mesurer le rendement de l innovation

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Economie et statistique
Mesurer le rendement de l'innovation
Monsieur Bruno Crépon, Monsieur Emmanuel Duguet, Monsieur Jacques Mairesse
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Crépon Bruno, Duguet Emmanuel, Mairesse Jacques. Mesurer le rendement de l'innovation. In: Economie et statistique,
n°334, 2000. pp. 65-78;
http://www.persee.fr/doc/estat_0336-1454_2000_num_334_1_7532
Document généré le 23/05/2016
Zusammenfassung
Die Rentabilität der Innovation, das heißt die Produktivitätsge-winne der Unternehmen, die der
Forschung zuzuschreiben sind, kann nach zwei Methoden bewertet werden. Bei der ersten - der
traditionelleren - wird eine bestimmte Anzahl angemeldeter Patente herangezogen; sie ist jedoch
unzulänglich, da die Entscheidung, eine Innovation patentieren zu lassen, je nach Unternehmen
sehr unterschiedlich ist. Die zweite Methode - die jüngere - gibt eine zusätzliche und
zufriedenstellendere Messung der Innovation, da der Anteil der weniger als fünf Jahre alten
Produkte am Umsatz der Unternehmen gemessen wird. Diese Methode hat den Vorteil, daß
sowohl die Innovationen als auch die Verbesserungen, ja sogar die Produktbeschränkungen
berücksichtigt werden. Insgesamt können mit diesen beiden Messungen die bedeutenden
Produktivitätsgewinne, die der Forschung im verarbeitenden Gewerbe zu verdanken sind, in
vergleichbaren Proportionen erklärt werden. Allerdings ermöglicht der zweite Ansatz eine bessere
Berücksichtigung der Effekte bestimmter Variablen, wie des Nachfrageimpulses oder der Dynamik
der Technologie. Da es sich um qualitativere Messungen handelt, würden sie zumindest genauso
die Entscheidung der Unternehmen, Forschung zu betreiben, und den Betrag der Summen, die sie
hierfür zu verwenden bereit sind, wie ihre Größe, ihren Marktanteil oder ihre Diversifizierung
erklären.
Résumé
Évaluer le rendement de l’innovation, c’est-à-dire estimer les gains de productivité des entreprises
imputables à la recherche, peut se faire de deux façons. La première, plus traditionnelle, utilise le
nombre de brevets déposés, mais reste insuffisante car la décision de breveter une innovation
varie beaucoup d’une entreprise à l’autre. La seconde, plus récente, donne une mesure
complémentaire et plus satisfaisante de l’innovation en mesurant la part des produits de moins de
cinq ans dans le chiffre d’affaires des entreprises. Elle a l’avantage de prendre en compte à la fois
les innovations mais aussi les améliorations voire les imitations de produits. Globalement, ces
deux mesures permettent d’expliquer dans des proportions comparables les gains importants de
productivité dus à la recherche dans l’industrie manufacturière. Cependant, la seconde approche
permet de mieux prendre en compte les effets de variables comme l’impulsion de la demande ou
la dynamique propre de la technologie. Plus qualitatives, elles expliqueraient au moins autant la
décision des entreprises de faire de la recherche et le montant des sommes que celles-ci sont
disposées à y consacrer que leur taille, leur part de marché ou leur diversification.
Abstract
The return on innovation, i. e. corporate productivity gains from research, can be estimated in two
ways. The first, more traditional method draws on the number of patents filed. However, it is
inadequate since the decision to patent an innovation varies a great deal from one firm to the next.
The second, more recent method provides a complementary and more satisfactory measurement
of innovation by determining the share of products less than five years old in corporate turnovers.
This has the advantage of taking into account both product innovations and improvements or
imitations. On the whole, these two measurements can be used to explain substantial productivity
gains due to manufacturing industry research in comparable proportions. The second approach,
however, takes better account of the effects of variables such as demand stimuli and the specific
technology dynamic. As they are more qualitative, they are deemed to explain at least as much a
firm’s decision to carry out research and the sums that they are willing to invest therein as their
size, their market share and their diversification.
Resumen
Medir el rendimiento de la innovación, o sea evaluar las ganancias de productividad de las
empresas debidas a la investigación puede llevarse a cabo de dos maneras. Una, más tradicional,
se basa sobre la cantidad de patentas depositadas, pero es todavía insuficiente ya que la decisión
de patentar una innovación varía mucho según la empresa. Otra, más reciente, facilita una
medición complementaria y más satisfactoria de la innovación al medir la proporción de los
productos de menos de cinco años en el volumen de negocios de las empresas. Tiene la ventaja de tomar
en cuenta a la vez las innovaciones, las mejoras e incluso las imitaciones de los productos. Globalmente,
estas dos mediciones permiten explicar en unas proporciones idénticas las fuertes ganancias de
productividad debidas a la innovación en la industria manufacturera. Sin embargo, el segundo enfoque
permite considerar con más eficacia los efectos de unas variables como el impulso de la demanda o la
dinámica propia de la tecnología. Siendo más cualitativas, estas variables permiten tanto como el tamaño,
la cuota de mercado o la diversificación de las empresas, explicar su decisión de dedicarse a la
investigación y las sumas que éstas le dedican.
Mesurer le rendement
de l’innovation
Bruno Crépon, Emmanuel Duguet et Jacques Mairesse*
Évaluer le rendement de l’innovation, c’est-à-dire estimer les gains de productivité des
entreprises imputables à la recherche, peut se faire de deux façons. La première, plus
traditionnelle, utilise le nombre de brevets déposés, mais reste insuffisante car la déci-
sion de breveter une innovation varie beaucoup d’une entreprise à l’autre. La seconde,
plus récente, donne une mesure complémentaire et plus satisfaisante de l’innovation en
mesurant la part des produits de moins de cinq ans dans le chiffre d’affaires des entre-
prises. Elle a l’avantage de prendre en compte à la fois les innovations mais aussi les
améliorations voire les imitations de produits.
Globalement, ces deux mesures permettent d’expliquer dans des proportions compa-
rables les gains importants de productivité dus à la recherche dans l’industrie manufac-
turière. Cependant, la seconde approche permet de mieux prendre en compte les effets
de variables comme l’impulsion de la demande ou la dynamique propre de la technolo-
gie. Plus qualitatives, elles expliqueraient au moins autant la décision des entreprises de
faire de la recherche et le montant des sommes que celles-ci sont disposées à y consa-
crer que leur taille, leur part de marché ou leur diversification.
* Bruno Crépon dirige la division Marchés et stratégies d’entreprises de l’Insee. Emmanuel Duguet est Professeur à l’Université de
Bretagne occidentale et membre du laboratoire EUREQua, UMR 8594 du CNRS. Jacques Mairesse est Inspecteur général de l’Insee
et membre du Crest.
Les noms et dates entre parenthèses renvoient à la bibliographie en fin d’article.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 334, 2000 - 4
ENTREPRISES
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Comment évaluer les gains de productivité que
l’on peut retirer des activités de recherche et
développement ? Par rapport aux études anté-
rieures qui consistaient à mettre les dépenses de
recherche et développement parmi les facteurs de
production, l’approche retenue ici vise à mieux
éclairer les différentes étapes du processus d’inno-
vation. Dans une première étape, les entreprises
investissent en recherche et développement
(R&D) afin de mettre au point de nouveaux pro-
duits et processus de production. Dans un deuxiè-
me temps, les dépenses de R&D donnent ou non
des produits et procédés nouveaux. La recherche
n’est donc pas toujours couronnée de succès et
l’on peut envisager de mesurer son rendement non
pas en termes de productivité, mais en termes d’in-
novation. Enfin, les entreprises dont la recherche a
effectivement donné des produits et procédés nou-
veaux vont pouvoir améliorer leur productivité.
C’est dans cette dernière étape que l’on mesure le
rendement de l’innovation, c’est-à-dire cette partie
de la recherche qui a mené à des gains significatifs
de productivité. Le rendement de la recherche
résulte donc de deux processus : le premier est
représenté par le lien recherche-innovation et le
second par le lien innovation-productivité. Le
modèle présenté ici peut donc être vu comme un
approfondissement des modèles traditionnels où la
productivité est reliée directement à la recherche.
Mais ce modèle ne peut être utile qu’à la condition
de disposer de mesures d’innovation, c’est-à-dire
de l’output de la recherche. Au niveau individuel,
de telles données ne sont disponibles que depuis
peu dans l’industrie manufacturière française,
notamment à partir de l’exploitation de l’enquête
Innovation du Sessi (cf. encadré).
La valeur ajoutée produite par employé, c’est-à-
dire la productivité, est obtenue d’une part via les
facteurs de production traditionnels que sont le
capital physique et les différentes qualifications
de la main-d’œuvre et, d’autre part, par l’innova-
tion (cf. schéma). L’effet de l’innovation sur la
production est similaire au terme de progrès tech-
nique habituellement rencontré dans la littérature,
à cette différence près que chaque entreprise pos-
sède un terme de progrès technique qui dépend de
sa propre politique d’innovation. L’innovation
prend elle-même sa source dans un capital de
connaissances, non observable, qui provient des
investissements réalisés en recherche et dévelop-
pement.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 334, 2000 - 4
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Part de Marché
Diversification
Recherche et
Développement
Productivité
Capital physique
Qualifications
Innovations
Brevets
Taille
Secteur
dactivité
Impulsion
du marché
Dynamique de
la technologie
Capital de connaissances
technologiques
Schéma
Le modèle
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