R e v u e d e ... DIAPOSITIVES Enzalutamide dans le CPRCm en progression après docétaxel et AA

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R ev u e
de
presse
Coordination : Philippe Beuzeboc et Stéphane Oudard (Paris)
PROSTATE
Enzalutamide dans le CPRCm
en progression après docétaxel et AA
traitement. Dans l’avenir, il faudra essayer de cerner le profil
de ces patients. L’analyse des données de l’ATU française
pourra peut-être y contribuer.
DIAPOSITIVES
COMMENTÉES EN LIGNE
P. Beuzeboc, Paris
L’acétate d’abiratérone (AA) et l’enzalutamide ont
tous les 2 été enregistrés dans le traitement des
cancers de la prostate résistant à la castration métastatiques (CPRCm), après docétaxel. Ces 2 nouvelles
hormonothérapies ont des mécanismes d’action très
différents. Y. Loriot et al. (1), en analysant les réponses
thérapeutiques à l’AA de 38 patients ayant reçu de
l’enzalutamide à l’IGR dans le cadre de l’étude de
phase III d’enregistrement AFFIRM, avaient rapporté
que seuls 3 patients (8 %) avaient obtenu une réponse
biologique (baisse du taux de PSA ≥ 50 % maintenue
pendant au moins 1 mois) et que 7 patients (18 %)
avaient une baisse supérieure ou égale à 30 % du
taux de PSA. La médiane de survie sans progression
(SSP) était limitée à 2,7 mois (IC95 : 2,3-4,1), pour une
médiane de durée de traitement de 3 mois ; la médiane
de survie globale (SG) était de 7,2 mois.
Jusqu’à présent, rien n’était connu de la séquence
inverse, AA suivi d’enzalutamide. Les résultats
de la première étude viennent d’être publiés par
A.J. Schrader et al. (2). Ils concernent les données de
réponse de 35 patients. Préalablement au traitement
par enzalutamide, la médiane de durée de réponse à
l’AA chez ces patients avait été de 9 mois (extrêmes :
2-19), 16 (45,7 %) ayant présenté une réponse biologique. La médiane de durée de traitement par enzalutamide par la suite a été de 4,9 mois (IC95 : 2,4-7,4).
Sept des 16 patients qui avaient été sensibles à l’AA
(43,8 %) et 3 des 19 non sensibles (15,8 %) ont présenté
une réponse du taux de PSA supérieure à 50 %. Sur
les 35 patients, 17 (48,6 %) ont présenté une réponse
primaire à l’enzalutamide. La médiane du temps
jusqu’à progression a été de 4 mois (IC95 : 2-6) pour
les 18 patients ayant présenté au moins une baisse
du taux de PSA. Sur les 17 patients chez qui une cible
radiologique était mesurable, seule 1 réponse partielle
(5,9 %) a été confirmée.
Commentaire. Dans l’étude AFFIRM (3), le taux de réponse
biologique avec l’enzalutamide après docétaxel était de
54 %, pour une médiane de durée de traitement de 8 mois.
Le taux de réponse modeste obtenu en cas de traitement
préalable par AA témoigne d’une résistance croisée entre
l’AA et l’enzalutamide. Celle-ci semble fréquente mais pas
obligatoire, un petit nombre de patients tirant bénéfice du
1. Loriot Y, Bianchini D, Ileana E et al. Antitumour activity of abiraterone
acetate against metastatic castration-resistant prostate cancer progressing after docetaxel and enzalutamide (MDV3100). Ann Oncol 2013;
24(7):1807-12.
2. Schrader AJ, Boegemann M, Ohlmann CH et al. Enzalutamide in castration-resistant prostate cancer patients progressing after docetaxel and
abiraterone. Eur Urol 2014;65(1):30-6.
3. Scher HI, Fizazi K, Saad F et al.; AFFIRM Investigators. Increased survival
with enzalutamide in prostate cancer after chemotherapy. N Engl J Med
2012;367(13):1187-97.
CANCERS UROLOGIQUES
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les diapositives
de synthèse
des articles résumés
Survie à 5 ans des principaux cancers
urologiques en Europe :
données d’EUROCARE-5
R. De Angelis et al. viennent de publier dans le
Lancet Oncology les données d’EUROCARE-5
concernant la survie à 5 ans de patients atteints
de cancers de localisations différentes en Europe en
fonction de groupes d’âge. Cette étude rétrospective
a été réalisée à partir de 107 registres provenant
de 29 pays et représentant plus de 10 millions de
patients diagnostiqués entre 1995 et 2007. Vingt et
un pays avaient une couverture nationale de 100 % ;
les autres étaient la Belgique, la France (8 registres),
l’Allemagne, la Suisse, l’Italie, le Portugal, l’Espagne
et la Pologne.
Le calcul de la survie à 5 ans était pondéré selon l’âge
et le pays. Les auteurs se sont particulièrement focalisés sur les 10 cancers les plus fréquents. Si l’on s’intéresse plus spécifiquement aux tumeurs urologiques,
les patients souffrant d’un cancer du testicule sont
ceux ayant la survie la plus élevée à 5 ans : 88,6 %
(IC95 : 87,4-89,7). Les patients atteints d’un cancer de
la prostate présentent l’augmentation de survie la plus
importante entre les périodes allant de 1999 à 2001 et
de 2005 à 2007, passant de 73,4 % (IC95 : 72,9-73,9) à
81,7 % (IC95 : 81,3-82,1). Le taux de survie des patients
atteints d’un cancer de la vessie tous stades confondus
est de l’ordre de 68 %. Pour le cancer du rein, la survie
moyenne à 5 ans est de 60,6 % (IC95 : 60,2-61,0), avec
des résultats très différents selon les pays : 70,2 % en
Allemagne, 67,1 % en Italie, 64,1 % en France, 57,8 %
en Espagne, 59,3 % en Suède, 56,4 % en Norvège, mais
seulement 47,3 % en Angleterre et 44,8 % au Danemark.
Correspondances en Onco-Urologie - Vol. V - no 1 - janvier-février-mars 2014
PROSTATE
p. 7
CANCERS UROLOGIQUES
p. 7
TUMEURS GERMINALES
p. 8
VESSIE
p. 8
CANCER DU REIN
MÉTASTATIQUE
p. 10
7
R ev u e
Commentaire. La survie dans les pays de l’est
de l’Europe est inférieure et sous la moyenne
européenne, particulièrement pour les cancers
de bon pronostic ou de pronostic intermédiaire.
Il existe de fortes disparités, même en Europe
de l’Ouest, qui s’expliquent essentiellement par
des attitudes différentes concernant la précocité
du diagnostic, avec pour corollaire une prise en
charge à des stades plus tardifs de la maladie,
notamment chez les patients plus âgés. Cela
explique, en particulier pour les cancers du rein,
les faibles taux de survie au Royaume-Uni et au
Danemark. Rappelons que, en France, environ
deux tiers des cancers du rein sont diagnostiqués
fortuitement à l’occasion d’une échographie ou
d’un scanner.
de
presse
Commentaire. La principale limite de cette
étude est qu’elle ne permet pas de déterminer si
ce schéma accéléré est plus efficace que le schéma
classique. Il faut aussi signaler que les patients
âgés de plus de 40 ans ont été exclus, et qu’il
faudra attendre la fin du suivi pour être certain
de l’absence de toxicité à long terme.
P. Beuzeboc, Paris
• Grimison PS, Stockler MR, Chatfield M et al.; Australian
and New Zealand Urogenital and Prostate Cancer Trials
Group. Accelerated BEP for metastatic germ cell tumours: a
multicenter phase II trial by the Australian and New Zealand
Urogenital and Prostate Cancer Trials Group (ANZUP). Ann
Oncol 2014;25(1):143-8.
VESSIE
P. Beuzeboc, Paris
• De Angelis R, Sant M, Coleman MP et al.; EUROCARE-5
Working Group. Cancer survival in Europe 1999—2007 by
country and age: results of EUROCARE-5—a populationbased study. Lancet Oncol 2014;15(1):23-34.
TUMEURS GERMINALES
Tumeurs germinales
métastatiques :
BEP accéléré australien
Une étude multicentrique australienne de
phase II a évalué, chez 43 patients, la faisabilité, la tolérance et l’activité en première
ligne du traitement de tumeurs germinales
métastatiques d’un BEP avec étoposide
(100 mg/m2 × 5 jours) et cisplatine (20 mg/m2
× 5 jours) repris toutes les 2 semaines avec
des injections hebdomadaires de bléomycine
(30 000 UI × 9 ou 12 doses) et du pegfilgrastim
6 mg à J6 du cycle. Trois cycles devaient être
administrés pour les 12 tumeurs de bon pronostic, et 4 pour les 15 tumeurs de risque
intermédiaire et les 16 tumeurs de mauvais
pronostic. Ce schéma a été possible chez
86 % des patients. Les principales toxicités
de grade 3 ou 4 ont été les neutropénies
fébriles (12 %) et les infections non neutropéniques (16 %). Sur une médiane de suivi de
27 mois, la SSP était de 50 % dans les formes
de mauvais pronostic et respectivement
de 94 et 92 % pour les formes de pronostic
intermédiaire et de bon pronostic.
8
Cancers à petites cellules localisées
de la vessie : caractéristiques
cliniques et traitements
de plus de 600 patients
à partir de la base de données
nationale américaine
Les carcinomes à petites cellules de la vessie
sont des tumeurs de mauvais pronostic.
Il n’y a pas de réel consensus quant à leur
traitement, du fait de leur rareté (0,5 à 1 %
des tumeurs de la vessie). Les stratégies sont
souvent établies de façon empirique à partir
des résultats d’autres localisations primitives
de carcinomes à petites cellules, avec des
combinaisons variées de chimiothérapie,
de radiothérapie et de chirurgie.
À partir de la base de données nationale
américaine représentant 70 % des cancers
diagnostiqués aux États-Unis et provenant de
plus de 1 400 hôpitaux, les caractéristiques
cliniques et thérapeutiques de 625 patients
souffrant d’une tumeur localisée (cTis-cT4,
cN0, cM0), diagnostiquée sur une pièce de
résection transuréthrale entre 1998 et 2010,
ont été analysées (1). Des données complètes
étaient disponibles pour 429 patients ; l’âge
moyen était de 73 ans (extrêmes : 36-90),
65 % des tumeurs étaient de stade cT2
(82 % ≤ T2). Sur le plan de la prise en charge,
53 % des patients ont été traités dans des
Comprehensive Community Cancer Centers, et
27 % dans des Academic Centers. Seuls 19 %
ont eu une cystectomie radicale. Au final,
174 patients (27,8 %) ont été traités simplement localement par une préservation
vésicale, 333 (53,3 %) ont reçu un traitement
multimodal avec une préservation vésicale, 46
(7,4 %), une cystectomie seule, et 72 (11,5 %),
un traitement multimodal avec cystectomie.
Sur l’ensemble de la cohorte, le taux de survivants à 3 ans était de 33 %.
Les meilleurs résultats en termes de survie
ont été obtenus par une chimiothérapie néoadjuvante suivie d’une cystectomie, avec un
taux de survivants à 3 ans de 53 % (IC95 : 19-79),
contre 39 % (IC95 : 17-60) pour la cystectomie
seule et 14 % (IC95 : 1-43) pour la cystectomie
suivie d’une chimiothérapie adjuvante. En cas
d’approche multimodale avec préservation
vésicale, le taux de survivants à 3 ans était de
38 %. En analyse multivariée, l’âge, l’index de
comorbidité de Charlson et le stade étaient
des facteurs pronostiques indépendants.
Commentaire. Ces données, qui font recommander une chimiothérapie néo-adjuvante
suivie d’une cystectomie, corroborent l’expérience
rapportée par le MD Anderson Cancer Center.
Dans une étude rétrospective ancienne, les taux
de survie à 5 ans étaient respectivement de 78 et
36 % pour les patients traités par chimiothérapie
néo-adjuvante et cystectomie, d’une part, ou par
cystectomie radicale et chimiothérapie adjuvante,
d’autre part (2). Dans un essai prospectif plus
récent incluant 18 patients traités par 4 cycles de
chimiothérapie néo-adjuvante alternant doxorubicine/ifosfamide avec étoposide/cisplatine,
un down-staging pathologique était rapporté
dans 78 % des cas, avec une médiane de survie
de 58 mois (3). S.P. Lynch et al. (4) viennent de
confirmer récemment ce taux élevé de downstaging (68 %) et de SG (79 % à 5 ans) dans une
série étendue à 48 patients.
P. Beuzeboc, Paris
1. Patel SG, Stimson CJ, Zaid HB et al. Locoregional small
cell carcinoma of the bladder: clinical characteristics and
treatment patterns. J Urol 2014;191(2):329-34.
2. Siefker-Radtke AO, Dinney CP, Abrahams NA et al. Evidence
supporting preoperative chemotherapy for small cell carcinoma of the bladder: a retrospective review of the MD
Anderson cancer experience. J Urol 2004;172(2):481-4.
3. Siefker-Radtke AO, Kamat AM, Grossman HB et al. Phase II
clinical trial of neoadjuvant alternating doublet chemotherapy with ifosfamide/doxorubicin and etoposide/cisplatin
in small-cell urothelial cancer. J Clin Oncol 2009;27(16):2592-7.
4. Lynch SP, Shen Y, Kamat A et al. Neoadjuvant chemotherapy
in small cell urothelial cancer improves pathologic downstaging
and long-term outcomes: results from a retrospective study at
the MD Anderson Cancer Center. Eur Urol 2013;64(2):307-13.
Correspondances en Onco-Urologie - Vol. V - no 1 - janvier-février-mars 2014
Revue de presse
Première méta-analyse
confirmant la corrélation entre
réponse complète pathologique
et survie après chimiothérapie
néo-adjuvante suivie
d’une cystectomie
L’objectif de cette méta-analyse était de
déterminer si l’obtention d’une rémission complète pathologique (pCR) sur la
pièce de cystectomie radicale et le curage
ganglionnaire après une chimiothérapie
néo-adjuvante étaient bien corrélés à une
meilleure survie. Elle a été réalisée à partir
de 13 essais (sans traitement postopératoire)
pour un total de 885 patients. Le taux global
de pCR était de 28,6 % (n = 246), il variait de 9
à 46 %. Le suivi médian variait de 23,7 mois à
6,9 ans. Le critère de jugement principal était
la SG. La survie sans récidive (SSR) était un des
critères secondaires, elle était rapportée dans
6 études. Les résultats montrent très clairement qu’une pCR est associée à une réduction
du risque de décès de 55 % (HR = 0,45 ; IC95 :
0,36-0,56) et à une réduction du risque de
récidive de 81 % (HR = 0,19 ; IC95 : 0,09-0,39).
Commentaire. De nombreuses publications ont
corrélé le degré de réponse pathologique avec
la survie. Point majeur, cette méta-analyse est
la première confirmant cette association. Les
conclusions sont claires et devraient, même si l’on
peut regretter qu’elles ne soient pas fondées sur
des données individuelles, relancer l’intérêt pour
la chimiothérapie néo-adjuvante, qui reste une
recommandation très mal appliquée en pratique.
Pour les futurs essais évaluant de nouvelles
thérapeutiques en situation néo-adjuvante,
elles valident le choix de la pCR comme critère
de jugement principal. A contrario, une maladie
persistante après chimiothérapie néo-adjuvante
pourrait servir de critère d’inclusion pour des
essais adjuvants de nouvelles thérapies, comme
c’est le cas pour le DN24-02, une immunothérapie
autologue pour stimuler une réponse immune
anti-HER2.
Pronostic après cystectomie
des variants urothéliaux
à type de nid (nested variant) :
analyse d’une cohorte
de 52 patients
Les variants urothéliaux à type de nid
sont des formes rares de cancers de
la vessie : leur prévalence est estimée à
moins de 1 %. L’équipe de la Mayo Clinic de
Rochester a identifié 52 patients traités par
cystectomie radicale entre 1980 et 2004 présentant un variant à type de nid sur un total
de 2 208 patients traités par cystectomie
dans cette institution (soit 2,4 %) [1]. La
relecture a été réalisée par un seul anatomopathologiste. L’âge médian était de 69,5 ans.
Ce variant était associé à des critères de
mauvais pronostic, 36 patients (69 %) étant
pT3-T4 et 10 (19 %) présentant un envahissement ganglionnaire. Néanmoins, par rapport
à une cohorte de patients atteints d’un carcinome vésical urothélial pur appariés (2:1)
selon l’âge, le sexe, le performance status
(ECOG), le stade et le statut ganglionnaire,
avec un suivi médian de 10,8 ans, il n’a pas
été retrouvé de différence de survie sans
récidive locale à 10 ans (77 versus 75 %
[p = 0,46]) ni de survie sans métastase à
distance (45 versus 51 % [p = 0,97]). Il n’a pas
été retrouvé de différence significative de
survie spécifique (41 versus 46 % [p = 0,75])
ni de SG (29 versus 23 % [p = 0,89]) à 10 ans
entre les 2 cohortes.
Commentaire. Il s’agit de la plus grande
série rapportée de variants urothéliaux à
type de nid. Ceux-ci sont clairement associés
à des tumeurs localement avancées, comme
cela avait déjà été décrit. Dans la série de
M.J. Wasco et al. (2), 19 des 23 patients (83 %)
présentaient une tumeur localement avancée,
dont 13 cas (57 %) avec un envahissement ganglionnaire. De façon intéressante et nouvelle,
il apparaît que le pronostic de ces tumeurs est
plus lié au stade d’extension qu’à leur biologie
propre.
P. Beuzeboc, Paris
P. Beuzeboc, Paris
• Petrelli F, Coinu A, Cabiddu M et al. Correlation of pathologic complete response with survival after neoadjuvant
chemotherapy in bladder cancer treated with cystectomy:
a meta-analysis. Eur Urol 2014;65(2):350-7.
1. Linder BJ, Frank I, Cheville JC et al. Outcomes following
radical cystectomy for nested variant of urothelial carcinoma:
a matched cohort analysis. J Urol 2013;189(5):1670-5.
Correspondances en Onco-Urologie - Vol. V - no 1 - janvier-février-mars 2014
2. Wasco MJ, Daignault S, Bradley D et al. Nested variant
of urothelial carcinoma: a clinicopathologic and immunohistochemical study of 30 pure and mixed cases. Hum Pathol
2010;41(2):163-71.
Actualisation de la méta-analyse
des essais de chimiothérapie
adjuvante dans les cancers
localisés de la vessie infiltrant
le muscle après cystectomie :
confirmation du bénéfice en survie
La dernière méta-analyse des essais
comparant une CT adjuvante après
cystectomie à une chirurgie seule remontait à 2005 (1). Sa puissance était limitée par
de faibles effectifs (n = 491). Elle rapportait
une réduction de 25 % du risque de décès
avec la CT. Cette nouvelle méta-analyse (2)
s’est enrichie de nouveaux essais dont aucun
n’a pu être conduit jusqu’au bout, dans la
majorité des cas en raison de problèmes de
recrutement. Cette dernière édition a pu
regrouper au total 945 patients à partir de
9 essais randomisés (5 déjà analysés, 1 mis
à jour et 3 nouveaux). Les résultats montrent :
✓ pour la SG, une réduction du risque
de décès avec la CT adjuvante de 22 %
(HR = 0,77 ; IC95 : 0,59-0,99 ; p = 0,049) ;
✓ pour la SSP (à partir des seuls 7 essais qui
la rapportaient), une réduction du risque de
34 % (HR = 0,66 ; IC95 : 0,45-0,91 ; p = 0,014).
Le bénéfice était plus net en cas d’envahissement ganglionnaire (p = 0,010).
Commentaire. Cette actualisation de la métaanalyse des essais de CT adjuvante après cystectomie confirme les données antérieures avec
une puissance statistique supérieure. Néanmoins,
elle reste incomplète, car elle n’a pas accès aux
données individuelles pour les essais récemment
introduits et n’a pas intégré les résultats de l’essai
de phase III de l’EORTC (n = 242).
P. Beuzeboc, Paris
1. Advanced Bladder Cancer (ABC) Meta-analysis
Collaboration. Adjuvant chemotherapy in invasive bladder
cancer: a systematic review and meta-analysis of individual
patient data: Advanced Bladder Cancer (ABC) Meta-analysis
Collaboration. Eur Urol 2005;48(2):189-99.
2. Leow JJ, Martin-Doyle W, Rajagopal PS et al. Adjuvant
chemotherapy for invasive bladder cancer: a 2013 updated
systematic review and meta-analysis of randomized trials.
Eur Urol 2013. [Epub ahead of print.]
9
R ev u e
CANCER
DU REIN MÉTASTATIQUE
de
presse
dans 19 centres internationaux − 2 populations en fonction de leurs critères d’éligibilité ou non dans des essais cliniques
de phase III. Trente-cinq pour cent des
patients n’étaient pas éligibles en raison
d’un index de Karnofsky inférieur à 70 %
(13 % des cas), d’une histologie non à cellules claires (11 %), de métastases cérébrales
(8 %) et d’un taux d’hémoglobine inférieur ou égal à 9 g/dl (8 %). Les 2 groupes
avaient la même moyenne d’âge, mais,
dans le groupe inéligible, le pronostic
était moins bon et il y avait eu moins de
néphrectomies. Le taux de réponse était
plus bas dans le groupe des patients non
éligibles (22 versus 29 % [p = 0,0005]),
mais cette différence n’était plus significative si n’étaient pris en compte que les
patients de bon pronostic des 2 groupes.
Les médianes de SSP et de SG étaient également significativement plus faibles dans
le groupe non éligible : respectivement
5,0 versus 8,6 mois et 12,5 versus 28,4 mois
(pour les 2, p < 0,0001). Pour les essais de
deuxième ligne, la médiane de SSP était de
2,8 versus 4,3 mois (p = 0,0039).
Pronostic comparé
des patients éligibles ou non
dans les essais de phase III
évaluant un antiangiogénique :
données de l’IMDC
Le développement de nouveaux médicaments nécessite la réalisation d’essais
cliniques bien conduits pour démontrer
leur efficacité, avec une sélection stricte des
patients inclus pour garantir l’homogénéité
de la population et limiter les toxicités. Dès
lors se pose la question de savoir si les
données d’efficacité obtenues lors de ces
essais peuvent être transposées à la pratique
clinique quotidienne.
D.Y. Heng et al. (1) ont repris les données de
patients de l’International Metastatic Renal
Cell Carcinoma Database Consortium (IMDC)
traités en première ligne par une thérapie
ciblant le VEGF. L’équipe a rétrospectivement
analysé dans cette cohorte − regroupant
2 210 patients traités entre 2005 et 2011
Commentaire. L’équipe de D.Y. Heng reprend ici
le concept d’efficacy-effectiveness gap − bien
connu dans la littérature (2) −, c’est-à-dire l’écart
entre les résultats d’un traitement lors de son
application réelle dans la population générale et
dans un contexte expérimental contrôlé en conditions “idéales”, sur un échantillon donné (essais
cliniques). Le fait que l’ensemble des critères d’inclusion des essais n’aient pu être pris en compte et qu’il
n’y ait pas de données sur la tolérance des traitements limite la portée de cette étude rétrospective.
Néanmoins, cette analyse montre clairement que
les résultats des essais thérapeutiques ne peuvent
pas être extrapolés aux patients de la pratique
quotidienne et que les recommandations devraient
tenir compte des biais de sélection des essais thérapeutiques. Il apparaît aussi important, à l’instar de
ce qui se fait chez les sujets âgés, de développer des
essais thérapeutiques dans les populations unfit…
É. Coquan, Caen
1. Heng DY, Choueiri TK, Rini BI et al. Outcomes of patients
with metastatic renal cell carcinoma that do not meet eligibility criteria for clinical trials. Ann Oncol 2014;25(1):149-54.
2. Sargent D. What constitutes reasonable evidence of efficacy
and effectiveness to guide oncology treatment decisions?
Oncologist 2010;15 Suppl 1:19-23.
ERRATUM.
traitement des tumeurs germinales non séminomateuses de mauvais pronostic :
résultats de l’étude GETUG 13”, (Vol. IV - no 4 - 2013). Voici ce qu’il fallait lire :
100
100
80
80
Survie globale (%)
Survie sans progression (%)
Une erreur s’est malencontreusement glissée dans les couleurs des légendes des
figures 3 et 4, page 146, de l’article “Nouveau standard de chimiothérapie dans le
60
40
Défavorable BEP
Défavorable dose-dense
Favorable BEP
20
60
40
Défavorable BEP
Défavorable dose-dense
Favorable BEP
20
0
0
0
1
2
3
5
6
7
8
0
1
2
3
4
Années
5
6
7
8
Patients à risque
98
46
105
60
51
37
4
Années
37
47
33
31
41
28
30
34
22
20
22
19
9
12
13
2
7
7
1
4
1
Patients à risque
98
68
105
76
51
44
47
56
39
37
47
33
35
37
25
25
23
22
10
13
15
3
7
9
2
4
2
HR = 0,66 (0,49 ; 0,88), p = 0,01
Figure 3. Survie sans progression à 3 ans [d’après Fizazi K et al., J Clin Oncol 31, 2013(Suppl.), abstr. LBA4500].
Figure 4. Survie globale [d’après Fizazi K et al., J Clin Oncol 31, 2013(Suppl.), abstr. LBA4500].
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