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structure de la matiére

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Chap.1
Elaboration et désignation normalisée des matériaux
métalliques
I. Introduction :
En chimie, les métaux sont des matériaux dont les atomes sont unis par des liaisons métalliques. Il
s’agit de corps simples ou d’alliages le plus souvent durs, opaques, brillants, bons conducteurs de
chaleur et d’électricité, ils sont généralement malléables, c’est-à-dire qu’ils peuvent être martelés
ou pressés pour leur faire changer de forme sans les fissurer ni les briser. Les métaux possèdent
de nombreuses applications courantes, et leur consommation s’est fortement accrue depuis les
années 80.
II. Liaison métallique et structures cristallines des métaux :
1. Structure des métaux :
On peut se représenter un métal comme un réseau tridimensionnel des cations métalliques
baignant dans un fluide d’électrons délocalisés très mobiles (fig.1). Ces cations sont liés entre eux
par des liaisons métalliques.
Une liaison métallique se caractérise par la mise en commun des électrons de valence qui ne sont
plus localisés entre les atomes (liaison covalente) ou sur un ion (liaison ionique), mais qui sont
répartis dans l’ensemble du réseau d’ions.
Fig.1 liaison métallique de
sodium, les ions positifs
baignent dans un nuage
d’électrons délocalisés.
La nature électronique particulière d’une liaison métallique est responsable de plusieurs
propriétés macroscopiques des métaux.
Le champ d’électrons libres est responsable de plusieurs propriétés :




Il assure une conductivité électrique et une conductivité thermique élevées ;
Il rend compte de la ductilité, de la malléabilité et de la plasticité des métaux ;
Il confère aux métaux leur éclat par son interaction avec les ondes électromagnétiques ;
Il est responsable de la température de fusion et d’ébullition élevées ;
A l’état solide, les métaux se présentent sous forme d’un assemblage de grains microscopiques
dont chacun constitue un cristal (la disposition des atomes à l’intérieur du cristal).
Les trois structures cristallines les plus fréquentes dans les métaux sont la structure cubique
centrée (c.c), suivie de la structure hexagonale compacte (h.c) et de la structure cubique à faces
centrées (c.f.c). (fig.2)
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Fig.2 : structures cristallines les plus courantes des métaux : a) C.F.C, b) C.C, c) H.C
Dans une structure cubique centrée, chaque atome est situé au centre d’un cube formé par ses
huit atomes voisins. Parmi les métaux cristallisant dans le CC : le fer α, le Chrome, Molybdène,
Tungstène et Vanadium.
Le cube élémentaire d’une structure CFC possède un atome à chaque sommet et un atome au
centre de chacune de ses 6 faces. Parmi les métaux cristallisant dans le CFC : Le fer γ, Nickel, Cuivre,
Aluminium, Or.
Dans une structure H.C , les atomes occupent les sommets et le centre des 3 prismes triangulaires
composants un prisme hexagonal de hauteur varie de 1.6 à 1.9 fois le côté représentant la maille
élémentaire. Parmi les métaux cristallisant dans le HC : Manganèse, Zinc, Cadmium et le titane.
2. Eléments chimiques métalliques :
Dans le tableau périodique des éléments, les métaux occupent la gauche, le centre et une partie
de la droite du tableau, séparés des non métaux par les métalloïdes. Parmi les 110 éléments, on
dénombre 86 métaux et 7 métalloïdes.
De point de vue chimique, le caractère métallique est d’autant plus marqué qu’on se déplace vers
la gauche et vers le bas du tableau. Ainsi, les éléments les plus métalliques sont les métaux alcalins,
tandis que les moins métalliques sont les non métaux diatomiques.
De point de vue pratique, il existe une grande variété de termes désignant des familles d’éléments
métallique et d’alliages. On parle des métaux ferreux et non ferreux selon qu’on considère les
alliages contenant ou dépourvus de ferrite. On parle de métaux nobles pour désigner les éléments
métalliques résistants à la corrosion et à l’oxydation : ruthénium, l’argent, le platine, le rhodium,
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l’osmium, l’iridium et l’or. On parle de métaux précieux pour désigner les métaux les plus rares et
dont la valeur marchande est la plus élevée : l’or, l’argent, le platine et le palladium. On parle des
métaux réfractaires pour désigner les métaux particulièrement résistants aux températures
élevées et à l’usure : niobium, le molybdène, le tantale, le tungstène.
Fig3 : tableau périodique
III. Propriétés des métaux :
1. Propriétés physiques :
Parmi les principales propriétés physiques on peut citer :
Conductivité électrique : l’argent est le meilleur conducteur électrique (6,3 107 S/m), suivi par le
cuivre (5,96 107 S/m) et l’aluminium (3,5 107 S/m). La conductivité électrique du fer est de 107 S/m,
tandis que celle de l’acier au carbone est seulement 6,99 106 S/m, ce qui illustre l’effet des
impuretés sur la conductivité électrique.
Masse volumique : bien que la plupart des métaux aient une masse volumique supérieure à celle
de la plupart des non métaux, celle-ci est très variable selon les matériaux considérés. Parmi les
corps simples métalliques le lithium est le moins dense tandis que l’osmium est le plus dense.
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Température de fusion : La température de fusion d'un métal pur est toujours identique (la
même). Les métaux alcalins ont un point de fusion particulièrement bas : ils sont tous liquides à
100 °C.
2. Propriétés mécaniques :
Les métaux sont généralement caractérisés par une bonne malléabilité et une grande ductilité qui
leur permettent de se déformer sans se briser, ainsi le cuivre pur peut être étiré pour former des
fils électriques, des tuyaux, être mis en plaque et martelé en forme de casseroles. L’or pur peut
également être mis sous forme de feuilles très fines. A l’inverse, certains élements d’alliage
permettent de durcir le métal : c’est par exemple le carbone qui durcit le fer pour donner de l’acier,
de l’étain qui durcit le cuivre pour donner le bronze, ou encore de l’argent et du cuivre durcissent
l’or.
3. Propriétés magnétiques :
Quelques métaux présentent des propriétés magnétiques remarquables comme le
ferromagnétisme. Ce sont notamment, le fer, le cobalt et le nickel.
4. Propriétés chimiques :
La Résistance à la corrosion sous l'action de l'Oxygène :
 Fer : s’oxyde rapidement
 Aluminium ; Zinc ; Etain : oxydation superficielle
 Nickel ; Chrome ; Or : aucune oxydation
IV. Les alliages :
Un alliage est un mélange de deux élements chimiques ou plus dont le principal élément constituant
est un métal. La plupart des métaux purs sont trop mous, trop fragiles ou trop réactifs pour pouvoir
être utilisés tels quels. Il est possible de moduler les propriétés des alliages en faisant varier les
proportions relatives de leurs différents constituants. Il s’agit généralement de les rendre moins
fragiles, plus durs, plus résistants à la corrosion, ou encore de leur donner une couleur et un éclat
plus attirants.
De tous les alliages métalliques utilisé de nos jours, ceux de fer (acier, acier allié, acier à outils, acier
au carbone, acier inoxydable, fonte) en représentent l’essentiel de la production. Le fer allié au
carbone donne des aciers de moins en moins ductiles et résistants à mesure que le taux de carbone
augmente. L’addition de chrome, de nickel et de molybdène à des aciers au carbone (à plus 10 %)
donne de l’acier inoxydable.
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Outre les alliages de fer, ceux de cuivre, d’aluminium, de titane et de magnésium sont également
important de point de vue économique. Les alliages de cuivre sont connus sous forme de bronze
depuis l’âge de bronze. De nos jours le bronze désigne un alliage de cuivre et d’étain, tandis que le
laiton est un alliage de cuivre et de zinc, et que le maillechort est un alliage de cuivre, de zinc et de
nickel. Les alliages d’aluminium, de titane et de magnésium ont été développés plus récemment, et
ils sont intéressants en raison de leur grande résistance mécanique pour une masse volumique
plutôt faible ; leur cout de revient est cependant élevé, ce qui restreint leur utilisation aux
applications de haute technologie pour lesquelles les performances sont plus importantes que le
coût. Parmi les différents alliages d’aluminium, on peut citer ceux de corroyage (transformés par
des techniques de forge : laminage, filage). Le Zamak est formé de zinc allié à l’aluminium, le
magnésium et le cuivre.
Outre les propriétés mécaniques remarquables, les alliages permettent également de faciliter la
fusion des métaux, notamment les eutectiques. C’est par exemple le cas de l’alliage étain plomb
Sn63Pb37 qui fond à 183 °C à comparer aux points de fusion respectifs de l’étain et de plomb, qui
sont de 232 °C et
V. Etats métallurgiques :
Corroyage : opération consistant à déformer plastiquement un métal afin d’obtenir une forme
désirée. Le forgeage, le laminage et le filage sont des exemples de corroyage. Le corroyage peut
être réalisé à chaud ou à froid. Le métal subit généralement un écrouissage plus ou moins accentué
(le métal est dit écroui)
Durcissement structural : durcissement du métal provoqué soit par un phénomène de trempe
uniquement (aciers) soit par une trempe suivie d’une maturation (alliages d’aluminium) soit encore
par un traitement mécanique (écrouissage…). Au cours du durcissement, la résistance à la rupture
Rr, la limite élastique Re, la dureté augmentent et l’allongement pour cent A%(la malléabilité)
diminue.
Ecrouissage : modification de la structure d’un métal par déformation plastique à une température
et à une vitesse telles que le métal durcisse. Amène une augmentation de la résistance mécanique
et de la dureté mais aussi une perte de la ductilité (A% diminue).
Maturation : Pour certains alliages, on effectue une trempe, mais pas de revenu. Dans ce cas, il y a
« maturation » (exemple : 5 jours à 20°C pour les Alliages d’aluminium), c'est-à-dire que l'on
considère que l'alliage atteint ses caractéristiques mécaniques seulement après cette période.
Tout essai de dureté ou de résistance mécanique avant ces 5 jours n'est pas significatif.
Recuit : dans le cas des métaux non ferreux, traitement thermique destiné à adoucir le métal en
éliminant l’écrouissage (relaxation des contraintes). Par exemple, le laminage à froid d'un matériau
provoque son écrouissage ce qui se traduit par une perte de ductilité et un durcissement. Un recuit
est alors nécessaire pour lui redonner les propriétés mécaniques sensiblement identiques à celles
qu'il avait avant déformation.
Revenu : traitement thermique qui permet d'adoucir les effets de la trempe en produisant
la martensite dite revenue sans trop altérer les effets fondamentaux de la trempe.
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VI. Elaboration et désignation des métaux ferreux :
Le fer est l'un des métaux les plus abondants de la croûte terrestre. On le trouve un peu partout,
combiné à de nombreux autres éléments, sous forme de minerai. En Europe, la fabrication du fer
remonte à 1 700 avant J.C. Depuis les Hittites jusqu'à la fin du Moyen Age, l'élaboration du fer
resta la même : on chauffait ensemble des couches alternées de minerai et de bois (ou de charbon
de bois) jusqu'à obtenir une masse de métal pâteuse qu'il fallait ensuite marteler à chaud pour la
débarrasser de ses impuretés - et obtenir ainsi du fer brut, prêt à être forgé. Le "bas-fourneau",
perfectionné petit à petit : De l'ordre de quelques kilos à l'origine, les quantités obtenues
pouvaient atteindre 50 à 60 kilos au Moyen Age.
Au XVème siècle, la génération des premiers "hauts fourneaux" de 4 à 6 mètres de haut propagea
une découverte fortuite mais majeure : un métal ferreux à l'état liquide, la fonte, qui se prêtait à
la fabrication de toutes sortes d'objets (marmites, boulets de canons, chenets, tuyau). La fonte
permettait également de produire du fer en abondance, grâce à l'affinage.
En 1786, Berthollet, Monge et Vandermonde, trois savants français, établirent la définition exacte
du trio Fer-Fonte-Acier et le rôle du carbone dans l'élaboration et les caractéristiques de ces trois
matériaux. Toutefois, il fallut attendre les grandes inventions du XIXème siècle (les fours Bessemer,
Thomas et Martin) pour que l'acier, jusqu'alors fabriqué en faible quantité à partir du fer, connaisse
un développement spectaculaire et s'impose rapidement comme le métal-roi de la révolution
industrielle. Au début du XXème siècle, la production mondiale d'acier atteignit 28 millions de
tonnes, soit six fois plus qu'en 1880. Et à la veille de la première guerre mondiale, elle grimpa à 85
millions de tonnes. En quelques décennies, l'acier permit d'équiper puissamment l'industrie et
supplanta le fer dans la plupart de ses applications.
Un alliage ferreux est constitué essentiellement de fer et de carbone. La teneur en carbone est de
moins de 0,10% dans le fer, de 0,10 à 2,1% dans l'acier et de 2,1 à 6,67% dans la fonte. Aujourd'hui,
on ne parle plus de fer mais d'aciers "à très bas carbone". Les aciers et les fontes alliées sont
constitués de fer, de carbone et d’autres élements tels que : le silicium, le manganèse, le nickel, le
chrome, etc qui améliorent leurs qualités. C'est pourquoi il n'y a pas un acier mais des aciers. On
dénombre aujourd'hui près de 3 000 nuances (compositions chimiques) répertoriées, sans
compter toutes celles créées sur mesure.
1. Elaboration et désignation de la fonte :
Le principal moyen utilisé pour élaborer de la fonte est le haut fourneau. Dans lequel se déroule le
processus métallurgique de réduction, fusion ainsi que la carburation du fer. Le but principal du
haut fourneau est d’extraire le métal fer de son minerai et sa séparation de la gangue (ensemble
des roches et minéraux sans intérêt économique, qui entourent les minerais).
Les matières premières utilisées pour l’élaboration de la fonte sont : Le minerai de fer, le coke et
les fondants.
Le produit principal du haut fourneau est la fonte appelée aussi fonte de première fusion. Elle est
obtenue à l’état liquide à une température de près de 1400°C et avec une teneur en carbone de
3,5% à 4,5% et de teneur variable en Si, Mn, P et S. Elle peut aussi renfermer d’autres éléments.
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La fonte est définie comme un alliage de fer et de carbone dont la teneur en carbone est supérieure
à 2% (voir diagramme fer-carbone fig.4). Le produit secondaire obtenu est le laitier (dit aussi scorie)
dont les principaux composants sont CaO, SiO2, Al2O3 et MgO.
Fig.4 diagramme
d’équilibre Fe-C
1.1. Matières premières
Comme il a été mentionné auparavant, les matières premières destinées pour l’élaboration de la
fonte sont : le minerai de far, le coke et les fondants.
a) Le minerai de fer : Ce sont des roches contenant de fer en quantité importante. Selon la forme de
combinaisons chimiques, on distingue plusieurs types :
 La magnétite (fe3O4), sa couleur varie du gris foncé au noir
 L’hématite rouge (fe2O3), sa couleur varie du rouge foncé au gris foncé.
 L’hématite brune (fe2O3 H2O), sa couleur varie du noir au jaune.
 Le fer spathique ou sidérose (feCO3), sa couleur varie du jaune pâle au gris.
Certains éléments additifs du minerai de fer sont indésirables d’autres sont utiles. Les éléments
nocifs sont le soufre, le phosphore, le plomb, le zinc et le cuivre. Le reste tels que Mn, Cr, Ni, Al,
Na et Mo sont utiles.
b) Le coke : Les charbons fossiles bruts (lignite et houille) ou le bois non carbonisé sont impropres à
la métallurgie du fer, car la teneur en impuretés ne permet pas d'atteindre une température
suffisante pour produire de la bonne fonte. Ce n'est qu'au XVIIIe siècle qu'on a imaginé de purifier
la houille naturelle au moyen de cokeries pour produire le coke. Ce nouveau combustible a rendu
possible la production de masse de la fonte et donc le chemin de fer. Plus de 90% des fontes sont
produites avec du coke. Le rôle essentiel du coke dans le haut fourneau est la carburation du fer.
c) Les fondants : Les fondants sont utilisés essentiellement dans la charge du haut fourneau pour
réduire la température de fusion de la gangue et l’obtention du laitier fluide qui a une bonne
capacité d’absorption du soufre et du phosphore, ces deux derniers éléments sont indésirables
dans la composition de la fonte. Comme fondants on utilise le plus souvent le calcaire CaCO3.
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1.2. Le haut-fourneau
Le haut-fourneau est un four à forme circulaire destiné à l’élaboration de la fonte. (fig.5)
Fig.5 haut fourneau
C’est par le gueulard que la charge est introduite à l’aide d’un monte-charge(skip). Le minerai de
fer et les fondants sont introduits de telle façon à donner des couches qui seront séparées par des
couches de coke. Il s’établit un courant descendant des matières d’abord solides, puis pâteuses et
enfin liquide qui traversent le haut-fourneau en quelques heures.
L’air chaud soufflé par les tuyères participe à ma combustion du coke en le transformant en
monoxyde de carbone CO, il en résulte un courant gazeux ascendant.
Le courant gazeux possède deux fonctions :
-
Transmettre la chaleur obtenue prés de tuyères à la charge. Donc la charge descendante se
chauffe jusqu’à une température de 1500°C à son arrivée au creuset.
Réduire les différents oxydes.
La réaction fondamentale de réduction dans le haut-fourneau est la réduction du fer. L’agent
réducteur est le carbone et son oxyde (CO) dont le rôle est d’éliminer l’oxygène des différents
oxydes.
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Il existe deux types de réduction :
-
La réduction directe, celle qui se passe avec le carbone pour former le CO.
La réduction indirecte avec le CO et le H2 pour former le CO2 et le H2O vapeur.
La figure 6 ci-dessous, nous donne un aperçu sur les réactions principales se déroulant lors du
processus métallurgique de haut-fourneau.
Fig.6 processus métallurgique dans le haut fourneau
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1.3. Les fontes du haut fourneau :
Les fontes obtenues dans le haut-fourneau sont destinées pour l’affinage de l’acier dans les
différents fours et convertisseurs ainsi que pour le moulage des pièces mécaniques (fonderie). Elles
se distinguent l’une de l’autre par leurs compositions chimiques.
Il existe deux types de fontes :


Les fontes blanches, à cémentite
Les fontes grises, à graphite
La distinction entre fonte blanche et grise est établie à partir de l'observation de leur faciès de
rupture. L'obtention d'une fonte grise ou blanche dépend à la fois de leur composition et de la
vitesse de refroidissement.
Lorsque la vitesse de refroidissement est lente et en ajoutant des éléments d'alliages graphitisants
(cuivre, nickel, silicium), qui permettent de faire précipiter du graphite, on obtient de la fonte grise.
Par contre, une vitesse de refroidissement rapide favorise la formation de cémentite et donc de la
fonte blanche.
Il existe des fontes dont l'aspect est gris et blanc, ce sont les fontes truitées.
a) La fonte blanche :
La cémentite est un carbure, dur et fragile. Les fontes blanches (FB) sont donc dures, fragiles,
résistantes au frottement et à l’abrasion, et ont une bonne tenue à haute température. Elles sont
difficilement usinables. Possédant une bonne coulabilité, et un aspect blanc brillant, la fonte
blanche est principalement utilisée pour les pièces d'aspect, les pièces et la fonderie d'art.
On peut obtenir une fonte malléable à cœur blanc ou à cœur noir à partir de fonte blanche par
traitement thermique.
b) La fonte grise :
Les fontes grises (FG) sont donc des fontes alliées (Cu, Ni, Si). Le graphite est un matériau tendre
et qui est un lubrifiant solide. Les fontes grises sont fragiles, usinables, et ont des bonnes propriétés
d'absorption des vibrations.
Le graphite précipite habituellement sous forme de paillettes, ou lamelles, notamment en raison
de la présence d'impuretés, en particulier du soufre ; on parle de fonte à graphite lamellaire (FGL).
On peut ajouter des éléments d'alliages piégeant le soufre, en général des terres rares, ce qui
permet au graphite de précipiter sous forme de particules sphériques ; on parle de fonte à graphite
sphéroïdal (FGS) qui est fonte ductile, malléable.
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Pour résumer on distingue alors :





Les fontes blanches (FB) : principalement utilisées pour les pièces d'usures ;
Les fontes malléable (FM) : le principal intérêt est une plus grande soudabilité par rapport
aux autres fontes ;
Les fontes à graphite lamellaire (FGL) : elles sont surtout utilisées pour les bâtis de
machine (absorption des vibrations), les tuyaux de dimensions importantes (conduites
d'égout), les contrepoids, les chauffages et les plaques et inserts de cheminée ;
Les fontes à graphite sphéroïdal (FGS) : elles sont ductiles et facilement soudables ; elles
sont utilisées pour les automobiles (bras de suspension, tambours de frein, arbre à cames,
vilebrequin) et les canalisations ;
Les fontes à graphite vermiculaire (FGV), la forme du graphite étant entre la lamelle et la
sphère, en utilisant des teneurs en éléments d'alliages (nodulisant tels que Mg ou Ce)
moins importantes que pour les FGS ; cela permet d’avoir les propriétés de la FGL (stabilité,
absorption) sans sa fragilité.
1.4. Désignation de la fonte :
Les fontes sont désignées par le préfixe EN-GJ, indiquant qu'il s'agit de fonte, suivi du symbole de
la famille de fonte, ainsi que la résistance à la rupture Rm, en MPa et éventuellement l'allongement
à la rupture A%.
Les familles des fontes sont :







L : fonte à graphite lamellaire (fonte grise) ;
S : fonte à graphite sphéroïdal (fonte grise) ;
MB : fonte à cœur noir, fonte blanche malléable ;
MW : fonte à cœur blanc, fonte blanche malléable ;
N : fonte sans graphite ;
V : fonte vermiculaire ;
Y : fonte de structure spéciale ;
Exemple : EN-GJS-350-22 fonte à graphite sphéroïdal de résistance à la rupture Rm=350 MPa et un
allongement à la rupture A%=22%.
2. Elaboration et désignation des aciers :
L’acier est un alliage de fer et de carbone dont la teneur en carbone est inférieure à 2% (fig.4). Dans
l’industrie l’acier est plus utilisé que la fonte, car il possède des propriétés mécaniques relativement
bonnes par rapport à ceux de la fonte.
Les procédés de fabrication de l’acier sont assez nombreux. La majorité d’entre eux consiste à affiner
la fonte de première fusion dans des fours ou convertisseurs, en la décarburant dans un premier temps
et puis ajouter des éléments d’additions pour obtenir l’acier désiré.
Les matières premières nécessaires pour l’élaboration de l’acier sont : la fonte liquide ou solide, la
ferraille, les additions et des ferro-alliages.
La masse principale de la charge se compose de la fonte et de la ferraille, la composition de la fonte
doit correspondre aux exigences du procédé utilisé. Les additions sont le calcaire sous forme de CaCO3
ou CaO ou CaF2 utilisé pour l’affinage électrolytique.
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2.1. Processus d’élaboration de l’acier :
L’acier peut être obtenu
- A partir de la fonte d’une 1ère fusion élaborer en haut fourneau
- A partir des déchets d’acier récupérer
a) Fabrication de l’acier à partir de la fonte
Action combiner de la chaux et de l’oxygène
de l’air qui traverse la masse de la fonte en
fusion procédé « BESSEMER »
Action combiner de la chaux et de l’oxygène
d’un oxyde de fer mélangés à la fonte
maintenue en fusion procédé « MARTIN »
b) Fabrication de l’acier à partir de la ferraille
Les ferrailles sont fondues ensemble. On
prélève, après fusion complète une
éprouvette dont en fait l’analyse. Si la teneur
en carbone est inférieure à celle de l’acier
désiré, on ajoute de la fonte. Dans le carbone
en excès. De la chaux introduire dans le bain
permettra d’éliminer les impuretés sous
forme de laitier.
La figure ci-contre montre les différentes
Fig.7 les principales étapes de fabrication de l’acier
étapes de fabrication de l’acier.
2.2. Différents procédés d’élaboration des aciers
Pratiquement la totalité de la production de l’acier est effectuée selon les procédés ci-dessous.
On distingue deux différents procédés :
 Par soufflage : les procédés Thomas, Bessmer…
 Sur sole : four martin et le four à l’arc électrique
a) Procédés par soufflage :
Convertisseurs Bessmer et Thomas :
C’est en 1857 que Henry Bessmer proposa le principe d’obtention de l’acier par soufflage de gaz
oxydant dans la fonte liquide sans dépense d’énergie. Le procédé consiste à faire traverser le bain
de fonte liquide par un courant d’air froid. Il ne pouvait être destiné que pour le traitement des
fontes non phosphoreuses et à très faible teneur en soufre.
Et c’est alors en 1979 que Gilchrist thomas développa le procédé Bessmer, pour le traitement des
fontes phosphoreuses en maintenant le même procédé de soufflage de l’air sous pression.
Le principe de fonctionnement est généralement le même pour les deux procédés, dans le
convertisseur, la fonte est introduite avec une température avoisinante 1250°C. L’air froid est
soufflé sous pression, ce qui oxyde les impuretés. L'originalité du procédé consiste à exploiter la
chaleur dégagée par les réactions chimiques pour maintenir la masse de métal en fusion.
b) Procédés sur sole :
Procédé MARTIN : Le premier four martin a été conçu en 1864. La charge métallique est fondue
par contact direct avec la flamme. Le procédé Martin est utilisé pour l’élaboration d’une grande
variété d’aciers non alliés et faiblement alliés (aciers d’usage courant, aciers de qualité) avec des
pourcentages en carbone de 0,03 à 1% et en phosphore et soufre inférieure à 0,04%.
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La figure ci-dessous résume les différentes étapes d’élaboration de l’acier.
Fig.8 élaboration de l’acier
2.2. Désignation des aciers :
La norme (NF EN 10027-1) a retenu deux systèmes de désignation :
(groupe 1) Les aciers désignés à partir de leurs caractéristiques mécaniques et physiques (aciers
pour façonnage ultérieur) ou les aciers désignés à partir de leur emploi (fils, tôles, aciers revêtus…)
(groupe 2) Les aciers désignés à partir de leur composition chimique
a) Aciers désignés à partir de leur emploi et de leurs caractéristiques mécaniques et
physiques :
Le codage est réalisé à partir d’une lettre suivie d’une valeur numérique ;
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*N.B. Re = limite élastique en MPa.
*Il existe aussi d’autres les lettres L, B, Y,etc., pour plus d’information se référer à la norme.
*Dans le cas d’aciers livrés moulés la désignation est précédée de la lettre G (exemple GS 235)
Exemples
E335 : Acier de construction mécanique ayant une limite élastique minimale de 335 Mpa
S 235 : Acier de construction ayant une limite élastique minimale de 235 MPa
b) Aciers désignés à partir de leur composition chimique
Nous distinguerons 4 cas :
- Les aciers non alliés avec un pourcentage de manganèse inférieur à 1% à l’exclusion des
aciers de décolletage : Sous groupe 2-1 aciers non alliés sauf aciers de décolletage.
- Les aciers non alliés de teneur en manganèse supérieure à 1%, les aciers non alliés de
décolletage, aciers alliés pour lesquels la teneur d’aucun élément d’addition n’atteint 5%
Sous groupe 2-2 aciers faiblement alliés.
- Les aciers alliés dont la teneur d’au moins un des éléments est supérieure ou égale à 5%.
Sous groupe 2-3 aciers fortement alliés
- Les aciers alliés qui sont utilisé comme aciers d’outillage à coupe rapide Sous groupe 2-4
aciers rapides
b.1. Aciers non alliés avec une teneur en Mn inférieure à 1% : Lettre C suivie d’une valeur
numérique 2 chiffres représentant le pourcentage de carbone en masse de l’acier multiplié par
100.
*N.B. La désignation est précédée de la lettre G si la pièce est livrée moulée
*Ces aciers peuvent être suivis par un indice indiquant certaines propriétés de l’acier
b.2. Aciers faiblement alliés : Ce sont des aciers dans lesquels la teneur en élément d’addition
est inférieure à 5%. (Attention si la teneur d’un élément d’addition ne peut pas dépasser 5%
la somme des teneurs le peut).
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Tab. Coefficients multiplicateurs
*N.B. La désignation est précédée de la lettre G si la pièce est livrée moulée
b.3 Aciers fortement alliés : Un acier est considéré comme fortement allié si au moins un de
ces éléments d’addition a une teneur supérieure à 5 % en masse.
*N.B. Si une teneur n’est pas indiquée, elle est inférieure à 5%.
b.4. Aciers à coupe rapide (codage spécifique)
VII. Elaboration et désignation des alliages d’Aluminium
1. extraction de l’alumine à partir de la bauxite : procédé Bayer
L’industrie utilise un procédé inventé en 1887 par Bayer. La bauxite est le minerai le plus
utilisé pour obtenir de l’alumine ; son nom vient du village des « Baux-de-Provence » où le
français Pierre Berthier découvrit ce minerai en 1821. La bauxite contient l’élément aluminium
sous forme d’oxyde hydraté Al2O3, n H2O (n étant égal à 1, ou 3), également de la silice (SiO2),
de l‘oxyde de titane (TiO2) et de l’oxyde de fer(III), Fe2O3.
2. Production d’aluminium par électrolyse de l’alumine : principe
Il n’est pas possible de réduire l’alumine par des réducteurs industriels tels que le
carbone, le monoxyde de carbone ou le dihydrogène car l’aluminium est très réducteur.
L’industrie fait appel à la réduction à la cathode d’un électrolyseur, moyen très puissant de
réduction.
Mais l’oxyde d’aluminium(III) ne peut pas être réduit en solution aqueuse car
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l’aluminium est plus réducteur que l’eau et c’est cette dernière qui serait réduite au lieu de l’ion
aluminium(III).
Par ailleurs, l’oxyde d’aluminium(III) est difficilement fusible comme toutes les espèces à
structure ionique (ions Al3+ et O2-). On s’en sert même comme revêtement réfractaire
(température de fusion de 2045°C).
Dans l’industrie, un mélange fondu de plus de 90 % de cryolithe (Na3AIF6) et de 7 %
d’alumine est électrolysé. Ce mélange est beaucoup plus fusible que l’alumine pure (température
de fusion de l’ordre de 1000 °C). L’électrolyse de ce mélange ne consomme
pratiquement que l’alumine et le carbone de l’anode qui réagit avec le dioxygène formé. On
note néanmoins une consommation d’environ 30 kg de cryolithe par tonne d’aluminium.
En simplifiant, l’équation de la réaction correspondant à l’électrolyse peut s’écrire :
Fig.9. Processus de production de l’aluminium
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