des biofilms

publicité
Cours de Microbiologie Générale
LV342 Cours 4
Microorganismes agents de maladies
chez l’homme
Catherine Esnault, Maître de Conférences
Université Pierre et Marie Curie (Paris 6)
UFR 927 Sciences de la Vie
Licence de Sciences et Technologie
Mention Sciences de la Vie L3
LV342 cours 4 Catherine Esnault 2012
1
Relations avec un hôte ou d'autres organismes
définitions
Saprophytisme :
microorganisme se développant dans l'environnement aux dépends de la matière
organique morte. Exemple : champignons.
• Commensalisme :
microorganisme se développant sur un hôte sans le gêner et en l'aidant indirectement.
Par exemple, les bactéries de la peau et des muqueuses.
• Symbiotisme :
association étroite de deux ou plusieurs organismes dissemblables. On parle
d'endosymbiose lorsqu'un microorganisme se trouve à l'intérieur de son partenaire.
Exemple : lichen, symbiose algue-champignon
• Mutualisme :
association de deux ou plusieurs organismes, dans laquelle tous les membres sont
avantagés par bénéfice réciproque. C'est un symbiotisme au sens large, chaque
membre pouvant aussi être autonome. Exemple : rhizobium-légumineuse
LV342 cours 4 Catherine Esnault 2012
2
Définitions (suite)
•
Syntrophisme (du grec "se nourrir mutuellement") ou cross feeding : association de
deux microorganismes, qui coopèrent pour une activité métabolique globale bien
précise sans que leur dépendance mutuelle ne puisse être remplacée par une simple
addition de substrat ou de nutriment. C'est un cas particulier du symbiotisme.
Exemple : le rumen
•
Parasitisme :
microorganisme profitant de l'association aux dépends de l'hôte. Les
microorganismes pathogènes ainsi que l'ensemble des virus sont des parasites,
même si en médecine ce terme est plutôt réservé aux microorganismes eucaryotes.
La parasitologie est l’étude des maladies provoquée par les parasites eucaryotes.
Exemple : la maladie du sommeil provoquée par Trypanosome
•
Opportunisme :
microorganisme commensal profitant d'une faiblesse de l'hôte pour devenir
pathogène. Exemple : E. Coli intestinal devient pathogène dans les voies urinaires.
Cette situation est un bon exemple indiquant qu'il n'y a pas de frontières strictes entre
les catégories définies ci-dessus :
Symbiotisme
Mutualisme
Commensalisme
Parasitisme
LV342 cours 4 Catherine Esnault 2012
3
Localisation des microorganismes
•
•
•
•
•
Peau
Voies respiratoires supérieures
Poumons
Les voies digestives
Le tractus urogénital
• Infection : multiplication d’un microorganisme pathogène dans un
organe
• Maladie : infection qui produit des symptômes
• Exemple d’infection aiguë la diphtérie, par contre la tuberculose
est une infection chronique (fatale), la peste pulmonaire une
infection fulgurante. Il peut exister des infections sans maladie,
inapparente (gonorrhée) ou la typhoïde (porteur sain).
LV342 cours 4 Catherine Esnault 2012
4
•Chez un individu immuno-déprimé on observe des infections
dites opportunistes (flore naturelle non pathogène) ex sidéens.
•On appelle virulence la capacité d’un microbe à réaliser une
infection.
• On appelle facteur de virulence un produit qui contribue à
l’infection de l’hôte.
•Remarque pour certaines maladies comme la tuberculose c’est
la réponse immunitaire qui est responsable de la maladie
(voir endotoxine) en effet ce sont les cytokines (médiateurs)
libérés par les cellules lymphoïdes qui sont responsables des
dommages chez l’hôte .
LV342 cours 4 Catherine Esnault 2012
5
Les étapes de l’infection
• Adhésion à une surface (suite par exemple à une blessure
• Adhésion généralement spécifique (Neisseria.gonnorrhœa)
• Les facteurs d’adhésion:capsule, fimbriæ, pilus, flagelles
• Invasion: lymphe et sang
LV342 cours 4 Catherine Esnault 2012
6
Facteurs de virulence (1)
contribuent à la colonisation et l’invasion de l’hôte
Colonisation: apports nutritionnels de l’hôte
causent des dommages à l’hôte
Toxicité et pouvoir d’envahissement
Toxicité: Clostridium tetani, Corynebacterium diphteriæ
Envahissement: Streptococcus pneumoniæ
Mesure de la virulence: LD5O – Nombre de bactéries entraînant la mort de
50 % des animaux
Exemple: Streptococcus pneumoniae (S5O) et Salmonella enterica (S5OOO)
LV342 cours 4 Catherine Esnault 2012
7
Les facteurs de virulence (2)
•
•
Contrôle de l’invasion: caillot
– Lyse: streptokinase
– Production: coagulase
Les toxines
– Exotoxines:hémolysine, toxine diphtérique, botulinique, tétanique.
– Entérotoxine: V.choleræ
• Autres cas: E.coli, S.enterica
– Endotoxines : Dérivées du LPS des gram- , Lipide A, « core »
polysaccharide, O-polysaccharide
– Superantigènes:
• stimulation massive des lymphocytes (Staphylococcus aureus)
LV342 cours 4 Catherine Esnault 2012
8
Modification de cytosquelette et secrétion de
type III
LV342 cours 4 Catherine Esnault 2012
9
Modification
de l’actine
EPEC :Enthero Pathogenic E Coli,
Shigella. Par le SS de type III, EPEC
injecte les protéines Tir, il y a
recrutement des protéines cellulaires
WASP et Arp2/3 dans la cellule et il
se forme un piédestal qui va
permettre le contact avec les
adhésines bactériennes, les protéines
« intimin ».
Nature, 2000, Donnenberg MS
Ce piédestal est un récepteur pour la bactérie Shigella qui va ainsi s’internaliser. Une fois internalisée, elle dépolymérise
l’actine et provoque l’effondrement de la structure des microvillosités de la brosse et la polymérise en nouvelles
structures (comète d’actine) qui vont permettre le passage de cellule en cellule (processus d’invasion). Ces
modifications de l’actine contribuent ainsi à la phagocytose des bactéries par des cellules qui n’ont pas naturellement
cette propriété. L’entrée dans les cellules fait que les bactéries échappent au système immunitaire.
LV342 cours 4 Catherine Esnault 2012
10
Acquisition du fer
Enterobactin is a 669-Da catecholate that is synthesized by Escherichia coli and
Salmonella typhumuriun, but is used by all known enterobacteria
LV342 cours 4 Catherine Esnault 2012
11
Survivre à la phagocytose
LV342 cours 4 Catherine Esnault 2012
12
Camouflage de Mycobacterium tuberculosis
LV342 cours 4 Catherine Esnault 2012
13
Echapper aux anticorps
LV342 cours 4 Catherine Esnault 2012
14
Endotoxine : le LPS
LV342 cours 4 Catherine Esnault 2012
15
Ilots de pathogénicité:structure générale
•
•
•
•
V1-V4: gènes de virulence
DR: séquences répétées « directes »
Int: gène de mobilité
IS: séquence d’insertion entière (Isc) ou défective (Isd)
LV342 cours 4 Catherine Esnault 2012
16
Phages et virulence
• Phages tempérés et conversion lysogénique
• Transferts horizontaux
• Toxine botulinique (Clostridium botulinum)
– Souche pathogènes et non pathogènes
• Toxine diphtérique: (Corynebacterium diphteriæ) phage
et gène tox.
• Toxine cholérique: (Vibrio choleræ) phage CTX
• Shiga toxine: (Shigella)
– Phage et traitement antibiotique.
– Transfert à E.coli (STEC)
LV342 cours 4 Catherine Esnault 2012
17
Maladies et biofilms : Définitions
Matrice* ou
Slime (Staphylococcus
epidermidis)
Forme planctonique
Surface
non-biologique
(abiotique)
biologique (biotique)
Forme attachée (« sessile »)
* La matrice comprend un ou plusieurs exopolysaccharides (glycocalyx), des
protéines, des acides nucléiques, des éléments minéraux, métalliques etc.
Elle enchâsse les bactéries
LV342 cours 4 Catherine Esnault 2012
18
Les biofilms sont universels
- toutes les surfaces sont colonisables (lentilles de contact, émail
dentaire, pipelines, conduites d’eau potable, roches immergées,
implants médicaux)
- le support peut être une source de nutriments (cellulose du
papier, chitine)
- certains matériaux retardent l’adhésion, aucun ne l ’empêche
totalement
- aucune espèce bactérienne connue n’existe que sous forme
planctonique
- les bactéries cultivées sur support solide ne forment par toujours
un biofilm (Ex : culture sur milieu gélosé)
LV342 cours 4 Catherine Esnault 2012
19
Biofilm
microscopie électronique à balayage
Biofilm sur support métallique (conduite d ’eau)
Donlan and Costerton (2002) Clin Microbiol Rev, 15, 2:167-193
LV342 cours 4 Catherine Esnault 2012
20
Biofilm
microscopie confocale
Vue transversale d ’un biofilm
Donlan and Costerton (2002) Clin Microbiol Rev, 15, 2:167-193
LV342 cours 4 Catherine Esnault 2012
21
Biofilm
modèle structural actuel
Cellules vivantes : 15% vol.tot.
Matrice : 85% vol.tot
Zones de dispersion
« champignons »
Flux hydriques
« tours »
canaux
support
Donlan and Costerton (2002) Clin Microbiol Rev, 15, 2:167-193
LV342 cours 4 Catherine Esnault 2012
22
Genèse des biofilms
Cellules planctoniques
1µm
Cellules attachées
Microcolonie
2µm
Biofilm
2µm
20µm
10µm
LV342 cours 4 Catherine Esnault 2012
23
Génétique des biofilms
• L ’activité biologique des formes attachées et des formes planctoniques
est différente (ex: production métabolites différents, taux division altéré
etc.)
• Les protéines sont produites à des niveau différents et/ou sont différentes
(ex: disparition des protéines flagellaires)
• Le profil transcriptionnel des gènes est différent
Méthodes d ’étude...
• Analyse différentielle des transcriptomes
• Analyse différentielle des protéomes
• Analyse fonctionnelle : recherche des gènes par mutagenèse
LV342 cours 4 Catherine Esnault 2012
24
Apport de la protéomique
Analyse d’un biofilm à L.monocytogenes
Milieu liquide
Biofilm
Gels 2D
Coloration argentique
Identification des protéines par
MALDI-TOF-MS et séquençage N-terminal
LV342 cours 4 Catherine Esnault 2012
25
Apport de la mutagénèse
bactéries
Phage+insertTn10 (KanR)
Isolement sur milieu sélectif (Kan)
Inoculation des clones en
plaque (polystyrène) 96 puits
Réplique
Lavages et coloration
(cristal violet)
Identification des mutants non-adhérents
Identification des gènes mutés
LV342 cours 4 Catherine Esnault 2012
26
Rôle(s) protecteur(s) des biofilms
- contre les antibiotiques et d’autres agents antibactériens
(acide hypochloreux, détergents comme le SDS, U.V.)
- contre les variations brusques de l’environnement (pH…)
- contre la dessiccation
- contre les bactériophages (?)
- contre certaines amibes
- contre la réponse anticorps et cellules phagocytaires
LV342 cours 4 Catherine Esnault 2012
27
Les biofilms sont des communautés
mono- ou polymicrobiennes
- Les biofilms peuvent être mono- ou polyspécifiques
- Les inter-relations entre les bactéries dans les biofilms sont
complexes
- compétition trophique
- intoxication
- coopération trophique
- coopération dans les phases d’adhésion
- échanges d’informations
LV342 cours 4 Catherine Esnault 2012
28
Biofilm et plaque dentaire (1)
• Le support bactérien.
– Les glycoprotéines salivaires
• Colonisation; les espèces « pionnières »
– Streptococcus mutans et S.sanguis
– Synthèse de dextrane fortement adhésif à partir de sucrose par
la dextrane sucrase.
• Evolution du biofilm; les nouvelles espèces colonisant le biofilm
– Fusobacterium, Borelia puis Actinomyces
LV342 cours 4 Catherine Esnault 2012
29
Biofilm et plaque dentaire (2)
S.mutans:
microscope à balayage
développement du biofilm avec (au dessus)
ou sans brossage (au dessous).
Développement de la plaque
dentaire sans lavage
des dents à J1 et J10
LV342 cours 4 Catherine Esnault 2012
30
Étapes
schématisées de la
pathogénie du
choléra
Voir poly de cours
LV342 cours 4 Catherine Esnault 2012
31
Bordure en brosse de la muqueuse
intestinale
LV342 cours 4 Catherine Esnault 2012
32
Action de la toxine cholérique
LV342 cours 4 Catherine Esnault 2012
33
Îlot de pathogénicité de la toxine cholérique
LV342 cours 4 Catherine Esnault 2012
34
Téléchargement