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Telechargé par Mohamed Benafghoul
Chapitre II Spectroscopie IR 3ème Année licence
Chimie organique
M.BOUZIANE
et N.CHENEGRIHA
INTERPRETATION DU SPECTRE
Introduction :
Il n’y a pas de règles strictes pour l’interprétation d’un spectre IR. Cependant, avant toute
interprétation, certaines conditions doivent être remplies :
1- Le spectre doit présenter une résolution et une intensité adéquates
2- Le spectre doit être celui d’un composé raisonnablement pur
3- Le spectrophotomètre doit être calibré pour que les bandes observées à leur
propre fréquence ou longueur d’onde. La calibration peut être faite avec des
standards sûrs tels que le film de polystyrène.
4- Le conditionnement de l’échantillon doit être spécifié. Si un solvant est employé,
il faut préciser le type de solvant, la concentration de l’échantillon et l’épaisseur
de la cellule devront être indiqués.
Les deux domaines importants pour l’examen préliminaire d’un spectre sont les régions
comprises 4000 et 1300 cm-1 et entre 900 e 650 cm-1. La partie haute fréquence du spectre est
appelée la région des groupes fonctionnels. Les fréquences d’élongation caractéristiques pour
des groupes fonctionnels spécifiques tels que OH, NH et C==O apparaissent dans cette portion
du spectre. L’absence d’absorption aux fréquences décrites pour divers groupes fonctionnels
peut être également utilisée comme critère d’absence de ces mêmes groupes de la molécule.
L’absence d’absorbance entre 1850 et 1540 cm-1 exclut toute structure contenant
un groupe carbonyle. De faibles bandes dans la région des hautes fréquences, résultant de
l’absorption fondamentale de groupes fonctionnels, tels que SH et C==C, sont extrêmement
précieuses dans la détermination de la structure. Les fortes bandes des squelettes aromatiques
et hétéroaromatiques tombent dans la région du spectre comprise entre 1600 et 1300 cm-1.
L’absence de fortes bandes d’absorption entre 900 et 650 cm-1 (région des bandes
d’absorbance dues à des fortes déformations angulaires des liens CH hors du plan et à la
déformation du cycle) indique généralement une structure non aromatique
la portion intermédiaire du spectre, de 1300 à 900 cm-1, est habituellement appelée la
région de « l’empreinte digitale ». Le diagramme d’absorption dans cette région est le plus
souvent complexe. Cette portion du spectre est extrêmement précieuse quand on l’examine par
rapport aux autres régions. Par exemple, si l’absorption de l’élongation OH d’un alcool ou
d’un phénol apparaît dans la région des hautes fréquences du spectre, la position de la bande
d’absorption C—C—O entre 1260 et 1000 cm-1 fait qu’il est souvent possible d’attribuer
l’absorption OH aux alcools et phénols de structure hautement spécifiques. L’absorption dans
cette région intermédiaire est probablement unique pour chaque espèce moléculaire.
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Toute conclusion déduite après l’examen d’une bande particulière devra être confirmée,
quand c’est possible, par l’examen d’autres parties du spectre.
Des composés semblables peuvent donner virtuellement des spectres identiques dans
des conditions normales, mais des différences « d’empreinte digitale » peuvent être détectées
en agrandissant l’échelle verticale ou avec un très gros échantillon (pentane et hexane)
ABSORPTIONS CARACTERISTIQUES DES GROUPES DANS LES MOLECULES ORGANIQUES
Un tableau des absorptions caractéristiques des groupes est donné ci-dessous. Les
intervalles pour les absorptions de groupe ont été attribués après examen de nombreux
composés dans lesquels les groupes étaient présents. Bien que ces intervalles soient fort bien
définis, la fréquence ou longueur d’onde précise à laquelle un groupe spécifique absorbe
dépend de son environnement au sein de la molécule ainsi que de son état physique.
Quelques domaines d'absorption correspondant à divers types de liaisons chimiques.
1- Les alcanes normaux :
Les spectres d’alcanes normaux (paraffines) peuvent être interprétés en fonction de
quatre vibrations, qui sont l’élongation et la déformation angulaire des liens CH et CC.
Les vibrations de déformation angulaire du lien CC apparaissent à de très basses fréquences
(au dessous de 500 cm-1) et n’apparaissent donc pas dans nos spectres. Les bandes attribuées
aux vibrations d’élongation du lien CC sont faibles et apparaissent entre 1200 et 800 cm-1 ;
elles n’ont en général que peu de valeur pour l’identification.
a- Les vibrations d’élongation des liens C—H :
L’absorption provenant des élongations des liens C—H dans les alcanes apparaît entre
3000 et 2840 cm-1. Dans un spectre, les positions des vibrations d’élongation des liens CH
sont parmi les plus stables.
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b- Les vibrations de déformation angulaire des liens C—H :
2-Les alcènes :
Les différents types de vibrations que l’on rencontre dans ces structures sont : vibration
d’élongation C==C et CH et la déformation dans le plan des liens CH.
a- Les vibrations d’élongation des liens C==C :
Alcènes linéaires non-conjugués : Le mode d’élongation du C==C des alcènes non-
conjugués présente habituellement une absorption moyenne à faible de 1667 à
1640 cm-1. Les alcènes mono-substitués, qui sont des groupes vinyles, absorbent
moyennement vers 1640 cm-1. Les alcènes bi-substitués trans ainsi que les
alcènes tri- et tétrasubstitués par des groupes alkyles, absorbent aux environ de
1650 cm-1.
Les systèmes conjugués :Les vibrations d’élongation des liaisons alcènes dans les
diènes conjugués, sans centre de symétrie interagissent pour donner deux
bandes d’élongation C==C. Le spectre du penta-1,3-diène (asymétrique) présente
une absorption vers 1650 et 1600 cm-1, alors que le buta-1,3 diène (symétrique)
ne présente qu’une bande vers 1600 cm-1 résultant de l’élongation asymétrique ;
la bande d’élongation symétrique est inactive en IR. La conjugaison d’une double
liaison alcène avec un cycle aromatique produit une absorption amplifiée
d’alcène vers 1625 cm-1. La fréquence d’absorption du lien alcène en conjugaison
avec un groupe carbonyle diminue d’environ 30 cm-1., l’intensité de l’absorption
augmente.
Les alcènes cumulés : un système à liaisons doubles cumulés, comme dans les
allènes ( C==C==CH2), absorbe entre 2000 et 1900 cm-1. L’absorption provient de
l’élongation asymétrique des liaisons C==C==C.
b- Les vibrations d’élongation des liens C—H :
En général, toute bande d’élongation CH au dessus de 3000 cm-1 provient des
aromatiques, des hétéroatomatiques, des alcynes ou des alcènes. On trouve également dans
cette région les élongations des liens CH des petits cycles, comme le cyclopropane, et des
liens CH des groupes alkyles halogénés.
c- Les vibrations de déformation des liens C—H :
Les modes les plus caractéristiques des alcènes sont les vibrations de déformation
angulaire hors du plan entre 1000 et 650 cm-1. Ces bandes sont en général les plus intenses
dans les spectres des alcènes.
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3-Les alcynes :
les deux vibrations d’élongation dans les alcynes (les acétylènes) impliquent les
élongations des liaisons C≡≡C et C H. L’absorption due à la déformation du lien CH est
caractéristique de l’acétylène et des alcynes monosubstitués.
a- Les vibrations d’élongation des liens C≡≡C:
La plus faible bande d’élongation C≡≡C d’alcyne apparaît dans la région allant de 2260 à
2100 cm-1. Dans le spectre IR d’alcynes monosubstituées, la bande apparaît entre 2140 et 2100
cm-1. Les alcynes bisubstituées, dans lesquels les substituants sont différents (aucune bande
C≡≡C ne s’observe en IR pour les composés symétriques), absorbent entre 2260 et 2190 cm-1.
b- Les vibrations d’élongation des liens C—H :
La bande d’élongation CH d’alcynes monosubstituées apparaît entre 3333 et 3267 cm-1. C’est
une bande intense plus étroite que celles des OH et NH, impliqués dans les liaisons hydrogène,
apparaissent dans la même région.
c- Les vibrations de déformation des liens C—H :
Les vibrations de déformation des alcynes, ou des alcynes monosubstituées, donnent de
larges absorptions intenses entre 700 et 610 cm-1. La première harmonique de la vibration de
déformation CH apparaît comme une bande large de faible intensité entre 1370 et 1220 cm-1.
4- Les hydrocarbures aromatiques monocycliques :
Les bandes les plus importantes, et les plus riches en information, dans le spectre de
composés aromatiques apparaissent dans la gamme des basses fréquences entre 900 et 675
cm-1. Ces fortes bandes d’absorption proviennent des déformations angulaires, hors du plan,
des liens CH du cycle. Les bandes des déformations angulaires dans le plan apparaissent
entre 1300 et 1000 cm-1. Les vibrations du squelette, impliquant des élongations carbone-
carbone à l’intérieur du cycle, absorbent entre 1600 et 1585 cm-1. et entre 1500 et 1400 cm-1..
les bandes du squelette apparaissent fréquemment comme des doublets, dépendant de la
nature des substituants sur le cycle.
Les bandes de combinaisons et les harmoniques apparaissent faiblement entre 2000 et
1650 cm-1.
5- Les alcools et les phénols :
Les bandes caractéristiques observées dans les spectres dalcools et de phénols
proviennent des élongations des liens OH et CO.
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a- Les vibrations d’élongation des liens O--H:
Les groupes hydroxyles non-liés ou « libres » dans alcools et des phénols absorbent
intensément entre 3650 et 3584 cm-1. Les ponts hydrogène intermoléculaires augmentent avec
la concentration de la solution ; et les bandes supplémentaires commencent à apparaître à des
fréquences inférieures, 3350 à 3200 cm-1 aux dépens de la bande de l’hydroxyle « libre ».
La bande à 3623 cm-1 provient du monomère alors que l’absorption large vers 3333 cm-1
provient des structures polymériques.
b- Les vibrations d’élongation des liens C--O:
Les vibrations d’élongation CO dans les alcools et dans les phénols produisent une
forte bande dans la région du spectre comprise entre 1260 et 1000 cm-1. Le mode d’élongation
C—O est couplé avec la vibration d’élongation du lien CC adjacent. Ainsi, dans les alcools
primaires, cette vibration peut être décrite comme une élongation asymétrique de C—C—O.
c- Les vibrations de déformation angulaire des liens O—H :
La vibration de déformation dans le plan du lien OH apparaît entre 1420 et 1330 cm-1
Les spectres des alcools et des phénols pris à l’état liquide, présentent une large bande
d’absorption entre 769 et 650 cm-1 à cause de la déformation hors du plan du groupe OH lié.
6- Les cétones :
a- Les vibrations d’élongation C==O:
Les cétones, les aldéhydes, les acides carboxyliques, les esters carboxyliques, les
lactones, les halogénures d’acides, les anhydrides, les amides et les lactames présentent
Une forte bande d’absorption pour l’élongation du groupe C==O entre 1870 et 1540 cm-1.
Dans le domaine de fréquence, la position de la bande d’élongation du C==O est
déterminée par les facteurs suivants :
- l’état physique
- les effets électroniques et de masse de substituants voisins
- la conjugaison
- les ponts hydrogène (inter- intramoléculaire)
- la tension du cycle
la fréquence d’absorption d’une cétone aliphatique saturée, 1715 cm-1.
La conjugaison avec un groupe alcène ou phényle donne une absorption entre 1685 et
1666 cm-1. Une conjugaison supplémentaire peut provoquer une réduction de fréquence un peu
plus forte.
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