trouble de l`acquisition de la coordination et déficits visuo

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TROUBLE DE L'ACQUISITION DE LA COORDINATION ET DÉFICITS
VISUO-SPATIAUX
Yves Chaix et Jean-Michel Albaret
De Boeck Supérieur | Développements
2013/2 - n° 15
pages 32 à 43
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Pour citer cet article :
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Chaix Yves et Albaret Jean-Michel, « Trouble de l'Acquisition de la Coordination et déficits visuo-spatiaux »,
Développements, 2013/2 n° 15, p. 32-43. DOI : 10.3917/devel.015.0032
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ISSN 2103-2874
Trouble de
l’Acquisition de
la Coordination
et déficits visuospatiaux
Yves CHAIX*
Résumé
Summary
Mots clés
• troubles neurodéveloppementaux
• comorbidité
• fonctions visuospatiales
32
Développements / avril 2014
* Inserm U 825, Unité de Neurologie Pédiatrie,
CHU de Toulouse, 330 avenue de GrandeBretagne, 31059 Toulouse cedex 9
** Université de Toulouse, UPS, PRISSMH –
EA 4561, 118 route de Narbonne,
31062 Toulouse cedex 9.
The links between children who present with a DCD and
visuospatial disorders is not a new idea in the literature.
The motor deficit is critical in DCD and visuospatial deficits
affect only a subgroup. They are particularly important
when a motor component occurs. However It is difficult
to determine the neural pathways preferentially involved
(« What » vs « Where »).
On an individual level, profiles are heterogeneous, due to
the high-frequency rate of associated neurodevelopmental
disorders. This suggests the presence of a an impaired
procedural learning system.
Keywords
• neurodevelopmental disorders
• comorbidity
• visuospatial functions
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Le lien entre la présence d’un TAC et celle de troubles
visuospatiaux est une donnée ancienne de la littérature. Le déficit
moteur est central chez le TAC et les difficultés visuo-spatiales ne
concernent qu’un sous-groupe de TAC. Elles sont d’autant plus
importantes qu’il existe une composante motrice. Il est toutefois
difficile de déterminer quelle est la voie visuelle impliquée
de façon préférentielle au niveau cérébral (« What » versus
« Where »).
À l’échelle individuelle, les profils sont hétérogènes, ce
qui renvoie en partie à la fréquence élevée des troubles
neurodéveloppementaux associés et pourrait suggérer
une atteinte commune aux différents troubles du système
d’apprentissage procédural.
Jean-Michel ALBARET**
1. Questions de terminologie :
de quoi « visuo-spatial » est-il le
nom ?
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Une clarification terminologique et conceptuelle
paraît indispensable sur un sujet où différents
termes sont utilisés de façon confuse, interchangeable, parfois impropre et généralement sans
aucune définition préalable (Geldmacher, 2003 ;
Grossi & Trojano, 2001). Quatre termes sont ainsi retrouvés fréquemment : visuo-spatial, visuoperceptif, visuo-moteur et visuo-constructif.
Le terme « visuo-spatial » est parfois utilisé de
façon générique pour désigner la nature des stimuli traités préférentiellement par l’hémisphérique droit, il est alors opposé à « verbal » qui
renvoie à l’hémisphérique gauche (Tiberghien
& Versace, 1985). En ce sens, il peut être considéré comme un équivalent de « non-verbal », ce
qui est une position réductionniste à plus d’un
titre, le non-verbal ne se résumant pas aux seuls
aspects visuo-spatiaux. Grossi et Trojano (2001,
p. 99) définissent ainsi les habiletés visuo-spatiales comme des « habiletés cognitives non verbales qui agissent sur les stimuli perceptifs et les
images mentales afin de permettre aux individus
d’agir sur l’environnement ». Mais cette labellisation, comme le soulignent les auteurs euxmêmes, comporte l’inconvénient de regrouper
des phénomènes disparates et peut, d’approximation en approximation, aboutir à des non-sens.
D’autres encore l’utilisent comme synonyme de
spatial sans toujours appréhender la nature pluridimensionnelle des habiletés spatiales mises
en évidence dans différentes études (Carroll,
1993 ; Linn & Petersen, 1985 ; McGee, 1979).
Pour Rauch et Savage (1997), les habiletés visuospatiales sont ainsi des capacités mentales à percevoir et manipuler des objets en deux ou trois
dimensions.
Nous proposons donc de distinguer, de façon
pragmatique, dans la partie du domaine « non
verbal » qui implique la vision, et à des fins d’évaluation, les versants perceptif et moteur que nous
subdiviserons en « visuo-perceptif » et « visuospatial » pour le versant perceptif et en « visuomoteur » et « visuo-constructif » pour le versant
moteur (cf. figure 1). Nous sommes conscients
que ces séparations sont quelque peu artificielles
parce que, d’une part, les mouvements intentionnels lient intimement perception et action et,
d’autre part, parce qu’elles ne reflètent pas la totalité des mécanismes et processus impliqués dans
la vision.
Pour l’aspect perceptif, nous nous appuyons sur
Irani (2011) qui, en référence aux deux modalités
de traitement de l’information visuelle, distingue
habiletés visuo-spatiales et habiletés visuo-perceptives. Il définit l’habileté visuo-spatiale comme
une « composante de la perception visuelle qui
permet le traitement de l’orientation visuelle ou
de l’emplacement des objets dans l’espace », composante qui s’appuie sur la voie occipito-pariétale
ou « dorsale » de l’information visuelle. Cette
voie serait également responsable du codage des
informations spatiales nécessaires à l’action, à
l’origine de la détermination des paramètres du
mouvement ainsi que du guidage visuel de celuici (Milner & Goodale, 2008). Ce même auteur
(Irani, 2011) considère que les habiletés visuoperceptives sont celles qui permettent l’analyse et
la synthèse des informations visuelles pour la reconnaissance des objets, et dépendent de la voie
Figure 1 : Représentation schématique des différentes dimensions faisant appel à la vision
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Trouble de l’Acquisition de la Coordination et déficits visuo-spatiaux
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occipito-temporale ou « ventrale » (Ungerleider
& Mishkin, 1982).
Pour l’aspect moteur, le terme visuo-moteur est
appliqué à tout geste ou habileté motrice contrôlé
par la vision et les rétroactions visuelles, la coordination visuo-motrice renvoyant à « la capacité d’un organisme à transformer des données
visuelles en mouvements adaptés » (Jeannerod,
1994, p. 217). Par ailleurs, les habiletés visuoconstructives, dont on postule l’existence à partir
de la description de l’apraxie constructive en pathologie neuropsychologique adulte (Poppelreuter, 1917 ; Kleist, 1934, in Hécaen, 1972), renvoient à la capacité à « dessiner spontanément ou
d’après modèle, […] construire avec des pièces de
bois ou des cubes, […] réaliser des puzzles, […]
modeler avec de la terre glaise » (Hécaen, 1972,
p. 106). En d’autres termes, il s’agit d’intégrer un
ensemble d’éléments perçus visuellement en un
tout cohérent par le biais d’une réponse motrice.
Concernant l’évaluation des habiletés visuoconstructives, deux distinctions supplémentaires
doivent être faites, tout d’abord entre les activités de dessin et les activités d’assemblage (Benton, 1969) puis, parmi les activités d’assemblage,
entre les assemblages en deux dimensions (test
des bâtonnets) et ceux en trois dimensions (test
des praxies tridimensionnelles) (Benton, 1989).
Si l’on s’intéresse maintenant aux aspects pathologiques liés à ces habiletés, Boller et al. (1984)
définissent les dysfonctionnements visuo-spatiaux comme la « difficulté à apprécier la position
des objets-stimulus dans l’espace, la difficulté à
intégrer ces objets dans un cadre spatial cohérent,
et la difficulté à réaliser les opérations mentales
impliquant des concepts spatiaux ».
Pour sa part, Benton (1979) individualise trois
types de perturbations : les troubles visuo-perceptifs qui correspondent à une altération des
stimuli complexes, de la reconnaissance visuelle,
de la reconnaissance des couleurs, de la différentiation figure-fond, de l’intégration visuelle ; les
troubles visuo-spatiaux qui regroupent une localisation altérée des points de l’espace, un déficit
d’orientation topographique, une négligence
d’une partie du champ visuel, des difficultés avec
les distances et les directions ; les troubles visuomoteurs qui renvoient à des mouvements oculaires défectueux ou des performances graphomotrices réduites.
Concernant les différents symptômes dyspraxiques, la dyspraxie visuo-constructive
consiste en des perturbations ou une impossibilité
dans des activités telles que assembler, construire
et dessiner. Elle est mise en évidence dans deux
types de situation : dessiner spontanément ou
sur copie des formes géométriques simples ou
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Développements / avril 2014
complexes (figure de Rey) ; construire avec des
pièces de bois des arrangements en deux (test des
bâtonnets), ou en trois dimensions (Benton tridimensionnel) (Albaret, 2011). Quant à la dyspraxie visuo-spatiale, elle serait une forme particulière de dyspraxie visuo-constructive associée à
des troubles du regard et notamment de la poursuite oculaire ainsi que des difficultés de structuration spatiale, rencontrée chez l’enfant avec
infirmité motrice cérébrale ou grande prématurité. Cette appellation, qui qualifie un symptôme,
reste toutefois d’une utilisation confidentielle et
ne doit pas être confondue avec la dyspraxie de
développement, syndrome dont la description
sémiologique renvoie notamment aux travaux de
Stambak et al. (1964).
S’agissant de la façon dont ces différentes habiletés
sont évaluées, il est important là encore de distinguer ces différents aspects (cf. tableau 1) même
si la distinction est loin d’être aisée, car chaque
test mesure différents aspects avec des saturations difficiles à apprécier (Barisnikov & Pizzo,
2007). De plus, les tests présentés font intervenir d’autres ressources cognitives, par exemple la
planification, l’attention ou encore la mémoire,
à des degrés divers. Les capacités intellectuelles
ont aussi une influence sur les résultats obtenus
à ces tests ainsi que, pour ceux qui comportent
une dimension motrice, la dextérité manuelle et
la coordination oculomanuelle. Tout ceci renvoie
aux phénomènes décrits depuis fort longtemps
par Aikins (in Thorndike, 1904) et Kelley (1927)
réunis sous le terme de « jingle-jangle fallacies »
à savoir la croyance fausse que des tests utilisant le même terme mesurent le même construit
(jingle fallacy) et celle que des tests portant des
noms différents mesurent des construits différents (jangle fallacy), phénomènes bien illustrés
par l’étude de Barray et al. (2010) sur des tests de
copie de figures géométriques.
Les tests visuo-perceptifs portent essentiellement sur la reconnaissance de formes abstraites
ou figuratives à différencier d’autres formes ou
à extraire d’un fond confus sur le plan perceptif.
Les tests portant sur la dimension visuo-spatiale
concernent plutôt la détection des différences
d’orientation de traits ou d’objets, y compris les
tests de rotation mentale. Les tests visuo-moteurs
sont des épreuves graphomotrices où la précision
du tracé est privilégiée, du type trajets à suivre
avec des contraintes variables concernant la
configuration des trajets et l’écart entre les lignes.
Les tests visuo-constructifs sont soit des reproductions graphiques de formes géométriques
plus ou moins complexes, soit des constructions
à réaliser en deux ou trois dimensions.
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Yves Chaix, Jean-Michel Albaret
Trouble de l’Acquisition de la Coordination et déficits visuo-spatiaux
Tests
Subtests
Âge
Discrimination figure-fond
Constance de forme
Complétion visuelle
4-12 ans
K-ABC-II
Reconnaissance de formes, reconnaissance de visages
3-12 ans
Test de rétention visuelle
Administration A
8-11 ans
DTVP-3
Visuo-perceptive
Visuo-spatiale
Visuo-motrice
Test des formes identiques
6-17 ans
GEFT (PEFT, CEFT)
adulte (3-5 ; 6-10
ans)
Benton Facial Recognition Test
7-14 ans
Beery VMI
Visual Perception
2-18 ans
Nepsy
Flèches ; Orientation
3-12 ans
Jugement d’orientation des lignes
de Benton
7-14 ans
Test de rotation mentale
15-19 ans
Blocs de Corsi
4-12 ans
M-ABC
Dextérité manuelle 3
4-12 ans
DTVP-3
Coordination visuo-motrice
4-12 ans
Nepsy
Précision visuo-motrice
3-12 ans
Beery VMI
Motor coordination
2-18 ans
Figure de Rey A et B
Visuo-constructive
Dessin
4 ans-adulte
Nepsy
Copie de figures
3-12 ans
Test de rétention visuelle
Administration M
8-11 ans
DTVP-3
Copie
4-12 ans
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2-18 ans
Beery VMI
6-12 ans
Draw-a-Clock
Visuo-constructive
Assemblage 2D
K-ABC-II
Triangles
3-12 ans
WISC IV
Cubes
6-17 ans
Test des bâtonnets
7-12 ans
Visuo-constructive
Assemblage 2D/3D
Test des praxies tri-dimensionnelles de
Benton
5-10 ans
Visuo-constructive
Assemblage 3D
NEPSY
Cubes
3-12 ans
Tableau 1 : Liste non exhaustive de tests mesurant les dimensions visuo-perceptives, visuo-spatiales, visuo-motrices
et visuo-constructives (en italique pas de normes pour une population française)
2. TAC et troubles visuo-spatiaux :
préambule indispensable
Aborder la question des troubles visuo-spatiaux,
au sens large du terme, dans le Trouble de l’Acquisition de la Coordination (TAC) nécessite
en préambule d’aborder le problème de la terminologie afin de délimiter sans ambiguïté la
question qui sera abordée dans la suite de cet
article. Tout au long de notre exposé nous utiliserons le terme de Trouble de l’Acquisition de
la Coordination (TAC). Néanmoins, en France,
depuis les travaux de Stambak et al. (1964), de
Gérard (2005), de Mazeau (Mazeau & Le Lostec, 2010) ou de Vaivre-Douret et al. (2011),
mais également en Angleterre (Kirby, 2004) ou
au Canada (Dewey, 1995), le terme de dyspraxie
de développement est couramment utilisé. Si
certains auteurs ont préconisé de distinguer les
deux termes, comme Ahonen et al. (2004) qui en
font les deux constituants d’un trouble de l’apprentissage moteur développemental, d’autres
estiment que les dyspraxies constituent un sousgroupe des TAC (Miyahara & Mobs, 1995), alors
que d’autres encore comme Gibbs et al. (2007)
pensent que les deux entités sont équivalentes.
Le terme TAC retenu dans la classification du
DSM-IV est également le terme retenu par deux
conférences internationales de consensus qui se
sont déroulées à London (Ontario) au Canada
en 1994 (Polatajko, Fox, & Missiuna, 1995) et
à Leeds en Angleterre en 2006 (Sugden, 2006).
Plus récemment (Blank et al., 2012), l’European
Academy of Child Disabilities (EACD) vient de
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Dimensions
Yves Chaix, Jean-Michel Albaret
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Développements / avril 2014
3. TAC et troubles visuo-spatiaux :
état des connaissances
Le lien entre les sujets porteurs d’un TAC et des
troubles visuo-spatiaux est une donnée ancienne
de la littérature. En 1964, Stambak et al. sélectionnaient les sujets de leur étude princeps sur
la dyspraxie en fonction « des critères retenus
pour caractériser les dyspraxies constructives, à
savoir une discordance importante entre l’intelligence verbale et l’intelligence dite de “performance” dans une échelle comme le WISC au détriment de cette dernière. Il s’agit […] d’enfants
qui présentent des difficultés importantes pour
construire ou reproduire des modèles impliquant
des relations spatiales » (Stambak et al., 1964,
p. 407).
Lord et Hulme (1988) et Henderson, Barnett
et Henderson (1994) débattaient sur le rôle de
la perception visuelle et de ces déficits dans la
présence et l’intensité des troubles de la motricité intentionnelle auprès de sujets dénommés
« clumsy child ». Le matériel de l’étude consistait
en des séries de triangles isocèles (identiques ou
différents) assorties de plusieurs conditions : discrimination, copie, production graphique sans la
vue, traçage sur le modèle. En 1998, Wilson et
Mc Kenzie ont publié une méta-analyse incluant
50 études réalisées entre 1974 et 1996 sur un
total de 983 enfants TAC âgés de 5 à 16 ans et
987 contrôles. Les auteurs ont estimé la taille de
l’effet (i.e. la proportion de la variance d’une variable dépendante expliquée par la variable indépendante ici groupe TAC versus contrôles), représentée par un coefficient de corrélation r. Cette
taille de l’effet est considérée comme faible à r =
.10, modérée à r = .30 et élevée à r = .50 (Cohen,
1988). Les auteurs de la méta-analyse retrouvent
une taille de l’effet élevée pour les aptitudes
motrices (r = .907) confirmant l’implication de
l’atteinte motrice, mais soulignent également une
taille de l’effet significative pour les performances
visuo-spatiales : elle est élevée (r = .548) pour les
performances visuo-spatiales avec composante
motrice et modérée (r = .431) pour les performances visuo-spatiales pures. Deux autres points
concernant les performances visuo-spatiales méritent d’être soulignés : on note également une
taille de l’effet modérée pour la mémoire visuelle,
mais par contre une taille de l’effet faible pour
les facteurs ophtalmologiques. Ce dernier point
signifie que les troubles visuo-spatiaux observés
chez les TAC sont indépendants des troubles
ophtalmologiques dans la plupart des cas comme
le montre l’étude de Mon-Williams, Pascal et
Wann (1994). Concernant le premier point, un
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publier les recommandations pour la définition,
le diagnostic et le traitement des troubles de la
coordination faisant suite à une conférence de
consensus qui s’est tenue à Bruxelles en 2010. Ce
texte tend à clarifier l’ambiguïté entre le terme de
TAC, syndrome d’origine développementale, qui
est une cause fréquente du symptôme d’apraxie
ou de dyspraxie motrice, symptôme pour lequel
existent plusieurs autres étiologies à côté du TAC
dont par exemple la paralysie cérébrale (Baxter,
2012). Baxter retient pour l’apraxie l’impossibilité de coordonner des activités complexes pour
atteindre un but même si chacune des composantes de cette activité peut être réalisée correctement individuellement. Congénitale ou acquise,
le terme d’apraxie motrice s’applique aussi bien
aux mouvements des membres, qu’aux mouvements des yeux de la face ou de la sphère orobuccale. La distinction entre apraxie et dyspraxie
reposerait alors sur un degré de sévérité.
La définition du TAC retenue est celle proposée
dans le DSM-IV-TR comprenant 4 points rappelés
ci-dessous :
A)La réalisation des activités de la vie de tous
les jours nécessitant une coordination motrice
est significativement inférieure à ce que l’on
pourrait attendre compte tenu de l’âge chronologique du sujet et de ses capacités intellectuelles. Cela peut se manifester par des retards
importants dans les étapes du développement
psychomoteur (ex. ramper, s’asseoir, marcher), par le fait de laisser tomber des objets,
par une « maladresse », par de mauvais résultats sportifs ou une mauvaise écriture.
B) La perturbation décrite sous A gêne de façon
significative les résultats scolaires ou les tâches
de la vie quotidienne.
C)Non dû à une affection somatique connue
comme une IMC, une hémiplégie, une dystrophie musculaire, ne répond pas aux critères
d’un TED.
D)S’il existe un retard mental, les difficultés motrices dépassent celles habituellement associées à celui-ci.
Les points importants de cette définition sont des
coordinations motrices altérées de façon significative, interférant avec les activités de la vie quotidienne ou les apprentissages scolaires, en dehors de la présence d’une affection neurologique
et non expliquées par un retard mental.
Ainsi définies, les caractéristiques épidémiologiques du TAC sont connues avec une prévalence
de 5 à 8 % des enfants d’âge scolaire, un sex ratio
en faveur des garçons et un trouble durable qui
persiste à l’âge adulte. Le retentissement scolaire
est particulièrement observé pour l’éducation
physique et l’écriture.
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déficit de la mémoire de travail et plus particulièrement de la composante visuo-spatiale a été
souligné par plusieurs auteurs chez les enfants
ayant un TAC (Jeffries & Everatt, 2003 ; Alloway
et al., 2009). La méta-analyse de Wilson et Mc
Kenzie mettait également en évidence une taille
de l’effet modéré pour les performances kinesthésiques et proprioceptives. Par ailleurs, Schoemaker et al. (2001) ont proposé à un groupe
de 19 enfants présentant un TAC et 19 enfants
contrôles différentes épreuves évaluant trois traitements perceptifs : visuo-spatial, proprioceptif et
tactile. Pour les performances visuo-spatiales, la
deuxième version du test de Frostig a été utilisée
(Developmental Test of Visual Perception - DTVP2). L’étude montre une grande hétérogénéité des
enfants TAC, 21 à 47 % d’entre eux présentent
un déficit sur deux des quatre subtests minimisant la composante motrice (Position dans l’espace et Reconnaissance de formes incomplètes).
De plus, si l’on regarde les résultats individuels,
deux ont un déficit sur tous les subtests, deux ont
une performance normale sur tous les subtests,
les autres ont un score inférieur à l’un des cinq
subtests du DTVP-2. Enfin, aucune corrélation
entre les mesures perceptives (DTVP-2) et les
scores moteurs (score du M-ABC) n’est retrouvée, ce qui va à l’encontre d’un lien entre le déficit
moteur et l’atteinte perceptive. Les performances
du groupe TAC sont, en moyenne, significativement inférieures sur les quatre subtests mesurant
l’intégration visuo-motrice et sur deux subtests
de perception visuelle (position dans l’espace et
reconnaissance de formes incomplètes).
O’Brien et al., (2002) ont essayé de préciser
quelle voie du traitement visuel dysfonctionnait
chez les enfants TAC. Pour cela, ils ont proposé
à 8 enfants TAC non dyslexiques une épreuve de
détection de seuil de cohérence de mouvement et
une épreuve de détection de seuil de cohérence
de forme. Les sujets TAC ne se différencient des
sujets contrôles que dans la tâche de cohérence de
forme suggérant une implication de la voie ventrale ou occipito-temporale. Toutefois, ces résultats sont contredits par l’étude de Sigmundson et
al. (2003) qui montre une implication des deux
voies dorsale (ou occipito-pariétale) et ventrale
(ou occipito-temporale) en comparant 13 sujets
TAC à 13 sujets contrôles dans des tâches similaires à celles proposées par O’Brien et al. (2002).
La discordance de ces résultats pourrait être en lien
avec la méthodologie de recrutement des TAC : le
niveau moteur n’est pas précisé dans la première
étude pour les enfants TAC et la comorbidité
avec une éventuelle dyslexie ou les compétences
intellectuelles ne sont pas prises en compte dans
la deuxième étude. Van Waelvelde et al. (2004)
retrouvent, dans un groupe de 36 enfants présentant un TAC et 36 sujets contrôles âgés entre 9 et
10 ans, un déficit par rapport au sujet contrôles
dans les tâches visuo-spatiales proposées : tâche
de vitesse de traitement de l’information visuelle,
tâche de copie de figure, et une tâche de discrimination. Aucune corrélation n’est retrouvée
entre les performances motrices des enfants et
la tâche de discrimination soulignant, comme
Schoemaker et al. (2001), l’absence de relation
causale entre le déficit moteur des enfants TAC
et le trouble visuo-perceptif retrouvés chez certains de ces enfants. Néanmoins une corrélation
est mise en évidence entre l’épreuve de vitesse de
traitement de l’information visuelle et l’aptitude
des enfants à attraper une balle soulignant l’influence possible de certains déficits perceptifs sur
des tâches motrices spécifiques.
On peut donc retenir que :
• le déficit moteur apparaît central chez les
TAC ;
• les difficultés visuo-spatiales différencient les
TAC des contrôles ;
• elles sont plus importantes lorsqu’existe une
composante motrice ;
• les difficultés visuo-spatiales ne concernent
qu’un sous-groupe de TAC ;
• concernant le type de voie impliquée
(« What » versus « Where »), les études sont
contradictoires ;
• des corrélations existent entre certaines
compétences motrices et des aptitudes
visuo-spatiales ;
• à l’échelle individuelle, les profils sont
hétérogènes.
4. TAC et troubles visuo-spatiaux :
rôle de l’hétérogénéité
L’hétérogénéité dans les troubles spécifiques
de l’apprentissage est un point partagé par l’ensemble des troubles et les TAC n’y échappent
pas ! Elle peut concerner l’âge d’apparition du
trouble (i.e., de la première année de vie à l’entrée
dans les premiers apprentissages), son intensité (i.e., de la simple lenteur à l’impossibilité de
réaliser un quelconque apprentissage moteur)
ou encore l’étendue des troubles de la coordination (i.e., de l’incapacité à réaliser une quelconque action motrice à un déficit isolé dans le
domaine du graphisme par exemple) (Henderson, 1987). À côté de cette hétérogénéité interindividuelle existe également une hétérogénéité
intra-individuelle en lien avec une variabilité des
performances chez un même individu démontrée pour le contrôle postural (Geuze, 2005), la
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Trouble de l’Acquisition de la Coordination et déficits visuo-spatiaux
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marche (Rosengren et al., 2009), la course et le
saut (Larkin & Hoare, 1992), la modulation de
la force au niveau digital (Smits-Engelsman et
al., 2008), les tâches de pointage (Schoemaker
et al., 2001), les épreuves de coordinations bimanuelles (Albaret et al., 2000 ; Volman & Geuze,
1998) ou les tâches perceptivo-motrices (Volman
& Geuze, 1998). Cette variabilité se retrouve
dans l’exploration des capacités de coordination
visuo-motrice que nous avons réalisée auprès de
24 enfants TAC âgés de 8 à 12 ans comparés aux
performances d’un groupe contrôle de 60 enfants
(Castelnau et al., 2007). Les sujets devaient dans
un premier temps réaliser une tâche de synchronisation (en appuyant sur la barre espace) avec
un carré vert apparaissant sur l’écran de l’ordinateur entre deux apparitions de carrés rouges, puis
dans un deuxième temps réaliser une tâche de
syncope (en appuyant entre deux carrés rouges
alors même que le carré vert n’apparaissait plus).
Les capacités de stabilisation ont été évaluées à
partir d’une augmentation de la fréquence d’affichage des carrés rouges sur l’écran (de 0,5 Hz
à 1,3 Hz par palier de 0,2 Hz). La précision des
sujets de l’étude était évaluée par la mesure de la
phase relative (ou score d’exactitude) et la variabilité par l’écart-type. Notre étude montre, en
termes de précision, que les enfants TAC arrivent
à réaliser les deux tâches, mais ont plus de difficultés pour la tâche de syncope. En termes de stabilité, les enfants TAC sont plus variables que les
contrôles et n’améliorent pas leurs résultats avec
les essais. Les enfants ayant un TDAH avaient été
exclus de l’étude et ces résultats persistent après
prise en compte des capacités attentionnelles des
sujets comme co-variable. Cette étude supporte
l’idée générale d’un défaut de synchronisation à
l’origine du trouble de l’acquisition de la coordination, synchronisation en tant que processus essentiel impliqué dans les coordinations motrices,
aussi bien durant l’action de différents groupes
musculaires lors d’un mouvement, que dans la
synchronisation entre un stimulus externe et une
réponse motrice dans les tâches perceptivo-motrices ou encore la synchronisation de différents
mouvements pour réussir une action visant à la
résolution finale d’un problème.
L’hétérogénéité des sujets TAC est aussi en partie
liée à l’existence d’une forte comorbidité entre les
troubles spécifiques de l’apprentissage. Kaplan et
al., (1998) montrent la fréquente co-occurrence
entre TAC, TDAH et Dyslexie. Selon les études on
peut estimer que près de 40 à 60 % des sujets dyslexiques ou des sujets TAC présentent la double
association dyslexie et TAC. La revue récente de
l’EACD (Blank et al., 2012) rappelle que le TDAH
est retrouvé associé au TAC dans 50 % des cas.
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Développements / avril 2014
Dans ce contexte Crawford et Dewey (2008)
montrent que la co-occurrence des troubles peut
être un facteur explicatif des déficits visuo-spatiaux chez les enfants TAC. Alors que les performances pour les tests visuo-spatiaux et visuomoteurs des sujets présentant un trouble isolé
(TDAH isolé, TAC isolé ou Dyslexie isolé) ne diffèrent pas des performances du groupe contrôle,
le groupe TAC associé à un ou plusieurs autres
troubles (TAC + Dyslexie, TAC + TDAH ou TAC
+ Dyslexie + TDAH) présente des performances
pour ces mêmes tâches significativement plus
faibles que le groupe contrôle.
Dans une étude réalisée par notre équipe et non
publiée à ce jour, nous avons comparé le profil
à l’échelle du WISC-IV d’enfants vus au Centre
de Référence des Troubles du Langage et de
l’Apprentissage (CRTLA) de Toulouse présentant
soit une dyslexie isolée, un TAC isolé ou l’association des deux troubles. Cette étude rétrospective depuis l’utilisation du WISC-IV (mi-2006 à
aujourd’hui) nous a permis d’inclure 66 enfants
dans le groupe Dyslexique, 15 enfants dans le
groupe TAC et 22 enfants dans le groupe comorbide. Les trois groupes n’étaient pas statistiquement différents pour l’âge, le sex ratio, la latéralité
et l’existence ou non d’un déficit de l’attention
retrouvé entre 40 et 45 % pour chacun des trois
groupes. Ce travail permet de faire ressortir trois
résultats principaux. Premièrement, notre étude
est en faveur d’une certaine spécificité du profil
du WISC-IV en fonction du type de trouble (DL
versus TAC). En effet, on constate que l’Indice
de Raisonnement Perceptif est plus faible dans le
groupe TAC et l’ICV plus faible dans le groupe
DL. Les deux autres indices (IMT et IVT) sont
abaissés et de même niveau dans les deux groupes
et corrélés négativement à la présence d’un déficit
de l’attention. Deuxièmement, le groupe comorbide est celui où les indices sont les plus faibles
en faveur d’un effet additif des deux troubles (DL
+ TAC) sans spécificité par rapport à chacun des
deux troubles isolés. Troisièmement, des difficultés visuo-spatiales existent dans le groupe TAC
lorsqu’une composante motrice est en jeu (Cubes
versus Matrice ou Identification de concepts) et
qu’elles sont corrélées négativement au niveau
moteur (plus le niveau moteur est faible, plus les
difficultés sur le plan visuo-spatial sont grandes).
On peut donc retenir que :
• l’hétérogénéité des TAC est en partie due à la
fréquente co-occurrence d’autres troubles du
développement ;
• la comorbidité avec les troubles de l’attention
pourrait jouer un rôle dans la présence des
troubles visuo-spatiaux selon certaines études
(Crawford & Dewey, 2008) ;
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Yves Chaix, Jean-Michel Albaret
• le déficit moteur central au TAC pourrait être
un trouble général de la synchronisation ;
• toutefois, dans ce contexte, le trouble de la
synchronisation peut difficilement rendre
compte de la comorbidité.
5. TAC et autres troubles du développement : rôle de l’apprentissage procédural
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Un déficit de l’apprentissage procédural1 est avancé par certains auteurs comme facteur explicatif de la fréquente comorbidité dans les troubles
de l’apprentissage. Récemment, Gheysen et al.
(2011) ont testé l’hypothèse d’un trouble de
l’apprentissage procédural en proposant à 18 enfants TAC et 20 contrôles une tâche d’apprentissage d’une séquence motrice (Tâche de Temps
de Réaction Sériel) : appuyer le plus rapidement
possible sur la touche correspondante du boîtier
réponse lors de l’apparition d’une cible dans une
des quatre positions possibles sur l’écran de l’ordinateur. Les stimuli apparaissent selon une séquence déterminée (1342314214) sans que l’enfant en soit informé. Six séries sont réalisées au
total, les quatre premières séries qui comportent
la séquence permettent de vérifier un effet d’apprentissage général objectivé par la diminution
des temps de réaction. Dans la cinquième série,
l’ordre d’apparition des stimuli est aléatoire et la
sixième série est similaire aux quatre premières :
la comparaison des temps de réaction de la 5e série
avec ceux de la série précédente et ceux de la série
suivante permet de vérifier si la séquence motrice
a spécifiquement été apprise. En effet, lorsqu’un
apprentissage spécifique s’est mis en place, on
assiste à une augmentation significative des temps
de réaction lorsque les cibles sont présentées de
façon aléatoire (5e série) et un retour à des temps
de réaction plus rapides lorsque la séquence est à
nouveau présente (6e série). Les résultats de cette
1. L’apprentissage procédural est un processus implicite d’acquisition et de rétention d’habiletés motrices,
mais aussi perceptives ou cognitives, qui se met en
place à travers la répétition de multiples essais et
aboutit à une automatisation (Berke, 2009 ; Ullman &
Pierpont, 2005). Il fait appel au système de mémoire
procédurale qui est classiquement dissocié de la mémoire déclarative qui sert à la récupération consciente
des faits et des événements (sémantique et épisodique) (Cohen & Squire, 1980). Il est généralement
étudié à travers des séquences motrices, l’utilisation
de lunettes à prisme, mais également dans des tâches
non motrices telles que la lecture en miroir, l’utilisation de grammaires artificielles ou des séquences de
lettres (Gabay et al., 2012 ; Gomar et al., 2010).
étude, en accord avec ceux de Wilson et al. (2003),
montrent que les enfants TAC sont capables d’apprentissage comme les contrôles avec une diminution des temps de réaction de la première à la
quatrième série au même rythme, toutefois les
enfants TAC montrent des temps de réaction plus
longs. Par contre, l’effet d’apprentissage spécifique
n’est pas retrouvé chez les enfants TAC contrairement aux sujets contrôles : les temps de réaction
de la 5e série ne se différencient pas de ceux des 4e
et 6e séries chez les sujets TAC.
Ce résultat apporte un argument en faveur de la
théorie proposée par Nicolson et Fawcett (2007,
2011) de l’hypothèse générale du déficit de l’apprentissage procédural dans les troubles spécifiques de l’apprentissage. Ce déficit serait en lien
avec un dysfonctionnement au niveau cérébral
des voies cortico-cérébelleuse et/ou cortico-striatale impliquées dans cette forme d’apprentissage.
Le déficit d’apprentissage au niveau d’une séquence motrice pourrait suggérer plus particulièrement un dysfonctionnement au niveau striatal
comme le suggèrent Nicolson et Fawcett. Notre
équipe mène actuellement des travaux en IRM
visant à comparer des enfants présentant soit un
TAC isolé, soit une Dyslexie isolée, soit les deux
troubles associés, lors de trois types de tâches :
réalisation d’une séquence motrice apprise et
automatisée, réalisation d’une séquence motrice
en cours d’apprentissage non automatisée et enfin réalisation d’une séquence motrice aléatoire.
L’hypothèse principale étant la mise en évidence
d’un déficit au niveau de l’apprentissage d’une
séquence dans les trois groupes d’enfant avec une
implication principale des voies cortico-cérébelleuses chez les sujets dyslexiques et cortico-striatales chez les sujets TAC.
6. Conclusion
Il ressort de ce travail plusieurs points qui méritent d’être soulignés de nouveau en guise de
conclusion. L’hétérogénéité, bien décrite maintenant pour la dyslexie développementale, existe
également pour les enfants TAC, enfants qui ont
en commun un déficit au niveau des coordinations motrices. Le déficit moteur des enfants TAC
pourrait résulter d’un trouble plus général au niveau de la synchronisation, mais la forte comorbidité avec les autres troubles de l’apprentissage
suggère une autre hypothèse : celle d’un trouble
de l’apprentissage procédural.
La prise en compte de ces hypothèses au cours
de l’entretien amènera à rechercher les difficultés
de mise en place des apprentissages précoces et
d’automatisation des gestes de la vie quotidienne,
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Trouble de l’Acquisition de la Coordination et déficits visuo-spatiaux
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la moindre disponibilité des capacités attentionnelles lorsqu’une activité motrice est en cours
ainsi que les phénomènes suggérant un défaut
de synchronisation : défaut d’intégration intermodale au niveau sensoriel, défaut d’ajustement
tonique ou postural, perte d’équilibre dans des
situations où certaines informations (visuelles,
proprioceptives) sont absentes ou perturbées,
difficulté à gérer plusieurs degrés de liberté articulaire comme dans le saut pieds joints par
exemple, interception malaisée de ballons ou de
balles aussi bien avec les membres supérieurs
qu’inférieurs.
Les troubles visuo-spatiaux, par contre, ne
concernent qu’un sous-groupe de ces enfants. Il
faut donc envisager les troubles visuo-spatiaux
comme symptômes possibles du TAC, symptômes que l’on rencontre aussi dans l’Infirmité
Motrice Cérébrale ou certaines pathologies génétiques comme le syndrome de Turner ou la Neurofibromatose de Type 1. Dans le contexte d’un
éventuel déficit de l’apprentissage procédural qui
reste à confirmer, il faudra discuter de l’indépendance ou non de ces troubles visuo-spatiaux.
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Yves Chaix, Jean-Michel Albaret
Trouble de l’Acquisition de la Coordination et déficits visuo-spatiaux
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