Introduction à la science politique Démarche pédagogique - Constructiviste : Approche par Compétences - Passage d’un paradigme de l’enseignement à celui d’apprentissage l’apprenant : moteur de son propre apprentissage Pour chaque séance : deux types de lectures - Lectures pour allez plus loin dans la thématique proposée - Lectures préparatoires pour la prochaine séance L’évaluation : Mid-Term exam: Final exam: 30% 30% Continuous controls : mandatory Homework) 30% (7,5% per homework for the 4 Assiduity and in-Class participation : 10% Thèmes du travail à domicile 1- Table ronde : l’évolution de la science politique dans 4 pays ; les Etats-Unis, La France, Le Japon et le Maroc Constitution de quatre groupes La table ronde sera animée par deux étudiants Thèmes du travail à domicile 2- Atelier d’analyse politique : genèse et structure des partis politiques au Maroc. Chaque étudiant produira un texte court et précis. Thèmes du travail à domicile 3- Atelier d’écriture politique : la participation politique et phénomène électoral au Maroc après 2011 Chaque étudiant choisira un évènement électoral (législatif, régional, urbain, rural, approche genre etc.…). Cette démarche à pour but d’accompagner l’étudiant pour aiguiser son sens critique, son autonomie et essentiellement d’apprendre à choisir les concepts appropriés pour rédiger son texte. Thèmes du travail à domicile 4- Exposé individuel (10 minutes) Le thème choisi est : la notion de pouvoir chez Michel Foucault, la domination chez Pierre Bourdieu L’objectif pédagogique est de permettre à l’étudiant d’apprendre à lire, synthétiser et formuler à travers son propre langage les aspects pertinents d’une théorie ou d’un phénomène complexe. Le choix des idées renforce l’autonomie et l’estime de soi. Le cours sera subdivisé en 16 Chapitres CHAPITRE I : Préparation et discussion de concepts clefs pour appréhender une discipline Les concepts à préparer : Epistémologie, Qu’est ce qu’une science ? Qu’est ce qu’une théorie ? Qu’est ce qu’un paradigme ? Sociologie, Philosophie politique. CHAPITRE II : Apprentissages de base d’une discipline récente 1- Qu’est ce que la science politique ? La lente construction de la science politique Relation avec la philosophie politique L’imbrication avec le droit public L’essor de la sociologie Difficile définition 2- Questions de nomination ? « Le politique » « La politique » « Pluriel » ou singulier « Le vocable anglais » 3- Trajectoires de reconnaissance d’une discipline La genèse d’une discipline (1850-1930 La consolidation de la discipline (1945-1970) CHAPITRE III : La prétention scientifique de la science politique 1- Prétention scientifique d’une discipline Qu’est ce qu’une science ? (Distanciation/expérimentation/systématisation) Approches critiques : K. Popper/Thomas Kuhn/Paul Feyerabend 2- L’objet de la science politique Science de l’Etat ? Etudes des processus politiques (sociabilisation/élections/mobilisation/politiques publiques Les pratiques politiques Les éléments symboliques Les relations internationales 3- Aspects méthodologiques Approche normative Approche empirique Sociologie explicative Sociologie compréhensive CHAPITRE IV : De la notion d’ordre politique 1- Définition de la notion d’ordre politique Qu’est ce qu’un ordre Processus d’institutionnalisation (E. Durkheim/M. Hauriou) L’ordre politique 2- Eléments d’une anthropologie du politique approche comparative déterminer le politique hors d’un appareil étatique Saisir le politique dans toute ses composantes 3- Processus de constitution de l’ordre politique : La spécialisation des gouvernants La centralisation de la prise de décision politique L’institutionnalisation de la puissance publique 4- Formation de l’Etat moderne Diversification des institutions modernes Diversification des structures gouvernementales La bureaucratisation CHAPITRE IV : CHAPITRE VI : CONSTITUTION DU CHAMP POLITIQUE 1- Effets de l’Etat moderne Différenciation entre le public et le privé Différenciation entre le politique et l’administration Différentiation entre politique et social 2- La notion de champ selon P. Bourdieu Pluralité des champs Fonctions des champs La notion de capital La notion d’habitus La notion d’agent 3- Le champ politique comme espace de domination Imposer une vision légitime d’une classe Lieu de concurrence des agents 4- L’autonomie relative du champ Le poids des idées et des discours Le poids de la mobilisation des agents Le poids de la reproduction dans la structure des classes CHAPITRE VI : LA FORMATION ET LE DÉVELOPPEMENTDE L’ETAT 1- Sociologie de la formation de l’Etat La modernité socio-économique comme vecteur Approche évolutionniste Approche marxiste Approche culturelle L’effet des échanges internationaux La modernisation administrative (Weber) L’importance de la guerre 2- Etapes du développement de l’Etat La mondialisation de l’Etat L’Etat comme modèle pour le reste du monde L’effet de la colonisation et de la décolonisation CHAPITRE VII : FORMES ET TYPES D’ETATS 1- Conception wébérienne de l’Etat 2- Les composantes de l’Etat 3- Formes de d’Etat Critères de comparaison des Etats L ‘Etat- nation L’Etat gendarme L’Etat providence L’Etat régulateur L’Etat dans les pays arabes et musulmans CHAPITRE IX : LE POUVOIR 1- Définitions 2- Les ressources du pouvoir La contrainte La persuasion La légitimité 3- Approches du pouvoir Rationnelle (R. Dahl) Structurelle (P. Bourdieu/A. Gramsci) « Archéologique » ( M. Foucault) CHAPITRE X : PARTICIPATION POLITIQUE/ACTION COLLECTIVE 1- Définition Forme conventionnelle de la participation politique (le vote) Manifestations Protestations 2-Enjeux de de l’action collectives Multitude d’acteurs La tradition marxiste Comment convaincre ? Comment mobiliser ? 3- Les causes de la mobilisation Approches psychologique (G. Le Bon/G. Tarde/Ted Gurr) Mobilisation des ressources Structure des opportunité politiques Théorie des nouveaux mouvements sociaux ) CHAPITRE XI : ELECTEURS ET COMPORTEMENT ELECTORAL 1- Socialisation politique 2- Enjeux des élections 3- Comportement électoral 4- Méthodes d’explication des votes 5- Les variables actuelles Traditionnelles : genre, âge, classe sociales, religion Nouvelles : ethnique, géographique, émotionnelle ) CHAPITRE XII : LES PARTIS POLITIQUES 1- Naissance des partis 2- Les fonctions des partis 3- Organisation des partis 4- Les idées des partis 5- Les systèmes de partis 6- Crise ou transformation des partis CHAPITRE XIII : LES GROUPES D’INTERETS 1- Naissance des groupes d’intérêts 2- Modes d’action des groupes d’intérêts 3-Typologie des groupes d’intérêt 4- Le néo-corporatisme 5- L’autonomisation des groupes d’intérêt par rapport aux partis CHAPITRE XIV : LES ELITES POLITIQUES 1- Définition 2- Les grands modèles théoriques Vilfredo Pareto Gaetano. Mosca Rober Michels Wright Mills 3- Circulation et transformation des élites 4- Choix des élites Elites politico-administratives en France. P. Bourdieu : la noblesse de l’Etat CHAPITRE XV : LES RÉGIMES POLITIQUES 1- La notion de régime politique Les régimes autoritaires Caractéristiques Les autoritarismes contemporains 2- Les régimes totalitaires Définition 3- Les régimes démocratiques La démocratie directe La démocratie représentative CHAPITRE XVI : LES IDÉOLOGIES 1- Genèse des idéologies 2- L’idéologie chez Marx 3- Le libéralisme 4- Les socialismes 5- L’écologisme radical 6- L’islamisme CHAPITRE I : épistémologie : L'épistémologie est "l'étude de la constitution et du fonctionnement des savoirs, et par là, celle de leurs démarches, dans une perspective visant tant à leur compréhension qu'à leur critique éventuelle » Vigarello (1978) Tout champ soumis à théorisation (science, technologie, etc..) peut supporter une réflexion épistémologique. L’épistémologie se développe selon deux axes principaux : -l'étude des conditions de validation des savoirs et concepts véhiculés par la théorie, -l'analyse historique critique de l'évolution des savoirs spécifiques du champ (épistémologie historique). CHAPITRE I : épistémologie : L'épistémologie est "l'étude de la constitution et du fonctionnement des savoirs, et par là, celle de leurs démarches, dans une perspective visant tant à leur compréhension qu'à leur critique éventuelle » Vigarello (1978) Tout champ soumis à théorisation (science, technologie, etc..) peut supporter une réflexion épistémologique. L’épistémologie se développe selon deux axes principaux : -l'étude des conditions de validation des savoirs et concepts véhiculés par la théorie, -l'analyse historique critique de l'évolution des savoirs spécifiques du champ (épistémologie historique). Epistémologie l'étude de la constitution et du fonctionnement des savoirs leurs démarches Comprendre plus que critiquer Tout champ soumis à théorisation peut supporter une réflexion épistémologique l'étude des conditions de validation des savoirs et concepts véhiculés par la théorie, L’épistémologie se développe selon deux axes principaux l'analyse historique critique de l'évolution des savoirs spécifiques du champ (épistémologie historique). La notion de science « L'ensemble de la connaissance des lois des processus naturels » (Ladrière, 1989 « Ensemble de connaissances et de recherches méthodiques ayant pour but la découv erte des lois des phénomènes" (Cuv illier, 1974). Le but de la science est l'analyse et la modélisation de ce qui est, et non l'élaboration de ce qui n'est pas encore. Il s’agit d’élaborer une connaissance fondamentale, détachée de toute préoccupation d'application pratique Les sciences formelles M athématique Logique Géométrie Les sciences empiricoformelles Physique Physiologie Neurosciences Psychologie expérimentale Critiques de la notion de science Karl Popper Critique de la science classique Il fut le premier à s’interroger sur la rigueur de la démarche scientifique. Sa philosophie traduit très bien la manière de penser des scientifiques aujourd’hui. La vérification n'est pas un bon critère de scientificité car un système clos bien organisé peut toujours être confirmé. Pour être scientifique, une hypothèse doit être testable, c'est-à-dire qu'elle doit permettre des expériences pouvant éventuellement conduire à son rejet. Dans ce sens, une connaissance scientifique est essentiellement réfutable Karl Popper Critique de la science classique Il fut le premier à s’interroger sur la rigueur de la démarche scientifique. Sa philosophie traduit très bien la manière de penser des scientifiques aujourd’hui. La vérification n'est pas un bon critère de scientificité car un système clos bien organisé peut toujours être confirmé. Pour être scientifique, une hypothèse doit être testable, c'est-à-dire qu'elle doit permettre des expériences pouvant éventuellement conduire à son rejet. Dans ce sens, une connaissance scientifique est essentiellement réfutable Karl Popper Une connaissance irréfutable n'est par définition pas scientifique : c'est par exemple le cas de la croyance religieuse, ou des superstitions diverses. Ainsi il est important de souligner que : La science est une activité « faillible » : elle est toujours inachevée, sans cesse à recommencer depuis le début. La science est une activité « falsifiable » les théories que l’on croit les mieux assises ne sont, en réalité, que des hypothèses ou des conjectures qui seront un jour réfutées ou falsifiées par le jeu de nouvelles découvertes. La science est frappée par l’indétermination : l’univers n’est pas un univers clos, fini que l’on peut totalement maîtriser avec une certitude absolue ; il est, au contraire, un monde infini, ouvert mais aussi irrésolu, indéterminé, réfractaire à la certitude Thomas Kuhn: philosophe et historien des sciences américain (1922-1982). Il écrit en 1962 « la structure des révolutions scientifiques ». Une science progresse au travers d'une série d'étapes : - Phase pré paradigmatique, au cours de laquelle les présupposés ne sont pas encore fixés (on retrouve ici le concept d'idéologie scientifique, proposé par Canguilhem). - Phase dite de normalité (la science normale), au cours de laquelle les chercheurs produisent du savoir dans le cadre du paradigme. - Phase critique, marquée par l'abandon du paradigme ancien et son remplacement par un paradigme nouveau Thomas Kuhn: philosophe et historien des sciences américain (1922-1982). Il écrit en 1962 « la structure des révolutions scientifiques ». Face à l'histoire des sciences décrite par Popper, faite d'affinements progressifs, Kuhn propose une histoire discontinue, scandée par l'affrontement des paradigmes. Il montre que les chercheurs optent pour une théorie en fonction d’affinités ; il compare même cela à une conversion religieuse. En conséquence, la recherche passe par des phases normales et des phases de crise ; elle n’échappe pas au phénomène de concurrence, de professionnalisation et de constitution de groupes idéologiques. La science n’est donc pas une activité désintéressée. Paul Feyerabend (1924-1994) Critique de la science Il va aller encore plus loin en affirmant qu’il n’existe en réalité aucune méthode scientifique rigoureuse. montre que dans l’histoire des sciences, de nombreuses théories l’ont emporté alors qu’elles contenaient des contradictions internes fortes, qu’elles entraient en contradiction avec les faits observés. Il prône donc un « anarchisme épistémologique » (toutes les méthodes sont bonnes) de manière à ce que chaque individu trouve sa voie. Paul Feyerabend : la science n’est nullement cette activité rectiligne, cumulative qui opère une marche triomphale vers la vérité Il a montré que beaucoup de théories scientifiques (celles de Galilée, de Newton. la relativité d'Einstein,...) se sont imposées contre certains faits expérimentaux, et en admettant même par fois des incohérences internes et des faiblesses avérées. Toutes les démarches se valent. Astrologie, magie et ésotérisme ont apporté autant d’enrichissement à l’esprit humain que la démarche scientifique. . Le notion de paradigme Le mot paradigme est devenu un terme important en science depuis la publication, en 1962, • de l’ouvrage de Thomas Samuel Kuhn intitulé The st ruct ure of Scientific Révolut ion. il représente tout l’ensemble de croyances, de valeurs reconnues et de techniques qui sont • communes aux membres d’un groupe donné La notion de paradigme Représentation Vision du monde Modèle Courant de pensée Point de vue CHAPITRE II : Apprentissages de base d’une discipline récente 1- Qu’est ce que la science politique ? La lente construction de la science politique « Le politique » « La politique » « Pluriel » ou singulier « Le vocable anglais » Relation avec la philosophie politique L’imbrication avec le droit public L’essor de la sociologie politique Difficile définition 2- Trajectoires de reconnaissance d’une discipline La genèse d’une discipline (1850-1930 La consolidation de la discipline (1945-1970) 1- qu’est ce que la science politique? Faire l’introduction d’une discipline consiste à rendre compte de deux impératifs : Situer la discipline dans l’espace des objets et dans celui des savoirs Faire état de son évolution, son développement dans le temps 1- qu’est ce que la science politique? Quelques remarques préliminaires - Discipline relativement récente - Ne doit pas être confondue avec l’activité politique ou l’activité journalistique : elle va au delà des métiers - La réflexion sur les problèmes politiques remonte à très longtemps : la préoccupation majeure : quel type de gouvernement convient-il? 1- qu’est ce que la science politique? Qu’est ce que la politique? Du Grec Polis (Etat) : tout ce qui rapporte à la direction et à l’administration de la cité Deux approches ; Soit on considère que seules les activités et les structures qui exercent un rôle politique ( partis politiques, institutions politiques) Soit on y inclut l’ensemble des activités, les institutions et les acteurs politiques - 1- qu’est ce que la science politique? Le mot politique recouvre une pluralité de sens : première difficulté Max weber : le savant et le politique Qu’est ce qu’un phénomène politique? : Très difficile à cerner : caractère polysémique : glissement de sens dès que l’on change l’article 1- qu’est ce que la science politique? La politique : « il s’agit de sens que l’on donne habituellement à la vie politique dans ce qu’elle a de plus prosaïque : la compétition pour le pouvoir, le jeu de concurrences partisanes, les élections, Weber : « ensemble des efforts que l’on fait en vue de participer au pouvoir ou influencer la répartition du pouvoir, soit entre les Etats, soit entre divers groupes au sein d’un même Etat » 1- qu’est ce que la science politique? Le politique : Moins fréquent dans le langage courant Désigne une réalité plus abstraite, espace de régulation des conflits dans les sociétés contemporaines Philippe Braud : « le politique renvoie à ce champ social dominé par des conflits d’intérêts régulés par un pouvoir lui même monopolisateur de la coercition légitime » 1- qu’est ce que la science politique? En somme politique : Oscille entre noblesse et petitesse Organisation de vivre ensemble et manœuvres obscures aux service D’ambitions obscures 1- qu’est ce que la science politique? Le vocable anglais : Politics : correspond à la compétition politique, concurrences partisanes, élections, rivalités et alliances, conflits et coopération Préparation d’une campagne électorale, la formation d’un gouvernement, le jeux parlementaire pour affaiblir le gouvernement 1- qu’est ce que la science politique? Le vocable anglais : Policy : Désigne les produits du système. Il s’agit des politiques initiées par les gouvernements : Politique culturelle, politique de privatisation En sommes : politiques publiques 1- qu’est ce que la science politique? Le vocable anglais : Polity : Recouvre la communauté politique( proche du mot français « la politique » Système dans son ensemble Acteurs politiques élus, citoyens..... 1- qu’est ce que la science politique? Appellations « science politique » « sciences politiques » « sociologie politique » ; P. Braud « sociologie du politique » : P. Lecomte 1- qu’est ce que la science politique? Appellations P. Bourdieu Récuse la validité d’une science autonome de l’action politique La lente construction de la science politique Elle s’est affirmée principalement au XX siècle : Objectivité scientifique Rigueur méthodologique Bataille difficile pour être reconnue Relation avec la philosophie politique A partir du V siècle avant J-C, les grecs se sont forgé une réputation à travers une réflexion sur la gestion politique : action plus savoir Cette réflexion : c’est la philosophie Réflexion sur le meilleur régime Platon : raisonnement philosophique pour élaborer un édifice idéal Normatif : ce qui doit être (norme juridique : loi, modèle.....) Relation avec la philosophie politique Aristote : plus réaliste, collectes les réalités compare les régimes Identifier les défauts Souci du réel : ce qui est Ces deux démarches ont structuré la science politique d’une approche morale dont l’ultime but : trouver le meilleur régime Relation avec la philosophie politique Au Moyen-âge La pensée est structurée par des référents religieux et théologiques Le XIII e siècle : civilisation arabe : renaissance de la pensée politique Des penseurs comme N. Machiavel, Montesquieu ont apporté des réflexions nouvelles La philosophie politique a dominé la science politique jusqu'au milieu du XIX siècle Relation avec la philosophie politique L’apport de la philosophie politique a été double : Elle a crée les conditions d’un « savoir spécialisé » sur la politique : « Séparation de la politique et de la religion - Séparation de la politique et de l’économie Séparation de l’Etat et de la société » Elle a participé à problématiser l’action politique, émettre des hypothèses Invention d’un certain nombre de concepts : totalitarisme, réflexions sur la démocratie, le facteur religieux L’imbrication avec le droit public L’émergence de l’Etat moderne La première moitié du XX siècle l’Etat se dote d’une administration Etat interventionniste Développement du droit public : droit constitutionnel, droit administratif Conséquences : 1- La science politique est traversée par une « vision normative de l’Etat » 2- La politique est perçue à travers le prisme centré sur les acteurs juridiques. Il s’agit d’une vision « institutionnaliste du politique ». Vision réductrice car elle ignore les processus multiformes L’imbrication avec le droit public Exemple : le gestion de la crise des missiles de Cuba par le président Kennedy Le droit constitutionnel annonce que seul le président est compétent pour prendre des décisions Mais en réalité Le président a été influencé par d’autres facteurs et rapports de forces Il a été également préoccupé par les conséquences électorales : Conséquence : le droit constitutionnel pose le primat de l’importance du président La science politique : s’intéressera à la complexité du phénomène L’imbrication avec le droit public L’emprise des facultés de droit sur la science politique : Demeure minorée La science politique est devenu le réceptacle des juristes contestataires L’essor de la sociologie politique Influence majeur de la sociologie sur la science politique Sociologie politique/ science politique sont perçues comme synonymes Importance de la sociologie Wébérienne introduite en France par R. Aron les pionniers de la science politique Au USA : systémisme (1960) Influence du marxisme : P Bourdieu Difficile définition CHAPITRE III : La prétention scientifique de la science politique 1- Prétention scientifique d’une discipline Qu’est ce qu’une science ? (Distanciation/expérimentation/systématisation) Approches critiques : K. Popper/Thomas Kuhn/Paul Feyerabend 2- L’objet de la science politique Science de l’Etat ? Etudes des processus politiques (sociabilisation/élections/mobilisation/politiques publiques Les pratiques politiques Les éléments symboliques Les relations internationales 3- Aspects méthodologiques s’intéresser à ce qui est et non ce qui devrait être neutralité axiologique démarche empirique systématisation des connaissances 1- Prétention scientifique d’une discipline le concept de science associé à la vérité, au progrès et à la certitude origine de cette perception : rationalisme des lumières elle suppose : 1- Couper avec la spéculation (la morale, religion, philosophie) : 2- L’expérimentation : hypothèses validés par l’expérience, ou d’une observation rigoureuses des faits 3- Systématisation : formaliser des principes durables 1- Prétention scientifique d’une discipline critiques de la science K. Popper (1902-1994) : la science est une activité faillible (éternel commencement, des vérités temporaires « elle n’est pas cumulative » elle est également « falsifiable » elle est « indéterminée » : l’univers est vaste, infini, « irrésolu » 1- Prétention scientifique d’une discipline critiques de la science T. Kuhn (1922-1996) : démontre que l’histoire des sciences n’est pas cumulative, elle est cyclique au départ une théorie domine qu’il appelle « paradigme » exemple : Géocentrisme « théorie », « paradigme » physique ancien : la terre immobile au centre de l’univers (de l’antiquité jusqu’au XVI siècle, défendue par Aristote et Ptolémée) remplacée progressivement par l’Héliocentrisme : théorie physique qui place le soleil au centre de l’univers. La recherche passe par des phases normales et des crises la science « est influencée par la concurrence des chercheurs, professionnelles et groupes idéologiques. La science n’est donc pas une activité désintéressée » 1- Prétention scientifique d’une discipline critiques de la science P. Feyerabend (1924-1994) : critique plus radicale aucune méthode scientifique n’est rigoureuse la science n’est pas cumulative. « elle est chaotique et éclatée » encore plus pour les sciences sociales et la science politique » 1- Prétention scientifique d’une discipline exemple : changement de paradigme en science politique Etat : « correspond au peuple ou à une communauté qui précédait la constitution de gouvernement et de la souveraineté » perception normative/obsolète on est passé à un paradigme « pluraliste » Etat : institution sociale distinct du peuple qui est lui aussi pluriel s’intéresse aux acteurs politiques : électeurs, partis politiques, groupes d’influences, départements administratifs..... » J. G. Gunnel : « The Real Revolution in Political Science », Participation, vol 28, n 2, 2004, pp. 5-10. 1- Prétention scientifique d’une discipline Peut-on accorder le statut de science à la science politiques? 1- Elle a son propre langage (crypté/professionnel/précision) 2- Elle a une visée cumulative : controverse/points de vue concurrents ou complémentaires/vifs débats) 3- Elle utilises les raisonnements que les sciences reconnues (construit des modèles théoriques/produits des produits empiriques/explication/ compréhension/distingue entre analyse objective et jugement de valeur/ comparaison dans le temps et dans l’espace 4- Elle s’interroge sur l’origine et sur le sens de la causalité 1- Prétention scientifique d’une discipline Elle demeure affectée par : 1- les êtres sociaux sont « plus compliqués et incohérents que les objets des sciences de la matières 2- elle coiffe les sciences sociales, elle les englobe tous 3- « tout ce qui s’est produit est explicable /déterminé/ ce qui se produit à l’avenir est imprévisible (indéterminé) 1- Prétention scientifique d’une discipline « The error lies in assuming that no scientific theory is worthy of that name unless it permits us to predict with a near mathematical certainty. but biology cannot do this : it must accepts mutations and freaks as unpredictable intrusions it is a science not so much because it can predict with certainty but because it can offer reasons and causes for events once those events have happened. Samuel Finer 1- Prétention scientifique d’une discipline « Political scientists have the capacity to offer some hindsight, a little insight, and almost no foresight. » Jack Hayward Yves Schemeil 2- L’objet/les objets de la science politique? La question d’objet : croyance : une science a un objet « étude du sol : géologie/étude des planètes : astronomie » la même chose pour les sciences humaines : histoire/sociologie/ économie. Une vision qui n’est pas pertinente : exemple : étude d’une pierre peut relever de la Chimie minérale/ histoire (archéologie)/géologie donc : il faut lister les objets dont s’intéresse une discipline pour tracer ses contours. 2- L’objet/les objets de la science politique? La science politique pourrait être classée en quatre domaines 1- la théorie politique 2- la sociologie politique 3- la science administrative (étude des politiques publiques) 4- les relations internationales mais quand un objet fait partie du champ spécifique de la science politique? Pas de réponse évidente/ elle n’a pas de contenu universel/ n’a pas d’objet intrinsèque. P. Favre : la question de l’objet n’a pas de sens. Evolution rapide, les méthodes et les objets d’une science ne sont jamais fixés une fois pour toute c’est le cas des sciences dures. 2- L’objet/les objets de la science politique? Nous tentons d’avancer pour préciser les contours des objets d’études de la science politique la science politique est elle l’étude de l’Etat? Organisation administrative et politique avec un pouvoir de décision? Son apparition a été liée à l’Etat/ la science politique c’est plus que l’étude de l’Etat : il existe des sociétés sans Etat risque d’enfermer l’Etat dans l’étude des institutions négliger les gouvernés, et leurs pratiques négliger les acteurs non étatiques (groupes d’intérêts, associations, mouvements sociaux 2- L’objet/les objets de la science politique? La science politique serait-elle la science l’analyse du Pouvoir? La relation par laquelle un acteur social obtient d’autres acteurs des comportements elle est moins que le pouvoir car le pouvoir se trouve dans l’ensemble des relations sociales (la famille/l’école/les entreprises la science politique s’intéresse à un seul pouvoir le pouvoir politique pouvoir politique : - Gouvernement des sociétés dans leur ensemble - Diriger les sociétés - Orienter le comportements des individus - Promulguer des régles Débats sur la nature du pouvoir 1- Rober Dahl : « The concept of power 1957 ». Il définit le pouvoir l’acteur A a du pouvoir sur l’acteur B, si A peut obtenir de B de faire quelque que ce dernier n’aurait pas fait autrement. Ici le pouvoir est centré sur le système de décision 2- Bachrach et Baratz : « Two faces of power 1962 » critique de la définition de R. Dahl : définition qui retrace les aspects visibles du pouvoir pour eux le pouvoir à plusieurs facettes/se concentre uniquement sur le processus de décision/néglige la capacité des élites à éviter que certaines questions soient débattus 3- Steven Lukes : « Power : a radical view 1974 » perception plus radicale, influencé par A Gramsci, « capacité d’influencer idéologiquement les acteurs pour les conduire à ne pas être capable de percevoir leurs propres intérêt » 2- L’objet/les objets de la science politique? Se pose alors la question de savoir dans quelles conditions un fait devient politique? Exemple : le « voile » en France/Belgique/GB on peut citer : - Catégorisation : « l’amiante » - Les médiateurs : - Agenda public - les opportunités 3- Aspects méthodologiques s’intéresser à ce qui est et non ce qui devrait être neutralité axiologique démarche empirique systématisation des connaissances Ce qu’il faut retenir : I- Politique : mot polysémique. Il recouvre Politics et Policy Policy : programme d’action publique : politique de prévention routière/la politique de conquête de Napoléon Politics : renvoie lui à l’arène politique c’est-à-dire à l’espace où les différentes conceptions s’entrechoquent et où les différents groupes porteurs de ces conceptions se combattent. Les deux sont liés Ce qu’il faut retenir : I- la science politique vise à produire des connaissances scientifiques : A- une description systématique de l’activité politique avec l’utilisation de méthodes rigoureuses B- une conceptualisation des nations théories C- une recherche d’identification de mécanismes causaux D- un contrôle des résultats par la communauté scientifiques Ce qu’il faut retenir : ce n’est qu’à la fin du XIX que naisse la science politique. Après la Deuxième Guerre mondiale elle va se développer et se consolider La science politique s’intéresse au pouvoir politique. Elle tente de comprendre comment certaines questions ou activités se voient dotées d’une signification politique CHAPITRE IV : De la notion d’ordre politique 1- Définition de la notion d’ordre politique Qu’est ce qu’un ordre Processus d’institutionnalisation (E. Durkheim/M. Hauriou) L’ordre politique 2- Eléments d’une anthropologie du politique approche comparative déterminer le politique hors d’un appareil étatique Saisir le politique dans toute ses composantes 3- Processus de constitution de l’ordre politique : La spécialisation des gouvernants La centralisation de la prise de décision politique L’institutionnalisation de la puissance publique 4- Formation de l’Etat moderne Diversification des institutions modernes Diversification des structures gouvernementales La bureaucratisation 1- Définition de la notion d’ordre politique Qu’est ce qu’un ordre le concept d’ordre peut être entendu comme : 1- « un agencement d’une série d’élément disparates et hétérogènes cohérent intelligible » désigne à la fois les relations entre différentes composantes et l’ensemble que forment ces composantes 2- l’ordre est aussi une action exercée sur les individus en vue d’obtenir un type de comportement et de conduite conforme à sa logique et à ses injonctions Ordre politique Normalisation Ordonnancement Normalisation des comportements politiques Spécialisation des gouvernants Processus de constitution de l’ordre politique Centralisation de la prise de décision politique L’institutionnalisation de la force publique La formation de l’Etat institutionnalisation Autonomisation Emergence d’une entité abstraite derrière laquelle s’effacent les gouvernants Les gouvernants ne sont que des organes de l’Etat exerçant le pouvoir en son nom Transformation du pouvoir en autorité Subordination à la norme juridique L’apparition d’un appareil structuré et cohérent de domination Démocratisation politique Bureaucratisation administrative Pôle : pré de la légitimité démocratique. Décide des orientation Pôle : doté de la compétence professionnelle. Dirigeants politiques Fonctionnaires qualifiés La mettre en ouvre Différence éthique selon Max Weber