A B S T R A C T S Traitement des fractures des os propres du nez Optimizing treatment of nasal fractures. Staffel JG et al. • Laryngoscope 2002 ; 112 : 1709-19. ■ L’auteur soulève la question du traitement des fractures des os propres du nez (OPN) en phase post-traumatique immédiate. Il est habituel de réaliser une réduction orthopédique de la fracture avec contention plâtrée, suivie éventuellement, quelques mois plus tard, d’une rhinoplastie, selon la demande du patient. Dans cet article, il compare les résultats d’une rhinoplastie effectuée d’emblée après une fracture des OPN chez 79 patients à ceux d’un traitement conventionnel chez 26 patients. Le traitement chirurgical a été mené 15 jours après le traumatisme initial et il a consisté, selon les cas, en des ostéotomies latérales, des résections cartilagineuses en fonction de la déformation, plus ou moins une septoplastie. Sur les 26 patients traités par méthode conservatrice, 79 % ont été satisfaits. Par contre, les chirurgiens étaient satisfaits dans 37 % des cas. Parmi les 79 patients ayant bénéficié d’une rhinoplastie primaire, 42 ont apprécié le résultat esthétique (20 patients perdus de vue). L’auteur développe les techniques de rhinoplastie selon la déformation en exposant quelques cas avec photographies prétraumatiques et postopératoires. Il insiste sur les bosses du dorsum nasal qui peuvent être traitées dans le même temps ; en revanche, la chirurgie de la pointe doit être évitée. Les enfants âgés de moins de 16 ans ont été traités de la même façon que les adultes. En conclusion, le traitement orthopédique est un bon traitement en première intention des fractures des OPN, avec un bon résultat esthétique (79 % de patients satisfaits). Une rhinoplastie faite dans ce contexte par un chirurgien entraîné peut être intéressante et donner des résultats esthétiques encore plus valorisants qu’une simple réduction de fracture. W. El Bakkouri Rhinite, otite séreuse et perforation tympanique The role of rhinitis in chronic otitis media. Mion O et al. • Otolaryngol Head Neck Surg 2003 ; 128 : 27-31. ■ Les auteurs ont recherché une rhinite allergique chez 51 patients âgés de 3 à 55 ans qui devaient avoir une pose d’aérateur transtympanique (n = 14) pour otite séreuse résistant au traitement médical ou une myringoplastie (n = 37) pour une perforation tympanique sèche depuis au moins trois mois. En plus d’un interrogatoire dirigé, les patients ont eu des tests cutanés et une cytologie nasale. Un tiers des patients avaient une rhinite allergique, 16 % avaient un NARES, les autres n’avaient pas de rhinite ou une rhinite d’une autre origine. Cinq des 11 patients qui avaient une rhinite allergique ont eu une récidive de leur perforation après myringoplastie. Plus d’un tiers des patients qui ont eu une pose d’aérateur transtympanique avaient une rhinite allergique. La prévalence de la rhinite allergique semble plus importante chez ces patients souffrant d’otite séreuse ou d’otite chronique non cholestéatomateuse que dans la population générale, où elle est estimée à 10-20 %. M. François Surdité brusque et maladie de Lyme Sudden deafness and Lyme disease. Lorenzi MC et al. • Laryngoscope 2003 ; 113 : 312-5. ■ La surdité brusque se définit comme une baisse d’audition d’au moins 30 dB sur trois fréquences consécutives, survenant en moins de 72 heures. La surdité brusque est une manifestation possible de la maladie de Lyme, infection due à Borrelia burgdorferi. Sur 47 adultes traités pour surdité brusque unilatérale (âge moyen : 46 ans) à Sao Paulo, 10 avaient une sérologie de maladie de Lyme positive. Le traitement a comporté du dextran, des corticoïdes, de la vitamine A, de la papavérine, ainsi que des antibiotiques (ceftriaxone ou amoxicilline pendant 28 jours) dès la confirmation de maladie de Lyme. Il 18 n’y avait pas plus d’acouphènes et de vertiges associés dans le groupe de patients avec une maladie de Lyme que chez les autres. La perte auditive était un peu plus importante en cas de maladie de Lyme ; par contre, la forme de la courbe audiométrique tonale n’était pas spécifique et le taux de récupération a été analogue à celui des autres patients. Le sérodiagnostic de maladie de Lyme n’a donc pas d’intérêt pronostique, mais il permet de traiter le patient avant que n’apparaissent d’autres complications éventuelles. M. François La Lettre d’Oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervico-faciale - no 286 - octobre 2003 Rôle du rasage dans la chirurgie de la base du crâne The role of hair shaving in skull base surgery. Gil Z et al. • Otolaryngol Head Neck Surg 2003 ; 128 : 43-7. ■ Est-il vraiment nécessaire de raser les patients qui doivent avoir une intervention sur la base du crâne ? Les diktats des services d’hygiène doivent parfois être réévalués : cela permettrait de simplifier beaucoup de procédures et de diminuer un certain nombre de coûts directs et indirects dus à des mesures d’hygiène superfétatoires. Les auteurs ont repris de manière rétrospective les dossiers de 175 patients (âge moyen : 44 ans) qui ont eu une intervention sur la base du crâne, qui n’étaient pas chauves et qui n’ont pas été rasés pour cette intervention. Une fois le patient endormi, il était shampouiné à la chlorhexidine 4 %, puis peigné selon la ligne d’incision projetée. Après réapplication de chlorhexidine 0,05 %, les champs étaient disposés et clippés. L’antibiothérapie comportant céfuroxime et métronidazole était commencée en préopératoire et poursuivie pendant 5 à 7 jours. En fin d’intervention, pas de pansement, mais une application de pommade antibiotique. La cicatrice était nettoyée 3 fois par jour pendant 10 jours à l’eau oxygénée et à nouveau enduite de pommade antibiotique. Sur l’ensemble des patients, il y a eu 1,1 % d’infections de la cicatrice. Ce taux était de 1,8 % pour la chirurgie propre (1 patient infecté sur 54) et de 1,3 % pour la chirurgie propre contaminée (avec ouverture du nasopharynx ou des sinus) (1 patient infecté sur 77). Il n’y a eu aucun cas d’infection de la cicatrice dans les cas d’infection préopératoire patente (43 patients). Les taux d’infection étaient inférieurs ou égaux à ceux rapportés dans la littérature pour des interventions analogues avec rasage partiel ou total du scalp. Les auteurs en concluent qu’il est inutile de raser ces patients. M. François ✂ À découper ou à photocopier UI, JE M’ABONNE AU MENSUEL ❏ Collectivité ................................................................................. à l’attention de .............................................................................. La Lettre ABONNEMENT : 1 an FRANCE/DOM-TOM/EUROPE ÉTRANGER (AUTRE QU’EUROPE) ❐ ❐ ❐ 90 € collectivités 72 € particuliers 45 € étudiants* ❐ ❐ ❐ *joindre la photocopie de la carte 110 € collectivités 92 € particuliers 65 € étudiants* *joindre la photocopie de la carte + ❏ Particulier ou étudiant M., Mme, Mlle ................................................................................ Prénom .......................................................................................... Pratique : ❏ hospitalière d’ORL ❏ libérale ET POUR 10 € DE PLUS ! ❐ 10 €, accès illimité aux 26 revues de notre groupe de presse disponibles sur notre site vivactis-media.com (adresse e-mail gratuite) + ❏ autre........................... Adresse e-mail ............................................................................... RELIURE ❐ 10 € avec un abonnement ou un réabonnement Adresse postale ............................................................................. 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Le pourcentage de paralysies récurrentielles transitoires et définitives secondaires à la chirurgie dans un groupe ayant bénéficié d’une dissection et d’une visualisation du nerf récurrent est comparé à celui d’un groupe ayant bénéficié d’une dissection-visualisation et d’un monitorage peropératoire du récurrent. L’étude comprend 4 382 patients. Le monitorage est effectué à l’aide d’un appareil Neurosign 5 100 par ponction au travers de la membrane crico-thyroïdienne en peropératoire. Le protocole de dissection du nerf récurrent n’est pas standardisé. En fin de geste, un enregistrement de l’activité électrique du nerf récurrent est réalisé. Les facteurs de risque de paralysie récurrentielle retrouvés dans l’étude sont ceux habituellement notés dans la littérature : maladie de Basedow, goitre multi-hétéronodulaire, récidive de goitre, thyroïdite. La mobilité laryngée est contrôlée en préopé- ratoire, en postopératoire immédiat et à J14. Il n’y a pas eu de protocole de randomisation. Une paralysie récurrentielle est définie comme définitive si elle persiste au-delà de six mois. En cas de thyroïdectomie subtotale, il y a eu 1,2 % de paralysies récurrentielles transitoires et 0,3 % de paralysies définitives avec un monitorage peropératoire du récurrent, contre 2 % de paralysies récurrentielles transitoires et 0,7 % de paralysies récurrentielles définitives avec dissection et visualisation du nerf récurrent. Ces différences sont statistiquement significatives. En cas de geste limité de type lobo-isthmectomie, il y a eu 3,1 % de paralysies récurrentielles transitoires et 0,3 % de paralysies définitives avec le monitorage peropératoire, contre respectivement 3,2 % et 1,3 % dans le groupe dissection + visualisation seules. Compte tenu de la taille de l’échantillon, ces différences ne sont pas significatives. Les auteurs de la seule étude prospective multicentrique évaluant le bénéfice du monitorage peropératoire du nerf récurrent concluent à l’intérêt de celui-ci pour diminuer le risque de paralysie récurrentielle définitive en cas de chirurgie totale ou subtotale du corps thyroïde, et ce surtout dans la population à risque (goitre récurrent ou geste large). P. Lindas Effets physiologiques de l’occlusion des canules de trachéotomie lors du temps pharyngé de la déglutition Physiologic effects of open and closed tracheostomy tubes on the pharyngeal swallow. Gross RD et al. • Ann Otol Rhinol Laryngol 2003 ; 112 : 143-52. ■ Dans cet article, les praticiens des services de pathologie de la voix et de troubles de la communication analysent de façon objective, par mesure des pressions d’air sousglottique et vidéofluoroscopie, l’apport de l’occlusion de la canule de trachéotomie au temps pharyngé de la déglutition chez les patients nécessitant une trachéotomie permanente. Les résultats publiés confirment l’importance et l’apport de l’occlusion de la canule de trachéotomie lors de la déglutition. Les auteurs expliquent et soulignent le rôle clef dévolu aux capteurs de pression sous-glottique, leur remise en action lors de l’occlusion de la canule de trachéotomie et leur interaction avec le temps pharyngé de la déglutition. L’importante revue de la littérature (54 articles référencés) effectuée par les auteurs confirme que cette notion clinique est ancienne, et qu’elle s’applique aussi bien aux enfants trachéotomisés qu’aux patients atteints d’une affection neurologique ou d’un cancer cervicofacial. Par extension, cette notion confirme aussi l’apport, lors de la reprise de la déglutition après chirurgie partielle pharyngolaryngée, de l’ablation première de la canule de trachéotomie préalablement à l’ablation de la sonde nasogastrique et à la reprise de l’alimentation per os. O. Laccourreye Les articles publiés dans “La Lettre d’Oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervico-faciale” le sont sous la seule responsabilité de leurs auteurs. Tous droits de traduction, d’adaptation et de reproduction par tous procédés réservés pour tous pays. 20 La Lettre d’Oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervico-faciale - no 286 - octobre 2003