CANCER DU POUMON

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F O R M A T I O N
C O N T I N U E
//
CANCER DU POUMON
ACTION-RÉACTION !
Mme Bouchard, 65 ans, se présente à votre cabinet pour une toux sèche et persistante
depuis un mois avec une légère dyspnée. Elle vous rappelle fièrement qu’elle a cessé de fumer
il y a plus de vingt ans. Cependant, elle s’inquiète, car elle a remarqué, la semaine dernière,
un filet de sang dans ses expectorations. Il s’agit fort probablement d’une bronchite,
mais vous ne voulez pas écarter la possibilité d’un cancer du poumon. Quelles actions
devez-vous entreprendre pour vous assurer d’une démarche efficace et éliminer le pire ?
Giovanna Speranza, François Rodier et Céline Devaux
En 2013, le cancer du poumon représentait 27 % de tous
les nouveaux cas de cancer au Canada et était la première
cause de mortalité par cancer (plus de 25 %)1. La fumée
du tabac en est responsable la plupart du temps, mais
d’autres facteurs de risque incluent l’exposition à divers
carcinogènes (ex. : amiante, radon ou nickel) et à des microparticules en milieu de travail (ex. : silicose, poussière de
bois) ainsi que les antécédents personnels de bronchopneumopathie chronique obstructive ou de fibrose pulmonaire
et des antécédents familiaux de cancer du poumon ou de
la sphère ORL. Même les patients sans facteurs de risque
apparents peuvent souffrir d’un cancer du poumon.
D’un point de vue histologique, le cancer du poumon se
classe en cancer à petites cellules (15 % des cas) et en
cancer non à petites cellules (85 % des cas)2.
Le cancer non à petites cellules comprend principalement l’adénocarcinome, le carcinome épidermoïde et le
carcinome à grandes cellules. La biologie, la stadification
et le traitement diffèrent considérablement entre les deux
types. Aussi, les récentes percées dans la pathogenèse
moléculaire et l’arrivée de traitements dits ciblés ont modifié l’approche. Non seulement le diagnostic histologique
précis s’avère déterminant, mais l’identification molé­
culaire appropriée influe sur le traitement des récidives
ou des métastases.
En présence de symptômes non spécifiques (ex. : perte de
poids ou fatigue) ou fréquents (ex. : toux et dyspnée), qui
peuvent parfois dissimuler un cancer du poumon, comment établir un diagnostic pouvant bénéficier à chaque
patient individuellement ?
La Dre Giovanna Speranza, oncologue médicale,
la Dre Céline Devaux, hémato-oncologue et
r
le D François Rodier, pneumologue, exercent tous
les trois au Centre hospitalier Charles-Le Moyne, à
Greenfield Park, et sont professeurs au Département
de médecine de l’Université de Sherbrooke.
lemedecinduquebec.org
TABLEAU I
FRÉQUENCE DES SIGNES
ET SYMPTÔMES INITIAUX DU CANCER
DU POUMON4
Signes et symptômes
Fréquence
Toux
8 % – 75 %
Perte de poids
0 % – 68 %
Dyspnée
3 % – 60 %
Douleur thoracique
20 % – 49 %
Hémoptysie
6 % – 35 %
Douleur osseuse
6 % – 25 %
Hippocratisme digital
0 % – 20 %
Fièvre
0 % – 20 %
Asthénie
0 % – 10 %
Obstruction de la veine cave supérieure
0 % – 4 %
Dysphagie
0 % – 2 %
Sibilances
0 % – 2 %
COMMENT RECONNAÎTRE LE TABLEAU CLINIQUE ?
Seule une minorité de personnes ne présente pas encore
de symptômes au moment du diagnostic2. Il s’agit alors
souvent d’une découverte fortuite à un stade précoce. Les
lésions solitaires de 3 cm ou moins avec bilan d’extension
négatif font généralement l’objet d’une opération. Sinon, une
orientation en pneumologie est à envisager3. Il est important de connaître les tableaux variés du cancer du poumon
afin de faciliter l’évaluation diagnostique et les décisions
thérapeutiques subséquentes. Le tableau I 4 énumère les
si­­gnes et les symptômes initiaux du cancer du poumon.
En raison de la diversité des tableaux cliniques, les prochaines actions dépendront des réponses aux questions
suivantes :
h Qui doit-on envoyer à l’urgence ?
h À qui doit-on prescrire une radiographie pulmonaire ou
une tomographie axiale ?
25
TABLEAU II
SYMPTÔMES QUI DEMANDENT
UNE ORIENTATION À L’URGENCE
Signes d’obstruction de la veine cave supérieure :
dyspnée, œdème du visage et du bras droit, distension
des vaisseaux sanguins cervicaux et thoraciques
hStridor
h Hémoptysie massive
h Nouveaux symptômes neurologiques évocateurs
de métastases cérébrales ou de compression médullaire
h
Source : Del Giudice L, Young S, Vella E et coll. Referral of suspected lung
cancer by family physicians and other primary care providers. Program in
Evidence-based Care Evidence-Based Series No. 24-2. Toronto : Cancer
Care Ontario ; 2011. Site Internet : www.cancercare.on.ca/common/pages/
UserFile.aspx?fileId=104433 (Date de consultation : mai 2014). Reproduction autorisée.
TABLEAU III
INDICATIONS DE RADIOGRAPHIE
PULMONAIRE
Il est suggéré de procéder rapidement (en quelques jours)
à une radiographie pulmonaire si les symptômes suivants
sont présents :
hémoptysie
hippocratisme digital nouveau
h adénopathie douteuse
hdysphagie
h caractéristiques évoquant des métastases à distance :
hépatiques, cérébrales, surrénaliennes, osseuses
h caractéristiques évoquant un syndrome paranéoplasique
h
h
OU
Symptômes ou signes persistants parmi les suivants :
toux
perte de poids ou d’appétit
hessoufflement
h douleur au thorax ou à l’épaule
h signes thoraciques anormaux (ex. : sibilances, râles, etc.)
h raucité de la voix
h
h
Qui doit-on orienter en pneumologie ou vers une équipe
d’évaluation pulmonaire ? Et quels seront alors les principaux examens paracliniques effectués ?
En 2011, le programme Action Cancer Ontario a créé un
guide de recommandations à l’intention des médecins ou
des professionnels de la santé en première ligne qui soupçonnent un cancer du poumon4. Il est possible de faire
ressortir de cet outil certains éléments adaptables à notre
réalité québécoise.
ALORS QUI DOIT-ON ENVOYER À L’URGENCE ?
Une orientation à l’urgence est de mise si les symptômes
énumérés dans le tableau II 4 sont présents.
À QUI DOIT-ON PRESCRIRE UNE RADIOGRAPHIE
PULMONAIRE ?
La bronchite est la cause la plus fréquente d’hémoptysie.
Cependant, si elle persiste, même en petite quantité, chez
des patients ayant des facteurs de risque, la possibilité
d’une tumeur endoluminale doit être envisagée malgré
une radiographie pulmonaire normale.
Après la radiographie pulmonaire (tableau III 4), lorsqu’il
y a présomption de cancer, l’attention en soins primaires
doit se porter sur l’orientation en pneumologie et l’obtention d’une tomographie axiale, idéalement avec agent de
contraste, de la base du cou jusqu’en dessous des surrénales dans un délai de quelques semaines. Le pneumologue
ou l’équipe d’évaluation pourra poursuivre les examens
d’imagerie complémentaires. Toutefois, les symptômes
attirant l’attention (douleur osseuse, céphalées) pourront
aussi faire l’objet d’autres examens en première ligne.
Le syndrome de Pancoast est associé à une tumeur de
l’apex du poumon. La vigilance s’impose en présence d’un
26
Le Médecin du Québec, volume 49, numéro 11, novembre 2014
h
OU
Personne atteinte de bronchopneumopathie
chronique présentant des changements inexpliqués
de ses symptômes habituels
h
Source : Del Giudice L, Young S, Vella E et coll. Referral of suspected lung
cancer by family physicians and other primary care providers. Program in
Evidence-based Care Evidence-Based Series No. 24-2. Toronto : Cancer
Care Ontario ; 2011. Site Internet : www.cancercare.on.ca/common/pages/
UserFile.aspx?fileId=104433 (Date de consultation : mai 2014). Reproduction autorisée.
tel tableau clinique, car les symptômes sont souvent
extra­tho­ra­ci­ques et peuvent donc entraîner des retards
dia­g­nos­tiques. Ce syndrome se manifeste habituellement
par une douleur à l’épaule qui irradie au bras et qui est liée à
l’invasion du plexus brachial et des tissus adjacents (tissus
mous, côtes ou vertèbres). Le syndrome d’Horner (symptômes unilatéraux de ptose palpébrale, myosis et anhidrose)
provient de l’infiltration de la chaîne sympathique et du
ganglion stellaire. Le médecin doit être particulièrement
attentif à la douleur ainsi qu’à la paresthésie du bras et de la
main dans le territoire de distribution des racines nerveuses
des vertèbres C8 et T12.
QUELS SONT LES EXAMENS PARACLINIQUES
NÉCESSAIRES EN CAS DE CANCER DU POUMON ?
Les examens paracliniques servent à établir précisément
le diagnostic pathologique et le stade selon les modalités
diagnostiques existantes. Une évaluation rapide en pneumologie est souhaitable (tableau IV 4).
F O R M A T I O N
LA TOMOGRAPHIE PAR ÉMISSION DE POSITONS
La tomographie par émission de po­sitons (PET scan)
constitue un moyen d’évaluation anatomique et métabolique par l’injection du fluorodéoxyglucose (18F-FDG), un
analogue marqué radioactif du D-glucose (18-fluoro-2déoxyglucose). Les cellules à forte activité métabolique
accumuleront le 18F-FDG, ce qui permettra de savoir si la
tumeur est maligne ou bénigne. La tomographie par émission de positons est très utile pour établir le caractère malin
des adénopathies, sa sensibilité et sa spécificité atteignant
80 % et 88 %, respectivement5. Un résultat positif pour le
ganglion du médiastin doit être confirmé par histologie.
TABLEAU IV
LA RÉSONANCE MAGNÉTIQUE
DU PLEXUS BRACHIAL
La résonance magnétique du plexus brachial est utile en
cas de syndrome de Pancoast.
EXAMENS EN VUE D’UN DIAGNOSTIC
HISTOLOGIQUE
La recherche d'échantillons aux points ayant le plus de
répercussions sur le stade (ex. : biopsie d’une métastase
hépatique) se révèle souvent la plus intéressante, surtout
si la prise en charge s’en trouve modifiée (ex. : chirurgie ou
non). Les différentes modalités diagnostiques pour la lésion
primaire sont présentées dans le tableau V 6,7.
TABLEAU V
//
INDICATIONS D’ORIENTATION VERS
UN PNEUMOLOGUE, UN CHIRURGIEN
THORACIQUE OU UNE CLINIQUE
D’ÉVALUATION PULMONAIRE
Hémoptysie persistante
Radiographie pulmonaire évoquant un cancer :
• nodules ou masses aux poumons ;
• épanchements pleuraux persistants ;
• adénopathies médiastinales ;
• infiltrats interstitiels ;
• pneumonies ou consolidations récidivantes
ou de résolution lente ;
• élévation inexpliquée du diaphragme ;
h Radiographie pulmonaire normale, mais présomption
élevée de cancer selon le jugement clinique
h
h
LA TOMOGRAPHIE OU LA RÉSONANCE
MAGNÉTIQUE CÉRÉBRALE
La tomographie cérébrale est faite lorsque le patient
présente des symptômes neurologiques. Il s’agit d’un complément d’évaluation nécessaire pour établir le stade du
cancer du poumon.
LA SCINTIGRAPHIE OSSEUSE
La scintigraphie est souvent remplacée par la tomographie
à émission de positons, dont la sensibilité et la spécificité
sont similaires pour la détection de lésions osseuses, et qui
permet en plus l’évaluation des viscères5.
C O N T I N U E
Source : Del Giudice L, Young S, Vella E et coll. Referral of suspected lung
cancer by family physicians and other primary care providers. Program in
Evidence-based Care Evidence-Based Series No. 24-2. Toronto : Cancer
Care Ontario ; 2011. Site Internet : www.cancercare.on.ca/common/pages/
UserFile.aspx?fileId=104433 (Date de consultation : mai 2014). Reproduction autorisée.
À QUOI SERT L'ÉPREUVE DE FONCTION
RESPIRATOIRE DANS LES CAS DE CANCER
DU POUMON ?
La fonction respiratoire influe sur l’approche thérapeutique.
L’épreuve de fonction respiratoire est utile pour prédire les
valeurs postopératoires et le risque opératoire afin d’établir
si l’opération est possible en fonction du stade du cancer8.
QUELS SONT LES FACTEURS PRONOSTIQUES
DU CANCER DU POUMON ?
C’est le stade au moment du diagnostic qui a le plus grand
effet sur l’évolution de l’état du patient et qui dicte les objectifs thérapeutiques (intention curative ou palliative). Pour
le cancer non à petites cellules, la 7e version du système de
classification TNM (Tumors Node Metastasis) a été validée,
MODALITÉS DIAGNOSTIQUES POUR OBTENIR UN ÉCHANTILLON HISTOLOGIQUE6,7
Méthode diagnostique
Sensibilité
Spécificité
Cytologie des expectorations
(trois échantillons)
TC* : 71 %
TP† : , 50 %
99 %
Thoracocentèse
80 %
Plus de 90 %
Bronchoscopie
TC : 88 %
TP : 60 % – 70 %
90 %
Biopsie transthoracique à l’aiguille
TP : 90 %
97 %
Commentaires
Lorsqu’un épanchement pleural est présent
Tumeur périphérique chez un sujet non opérable
*TC : tumeurs centrales ; †TP : tumeurs périphériques
lemedecinduquebec.org
27
TABLEAU VI
CLASSIFICATION TNM
DU CANCER DU POUMON
Tumeur
T1
Tumeur < 3 cm
T1a
Tumeur < 2 cm
T1b
Tumeur . 2 cm, mais < 3 cm
T2a
Tumeur de . 3 cm, mais < 5 cm
T2b
Tumeur de . 5 cm, mais < 7 cm
T3
Tumeur . 7 cm ou invasion de la paroi
thoracique, moins de 2 cm de la carène
ou . 1 nodule dans un même lobe
T4
Envahissement du médiastin, du cœur,
des gros vaisseaux, de la trachée, du nerf
récurrent laryngé, de l’œsophage, du corps
vertébral, de la carène ou nodules dans
différents lobes ipsilatéraux
Ganglions
N0
Pas de ganglion
N1
Atteinte des ganglions près du hile ipsilatéral
N2
Ganglions du médiastin ipsilatéral
N3
Atteinte ganglionnaire controlatérale
Métastases
M0
Pas de métastases
M1a
Épanchement pleural ou péricardique
ou encore nodule métastatique sur le lobe
controlatéral
M1b
Métastase ganglionnaire distante
Stades
Stade Ia
T1a-1bN0M0
Stade Ib
T2aN0M0
Stade IIa
T1a-2aN1M0 ou T2bN0M0
Stade IIb
T2bN1M0 ou T3N0M0
Stade IIIa
T3N1M0 ou T1a-3N2M0 ou T4N0-1M0
Stade IIIb
T4N2M0 ou T1a-4N3M0
Stade IV
T N M1a-1b
Source : Edge SB, Byrd DR, Compton CC et coll., rédacteurs. AJCC Cancer
Staging Manual (chapitre : Lung cancer) 7e éd. Chicago : Springer ; 2010.
Repro­duction autorisée par l’American Joint Committee on Cancer (AJCC),
Chicago, Illinois.
par l’évaluation de plus de 31 000 cas en provenance de
la base de données « Surveillance, Epidemiology and End
Results »9, comme moyen de lier le stade au pronostic.
28
Le Médecin du Québec, volume 49, numéro 11, novembre 2014
La survie des patients diminue progressivement pour les
stades plus avancés, à partir d’une médiane de 59 mois
pour le stade IA à une de quatre mois pour le stade IV. Les
chances de récupération lors de maladie avancée sont
minimales. Ainsi, le traitement, qui peut comprendre la
chimiothérapie, vise la palliation.
Le tableau VI10 énumère les stades de la classification
TNM. D’autres facteurs cliniques au moment du diagnostic
peuvent être associés à une survie réduite indépendamment du stade. Ils incluent un pauvre état fonctionnel,
une diminution de l’appétit et une perte de poids. Certains
paramètres biochimiques, tels que la leucocytose, l’hyper­
calcémie chez les personnes atteintes de la forme non à
petites cellules ainsi que l’hypoalbuminémie, se sont aussi
révélés de faibles marqueurs pronostiques11. Tous ces
facteurs reflètent la gravité ou le fardeau de la maladie.
L’échelle « Eastern Cooperative Oncology Group (ECOG)
performance status scale » est une mesure de fonctionnement général couramment utilisée pour le cancer du
poumon12. En règle générale, la chimiothérapie, même en
mode palliatif, n’apporte aucun bienfait quand le patient est
incapable de prendre soin de lui ou ne peut rester debout
plus de la moitié des heures d’éveil13. L’âge biologique n’est
pas en soi un facteur pronostique.
Pour le cancer à petites cellules, la plupart des médecins
emploient un système qui divise la maladie en stade loca­
lisé ou généralisé. Le stade localisé fait référence à un
cancer avec ou sans atteinte ganglionnaire, confinée à une
aire suffisamment petite pour offrir un traitement de radiothérapie à l’aide d’un seul champ de radiation. Le stade
généralisé s’applique à un cancer s’étant propagé aux poumons ou aux ganglions du côté controlatéral ou encore à
la présence de métastases à distance ou d’un épanche­
ment pleural. Quelque 30 % des patients en seront au stade
localisé au moment du diagnostic14. Cette division permet de séparer les personnes qui bénéficieraient d’un
traitement plus vigoureux aux stades localisés, c’est-àdire d'une chimiothérapie combinée à une radiothérapie,
et ceux chez qui une chimiothérapie seule serait préférable (maladie généralisée). Le déterminant principal de
la survie en cas de cancer à petites cellules est le degré
de dissémination au moment du diagnostic. Au stade
localisé, la survie médiane est de 16 à 24 mois (14 % après
cinq ans14) contre de 8 à 13 mois (1 % – 2 % après cinq ans)
pour la maladie généralisée14.
EST-CE QUE LE BILAN INITIAL ET SON RETARD
INFLUENT SUR LE PRONOSTIC VITAL
DU PATIENT ?
Plusieurs facteurs peuvent causer un retard diagnostique.
Par exemple, une radiographie pulmonaire faussement
négative y contribue substantiellement. Les médecins
doivent donc être attentifs à la faible sensibilité de la
F O R M A T I O N
TABLEAU VII
C O N T I N U E
//
OBJECTIFS THÉRAPEUTIQUES ET PRONOSTIQUES
POUR LE CANCER DU POUMON NON À PETITES CELLULES9,17
Stades
Ia, Ib
Prognostic – Taux
de survie après 5 ans
Prise en charge habituelle
Résection chirurgicale (lobectomie, segmentectomie) si le patient est opérable.
Si la réserve pulmonaire est insuffisante, une radiothérapie à visée curative.
h
h
IIa, IIb
Le traitement de choix est la résection chirurgicale, suivie d’une chimiothérapie
adjuvante si le patient est opérable.
h Radiothérapie à visée curative si le patient est inopérable.
h
IIIa
h
IIIb
h
IV
h
Chimiothérapie et radiothérapie combinée (radiothérapie concomitante
ou séquentielle).
h Résection chirurgicale, suivie de chimiothérapie adjuvante 6 radiothérapie
pour les patients sélectionnés (N1).
Chimiothérapie et radiothérapie combinée (concomitante ou séquentielle).
Chimiothérapie à base de platine ou thérapie ciblée en cas de mutation moléculaire.
Résection chirurgicale de métastase solitaire (considération spéciale).
hRadiothérapie.
h Meilleurs soins de soutien.
Stade Ia : 75 %
Stade Ib : 55 %
h
h
Stade IIa : 50 %
Stade IIb : 40 %
h
h
10 % – 35 %
(10 % – 15 %
pour IIIa avec
ganglion N2)
h
, 5 %
, 5 %
h
Tumeur de
pancoast, stade IIIa
(T3N1, T4, N0N1)
Chimiothérapie associée à la radiothérapie, suivie d’une résection chirurgicale en
l’absence de contre-indication à la chirurgie.
h
radio­graphie pulmonaire en cas de cancer du poumon15.
Également, une orientation initiale vers un spécialiste autre
qu’un pneumologue ou un chirurgien thoracique entraîne
aussi des retards4.
Il est probablement vrai qu’une évaluation rapide et efficace
favorise l’amorce d’un traitement plus tôt, ce qui accroît les
chances de succès. La palliation, le cas échéant, est plus
précoce et la détresse émotionnelle, réduite. Une équipe
multidisciplinaire, constituée de pneumologues, d’oncologues, de radio-oncologues, de chirurgiens thoraciques, de
spécialistes en soins palliatifs, de pathologistes, de personnels infirmiers et de professionnels, permet d’atteindre ces
objectifs et accélère l’évaluation des cas complexes. La discussion multidisciplinaire est associée à un meilleur accès
aux diverses modalités de traitement et peut augmenter la
qualité de vie des patients16 (tableau VII 9,17).
RETOUR AU CAS DE MME BOUCHARD
Mme Bouchard présentait des symptômes d’hémoptysie et
de dyspnée légère. Sa radiographie pulmonaire a malheureusement révélé une masse de 3,5 cm x 3,2 cm sur le lobe
supérieur droit. Vous la convoquez en consultation. Parallèlement, vous avisez l’équipe d’évaluation pulmonaire et
demandez une tomographie axiale dans les plus brefs
délais. Vous prévoyez que la patiente sera très inquiète
et voudra déjà tout savoir avant même d’avoir terminé les
lemedecinduquebec.org
30 % sans résection
54 % avec résection
examens paracliniques. Vous devez alors connaître les facteurs pronostiques du cancer du poumon afin d’orienter
la discussion. //
Date de réception : le 16 mai 2014
Date d’acceptation : le 8 juin 2014
Les Drs Giovanna Speranza, François Rodier et Céline Devaux n’ont
déclaré aucun intérêt conflictuel.
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consultation : juillet 2014).
SUMMARY
Diagnosis of Lung Cancer: Actions and Reactions.
Although lung cancer generally has a poor prognosis, it is not
a single disease, and sufficient variations in prognosis and
treatment exist to warrant rapid assessment and diagnosis.
There are several hurdles to cross before a definitive treatment
plan is reached. The first encounter with a healthcare
professional is frequently with a primary care physician. With
each subsequent encounter with a healthcare professional, a
new investigation or procedure may be requested, including
imaging and diagnostic tests, until treatment is finally
initiated. This article reminds readers of the varied clinical
presentations of lung cancer and of the need for early referral
to pulmonary specialists or to a rapid investigation clinic.
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cancertopics/pdq/treatment/non-small-cell-lung/healthprofessional (Date
de consultation : juillet 2014).
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Téléphone : 1 877 421-8193 Courriel : llabelle#nadurelpharma.ca
NADUREL PHARMA 4395, ave. Beaudry, Saint-Hyacinthe (Québec) J2S 8W2 CANADA
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Le Médecin du Québec, volume 49, numéro 11, novembre 2014
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