Paratexte éditorial le Paratexte Gérard Genette Paratexte auctorial La définition du paratexte donnée dans Palimpsestes en 1981 était succincte; Gérard Genette la reprit en 1987 et traita le paratexte en détail dans son œuvre Seuils. Selon lui, il existe deux sortes de paratextes : le paratexte auctorial et le paratexte éditorial que Philippe Lane synthétise dans un tableau. Péritexte Épitexte public Péritexte Épitexte Nom d’auteur Titres/Intertitres Dédicaces Épigraphes Préfaces Notes Médiations Interviews Entretiens Colloques Couvertures Jaquettes/Bandeaux Prières d’insérer Publicités Catalogues Presse d’édition Épitexte privé Correspondance Confidences Journaux intimes Avant-textes I. Le paratexte auctorial Il contient tout ce qui est sous la responsabilité de l’auteur. Il est composé d’une part d’un péritexte et d’autre part d’un épitexte public et d’un épitexte privé. a) Le péritexte b) L’épitexte public II) Le paratexte éditorial Le nom d’auteur peut être de trois sortes : Gérard Genette définit l’épitexte comme «tout élément paratextuel qui ne se trouve pas matériellement annexé au texte dans le même volume, mais qui circule en quelque sorte à l’air libre, dans un espace physique et social virtuellement limité». a) Le péritexte Le nom d’état civil de l’auteur, Un pseudonyme, c’est-à-dire un faux nom, Pas de nom, c’est-à-dire que l’ouvrage est anonyme. Le titre est le nom du livre. Il sert à le désigner aussi précisément que possible afin de réduire les risque de confusions. Comme l’a établit Charles Grivel, le titre et le sous-titre ont trois fonctions : Identifier l’ouvrage, Désigner son contenu, Le mettre en valeur. La dédicace est généralement un énoncé assez bref qui sous sa forme la plus simple mentionne simplement le destinataire de la dédicace, mais qui peut également devenir un véritable discours adressé au destinataire. La principale fonction est de montrer la relation entre l’auteur et le dédicataire. L’épigraphe est une citation qui figure en exergue du livre. Gérard Genette distingue quatre fonctions à l’épigraphe : Fonction de commentaire du titre de l’œuvre. C’est une sorte d’annexe justificative du titre , Fonction de commentaire du texte. Elle en précise indirectement la signification, Fonction de caution indirecte apportée par l’auteur de la citation évoquée. L’essentiel n’est pas ce qu’elle dit mais l’identité de son auteur, «Le plus puissant effet oblique de l’épigraphe tient peut-être à sa simple présence [...] La présence ou l’absence d’épigraphe signe à elle seule, à quelques fractions d’erreurs près, l’époque, le genre ou la tendance d’un écrit.» (G. Genette). La préface est le discours qui précède le texte. Genette ajoute que c’est aussi le discours qui suit car il considère que la postface n’est qu’une variété de préface. Ce discours n’est pas obligatoire. Il en existe différentes sortes. Ainsi au théâtre on l’appelle un prologue. Dans l’épopée et le roman médiéval, le prologue est intégré ex abrupto. Traditionnellement le discours est en prose. Les notes sont des énoncés présents en bas de page ou en fin d’ouvrage. Elles ont pour thème un segment choisi de l’œuvre à laquelle elles renvoient. La note peut être de l’auteur, de l’éditeur, voire parfois du traducteur. Sa relation au texte est très étroite. Elle peut éclairer le lecteur ou lui indiquer d’autres références. 5 La médiation est un faux dialogue entre un auteur et une personne appelée médiateur qui lui pose des questions et qui retranscrit ses réponses. Celles-ci sont très souvent aiguillées par les questions posées. L’interview est un dialogue entre un journaliste et un auteur à l’occasion de la sortie d’un ouvrage et ne traitant en théorie que ce cet ouvrage. L’entretien est une forme d’interview sans prétexte défini. L’entretien peut se produire à n’importe quelle date, sans actualité particulière de l’auteur. A la différence de l’interview, le journalisme chargé de l’entretien est souvent plus spécialisé. Le colloque est un dialogue entre un auteur et un groupe. Le dialogue peut être une rencontre entre un auteur et un groupe d’étudiants ou une discussion autour du livre ou du thème abordé par l’auteur. Le dialogue n’est pas vraiment suivi, il s’agit d’une suite de remarques sans véritable transition. c) L’épitexte privé Dans l’épitexte privé on note la présence entre l’auteur et le public d’une tierce personne (qui peut être l’auteur lui-même dans le cas de journaux intimes) à qui l’ouvrage s’adresse en tout premier lieu. Les correspondances rentrent dans le cadre du paratexte dès lors que l’auteur s’est exprimé, à travers elles, sur son œuvre. Elles ont pour thème le travail d’auteur sur lequel celui-ci s’interroge. Les romans épistolaires ne peuvent donc pas rentrer dans cette catégorie. Les confidences sont des propos oraux tenus par un auteur et relatés par un autre, soit dans des journaux intimes ou des correspondances, soit dans des biographies ou des ouvrages souvenirs consacrés à cet auteur. Ces propos ne sont généralement pas restitués textuellement, ce qui peut apparaître comme un obstacle à la connaissance de vrais propos et à l’établissement d’une opinion sur des pensées ou des supposées pensées de l’écrivain. Le journal intime est un propos que l’écrivain s’adresse à lui-même. Il est à la première personne puisque l’auteur est sujet. Le journal peut être très rédigé ou sous la simple forme de brèves. Et on peut considérer que l’auteur s’y dévoile avec sincérité. L’avant-texte est le journal de bord écrit par l’auteur durant la rédaction de son œuvre. Le lecteur peut ainsi suivre le déroulement de la création de l’œuvre. Selon Gérard Genette le péritexte éditorial est la «zone de texte qui se place sous la responsabilité directe et principale de l’éditeur (...). Cet aspect du paratexte est essentiellement spatial et matériel.» La couverture est ce qui constitue l’essentiel du paratexte éditorial. C’est elle que l’on voit en premier lieu et elle se doit d’être réussie. Elle peut être simple ou avec des rabats et faite de plusieurs matières possibles telles que le carton ou le papier. Elle comporte divers renseignements que nous verrons plus tard. La jaquette également appelée la bande se positionne sur la couverture qu’elle peut recouvrir entièrement ou partiellement. Sa première fonction est bien sûr d’attirer l’attention en faisant apparaître en grosses lettres le titre ou parfois le visage de l’auteur mais aussi de faire passer d’autres messages paratextuels sur l’œuvre. Parfois à la place d’une jaquette il peut y avoir un coffret. C’est surtout le cas lorsque l’œuvre se présente sous plusieurs volumes. Le prière d’insérer est un petit texte se rapportant à une œuvre qu’il résume généralement et à laquelle il est joint. Le prière d’insérer est l’ancêtre du prospectus puisqu’il était envoyé à la critique qui l’imprimait dans ses colonnes pour informer le lecteur. Mais il a évolué et aujourd’hui ce serait plutôt la quatrième de couverture qui l’aurait remplacé. b) L’épitexte Tout ce qui concerne l’épitexte éditorial est ce que, dans le tableau récapitulatif annexe, nous avons appelé la publicité, le catalogue et la presse d’édition , c’est-à-dire ce qui est mis en place comme moyen commercial et marketing pour faire connaître le livre et le vendre. Virginie Leymarie