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PREFACE
Les grands dés que pose le développement durable dans le
monde contemporain place indéniablement la problémaque
des changements climaques au rang des priorités que
partage l’humanité toute enère. L’adopon le 9 mai 1992 de
la Convenon-Cadre des Naons Unies sur les Changements
Climaques (CCNUCC) incarne la toute première réponse de la
communauté internaonale face au phénomène etàses eets
néfastes.
En raant cee Convenon le 30 juin 1994, la République du
Bénin est astreinte à soumere une communicaon naonale
sur les changements climaques à la Conférence des Parestous
les quatre ans, en vertu des disposions des arcles 4.1.et 12.1
de la Convenon et de la décision 1/CP.16 de la Conférence des
Pares.
La présente communicaon naonale sur les changements
climaques ore l’occasion à notre pays d’honorer cet
engagement pour la troisième fois. Elle est le fruit des travaux forts
appréciables accomplis par des groupes de travail thémaques,
établis selon une approche instuonnelle et qui ont bénécié
de l’accompagnement technique de pools d’experts naonaux.
Cee nouvelle approche a nécessité une série d’acvités de
renforcement de capacités et un encadrement approprié à la
mesure des résultats fort intéressants en termes de qualité des
données et des informaons produites.
Sur le plan des résultats, selon l’inventaire des gaz à eet
de serre (GES) établi dans tous les secteurs pour la série
temporelle1990-2015, les émissions totales sont évaluées à 7792
Gg CO2 eq en 2015. Le bilan des émissions et des absorpons
révèle que la tendance évolue, à parr de l’année 1997, vers des
émissions nees posives. Cee situaon, indiquant que le Bénin
est devenu un pays émeeur net de GES, a été établie grâce à
la disponibilité de données détaillées plus complètes et sur la
base des recalculs opérés à l’aide des nouveaux ouls du Groupe
d’Experts Intergouvernemental sur l’évoluon du Climat (GIEC).
Les secteurs de l’énergie et de l’agriculture émeent la majeure
pare des émissions (hormis la foresterie) en y contribuant
respecvement à 27% et 69% en 1990 et à 53% et 41% en 2015.
L’évaluaon de l’aénuaon des changements climaques dans
trois (3) secteurs prioritaires ciblés (l’agriculture, l’énergie et
la foresterie) sur la base des résultats de l’inventaire des GES,
s’est fondée sur de nouveaux ouls d’évaluaon et a permis, au
regard des opons évaluées au niveau sectoriel, la formulaon
des poliques et mesures envisagées à l’horizon 2030. A propos
des opons d’aénuaon idenées, pour les secteurs de
l’agriculture et de l’énergie, la mise en œuvre permera d’éviter
sur la période d’évaluaon (2016-2030) un total cumulé del’ordre
de 40 680 Gg CO2eq par rapport
au scénario de référence (16%).
En ce qui concerne la
vulnérabilité et l’adaptaon aux
changements climaques, en
sus des secteurs de l’agriculture,
des ressources en eau, de la foresterie et du lioral, qui ont fait
l’objet d’évaluaon dans la Deuxième Communicaon Naonale,
trois (3) nouveaux secteurs sont considérés, l’énergie, le
tourisme et la santé.La parcularité sur le plan méthodologique
réside essenellement dans des analyses plus approfondies de
la vulnérabilité actuelle avec l’ulisaon de nouvelles données
et informaons collectées sur le terrain.Quant àla vulnérabilité
future, les analyses ont nécessité le recours à l’ulisaon des
nouveaux scenarios climaques (RCP) et socioéconomiques
(SSP), rendus disponibles par le GIEC avec le précieux concours
de la communauté scienque internaonale. Parmi les sept
(7) secteurs considérés, ceux de l’agriculture, des ressources
en eau, du tourisme, du lioral et de la santé se sont révélés
parculièrement vulnérables. Au regarddes résultats de
l’évaluaon de la vulnérabilité actuelle et des indicaons sur la
vulnérabilité future, quelques pistes relaves aux possibilités
d’adaptaon aux changements climaques sont idenées,
assores de mesures permeant la mise en œuvre de ces
opons.
S’il est vrai que ces diérentes considéraons répondent aux
obligaons prescrites par la Convenon, il n’en demeure pas
moins que des exigences de l’Accord de Paris, notamment
en maère d’adaptaon, de mise au point et de transfert de
technologies, de renforcement de capacités et d’éducaon, de
formaon, de sensibilisaon du public, sont également pris en
compte.
C’est le lieu et l’occasion pour adresser mes vifs remerciements
à tous ceux qui ont contribué à l’élaboraon de ce document,
en parculier l’équipe de geson du projet d’élaboraon de la
troisième communicaon naonale du Bénin sur les changements
climaques, les membres des groupes de travail relevant des
diverses instuons ainsi que les personnes ressources.
Enn, qu’il me soit permis de saisir cee opportunité pour
exprimer mes sincères gratudes à tous les partenaires techniques
et nanciers, en l’occurrence le Fonds pour l’Environnement
Mondial (FEM), l’ONU-Environnement (PNUE), l’Organisaon
des Naons Unies pour l’Alimentaon et l’Agriculture, la
Coopéraon Allemande et le Programme des Naons Unies pour
le Développement (PNUD) pour leurs appuis à la réalisaon de
ce chef - d’œuvre.
Le Ministre du Cadre de Vie et du Développement Durable
José TONATO