É D I T O R I A L Cholestéatome 2000 ● J. Magnan* A u sein de la spécialité, la pathologie du cholestéatome est l’une de celles qui nous posent le plus de défis. Tout au long du XXe siècle, le cholestéatome aura suscité une quantité impressionnante de travaux fondamentaux, de présentations cliniques, de techniques chirurgicales, et donc de débats passionnés et passionnants. Toutefois, il faut bien le reconnaître, le cholestéatome garde ses mystères : imprécision clinique, incertitude physiopathologique et désillusion chirurgicale à long terme le caractérisent encore. L’imprécision des descriptions cliniques et, à l’inverse, des classifications trop précises, comme celles des poches de rétraction tympaniques, n’ont pas toujours éclairé le débat. Cette imprécision a induit une véritable rhétorique chirurgicale pour définir les techniques utilisées, rendant difficiles les comparaisons homogènes, et entraînant des confusions entre de multiples appellations, comme les très dissemblables concepts de technique ouverte et de technique fermée, pour aboutir aux notions de techniques entrouvertes, refermées, de comblement, de réhabilitation… L’incertitude demeure quant à la filiation du cholestéatome. Les antibiotiques, l’hygiène de vie, s’ils ont réduit les processus suppuratifs de l’oreille, n’ont pas pour autant supprimé l’émergence du cholestéatome. Son origine, que l’on croyait découvrir grâce à l’examen clinique, aidé du microscope, nous échappe et nous entraîne, à l’aube du XXIe siècle, à l’échelon des gènes et de la biochimie moléculaire. La désillusion est encore trop souvent au rendez-vous de nos résultats chirurgicaux à long terme. Le cholestéatome est toujours l’enjeu d’un véritable concours Lépine de l’ingéniosité dans cet espace réduit qu’est l’oreille moyenne. Les controverses techniques n’en finissent pas d’occuper le devant de la scène, sans que les partisans de l’une d’entre elles apportent d’arguments suffisants pour obtenir l’adhésion de tous. Afin d’essayer de répondre à ces interrogations et de confronter les idées, une conférence internationale sur le cholestéatome et la chirurgie de l’oreille moyenne est organisée tous les quatre ans dans un pays différent. * Service d’ORL, CHU Marseille-Nord, Chemin des Bourrellys, 13195 Marseille Cedex 20. La sixième édition aura lieu en France du jeudi 29 juin au dimanche 2 juillet 2000, à Cannes, dans l’enceinte du palais des Congrès et des Festivals. Encadrée par deux centres universitaires, celui de Marseille et celui de Nice, qui patronnent cette conférence, elle-même sous les auspices de la Société française et du Collège français d’ORL et de l’European Academy of Otology and Neuro-Otology, la manifestation scientifique traitera pendant quatre jours de quatre grands thèmes : recherche fondamentale, données cliniques, chirurgie de l’oreille moyenne et chirurgie du temporal. Chaque jour, une séance parallèle apportera un éclairage plus spécifique : anatomie chirurgicale et endoscopique en direct, imagerie, chirurgie en direct, et prothèses auditives versus chirurgie sont les quatre thèmes retenus. La ville de Cannes, dotée d’un vaste palais des Congrès, réunit toutes les garanties pour accueillir confortablement 800 à 1 000 participants et de nombreux exposants. Déjà, plus de 200 experts, otologistes nationaux et internationaux, ont répondu présent pour bâtir l’armature du programme scientifique. Nous comptons sur nos collègues ORL et les invitons à enrichir cette participation et à montrer, en particulier, la valeur de l’École française. À bientôt donc pour nous retrouver en un lieu, une date et un thème chargés de symboles. ■ P.S. : Vous avez dû recevoir le préprogramme ainsi que les informations pratiques. Dans le cas contraire, vous pouvez joindre : – Le secrétariat scientifique : Pr A. Chays, service ORL, CHU Nord, 13915 Marseille Cedex 20. Fax : 04 91 96 21 42. – Le secrétariat d’organisation : MCO Congrès, 27, rue du Four-à-Chaux, 13007 Marseille. Fax : 04 95 09 38 01. – Consulter le site Internet : http://www.chole2000.org La Lettre d’Oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervico-faciale - n° 249 - janvier 2000 5