Migraines vestibulaires
Souvent confondus avec le vertige paroxystique bénin de l’enfant (VPBE), les migraines
vestibulaires ont des critères diagnostiques précis établis par la 3e édition de l’International
Classification of Headache Disorders (ICHD) :
A. au moins 5 épisodes incluant les critères C et D ;
B. une histoire de migraine avec ou sans aura ;
C. des symptômes vestibulaires d’intensité modérée ou sévère perdurant entre 5 minutes
et 72 heures ;
D. au moins 50 % des épisodes sont associés à au moins une des caractéristiques des
crises migraineuses :
a. céphalées avec au moins deux des caractéristiques suivants :
i. localisation unilatérale,
ii. caractère pulsatile,
iii. intensité modérée ou sévère,
iv. aggravée par une activité physique de routine ;
b. photophobie et phonophobie ;
c. aura visuelle. Les crises surviennent à tout âge. C’est la première cause de vertiges
chez l’enfant de plus de 6 ans (entre 11 et 38 % selon les études (2-7)). L’âge moyen est
de 13,6 ans (6). Les facteurs favorisant sont la fatigue, le stress et les contrariétés, les
insomnies, les troubles ophtalmologiques majorés par des stimulations visuelles
(télévision, jeux vidéo, portables), l’obésité, l’alimentation (chocolat, fromage, alcool,
fèves, choucroute, caféine, aspartame, viande fumée, glaces), les antécédents familiaux
dans 48 % des cas (6-8).
Le bilan vestibulaire (VNG, vHIT, PEO) et neurologique intercritique est normal. Il a parfois
été décrit des nystagmus spontanés en période de crises. La prise en charge consiste en un
traitement de fond associant de la relaxation, une prise en charge ophtalmologique et ortho
ptique, une éviction des facteurs
favorisants et un traitement de crise avec des antivertigineux (Tanganil®) et des antalgiques
(ibuprofène, voire triptans). Le traitement médicamenteux de fond, préconisé par certains si
les crises sont supérieures à 3 par mois, et ayant montré le plus d’efficacité(9) sont les
tricycliques (mais avec comme effets secondaires possibles une vision floue, des palpitations,
une somnolence, un allongement de QT à l’ECG nécessitant un ECG avant tout traitement) et
le topiramate (avec des effets secondaires en limitant la prescription : somnolence, troubles de
la mémoire, paresthésies, lithiase rénale). Le traitement médicamenteux de fond est
exceptionnel chez l’enfant, jamais prescrit dans mon expérience. •Vertige paroxystique bénin
Survenant dans la petite enfance, c’est la première cause de vertiges, entre 6 mois et 6 ans :
entre 11 et 39 % selon les études (4-7). Ce vertige dure quelques secondes à quelques
minutes, avec nausées et pâleur. Contrairement aux migraines vestibulaires, il n’y a pas de
symptômes migraineux. À l’arrêt de la crise, l’enfant reprend son activité comme si rien ne
s’était passé. Les crises disparaissent spontanément en quelques mois ou années avant 6 ans
ou peuvent évoluer vers des migraines de même que les autres symptômes épisodiques
associés aux migraines (crises de vomissements, douleurs abdominales et torticolis
paroxystique bénin)(10). Le bilan vestibulaire et neurologique intercritique est normal. On