
2
octobre 2011
cahier de l’ANR
mars 2012
IA et Robotique
2
L’idée d’Intelligence Artificielle suscite en-
thousiasme, espoirs, intérêt, aussi bien que
méfiance, incrédulité ou oppositions fa-
rouches dans les milieux scientifiques et pro-
fessionnels et dans le grand public. Elle a
été popularisée par des quantités d’ouvrages
et films de science-fiction, de robots, et de
jeux vidéo. Tout jeu de simulation a un per-
sonnage « IA » qui pilote les opposants arti-
ficiels aux joueurs humains. Des films tels que
A.I. (Spielberg) ou I, Robot (Proyas, inspiré
des écrits d’Isaac Asimov), ont présenté
des robots humanoïdes dotés d’intelligence
et de sensibilité égales à celles des hu-
mains, et capables de les affronter.
Tout ceci relève du mythe. Le test établi en
1950 par le mathématicien Alan Turing, qui
met un humain en confrontation verbale avec
un autre opérateur dont on doit déterminer
s’il est humain ou ordinateur, n’a jamais été
passé avec succès par une machine. On
serait actuellement bien incapable d’implé-
menter dans un robot les fameuses trois
lois de la robotique d’Asimov, qui demandent
des capacités d’analyse, de compréhension,
de raisonnement très supérieures aux pos-
sibilités actuelles des ordinateurs les plus
puissants, qui se situent numériquement à
l’ordre de grandeur du cerveau d’une mouche.
Les recherches sur l’intelligence artificielle
et la robotique ont cependant permis des
avancées dans de nombreux domaines : dia-
gnostic de défauts, configuration automa-
tique, vision artificielle et reconnaissance
de formes, compréhension de la parole et
de la langue, supervision de systèmes indus-
triels de production, planification automa-
tique de missions spatiales, jeux (échecs,
dames…). Elles ont aussi été à l’origine de
l’idée du Web sémantique, attendu comme
la prochaine génération du Web permet-
tant des traitements de l’information bien plus
riches que ce qu’il est possible de faire avec
les technologies actuelles.
Les défis de recherche en IA sont nombreux :
fournir les technologies du Web sémantique ;
extraire des connaissances des grandes
masses de données ; réaliser des systèmes
artificiels qui s’adaptent à un environne-
ment changeant ; réaliser des systèmes où
l’intelligence est distribuée entre de nom-
breux agents artificiels qui interagissent ; être
capable de raisonner sur le temps et l’es-
pace ; développer des robots autonomes
ou capables d’assister l’humain dans ses
tâches, seuls ou opérant en collectivité ; et
surtout, passer à l’échelle, se confronter
aux problèmes réels, aux données arrivant
en continu et en quantité. Pour ce faire,
spécialistes d’intelligence artificielle et de
robotique auront besoin non seulement de
pousser plus loin leurs recherches spéci-
fiques, mais aussi de collaborer avec des pra-
ticiens d’autres disciplines scientifiques voi-
sines, qui pourront enrichir les approches.
Au travers des plus de cent fiches de pro-
jets financés par l’ANR, accompagnées d’in-
troductions présentant les enjeux scienti-
fiques des grands domaines scientifiques
et technologiques abordés, ce cahier se veut
une contribution à l’information des cher-
cheurs, des décideurs et du public sur ce do-
maine fascinant mais ardu, loin des fantasmes
médiatiques et des promesses dithyram-
biques qui ont pu être faites dans un passé
pas si éloigné que cela.
résumé
Int ANR n°4 mars2012.qxd 13/06/12 20:45 Page 2
cahier de l’ANR
mars 2012
IA et Robotique
2
L’idée d’Intelligence Artificielle suscite en-
thousiasme, espoirs, intérêt, aussi bien que
méfiance, incrédulité ou oppositions fa-
rouches dans les milieux scientifiques et pro-
fessionnels et dans le grand public. Elle a
été popularisée par des quantités d’ouvrages
et films de science-fiction, de robots, et de
jeux vidéo. Tout jeu de simulation a un per-
sonnage « IA » qui pilote les opposants arti-
ficiels aux joueurs humains. Des films tels que
A.I. (Spielberg) ou I, Robot (Proyas, inspiré
des écrits d’Isaac Asimov), ont présenté
des robots humanoïdes dotés d’intelligence
et de sensibilité égales à celles des hu-
mains, et capables de les affronter.
Tout ceci relève du mythe. Le test établi en
1950 par le mathématicien Alan Turing, qui
met un humain en confrontation verbale avec
un autre opérateur dont on doit déterminer
s’il est humain ou ordinateur, n’a jamais été
passé avec succès par une machine. On
serait actuellement bien incapable d’implé-
menter dans un robot les fameuses trois
lois de la robotique d’Asimov, qui demandent
des capacités d’analyse, de compréhension,
de raisonnement très supérieures aux pos-
sibilités actuelles des ordinateurs les plus
puissants, qui se situent numériquement à
l’ordre de grandeur du cerveau d’une mouche.
Les recherches sur l’intelligence artificielle
et la robotique ont cependant permis des
avancées dans de nombreux domaines : dia-
gnostic de défauts, configuration automa-
tique, vision artificielle et reconnaissance
de formes, compréhension de la parole et
de la langue, supervision de systèmes indus-
triels de production, planification automa-
tique de missions spatiales, jeux (échecs,
dames…). Elles ont aussi été à l’origine de
l’idée du Web sémantique, attendu comme
la prochaine génération du Web permet-
tant des traitements de l’information bien plus
riches que ce qu’il est possible de faire avec
les technologies actuelles.
Les défis de recherche en IA sont nombreux :
fournir les technologies du Web sémantique ;
extraire des connaissances des grandes
masses de données ; réaliser des systèmes
artificiels qui s’adaptent à un environne-
ment changeant ; réaliser des systèmes où
l’intelligence est distribuée entre de nom-
breux agents artificiels qui interagissent ; être
capable de raisonner sur le temps et l’es-
pace ; développer des robots autonomes
ou capables d’assister l’humain dans ses
tâches, seuls ou opérant en collectivité ; et
surtout, passer à l’échelle, se confronter
aux problèmes réels, aux données arrivant
en continu et en quantité. Pour ce faire,
spécialistes d’intelligence artificielle et de
robotique auront besoin non seulement de
pousser plus loin leurs recherches spéci-
fiques, mais aussi de collaborer avec des pra-
ticiens d’autres disciplines scientifiques voi-
sines, qui pourront enrichir les approches.
Au travers des plus de cent fiches de pro-
jets financés par l’ANR, accompagnées d’in-
troductions présentant les enjeux scienti-
fiques des grands domaines scientifiques
et technologiques abordés, ce cahier se veut
une contribution à l’information des cher-
cheurs, des décideurs et du public sur ce do-
maine fascinant mais ardu, loin des fantasmes
médiatiques et des promesses dithyram-
biques qui ont pu être faites dans un passé
pas si éloigné que cela.
résumé
Int ANR n°4 mars2012.qxd 13/06/12 20:45 Page 2