. Diminution du
gradient de pression oncotique. Passage d’eau et solutés vers
l’interstitium. Stimulation des barorécepteurs et augmentation de la
rétention d’eau et de sel. Aggravation de la chute de pression
oncotique. Augmentation du volume interstitiel et apparition
d’oedèmes. Pas d’hypertension artérielle.
Compartiments liquidiens et échanges
4) Situations pathologiques d’augmentation du volume
interstitiel Syndrome néphrotique
Fuite urinaire d’albumine
Hypoalbuminémie
Diminution de la pression colloïdo-osmotique plasmatique
Augmentation volume intersititiel
Oedème
Diminution volume plasmatique
Volorécepteurs intravasculaires
Rétention Na+
H20
Compartiments liquidiens et échanges
4) Situations pathologiques d’augmentation du volume
interstitiel
Insuffisance Cardiaque Globale
Réduction du retour du sang veineux vers le cœur, augmentation
de la pression veineuse. Augmentation parallèle de la pression
hydrostatique capillaire : passage d’eau et solutés dans le secteur
interstitiel. Baisse du débit cardiaque, stimulation des
barorécepteurs, augmentant la réabsorption d’eau et de sel par le
rein
Compartiments liquidiens et échanges
4) Situations pathologiques d’augmentation du volume
interstitiel Insuffisance Cardiaque
Insuffisance Cardiaque Globale
Augmentation pression veineuse
Diminution du vol sanguin artériel
Diminution de la pression artérielle
Barorécepteurs artériels
Augmentation de la
pression hydrostatique
capillaire
Augmentation du volume
interstitiel
Oedème
Augmentation volume
plasmatique
Compartiments liquidiens et échanges
4) Situations pathologiques d’augmentation du volume
interstitiel
Augmentation localisée du volume interstitiel
Pas de variation du volume plasmatique
Augmentation localisée de la perméabilité capillaire aux protéines
Egalisation de la concentration de protéines de part et d’autre de la
membrane. Œdème localisé. Inflammation
Obstruction lymphatique, augmentation de la concentration de
protéines dans le secteur interstitiel
Obstruction veineuse localisée augmentant la pression
hydrostatique en amont
Compartiments liquidiens et échanges
5) Mouvements d’eau et de substances dissoutes
entre cellules et compartiment extra-cellulaire
Liquide intra- et extra-cellulaire : eau et solutés
1. [Na] plasmatique x 2 = osmolalité plasmatique
140 mmol/L de sodium, 280 mOsmol/kg d’eau
2. A l’état stable, osmolalité extra-cellulaire = osmolalité intra-cellulaire
osmolalité plasmatique =
(solutés extra-cellulaires + solutés intra-cellulaires)
eau totale
3.
1 + 2:
Na Extra
+ K Intra
[Na] plasmatique =
Eau totale
Compartiments liquidiens et échanges
4) Mouvements d’eau et de substances dissoutes
entre cellules et compartiment extra-cellulaire
Transferts d’eau
Relation entre la concentration de Na+ plasmatique et le rapport de la somme
des contenus en sodium extra-cellulaire plus potassium intra-cellulaire, sur l’eau totale
Compartiments liquidiens et échanges
Transferts d’eau
LEC 12 L LIC 24 L
[Na+] mmol.l-1
[140]
[20]
Addition
eau + 4L
16 L
24 L
[105]
H20
Osmolalité
mOsm.Kg eau
[290]
[290]
[217,5]
[290]
Contenu
osmotique
3480
6960
3480
6960
13,3 + 1,3 L 26,6 + 2,6 L
[126]
[261]
3480
[261]
6960
300 mOsm
K+,
organiques
14,5 + 2,5 L 25,5 + 1,5 L
[116]
[261]
[261]
3780
6660
Augmentation du volume cellulaire
de 10%, 6% du fait de la régulation
cellulaire
Compartiments liquidiens et échanges
Transferts d’eau
120 mmol NaCl
dans très peu d’eau
LEC 12 L LIC 24 L
[Na+] mmol.l-1
[140]
24 L
[20]
[150]
Osmolalité
mOsm.Kg-1 d’eau
[290]
Contenu
Osmotique (mOsm)
3480
[290]
[310]
H20
[290]
6960
3720
12,5 l (0,5)
[20]
23,5 l (-0,5)
[144]
[20,5]
[296]
[296]
3720
6960
6960
Compartiments liquidiens et échanges
Transferts d’eau
hyperglycémie
LEC 12 L>
[Na+] (mmol.l-1)
[GL] (mmol.l-1)
Osmolalité
mOsm.Kg-1 d’eau
Contenu
Osmotique (mOsm)
LIC 24 L
12 l
24 l
[140]
[20]
[140]
[5]
[5]
[25]
[290]
[315]
[290]
3480
6960
3780
6960
12,7 l (0,7)
23,3 l (-0,7)
[290]
[Na+] (mmol.l-1)
[132]
Osmolalité
[298]
[298]
3780
6960
H20
Compartiments liquidiens et échanges
Transferts de potassium
cellule
LEC
Acidose
plasmatique
Stimulation
récepteurs
α-adrénergiques
Blocage
récepteurs
β-adrénergiques
LEC
glucagon
cellule
Alcalose
plasmatique
Stimulation
récepteurs
β-adrénergiques
Blocage
récepteurs
α-adrénergiques
Insuline
Compartiments liquidiens et échanges
Transferts d’ions H+
Compartiments liquidiens et échanges
Transferts d’ions H+
Compartiments liquidiens et échanges
Transferts d’ions H+
Compartiments liquidiens et échanges
Transferts d’ions H+
Compartiments liquidiens et échanges
Transferts d’ions H+
Compartiments liquidiens et échanges
Transferts d’ions H+
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