1. MODÈLE SCALAIRE DE LA LUMIÈRE. 1.1. Nature électromagnétique de la lumière.
1.1 Nature électromagnétique de la lumière
En 1865, le physicien écossais James Clerk Maxwell publie son troisième et dernier article autour des
phénomènes électriques et magnétiques et perce le secret de la lumière. D’une part, il réussit le tour de force
d’unifier les phénomènes électriques et magnétiques en inventant le concept de champ électromagnétique
pour lequel il donne les lois (20 équations qu’Oliver Heaviside réduira à 4 et qui forment ce que l’on appelle
de nos jours, les équations de Maxwell). D’autre part, sur la base de ces équations, Maxwell prédit l’existence
d’ondes électromagnétiques et calcule leur vitesse dans le vide. La valeur qu’il trouve est si proche de celle
de la lumière (mesurée par Fizeau et Foucault avec une assez bonne précision) que la coïncidence lui semble
peu probable. Il écrira :
The agreement of the results seems to show that light and magnetism are affections of the same
substance, and that light is an electromagnetic disturbance propagated through the field according
to electromagnetic laws – J.C Maxwell
Neuf ans après la mort de Maxwell, en 1888, Heindrich Hertz confirme l’existence de telles ondes en
découvrant les ondes radio. Il devient alors très clair que la lumière visible en est un cas particulier, avec des
fréquences trop grandes pour être directement accessible.
Dans la suite, nous rappelons quelques résultats concernant les ondes électromagnétiques. Pour plus de
précision, on renvoie le lecteur à un cours d’électromagnétisme[1].
1.1.1 Propagation dans le vide
Dans le vide, d’après les équations de Maxwell, le champ électromagnétique (−→
E , −→
B) obéit à l’équation
d’onde
△−→
E−1
c2
∂2−→
E
∂t2=−→
0et △−→
B−1
c2
∂2−→
B
∂t2=−→
0avec c=1
√µ0ϵ0
où △désigne l’opérateur laplacien vectoriel. La constante c, homogène à une vitesse, représente la vitesse
de propagation des ondes électromagnétiques. Numériquement, on trouve
c=1
√µ0ϵ0≃3·108m.s−1
C’est Kohlrausch et Weber qui déterminèrent les premiers cette vitesse à partir des constantes électrique
et magnétique. Le bon accord avec la vitesse de la lumière permit à Maxwell de conjecturer la nature
électromagnétique de la lumière.
Intéressons-nous à une solution particulière qui joue un rôle important en optique : l’onde plane pro-
gressive harmonique. Il est facile de vérifier qu’un champ électrique de la forme
−→
E(−→
r , t) = E0cos ωt −−→
k·−→
r−→
u♡(1.1)
est solution de l’équation d’onde. Cette solution est caractérisée par les paramètres suivants.
1. Son amplitude E0. On verra que l’énergie transportée par l’onde en dépend.
2. Sa pulsation ω(rad.s−1) qui est liée au nombre νde cycles d’oscillations par seconde, qu’on appelle
la fréquence (Hz). On a la relation
ν=ω
2π♡(1.2)
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