Dao MERCIER – Master 2 - 2009
L’arabe classique est enseigné à partir du CM1 et fait partie des épreuves de l’entrée en
6e, de l’examen du BEPC et du BAC. Une partie de l’enseignement secondaire se fait aussi
dans cette langue.
L’arabe dialectal :
On peut préciser que personne ne parle l’arabe officiel au sein de la population
djiboutienne, et que l’arabe dialectal est la seconde langue véhiculaire du pays, après le
somali.
Le somali :
Langue vernaculaire des Somalis qui habitent le Sud, corpus élevé mais pas de status.
Accédé au rang de langue nationale en 1972, le somali demeure la véritable langue
véhiculaire dans tout le pays. Le somali, tout comme l’afar, est complètement absent dans
la communication écrite de l’Etat, sauf dans certains cas exceptionnels (la diffusion de la
Convention relative sur les droits des enfants par exemple).
Comme l’afar, le somali est enseigné à la maternelle. Ces langues sont complètement
vouées à la tradition orale car utilisées uniquement sous cette forme dans la vie
quotidienne mais aussi dans l’Administration.
L’afar :
Langue vernaculaire des Afars, éleveurs nomades habitant le Nord. Status et corpus
similaires au somali. Il est à noter que les informations sont diffusées en 4 langues à la
radio et à la télévision.
Les relations entre communautés linguistiques :
Djibouti-capitale, qui compte plus de la moitié de la population, pourrait présenter à elle seule
la situation linguistique du pays. On y entend le français, le somali (la communauté somali est
majoritaire), l’arabe dialectal, et l’afar (en régression au profit du somali et du français).
La réalité coloniale a fait que le français reste la langue de l’élite permettant une promotion
sociale ; le somali et l’afar, langues maternelles d’une large part des Djiboutiens n’ont qu’un
statut de seconde classe.
On pourrait dire que le français sert de « véhicule de l’unité nationale », que le statut de l’arabe
est plutôt symbolique, alors que l’afar et le somali demeurent les langues de la vie quotidienne.
Le choix du français et de l’arabe au détriment de l’afar et du somali s’explique donc par des
raisons politico-économiques et religieuses.
Le fait de « choisir » le français (et non une autre langue nationale) comme langue officielle
permet au gouvernement d’éviter (d’une manière tout à fait relative) les antagonismes
ethniques.
2. Le multilinguisme à Djibouti :
Le continent africain représente un terrain d’études de multilinguisme par excellence : on a
dénombré environ 1800 langues auxquelles viennent s’ajouter les différentes langues des
colonisateurs (anglais, français, espagnol, portugais, italien et afrikaans). Même si la situation
linguistique de Djibouti est qualifiée de « relativement simple » par rapport à quelques autres pays
du continent africain (la Guinée avec 8 langues nationales, le Sénégal 6, la République