En effet, Cette notion est sans doute attachée au savoir que l’on possède, qu’il s’agisse de
l’expérience individuelle (aspect pratique, pragmatique ou cognitif) ou des savoirs dits sociaux
ou encyclopédiques (acquis et/ou appris au sein d’une culture / société particulière). Un tel savoir
est alors visible dans la construction du discours, puisque sans lui il n’y aurait pas eu de diversité
sur le plan purement anthropologique. Toutes ces relations intra-, inter- ou extra- discursives
contribuent à la formation d’énoncés et ils sont l’objet de notre analyse. Si nous appliquons cette
pensée, à titre d’exemple, à la dichotomie benvenistienne, qui distingue l’histoire et le discours,
nous constaterons que le discours n’est qu’un résultat de l’histoire. Cette dernière doit être
comprise ici au sens empirique (expérience passée). Or, si l’élément « moi » est assimilé au
locuteur, l’élément « ici » représente la société dans laquelle ce dernier existe ; et si l’élément «
maintenant » regroupe l’ensemble des données empiriques du locuteur (ce qu’il est devenu grâce
à ce qu’il a été), l’élément « moi-ici-maintenant » représente le discours dans lequel tout le
contexte dont le locuteur peut disposer est visible et analysable. Il devient ainsi le résultat du
passé, de l’histoire dans laquelle les trois notions déictiques se trouvent déplacées.
En termes d’Achard : « La remarque de Benveniste doit être interprétée de façon radicale.
Certes la langue n’existe que mise en discours, certes les effets du discours reposent sur le
système de la langue, préalable à toute interprétation. Mais l’analyse du discours implique les
disciplines interprétatives et non la seule linguistique » (1998, 11). C’est ainsi que l’on peut
défendre le bien-fondé de l’aspect sociologique dont aucune analyse du discours (au sens de
réalisation de la langue) ne peut faire abstraction de son rôle sociologique.
En effet, le discours en tant qu’ « usage du langage en situation pratique » ne peut pas ne
pas être en relation avec « l’ensemble des actes (langagiers ou non) dont il fait partie » (1998,
11). Ceci démontre que toute utilisation d’un système sémiologique repose sur les aspects
sociaux (ou sociologiques) et qu’il n’y a ni de sens ni d’interprétation sans une prise en
considération de tout les éléments. Qu’il s’agisse de l’analyse du discours, de la linguistique ou
du couple sémiologie / sémiotique, il est convenable de souligner la vulgarité des études en
dehors des cadres sociologiques.
Isolément de la discipline, certains concepts sont constamment présents, renvoyant sans
cesse au mondé réel, à la société et à l’individu. Ces éléments relèvent d’un nombre non-
négligeable de notions sémiologiques et/ou linguistiques, dont nous ne traiterons qu’une partie
afin de mieux démontrer les particularités sociologiques dont dispose notre analyse. Il s’agit
spécialement de :