Haute Ecole Louvain en Hainaut Catégorie Pédagogique Tour Saint-Pierre, 9 7900 LEUZE – EN – HAINAUT La gestion de classe à l’école, la sanction pédagogique. Travail de fin d’études présenté par Théophile Lepers en vue de l’obtention d’un diplôme de bachelier en pédagogie primaire. Année académique 2017 - 2018 Haute Ecole Louvain en Hainaut Catégorie Pédagogique Tour Saint-Pierre, 9 7900 LEUZE – EN – HAINAUT La gestion de classe à l’école, la sanction pédagogique. Travail de fin d’études présenté par Théophile Lepers en vue de l’obtention d’un diplôme de bachelier en pédagogie primaire. Année académique 2017 - 2018 Préface « N’organisez pas la discipline, organisez le travail. » C. Freinet Je tiens à remercier Madame Sandrine Dubus, Titulaire d’une classe de 6e primaire À l’institut du Sacré-Cœur à Mouscron Et Monsieur Watthez, mon promoteur, Pour leur soutien et leur confiance. Introduction Durant ma scolarité, je n’ai pas toujours été l’enfant le plus calme, ni le plus attentif de tous les élèves. Des punitions, j’en ai reçu, des visites chez la direction j’en ai fait. Cependant je ne pense pas avoir été un mauvais élève, je voulais juste m’amuser et amuser les autres. Durant mes stages j’ai bien compris que des élèves comme cela ne sont pas les pires élèves mais ils peuvent parfois gâcher une belle période d’apprentissage que nous avons préparée durant plusieurs heures. J’ai essayé des punitions, des discussions, des sanctions mais je n’étais jamais réellement satisfait. Mon travail de fin d’études portera donc sur la place des outils de gestion de classe et sera aussi en lien avec la sanction pédagogique. Afin que cette expérience soit la plus riche possible j’ai créé un outil : j’ai essayé des sanctions mais j’ai aussi réfléchi à la manière d’améliorer cet aspect de la classe qui peut nous paraître difficile à gérer pour nous, futurs jeunes enseignants. Je ne prétends pas, par la mise en place de ce projet, trouver une solution à un problème complexe telle que la sanction à l’école. Mais je tenterai de partager des pistes concrètes, des réflexions pédagogiques, des découvertes sur le sujet. Pour que dans nos classes, le climat soit favorable aux apprentissages les plus complexes. Je vais essayer de vous expliquer la différence entre sanction et punition, vous faire comprendre ce que nous pouvons faire en tant qu’enseignant pour la gestion de classe. 1 1 Qu’est-ce que la discipline à l’école (sondage). 1.1 De mon avis personnel : La discipline, c’est une réponse à la transgression d’une règle. La réponse peut varier du tout au tout : copier des lignes, se faire rappeler à l’ordre par un adulte ou une personne de pouvoir, réparer une erreur, se faire taper sur les doigts, etc. La sanction doit pouvoir régler un problème qui est apparu entre plusieurs personnes. Elle doit pouvoir arranger ce conflit et aussi prévenir les conflits du même type. (Exemple : si je punis un élève qui n’a pas fait son devoir de la journée alors les élèves qui auront l’idée un jour de ne pas faire leur devoir du lendemain se rappelleront de cette sanction et ne voudront pas l’avoir eux aussi.). D’après mon expérience d’élève, ce système n’est pas forcément bénéfique : si je n’ai vraiment pas envie de faire ce devoir et bien je ne le fais pas et je me plie à la sanction que l’on m’inflige. La punition donne le droit de transgresser. La résolution du problème n’est pas réglée, le devoir n’est toujours pas fait et d’autres élèves peuvent prendre cette voie. La solution aurait été de discuter avec l’élève du pourquoi le devoir n’a pas été fait et en donner un autre, peut-être plus intéressant pour l’élève et donc aussi pour l’enseignant. Durant mes années primaires (nous allons nous concentrer sur cette période car c’est celle-ci qui nous touche dans ce travail), j’ai été puni de différentes manières : - Copier des lignes Excuses à l’élève en lien avec le problème Mis en dehors de la classe Réunion avec la direction Ramasser des papiers dans la cour ... De toutes ces méthodes, la seule qui me laisse des traces aujourd’hui c’est la réunion avec la direction car c’est la plus importante et celle qui entraîne le plus de peur. En effet, la direction c’est la figure d’autorité la plus importante dans l’école. Pourquoi ne pas l’appliquer plus ? Je trouve que la direction doit être là pour soutenir les enseignants mais elle ne doit intervenir qu’en dernier recours, elle doit conseiller/guider les enseignants tout en les laissant travailler. 2 1.2 De l’avis des élèves : 1.2.1 Les élèves de sixième primaire : Les réactions que je vais vous transmettre ont été récupérées lors du stage au cycle 4 (2018) en sixième primaire au Sacré-Cœur à Mouscron dans la classe de Madame Sandrine (23 élèves). J’ai posé 5 questions aux enfants de cette classe : - Que signifie pour toi le mot discipline ? As-tu déjà eu des sanctions ? A quoi sert la discipline/la sanction ? Comment l’éviter ? Que ferais-tu si tu étais professeur par rapport à la discipline ? Ce sondage s’est bien sûr déroulé après une discussion avec la classe sur le sujet. Que signifie pour toi le mot discipline ? La majorité des élèves ont répondu que la discipline était une punition après avoir fait quelque chose de mal. “Etre sanctionné pour des bêtises. “ “Pour moi, c’est faire une bêtise et après, on te fait faire une punition. “ As-tu déjà eu des sanctions ? Sur ce point, la classe se divise en 2 parties : ceux qui ont déjà eu des sanctions (18 élèves) et ceux qui n’en ont jamais reçu (5 élèves). La plupart des punitions reçues se limitent à copier des lignes. “Copier 40X quelque chose parce que je n’avais pas fait mes devoirs. “ A quoi sert la discipline/la sanction ? Les réponses sont variées. Cela va du “ cela ne sert à rien. “ à “calmer les enfants qui font des bêtises. “ Je remarque rapidement que ce sont les élèves qui sont le plus punis qui disent que la sanction ne sert à rien, on voit donc un vrai problème de fond sur ce à quoi sert la sanction car si l’élève ne comprend pas à quoi elle sert alors il ne peut pas l’enregistrer et avancer dans la bonne direction. Comme dit Elisabeth Maheu (2012) : « Il s’agit d’inciter l’enfant à se poser des questions et à l’accompagner dans sa propre réflexion. Mettre des mots devient l’opportunité de « s’en sortir ». Parler, « sortir des mots », pour sortir de ce moment difficile, c’est un chemin vers autre chose. » 3 Comment l’éviter ? La totalité des élèves me répondent en disant qu’il suffit de suivre les consignes, ne pas faire de bêtises et se taire pour ne pas avoir de problèmes à l’école. On remarquera par la suite qu’il faut une connaissance de ces règles pour les appliquer et qu’il faut que ces règles viennent des élèves pour qu’elles soient efficaces. Que ferais-tu si tu étais professeur par rapport à la discipline ? Cette question est la plus difficile pour les élèves, ils ne savent pas vraiment quoi me dire, certains proposent tout simplement de mettre les élèves désagréables dehors de la classe, d’autres demandent la suppression des punitions et plusieurs comprennent qu’il faut ces règles et que l’on doit les mettre en place ensemble, un souhait que je réalise avec eux avant la mise en place de mon dispositif pédagogique. On peut donc conclure que les élèves de cette classe ont déjà vécu plusieurs choses par rapport à la sanction mais qu’il y a des problèmes par rapport à cela. Il faut qu’il y ait un cadre connu de tous et pourquoi ne pas le créer avec eux en partant de leurs idées/envies. Il faut aussi arrêter avec les punitions dites classiques qui, selon ces enfants, n’apportent rien. On sent vraiment que ces élèves vivent dans cette école mais ne s’impliquent pas encore totalement dans la construction de celle-ci. 4 1.3 De l’avis des instituteurs/trices : Pour approfondir ma perception des choses sur le thème de la sanction à l’école et de la gestion de classe en générale, je trouvais aussi important de questionner des professionnels du métier, enseignants ou enseignantes dans le fondamental. Pour ce faire, je n’ai pas posé de questions prédéfinies comme avec les élèves mais une discussion/débat s’est menée avec l’interlocuteur. De plus, ce retour avec les enseignants s’est déroulé durant mon stage en RDC (République Démocratique du Congo) où j’ai pu discuter de la gestion de classe avec des instituteurs congolais. Pour la plupart des professionnels du métier, la gestion de classe c’est l’autorité que nous avons en classe, c’est le respect de règles. Pour ce faire, ils ont des outils : le feu rouge pour la gestion du bruit, le cahier du comportement, les bons points, ... Tout ceci pour les aider dans la gestion de leur classe. Cependant qu’en est-il de la sanction dans leur classe ? Mme Juliette Wiseur, institutrice et directrice (diplômée en Belgique) à l’école privée belge de Kolwezi en RDC me confie : « Personnellement cela ne me dérange pas que tu punisses les élèves en leur faisant copier des lignes, parfois certains de mes collègues ont des idées de punitions réparatrices, pédagogiques etc. Mais franchement parfois leur donner quelque chose d’embêtant à faire ça leur fait du bien. » Un instituteur travaillant dans la même école mais ayant fait ses études dans des institutions congolaises me répond : « La gestion de la classe se passe très différemment au Congo, le respect du professeur est audessus de tout. Regarde, tous les matins nous avons un discours d’un des professeurs de l’école. Personne ne penserait faire le moindre bruit ! Je suis curieux de savoir si en Europe cela se passerait comme cela. Je travaillais parfois avec plus de 40 élèves en classe alors rien que de gérer les apprentissages ce n’était pas facile. Si en plus les élèves sont turbulents cela aurait été impossible. Ici dans cette école ? il y a moins de respect mais nous nous débrouillons très bien, je n’ai pas besoin d’outils en classe, je n’en ai jamais utilisé donc je n’en ressens pas le besoin. Peut-être un jour quand j’aurai vieilli et que les élèves me fatigueront plus vite (rires). » Des professeurs mettent également en place beaucoup de choses pour se faciliter la vie en classe. Et chaque année ils améliorent, perfectionnent leurs outils mais une chose revient à chaque fois : toutes les classes sont différentes, une année ne ressemble pas à une autre donc parfois certains outils sont inutiles. On peut voir aussi la différence entre les outils de gestion de classe qui sont mis en place par les enseignants et qui sont utilisés par les 5 enseignants (exemple : le tableau des comportements). Le contraire des institutions de classe qui sont là pour soutenir les élèves et qui sont gérés autant par les élèves que par l’enseignant (exemple : conseil de coopération). 1.4 De l’avis des chercheurs Eveline Charmeux (chercheuse en pédagogie voire son texte : Pour que les enfants construisent leur responsabilité, il faut faire disparaître le système récompense/punition) : Madame Charmeux nous résume bien l’histoire de la sanction qui nous vient du conditionnement. Si je donne un ordre à mon animal de compagnie et qu’il l’exécute, je le récompense. Par contre s’il n’obéit pas à l’ordre je le gronde. Eh bien, nous faisons pareil dans les écoles, si un élève fait une bonne action je le félicite, si l’élève fait une bêtise je le punis pour que ce comportement ne se répète plus. Ce que nous voulons à l’école c’est éduquer, faire que les enfants soient stimulés par un apprentissage et non pas par un système de bons/mauvais points. Le professeur qui octroie ces bons ou mauvais points est le seul à décider, il fait loi dans sa classe. Les sanctions tombent du maître pour rabaisser celui qui la reçoit au lieu de l’éduquer pour qu’il comprenne pourquoi il est puni de ses actes et n’oublions pas le plus important pour que ledit élève ne recommence plus. Si nous ne faisons pas ce travail d’éducation alors la punition légitime la faute. Eveline Charmeux prend l’exemple tout à fait concret des armateurs de bateau qui préfèrent payer l’amende à l’avance pour pouvoir dégazer tranquillement en pleine mer. Conséquence de cela : si j’accepte d’être puni alors je peux faire ce qui me plaît. Dans les classes, si nous voulons que nos enfants deviennent responsables, il faut les habituer à assumer les conséquences de leurs actes. La punition déresponsabilise l’enfant. Il faut pour que la sanction soit correcte qu’elle prévoie des réparations qui sont en lien avec l’acte commis, exemple : Théo casse la Barbie de sa sœur. Réparation = réparer la poupée ou en offrir une nouvelle. (On peut aussi imaginer d’autres moyens de réparation mais il faut qu’ils concernent toujours l’acte commis). Je citerai pour finir la conclusion du travail de madame Charmeux : « Eduquer, c'est former des citoyens libres, dignes de ce nom, qui savent ce qu'ils font, pourquoi ils le font, et qui assument leurs actes. Encore fautil que les pratiques d'éducation ne soient jamais en contradiction avec cet objectif. C’est pourquoi, enseignants et parents doivent impérativement travailler ensemble, confronter leurs principes d’éducation, et s’assurer qu’ils sont convergents. Le travail d’éducation, à l’école comme dans la 6 famille, n’aura jamais d’efficacité sans une réelle co-éducation parents/ enseignants. » Quand madame Charmeux demande que les parents et les enseignants travaillent ensemble c’est car, les sanctions que les parents mettent en place chez eux doivent être correctes pour l’enfant. Si à l’école celui-ci a le droit de discuter, de s’expliquer avec l’enseignant alors il en a aussi le droit à la maison. De plus, parfois certains élèves irrespectueux à l’école le sont aussi à la maison, des parents qui viennent vous demander d’être sévère avec leur progéniture cela m’est déjà arrivé. Il faut que la notion de sanction soit la même partout et ce n’est pas facile à mettre en place. Jérôme Lichtlé (psychologue voire texte : Les punitions à l'école : quelle efficacité et quelles conséquences ?) : Monsieur Lichtlé nous propose tout d’abord une définition de la sanction que je vous reformule ici : c’est une punition donnée par quelqu’un ayant de l’autorité pour contrer un comportement inadéquat. Mais pour les spécialistes, il faut rajouter un petit quelque chose à cette définition : que suite à la sanction l’apparition du comportement inadéquat diminue. Comme nous le disait Eveline Charmeux, si la sanction n’est pas ressentie comme dérangeante alors elle n’a pas sa fonction de sanction. C’est là que Jérôme Lichtlé intervient en faisant entrer dans sa définition la notion de recrudescence du comportement dérangeant. La sanction a donc un côté individuel et non pas uniformisé car chacun réagit différemment à celle-ci. Quels sont les problèmes avec la punition classique (j’entends par classique toute sanction non pédagogique) ? Elle permet à un élève de ne plus agir de façon inadaptée. Mais cet élève ne sait toujours pas quel est le comportement qu’il doit avoir. Il est beaucoup plus intéressant de joindre à la sanction un apprentissage sur le pourquoi avoir été puni. Les conséquences émotionnelles ne sont pas prévisibles, je ne sais pas si l’enfant qui est en face de moi ne va pas très mal réagir à la punition. Il est vrai que généralement un élève puni ne se remet pas au travail de bon cœur, il faut lui laisser le temps de se calmer et d’entrer à nouveau dans un bon climat de classe. Jérôme Lichtlé Eveline Charmeux 7 Bernard Defrance (philosophe) : Ce monsieur nous donne aussi une définition de la punition : « C’est la réaction légale à un comportement illégal » (on rejoint ici le point de vue de monsieur Lichtlé). Il nous explique aussi la différence entre punition et sanction en nous donnant sa définition du mot sanction : « C’est le résultat positif ou négatif d’un processus de travail. » Il nous démontre aussi que pour qu’une punition soit éducative, il faut plusieurs choses : Il faut que le comportement ou l’acte ait eu lieu. Que nous ayons des preuves de cet acte ou comportement. On doit toujours travailler sur des choses vérifiables et vérifiées, on ne peut pas punir un élève juste sur base de soupçons. La punition ne doit pas être disproportionnée, on ne renvoie pas un élève de l’école pour du bavardage durant les cours, il faut savoir gérer une punition correctement. On ne peut pas avoir un blâme différent d’une école à une autre pour le même problème. On doit faire aussi attention à la légalité de la punition que l’on donne. On ne peut sanctionner que de deux manières différentes : la privation de liberté pendant une durée de temps déterminée (la retenue disciplinaire) et la réparation des actes commis. Bernard Defrance 8 2 Dans nos écoles d’aujourd’hui. Ce chapitre va donner le cadre légal par rapport à la discipline, ce que je peux faire et ne pas faire. - Ce que dit la loi Ce qui se passe dans les écoles belges Ce qui se passe dans les autres modèles éducationnels 2.1 Quels liens à la discipline avec la loi ? Pour pouvoir mettre en place quelque chose dans une école et plus précisément dans une classe, il faut tout d’abord se référencer à la loi, ce sont les lois qui vont nous guider dans nos démarches et qui vont aussi donner un cadre légal à ce que nous faisons. 2.1.1 Le Règlement d’Ordre Intérieur (R.O.I). Tout d’abord, il faut comprendre que chaque établissement scolaire doit mettre en place un ROI (Règlement d’Ordre Intérieur) et que ce ROI est : « le code de conduite en vigueur dans l’établissement, il précise notamment les dispositions relatives : aux sanctions disciplinaires et aux procédures de recours qui peuvent leur être opposées ; aux absences justifiées et à leur durée. Chaque pouvoir organisateur établit le règlement d’ordre intérieur des établissements scolaires qu’il organise. Si l’élève est mineur, ce règlement est porté à la connaissance de ses parents ou de la personne investie de l’autorité parentale avant qu’il soit procédé à son inscription. Si l’élève est majeur, son inscription dans l’établissement scolaire implique son adhésion au règlement d’ordre intérieur. » voir Discipline Règlement d’ordre intérieur – ROI de la FWB. Donc nous avons ce ROI qui limite déjà nos actes envers les élèves, il est donc important que tout membre du personnel et que tout élève et parents lisent ce ROI pour connaître les règles auxquelles ils doivent se plier. Mais attention la Fédération Wallonie Bruxelles nous informe que si une règle est transgressée et que cette règle entraîne une sanction nous ne sommes pas obligés de donner cette sanction : « Lorsque le R.O.I. prévoit la possibilité d'appliquer une sanction disciplinaire à des faits déterminés, cela implique non pas que cette sanction doit être systématiquement appliquée, mais qu'elle est susceptible de l'être, les élèves étant informés qu'ils courent le risque qu'elle le soit. (...) » 9 2.1.2 La gradation de la sanction. On nous demande aussi de faire attention à la gradation de l’application de la sanction (nous devons faire attention aux antécédents de l’élève ainsi qu’à la répétition des faits). Toute décision doit aussi être motivée, nous devons énoncer la règle et les circonstances qui nous font appliquer cette règle, l’élève qui se fait rappeler à l’ordre par cette règle doit OBLIGATOIREMENT se faire entendre par le chef d’établissement ou son délégué. 2.1.3 Le Principe non bis in idem. Ce système implique que l’on ne peut pas sanctionner 2 fois le même fait, si je punis un élève pour son retard, un collègue ne peut pas punir ce même retard. Je ne peux pas sanctionner disciplinairement deux fois le même acte. 2.2 Comment sanctionner ? Pour répondre à cette question, je suis allé me renseigner du côté de la Fédération Wallonie Bruxelles qui propose la sanction éducative. 10 2.2.1 Une différence entre sanction et punition : Observons tout d’abord les différences entre sanction et punition dans ce tableau récapitulatif car sanctionner ce n’est pas le même acte que punir. (Tableau tiré du mémoire de Deuel, L. (2014). Les punitions à l’école primaire.). Sanction Punition Comment la reconnaître La sanction est en lien avec la faute commise. Visée éducative/intention, on se centre sur les faits actifs. La punition est sans lien avec la faute commise. Idée de vengeance, on se centre sur les émotions. Réactif. (L’enseignant réagit sur le moment). Ce que l’on utilise Prise de recul. Répétions du cadre (on rappelle à l’élève quelle règle il a enfreint). Répétition fastidieuse (agacement). Autorité en jeu (l’enseignant doit prouver son autorité). Autorité acquise (l’enseignant est l’autorité, il a prouvé cette autorité par le passé). Limites peu claires, non comprises, mal exprimées, mal incarnées. Limites claires, comprises, posées et incarnées. Ordres/exigences. Distinction entre l’acte et l’auteur. Attentes vis-à-vis des enfants. Amalgame entre l’acte et l’auteur. Les conséquences émotionnelles Humiliation. Confiance. Méfiance. Valorisation. Culpabilité. 11 Les autres conséquences Remise des pendules à zéro. Récidive. Responsabilisation. Violence. FIGURE 1 : tableau différences sanction et punition par Léa Deuel dans « Les punitions à l’école primaire » 2.2.2 La sanction éducative. Pour commencer, qu’est-ce donc que la sanction éducative ? Jean Maurice Gauthier (auteur du livre : pour une autorité éducative) va nous donner une réponse à ce point, ou en tout cas, nous donner quelques principes de la sanction éducative. « • Elle s’adresse à un être considéré comme éducable. • L’école n’est pas le monde, mais un lieu pour essayer, s’essayer, c’est un lieu de simulation, où l’on a droit à l’erreur par rapport aux apprentissages et à leurs difficultés de comportement. • Toute sanction est à penser en tant qu’occasion d’éducation. • Tout acte perturbateur doit recevoir une réponse (une parole posée est une réponse). » 2.2.3 La sanction éducative a plusieurs buts : Elle s’adresse à un seul individu et pas un groupe car si je sanctionne tout un groupe nous déclenchons un sentiment d’injustice pour les élèves. Ex : « Vous n’irez pas en récréation car vous n’arrêtez pas de parler ! » Tous les élèves de la classe ont-ils parlés ? Remarque : la punition collective est interdite en France. En Belgique, aucun texte de loi ne l’interdit mais elle reste rare. Le document envoyé par la Fédération Wallonie Bruxelles qui explique la punition dit : « [la punition doit être] proportionnée à la transgression, adaptée à l’enfant, cohérente et appliquée dans un délai assez court » (FWB, Discipline, Règlement d’Ordre Intérieur). Elle ne porte que sur des actes Je ne peux pas punir un élève parce que c’est cet élève. Ex : un élève chuchote mais il est particulièrement sympathique, je ne lui dis rien. Un autre chuchote mais c’est le perturbateur récurrent de mes cours, je le sanctionne immédiatement. J’ai puni un élève parce que c’est cet élève, je ne suis pas juste avec tout le monde. 12 Elle supprime l’utilisation d’un droit de l’élève Ex : si un enfant perturbe exagérément durant les travaux de groupe, je ne lui permets plus de travailler en groupe. La sanction doit être réparatrice C’est la partie la plus importante de la sanction éducative, grâce à ce point nous rendons l’élève/la personne responsable de ses actes et il devient un citoyen. Ex : Jules tague le mur de l’école, la sanction est qu’il doit effacer et repeindre le mur. La sanction se tourne vers le futur La sanction doit permettre à l’enfant de prendre conscience de la loi afin qu’il ne commette plus cet acte par la suite. Nous connaissons désormais le cadre légal ainsi que les avis des acteurs de la discipline à l’école. Il est temps de prendre en compte tout cela pour créer un outil intéressant à utiliser en classe. Je ferai régulièrement des allusions au cadre légal c’est pour cela que j’ai choisi de mettre une partie théorique au début de ce travail. 2.2.4 Le sentiment d’injustice chez les élèves. Je vous propose tout d’abord une définition de l’injustice tirée du dictionnaire Larousse : « Caractère de quelqu'un, de quelque chose qui est injuste : une société fondée sur l'injustice. Acte, décision contraire à la justice : Être victime d'une injustice. » L’injustice c’est un sentiment que partagent beaucoup d’élèves durant leur parcours scolaire et c’est très souvent en lien avec des décisions prises par l’équipe pédagogique qui ne sont pas correctes du point de vue des enfants. Exemple : deux élèves se battent dans la cour de récréation, l’enseignante responsable de la surveillance de ladite cour se précipite sur les deux enfants pour les séparer. Ne voulant pas comprendre la raison de la bagarre ni savoir qui a commencé ou toutes formes de discussion, elle envoie les écoliers copier des lignes (je ne me battrai plus durant la récréation). L’étudiant qui n’avait pas cherché cette dispute se sent floué, pourquoi devrais-je être puni alors que je ne demandais rien du tout ? C’est à ce moment précis que le sentiment d’injustice apparaît. (Il existe bien d’autre façons de ressentir de l’injustice mais je trouvais cette exemple assez parlant). 13 Nous nous devons en tant qu’instituteurs, éducateurs, personnes travaillant au service des enfants de vouloir leur bien-être. Et ce n’est pas en réglant les problèmes de cette manière que la dispute ne va plus arriver. En plus, nous avons fait plus de mal que de bien car le problème entre les deux protagonistes est toujours existant et nous avons rabaissé un des deux élèves en le punissant pour quelque chose qu’il n’a pas voulu. Point très important pour la sanction pédagogique c’est de veiller à ce que les problèmes soient totalement compris, ne pas prendre de décisions hâtives et surtout veiller au bien-être des élèves car un enfant sanctionné est déjà dans un moins bien, point de vue mental l’élève ne rentre pas à nouveau dans son métier d’élève. C’est à nous de veiller à ce qu’il revienne de cette expérience en y ayant pris toutes les bonnes choses. 2.3 Les sanctions qui me dérangent Avant d’expliquer ce que j’ai pu travailler en classe, je trouvais important de faire un point sur les méthodes pédagogiques qui ne me plaisent pas et de vous en expliquer les raisons. La non-sanction : Ce principe est parfois mis en place par des instituteurs qui ont peur d’être trop sévères ou qui ont peur de mal faire. Cela consiste à ne pas réagir ou trop peu par rapport aux comportements des élèves. Avec ce type de réaction la personne qui subit peut développer (c’est même très probable) un sentiment d’injustice (voir point 2.2.3 le sentiment d’injustice chez les élèves). De plus, l’élève qui cause des désagréments et qui n’est pas puni va, lui, développer un sentiment d’impunité croissant ce qui influencera ses actes futurs. En lien avec cette notion de non sanction, on peut parler du rappel à l’ordre qui est utile dans un premier temps. Mais une fois ce rappel à l’ordre effectué, il faut absolument que l’élève comprenne qu’il a dépassé une fois le cadre et qu’une seconde fois ne sera pas permise. J’ai remarqué trop de fois durant mes stages que je ne faisais que des remises à l’ordre à un élève tout au long de la journée, à un moment il faut oser se lancer dans la sanction sinon l’élève reste impuni par rapport à ses actes. On peut aussi jouer la carte de l’indifférence par rapport à un élève qui ne fait que des bêtises pour attirer notre attention, le problème de cette technique est que, généralement, l’élève va encore pousser plus loin pour que nous le remarquions. Donc ne devons de toute façon nous occuper de lui, la solution idéale serait de faire une première remarque tout de 14 suite en lui rappelant les règles de vie de la classe. On voit assez souvent, ces élèves avides d’attention qui cherchent constamment à avoir un contact (peu importe lequel) avec l’enseignant. L’acte de dissuasion fonctionne de la même manière : menacer un élève pour qu’il arrête ses bêtises mais, encore une fois, si en tant qu’éducateur je ne passe pas à l’acte tous les élèves auront bien compris que je ne fais que menacer pour rien, ce sont des paroles en l’air et cela ils le comprennent très vite. La punition Quand je note ici punition, je veux dire toutes choses pénibles à faire, copier des lignes, peine corporelle, aller au coin, acte d’humiliation, etc. J’ai utilisé la punition de faire copier des lignes en première primaire car ma maîtresse de stage fonctionne beaucoup comme cela. Je trouve cela inintéressant de faire copier un élève 10 fois : je reste assis à ma place. (Quoiqu’en première primaire avec l’apprentissage de la lecture et de l’écriture l’élève aura au moins appris de nouveaux mots et aura pratiqué sa calligraphie mais je en donnant ce type de punition il ne faut pas s’étonner de dégouter les élèves de la conjugaison et de l’écriture, car je donne ici une connotation négative à des objets d’apprentissage, c’est donc, pour finir, contre-productif). Car, comme nous l’avons vu avec la sanction pédagogique, nous devons faire comprendre à l’élève le pourquoi je le punis et aussi surtout le faire passer par un stade de réparation, ce qui n’arrive jamais avec ce type de punition. Ces lignes sont juste là pour ennuyer l’élève et lui faire passer un moment désagréable. J’en ai aussi copié des lignes étant plus jeune, aucune de ces punitions ne m’a apporté quelque chose à part des crampes aux mains. Soyons plus intelligent que ça. Mettre un élève à la porte. Alors ici cela m’est arrivé aussi de demander à un élève de sortir de la classe car il dérange trop le cours mais le plus possible en lui disant : « Sors de la classe trois minutes, s’il te plait, et réfléchis à pourquoi tu vas dehors. » Une fois que l’élève revient c’est dans un moment de calme, je discute avec lui un instant en lui demandant pourquoi il était comme ça et pourquoi je n’aime pas ce comportement. Généralement, l’élève retourne à sa place et je n’ai plus de remarque à lui faire. S’il est toujours dans une phase où il n’est pas capable de reprendre le travail je le laisse encore une fois aller dehors et réfléchir. Je ne vais pas remettre à sa place un élève qui n’est plus capable d’être concentré 15 sur ce que je lui demande et qui en plus va déranger ses camarades, mission impossible que de le laisser suivre le cours. Je trouve parfois que pour certains enseignants mettre à la porte trop facilement, c’est se débarrasser du problème, le mettre ailleurs ne le résout pas ! Il faut prendre le temps pour comprendre ce qu’il se passe avec cet élève et pour que lui comprenne aussi ce qu’il se passe. Isoler est une stratégie qui peut s’avérer payante, mais elle pose problème quant à la sécurité de l’enfant. Un outil intéressant est celui de Bruce Démaugé-Bost, les sabliers, lorsqu’un élève est mis à la porte pour se calmer, monsieur DémaugéBost lui donne un sablier minuté. L’enseignant ne peut donc pas oublier l’élève mis à la porte car celui-ci doit revenir en classe une fois le sablier écoulé. Pour que les petits malins ne retournent pas rapidement l’objet il a ainsi collé un jeton sur une face pour ne pas se faire avoir. Un outil à tester qui résout le problème de temps de mise à l’écart et de l’oubli d’élève dans le couloir car c’est chronométré. 16 3 Les outils au service de la gestion de classe. Lors de ce chapitre nous allons voir les outils qui m’ont inspiré dans la création de mon outil pédagogique. 3.1 Pourquoi travailler sur la gestion de classe ? J’ai choisi d’orienter mon travail de fin d’étude sur ce sujet car c’est un des points où, je trouve, nous ne sommes pas assez bien formés. Je m’explique : le métier d’enseignant est principalement basé sur l’apprentissage des élèves donc je trouve normal que notre apprentissage soit particulièrement basé là-dessus. Mais l’école c’est aussi un lieu de vie où les enfants apprennent la collaboration, la vie en société, vivre avec des personnes tout à fait différentes d’eux. Donc être enseignant ce n’est pas se limiter à faire rentrer de la matière dans la tête des élèves, c’est aussi les éduquer. De plus lors, de mes différents stages, j’ai eu l’occasion de rencontrer des classes difficiles où, avant de pouvoir travailler sereinement avec les élèves, il faut encadrer ces élèves. Si je n’ai pas ce cadre, les élèves sont perturbés, ils ne savent pas où sont les limites et les sanctions du professeur tombent selon ses envies et pas quand le cadre impose de donner des sanctions. Une fois qu’il y a un cadre “légal“ imposé dans la classe par le professeur ou encore mieux que ce cadre “légal“ est créé par les élèves pour les élèves, ceux-ci comprennent son utilité et savent quels sont leurs droits et leurs devoirs. Rares sont les classes où les règles de vie sont : Écrites Explicites (voire illustrés) Précises Élaborées et discutées avec les enfants 17 3.2 Un premier outil : les ceintures du comportement de F. Oury On nous a souvent parlé de Sylvain Connac ici à la Haute Ecole de Leuze en Hainaut pour ses multiples travaux. Celui qui m’a le plus inspiré ce sont donc ces fameuses ceintures du comportement. (Un travail réalisé à la base par F. Oury). 3.2.1 Comment ça marche ces ceintures ? Je vais me consacrer sur le point du comportement et non pas sur les points des apprentissages. Sur le comportement, ces ceintures peuvent être gagnées ou perdues par les élèves. Si un élève se sent capable d’avoir la ceinture du comportement : « je peux me déplacer en classe. » Alors lors du prochain conseil de classe (voir le point 3.3), l’élève demandera s’il peut acquérir cette fameuse ceinture. Si la classe ainsi que le professeur accepte alors l’élève la reçoit et obtient le droit de se déplacer. Mais attention, si l’élève ne mérite plus ce privilège, le professeur peut tout à fait lui retirer après en avoir discuté avec lui et lors du prochain conseil de classe l’élève peut se défendre, faire valoir ses droits et expliquer ce qu’il peut faire pour récupérer cette ceinture. (Voir annexe 1. Le fonctionnement complet des ceintures du comportement). 3.2.2 En quoi cela concerne la sanction pédagogique ? Tout simplement car elle rejoint des grands points de ce principe : Elle supprime l’utilisation d’un droit de l’élève. Et oui en enlevant le droit de se déplacer, l’élève n’exerce plus ce privilège et doit prouver qu’il peut le regagner. La sanction doit être tournée vers le futur. Si j’enlève le privilège à l’enfant, mais que je ne lui laisse pas la possibilité de réparer son erreur en lui donnant des pistes pour récupérer sa ceinture, alors l’enfant ne sera plus motivé par cet outil. Il percevra de l’injustice et, comme je vous en ai parlé précédemment, l’injustice est très mal vécue par les élèves. Si l’élève se sent floué par une de nos décisions, il n’aura plus confiance en nous et cela peut entraîner des conséquences néfastes. 18 3.3 Un deuxième outil : le conseil de classe Un des gros problèmes que j’ai eu durant mes stages, lorsque je dois sanctionner un élève, c’est que c’est toujours l’enseignant qui décide quand l’élève a franchi la ligne jaune. Exemple : David (élève de sixième année primaire) après lui avoir fait 3-4 remarques sur la journée, me pose à nouveau problème. Excédé par son comportement, je lui prends son journal de classe, le punis et y mets un mot pour les parents à faire signer pour le lendemain. Point à retenir : La sanction n’est codifiée nulle part. Je veux dire par là qu’aucune charte de la classe n’a été créée et que donc cette punition aurait pu tout à fait être autre. Je suis le seul à décider de la sanction de David, je suis le seul maître dans ma classe et je n’écoute que moi. Si j’avais été dans une meilleure journée, probablement que David n’aurait pas eu une punition aussi sévère. La sanction dépend donc aussi de mon humeur de la journée et du moment. Faisons un parallèle avec les parlements : Dans les parlements j’ai un président, dans la classe se serait l’instituteur ou toute autre personne qui représente l’autorité dans l’école. Nous avons aussi les parlementaires qui pourraient être représentés par les élèves de la classe qui ont été témoins des faits de David. Ce seraient eux qui décideraient de la sanction (ou qui en proposeraient une). Le secrétaire serait l’élève (élève accomplissant cette charge par exemple) qui rappelle les faits et rappelle les règles qui sont en liens avec les reproches faits à l’élève. L’élève de la classe ayant perturbé le cours une fois de trop. 19 Les parlementaires, dans une classe, difficile de demander à un élève d’en défendre un autre, l’élève devra donc se défendre luimême. Toutes les choses que les parlements mettent en place pour que les débats soient corrects, nous devons aussi les appliquer (dans la mesure du possible). Bien sûr une sanction ne doit pas toujours faire l’objet d’un conseil de classe. Mais il faut tout de même que l’élève sache que s’il fait telle ou telle chose, il s’expose à telle ou telle sanction. Le conseil de classe est tout de même un processus long à mettre en place en classe mais on peut en retenir beaucoup d’avantages et surtout cela nous enlève de la conscience d’être le maître de la classe. Lors du conseil de classe l’enseignant à 3 rôles à assumer : 1. Le rôle de clarification : L’enseignant reformule, demande des précisions à l’élève qui explique son problème. Il faut que l’instituteur fasse en sorte que tous les élèves de la classe comprennent ce qu’il se passe. 2. Le rôle du contrôle : L’enseignant régule le débat en émettant son point de vue et surtout en veillant à ce que tous les élèves aient la parole de manière égale. Il encourage aussi les élèves qui parlent moins et fais du renforcement positif. Il peut aussi, comme le juge, décider de la sanction pénale pour éviter qu’elle soit trop sévère ou trop clémente. 3. Le rôle de facilitation : Il aide les élèves à s’exprimer et n’hésite pas à trouver des solutions et il essaie de résoudre au maximum les conflits en guidant les enfants. Néanmoins est-il toujours nécessaire de faire un conseil de classe au moindre problème ? Non, il faut que l’enseignant se focalise sur des problèmes importants qui concernent toute la classe. Parfois des problèmes trop graves ne doivent surtout pas être traités au sein du groupe classe alors le conseil de classe se transforme et peut faire intervenir à la place des enfants, des membres de l’équipe pédagogique. Le conseil de coopération n’est efficace que s’il est inscrit de manière régulière dans le fonctionnement de la classe. Tout ceci pour que nous, professionnels de l’enseignement, ne soyons plus les seuls à décider en classe. 20 3.4 Un troisième outil : la charte de la classe Hé oui, la charte de la classe, c’est sur elle que tout va reposer. Cette charte permet de clarifier les règles et de les élaborer avec les élèves = démocratie (au passage partie très importante des apprentissages chez vos élèves). 3.4.1 Comment créer cette charte ? En demandant aux élèves de la créer eux-mêmes bien sûr ! Lors des premiers jours de cours vous demandez aux élèves quelles règles doivent être en application dans l’école mais aussi et surtout dans votre classe. Tout d’abord, si votre direction fait du bon boulot, un Règlement d’Ordre Intérieur (R.O.I) est disponible et vous pouvez déjà le présenter aux élèves ainsi qu’aux parents. J’ai aussi pu remarquer que la plupart des règles sont connues des élèves mais ne sont pas explicites. Je veux dire par là que : non je ne jette pas des cailloux sur mes camarades. Cette règle est connue, on sait que l’on n’a pas le droit de faire ça mais ce n’est pas écrit noir sur blanc quelque part. C’est une règle tacite. Pour que je puisse sanctionner efficacement, il faut aussi qu’une sanction soit affiliée à cette règle et nous en revenons à notre sanction pédagogique : Elle ne doit porter que sur des actes : j’ai vu untel élève jeter des cailloux sur untel élève. Elle supprime le droit de l’élève : il n’a plus le droit d’aller en cours de récréation pendant autant de temps. La sanction doit être réparatrice : on peut imaginer que le fautif doive faire simplement des excuses à l’autre, un mot, une poignée de mains, remettre les cailloux en place, etc. 21 4 La gestion de classe ? Avec qui ? Comment ? Quand ? 4.1 La gestion de classe avec qui ? J’ai réalisé cet outil avec la classe de Mme Sandrine Dubus en 6ème primaire au sein de l’établissement du Sacré-Cœur à Mouscron durant 4 semaines. Le sujet de ce travail de fin d’étude était fixé bien avant mon arrivée dans cette classe. Madame Sandrine a tout de suite été enchantée de savoir que je travaillais sur ce sujet car elle a toujours voulu progresser sur ce thème et cette classe avait apparemment besoin de travailler là-dessus. Tout d’abord, faisons un point sur le climat qui régnait dans cette classe : Plusieurs groupes d’élèves qui se tirent dans les pattes à certains moments. J’ai pu apercevoir assez facilement que certains élèves s’apprécient beaucoup et que d’autres ne peuvent pas se voir. Lors de moments de confrontation, je devais être extrêmement vigilant sur les groupes que je formais pour éviter un maximum de problèmes. Mme Sandrine avait posé un certain nombre de règles qui étaient implicites (elles n’avaient pas été notées quelque part en classe). Ce qui peut perturber certains élèves, car ils ne savent pas à quoi s’attendre au moment d’une sanction. Plusieurs élèves entrent à cette période de leur scolarité, dans la préadolescence, et veulent défier les règles, montrer qu’ils existent et qu’ils ont aussi un avis sur la société qui les entoure. Un élève aussi m’a frappé. C’était le petit rigolo de la classe qui faisait marrer un peu tout le monde mais souvent en cherchant la confrontation avec le professeur en face de lui. Il était aussi en total désintérêt par rapport à sa scolarité. A son âge, ce n’est pas facile de comprendre pourquoi je dois faire mes devoirs, étudier, travailler tous les jours et plus particulièrement en sixième. Cet élève s’appelle Logan et je pense que c’est à lui qu’a profité le plus mon travail. 22 4.2 La sanction au Sacré-Cœur Comme je l’ai déjà cité lors du point 2.1.1 : le Règlement d’Ordre Intérieur (R.O.I) (page 9), chaque établissement se doit de l’avoir. La première chose que j’ai faite pour réaliser mon outil a été d’aller voir ce que la direction, l’établissement, permettait ou non en matière de sanction dans son R.O.I. Pour commencer, très bon point ; il est disponible très facilement sur le site internet de l’école, donc tout parent, élève, professeur peut aller voir dans ce document un point qui l’intéresse. On remarque tout de suite que le point sur la sanction est le sujet le plus important dans ce R.O.I. car il fait 2 pages alors que la plupart des autres points en font moins d’une demie. Voici les points qui me semblent importants : « Les sanctions sont de plusieurs natures : elles vont de la simple réprimande verbale à l’exclusion définitive en passant par la punition écrite et la retenue de l’élève durant la récréation ou pendant une activité ludique. Les sanctions de ”retenues” ou “d’exclusion provisoire” restent du ressort de la direction, après concertation avec l’enseignant. » Donc en tant que professeur, j’ai le droit de faire copier des lignes à un élève (punition qui me semble totalement inintéressante comme discuté précédemment). Rien n’interdit de retenir un élève durant la récréation ou pendant une activité ludique, alors qu’un élève qui est un élément perturbateur en classe a besoin de se défouler lors de ces récréations ou moment ludique, si je le sanctionne en le faisant rester en classe je pense faire pire pour cet élève. Les retenues ou exclusions ne sont pas totalement de mon ressort. Il y a un dialogue avec la direction ainsi que les parents, enfin une discussion avec d’autres membres du personnel pour discuter de la sanction d’un enfant. « Pour vivre dans la sérénité, l’école doit être organisée et, il est normal que des exigences soient imposées. Les règles de discipline et politesse seront discutées avec les élèves dès la rentrée. » Un très bon point que de discuter avec les élève de ce que l’on peut faire ou ne pas faire. J’aurais aimé savoir si ce point est réellement réalisé ou non. 23 « L’élève qui ne respecte pas le règlement de l’école, recevra une mise en garde. Si cela s’avère vain, il sera puni. En cas de récidive, le directeur en sera informé et avertira les parents si nécessaire. L’élève qui ne sait pas se conformer au règlement de l’école, sera exclu (voir “sanctions”). Les parents soutiendront au maximum les différentes mesures pour le bien de tous les enfants et n’interviendront pas sur les cours de récréation, les surveillants étant là pour régler les problèmes éventuels. » L’on peut voir, dans cette partie, que l’on fait référence aux parents qui doivent : « soutenir un maximum les différentes mesures pour le bien de tous les enfants... ». Donc ils doivent être dès que possible en accord avec la direction de l’établissement, j’espère que si un problème se passe il y a discussion tout de même. Une fois dans ma classe de stage, j’ai posé aux enfants plusieurs questions concernant la sanction dans l’école. 1 = Connais-tu le R.O.I de l’école ? 2 = As-tu déjà discuté de la sanction dans ton école avec ton professeur ? Les réponses possibles étaient : oui/non et si l’étudiant le désirait, il pouvait écrire quelques mots. Connais-tu le R.O.I ? 36% oui 64% non 24 As-tu déjà discuté de la sanction avec ton professeur ? oui 44% 56% non On peut voir très clairement que la majorité des élèves ne sont pas au courant de ceci, mais en même temps la majorité des élèves se comportent correctement et les enfants qui ont répondu : oui. Ce sont les élèves qui ont des problèmes de comportement ou autre et qui donc ont déjà eu des sanctions à l’école. Le but premier, en arrivant dans cette classe, a été de faire découvrir ce R.O.I. qui leur donne déjà le ton en matière de sanction et quand un élève se plaint sur quelque chose, on peut tout de suite aller lui prouver que je suis dans mon droit par rapport à sa punition. Après un débat sur la sanction, je retiens plusieurs avis : - La sanction, ça ne sert à rien C’est juste pour nous embêter Je ne fais que copier des lignes Mais on a aussi des avis intéressants : - Une fois, je n’ai pas fait mon devoir, j’ai dû le faire à la récréation. Maintenant, je les fais tout le temps pour pouvoir y aller. 25 5 Mon outil. Je vous ai déjà parlé de plusieurs outils qui m’ont beaucoup inspiré sur le thème de la sanction pédagogique. Mais pourquoi créer un outil de gestion de classe, si je travaille sur la sanction pédagogique ? Lors de mes réflexions, je me suis dit que, en fait, il faut avoir un outil pour gérer cette sanction pédagogique, ce que je me suis donc empressé de faire. 5.1 Un tableau et des permis (modifié). Lors de mes recherches, je me suis fortement penché sur ce travail de “Laura De Vita“ auteure de cet outil. (Voir le site : partagerdespratiques.be) Je vous l’explique en quelques lignes : Il s’agit d’un tableau à double entrée séparé en deux (une partie verte et une partie rouge). Vous pouvez apercevoir les prénoms des élèves à gauche, ainsi que pour chacun d’entre eux différents cartons. 26 Ces cartons représentent en fait un thème de la gestion de classe. Exemple : la gentillesse, le courage, le soin du matériel, etc. Ces cartons (ici : gentillesse, courage, soin matériel) apparaissent lors de l’étape de la création de charte de la classe, j’ai demandé à chaque élève de me citer les règles qui sont en vigueur dans une classe. (Voir point 3.4.1). Une fois que les élèves vous remettent leurs règles, faites-en un tri car quelques petits malins peuvent y avoir glissé quelques plaisanteries (du type : taper l’élève). Et en tant que professeur, si vous trouvez qu’il manque quelques points, n’hésitez pas à en discuter avec vos élèves durant cette période. Ma classe disposant d’un TBI, j’ai facilement noté les règles (voir charte page 28) sous formes d’étiquettes au tableau. Ensuite, j’ai demandé aux élèves de supprimer les doubles et surtout de regrouper les règles qui vont ensemble (celles qui se ressemblent). Une fois le groupement fait le plus dur reste à faire : donner des titres à chacun de ces groupes. Nous sommes arrivés à la création de 4 groupes : La politesse Le respect du matériel Le respect des autres Travailler correctement Une fois cela fait, j’ai tapé à l’ordinateur toutes les règles intéressantes données par les élèves. J’ai imprimé cette feuille et ensuite en demandant bien à tous les élèves s’ils sont d’accord avec cette charte que nous avons créée ensemble, de la signer. J’ai aussi signé cette charte pour bien montrer aux élèves que moi aussi je me plie aux règles. 27 La charte faite par les élèves : Il faut savoir que cette charte n’est pas définitive, elle peut tout à fait être modifiée en ajoutant ou supprimant des règles au fur et à mesure de l’année et au fur et à mesure des choses se passant dans l’école. Exemple concret : mon stage se passant en février 2018 il y a eu 1 semaine de très mauvais temps où le gel nous empêchait d’emprunter l’escalier habituel des sixièmes années. Pour bien faire comprendre à la classe qu’il était désormais interdit de passer par là, je l’ai ajouté à la charte de la classe. Donc nous avons désormais une charte de classe signée par tous les élèves et moi-même. On voit ici une série de règles ce qui est différent des lois. Les règles peuvent être discutées, l’élève peut se défendre et on peut modifier l’application de celle-ci. Une loi n’est pas discutable, on accepte la sanction sans discussion possible. Vous avez aussi pu remarquer que le tableau est séparé en 2 parties (une rouge et une verte). Chaque élève possède les 3 cartes qui résument les règles (politesse, matériel et respect). Toutes les cartes commencent dans le vert chaque jour. Au fur et à mesure de la journée, si un élève reçoit encore une 28 remarque (après un avertissement) sur le même thème, ce thème descend dans le rouge. L’élève sait donc que je suis déçu de son comportement mais sur ce point du comportement précis. Lorsqu’une seule pancarte tombe dans le rouge, je profite d’une pause pour en discuter avec lui. C’est là où entre la sanction pédagogique : je vais, en discussion avec l’élève, supprimer un droit qu’il a. Exemple : un élève n’arrête pas de discuter d’autres choses lors de travaux de groupe, désormais il ne lui est plus possible de travailler en groupe pour le moment. Les droits des élèves doivent normalement être retranscrits quelque part, je veux dire par là que les élèves doivent toujours être au courant de quel droit ils possèdent encore ou non. On peut donc en venir aux ceintures du comportement (voir 3.2) qui règlent ce problème. Tous les élèves démarrent avec tous les droits et peuvent les perdre lorsque le tableau m’en informe. Maintenant il est aussi intéressant de savoir comment les élèves récupèrent leurs droits (et c’est là qu’intervient encore un outil) grâce au conseil de classe. Le conseil de classe est là pour donner à nouveau un droit ou même en retirer encore aux élèves qui le méritent. Il faut absolument prendre le temps toutes les semaines de régler les différends mais ce temps est aussi là pour discuter de choses positives dans la classe. Je n’aime pas quand on sait que cette période est réservée aux problèmes, il faut toujours pouvoir aménager du temps pour les bonnes choses et il y en a toujours. Laura De Vita a travaillé différemment sur ce point des droits, Elle a donné à chacun de ses enfants un permis de bonne conduite exemple : 29 Et si un élève ne respecte pas les règles fixées alors il perd un de ces droits : l’instituteur vient barrer le droit perdu. Elle ne présente pas la façon dont les droits sont récupérés, dommage car j’aurais bien aimé voir la manière dont elle a travaillé. 5.2 Comment se passe la sanction avec cet outil ? Je vais vous expliquer la manière de travailler la sanction avec un exemple concret, puis vous démontrer les liens qu’il y a à faire avec la sanction pédagogique ainsi que des retours des élèves et les points à améliorer. 5.2.1 Exemple Lors de l’utilisation du tableau, le premier jour je n’ai pas eu de problèmes notables, les élèves étaient tous dans le vert et avaient envie d’y rester. Puis le surlendemain ça y est ! Première utilisation de mon outil, Logan n’a pas fait son devoir et lors d’un moment de confrontation en groupe, il n’arrête pas d’embêter ses voisins car il n’est pas du tout intéressé par le sujet. Après une première remarque verbale qui lui sert d’avertissement, Logan se calme cinq petites minutes puis recommence. Je décide donc de passer son étiquette : travailler correctement dans le rouge. Comme l’implique la procédure, je l’invite donc à venir me voir lors de la récréation pour parler de son comportement en classe et pourquoi j’ai décidé de rétrograder son étiquette. Nous en discutons et il me semble qu’il est très bien au courant du pourquoi cela est arrivé et que cela ne doit plus se produire. Dans un premier temps, j’ai toujours demandé à l’élève s’il a une idée de la sanction qu’il devrait avoir. C’est généralement très peu intéressant, copier des lignes ou faire un exercice supplémentaire. J’essaye toujours de faire réfléchir l’élève pour qu’il trouve lui-même sa sanction en lien avec ce qu’il a fait. Ici cela pouvait être 2 choses : ne plus travailler en groupe ou faire le devoir oublié durant la récréation. J’ai été très surpris de la maturité qui s’est dégagée de Logan quand il a demandé à perdre son droit de travailler en groupe pour pouvoir se concentrer davantage. Logan passe donc le reste de la semaine sans pouvoir travailler en groupe jusqu’au conseil de classe qui va donner son accord ou non pour un retour à la normale. Attention je parle ici, dans un fonctionnement idéal. Lors de mon stage, je n’ai pu faire qu’un seul petit moment de conseil de classe pour discuter des sanctions. De plus, pas de ceintures du comportement 30 non plus car manque de temps. Mais je pense que, dans l’idéal, cela doit marcher comme cela. 5.2.2 Liens avec la sanction pédagogique La sanction pédagogique distingue plusieurs grands points. Regardons comment les mettre en application avec le tableau des comportements. Elle ne porte que sur des actes : Logan est sanctionné car il ne respecte pas les règles inscrites dans la charte de la classe. En discutant avec lui, il faut absolument lui montrer à nouveau ces règles et insister sur le fait qu’il est d’accord avec ces règles puisqu’il a signé cette feuille. Elle supprime l’utilisation d’un droit de l’élève : Logan perd son droit de travailler en groupe. Comme je vous l’ai déjà dit un effort aurait dû être fait de ma part pour que ces droits soient inscrits quelque part. Les ceintures du comportement sont pour moi le meilleur outil à mettre en place pour régler ce problème. La sanction doit être réparatrice : cela ne se présente pas dans ce cas-là ou alors il faut que Logan présente ses excuses à son groupe de travail pour les avoir dérangés. Je vois plus ce point mis en place lorsque l’on sépare une dispute ou un conflit. C’est un des points les plus importants, s’il n’y a pas réparation il y aura toujours de la rancœur chez les élèves concernés par un conflit. La sanction se tourne vers le futur : un des points les plus compliqués à mettre en place, il faut que l’élève comprenne que la sanction est là pour le faire grandir, que son comportement ne réapparaisse plus ou tout du moins qu’il soit moins présent. Mon outil de gestion de classe est donc bien au service de la sanction pédagogique. Ces deux façons de travailler sont tout à fait complémentaires et peuvent encore être améliorées. Nous allons voir maintenant des retours des élèves sur l’utilisation du tableau des comportements. Il était important pour moi de prendre en compte leurs avis car c’est à l’instituteur mais aussi et surtout aux enfants que s’adresse la gestion de classe. Si les comportements sont corrects alors la voie vers les apprentissages est toute tracée. Il est impossible pour moi de travailler dans de mauvaises conditions ainsi que pour les étudiants. 31 5.2.3 Retour des élèves Afin de recueillir les ressentis, les réactions des élèves face à la correspondance scolaire, j’ai réalisé des « focus groupe ». « Le focus groupe est une discussion planifiée au sein d’un petit groupe de parties prenantes et animée par un modérateur compétent. » (Cours d’initiation à la recherche de monsieur Vifquin, 2017-2018, p.20). « Pourquoi avons-nous créé une charte ? Un tableau des comportements ? Qu’est-ce que cela vous a apporté ? » Logan : « J’ai pris conscience que parfois j’embêtais les autres et qu’il y avait des règles contre ça. La charte me rappelle maintenant que nous avons des règles pour toute la classe. Le tableau, lui, me montre les choses que je fais bien mais aussi celles que je fais moins bien. Puis je sais que la sanction sera en lien avec ce que j’ai fait et que je ne vais pas copier des lignes bêtement. » Hugo : « Grâce aux outils, aux discussions, on a pu résoudre des problèmes plus facilement. J’ai compris des choses qu’avant j’avais du mal à comprendre. Puis au moins maintenant on sait que quand quelqu’un nous ennuie, on peut venir en parler et on va vraiment nous écouter. » Zoé : « Moi cela ne m’a pas tellement servi parce que je fais presque jamais de bêtises. Mais par contre je trouve que maintenant on s’entend mieux dans la classe, et puis on ne parle pas toujours du négatif il y a aussi des bonnes choses et ça c’est chouette. » Anémone : « Moi ce que j’ai préféré c’est pouvoir défendre mes amies, expliquer ce que je ressens lors du conseil de classe et surtout je sais que l’on m’écoute et ça c’est important parce que parfois les professeurs, on leur parle, mais ils ont déjà leurs avis et ça ne change pas ou alors ils ne nous écoutent pas du tout. » Vincenzo : « Ça m’a apporté de la rigueur car je n’en ai pas du tout, je sais que si j’ai une remarque la prochaine fois (si elle porte sur le même sujet) je vais avoir une sanction. Puis au moins je vois si je fais bien les choses aujourd’hui ou pas et au moins vous n’êtes pas le seul à décider on peut aussi donner notre avis sur ce que l’on va faire pour changer. » 32 5.2.4 Des points à améliorer Comme cité dans les points précédents, il y a des points à améliorer. Il faut aussi se souvenir que cet outil n’a été mis en place que durant le stage de 4 semaines du mois de mars 2018 dans la classe de Mme Sandrine. Mettre en place toutes les choses prévues initialement n’a pas été possible car des apprentissages étaient à faire. Je vous ai présenté ma version du travail, la façon dont il aurait pu être mené parfaitement. Premier point : le temps Niveau timing ce n’est pas toujours facile de garder des tranches horaires consacrées à la gestion de la classe car, comme vous le savez, nous sommes toujours pris dans les apprentissages, les corrections, ... Mais il me semble tout de même très important de garder au moins 1 moment en fin de journée pour en discuter avec la classe et si possible avec les élèves qui sont passés dans le rouge (je faisais revenir tous les élèves dans le vert chaque jour mais pourquoi pas laisser les élèves rester dans cette colonne et lorsque l’on discute de ce point au conseil de classe si tout le monde est d’accord on peut tout à fait refaire passer l’élève dans le vert). Des enseignants pourraient se plaindre de la perte de temps pour les apprentissages mais prendre ce temps nous permet de le gagner à d’autres moments (on ne résout pas tous les problèmes, mais les élèves seront plus prompts à l’apprentissage si le climat de classe est sain). Par ces outils, on répond aussi à une demande des élèves d’être écoutés. Ce qu’en disent les programmes : On remarquera que dans les nouveaux programmes nous n’avons plus les mêmes directives que dans le programme intégré, dans celui-ci on nous parle des compétences transversales relationnelles. Ces compétences nous donnent des directives : se connaitre, avoir confiance en soi (Identité). Connaitre l'autre et ses différences (relation). S'impliquer dans la vie sociale (engagement). La construction d’un conseil de coopération et des ceintures du comportement rentre totalement dans ces compétences. Le décret mission : « 1° promouvoir la confiance en soi et le développement de la personne de chacun des élèves ; » » « 3° préparer tous les élèves à être des citoyens responsables, capables de contribuer au développement d'une société démocratique, solidaire, pluraliste et ouverte aux autres cultures ; » Par ces 2 points, on voit bien que ce n’est pas du tout une perte de temps de travailler la gestion de classe avec les élèves. 33 Deuxième point : s’en rappeler Les premiers jours de l’utilisation du tableau, j’avais beaucoup de mal à me rappeler que je devais l’utiliser. Je devrais peut-être penser à une charge d’un élève qui s’occupe juste de déplacer les étiquettes quand je lui demande car parfois en pleine explication avec un élève, je dois déplacer un carton alors que je suis occupé à faire autre chose. Heureusement que madame Sandrine me rappelait que je devais m’en occuper. Certains enfants me rappellent aussi que je l’oublie parfois. C’est un outil à utiliser tous les jours puis c’est devenu une habitude et je n’ai plus eu de problèmes sur ce point. Ce qui marque l’intérêt de gérer la discipline avec les élèves. Troisième point : trop d’outils En utilisant la charte, les ceintures (non-utilisées en stage), le conseil de classe, le tableau, j’ai voulu faire une collaboration avec toutes les choses qui me plaisent dans ces façons de travailler. Mais un problème survient : les élèves sont un peu embrouillés (surtout avec les ceintures et le tableau) Je pense qu’il y a certainement une manière de croiser ces 2 outils d’une manière plus cohérente (voir le travail de Laura Di Vita qui utilise des permis). Le plus important est qu’au fur et à mesure nous améliorons nos méthodes de travail et que donc cet outil n’est pas immuable. Il est là pour aider les élèves. Si les enfants ont besoin d’une autre manière de travailler alors changeons, faisons totalement autre chose car chaque classe est différente. C’est à nous de nous adapter, pas à eux (ou en tout cas dans les limites du raisonnable). Quatrième point : les enfants qui jouent avec Il est arrivé une fois qu’un élève déplace le carton d’un autre. Heureusement, je m’en suis très rapidement aperçu. L’avantage de cette situation, c’est que l’élève a tout de suite pu comprendre le fonctionnement car il est passé dans le rouge et a eu droit à toutes les étapes du fonctionnement du tableau. Je pense qu’il a bien compris que pour faire une blague, il faut qu’elle soit drôle et jouer avec un matériel traitant sur les comportements en classe, cela n’était pas très intelligent de sa part. Cinquième point : cela devrait-il être personnel ? Oui, le tableau étant affiché en classe devant tout le monde, tous les élèves sont au courant de qui est dans le vert et qui ne l’est pas. Cela me pose un problème car je ne pense pas que cela me plairait que tout le monde voie que je suis dans le rouge mais en même temps cela permet de voir qu’il y a aussi toutes les autres choses dans le vert. 34 De plus, pour le professeur, c’est plus facile de voir tout de suite qui est correct que de toujours aller voir dans une farde ou dans le bureau de quelqu’un. Mais une réflexion sur ce sujet mérite d’être travaillée par les personnes qui utiliseraient cet outil. Personnellement, je laisserais le tableau à la vue de tous car au moins l’élève voit qu’il est en tort mais aussi qu’il a de bonnes choses. Pour le professeur, il n’a qu’à jeter un petit coup d’œil pour savoir si tel ou tel élève est dans telle ou telle colonne, c’est plus facile pour comprendre et gérer cette méthode de travail. 35 6 Quel est l’impact de la gestion de classe sur le climat de classe ? 6.1 Une définition du climat de classe Définition de l’Inspection de l’Education National française (IEN) : Le climat de classe est au service des apprentissages. S’il n’y a pas un bon climat de classe, il ne peut pas y avoir de bons apprentissages. On doit prendre en compte tout un tas de choses pour que ce climat de classe soit sain. Exemples : organisation des séances, consignes, espace de travail, gestion des élèves plus fragiles, ... On comprend déjà que le climat de classe ne se limite pas juste à faire autorité dans sa classe mais ce climat dépend de beaucoup de choses que Caron (1994) classe en 2 parties et en 4 composantes. FIGURE 2 : La gestion de classe, dimensions et composantes par JeanClaude Caron. Jean Claude Caron (auteur de : Quand revient septembre…Guide sur la gestion de classe participative, volume1.) distingue donc la gestion des apprentissages et l’organisation de la classe. Dans la gestion des apprentissages (composante) on voit tout ce qui est démarches, procédures, méthodes pédagogiques, évaluation, ... Dans l’organisation de la classe (composante) on y voit tout ce qui est la gestion du temps, gestion de l’espace, ... Le climat organisationnel, c’est la partie qui nous intéresse et qui traite donc des relations dans la classe, de la sanction, ... 36 Weber (auteur de Classroom Teaching Skill) nous fait aussi remarquer que la gestion de classe dépend plus que de cela et qu’il n’y a pas qu’une seule manière de gérer une classe. D’autres facteurs entrent en collaboration : les valeurs, les croyances, la manière de voir l’enseignement et la personnalité de l’enseignant. Tout cela influence grandement notre rapport à la gestion de la classe. 6.2 La gestion de classe La gestion de classe est un des grands points du climat de classe. Instaurer une saine discipline et gérer des conflits permet à l’élève d’« organiser sa vie et ses actions de façon à en tirer le maximum de plaisir, en tenant compte des autres et du monde dans lequel il vit. » (Caron, 1994). Cet apprentissage prend fin lorsque l’élève est en mesure de se gérer soimême, on peut parler d’auto-discipline. Avant d’en arriver à cet état, l’élève doit comprendre plusieurs thèmes sur les savoirs, exemple : Connaître le fonctionnement de la classe. Sur les savoir-faire, exemple : Créer une liste de règles (exemple de la charte faite en classe durant mon stage). Sur le savoir-être, exemple : Affirmer ses valeurs, ses croyances. On doit aussi comprendre que dans les relations humaines il y aura toujours des moments de confrontation, ces moments doivent être particulièrement bien accompagnés par l’enseignant car si ce n’est pas le cas, il peut y avoir une détérioration du climat de classe et des relations entre les élèves. Il faut donc vivre les conflits afin qu’ils deviennent des expériences de vie pour les élèves (Caron, 1994). 6.3 Le concept de réparation Ce concept est en lien avec la sanction pédagogique car il introduit le thème que la sanction doit être réparatrice. Ici nous reconnaissons que les élèves peuvent faire des erreurs et c’est à l’enseignant de faire prendre conscience à l’élève ses erreurs en lui permettant de les réparer. Grâce à cette action, nous permettons à l’apprenant de devenir plus responsable de ses actes. C’est un des principes qui me tient à cœur mais 37 qui n’est pas toujours facilement applicable, dans le tableau des comportements la phase de réparation se rapporterait au moment où l’élève perd un droit et pour pouvoir le récupérer il doit réparer son erreur par ses actions. (Actions sont soient de sa propre initiative ou soit introduites par une discussion avec l’enseignant). 6.4 La mise en place des règles aide-t-elle à améliorer le climat de classe ? Une hypothèse que nous pouvons faire est : pour avoir un bon apprentissage de la part de tous les élèves de la classe il faut qu’il y ait des règles pour délimiter le champ d’action des enfants. Il ne faut pas que tout soit permis sinon chaque acte qui serait jugé dérangeant par quelqu’un qui travaille ne le serait pas pour quelqu’un d’autre et ce serait le début d’une mauvaise ambiance de classe. Exemple : Logan, lors d’une explication au groupe classe, discute avec son voisin et perturbe donc l’explication faite par le professeur qui lui fait plusieurs remarques puis le sanctionne. Une fois la sanction infligée, l’enseignant ne doit plus faire de remarques et les explications peuvent continuer (situation vécue en stage). On peut donc bien voir que les règles ont influencé positivement le climat de la classe car Logan a arrêté sa discussion avec son voisin et le travail a pu reprendre. Le plus important est tout de même l’interaction qu’a l’élève avec son professeur. La règle mise en place permet à Logan de comprendre que son comportement n’est pas adéquat. Il est aussi important de ne pas écrire un nombre de règles trop important. En généralisant (comme c’est le cas avec les 3 cartons du comportement dans le tableau) des règles, en les regroupant sur un seul point, on peut garantir l’utilité et le sens de ces règles. On peut donc bien comprendre que les règles sont là pour certaines raisons, elles contribuent au bon travail en classe, à la bonne entente entre les élèves, la bonne entente entre les élèves et le professeur et même avec la bonne entente entre le professeur et les parents (si les parents connaissent et comprennent les méthodes de travail, ils n’en auront que plus de respect. Mais il faut prendre le temps en début d’année de leur expliquer comment vous allez gérer la discipline dans votre classe). Vincenzo préparant un mot d’excuse pour une de ses camarades. 38 6.5 Méthode de recherche sur le climat de classe. Ces dispositifs n’ont pas été mis en place durant mes recherches mais je vais vous donner les pistes pour vous permettre d’avoir une idée du changement apporté au climat de classe. 6.5.1 L’entretien Ce serait un entretien structuré qui permet de donner son point de vue sur un sujet précis avec quelques élèves, ainsi que le professeur de la classe. Le but de cet entretien est de dégager des conceptions sur la gestion de classe, la discipline et les règles. Le premier entretien se situerait avant le début de tout changement dans la classe pour évaluer une première fois comment les protagonistes se sentent en classe. Le second entretien se situerait au milieu des opérations pour observer s’il y a déjà des changements dans le milieu de la classe. Et enfin le dernier entretien se passerait après le stage pour faire un bilan de tout ce qui a été apporté et modifié par rapport au climat de classe. 6.5.2 L’observation C’est une méthode plus complexe pour nous stagiaires car nous sommes en train de donner cours quand nous devons réaliser cette méthode. Le maître de stage peut cependant tout à fait observer à notre place et nous rapporter ce qu’il a vu. L’idéal étant bien sûr que ce soit nos observations, néanmoins le maître de stage étant présent tout au long de l’année scolaire j’imagine qu’il peut déceler des choses qui nous auraient échappées. 6.5.3 Le questionnaire Méthode déjà utilisée pour connaître l’opinion des élèves sur la sanction, cela a l’avantage d’être impersonnel et de pouvoir mettre par écrit ce que l’on pense. Malheureusement il n’y a pas d’échanges directs avec la personne qui répond, je ne peux pas approfondir ou reformuler une question pour quelqu’un. Un de ses grands avantages par contre est qu’il est facile d’utilisation, qu’un grand nombre de personnes peut y répondre en même temps et qu’il ne nécessite pas énormément de temps. Je pense que le retour des élèves aurait été très intéressant. De plus il aurait permis d’améliorer l’outil ou tout autre chose qui leur posait problème. 39 7 Et si c’était à refaire ? 7.1 Des points à améliorer Je pense tout d’abord à m’y prendre à l’avance car penser à son travail de fin d’étude tout en préparant son plus long stage de ses études, ce n’est pas forcément évident. J’aurais aimé travailler/consacrer plus de périodes à mon outil et à la gestion de classe car certains points de ce travail n’auront été que des réflexions intellectuelles et n’auront pas été mises en place dans une classe. Une recherche plus importante peut être mise en place autour des ceintures du comportement car c’est un des outils me plaît le plus mais que je n’ai pu utiliser en classe. Une discussion plus importante avec des professeurs de terrain ainsi que ceux de la HELHA m’aurait permis de comprendre plus de choses plus rapidement. 7.2 Des points à retenir Comprendre tous les tenants et aboutissants par rapport à la gestion de classe qui est un point très important et aussi très stressant pour moi futur jeune instituteur m’aura permis de me rassurer et d’approfondir un sujet qui me tenait à cœur par rapport à mes situations de vie en école primaire. Connaître tous les cadres légaux (ou en tout cas une bonne partie) me rassure dans mes choix de méthodes pédagogiques. Comprendre qu’un climat de classe permet de servir les apprentissages me conforte dans mes idées de création d’outils servant ce point de vue. Écrire un travail de ce calibre n’aura pas non plus été facile et il m’a poussé plus d’une fois dans mes retranchements. Mais connaître désormais l’élaboration d’un travail sérieux et réfléchi ne peut que m’apporter du positif. 40 8 D’autres méthodes de gestion de classe 8.1 Le contrat de l’élève Un contrat à passer avec l’élève lorsqu’il ne respecte toujours pas les règles mises en place. On passe ici dans la gestion d’un élève en particulier. Je ne pense pas que ce genre de contrat soit intéressant pour toute une classe mais lorsqu’un élève a besoin de plus de suivi, cela peut être une solution. Exemple de contrat : On imagine que la création du contrat intervient presque en dernier recours. 41 8.2 Le feu rouge du bruit Tableau où l’on peut faire monter et descendre les élèves dans le vert ou le rouge en fonction de leurs comportements. (Influence de mon tableau des comportements). Tableau (pas celui-là précisément) essayé lors de mon stage en première primaire. Les enfants plus jeunes peuvent bien voir ce que l’on attend d’eux quand je les descends. Désavantage : le professeur doit toujours faire monter ou descendre les pinces à linges des élèves. 42 Conclusion Je pensais créer un nouvel outil révolutionnaire qui permettrait à toute une classe de ne plus avoir peur d’aller à l’école au travers de différents outils. Mais force est de constater que ce n’est pas aussi simple, les élèves sont volontaires pour ce type de pratique mais il faut prendre le temps de les mettre en place et surtout de les utiliser tous les jours. Je ne pense pas avoir trouvé toutes les réponses sur le sujet mais j’espère vous avoir aidé à mieux comprendre le fonctionnement d’une classe au travers de la sanction et de sa gestion. Il y a encore tellement de choses à essayer, modifier et inventer. C’est un sujet qui me passionne donc je suis sûr de vouloir encore progresser pour améliorer le fonctionnement de mes futures classes. Il est certain que ce travail a été plus bénéfique pour certains élèves qui en avaient vraiment besoin mais c’est toute une classe qui en sort grandie. Pour terminer, créer un outil en utilisant une méthode de recherche spécifique, en effectuant des recherches et surtout en se questionnant sur le sujet m’a permis de mieux comprendre une facette importante du métier qui est de toujours se poser des questions. Car oui, en tant qu’instituteur, j’ai toujours à cœur de vouloir faire mieux que l’année précédente ou le mois précédent ou même le jour précédent. C’est en réalisant toutes ces démarches que l’enseignement d’aujourd’hui ne ressemble plus à celui d’hier et se tourne vers le futur, vers le bien-être des élèves. Car ne vaut mieux-t-il pas avoir des élèves heureux avant toute chose ? 43 9 Bibliographie BADEROT. C. (2016). Climat scolaire dans la classe : quelques pistes. Montargis Ouest, France : CPAIEN. CHARMEUX, E. (n.d.). Pour que les enfants construisent leur responsabilité, il faut faire disparaître le système récompense/punition. Retrieved from the Web site of Partager des Pratiques http://www.partagerdespratiques.be/ DEFRANCE B., 2003, Sanctions et discipline à l'école. Paris, Éditions La Découverte. DEUEL, L. (2014). Les punitions à l’école primaire. (Master’s thesis). HEPBejune, Bejune. Fédération Wallonie Bruxelles. (n.d.). Discipline Règlement d’ordre intérieur – ROI. Retrieved April 10, 2018 from http://www.walloniebruxellesenseignement.be/print.cfm?page=disciplinePedag&profil=ce Fédération de l’Enseignement Fondamental Catholique (2001). Programme intégré adapté aux socles de compétences. Bruxelles. GIRAUDET, A. La gestion de classe pour instaurer un climat de classe propice aux apprentissages. Education. 2016. <dumas-01395458> IEN Vittel. (2013). Gestion du climat de classe. Une difficulté professionnelle ? Recherche de solutions. Syllabus, IEN Vittel. Interview de Monsieur Bernard Defrance : en quoi la sanction peut-elle être éducative ? [Podcast]. (2015). France : FCPE Nationale. Retrieved from https://vimeo.com/119469765 KHORDOC. Y. (n.d.). Les ceintures de comportement. Retrieved from the Web site of Le Prof, le blog d’instis belges. http://leprof.be/les-ceinturesde-comportement/ LICHTLÉ, J. (2013). Les punitions à l'école : quelle efficacité et quelles conséquences ? Retrieved from the Web site of France Info https://blog.francetvinfo.fr/dans-vos-tetes/2013/06/06/les-punitions-alecole-quelle-efficacite-et-quelles-consequences.html MAHEU, E. (2012). Sanctionner sans punir : Dire les règles pour vivre ensemble (5è éd.). Lyon : Chronique sociale. MANGIA. E. (2015). Le climat de classe : la clé d’entrée pour apprendre ? (Master’s thesis). HEPBejune, Bejune. PREIRAT, E., CASANOVA, R., ROBBES, B., OBIN, J.P., GAUTHIER J.M.& DEFRANCE, B. (2012). Quelques premiers principes. In Vers une sanction éducative. Lyon : CSC. VANDEMEULEBROUCKE, M. (n.d.). Vous m’ferez (plus) 100 lignes. Retrieved from the Web site of La Ligue de l’Enseignement et de l’Education permanente asbl https://ligue-enseignement.be/vous-mferezplus-100-lignes/ WEBER, W. A. (1986). Classroom Teaching Skills. 3e édition, Lexington, MA: D.C. Heath and Co. CARON, J. (1994). Quand revient septembre…Guide sur la gestion de classe participative, volume1. Montréal : La Chenelière. Table des matières 1 Qu’est-ce que la discipline à l’école (sondage). .................................. 2 1.1 De mon avis personnel : ............................................................... 2 1.2 De l’avis des élèves : .................................................................... 3 1.2.1 2 1.3 De l’avis des instituteurs/trices : .................................................... 5 1.4 De l’avis des chercheurs ............................................................... 6 Dans nos écoles d’aujourd’hui. ........................................................... 9 2.1 Quels liens à la discipline avec la loi ? .......................................... 9 2.1.1 Le Règlement d’Ordre Intérieur (R.O.I). ................................. 9 2.1.2 La gradation de la sanction. ................................................. 10 2.1.3 Le Principe non bis in idem. ................................................. 10 2.2 Comment sanctionner ? .............................................................. 10 2.2.1 Une différence entre sanction et punition : ........................... 11 2.2.2 La sanction éducative. .......................................................... 12 2.2.3 La sanction éducative a plusieurs buts : ............................... 12 2.2.4 Le sentiment d’injustice chez les élèves. .............................. 13 2.3 3 Les sanctions qui me dérangent ................................................. 14 Les outils au service de la gestion de classe. ................................... 17 3.1 Pourquoi travailler sur la gestion de classe ? .............................. 17 3.2 Un premier outil : les ceintures du comportement de F. Oury ..... 18 3.2.1 Comment ça marche ces ceintures ? ................................... 18 3.2.2 En quoi cela concerne la sanction pédagogique ? ............... 18 3.3 Un deuxième outil : le conseil de classe ..................................... 19 3.4 Un troisième outil : la charte de la classe .................................... 21 3.4.1 4 5 Les élèves de sixième primaire : ............................................ 3 Comment créer cette charte ? .............................................. 21 La gestion de classe ? Avec qui ? Comment ? Quand ? .................. 22 4.1 La gestion de classe avec qui ? .................................................. 22 4.2 La sanction au Sacré-Cœur ........................................................ 23 Mon outil. .......................................................................................... 26 5.1 Un tableau et des permis (modifié). ............................................ 26 5.2 Comment se passe la sanction avec cet outil ? .......................... 30 5.2.1 Exemple ............................................................................... 30 5.2.2 Liens avec la sanction pédagogique ..................................... 31 6 5.2.3 Retour des élèves................................................................. 32 5.2.4 Des points à améliorer.......................................................... 33 Quel est l’impact de la gestion de classe sur le climat de classe ? ... 36 6.1 Une définition du climat de classe ............................................... 36 6.2 La gestion de classe ................................................................... 37 6.3 Le concept de réparation ............................................................ 37 6.4 La mise en place des règles aide-t-elle à améliorer le climat de classe ? ................................................................................................ 38 6.5 7 8 Méthode de recherche sur le climat de classe. ........................... 39 6.5.1 L’entretien ............................................................................. 39 6.5.2 L’observation ........................................................................ 39 6.5.3 Le questionnaire ................................................................... 39 Et si c’était à refaire ? ....................................................................... 40 7.1 Des points à améliorer ................................................................ 40 7.2 Des points à retenir ..................................................................... 40 D’autres méthodes de gestion de classe .......................................... 41 8.1 Le contrat de l’élève .................................................................... 41 8.2 Le feu rouge du bruit ................................................................... 42 Table des illustrations FIGURE 1 : tableau différences sanction et punition par Léa Deuel dans « Les punitions à l’école primaire »......................................................11-12 FIGURE 2 : La gestion de classe, dimensions et composantes par JeanClaude Caron........................................................................................... 36 Annexes Annexe 1 : fonctionnement des ceintures de comportement. Tous les élèves ont une ceinture imaginaire qui indique où ils se trouvent au niveau du comportement. Elles permettent aux élèves de progresser point de vue des comportements et reposent sur 7 piliers importants dans la vie d’un élève : l’autonomie, l’organisation, le travail, la circulation, la responsabilité, la coopération et la prise de parole ! L’objectif est donc d’amener chaque élève à grandir et à devenir autonome et responsable dans sa vie d’étudiant, mais également dans sa vie de classe, à l’école, dans la société… Il est important de montrer à élève qu’il n’est pas tout bon ou tout mauvais ! Des « remarques pour le bavardage » stigmatisent l’élève. Oui, il parle beaucoup et quand il ne faut pas, mais ne peut-il être aussi remarqué pour un comportement positif ? Chaque élève commence avec une ceinture blanche en début d’année. Ensuite, c’est lui qui décide d’exercer les compétences de la ceinture suivante lors d’une période d’essai. A la fin de cette période, les élèves en conseil de coopération et le professeur valident ou non la ceinture. Cela permet ainsi de responsabiliser les uns par rapport aux autres. Des messages positifs sont bien entendus donnés afin de ne pas blesser la personne. Quand une ceinture est validée, l’élève colorie la grille, comme pour les autres ceintures de compétences. Si l’élève ne réussit pas à maitriser les compétences de cette ceinture, la période se poursuit jusqu’au moment de la validation. Il peut demander conseil aux élèves de cette ceinture et une discussion avec le professeur permettra de mieux comprendre. Une ceinture verte ne peut redevenir orange (à moins d’une faute très grave). Dans le cas d’un comportement en désaccord avec la ceinture obtenue, le professeur donne une pastille rouge qui gèle tous les droits de l’enfant pour une période donnée. Il va devoir à nouveau prouver qu’il est capable de respecter les devoirs de la ceinture.