Montbéliard
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ISSN en cours
Pochette
pédagogique 6
La Libération
de Montbéliard
(novembre 1944)
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| La libération du Pays de Montbéliard |
Archives municipales de Montbéliard | Pochette pédagogique n° 6
Juin 1940 : les troupes allemandes victorieuses occupent le Pays de Montbéliard.
Novembre 1944 : la Première Armée Française (1re armée française) libère la
région et précipite la défaite allemande. Cette libération fut, pour la population
locale, un événement majeur perçu par la conscience collective comme la fin
d’un cauchemar, d’autant plus qu’elle fut précédée d’une désespérante attente
de plus de deux mois, au cours de laquelle les libérateurs tant désirés étaient
à quelques kilomètres, tandis que l’occupant devenait de plus en plus brutal.
Avant d’étudier cette libération, sa préparation, sa réalisation et ses
conséquences, il est nécessaire de caractériser le contexte qui permit son
déroulement, ainsi que d’évoquer la naissance de cette 1re armée française dont
le rôle fut essentiel pour la population comtoise.
la 1re armée française
Grands traits de la libération du territoire français (juin
septembre 1944)
Depuis la Normandie (6 juin 1944)
Dès le débarquement du 6 juin 1944, les armées alliées sans cesse renforcées se
ruent à l’assaut de l’Europe :
les Américains libèrent l’ouest, atteignant la Loire début août, les
Ardennes puis la Lorraine début septembre,
les Anglo-Canadiens, longeant la côte, progressent vers les ports de la
mer du Nord (Belgique atteinte début septembre),
intégrée au dispositif américain, la 2e division blindée (DB) des Forces
françaises libres (FFL), sous les ordres de Leclerc libère Paris (24-25 août).
Depuis la Provence (15 août 1944) [doc. 1]
Le 15 août 1944, les forces alliées débarquent dans le secteur de Saint-Tropez, Saint-
Raphaël, Cavalaire (opération Anvil-Dragoon). Cette force est essentiellement
composée de la 7e armée américaine commandée par le général Patch et qui
associe trois divisions américaines (6e corps d’armée américain commandé par
le général Truscott) et trois divisions françaises, venues d’Afrique du Nord et
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Archives municipales de Montbéliard | Pochette pédagogique n° 6
MARSEILLE
LYON
GENÈVE
Aix
Grenoble
Montpellier
Pt Vendres
Narbonne
Arles
St-Étienne Saint-Jean
de Maurienne
Dijon Besançon
Belfort Mulhouse
Gonfaron
Fréjus Le Trayas
St- Raphaël
St-Tropez
Cogolin
Hyères
Î. Porquerolles Î. du Levant
Î. Pt Cros
Rayol
Aubagne
La Ciotat
Nice
Toulon
Z
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Remoulins
Uzès
Alès Bagnols-sur-Cère
Pont-Saint-Esprit
Luz-la-Combe-Haute
Valence
Le Teil
Aubenas
St-Peray
Lancogne
Lamastre
Annonay
Le Puy
Issingeaux
Meylieu-Montrand
Voiron
Bourgoin
Annecy
Lagnieu
Ambérieu
Anse
Villefranche
Mâcon
Nantua
Montceau-les-Mines
Le Creusot
St-Léger
AutunBeaune
Tournus Morez
St-Claude
Poligny
Ornans
Chalon-sur-
Saône
Chagny
Mouthe
Pontarlier
Morteau
Maîche
Nuits-Saint-Georges
Montbard
Châtillon-
sur-Seine
Vesoul
Montbéliard
St-Hippolyte
Mirebeau
Gray
Til-Châtel
Clerval
Isle-sur-Doubs
Port-s.S.
Langres
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LA POURSUITE
29 août au 14 septembre 1944
LE DÉBARQUEMENT ET LA
BATAILLE DE PROVENCE
15 août 1944-28 août 1944
Cavalaire - St Tropez - Ste Maxime -
Cogolin - Gonfaron - Brignoles
Les Maures
Cuers - les Londes - Hyères -
Presqu’île de Giens - Îles de Port Cros
et de Porquerolles - mont Redon -
Réal Martin - Gapeau - forts Coudon
et Faron - Solliès - la Farlède -
la Valette - plaines de la Crau et
de la Garde -
Toulon -
Aubagne -
Marseille -
Salon - Peypin -
Tarascon - Arles -
Avignon
Le Rhône
Pont-Saint-Esprit - Aubenas -
Lancogne - Le Puy.
Annonay - Saint-Étienne - Fourvières -
mont Verdun - Saint-Rambert.
Anse - Les Dombes - Villefranche -
Lyon - L’Ubaye.
Grenoble - Guillestre - Briançon -
La Maurienne - Nantua - l’Ain.
Vallée de la Saône - Mâcon -
Tournus - Chalon - Chagny -
Autun - Beaune - Nuits-Saint-Georges.
Dijon - Langres.
Besançon - Valdahon.
Le Doubs - Mouthe
Pontarlier - Saint-Hippolyte.
Dannemarie - Pont de Roide -
les Vosges
Montpellier - Narbonne - Port-Vendres
Archives municipales de Montbéliard
DAO : É. Fuhrer
2e DB
Valdahon
[Doc. 1]
La marche de la 1re armée de la Provence à la Franche-Comté (août-septembre 1944) d’après de lattre de tassigny Jean-Marie Gabriel, Histoire
de la 1re armée française, Plon, Paris, 1949.
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Archives municipales de Montbéliard | Pochette pédagogique n° 6
d’Italie, constituant l’Armée B, ancêtre de la 1re armée française, sous les ordres
de De Lattre. Cette Armée B comprend la 1re division française libre (DFL), la
3e division d’infanterie algérienne (DIA), ainsi que la 1re DB, plus quelques unités
de commandos.
Les troupes de Provence commencent leur progression avec un triple but :
libérer le sud-est de la France,
faire la jonction avec les troupes venues de Normandie,
couper la retraite aux armées allemandes qui remontent vers le nord
pour éviter l’encerclement.
La résistance française
Mais, à côté de cette tenaille qui vient de se mettre en place, la résistance
française a un rôle important :
libération de certaines régions (sud-ouest en particulier),
aide aux troupes alliées : renseignements, sabotages,
incorporation progressive des maquisards des Forces françaises de
l’intérieur (FFI) dans l’armée française après le débarquement de
Provence et au fur et à mesure de sa progression.
Lépopée de la 1re armée française
Une armée originale par ses origines
La naissance
En 1944, les origines de cette 1
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armée française sont déjà lointaines. Le noyau
initial en était l’armée créée par Weygand en Afrique du Nord, après la signature
de l’armistice de 1940, et l’ossature était surtout formée de troupes coloniales.
Parallèlement, Weygand s’efforçait de constituer clandestinement des stocks
de matériels et de munitions, espérant créer ainsi une armée nouvelle capable,
le moment venu, d’assurer la revanche de 1940. Il faut aussi indiquer qu’en
métropole, dans la France de Vichy, existait une armée d’armistice en cours de
réorganisation pauvre en matériel, en effectifs, mais riche en cadres de valeur.
Lors du débarquement allié en Afrique du Nord française (AFN) (novembre 1942),
les autorités françaises en place dépendant de Vichy, et les chefs de l’armée
d’Afrique, naguère vichyssois (tel le général Juin), se rallièrent finalement à
l’idée de la rentrée en guerre de l’AFN aux côtés des alliés. Ainsi l’armée d’Afrique
devenait le fer de lance de la renaissance militaire française dans la Deuxième
Guerre mondiale et se rallia à De Gaulle qui s’imposait définitivement dès mai
1943 et devenait Président du Comité Français de Libération Nationale installé
à Alger, devenue capitale jusqu’en août 1944. Les troupes d’Afrique brûlaient de
se battre et furent, pour De Gaulle, un instrument efficace qui permit à la France
de reprendre peu à peu sa place parmi le camp allié, d’autant plus que dès leurs
premiers engagements elles connurent le succès et prouvèrent leur valeur.
Les premiers engagements
Intégrée au dispositif allié, n’ayant pas encore une action autonome, l’armée
d’Afrique participa aux événements majeurs du théâtre méditerranéen :
libération de la Tunisie en avril-mai 1943,
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