2 - Ces virus évoluent et mutent selon 2 mécanismes : le glissement et la cassure :
- Les glissements sont des variations antigéniques discrètes et continues qui ne modifient
pas la structure antigénique globale du virus et permettent de conserver une immunité
partielle à court terme. C’est la cas des épidémies annuelles.
- Les cassures sont des changements radicaux de la structure de l’hémagglutinine. D’où le
remplacement d’un type d’hémagglutinine par un autre. L’antigène nucléoprotéique N lui,
est conservé et il s’agit toujours d’un virus du type A. L’immunité préexistante à ce
changement est sans effet sur le nouveau virus d’où la pandémie.
Les spécialistes craignent une recombinaison génétique entre un virus de la grippe aviaire A (H5N1)
et un virus humain circulant qui pourrait donner naissance à un nouveau virus hautement pathogène
pour l’homme.
Qu’en est-il aujourd’hui de ce virus A( H5N1) hautement pathogène ?
Actuellement un virus hautement pathogène A(H5N1) se propage sous la forme d’une panzootie
d’influenza aviaire et se transmet de manière très rare à l’homme. On parle alors de grippe aviaire.
Ces virus grippaux sont réputés être habituellement transportés à travers le monde dans les intestins
des oiseaux sauvages migrateurs.
Cette infection peut toucher presque toutes les espèces d’oiseaux, sauvages ou domestiques.
Généralement asymptomatique chez les oiseaux sauvages, elle peut devenir fortement contagieuse et
entrainer une mortalité élevée dans les élevages industriels de poulets et de dindes.
Ce virus infecte parfois d’autres espèces animales, notamment le porc. Les canards domestiques,
chez qui l’infection est le plus souvent asymptomatique, pourraient jouer un rôle important dans la
dissémination du virus en servant de réservoir silencieux.
Le risque majeur représenté par les virus aviaires A(H5N1), est qu’ils s’adaptent à l’homme et qu’une
transmission interhumaine s’installe, soit en mutant progressivement, soit en se recombinant avec un
virus de la grippe humaine. Cette recombinaison peut se faire chez l’homme à l’occasion d’une
double infection, ou chez un hôte intermédiaire : le porc.
Une souche recombinée, ou qui aurait muté, pourrait acquérir une capacité de transmission
interhumaine. Le risque de dissémination deviendrait alors important, compte-tenu de l’absence
d’immunité de la population mondiale vis à vis de cette nouvelle souche .
Que se passerait-il en cas d’apparition de ce nouveau virus ?
En l’absence d’intervention sanitaire, le bilan français pourrait s’établir à : 9 à 21 millions de malades,
et 91000 à 212000 décès en fin de pandémie. 500 000 à un million de personnes pourraient
développer des complications nécessitant leur hospitalisation.
L’extension d’une pandémie se fait classiquement en vagues successives pouvant s’installer en deux
à quatre semaines et durer chacune 8 à 12 semaines, séparées de quelques mois voire davantage.
Cependant, en raison de la mondialisation des échanges, une extension de la pandémie sans vagues
successives mais avec des pics associés à un fond permanent de cas est possible.
Les principaux objectifs du plan sont de protéger la population contre une menace de
pandémie grippale. Il s’agit de :
- préparer le pays …c’est ce que nous faisons actuellement,
- en période d’alerte pandémique, détecter l’apparition d’un nouveau virus grippal et de
contenir sa diffusion…
- en période pandémique, freiner autant que possible la diffusion du virus…
(Document rédigé par Cécile Duchemin, médecin CT Inspection Académique Alençon)