des évaluations et des témoignages sur internet. Ainsi, ils rencontrent des difficultés à faire de
leurs clients des « employés partiels » qui vont devenir actifs, participer à la co-création de
valeur, à la production de contenus et assurer la promotion de leurs produits sur la toile. Il
s’agit notamment de lutter contre la passivité de la majorité silencieuse des clients qui lisent
mais ne participent pas (Moe, Schweidel et Trusov, 2011). De même, ils ne peuvent aisément
estimer les conséquences de ce bouche à oreille électronique sur les autres internautes, ceux-ci
pouvant être extrêmement sceptiques vis-à-vis de ces commentaires, de ces notations et de ces
avis souvent contradictoires accessibles sur internet.
La question du bouche à oreille n’est pas nouvelle. Déjà en 1966, Dichter avait analysé les
raisons qui poussent les consommateurs à émettre un bouche à oreille positif ou négatif (pro-
duct involvement, other involvement, self-involvement & message involvement). De très
nombreuses recherches ont aussi testé l’impact du bouche à oreille sur la décision d’achat.
Mais depuis l’avènement d’internet, l’heure est à un bouche à oreille électronique (eBAO),
dont les effets sont décuplés, et qui se caractérise par (1) la variété de pistes ou de moyens par
lesquels les consommateurs peuvent échanger des informations, (2) l'anonymat et la confiden-
tialité en ligne à travers laquelle les consommateurs n'ont pas à révéler leur identité lorsqu’ils
recherchent et/ou donnent des conseils, (3) les indices physiques utilisés pour évaluer l'identi-
té des autres qui font défaut, (4) la liberté de contraintes géographiques et temporelles qui font
du cyberespace une communauté mondiale, et (5) la permanence des conversations en ligne
(Gelb et Sundaram 2002; Kiecker et Cowles 2001). Dans le cyberespace, le bouche à oreille
pose ainsi de nouvelles questions. Mais rares sont les études empiriques qui ont cherché à
comprendre simultanément les motivations des participants à ces plateformes électroniques
d’opinion et les perceptions des internautes vis-à-vis de ces messages postés sur internet
(Hennig-Thurau et al., 2004). Or, il est probable que la manière dont on consulte les avis des