R ev u e de presse Coordination : Philippe Beuzeboc et Stéphane Oudard (Paris) PROSTATE Enzalutamide dans le CPRCm en progression après docétaxel et AA traitement. Dans l’avenir, il faudra essayer de cerner le profil de ces patients. L’analyse des données de l’ATU française pourra peut-être y contribuer. DIAPOSITIVES COMMENTÉES EN LIGNE P. Beuzeboc, Paris L’acétate d’abiratérone (AA) et l’enzalutamide ont tous les 2 été enregistrés dans le traitement des cancers de la prostate résistant à la castration métastatiques (CPRCm), après docétaxel. Ces 2 nouvelles hormonothérapies ont des mécanismes d’action très différents. Y. Loriot et al. (1), en analysant les réponses thérapeutiques à l’AA de 38 patients ayant reçu de l’enzalutamide à l’IGR dans le cadre de l’étude de phase III d’enregistrement AFFIRM, avaient rapporté que seuls 3 patients (8 %) avaient obtenu une réponse biologique (baisse du taux de PSA ≥ 50 % maintenue pendant au moins 1 mois) et que 7 patients (18 %) avaient une baisse supérieure ou égale à 30 % du taux de PSA. La médiane de survie sans progression (SSP) était limitée à 2,7 mois (IC95 : 2,3-4,1), pour une médiane de durée de traitement de 3 mois ; la médiane de survie globale (SG) était de 7,2 mois. Jusqu’à présent, rien n’était connu de la séquence inverse, AA suivi d’enzalutamide. Les résultats de la première étude viennent d’être publiés par A.J. Schrader et al. (2). Ils concernent les données de réponse de 35 patients. Préalablement au traitement par enzalutamide, la médiane de durée de réponse à l’AA chez ces patients avait été de 9 mois (extrêmes : 2-19), 16 (45,7 %) ayant présenté une réponse biologique. La médiane de durée de traitement par enzalutamide par la suite a été de 4,9 mois (IC95 : 2,4-7,4). Sept des 16 patients qui avaient été sensibles à l’AA (43,8 %) et 3 des 19 non sensibles (15,8 %) ont présenté une réponse du taux de PSA supérieure à 50 %. Sur les 35 patients, 17 (48,6 %) ont présenté une réponse primaire à l’enzalutamide. La médiane du temps jusqu’à progression a été de 4 mois (IC95 : 2-6) pour les 18 patients ayant présenté au moins une baisse du taux de PSA. Sur les 17 patients chez qui une cible radiologique était mesurable, seule 1 réponse partielle (5,9 %) a été confirmée. Commentaire. Dans l’étude AFFIRM (3), le taux de réponse biologique avec l’enzalutamide après docétaxel était de 54 %, pour une médiane de durée de traitement de 8 mois. Le taux de réponse modeste obtenu en cas de traitement préalable par AA témoigne d’une résistance croisée entre l’AA et l’enzalutamide. Celle-ci semble fréquente mais pas obligatoire, un petit nombre de patients tirant bénéfice du 1. Loriot Y, Bianchini D, Ileana E et al. Antitumour activity of abiraterone acetate against metastatic castration-resistant prostate cancer progressing after docetaxel and enzalutamide (MDV3100). Ann Oncol 2013; 24(7):1807-12. 2. Schrader AJ, Boegemann M, Ohlmann CH et al. Enzalutamide in castration-resistant prostate cancer patients progressing after docetaxel and abiraterone. Eur Urol 2014;65(1):30-6. 3. Scher HI, Fizazi K, Saad F et al.; AFFIRM Investigators. Increased survival with enzalutamide in prostate cancer after chemotherapy. N Engl J Med 2012;367(13):1187-97. CANCERS UROLOGIQUES Rendez-vous sur edimark.fr et retrouvez les diapositives de synthèse des articles résumés Survie à 5 ans des principaux cancers urologiques en Europe : données d’EUROCARE-5 R. De Angelis et al. viennent de publier dans le Lancet Oncology les données d’EUROCARE-5 concernant la survie à 5 ans de patients atteints de cancers de localisations différentes en Europe en fonction de groupes d’âge. Cette étude rétrospective a été réalisée à partir de 107 registres provenant de 29 pays et représentant plus de 10 millions de patients diagnostiqués entre 1995 et 2007. Vingt et un pays avaient une couverture nationale de 100 % ; les autres étaient la Belgique, la France (8 registres), l’Allemagne, la Suisse, l’Italie, le Portugal, l’Espagne et la Pologne. Le calcul de la survie à 5 ans était pondéré selon l’âge et le pays. Les auteurs se sont particulièrement focalisés sur les 10 cancers les plus fréquents. Si l’on s’intéresse plus spécifiquement aux tumeurs urologiques, les patients souffrant d’un cancer du testicule sont ceux ayant la survie la plus élevée à 5 ans : 88,6 % (IC95 : 87,4-89,7). Les patients atteints d’un cancer de la prostate présentent l’augmentation de survie la plus importante entre les périodes allant de 1999 à 2001 et de 2005 à 2007, passant de 73,4 % (IC95 : 72,9-73,9) à 81,7 % (IC95 : 81,3-82,1). Le taux de survie des patients atteints d’un cancer de la vessie tous stades confondus est de l’ordre de 68 %. Pour le cancer du rein, la survie moyenne à 5 ans est de 60,6 % (IC95 : 60,2-61,0), avec des résultats très différents selon les pays : 70,2 % en Allemagne, 67,1 % en Italie, 64,1 % en France, 57,8 % en Espagne, 59,3 % en Suède, 56,4 % en Norvège, mais seulement 47,3 % en Angleterre et 44,8 % au Danemark. Correspondances en Onco-Urologie - Vol. V - no 1 - janvier-février-mars 2014 PROSTATE p. 7 CANCERS UROLOGIQUES p. 7 TUMEURS GERMINALES p. 8 VESSIE p. 8 CANCER DU REIN MÉTASTATIQUE p. 10 7 R ev u e Commentaire. La survie dans les pays de l’est de l’Europe est inférieure et sous la moyenne européenne, particulièrement pour les cancers de bon pronostic ou de pronostic intermédiaire. Il existe de fortes disparités, même en Europe de l’Ouest, qui s’expliquent essentiellement par des attitudes différentes concernant la précocité du diagnostic, avec pour corollaire une prise en charge à des stades plus tardifs de la maladie, notamment chez les patients plus âgés. Cela explique, en particulier pour les cancers du rein, les faibles taux de survie au Royaume-Uni et au Danemark. Rappelons que, en France, environ deux tiers des cancers du rein sont diagnostiqués fortuitement à l’occasion d’une échographie ou d’un scanner. de presse Commentaire. La principale limite de cette étude est qu’elle ne permet pas de déterminer si ce schéma accéléré est plus efficace que le schéma classique. Il faut aussi signaler que les patients âgés de plus de 40 ans ont été exclus, et qu’il faudra attendre la fin du suivi pour être certain de l’absence de toxicité à long terme. P. Beuzeboc, Paris • Grimison PS, Stockler MR, Chatfield M et al.; Australian and New Zealand Urogenital and Prostate Cancer Trials Group. Accelerated BEP for metastatic germ cell tumours: a multicenter phase II trial by the Australian and New Zealand Urogenital and Prostate Cancer Trials Group (ANZUP). Ann Oncol 2014;25(1):143-8. VESSIE P. Beuzeboc, Paris • De Angelis R, Sant M, Coleman MP et al.; EUROCARE-5 Working Group. Cancer survival in Europe 1999—2007 by country and age: results of EUROCARE-5—a populationbased study. Lancet Oncol 2014;15(1):23-34. TUMEURS GERMINALES Tumeurs germinales métastatiques : BEP accéléré australien Une étude multicentrique australienne de phase II a évalué, chez 43 patients, la faisabilité, la tolérance et l’activité en première ligne du traitement de tumeurs germinales métastatiques d’un BEP avec étoposide (100 mg/m2 × 5 jours) et cisplatine (20 mg/m2 × 5 jours) repris toutes les 2 semaines avec des injections hebdomadaires de bléomycine (30 000 UI × 9 ou 12 doses) et du pegfilgrastim 6 mg à J6 du cycle. Trois cycles devaient être administrés pour les 12 tumeurs de bon pronostic, et 4 pour les 15 tumeurs de risque intermédiaire et les 16 tumeurs de mauvais pronostic. Ce schéma a été possible chez 86 % des patients. Les principales toxicités de grade 3 ou 4 ont été les neutropénies fébriles (12 %) et les infections non neutropéniques (16 %). Sur une médiane de suivi de 27 mois, la SSP était de 50 % dans les formes de mauvais pronostic et respectivement de 94 et 92 % pour les formes de pronostic intermédiaire et de bon pronostic. 8 Cancers à petites cellules localisées de la vessie : caractéristiques cliniques et traitements de plus de 600 patients à partir de la base de données nationale américaine Les carcinomes à petites cellules de la vessie sont des tumeurs de mauvais pronostic. Il n’y a pas de réel consensus quant à leur traitement, du fait de leur rareté (0,5 à 1 % des tumeurs de la vessie). Les stratégies sont souvent établies de façon empirique à partir des résultats d’autres localisations primitives de carcinomes à petites cellules, avec des combinaisons variées de chimiothérapie, de radiothérapie et de chirurgie. À partir de la base de données nationale américaine représentant 70 % des cancers diagnostiqués aux États-Unis et provenant de plus de 1 400 hôpitaux, les caractéristiques cliniques et thérapeutiques de 625 patients souffrant d’une tumeur localisée (cTis-cT4, cN0, cM0), diagnostiquée sur une pièce de résection transuréthrale entre 1998 et 2010, ont été analysées (1). Des données complètes étaient disponibles pour 429 patients ; l’âge moyen était de 73 ans (extrêmes : 36-90), 65 % des tumeurs étaient de stade cT2 (82 % ≤ T2). Sur le plan de la prise en charge, 53 % des patients ont été traités dans des Comprehensive Community Cancer Centers, et 27 % dans des Academic Centers. Seuls 19 % ont eu une cystectomie radicale. Au final, 174 patients (27,8 %) ont été traités simplement localement par une préservation vésicale, 333 (53,3 %) ont reçu un traitement multimodal avec une préservation vésicale, 46 (7,4 %), une cystectomie seule, et 72 (11,5 %), un traitement multimodal avec cystectomie. Sur l’ensemble de la cohorte, le taux de survivants à 3 ans était de 33 %. Les meilleurs résultats en termes de survie ont été obtenus par une chimiothérapie néoadjuvante suivie d’une cystectomie, avec un taux de survivants à 3 ans de 53 % (IC95 : 19-79), contre 39 % (IC95 : 17-60) pour la cystectomie seule et 14 % (IC95 : 1-43) pour la cystectomie suivie d’une chimiothérapie adjuvante. En cas d’approche multimodale avec préservation vésicale, le taux de survivants à 3 ans était de 38 %. En analyse multivariée, l’âge, l’index de comorbidité de Charlson et le stade étaient des facteurs pronostiques indépendants. Commentaire. Ces données, qui font recommander une chimiothérapie néo-adjuvante suivie d’une cystectomie, corroborent l’expérience rapportée par le MD Anderson Cancer Center. Dans une étude rétrospective ancienne, les taux de survie à 5 ans étaient respectivement de 78 et 36 % pour les patients traités par chimiothérapie néo-adjuvante et cystectomie, d’une part, ou par cystectomie radicale et chimiothérapie adjuvante, d’autre part (2). Dans un essai prospectif plus récent incluant 18 patients traités par 4 cycles de chimiothérapie néo-adjuvante alternant doxorubicine/ifosfamide avec étoposide/cisplatine, un down-staging pathologique était rapporté dans 78 % des cas, avec une médiane de survie de 58 mois (3). S.P. Lynch et al. (4) viennent de confirmer récemment ce taux élevé de downstaging (68 %) et de SG (79 % à 5 ans) dans une série étendue à 48 patients. P. Beuzeboc, Paris 1. Patel SG, Stimson CJ, Zaid HB et al. Locoregional small cell carcinoma of the bladder: clinical characteristics and treatment patterns. J Urol 2014;191(2):329-34. 2. Siefker-Radtke AO, Dinney CP, Abrahams NA et al. Evidence supporting preoperative chemotherapy for small cell carcinoma of the bladder: a retrospective review of the MD Anderson cancer experience. J Urol 2004;172(2):481-4. 3. Siefker-Radtke AO, Kamat AM, Grossman HB et al. Phase II clinical trial of neoadjuvant alternating doublet chemotherapy with ifosfamide/doxorubicin and etoposide/cisplatin in small-cell urothelial cancer. J Clin Oncol 2009;27(16):2592-7. 4. Lynch SP, Shen Y, Kamat A et al. Neoadjuvant chemotherapy in small cell urothelial cancer improves pathologic downstaging and long-term outcomes: results from a retrospective study at the MD Anderson Cancer Center. Eur Urol 2013;64(2):307-13. Correspondances en Onco-Urologie - Vol. V - no 1 - janvier-février-mars 2014 Revue de presse Première méta-analyse confirmant la corrélation entre réponse complète pathologique et survie après chimiothérapie néo-adjuvante suivie d’une cystectomie L’objectif de cette méta-analyse était de déterminer si l’obtention d’une rémission complète pathologique (pCR) sur la pièce de cystectomie radicale et le curage ganglionnaire après une chimiothérapie néo-adjuvante étaient bien corrélés à une meilleure survie. Elle a été réalisée à partir de 13 essais (sans traitement postopératoire) pour un total de 885 patients. Le taux global de pCR était de 28,6 % (n = 246), il variait de 9 à 46 %. Le suivi médian variait de 23,7 mois à 6,9 ans. Le critère de jugement principal était la SG. La survie sans récidive (SSR) était un des critères secondaires, elle était rapportée dans 6 études. Les résultats montrent très clairement qu’une pCR est associée à une réduction du risque de décès de 55 % (HR = 0,45 ; IC95 : 0,36-0,56) et à une réduction du risque de récidive de 81 % (HR = 0,19 ; IC95 : 0,09-0,39). Commentaire. De nombreuses publications ont corrélé le degré de réponse pathologique avec la survie. Point majeur, cette méta-analyse est la première confirmant cette association. Les conclusions sont claires et devraient, même si l’on peut regretter qu’elles ne soient pas fondées sur des données individuelles, relancer l’intérêt pour la chimiothérapie néo-adjuvante, qui reste une recommandation très mal appliquée en pratique. Pour les futurs essais évaluant de nouvelles thérapeutiques en situation néo-adjuvante, elles valident le choix de la pCR comme critère de jugement principal. A contrario, une maladie persistante après chimiothérapie néo-adjuvante pourrait servir de critère d’inclusion pour des essais adjuvants de nouvelles thérapies, comme c’est le cas pour le DN24-02, une immunothérapie autologue pour stimuler une réponse immune anti-HER2. Pronostic après cystectomie des variants urothéliaux à type de nid (nested variant) : analyse d’une cohorte de 52 patients Les variants urothéliaux à type de nid sont des formes rares de cancers de la vessie : leur prévalence est estimée à moins de 1 %. L’équipe de la Mayo Clinic de Rochester a identifié 52 patients traités par cystectomie radicale entre 1980 et 2004 présentant un variant à type de nid sur un total de 2 208 patients traités par cystectomie dans cette institution (soit 2,4 %) [1]. La relecture a été réalisée par un seul anatomopathologiste. L’âge médian était de 69,5 ans. Ce variant était associé à des critères de mauvais pronostic, 36 patients (69 %) étant pT3-T4 et 10 (19 %) présentant un envahissement ganglionnaire. Néanmoins, par rapport à une cohorte de patients atteints d’un carcinome vésical urothélial pur appariés (2:1) selon l’âge, le sexe, le performance status (ECOG), le stade et le statut ganglionnaire, avec un suivi médian de 10,8 ans, il n’a pas été retrouvé de différence de survie sans récidive locale à 10 ans (77 versus 75 % [p = 0,46]) ni de survie sans métastase à distance (45 versus 51 % [p = 0,97]). Il n’a pas été retrouvé de différence significative de survie spécifique (41 versus 46 % [p = 0,75]) ni de SG (29 versus 23 % [p = 0,89]) à 10 ans entre les 2 cohortes. Commentaire. Il s’agit de la plus grande série rapportée de variants urothéliaux à type de nid. Ceux-ci sont clairement associés à des tumeurs localement avancées, comme cela avait déjà été décrit. Dans la série de M.J. Wasco et al. (2), 19 des 23 patients (83 %) présentaient une tumeur localement avancée, dont 13 cas (57 %) avec un envahissement ganglionnaire. De façon intéressante et nouvelle, il apparaît que le pronostic de ces tumeurs est plus lié au stade d’extension qu’à leur biologie propre. P. Beuzeboc, Paris P. Beuzeboc, Paris • Petrelli F, Coinu A, Cabiddu M et al. Correlation of pathologic complete response with survival after neoadjuvant chemotherapy in bladder cancer treated with cystectomy: a meta-analysis. Eur Urol 2014;65(2):350-7. 1. Linder BJ, Frank I, Cheville JC et al. Outcomes following radical cystectomy for nested variant of urothelial carcinoma: a matched cohort analysis. J Urol 2013;189(5):1670-5. Correspondances en Onco-Urologie - Vol. V - no 1 - janvier-février-mars 2014 2. Wasco MJ, Daignault S, Bradley D et al. Nested variant of urothelial carcinoma: a clinicopathologic and immunohistochemical study of 30 pure and mixed cases. Hum Pathol 2010;41(2):163-71. Actualisation de la méta-analyse des essais de chimiothérapie adjuvante dans les cancers localisés de la vessie infiltrant le muscle après cystectomie : confirmation du bénéfice en survie La dernière méta-analyse des essais comparant une CT adjuvante après cystectomie à une chirurgie seule remontait à 2005 (1). Sa puissance était limitée par de faibles effectifs (n = 491). Elle rapportait une réduction de 25 % du risque de décès avec la CT. Cette nouvelle méta-analyse (2) s’est enrichie de nouveaux essais dont aucun n’a pu être conduit jusqu’au bout, dans la majorité des cas en raison de problèmes de recrutement. Cette dernière édition a pu regrouper au total 945 patients à partir de 9 essais randomisés (5 déjà analysés, 1 mis à jour et 3 nouveaux). Les résultats montrent : ✓ pour la SG, une réduction du risque de décès avec la CT adjuvante de 22 % (HR = 0,77 ; IC95 : 0,59-0,99 ; p = 0,049) ; ✓ pour la SSP (à partir des seuls 7 essais qui la rapportaient), une réduction du risque de 34 % (HR = 0,66 ; IC95 : 0,45-0,91 ; p = 0,014). Le bénéfice était plus net en cas d’envahissement ganglionnaire (p = 0,010). Commentaire. Cette actualisation de la métaanalyse des essais de CT adjuvante après cystectomie confirme les données antérieures avec une puissance statistique supérieure. Néanmoins, elle reste incomplète, car elle n’a pas accès aux données individuelles pour les essais récemment introduits et n’a pas intégré les résultats de l’essai de phase III de l’EORTC (n = 242). P. Beuzeboc, Paris 1. Advanced Bladder Cancer (ABC) Meta-analysis Collaboration. Adjuvant chemotherapy in invasive bladder cancer: a systematic review and meta-analysis of individual patient data: Advanced Bladder Cancer (ABC) Meta-analysis Collaboration. Eur Urol 2005;48(2):189-99. 2. Leow JJ, Martin-Doyle W, Rajagopal PS et al. Adjuvant chemotherapy for invasive bladder cancer: a 2013 updated systematic review and meta-analysis of randomized trials. Eur Urol 2013. [Epub ahead of print.] 9 R ev u e CANCER DU REIN MÉTASTATIQUE de presse dans 19 centres internationaux − 2 populations en fonction de leurs critères d’éligibilité ou non dans des essais cliniques de phase III. Trente-cinq pour cent des patients n’étaient pas éligibles en raison d’un index de Karnofsky inférieur à 70 % (13 % des cas), d’une histologie non à cellules claires (11 %), de métastases cérébrales (8 %) et d’un taux d’hémoglobine inférieur ou égal à 9 g/dl (8 %). Les 2 groupes avaient la même moyenne d’âge, mais, dans le groupe inéligible, le pronostic était moins bon et il y avait eu moins de néphrectomies. Le taux de réponse était plus bas dans le groupe des patients non éligibles (22 versus 29 % [p = 0,0005]), mais cette différence n’était plus significative si n’étaient pris en compte que les patients de bon pronostic des 2 groupes. Les médianes de SSP et de SG étaient également significativement plus faibles dans le groupe non éligible : respectivement 5,0 versus 8,6 mois et 12,5 versus 28,4 mois (pour les 2, p < 0,0001). Pour les essais de deuxième ligne, la médiane de SSP était de 2,8 versus 4,3 mois (p = 0,0039). Pronostic comparé des patients éligibles ou non dans les essais de phase III évaluant un antiangiogénique : données de l’IMDC Le développement de nouveaux médicaments nécessite la réalisation d’essais cliniques bien conduits pour démontrer leur efficacité, avec une sélection stricte des patients inclus pour garantir l’homogénéité de la population et limiter les toxicités. Dès lors se pose la question de savoir si les données d’efficacité obtenues lors de ces essais peuvent être transposées à la pratique clinique quotidienne. D.Y. Heng et al. (1) ont repris les données de patients de l’International Metastatic Renal Cell Carcinoma Database Consortium (IMDC) traités en première ligne par une thérapie ciblant le VEGF. L’équipe a rétrospectivement analysé dans cette cohorte − regroupant 2 210 patients traités entre 2005 et 2011 Commentaire. L’équipe de D.Y. Heng reprend ici le concept d’efficacy-effectiveness gap − bien connu dans la littérature (2) −, c’est-à-dire l’écart entre les résultats d’un traitement lors de son application réelle dans la population générale et dans un contexte expérimental contrôlé en conditions “idéales”, sur un échantillon donné (essais cliniques). Le fait que l’ensemble des critères d’inclusion des essais n’aient pu être pris en compte et qu’il n’y ait pas de données sur la tolérance des traitements limite la portée de cette étude rétrospective. Néanmoins, cette analyse montre clairement que les résultats des essais thérapeutiques ne peuvent pas être extrapolés aux patients de la pratique quotidienne et que les recommandations devraient tenir compte des biais de sélection des essais thérapeutiques. Il apparaît aussi important, à l’instar de ce qui se fait chez les sujets âgés, de développer des essais thérapeutiques dans les populations unfit… É. Coquan, Caen 1. Heng DY, Choueiri TK, Rini BI et al. Outcomes of patients with metastatic renal cell carcinoma that do not meet eligibility criteria for clinical trials. Ann Oncol 2014;25(1):149-54. 2. Sargent D. What constitutes reasonable evidence of efficacy and effectiveness to guide oncology treatment decisions? Oncologist 2010;15 Suppl 1:19-23. ERRATUM. traitement des tumeurs germinales non séminomateuses de mauvais pronostic : résultats de l’étude GETUG 13”, (Vol. IV - no 4 - 2013). Voici ce qu’il fallait lire : 100 100 80 80 Survie globale (%) Survie sans progression (%) Une erreur s’est malencontreusement glissée dans les couleurs des légendes des figures 3 et 4, page 146, de l’article “Nouveau standard de chimiothérapie dans le 60 40 Défavorable BEP Défavorable dose-dense Favorable BEP 20 60 40 Défavorable BEP Défavorable dose-dense Favorable BEP 20 0 0 0 1 2 3 5 6 7 8 0 1 2 3 4 Années 5 6 7 8 Patients à risque 98 46 105 60 51 37 4 Années 37 47 33 31 41 28 30 34 22 20 22 19 9 12 13 2 7 7 1 4 1 Patients à risque 98 68 105 76 51 44 47 56 39 37 47 33 35 37 25 25 23 22 10 13 15 3 7 9 2 4 2 HR = 0,66 (0,49 ; 0,88), p = 0,01 Figure 3. Survie sans progression à 3 ans [d’après Fizazi K et al., J Clin Oncol 31, 2013(Suppl.), abstr. LBA4500]. Figure 4. Survie globale [d’après Fizazi K et al., J Clin Oncol 31, 2013(Suppl.), abstr. LBA4500].