GENETIQUE BACTERIENNE
Généralités sur les bactéries :
- Peu d’ADN non codant (<10%)
- Temps de génération : 10 min à 2H (dépend nb ribosome)
- Une mutation /108 bactéries = dans une colonie
1000 2500 gènes ; Génomes = 1 – 4 MB
I. Génétique bactérienne
A. Définition
Étude structurale et fonctionnelle des acides nucléiques
Et Étude de la transmission des caractères
Intérêt pour le clinicien :
Comprendre la physiologie bactérienne
Résistance aux antibiotiques ----prescription / choix de molécules
Développement de Kits diagnostiques
B. ADN = support de l’hérédité chez les bactéries
Un chromosome, circulaire (rarement linéaire), bicaténaire, super-enroulé, avec une
seule origine de réplication.
(Exceptionnellement 2 chromosomes (Brucella) ou 3chr chez spirochètes)
Le chromosome se trouve dans le cytoplasme car il n’y a pas de noyau ; la bactérie
peut
absorber de l’ADN étranger !
Possibilité de présence de mini-chromosomes additionnels : les plasmides porteurs
d’informations génétiques complémentaires, étant auto-réplicatif.
C. Plasmides
Mini-chromosomes d’ADN
1 à 200 copies d’un seul plasmide
Plusieurs plasmides différents peuvent coexister
Réplication des plasmides indépendante de celle du chromosome à partir d’une origine
unique de réplication présente sur chaque plasmide.
Plasmides réplicatifs
de clonage, utilisé en recherche biomoléculaire.
Il comprenne une casette de clonage : gène transloq qui confère à la bactérie
recombinante une résistance aux AB
Plasmides non réplicatifs : transposons
Mécanisme d’adaptation génétique des bactéries à leur environnement. Le transposon est
composé d’un fragment d’ADN appelé intégrons (ex :ne de résistance aux AB), limité par
des séquences répétitives inversés (IR) appartenant à des séquences d’insertion.
Il suffit d’avoir une séquences analogies pour que le transposon s’intègre de façon
temporaire ou définitive.
Rôles des intégrons :
- Système de capture de gènes en particulier de R aux antibiotiques.
= Rôle dans l’évolution des génomes bactériens et la résistance aux AB
- Système d’expression des gènes (promoteur de l’intégron)
- Système de dissémination des gènes parmi les bactéries
(bacilles à Gram négatif, corynébactéries, entérocoques)
II. Variations phénotypiques :
Une modification est spontanée ou induite par l’environnement (UV, rayons, substances
chimiq.) (système de correction)
L’impact peut correspondre à l’existence, dans le matériel génétique de toutes les bactéries
d’un même clone (descendance bactérienne), d’une information permettant à la population
descendante de modifier certaines de ses caractéristiques phénotypiques.
Un mécanisme de variation peut exister chez tous les membres de cette colonie et est
transmis à tous les descendants de chaque bactérie, mais va s’exprimer différemment selon
les individus descendants et selon les conditions d’environnement.
Exemples de variations phénotypiques
Variations morphologiques (PO2 sur Acinetobacter)
Variations de pigmentation (température sur Serratia)
Variation de la production de protéines (induction enzymatique, toxine)
Variations spontanées de la composition protéique des flagelles de Salmonella
variation de phase »)
A. Régulation
Variation de phase :
Le mécanisme responsable de la « variation de phase flagellaire » correspond à une
modification de l’orientation d’un promoteur via un transposon :
- sens direct : le promoteur permet la transcription d’un gène de structure H2 flagellaire (et
d’un inhibiteur de production d’un 2e gène flagellaire)
- sens inversé : pas de transcription du gène de structure H2 (ni de l’inhibiteur du 2e gène : ce
2e gène est alors exprimé)
En fonction de la température chez la Salmonella, la séquence en
rouge (hix) peut s’inverser (mouvement de flip-flop), donnant ainsi
soit le sérotype H1 ou H2.
Système à 2 composants : senseurs effecteurs :
par carence ou excès d’une molécule signal dans l’environnement bactérien, le senseur active
la phosphorylation d’un transmetteur, cette phosphorylation se propage ensuite vers
l’élément régulateur qui lui, devient opérationnel pour induire la réponse corrective :
expression ou répression d’enzymes, de toxines, …
Régulation post-transcriptionnelle de l’expression d’un gène
Atténuation de l’expression par la structure secondaire de l’ARNm peut-être fonction de
l’abondance/carence de substrat. (un substrat régule négativement sont expression)
= Balance répresseur opérateur : processus économique d’autorégulation
III. Variations génotypiques
Apparition d’individus différents susceptibles de transmettre cette différence à leur
- Exigences métaboliques : autotrophe = synthèse nutriment à partir carbone)
Auxotrophe = non capable
- Virulence +/-
- Résistance aux antibiotiques S/R
B. Caractéristiques des mutations :
Discontinuité (agents physiques, chimiques…)
Spontanéité
Rareté
Mutations spontanées (fréquence : 10-8) / augmentée par des agents mutagènes (10-4)
Stabilité (grâce aux systèmes de réparation mais révertants possibles)
Spécificité : 1 gène un ou plusieurs caractères phénotypiques
Indépendance
→ La réparation de l’ADN :
Réparation par excision de nucléotides sur les photodimères de pyrimidines (la bactérie est
la seule à avoir un système réparant les dimères causés par les UV), par l’endonucléase ABC
ou par RecA par recombinaison réductrice.
Résumé
VARIATIONS PHENOTYPIQUES
VARIATIONS GENOTYPIQUES
Non fixées
héréditairement dans un phénotype
Fixées
héréditairement dans un phénotype
Touche l’ensemble de la population,
au départ
Touche une faible partie de la pop
Ne concerne que certains
caractères/phénomènes
Peut atteindre tous les caractères
en toute position du génome
DONC :
Antibiotiques en monothérapie
Si nombre de bactéries peu élevé : efficacité
Si nombre de bactéries > 106 : potentiel apparition de mutants spontanés de
résistance
Si les résistances connues proviennent de mutations chromosomiques, associer 2
antibiotiques au moins car :
Mutations indépendantes
Nombre de bactéries infectantes p résistants < 10-12
peu d’émergence de mutants résistants
Exemple : Traitement d’infections bactériennes par des antibiotiques pour lesquels les
résistances sont habituellement d’origine chromosomique
Traitement de la tuberculose : association de > 3 antibiotiques
Traitement d’autres infections par certains antibiotiques tjs associés : rifampicine,
acide fusidique, fosfomycine, … quinolones
IV. Autres origines génétiques de la résistance bactérienne aux AB
Expérience de Fred Griffith (1932)
- survie des souris après injection de pneumocoques non pathogène qui n’ont pas de capsule
- mort des souris par pneumonie après injection de pneumocoque de souche L avec capsule
- mort souris après injection de souches capsulé morte mélangé a souches vivantes virulentes
→ existence facteur génétique transmissible qui passe des bactéries virulentes aux bactéries
non pathogènes, les rendant ainsi pathogène
→ facteur transformant est l’ADN
A. Transformation
Phase où les bactéries sont compétentes, avec importance des nutriments empruntant des
canaux ioniques, également emprunté par l’ADN. Ainsi durant cette phase transformable on
aura l’Intégration du matériel génétique étranger sur un réplicon (plasmide, chromosome)
La bactérie possède un système de restriction-modification qui crée une barrière composé :
Acétylase, associée aux chr bactérien : immunisation bactérie contre sa propre enz
de restriction
Enz de restriction, coupe en reconnaissant des sites particuliers : système
sentinelle contre l’ADN exogène
Traitement dissociant qui désintègre l’ADN pour éviter que la bactérie capte cet ADN et
devienne résistante aux AB.
B. Conjugaison
Passage d’information génétique entre deux bactéries par contact physique, sans molécules
d’ADN libre dans le milieu extérieur. Ces échanges génétiques sont dissymétrie :
une bactérie donne, après réplication, une partie de son matériel génétique
(souche donatrice ou mâle)
l’autre (qui doit rester vivante) l’intègre (souche réceptrice ou femelle)
Contact entre bactéries mâle F+ et femelle F-par l’intermédiaire d’un pilus « sexuel »
porté par la bactérie mâle
Souche donatrice : possède un grand plasmide ou épisome qui code pour :
son auto-réplication quand contact mâle/femelle
les pili sexuels
Souche réceptrice : ne possède ni ce plasmide particulier, ni de pili sexuel
La souche réceptrice (femelle) acquiert le plasmide conjugatif et devient donatrice
(mâle)
=> Deux bactéries pas forcément de la même espèces / du même gram vont acquérir
l’épisome et les nombreux gènes de résistances
Propriétés de la conjugaison
Plusieurs mécanismes :
avec pili (Entérobactéries, Pseudomonas, autres bacilles à Gram négatif)
sans pili (Staphylococcus aureus)
La conjugaison bactérienne est responsable d’épidémies de plasmides : le plasmide
conjugatif se dissémine horizontalement dans la population bactérienne et à toute la
descendance de chacune des bactéries contaminées
C’est le mécanisme le plus fréquent de transfert de gènes de résistance aux
antibiotiques dans les hôpitaux
Cette technique a d’autres applications en biologie moléculaire (cartographie)
C. Transduction
Échange de matériel génétique entre bactéries faisant intervenir des virus de bactéries
appelés « bactériophages » (Bactériophage : virus spécifique d’une bactérie donnée)
Les Ac nucléique bactérien et viraux lors de la réplication virale sont empaqueté dans une
capside, le pseudo bactériophage se fixe sur un récepteur de surface d’une autre bactérie
puis libère son acide nucléique dans le cytoplasme bactérien. Ainsi, il y a un transfert
génétique direct entre deux bactéries.
Fonctionnement bactériophages :
Chez les bactériophages virulents
L’ADN viral se multiplie en utilisant la machinerie bactérienne. Il y a dégradation de l’ADN
bactérien
Chez les bactériophages tempérés
L’ADN viral s’intègre dans l’ADN bactérien et se multiplie en même temps que le chromosome
bactérien
ADN viral intégré = « prophage »
Bactérie hébergeant le prophage = « bactérie lysogène »
Dans ce type de bactériophages ont retrouve souvant des gènes qui sont toxiques aux
bactéries, donnant un cycle lytique avec libération de virions (= particules virales).
Mécanismes de la transduction
1- Un morceau d’ADN chromosomique bactérien est empaqueté par erreur avec (ou à la
place) de l’ADN viral (événement rare)
2- Les virions normaux et chimères sont libérés et infectent d’autres bactéries
3- L’ADN bactérien empaqueté par erreur entre dans une autre bactérie (principe du cheval
de Troie)
4- Si recombinaison exclusive de cet ADN étranger avec un réplicon de la bactérie réceptrice,
alors ce matériel étranger s’exprimera dans la bactérie réceptrice
Fréquence de transfert de gène faible : 10-5 à 10-8
Transduction localisée
Transduction généralisée
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