Classification BI-RADS 3 dans le dépistage organisé du cancer du

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Académie d’Orléans-Tours
Université François-Rabelais
FACULTÉ DE MÉDECINE DE TOURS
Année 2015
N°
Thèse
pour le
DOCTORAT EN MÉDECINE
Diplôme d’État
par
FOUCHER Romain
Né le 17 Novembre 1985 à BORDEAUX (33)
Présentée et soutenue publiquement le 27/03/2015
TITRE
Prise en charge des anomalies ACR 3 dans le dépistage organisé du
cancer du sein : état des lieux en Indre-et-Loire
Jury
Président de Jury :
Membres du jury :
Monsieur le Professeur Daniel ALISON
Monsieur le Professeur Laurent BRUNEREAU
Monsieur le Professeur Henri MARRET
Monsieur le Docteur Ken HAGUENOER
Madame le Docteur Somany SENGCHANH
Madame le Docteur Anne VILDÉ
Remerciements
À Madame le Docteur Anne VILDÉ,
Merci de m’avoir proposé et d’avoir dirigé ce travail.
Merci de m’avoir transmis une partie de ton savoir sénologique.
À Monsieur le Professeur Daniel ALISON,
Merci, cher Maître, de me faire l’honneur de présider mon Jury.
Merci de votre enseignement et de votre aide opportune.
À Monsieur le Professeur Laurent BRUNEREAU,
Merci pour vos enseignements et avis précieux.
Merci pour tout votre soutien dans la poursuite de ma vie professionnelle.
À Monsieur le Professeur Henri MARRET,
Merci de me faire l’honneur de juger mon travail et d’apporter votre expérience de clinicien.
À Madame le Docteur Somany SENGCHANH
et Monsieur le Docteur Ken HAGUENOER,
Merci de m’avoir si chaleureusement accueilli au CCDC.
Merci de m’avoir fait découvrir un autre versant de la médecine.
J’exprime également tous mes remerciements,
À tous mes co-internes,
et plus particulièrement Arnaud, Maëlle, Sophie et Anne-Charlotte.
Au Docteur LEBAS du service de Sénologie d’Orléans.
À tous les médecins des services de Radiologie de Tours et d’Orléans,
ainsi qu’à tous leurs cadres, manipulateurs, aides-radio et secrétaires.
À toute l’équipe du CCDC.
1
TITRE
Prise en charge des anomalies ACR 3 dans le dépistage organisé du
cancer du sein : état des lieux en Indre-et-Loire
RÉSUMÉ
Objectifs : Le dépistage organisé du cancer du sein entraine la découverte d’anomalies très
probablement bénignes qui seront classées et surveillées ACR 3 selon la traduction française de la
classification BIRADS. Peu de données publiées existent sur les lésions ACR 3 et leur prise en charge
en France. Notre objectif était d’étudier le taux de lésions ACR 3 et leurs caractéristiques chez les
participantes au dépistage organisé du cancer du sein en Indre-et-Loire. Nous avons également
étudié l’observance des patientes et la population de radiologues.
Matériel et méthode : Il s’agissait d’une étude descriptive rétrospective incluant l’ensemble des
bilans classés ACR 3 dans le registre de la structure de gestion des dépistages d’Indre-et-Loire depuis
le début de la campagne de dépistage organisé du cancer du sein (22/09/2003) jusqu’au 31/12/2012.
Résultats : Sur la période étudiée, 228.504 dépistages ont été réalisés dont 6217 étaient classés
ACR 3 soit 2,7%. Les lésions les plus fréquentes étaient les microcalcifications (38%) et les masses
(34%). Il existait une différence significative entre l’existence d’une antériorité et le classement ACR 3
ainsi qu’entre la densité mammaire et le classement ACR 3. Il a été détecté 158 cancers soit 2,5% des
bilans. Le suivi toute modalité à 2 ans retrouvait 69% d’observance mais seulement 26% au contrôle à
12 mois. Le nombre moyen de mammographies par radiologue était de 457 par an (IC95% : 375-540)
avec un taux moyen d’ACR 3 de 3,16% variant de 0,97% à 11,5%.
Conclusion : Notre étude retrouvait un taux d’ACR 3 en accord avec la littérature et un taux de
cancers discrètement supérieur à 2%. La classification ACR était globalement bien appliquée malgré
4% de « distorsions architecturales » et une variation notable du taux d’ACR 3 entre les différents
radiologues. Ces données associées aux évolutions régulières du BIRADS justifient le développement
de la formation continue et une évaluation régulière des pratiques. Elle a enfin permis de confirmer
l’observance médiocre du suivi ACR 3 renforçant la nécessité d’une meilleure sensibilisation des
patientes et d’une meilleure organisation de leur suivi.
Mots clés :
- ACR 3
- Dépistage organisé du cancer du sein
- Variabilité inter-observateur
- Observance
2
TITLE
BIRADS 3 management in the french breast cancer screening program:
overview in a French county
ABSTRACT
Purpose: Breast cancer screening is leading to discover probably benign lesions who will be
assessed “ACR 3” and followed-up according to the French translation of the American BI-RADS
lexicon. To our knowledge, there are very few studies on “ACR 3” findings and their management in
France. The purpose of this study was to determine the rate of “ACR 3” lesions and their
characteristics in the breast cancer screening in the county of Indre-et-Loire, France. We also studied
the patient compliance and the radiologists involved.
Materials and Methods: This retrospective study identified lesions prospectively classified BIRADS 3 in asymptomatic women participating in breast cancer screening from 9/22/2003 to
12/31/2012. Surveillance protocol for BI-RADS 3 lesions included 4/6-month work-up, 12-month workup and 24-month bilateral imaging, with subsequent screening. Data were abstracted from the
county’s cancer screening registry.
Results: Six thousand two hundred seventeen lesions on 228 504 screenings had BIRADS 3
assessment, representing 2.7% of all screening examinations. Microcalcifications (38%) and masses
(34%) were the most frequent. There was significant difference between mammography anteriority
and BI-RADS 3 assessment and between breast density and BI-RADS 3 assesment. Biopsy revealed
158 cancers (cancer yield of 2.5%). At 24-month follow-up, 69% of the subjects were compliant with
the recommendation but only 26% at 12-month. The annual mean of mammography was 457 by
radiologist (IC95%: 375-540) with a BI-RADS 3 yield of 3.16% (from 0.97% to 11.5%).
Conclusion: Our study found a rate of ACR 3 in agreement with the literature and a rate of
cancers discreetly higher than 2%. “ACR” classification was overall well used in spite of 4% of
“architectural distortions” and a notable variation of the rate of ACR 3 between radiologists. These
results and the regular evolutions of the BI-RADS justify the support of training and a regular
evaluation of the practices. It confirmed the poor patient compliance reinforcing the need for a better
education of the patients and a better management of the follow-up.
Key words:
- BI-RADS 3
- Breast cancer screening
- Inter-observer agreement
- Compliance
3
4
UNIVERSITE FRANCOIS RABELAIS
FACULTE DE MEDECINE DE TOURS
DOYEN
Professeur Patrice DIOT
VICE-DOYEN
Professeur Henri MARRET
ASSESSEURS
Professeur Denis ANGOULVANT, Pédagogie
Professeur Mathias BUCHLER, Relations internationales
Professeur Hubert LARDY, Moyens – relations avec l’Université
Professeur Anne-Marie LEHR-DRYLEWICZ, Médecine générale
Professeur François MAILLOT, Formation Médicale Continue
Professeur Philippe ROINGEARD, Recherche
SECRETAIRE GENERALE
Madame Fanny BOBLETER
********
DOYENS HONORAIRES
Professeur Emile ARON (†) – 1962-1966
Directeur de l’Ecole de Médecine - 1947-1962
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Professeur André GOUAZÉ - 1972-1994
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A. BENATRE - Ch. BERGER –J. BRIZON - Mme M. BROCHIER - Ph. BURDIN - L. CASTELLANI
J.P. FAUCHIER - B. GRENIER – A. GOUAZE – M. JAN – J.-P. LAMAGNERE - F. LAMISSE – J.
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TOUMIEUX - J. WEILL.
5
PROFESSEURS DES UNIVERSITES - PRATICIENS HOSPITALIERS
MM. ALISON Daniel ..............................Radiologie et Imagerie médicale
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COLOMBAT Philippe ........................... Hématologie ; Transfusion
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CORCIA Philippe ................................. Neurologie
COSNAY Pierre ................................... Cardiologie
COTTIER Jean-Philippe ...................... Radiologie et Imagerie médicale
COUET Charles ................................... Nutrition
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DUMONT Pascal ................................. Chirurgie thoracique et cardiovasculaire
EL HAGE Wissam ............................... Psychiatrie adultes
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FAVARD Luc ........................................ Chirurgie orthopédique et traumatologique
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d’urgence
GAILLARD Philippe ............................. Psychiatrie d'Adultes
GYAN Emmanuel................................. Hématologie ; thérapie cellulaire
GOGA Dominique ................................ Chirurgie maxillo-faciale et Stomatologie
GOUDEAU Alain .................................. Bactériologie -Virologie ; Hygiène hospitalière
GOUPILLE Philippe ............................. Rhumatologie
GRUEL Yves ........................................ Hématologie ; Transfusion
GUERIF Fabrice .................................. Biologie et Médecine du développement et de la reproduction
GUILMOT Jean-Louis .......................... Chirurgie vasculaire ; Médecine vasculaire
GUYETANT Serge ............................... Anatomie et Cytologie pathologiques
HAILLOT Olivier ................................... Urologie
HALIMI Jean-Michel ............................. Thérapeutique ; médecine d’urgence (Néphrologie et
Immunologie clinique)
6
HANKARD Régis ................................. Pédiatrie
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LABARTHE François ........................... Pédiatrie
LAFFON Marc ...................................... Anesthésiologie et Réanimation chirurgicale ; médecine
d’urgence
LARDY Hubert ..................................... Chirurgie infantile
LASFARGUES Gérard ......................... Médecine et Santé au Travail
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LEBRANCHU Yvon .............................. Immunologie
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LINASSIER Claude .............................. Cancérologie ; Radiothérapie
LORETTE Gérard ................................ Dermato-Vénéréologie
MACHET Laurent ................................. Dermato-Vénéréologie
MAILLOT François ............................... Médecine Interne
MARCHAND-ADAM Sylvain ................ Pneumologie
MARRET Henri .................................... Gynécologie et Obstétrique
MARUANI Annabel .............................. Dermatologie
MEREGHETTI Laurent ........................ Bactériologie-Virologie ; Hygiène hospitalière
MORINIERE Sylvain ............................ O.R.L.
MULLEMAN Denis ............................... Rhumatologie
PAGES Jean-Christophe ..................... Biochimie et biologie moléculaire
PAINTAUD Gilles ................................. Pharmacologie fondamentale, Pharmacologie clinique
PATAT Frédéric ................................... Biophysique et Médecine nucléaire
PERROTIN Dominique ........................ Réanimation médicale ; médecine d’urgence
PERROTIN Franck .............................. Gynécologie et Obstétrique
PISELLA Pierre-Jean ........................... Ophtalmologie
QUENTIN Roland ................................ Bactériologie-Virologie ; Hygiène hospitalière
REMERAND Francis ............................ Anesthésiologie et Réanimation chirurgicale
ROBIER Alain ...................................... Oto-Rhino-Laryngologie
ROINGEARD Philippe ......................... Biologie cellulaire
ROSSET Philippe ................................ Chirurgie orthopédique et traumatologique
ROYERE Dominique ............................ Biologie et Médecine du développement et de la Reproduction
RUSCH Emmanuel .............................. Epidémiologie, Economie de la Santé et Prévention
SALAME Ephrem ................................. Chirurgie digestive
SALIBA Elie.......................................... Biologie et Médecine du développement et de la Reproduction
Mme SANTIAGO-RIBEIRO Maria ....... Biophysique et Médecine Nucléaire
MM. SIRINELLI Dominique ..................Radiologie et Imagerie médicale
THOMAS-CASTELNAU Pierre ............ Pédiatrie
Mme TOUTAIN Annick .........................Génétique
MM. VAILLANT Loïc .............................Dermato-Vénéréologie
VELUT Stéphane ................................. Anatomie
WATIER Hervé .................................... Immunologie.
PROFESSEUR DES UNIVERSITES DE MEDECINE GENERALE
Mme LEHR-DRYLEWICZ Anne-Marie ......... Médecine Générale
PROFESSEURS ASSOCIES
MM. LEBEAU Jean-Pierre ....................Médecine Générale
MALLET Donatien ................................Soins palliatifs
POTIER Alain ...................................... Médecine Générale
ROBERT Jean ..................................... Médecine Générale
MAITRES DE CONFERENCES DES UNIVERSITES - PRATICIENS HOSPITALIERS
Mme ANGOULVANT Théodora .................... Pharmacologie fondamentale ; pharmacologie clinique :
addictologie
M. BAKHOS David .................................... Physiologie
7
Mme BERNARD-BRUNET Anne .................. Biostatistiques, Informatique médical et Technologies de
Communication
M. BERTRAND Philippe ........................... Biostatistiques, Informatique médical et Technologies de
Communication
Mme BLANCHARD Emmanuelle ................. Biologie cellulaire
BLASCO Hélène .................................. Biochimie et biologie moléculaire
M. BOISSINOT Éric .................................. Physiologie
Mme CAILLE Agnès ..................................... Biostatistiques, Informatique médical et Technologies de
Communication
M. DESOUBEAUX Guillaume ................... Parasitologie et mycologie
Mme DUFOUR Diane ................................... Biophysique et Médecine nucléaire
M. EHRMANN Stephan ............................ Réanimation médicale
Mme FOUQUET-BERGEMER Anne-Marie .. Anatomie et Cytologie pathologiques
M. GATAULT Philippe ............................... Néphrologie
Mmes GAUDY-GRAFFIN Catherine ............... Bactériologie - Virologie ; Hygiène hospitalière
GOUILLEUX Valérie ............................ Immunologie
GUILLON-GRAMMATICO Leslie ......... Biostatistiques, Informatique médical et Technologies de
Communication
MM. HOARAU Cyrille ................................... Immunologie
HOURIOUX Christophe ....................... Biologie cellulaire
Mmes LARTIGUE Marie-Frédérique .............. Bactériologie - Virologie ; Hygiène hospitalière
LE GUELLEC Chantal ......................... Pharmacologie fondamentale ; Pharmacologie clinique
MACHET Marie-Christine .................... Anatomie et Cytologie pathologiques
MM. PIVER Eric ........................................... Biochimie et biologie moléculaire
ROUMY Jérôme................................... Biophysique et médecine nucléaire in vitro
Mme SAINT-MARTIN Pauline ...................... Médecine légale et Droit de la santé
MM. SAMIMI Mahtab ................................... Dermatologie
TERNANT David .................................. Pharmacologie – toxicologie
Mme VALENTIN-DOMELIER Anne-Sophie .. Bactériologie – virologie ; hygiène hospitalière
M. VOURC’H Patrick................................. Biochimie et Biologie moléculaire
MAITRES DE CONFERENCES
Mme ESNARD Annick ................................. Biologie cellulaire
M. LEMOINE Maël .................................... Philosophie
Mme MONJAUZE Cécile .............................. Sciences du langage - Orthophonie
M. PATIENT Romuald .............................. Biologie cellulaire
MAITRE DE CONFERENCES ASSOCIE
Mmes HUAS Caroline ..................................... Médecine Générale
RENOUX-JACQUET Cécile ................ Médecine Générale
M. ROBERT Jean ..................................... Médecine Générale
CHERCHEURS INSERM - CNRS - INRA
M. BOUAKAZ Ayache ............................... Directeur de Recherche INSERM – UMR INSERM 930
Mmes BRUNEAU Nicole ................................ Chargée de Recherche INSERM – UMR INSERM 930
CHALON Sylvie .................................... Directeur de Recherche INSERM – UMR INSERM 930
MM. CHARBONNEAU Michel ...................... Directeur de Recherche CNRS – UMR CNRS 7292
COURTY Yves ..................................... Chargé de Recherche CNRS – UMR INSERM 1100
GAUDRAY Patrick ............................... Directeur de Recherche CNRS – UMR CNRS 7292
GILOT Philippe .................................... Chargé de Recherche INRA – UMR INRA 1282
GOUILLEUX Fabrice ........................... Directeur de Recherche CNRS – UMR CNRS 7292
Mmes GOMOT Marie ..................................... Chargée de Recherche INSERM – UMR INSERM 930
GRANDIN Nathalie .............................. Chargée de Recherche CNRS – UMR CNRS 7292
HEUZE-VOURCH Nathalie .................. Chargée de Recherche INSERM – UMR INSERM 930
MM. KORKMAZ Brice .................................. Chargé de Recherche INSERM – UMR INSERM 1100
LAUMONNIER Frédéric ....................... Chargé de Recherche INSERM - UMR INSERM 930
LE PAPE Alain ..................................... Directeur de Recherche CNRS – UMR INSERM 1100
Mme MARTINEAU Joëlle ............................. Chargée de Recherche INSERM – UMR INSERM 930
MM. MAZURIER Frédéric ............................ Directeur de Recherche INSERM – UMR CNRS 7292
MEUNIER Jean-Christophe ................. Chargé de Recherche INSERM – UMR INSERM 966
8
RAOUL William .................................... Chargé de Recherche INSERM – UMR CNRS 7292
Mme RIO Pascale ......................................... Chargée de Recherche INSERM – UMR INSERM 1069
M. SI TAHAR Mustapha ............................ Directeur de Recherche INSERM – UMR INSERM 1100
CHARGES D’ENSEIGNEMENT
Pour la Faculté de Médecine
Mme BIRMELE Béatrice ............................... Praticien Hospitalier (éthique médicale)
M. BOULAIN Thierry ................................. Praticien Hospitalier (CSCT)
Mme CRINIERE Lise .................................... Praticien Hospitalier (endocrinologie)
M. GAROT Denis ...................................... Praticien Hospitalier (sémiologie)
Mmes MAGNAN Julie ..................................... Praticien Hospitalier (sémiologie)
MERCIER Emmanuelle ....................... Praticien Hospitalier (CSCT)
Pour l’Ecole d’Orthophonie
Mme DELORE Claire ................................... Orthophoniste
MM. GOUIN Jean-Marie .............................. Praticien Hospitalier
MONDON Karl ..................................... Praticien Hospitalier
Mme PERRIER Danièle ................................ Orthophoniste
Pour l’Ecole d’Orthoptie
Mme LALA Emmanuelle ............................... Praticien Hospitalier
M. MAJZOUB Samuel............................... Praticien Hospitalier
9
SERMENT D’HIPPOCRATE
En présence des Maîtres de cette Faculté,
de mes chers condisciples
et selon la tradition d’Hippocrate,
je promets et je jure d’être fidèle aux lois de l’honneur
et de la probité dans l’exercice de la Médecine.
Je donnerai mes soins gratuits à l’indigent,
et n’exigerai jamais un salaire au-dessus de mon travail.
Admis dans l’intérieur des maisons, mes yeux
ne verront pas ce qui s’y passe, ma langue taira
les secrets qui me seront confiés et mon état ne servira pas
à corrompre les mœurs ni à favoriser le crime.
Respectueux et reconnaissant envers mes Maîtres,
je rendrai à leurs enfants
l’instruction que j’ai reçue de leurs pères.
Que les hommes m’accordent leur estime
si je suis fidèle à mes promesses.
Que je sois couvert d’opprobre
et méprisé de mes confrères
si j’y manque.
10
11
Table des matières
Introduction ................................................................................................................ 13
Le dépistage du cancer du sein .....................................................................................13
La classification ACR ........................................................................................................18
Objectifs de l’étude ..............................................................................................................20
Patientes et méthode ............................................................................................. 22
ACR 3 ............................................................................................................................................22
Observance.................................................................................................................................23
Radiologues ...............................................................................................................................24
Résultats .......................................................................................................................... 25
ACR 3 ............................................................................................................................................25
Observance.................................................................................................................................32
Radiologues ...............................................................................................................................34
Discussion ....................................................................................................................... 36
Conclusion ..................................................................................................................... 44
Bibliographie ............................................................................................................... 45
Annexes ............................................................................................................................ 48
12
1. INTRODUCTION
Le dépistage organisé du cancer du sein, réalisé en France chez les femmes âgées de 50
à 74 ans, entraine la découverte de multiples anomalies et notamment de lésions très
probablement bénignes qui sont classées ACR 3 selon la transposition française de la
classification nord-américaine BIRADS. Nous nous sommes intéressés, en plus de leur taux,
aux caractéristiques de ces lésions ACR 3 détectées dans le cadre du dépistage du cancer du
sein en Indre-et-Loire depuis une dizaine d’années.
A l’heure des critiques sur les méfaits collatéraux du dépistage et notamment le
surdiagnostic [1,2], nous nous sommes intéressés à la prise en charge des ces lésions ACR 3, à
l’observance des patientes et à la population de radiologues premiers lecteurs qui détectent et
classent ces anomalies.
1.1. Le dépistage du cancer du sein
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé : « le dépistage fait référence à l’utilisation
de tests simples dans une population en bonne santé pour recenser les sujets qui présentent la
maladie mais qui n’en ont pas encore les symptômes. »
En France, le cancer du sein reste le premier cancer de la femme et la première cause de
mortalité par cancer chez la femme avec, selon les données 2012 de l’Institut National du
Cancer (INCa) :
• 48 763 nouveaux cas,
• taux d’incidence (standardisé monde) : 88 pour 100 000 femmes,
• 11 886 décès,
• taux de mortalité (standardisé monde) : 15,7 pour 100 000 femmes.
En Indre-et-Loire, la 5e campagne de dépistage (2012-2013) a permis de détecter 442
cancers dont 21 en seconde lecture pour 57 725 femmes dépistées. Les données PMSI 2010
pour la région Centre retrouvaient une prévalence brute de 4 357 femmes atteintes d’un
cancer du sein avec une incidence de 2 745 nouveaux cas et 350 décès. Le taux d’incidence
standardisé était de 275 pour 100 000 habitants en Indre-et-Loire.
13
Après une expérimentation dans dix départements pilotes menée entre 1989 et 1991 par
la Caisse Nationale d’Assurance Maladie et la publication de grandes études internationales [310]
, la Direction Générale de la Santé a établi un programme national de dépistage organisé du
cancer du sein en 1994. Ce programme, généralisé à tout le territoire français depuis 2004,
repose essentiellement sur la mammographie, reconnue comme le meilleur examen de
détection du cancer du sein avec une sensibilité estimée par Kolb et al.
[11]
à 78% et une
spécificité à 99% avec cependant une nette diminution de la sensibilité à 48% pour les seins
denses. En effet, dans les seins de faible densité il existe un bon contraste naturel entre un
environnement majoritairement graisseux donc peu dense et d’éventuelles lésions tumorales
tissulaires plus denses. A l’inverse, ce contraste chute dans les seins de forte densité où il
existe peu de graisse pour silhouetter les lésions tumorales (cf. annexe 1). La densité
mammaire a été classée par l’ACR [18] en 4 grades définis comme tels :

type 1 : seins clairs (quasi-totalement graisseux), moins de 25% de tissu fibroglandulaire,

type 2 : il persiste quelques reliquats fibro-glandulaires (entre 25 et 50%),

type 3 : Seins denses de répartition hétérogène. Il persiste de la graisse,
focalement le sein est dense, l’analyse peut être gênée (entre 50 et 75% de tissu
dense),

type 4 : seins extrêmement denses de façon homogène, l’analyse
mammographique est gênée par la densité (plus de 75% de tissu dense).
Le dépistage organisé consiste à inviter toutes les femmes entre 50 et 74 ans pour
réaliser gratuitement une mammographie associée à un examen clinique tous les deux ans.
Cette mammographie comporte deux incidences (crânio-caudale et médio-latérale oblique)
sur chaque sein et, si nécessaire, un bilan de diagnostic immédiat (BDI) comprenant des
clichés complémentaires et/ou une échographie afin de pouvoir conclure sur un classement
ACR de chaque sein. Ces examens sont réalisés par des médecins radiologues,
appelés premiers lecteurs, ayant validé une formation spécifique obligatoire accréditée par
l’organisme FORCOMED.
Au terme de ce bilan, les examens considérés comme non suspects (ACR 1 et 2) sont
envoyés avec la fiche de dépistage dédiée remplie par le premier lecteur (cf. annexe 2) à la
structure de gestion du département pour participer au processus de seconde lecture : figure 1.
14
Fig. 1 : Schéma du dépistage organisé selon le cahier des charges officiel du J.O. du 21/12/2006
15
Cette seconde lecture est une des spécificités du système français, n’existant pas dans le
système Nord-Américain. Elle repose sur des médecins radiologues justifiant d’une expertise
en sénologie et sélectionnés parmi ceux remplissant le cahier des charges décris plus loin.
Elle consiste à relire sur un lieu unique et sur du matériel adapté et certifié toutes les
mammographies initialement considérées comme normales ou bénignes pour détecter des
images subtiles non vues initialement ou requalifier des images mal caractérisées.
Un autre avantage de cette seconde lecture est de maintenir une qualité technique
suffisante des clichés en donnant la possibilité au second lecteur de classer un bilan comme
techniquement insuffisant (CTI) c’est-à-dire de qualité insuffisante au diagnostic avec risque
de perte de chance pour la patiente et d’exiger ainsi la réalisation de nouveaux clichés.
Cette seconde lecture permet d’augmenter la sensibilité du dépistage de 9 à 15% au prix
d’une baisse de la spécificité de 2 à 6% avec la détection de quelques faux positifs
supplémentaires [12-14].
Actuellement seuls les examens normaux ou bénins (classés ACR 1 et ACR 2) font
l’objet d’une relecture. Tous les autres examens et notamment ceux classés ACR 3, pourtant
considérés comme très probablement bénins, ne bénéficient pas de la seconde lecture.
Le système français se démarque également par un cahier des charges strict, publié au
Journal Officiel du 21 décembre 2006, afin d’assurer une qualité optimale tant au niveau du
matériel que du personnel médical et paramédical :
- formations obligatoires des radiologues participants (FORCOMED) et justification
d’une activité mammographique suffisante (500 mammographies par an pour être
premier lecteur et 1 500 mammographies par an pour participer à la seconde
lecture),
- contrôles qualité internes quotidiens et hebdomadaires réalisés par la structure
utilisant le matériel,
- contrôles semestriels de la qualité du matériel et de l’ensemble de la chaîne image
effectués par un organisme externe certifié.
Le respect de ce cahier des charges est assuré localement dans chaque département par un
médecin coordonnateur au sein d’une structure de gestion.
En Indre-et-Loire, cette structure de gestion est intégrée au Centre de Coordination des
Dépistages des Cancers (CCDC) et est particulièrement impliquée dans le dépistage du cancer
du sein. En effet, en 2013 seul le département de l’Indre-et-Loire a atteint l’objectif du plan
16
cancer 2009-2013 concernant le taux de participation qui était de 65,4% soit 28 660 femmes
dépistées avec un taux de cancer de 0,88% pour la campagne 2012-2013.
17
1.2. La classification ACR
L’American College of Radiology (avec ses collaborateurs du BI-RADS Committee) a créé
en 1995 une classification BI-RADS (Breast Imaging Reporting And Data System),
actuellement utilisée quotidiennement en pratique clinique afin de classer de façon
synthétique les bilans mammographiques selon leur degré de suspicion néoplasique. Le but de
cette classification était de diminuer la variabilité intra- et inter-observateurs
[15]
et la
multitude de termes existants pouvant mener à une certaine confusion avec les
correspondants.
Cette classification prend la forme d’un lexique, régulièrement mis à jour et depuis peu
dans sa 5e version. Ces différentes mises à jour ont permis d’augmenter la sensibilité, la
spécificité et la valeur prédictive positive du dépistage tout en diminuant la variabilité intra- et
inter-observateurs [16, 17].
L’existence de ce lexique a également permis de standardiser la terminologie des comptes
rendus sénologiques et de classer les résultats en une catégorie unique représentant une
conduite à tenir claire et unifiée, comprise par tous les correspondants.
En France, la classification nord-américaine a été initialement traduite par l’ANAES en
1998 et prend plus simplement le nom de classification ACR. Elle comporte six catégories
stratifiant une valeur prédictive positive (VPP) de cancer :
- ACR 1 : environ 0%
- ACR 2 : environ 0% (mais présence d’une anomalie typiquement bénigne)
- ACR 3 : > 0% et ≤ 2%
- ACR 4 : vaste catégorie regroupant des VPP allant de 2 à 95 % et actuellement divisée
en 3 sous catégories :
a : 2-10%
b : 10-50%
c : 10-95%
- ACR 5 : ≥ 95%
- ACR 6 : 100% (cancer prouvé histologiquement)
- Une dernière catégorie ACR 0 existe et est utilisée pour classer des bilans incomplets
dans l’attente d’examens complémentaires.
18
Initialement uniquement mammographique, cette classification a été étendue à
l’échographie et à l’imagerie par résonance magnétique en 2013.
Pour notre étude, la version utilisée était la 2e édition française
traduction de la 4e version américaine
[19]
[18]
correspondant à la
, alors en vigueur lors du dépistage des patientes de
notre étude. Cette version est détaillée en annexe 3.
La catégorie 3 de cette classification rassemble la découverte d’anomalies dont les critères
mammographiques et/ou échographiques orientent a priori vers une lésion très probablement
bénigne et dont les caractéristiques sont décrites et illustrées en annexe 4. Elle ne doit être
utilisée qu’après un bilan diagnostique complet incluant des clichés complémentaires (profil
strict, localisé, agrandissement) et/ou une échographie.
En France, le consensus issu de la littérature
[20, 21, 22]
est de surveiller ces anomalies sur
une période de deux ans. Cette surveillance comporte toujours trois examens, le premier à 4-6
mois, le deuxième à 12 mois puis le troisième à 24 mois. Cette surveillance a pour but d’éviter
un geste diagnostique invasif (prélèvement percutané par microbiopsie ou macrobiopsie). Au
bout des deux ans de surveillance et en cas d’absence d’évolution, l’anomalie pourra être
reclassée ACR 2. En revanche si l’anomalie se modifie lors d’un examen de surveillance elle
devra être reclassée ACR 4 ou ACR 5 et conduire à la réalisation d’examens complémentaires
et notamment des prélèvements percutanés pour vérification histologique.
19
1.3. Objectifs de l’étude
Les données récentes de la littérature internationale retrouvent un taux d’ACR 3 entre
2,34% et 6% [23,24, 25] avec un taux de cancer inférieur à 2 % dans cette catégorie [26] cependant
il existe peu de données publiées sur la population française.
Afin d’assurer une prise en charge radiologique de qualité et une amélioration permanente de
nos pratiques conformément aux principes de la médecine moderne basée sur les preuves, il
nous a paru utile de dresser un état des lieux de ces lésions ACR 3 dans le cadre du dépistage
du cancer du sein dans notre département.
L’objectif principal de notre étude était donc d’évaluer le taux d’ACR 3 chez les
femmes participant au dépistage organisé du cancer du sein (DOCS) en Indre-et-Loire (37).
Comme les études précédentes, nous nous sommes également intéressés aux caractéristiques
de cette population d’ACR 3 et notamment aux taux de cancers, à la densité mammaire et à
l’existence ou non d’antériorité.
Dans un second temps nous nous sommes intéressés au suivi de ces lésions ACR3. Il est
maintenant clairement établi que le bénéfice d’une surveillance surpasse largement les risques
et inconvénients d’une attitude invasive d’emblée compte tenu de la très grande proportion de
lésions bénignes dans la catégorie ACR 3
[22]
. Comme le souligne J.K. Baum
[23]
, la catégorie
ACR 3 repose donc sur un suivi radiologique, faisant de l’observance un point clé de l’utilité
et des performances de cette catégorie. Il a ainsi montré que cette observance diminuait tout
au long du suivi pour atteindre 60 % à 2 ans avec un biais de sélection tendant à majorer ce
taux puisque la population étudiée était volontaire pour participer à une étude sur le dépistage
du cancer du sein. Cette étude conforte également le ressenti que nous avons dans notre
pratique quotidienne.
Le second objectif de cette étude était donc d’étudier l’observance des patientes classées
ACR 3 dans le dépistage du cancer du sein en Indre-et-Loire.
Enfin, l’imagerie sénologique est connue pour être une imagerie complexe, reposant de
façon importante sur l’expérience et la formation du radiologue sénologue avec une grande
variabilité inter-radiologue sur le classement ACR et la prise en charge des anomalies
mammographiques malgré la mise en place et l’évolution des classifications ACR/BIRADS.
Plusieurs études ont montré cette variabilité [15, 27, 28, 29] notamment Berg et al. avec un Kappa
20
inter-observateurs de 0,37 et seulement 55% de consensus inter-observateurs pour le choix
entre un suivi (ACR 1, 2 ou 3) ou une évaluation complémentaire et/ou biopsies (ACR 0, 4 ou
5).
Cette variabilité prédomine dans la catégorie ACR 3
[28, 29, 30]
et apparait être minorée par la
formation et l’expérience [29].
Le troisième objectif de cette étude était d’estimer la variabilité inter-observateur en
s’intéressant au taux d’ACR 3 des différents radiologues en Indre-et-Loire et de rechercher la
présence ou l’absence de lien entre le nombre de mammographies lues en L1, pouvant être un
reflet de l’expérience, et le taux d’ACR 3 par radiologue.
21
2. PATIENTES ET MÉTHODE
Il s’agissait d’une étude descriptive rétrospective s’étendant depuis le début de la
campagne de dépistage organisé du cancer du sein (22/09/2003 en Indre-et-Loire) jusqu’au
31/12/2012.
En Indre-et-Loire (37) les données ont été recueillies via le logiciel de traitement dédié de
la structure de gestion (CCDC) : Zeus®, Osi Santé.
Les données patientes recueillies sont présentées dans la table 1 :
Numéro d'identification et numéro
Dates et modalités des
d'invitation
contrôles
Date de naissance
Prélèvements : date et type
Date de la précédente mammographie
Type de cancer et staging
Date du bilan ACR 3
Type de lésion ACR 3
Densité mammaire
Refus du bilan
Classement ACR après BDI
Date des contrôles
Table 1 : données recueillies
Les analyses statistiques ont été réalisées à l’aide des logiciels SAS 9.2, R 2.12.0 et EPIinfo 3.5.
Un seuil de p < 0,05 a été retenu comme significatif.
2.1. ACR 3
Pour l’étude des lésions ACR 3, seuls les bilans réalisés entre le 01/01/2010 et le
31/12/2012, soit une période de 24 mois, ont été retenus en raison du changement de logiciel
de gestion fin 2009 à l’origine d’un manque de fiabilité des données antérieures à cette date.
Ce bilan de dépistage comprenait obligatoirement la mammographie et pouvait être complété
22
d’une échographie lorsque les seins étaient denses (densité type 3 ou 4) ou dans le cadre du
bilan de diagnostic immédiat (BDI). La classification la plus péjorative était retenue.
Un test d’indépendance du Chi 2 a été réalisé pour étudier un éventuel lien entre le
classement ACR 3 et l’existence d’antériorité et entre le classement ACR 3 et la densité
mammaire.
2.2. Observance
Afin d’avoir des données complètes sur le suivi (les lésions ACR 3 étant surveillées
pendant 24 mois) nous avons étudié les bilans de 2003 à 2010 soit une période de 8 ans.
Lors d’un classement ACR 3, le suivi préconisé [31] est :
- 1er contrôle à 4 mois si l’anomalie est une masse ou 6 mois s’il s’agit de microcalcifications,
- 2e contrôle à 12 mois pour les deux types d’anomalies,
- 3e contrôle à 24 mois, avec réintégration dans le dépistage organisé si l’anomalie est
reclassée ACR 2 et réalisation alors d’une mammographie bilatérale
Pour étudier l’observance des femmes lors du suivi ACR 3 nous nous sommes intéressés
pour chaque contrôle au pourcentage de femmes ayant réalisé leur contrôle dans les délais
recommandés tout en tolérant un faible décalage compte tenu de la difficulté et des délais
pour obtenir des rendez-vous. Dans un second temps nous avons étudié cette observance
quelque soit le délai.
Les intervalles que nous avons retenus comme satisfaisants aux délais recommandés
étaient :
- 1er contrôle : entre 3 et 7 mois
- 2e contrôle : entre 10 et 14 mois
- 3e contrôle : entre 22 et 26 mois
23
2.3. Radiologues
Les données radiologues recueillies étaient anonymisées et concernaient :
- le nombre de mammographies lues en première lecture (L1) depuis 2003,
- le nombre de mammographies classées ACR 3 depuis 2003.
Les moyennes annuelles ont été calculées puis le pourcentage d’examens classés ACR 3.
Afin d’obtenir deux groupes d’expérience différente à comparer, les radiologues ont été
séparés en deux groupes selon le 3e quartile du nombre annuel de mammographies lues en L1.
Un test-t de Welch a été utilisé pour rechercher une différence significative du taux d’ACR
3 entre ces deux groupes.
24
3. RÉSULTATS
3.1. ACR 3
Sur l’ensemble des 10 années étudiées, 228 504 dépistages ont été réalisés faisant
découvrir 1 516 cancers infiltrants et 374 cancers in situ. Ces dépistages ont également fait
découvrir 6 217 anomalies classées ACR 3 après bilan de diagnostic immédiat (BDI) soit
2,7%. L’âge moyen lors du classement ACR 3 était de 59,6 ans.
L’extraction de la base de données de la structure de gestion (CCDC) a renvoyé 6 210
ACR 3, soit 7 dossiers sans données exploitables (0,1%). Sur la période du 22/09/2003 au
31/12/2010 il existait 4 840 bilans classés ACR 3 et 2 036 pour la période du 1/01/2010 au
31/12/2012. Ces données sont représentées sur le diagramme de flux en figure 1.
Fig. 1 : flux
25
Les différentes lésions ACR 3 telles que rapportées dans les bilans de dépistage et pendant
la période du 1/01/10 au 31/12/12 sont détaillées dans la figure 2. Les anomalies les plus
fréquemment rencontrées étaient les microcalcifications (MCA) pour 38% des dossiers puis
les masses pour 34% des dossiers.
Ces différentes lésions sont illustrées en annexe 4.
10,76%
11,92%
33,91%
Opacité
MCA
4,14%
Opacité + MCA
Distorsion architecturale
1,21%
Asymétrie de densité
Non précisé
38,05%
Fig. 2 : répartition des différents types de lésion
26

Antécédents de mammographie :
Nous avons étudié la présence ou non d’un bilan mammographique antérieur au
classement ACR 3 :
- 83,3% des dépistages classés ACR 3 possédaient une antériorité,
- 16,7% n’avaient pas d’antériorité.
Nous avons ensuite testé l’indépendance entre l’existence d’une antériorité ou non avec
le classement en mammographie normale (ACR 1 et 2) ou ACR 3 : tableau 2.
ACR 3
ACR 1-2
Pas d’antériorité
1038 (16,7 %)
14905 (6,8 %)
Antériorité
5172 (83,3 %)
205159 (93,2 %)
Tableau 2
Il existait une différence significative (p < 10-4) entre l’existence d’une antériorité ou
non et le classement ACR 3. Il y avait environ 10% de plus de bilans sans antériorité chez les
dossiers classés ACR 3.
27

Densité mammaire :
La densité des seins des bilans classés ACR 3 se répartissait comme représentée sur la
figure 3. La grande majorité correspondant à des seins de densité 2 ou 3 (87%).
2%
3%
8%
Type 1
Type 2
31%
Type 3
56%
Type 4
Non précisé
Fig 3 : densité mammaire des bilans ACR 3 et effectifs
28
Type
n
1
497
2
3540
3
1925
4
127
Non précisé
121
Total
6210
Nous avons testé l’existence d’une différence entre les seins de densité faible
(densité 1 ou 2) et les seins de densité élevée (densité 3 ou 4) sur le classement ACR 3
comparativement à la population de bilans normaux (ACR 1-2) : tableau 3.
Il n’y avait que 6 089 dossiers ACR 3 et 216 182 dossiers normaux avec une densité
mammaire correctement renseignée.
Densité
ACR 3
ACR 1-2
1-2
4037 (66 %)
162186 (75 %)
3-4
2052 (34 %)
53996 (25 %)
Tableau 3
Il existait une différence significative (p < 10-4) du nombre de mammographies
classées ACR 3 selon la densité mammaire. Il y avait environ 9% de plus de
mammographies de densité élevée chez les mammographies classées ACR 3.
29

ACR 3 et cancer :
Nous avons relevé tous les cas de cancers initialement classés ACR 3 sur toute la
période du dépistage organisé. Il y a eu 158 cancers soit 2,5% des mammographies classées
ACR 3. La nature et la taille de ces cancers sont détaillées dans le tableau 4. Il existait une
nette prédominance des lésions de carcinome canalaire infiltrant (69% toute taille confondue).
ACR3
Nombre
Pourcentage
Absence de cancer
6052
97,45 %
Total de cancers
158
2,54 %

CCIS
42
0,68 %

CLIS
3
0,05 %

Micro invasif
3
0,05 %

CCI 0,1-0,5 cm
16
0,26 %

CCI 0,5-1 cm
41
0,66 %

CCI 1-2 cm
21
0,34 %

CCI 2-5 cm
7
0,11 %

CCI taille inconnue
24
0,39 %

Non précisé
1
0,02 %
6210
100 %
Total
CCIS : carcinome canalaire in situ, CLIS : carcinome lobulaire in situ, CCI : carcinome canalaire infiltrant
Tableau 4 : cancers initialement classés ACR 3
30
Au cours de cette période il y a eu 306 prélèvements soit 4,9% des dépistages classés
ACR 3. La chirurgie et la cytologie étaient les types de prélèvements les plus fréquents (33%
et 32% respectivement). Ces prélèvements sont détaillés dans la figure 4.
Macrobiopsie
Cytologie
Microbiopsie
Chirurgie
53 (17%)
100 (33%)
55 (18%)
98 (32%)
Fig. 4 : répartition des types de prélèvements
Les délais moyens des prélèvements étaient de :
o 3,8 mois pour la cytologie (IC95% : 0,3-6,1)
o 8,6 mois pour la chirurgie (IC95% : 5,4-10,9)
o 8,1 mois pour les macrobiopsies (IC95% : 5,1-10,6)
o 7 mois pour les microbiopsies (IC95% : 3,9-9,5)
31
3.2. Observance
Dans notre population de 4 840 dossiers ACR 3 sur la période de 2003 à 2010, nous avons
étudié d’une part l’observance à chaque contrôle par rapport aux délais recommandés, puis
sans en tenir compte.
On a pu constater que l’observance chutait très nettement au 2 e contrôle avec seulement
26% des femmes réalisant ce deuxième contrôle, ce taux tombant à 16% s’il était réalisé dans
les délais préconisés. En revanche une grande majorité des patientes effectuaient leur premier
contrôle, mais seulement 55 % dans le délai recommandé : figure 5.
100,00%
90,00%
81,86%
80,00%
68,95%
70,00%
60,00%
54,77%
50,00%
40,00%
30,00%
27,71%
26,36%
20,00%
15,50%
10,00%
0,00%
Contrôle 1
Contrôle 2
Tout délai
Contrôle 3
Délai recommandé
Fig. 5 : observance
32
Les modalités de suivi étaient globalement bien réparties entre mammographie et
échographie avec une minime part de contrôles double : figure 6.
Figure 6 : modalités de suivi
Des 4840 dossiers ACR 3, 982 étaient reclassés ACR 2 avant la fin de la surveillance soit
20% des bilans.
33
3.3. Radiologues
Les données de 55 radiologues ayant participé au DOCS dans le 37 sur la période du
22/09/2003 au 31/12/2012 ont été récupérées.
La moyenne annuelle de dépistages réalisés était de 457 par radiologue (IC95% : 375540). Médiane = 397,5 et 3e quartile = 597. Minimum : 36. Maximum : 1450. Les données
sont représentées dans la figure 7.
Fig. 7 : moyenne annuelle de mammographies par radiologue
34
Le taux moyen d’ACR 3 par radiologue était de 3,16%. Il variait de 0,97% à 11,5%. Le
taux d’ACR 3 par radiologue est représenté dans la figure 8.
Fig. 8 : taux d’ACR 3 par radiologue
Les radiologues ont été divisés en deux groupes selon le 3e quartile du nombre annuel de
mammographies réalisées. Il y avait 14 radiologues dans le groupe 1 représentant les
radiologues avec la plus forte activité (supérieure à 597 mammographies par an et par
radiologue) et 41 dans le groupe 2 réalisant moins de 597 mammographies par an (tableau 5).
Le taux d’ACR 3 dans le groupe 1 était de 2,76% contre 3,54% dans le groupe 2 et il
existait une différence significative entre les deux groupes (p=0,009, test de Welch).
Le nombre annuel moyen d’ACR 3 était également significativement différent entre les
deux groupes (p=0,0033, test de Welch).
Groupe 1
Groupe 2
Effectif
14
41
Moyenne annuelle de
868
317
2,76
3,54
mammographies
Taux d’ACR 3
Tableau 5
35
4. DISCUSSION :
4.1. ACR 3
Notre étude retrouvait un taux d’ACR 3 de 2,7% pour 228.504 dépistages effectués sur
l’ensemble de la période étudiée de 2003 à 2012. Malgré l’absence de taux recommandé dans
le cahier des charges du dépistage organisé, ce taux est en accord avec la littérature
internationale qui retrouve des taux compris entre 2,34 et 6%
[22, 24, 25]
et est discrètement
supérieur aux données InVS 2011 sur l’ensemble de la France qui montraient un taux à
1,92%.
En revanche, notre taux de cancer dans la classification ACR 3 était légèrement supérieur
aux données de la littérature avec un taux de 2,5% contre des taux inférieurs à 2% dans la
littérature [22, 24, 32] et les recommandations. Cette différence peut s’expliquer par un défaut de
caractérisation initial de la lésion. Une étude marseillaise
[42]
non publiée retrouvait en effet
que 6 cancers sur 10 dans la catégorie ACR 3 présentaient déjà initialement des critères de
suspicion et auraient donc dû être classés au minimum ACR 4. Ces données nécessitent d’être
confortées par des études dédiées plus importantes.
L’histologie de ces cancers était superposable à la littérature
[33]
avec le type canalaire
infiltrant de loin le plus fréquent. On notera cependant 16% de données incomplètes sur ces
cancers pouvant s’expliquer par des dysfonctionnements du précédent logiciel avant 2010, et
plus rarement par un défaut de transmission des données chirurgicales et anatomopathologiques au centre de dépistage.
Un point important à relever dans notre étude était l’existence de 4,14% de lésions
étiquetées « distorsion architecturale » et classées ACR 3. Il faut donc rappeler que ce type
lésionnel ne fait pas partie de la catégorie ACR 3 et doit être classé ACR 4 ou 5. Dans les
faits, ces lésions pourraient correspondre à des cicatrices opératoires non connues ou n’ayant
pu être comparées et classées ACR 3 afin d’éviter un classement plus péjoratif indiquant alors
une biopsie immédiate jugée excessive. Cela pourrait également s’expliquer par la
présentation des fiches de dépistage comprenant une liste d’anomalies préétablies à cocher.
Cette liste étant la même quelque soit la catégorie ACR elle peut donc parfois prêter à
confusion (cf. annexe 2). Enfin, ces distorsions architecturales pourraient également être un
36
facteur supplémentaire à l’origine du taux de cancer au-dessus de 2% sachant qu’il peut s’agir
d’un critère sémiologique mammographique de détection d’une lésion maligne débutante.
Ces constats permettent de rappeler l’importance de la formation initiale et surtout de la
formation continue afin de bien connaitre et d’appliquer correctement la classification ACR,
notamment en raison des évolutions régulières de celle-ci.
Comme dans l’étude de Sickles
[26]
, les anomalies ACR 3 les plus fréquentes étaient les
foyers de micro-calcifications (38%) puis les opacités-masses (34%). Nous n’avons pas pu
évaluer de façon plus précise la fréquence de chaque type de lésion en fonction du résultat
définitif (adénofibrome, kyste, MCA dystrophiques, etc.), qu’il soit radiologique ou
anatomopathologique, du fait d’un manque de données sur ce point et car ces lésions ne sont
justement pas et ne doivent pas, dans la majorité des cas, être biopsiées ou réséquées. La
fréquence de ces lésions bénignes étant par ailleurs bien documentée dans la littérature.
Notre taux de prélèvement était également en accord avec celui de la littérature, autour de
5% [21, 24, 38]. On notera que la grande majorité des prélèvements étaient réalisés au décours du
premier contrôle avec des délais moyens entre 3,8 et 8,6 mois selon le type de prélèvement.
Ces résultats nous montrent donc l’intérêt majeur de sensibiliser les patientes sur la nécessité
de bien respecter la surveillance préconisée et notamment la date du premier contrôle (entre 4
et 6 mois selon l’anomalie).
La densité mammaire élevée, de par son pouvoir masquant, ainsi que la disponibilité des
mammographies antérieures pour l’interprétation sénologique sont des éléments bien décris
dans la littérature [25, 39] et maintenant bien connus des radiologues.
Avec 10% de plus d’absence d’antériorité chez les ACR 3, notre étude a permis de
rappeler l’importance de récupérer au maximum les bilans antérieurs afin d’éviter des
classements ACR 3 excessifs, parfois uniquement dus à un oubli par la patiente de ramener
ses anciens clichés. Il est donc capital d’informer les patientes sur la nécessité de rapporter
leurs anciens bilans et ceci dès la prise de rendez-vous.
Les projets de numérisation et dématérialisation du dépistage avec création d’un réseau
(PACS) dédié départemental voire régional pourraient être une solution à ces situations
délicates et plus généralement un apport significatif pour tous les bilans de dépistage.
Une seconde piste pour optimiser le taux d’ACR 3 pourrait être la mise en place d’une
seconde lecture des examens classés ACR 3, comme l’a récemment suggéré l’INCa dans sa
37
liste d’appels à projets 2013. Le frein majeur à cette seconde lecture reste le problème de la
relecture de l’échographie qui est un examen dynamique, en temps réel, opérateur dépendant
et donc parfois difficilement réévaluable a posteriori sur des images figées et sélectionnées.
Ces différentes constations nous montrent que la classification ACR est globalement bien
appliquée en Indre-et-Loire mais que des progrès peuvent et doivent être réalisés.
38
4.2. Observance
Comme dans la littérature [23, 34, 35] nous avons retrouvé une observance médiocre avec des
taux concordants : 55% au premier contrôle préconisé pour notre étude et 71% pour l’étude de
Baum et al.
[23]
qui comportait un biais de sélection puisque les patientes incluses étaient
volontaires pour participer à une étude sur le dépistage du cancer du sein et donc a priori plus
sensibilisées et réceptives aux consignes.
Il existait une très nette chute au deuxième contrôle, plus marquée dans notre étude avec
des taux entre 15,5 et 26%. Cette chute pourrait s’expliquer par un effet faussement rassurant
du premier contrôle entrainant un relâchement de la vigilance des patientes vis-à-vis de leur
suivi. Le taux de prélèvement, qui reste faible, inférieur à 5%, ne peut pas être considéré
comme un facteur significatif dans la chute de l’observance.
Cette importante chute de l’observance au 2e contrôle apparait très inquiétante puisque
comme l’a montré la récente étude de Chung et al.
[38]
40% des cancers occultes étaient
détectés lors du 2e contrôle. Dans notre étude, une patiente sur cinq était reclassée ACR 2
avant la fin du suivi complet, ne réalisant donc pas ce contrôle et risquant alors de
méconnaître une lésion maligne. Au vu de ces chiffres, et malgré la possibilité donnée par le
BIRADS de reclasser en ACR 2, il nous parait important de conserver le classement ACR 3
initial, sauf erreur manifeste de classement, et de poursuivre la surveillance sans reclasser de
telles lésions ACR 2 avant le terme de la surveillance complète de 2 ans.
La remontée de l’observance au troisième et dernier contrôle à 24 mois peut s’expliquer
en partie par la coïncidence du contrôle avec la vague suivante de dépistage. Les femmes
recevant de nouveau une invitation formalisée par courrier à entête du centre de dépistage et
relance le cas échéant. D’autre part la gratuité de ce bilan est un élément supplémentaire
favorisant l’adhésion à ce dernier contrôle, le coût d’une telle surveillance n’étant pas
négligeable.
L’invitation personnelle apparait donc comme une piste à explorer pour favoriser
l’observance des patientes classées ACR 3. Il faut rappeler que lors d’un classement ACR 3,
les patientes sont exclues temporairement du dépistage organisé. En continuant le parallèle
avec le fonctionnement du dépistage organisé, l’implication des médecins généralistes et
l’envoi de courriers d’information et de rappel vis-à-vis du classement ACR 3 pourraient
également être des facteurs de meilleure adhésion aux différents contrôles.
39
Une autre piste d’optimisation de l’observance pourrait être, outre l’information et la
sensibilisation des patientes, de proposer d’emblée lors du bilan initial un rendez-vous pour le
contrôle suivant et de l’indiquer dans le compte rendu remis à la patiente. Si le rendez-vous
n’a pu être fixé, le mois et l’année du prochain contrôle est clairement indiqué dans la
conclusion du compte-rendu. Cette attitude a été mise en place au CHU avec un ressenti
positif de la part du personnel médical mais nécessite une évaluation objective.
Le décalage noté entre le délai recommandé et le délai effectif des contrôles pourrait
s’expliquer par une accessibilité médiocre aux cabinets de sénologie, variable selon les
localités, avec des délais de rendez-vous souvent à plusieurs mois.
Un argument évoqué par certains auteurs comme pouvant diminuer l’adhésion au suivi est
le stress induit par des suivis itératifs. Il a cependant été montré par Lindfors et al.
[40]
que le
stress était significativement plus important en cas de prélèvement d’emblée qu’en cas de
surveillance par imagerie.
La douleur ressentie lors de la mammographie, due à la compression des seins pour
obtenir une image de qualité, est un élément pouvant influencer négativement l’observance
des femmes. Une importante étude reprenant l’ensemble des données de la littérature sur le
sujet
[41]
montrait effectivement que les femmes ayant eu une expérience douloureuse lors de
la mammographie était moins susceptibles de revenir avec 25 à 46% d’entre elles déclarant ne
pas être revenues principalement à cause de la douleur. Les données statistiques rapportées
étaient cependant variables du fait d’études très hétérogènes avec une méthodologie souvent
fragile et une importante subjectivité. Le risque relatif final était de 1,34 (IC95% : 0,94-1,91).
L’écoute, l’information sur la nécessité de la compression et la gestion du ressenti
douloureux par les patientes sont donc des éléments importants à prendre en compte pour
optimiser l’observance.
40
4.3. Radiologues
Notre étude a clairement montré l’importante variabilité du taux d’ACR 3 selon les
radiologues qui variait de 0,97 à 11,5%. Même si notre étude n’était pas construite pour
évaluer de façon précise une variabilité inter observateurs avec calcul du κ, ces constatations
rejoignent les données de la littérature. Par exemple Chung et al.
[38]
rapportait des taux
d’ACR 3 variant de 1,1% à 12,2% entre les différents cabinets. De même la variabilité inter
observateur est bien documentée, malgré des études anciennes, avec des valeurs κ entre 0.59
et 0.75 pour Vizcaino et al. [21] et 0.38 pour Berg et al. [15].
Ces variations peuvent s’expliquer par le degré d’expertise variable des radiologues
participant au dépistage organisé. Comme l’ont montré Sickles et al.
[36]
, l’expérience et
l’expertise ont un rôle important dans les performances des radiologues sénologues. Les
radiologues « spécialisés » ont tendance à moins utiliser la classification ACR 3 que les
radiologues « généraux » et obtiennent plus de vrais positifs, moins de faux positifs et
détectent plus de cancer. Une autre étude
[37]
a montré que les radiologues avec une activité
sénologique de plus de 10 heures par semaine avaient un meilleur taux de détection des
cancers. Dans notre étude nous avons pu ressentir cette influence de l’expérience devant des
taux d’ACR 3 plus élevés chez les jeunes radiologues en activité hospitalière avec toutefois
un possible biais de recrutement surajouté.
Par ailleurs, nous avons choisi de ne pas exclure les radiologues avec un faible taux de
mammographies annuelles pour rester le plus proche de la réalité. En effet, ces radiologues
avec peu de mammographies annuelles, souvent des remplaçants, participent tout de même au
fonctionnement du dépistage organisé. De plus l’activité de ces radiologues pouvant
s’effectuer sur plusieurs départements il est difficile d’obtenir des statistique fiables et ce
faible taux ne peut préjuger d’une activité réellement marginale. La moyenne annuelle
inférieure à 500 mammographies doit ainsi être nuancée ; si l’on ne tient pas compte de ces
quelques radiologues avec moins de 200 mammographies par an, la moyenne revient dans les
normes recommandées par le cahier des charges du dépistage.
Ces résultats renforcent le besoin d’une homogénéisation et d’une amélioration des
pratiques avec par exemple la création et la participation à des enseignements postuniversitaires, la mise en place grâce à la numérisation et à la dématérialisation d’un dossier
41
pédagogique informatique anonymisé où tous les cas difficiles ou remarquables pourraient
être colligés et gardés à disposition des radiologues sénologues participant au dépistage
organisé.
L’amélioration des pratiques passe également par une coopération étroite avec la structure
de gestion départementale. Cette dernière permet de réunir et transmettre les indicateurs
d’activité globale et individuelle à chaque radiologue afin que chacun puisse avoir conscience
de son activité réelle et de ses performances. Ces indicateurs, outre l’aspect pédagogique,
apparaissent important dans le contexte actuel où de nombreuses certifications sont mises en
place dans d’autres spécialités afin d’autoriser un exercice particulier.
Cette structure permet également de soutenir divers projets tels que l’évaluation d’une
seconde lecture des ACR 3 ou l’optimisation de l’adhésion au dépistage organisé du cancer du
sein.
Enfin, les différentes avancées technologiques telles que la tomosynthèse ou l’évolution
de l’échographie avec les techniques d’élastographie sont des innovations prometteuses qui
auront probablement un rôle à jouer dans le diagnostic et le suivi des lésions ACR3 et plus
généralement dans le dépistage du cancer du sein afin d’être toujours le plus performant
possible pour les patientes.
42
4.4. Limites
Notre étude comportait certaines limites. La première étant le côté monodépartemental
puisqu’intéressant uniquement l’Indre-et-Loire et pouvant donc ne pas être représentatif de la
population générale du dépistage organisé qui est en place à l’échelle nationale.
Comme déjà évoqué précédemment, le changement de logiciel (Amazone ® vers Zeus ®,
Osi Santé) a pu provoquer certaines pertes de données ou certaines incohérences en particulier
sur le détail des anomalies ACR 3 pouvant être à l’origine d’un biais malgré toutes les
précautions prises et notamment la restriction à l’utilisation des données ultérieures à 2009
pour la caractérisation des anomalies ACR 3. De plus, le logiciel Amazone ® ne prenait pas
en compte les précisions sur la taille des cancers détectés, expliquant les 15% de cancers sans
taille précisée.
Concernant l’activité sénologique des radiologues, notre étude s’est intéressée à la seule
activité de dépistage organisé, qui même si souvent majoritaire, ne peut préjuger de l’activité
globale du radiologue sénologue. Cette dernière comprenant également le dépistage
individuel, ainsi que les différents suivis après prise en charge d’un cancer.
Par ailleurs il faut préciser que notre étude sous-estime forcément le nombre total
d’anomalies ACR 3 car excluant, du fait de la population étudiée, les femmes de moins de 50
ans ou toute femme consultant en dehors du dépistage organisé.
Enfin, il nous semblait intéressant de dissocier l’observance selon la modalité du suivi
notamment en comparant l’échographie, indolore contre la mammographie plus désagréable,
cependant les caractéristiques de nos données ne nous ont pas permis de le réaliser.
43
5. CONCLUSION
Notre étude de 228 504 bilans de dépistages sur 10 ans rejoint la littérature internationale
avec un taux d’ACR 3 de 2,7% tout en étant légèrement supérieur au taux national InVS
2011. En revanche le taux de cancer au sein des bilans classés ACR 3 dépassait légèrement les
2% recommandés dans cette catégorie, probablement en rapport avec des défauts de
caractérisation initiale des anomalies, d’autant plus qu’il existait 4% de lésions de type
« distorsion architecturale » classées à tort dans la catégorie ACR 3.
Notre étude a également permis de mettre en évidence une population de radiologues
hétérogène avec une importante variabilité du taux d’ACR 3 qui s’étendait de 0,97 à 11,5% et
une moyenne annuelle de mammographies de dépistage par radiologue s’étendant de 36 à
1450.
L’ensemble de ces données associées aux évolutions régulières du BIRADS justifient une
évaluation régulière des pratiques ainsi que le développement et le soutien d’une formation
initiale et continue de qualité.
Enfin, nous avons pu confirmer le ressenti de nombreux radiologues ainsi que les
quelques données de la littérature vis-à-vis de l’observance très médiocre des patientes dans
leur suivi ACR 3 avec une observance brute au deuxième contrôle s’effondrant à 26% pour
remonter à 69% au dernier contrôle. Seul le premier contrôle était correct avec 82%
d’observance. Il apparait donc nécessaire de développer et d’évaluer des stratégies
d’optimisation de l’observance afin que la catégorie ACR 3 conserve son utilité et ses
performances.
44
6. BIBLIOGRAPHIE
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WHO. IARC Handbook of Cancer Prevention. Breast Cancer Screening. IARCPress. Lyon 2002.
47
Annexe 1 : densité mammaire
Densité de type 1 :
48
Densité de type 2 :
49
Densité de type 3 :
50
Densité de type 4 :
51
Annexe 2 : fiche de dépistage
52
53
54
Annexe 3 : Classification ACR
55
Annexe 4 : exemples de mammographies et échographies ACR 3
 Opacité(s) bien circonscrite(s), ronde(s), ovale(s) ou discrètement polycyclique(s)
sans microlobulation, non calcifiée(s), non liquidiennes en échographie :
 Petit(s) amas rond(s) ou ovale(s) de calcifications amorphes, peu nombreuses,
évoquant un début de calcification d’adénofibrome :
56
 Microcalcifications rondes ou punctiformes régulières ou pulvérulentes, peu
nombreuses, en petit amas rond isolé :
 Asymétrie focale de densité à limites concaves et/ou mélangée à de la graisse :
57
 Masses solides à contour circonscrit, ovales, d’orientation parallèle à la peau :
 Kystes compliqués :
58
 Amas de microkystes :
59
Vu, le Directeur de Thèse
Vu, le Doyen
de la Faculté de médecine de TOURS
60
2014 – 2015
DOCTORAT en MÉDECINE
Diplôme d’État
D.E.S. de Radiodiagnostic et Imagerie Médicale
Présentée et soutenue le 27 mars 2015
Nom : FOUCHER
Prénoms : Romain
Date de naissance : 17/11/1985
Nationalité : française
Lieu de naissance : BORDEAUX (33)
Domicile : 6 rue de la Bascule – 45100 ORLÉANS
Téléphone : 06.89.37.17.28
Directeur de Thèse : Madame le Docteur Anne VILDÉ
Titre de la Thèse : Prise en
charge des anomalies ACR 3 dans le dépistage organisé du cancer
du sein : état des lieux en Indre-et-Loire
JURY
Président :
Membres :
Monsieur le Professeur Daniel ALISON, faculté de médecine de Tours
Monsieur le Professeur Laurent BRUNEREAU, CHU de Tours - Radiologie, Trousseau
Monsieur le Professeur Henri MARRET, CHU de Tours - Gynécologie, Bretonneau
Monsieur le Docteur Ken HAGUENOER, CHU de Tours - CCDC, Bretonneau
Madame le Docteur Somany SENGCHANH, CHU de Tours - CCDC, Bretonneau
Madame le Docteur Anne VILDÉ, CHU de Tours - GIM, Bretonneau
Avis du Directeur de Thèse
Avis du Directeur de l’U.F.R.
à Tours, le
Signature
Signature
61
Académie d’Orléans – Tours
Université François Rabelais
Faculté de Médecine de TOURS
Prise en charge des anomalies ACR 3 dans le dépistage organisé du cancer
du sein : état des lieux en Indre-et-Loire
FOUCHER Romain
61 pages – 5 tableaux – 8 figures – 4 annexes
Résumé :
Objectifs :
Le dépistage organisé du cancer du sein entraine la découverte d’anomalies très probablement bénignes qui
seront classées et surveillées ACR 3 selon la traduction française de la classification BIRADS. Peu de données
publiées existent sur les lésions ACR 3 et leur prise en charge en France. Notre objectif était d’étudier le taux de
lésions ACR 3 et leurs caractéristiques chez les participantes au dépistage organisé du cancer du sein en Indre-etLoire. Nous avons également étudié l’observance des patientes et la population de radiologues.
Matériel et méthode :
Il s’agissait d’une étude descriptive rétrospective incluant l’ensemble des bilans classés ACR 3 dans le registre
de la structure de gestion des dépistages d’Indre-Et-Loire depuis le début de la campagne de dépistage organisé
du cancer du sein (22/09/2003) jusqu’au 31/12/2012.
Résultats :
Sur la période étudiée, 228.504 dépistages ont été réalisés dont 6217 étaient classés ACR 3 soit 2,7%. Les
lésions les plus fréquentes étaient les microcalcifications (38%) et les masses (34%). Il existait une différence
significative entre l’existence d’une antériorité et le classement ACR 3 ainsi qu’entre la densité mammaire et le
classement ACR 3. Il a été détecté 158 cancers soit 2,5% des bilans. Le suivi toute modalité à 2 ans retrouvait
69% d’observance mais seulement 26% au contrôle à 12 mois. Le nombre moyen de mammographies de
dépistage par radiologue était de 457 par an (IC95% : 375-540) avec un taux moyen d’ACR 3 de 3,16% variant
de 0,97% à 11,5%.
Conclusion :
Notre étude retrouvait un taux d’ACR 3 en accord avec la littérature et un taux de cancers discrètement supérieur
à 2%. La classification ACR était globalement bien appliquée malgré 4% de « distorsions architecturales » et une
variation notable du taux d’ACR 3 entre les différents radiologues. Ces données associées aux évolutions
régulières du BIRADS justifient le développement de la formation continue et une évaluation régulière des
pratiques. Elle a enfin permis de confirmer l’observance médiocre du suivi ACR 3 renforçant la nécessité d’une
meilleure sensibilisation des patientes et d’une meilleure organisation de leur suivi.
Mots clés :
- ACR 3
- Dépistage organisé du cancer du sein
- Variabilité inter-observateur
- Observance
Jury :
Président : Monsieur le Professeur Daniel ALISON
Membres : Monsieur le Professeur Laurent BRUNEREAU
Monsieur le Professeur Henri MARRET
Monsieur le Docteur Ken HAGUENOER
Madame le Docteur Somany SENGCHANH
Madame le Docteur Anne VILDÉ
Date de la soutenance : 27 mars 2015
62
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