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Pour la période 1990-97, on dénombre 173 lésions du
cou-de-pied, 8 lésions du pied et 13 lésions tendineuses.
Cela représente 5,1 % du total (8esite lésionnel) et 8,2 %
du membre inférieur. La fracture de jambe n’étant par
ailleurs plus que le deuxième site lésionnel du MI, loin
derrière l’entorse du genou qui représente 35 % de la trau-
matologie du MI en ski alpin. Les lésions du cou-de-pied
ont diminué d’un facteur 3 (4,6 vs 14,1 %). Cette dimi-
nution se retrouve aussi bien sur le groupe fracture que
sur le groupe entorse. Le rapport fracture/entorse restant
constant dans le temps (1,1 fracture pour 1 entorse). Les
fractures du pilon tibial ont été diminuées d’un facteur 8
(0,26 % du total versus 2 %). La traumatologie du pied
déjà faible en 1970 (0,26 % du total) le reste, de même que
les lésions tendineuses dont la diminution apparente
(0,3 vs 0,9 %) n’est pas statistiquement significative.
Discussion
L’analyse globale de nos statistiques montre une diminu-
tion de 50 % de la traumatologie de la cheville et du pied
entre les années 1970 et 1990 (14,8 versus 7,4 %). Toutefois
cette analyse doit être modulée par le fait que le ski alpin,
qui était l’activité unique en 1970, ne représente mainte-
nant plus que 52,8 % des lésions.
En effet, en ski alpin [4], les lésions de la cheville et
du pied ont dans notre expérience été diminuées par 3
(14,8 vs 5,4 %) 2esite lésionnel du membre inférieur en
1970 avec 19,6 %, elles ne représentent plus que le 8esite
avec 8,2 % des lésions du MI. Ainsi les fractures du pilon
tibial ont été diminuées par 8, les fractures de malléole et
les entorses du cou-de-pied par 3, les ruptures du tendon
d’Achille par 4. Les lésions du pied déjà exceptionnelles en
1970 (0,25 %), le reste (0,2 %). Warme [9] a montré qu’à
taux de lésion par skieur constant dans le temps, (3,7 acci-
dents/1 000 skieurs/j) on observait une diminution globale
des lésions des MI, et notamment de la cheville et du pied,
alors que dans le même temps les lésions du genou aug-
mentaient de manière inversement proportionnelle. Ceci a
été confirmé par d’autres auteurs aussi bien en Europe [10]
que sur d’autres continents [7].
L’explication réside probablement dans les modifica-
tions de la chaussure de ski, qui ont éliminé bon nombre
de lésions de la cheville et du pied pour les reporter sur le
genou (Fig. 1), aujourd’hui premier site lésionnel du MI. En
effet, les simples chaussures basses en cuir souple (Fig. 2)
ont été remplacées par les chaussures modernes rigides
montantes, protégeant la cheville de bon nombre d’acci-
dents en torsion. Toutefois ces chaussures n’ont pas per-
mis la disparition des entorses du LLE qui, bien qu’ayant
diminué de 50 %, reste une lésion fréquente 43,8 % de nos
lésions en ski. Ceci est assez difficile à expliquer, contraire-
ment à la persistance de la survenue de fractures complexes
et graves, dues à la réalisation de plus en plus fréquente de
saut (pilon tibial, calcanéum). De même, les fixations à
déclenchement automatique et les skis modernes ont éga-
Tableau 6. Évolution de la traumatologie de la cheville et du pied en ski alpin
1968-1975 1990-1996
Série PrBèzes Série PrSaragaglia Comparaison
Chiffre brut Chiffre brut statistique
(% du total) (% du total)
Cou-de-pied : 721 (14,1 %) 173 (4,6 %) p< 0,01
– fractures : 413 (8 %) 91 (2,4 %) p< 0,01
• fractures du pilon tibial 106 (2 %) 10 (0,26 %) p< 0,01
• fractures isolées malléole dont : 153 (3 %) 37 (1 %)
- malléole externe 104 22
- malléole interne 46 12
- malléole postérieure 2 2
- tubercule de Chaput 1 1
• ractures bi- et tri-malléolaires 138 (2,7 %) 40 (1 %) p< 0,01
• racture DE ext. inf. tibia 15
– entorses 310 (6 %) 82 (2,2 %) p< 0,01
Lésions tendineuses : NS
– rupture tendon d’Achille 31 (0,6 %) 6 (0,16 %)
– luxation des péroniers 7 (0,13 %) 3 (0,08 %)
Pieds : 13 (0,25 %) 8 (0,2 %) NS
– fracture du calcanéum 4 4
– fracture de l’astragale 4
– fracture des métatarsiens 4 1
– entorses médio-tarsienne 3