Cette problématique devient d'autant plus complexe que les entreprises sont de plus en
plus globales, disposant ainsi de multiples entrepôts à échelle continentale ou mondiale
et/ou de multiples usines qui peuvent produire le même bien.
Le Supply Chain Management va donc consister en l'optimisation globale de l'ensemble
de ces flux dans un contexte où plusieurs points peuvent réaliser la même opération.
a) Évolution :
Dans les années 80, la première génération Supply Chain s’est focalisée sur
l’excellence fonctionnelle. Elle se caractérisait par une intégration globale, une
organisation compartimentée, des approches de management hiérarchique, une
technologie dédiée (Legacy) et des temps de rotation des stocks allant de plusieurs mois
à plusieurs semaines.
Dans les années 90, la seconde génération Supply Chain a adopté une approche
transactionnelle, basée sur une organisation intra-entreprise, une gestion de la hiérarchie
et des contrôles, la technologie ERP, des mesures de performance au niveau des coûts et
services. Les temps de rotation des stocks sont passés de plusieurs semaines à plusieurs
jours.
Aujourd’hui, les exigences de « l’Adaptive Supply Chain » amènent une nouvelle façon de
penser, impliquant une prise de décision intégrée entre tous les partenaires.
b) Modes de management :
Trois modes managériaux ont commencé à être diffusées en Occident entre les
années 80 et 90, avec pour but d'offrir au client une meilleure qualité, des délais plus
courts et des coûts plus bas : le juste à temps , la qualité totale et le reengineering.
Accueillies avec scepticisme au début, elles ont été néanmoins mises en oeuvre dans de
nombreuses entreprises.
La qualité totale, expression française retenue comme traduction du " Total Quality
Management " (TQM), peut être définie comme une méthode de management, qui vise le
succès à long terme grâce à la satisfaction du client, basée sur la participation de tous les
membres d'une organisation à l'amélioration des processus, des produits, des services et
de la culture de leur organisation.
Le juste à temps quant à lui, " consiste à produire et à livrer des produits finis juste à
temps sur le marché, des composants juste à temps pour qu'il soient assemblés en
produits finis, des pièces fabriquées juste à temps pour qu'elles entrent dans la
fabrication des sous-assemblages et des matières premières, juste à temps pour qu'elles
soient transformées ". Le but ultime visé, l'idéal, s'exprime par zéro stock, zéro défaut et
zéro délai.
Enfin, le reengineering est considéré comme le dernier né " de la famille des méthodes
orientées process " qui comprend déjà le juste à temps et la qualité totale. L'idée de base
consiste à reconcevoir fondamentalement l'entreprise en partant des clients et de la
satisfaction de leurs besoins actuels et futurs, en se focalisant sur les processus, et en
cherchant des améliorations radicales des performances (délai, qualité, et coût), et ce, en
s'appuyant sur les possibilités offertes par les nouvelles technologies de l'information. La
technologie Supply Chain Management est un outil pour redéfinir l'organisation de
l'entreprise.