10$ Gagnez une maison « Natur-E

publicité
Mission
Le bulletin vise à diffuser les connaissances
les plus récentes, permettre la discussion et
l’échange d’information sur les différents
champs d’intervention en prévention
vasculaire cérébrale et cardiaque et ce, auprès
des médecins et autres professionnels de la
santé du Québec.
Volume 15, numéro 1 - Printemps 2012
Sois futé, écran fermé!
Un programme en milieu scolaire
pour sensibiliser les élèves du
primaire au temps passé devant
l’écran ............................................2
Pourquoi est-il important
de mesurer la circonférence de la
taille en plus de l’indice de masse
corporelle ......................................5
La réadaptation de l’AVC :
survol des meilleures pratiques
et du site de collaboration
interprofessionnelle,
le www.rmavc.ca .........................6
Nouvelles brèves .....................8
Spasticité post-AVC ................9
Dre Annie Rochette, Ph.D.,
ergothérapeute, professeure
agrégée au programme
d’ergothérapie, École de
réadaptation, Université de
Montréal et chercheuse régulière
au Centre de recherche
interdisciplinaire en réadaptation
de Montréal (CRIR) .....................11
@
Le bulletin est aussi disponible sur Internet
à l’adresse suivante :
www.santeducoeur.org
Apprendre à sauver des vies en 30 minutes
L
a Fondation des maladies du cœur
assure la formation du programme
Héros en t rent e © , développé par
le MSSS afin d’habiliter les personnes à
poser rapidement les gestes essentiels
e n réanimation. Cette formation de
30 minutes est une occasion de développer
et d’étendre la notion de premier intervenant.
La formation est offerte par la Fondation à
toutes les entreprises et les organisations qui
voudraient en faire bénéficier leurs employés.
La mesure du tour de taille, aller au delà
de l’IMC
Des mesures de réadaptation post accident
vasculaire cérébral
La réadaptation post-AVC est critique
pour la réinsertion sociale et une meilleure
connaissance des complications permet
d’intervenir précocément afin de préserver
la qualité de vie et de réduire les souffrances
psychologiques et physiques après cet
événement dramatique.
Nous vous présentons trois aspects des
engagements de la Fondation des maladies
du cœur dans sa lutte pour la prévention et
le traitement des maladies cardiovasculaires
et vasculaires cérébrales.
Le chercheur Jean-Pierre Després nous
rappelle l’importance de la mesure du tour
de taille pour dépister et quantifier l’obésité
abdominale et les risques de désordres
métaboliques qui y sont associés.
Bonne lecture.
Denis Drouin M.D.
Rédacteur en chef
Comité de rédaction :
Denis Drouin, M.D., Rédacteur en
chef, Médecin conseil, Organisation
des Services, Santé cardiovasculaire,
Direction de santé publique de la
Capitale-Nationale
Gilles Côté, M.D., Médecin conseil,
Direction de la santé publique du
Bas-Saint-Laurent
Michel Vallée, M.D., PhD., néphrologue,
Hôpital Maisonneuve-Rosemont
Francine Forget Marin, MBA, Dt.P. ,
Directrice, Affaires Santé et Recherche,
Fondation des maladies du cœur
Michel Viau, Directeur Adjoint, Affaires
santé et Recherche, Fondation des
maladies du cœur
Lisette Bergeron, Coordonnatrice,
Alliance québécoise pour la santé du cœur,
Fondation des maladies du cœur
Tirage : 16 200 copies
Date de tombée du prochain
numéro : 30 mai 2012
1er trimestre Printemps 2012
Bibliothèque Nationale du Canada,
Bibliothèque Nationale du Québec,
ISSN : 1206-4297
Veuillez faire parvenir vos commentaires sur le bulletin et sur le site Internet de l’Alliance : www.santeducoeur.org
à Mme Lisette Bergeron : Tél. : 514 871-8038 poste 243 • Téléc. : 514 871-9385 • [email protected]
Ce bulletin est publié trois fois l’an par l’Alliance
québécoise pour la santé du cœur sous l’égide de la
Fondation des maladies du cœur.
©Fondation des maladies du cœur
Certains textes publiés dans ce bulletin sont des résumés de chacun des auteurs et ne réflètent pas nécessairement la position de l’Alliance
québécoise pour la santé du cœur ni celle de la Fondation des maladies du cœur.
Milieu scolaire
Sois futé, écran fermé!
Un programme en milieu scolaire pour
sensibiliser les élèves du primaire au
temps passé devant l’écran.
Emmanuelle Dumoulin B.Sc., chargée de projet Prévention/
Promotion de la santé, Fondation des maladies du cœur
L
e temps d’exposition aux écrans est un phénomène qui prend
de l’importance chez les jeunes. Selon une étude publiée en
2010 par la Fondation de la famille Kaiser, les jeunes âgés
entre 8 et 18 ans, consacreraient en moyenne 7 heures 30 minutes
de leur temps quotidien devant un écran. Ceci représente une
augmentation de 1 heure 17 minutes de temps d’écran au cours
des cinq dernières années 1. Or, les enfants qui passent plus de
deux heures par jour devant un écran sont deux fois plus à risque
de surpoids ou d’obésité que ceux qui s’en tiennent à une heure
ou moins par jour2.
Une nouveauté!
La Fondation des maladies du cœur a adapté le programme
en milieu scolaire développé en Colombie-Britannique par la
Childhood Obesity Foundation, Sois futé, écran fermé! L’objectif
de ce programme est de sensibiliser les élèves de la maternelle à
la 6e année, ainsi que leur famille, au temps passé devant l’écran.
La réalisation des activités vise à limiter le temps d’écran à une
heure ou moins par jour. Les élèves sont alors invités à substituer
30 minutes d’activités à l’écran pour 30 minutes d’activités récréatives;
le manuel offert aux enseignants contient des outils destinés aux
élèves afin de les accompagner vers l’atteinte de cet objectif.
Inévitablement, la réduction du temps d’écran comporte de
nombreux avantages pour les enfants, de même que pour les
adolescents et les adultes! Parmi les avantages, de meilleures
performances scolaires et académiques ainsi que l’amélioration de
leur santé et de leur bien-être. Cette nouvelle initiative sensibilise et
outille les élèves et leur famille vers une gestion éclairée du temps
passé devant l’écran tout en les encourageant à choisir des activités
récréatives saines.
Son arrivée au Québec
Initialement développé en Colombie-Britannique par la Childhood
Obesity Foundation, l’adaptation et l’implantation de ce programme
au Québec sont rendues possibles grâce au projet COALITION
(Connaissances et action liées pour une meilleure prévention), une
initiative du Partenariat canadien contre le cancer et de l’Agence de
la santé publique du Canada. La Fondation des maladies du cœur
travaille de concert avec les membres du Programme d’action
coopérative contre l’obésité chez les enfants afin d’améliorer leurs
habitudes de vie et ainsi réduire le surpoids et l’obésité chez les jeunes.
Durant le processus d’adaptation du programme, la Fondation
des maladies du cœur a consulté de nombreux experts afin de
2 Les actualités du cœur • Printemps 2012
Le bulletin de l’Alliance québécoise pour la santé du cœur
s’assurer que les activités proposées s’arriment avec le Programme de
formation de l’école québécoise (PFEQ) ainsi que l’approche École en
santé. Elle a même obtenu la collaboration d’Édupax, un organisme
à but non lucratif, qui offre également des outils pédagogiques
pour motiver les élèves et leur famille à relever le Défi 10 jours sans
écrans. Ceci permet de réduire la violence physique et verbale chez
les jeunes en les sensibilisant à l’influence des médias dans leur
vie quotidienne.
Perspectives d’avenir
À l’hiver 2012, la Fondation des maladies du cœur a amorcé un
projet pilote dans une dizaine de classes de différentes régions du
Québec afin de s’assurer que le programme Sois futé, écran fermé!
reflète le plus fidèlement possible notre réalité québécoise. Les
commentaires reçus des enseignants et des parents seront ensuite
considérés en vue d’une diffusion du programme au printemps 2012.
La promotion de la santé à l’école demeure un excellent moyen
pour sensibiliser et guider les jeunes vers l’adoption de saines
habitudes de vie. Voilà pourquoi la Fondation des maladies du
cœur poursuit ses efforts dans le développement et l’adaptation
d’outils pédagogiques variés afin d’offrir aux enseignants un matériel
intéressant à intégrer à leur planification quotidienne!
Pour plus d’informations, communiquer avec Emmanuelle
Dumoulin, chargée de projet Prévention/Promotion de la santé par
courriel à [email protected]
Références
1. Rideout VJ, Foehr UG, Roberts DF. Generation M2, Media in the lives of 8- to
18-years-olds. Kaiser Family Foundation, 2010.
2. Shields M. L’embonpoint chez les enfants et les adolescents au Canada.
Résultats de l’Enquête sur la santé dans les collectivités, Statistique Canada,
2005.
Circonférence de taille
Pourquoi est-il important
de mesurer la circonférence
de la taille en plus de l’indice
de masse corporelle?
Jean-Pierre Després, Ph.D., FAHA, FIAS, directeur de la recherche en cardiologie, Centre de recherche de l’Institut
universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec; directeur scientifique, Chaire internationale sur le risque
cardiométabolique; professeur titulaire, Département de kinésiologie, Faculté de médecine, Université Laval
Messages clés
• L’obésité augmente le risque de maladies
chroniques (maladies cardiovasculaires,
diabète de type 2, cancers, etc.).
• L a m e s u r e d e l a c i r c o n f é r e n c e d e l a
taille permet de raffiner la prédiction des
événements cliniques (diabète de type 2
et maladies cardiovasculaires) au-delà de
l’indice de masse corporelle (IMC).
• La circonférence de la taille ne doit pas
remplacer l’IMC, mais est une mesure à
ajouter à l’IMC dans l’évaluation du patient
en clinique.
Introduction
La relation entre l’obésité et les complications métaboliques, le
diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires et certaines formes
de cancer est maintenant bien établie. Malgré tout, l’hétérogénéité
de l’obésité a longtemps gardé les cliniciens perplexes quant à
l’importance de ce facteur de risque. En effet, certains individus
avec un diagnostic d’obésité effectué sur la base de l’indice de
masse corporelle (IMC) ne présentent pas ou peu de complications
métaboliques alors que d’autres individus peuvent être caractérisés
par un profil de risque diabétogène et athérogène. À cet égard,
les études épidémiologiques et métaboliques réalisées depuis
plus de 25 ans ont confirmé qu’une proportion élevée de graisse
abdominale constitue un facteur de risque important pour les
maladies cardiovasculaires, le diabète de type 2 et la mortalité.
Relation entre la circonférence de la taille, l’IMC et le risque de
maladies cardiovasculaires et de diabète
Il y a plus de 15 ans, nous avons proposé la mesure de la
circonférence de la taille en tant qu’indicateur de la quantité absolue
de tissu adipeux abdominal. Cependant, certains investigateurs
ont questionné la valeur ajoutée du tour de taille puisque celuici est fortement corrélé à l’IMC (Figure 1). En dépit de cette forte
association (souvent supérieure à 0,80), la Figure 1 nous révèle
également qu’il existe une variation interindividuelle considérable
dans la circonférence de la taille pour tout IMC donné. Ainsi, parmi
les individus qui montrent un IMC similaire, ceux qui ont un tour de
taille élevé montrent un profil métabolique détérioré et sont plus à
risque de diabète de type 2 et de maladies cardiovasculaires que
les individus avec un tour de taille inférieur.
L’importance de prendre en considération l’obésité abdominale en
plus de l’adiposité totale dans l’évaluation du risque cardiovasculaire
a été confirmée par l’étude INTERHEART, une étude transversale
internationale cas-témoins conduite auprès de 27 000 hommes et
femmes. Une autre grande étude épidémiologique internationale,
l’étude IDEA impliquant 100 000 femmes et 70 000 hommes
provenant de 63 pays, a montré une relation continue entre le tour
de taille, l’IMC et la prévalence de diabète. Toutefois, à n’importe
quelle valeur d’IMC, une circonférence de la taille élevée était
associée à un risque accru de diabète.
L’étude EPIC-Norfolk, conduite chez 24 508 hommes et femmes
avec un suivi moyen de 9,1 années a, quant à elle, démontré qu’une
circonférence de la taille élevée était associée à une augmentation
du risque de maladie coronarienne, et ce, même après ajustement
pour l’IMC. Les auteurs ont même rapporté qu’une circonférence des
hanches élevée (indicateur d’obésité sous-cutanée) semblait protéger
contre la maladie coronarienne, indépendamment de l’IMC ou de
la circonférence de la taille. Notre laboratoire a même proposé que
ce « bon » tissu adipeux sous-cutané pourrait constituer un réservoir
métabolique protégeant l’organisme contre la « lipotoxicité ».
Une proportion élevée de graisse
abdominale constitue un facteur de
risque important pour les maladies
cardiovasculaires, le diabète de type 2
et la mortalité.
Dans l’évaluation du risque cardiovasculaire, quelle est l’utilité de
mesurer les paramètres d’adiposité au-delà des facteurs de risque
traditionnels?
Tout récemment, une étude publiée par la Emerging Risk
Factors Collaboration (58 études prospectives, 221 934 individus)
a semé une certaine confusion quant à l’importance de mesurer
la circonférence de la taille. En effet, les auteurs de l’étude ont
suggéré que puisque l’IMC, la circonférence de la taille et le Rapport
Les actualités du cœur • Printemps 2012 3
Le bulletin de l’Alliance québécoise pour la santé du cœur
Directives sur la mesure du tour de taille pour les
professionnels de la santé
•
emandez au patient de positionner ses pieds
D
à la largeur des épaules, de dégager son
abdomen et de croiser ses bras sur la poitrine
•
Palpez la hanche du patient afin de localiser le
dessus de la crête iliaque et tracez une ligne
comme point de repère
•
Enroulez le ruban à mesurer autour de la taille
et aligner le bas de celui-ci avec la crête iliaque
préalablement marquée
•
Faites prendre 2-3 respirations normales au
patient et procédez à la mesure
Pour plus d’information :
visitez le www.myhealthywaist.org
Circonférence de la taille (cm)
Circonférence de taille
Catégories d’IMC (kg/m2)
Figure 1 : Diagramme à boîtes et moustaches illustrant la distribution des
valeurs de circonférences de la taille (ajustées pour l’âge) par unité d’indice de
masse corporelle (IMC) dans un sous-échantillon des hommes de l’étude IDEA (n
= 64 624) avec un IMC ≥ 20 kg/m2 et < 40 kg/m2. Les données représentent les
valeurs médianes, les quartiles, et les 10e et 90e percentiles. Cette figure souligne
la variation interindividuelle considérable dans les valeurs de tour de taille
même à l’intérieur d’unités d’IMC. Adaptée de Després JP (2011) Excess visceral
adipose tissue/ectopic fat the missing link in the obesity paradox? J Am Coll
Cardiol 57:1887-9 avec la permission d’Elsevier.
du risque de maladies cardiovasculaires lorsque de l’information
sur les facteurs de risque traditionnels (pression artérielle, diabète,
lipides) était disponible.
À cet effet, il est bien évident que des mesures simples d’adiposité
ne peuvent pas remplacer l’information importante fournie par la
pression artérielle, l’histoire de diabète et les lipides sanguins.
Toutefois, les auteurs de l’étude se sont empressés de préciser que
puisque ces variables d’adiposité étaient fortement associées à ces
facteurs de risque intermédiaires, il était donc important en clinique
d’évaluer ces variables d’adiposité afin de cibler la cause fréquente
de la présence de ces facteurs de risque intermédiaires : l’obésité et
plus particulièrement l’obésité abdominale.
Situations cliniques illustrant l’importance d’évaluer
simultanément l’IMC et la circonférence de la taille
Taille Hanche (RTH) prédisaient de façon à peu près égale le risque
de maladie coronarienne, nous ne devrions mesurer que l’IMC.
Pourtant, cette étude a également démontré qu’une augmentation
de la circonférence de la taille était associée à une augmentation
du risque instantané de maladie coronarienne peu importe l’IMC et
que cette relation était particulièrement évidente dans les tiertiles
1 et 2 d’IMC (Figure 2).
Par ailleurs, les investigateurs de la Emerging Risk Factors
Collaboration ont examiné la valeur ajoutée de mesurer/interpréter
l’IMC, le tour de taille et le RTH, séparément ou en combinaison, dans
l’estimation du risque cardiovasculaire. Les auteurs ont conclu que
la mesure de ces variables d’adiposité n’améliorait pas la prédiction
4 Les actualités du cœur • Printemps 2012
Le bulletin de l’Alliance québécoise pour la santé du cœur
Plusieurs situations cliniques illustrent la pertinence d’ajouter la
mesure du tour de taille à celle de l’IMC :
1. La patiente sédentaire traversant la ménopause et
augmentant son tour de taille sans prendre de poids car
elle perd de la masse maigre et gagne du tissu adipeux
abdominal.
2. Le patient atteint du VIH avec un syndrome lipodystrophique
qui perd du tissu adipeux sous-cutané et gagne du tissu
adipeux viscéral.
3. L’homme d’âge moyen qui perd de la masse maigre à cause
de sa sédentarité et qui gagne de la graisse abdominale.
4. Le patient avec une maladie pulmonaire obstructive
chronique qui perd de la masse musculaire et gagne de la
graisse abdominale parce qu’il est frêle et inactif.
Circonférence de taille
Figure 2 : Rapports des risques instantanés (hazard ratio) de maladie coronarienne en fonction des tiertiles de circonférence de taille et d’indice de masse corporelle
(IMC) au départ. Les analyses ont été effectuées dans un échantillon de 203 338 individus (7 750 cas) provenant de 51 études. Les analyses ont été réalisées chez
les individus avec un IMC ≥ 20 kg/m2, ajustées pour l’âge au départ et le statut tabagique et stratifiées en fonction du sexe lorsqu’appropriées. Cette figure confirme
qu’à l’intérieur d’une catégorie d’IMC, un tour de taille élevé est associé à une augmentation du risque de maladie coronarienne. Adaptée de The Emerging Risk
Factors Collaboration et al. (2011) Separate and combined associations of body-mass index and abdominal adiposity with cardiovascular disease: collaborative
analysis of 58 prospective studies. Lancet 377:1085-95 avec la permission d’Elsevier.
Ces situations ne représentent que quelques scénarios où la
mesure de la circonférence de la taille peut augmenter même en
l’absence de changement dans le poids ou l’IMC.
Références et lectures suggérées
1.
Yusuf S et al. (2005) Obesity and the risk of myocardial infarction in
27,000 participants from 52 countries: a case-control study. Lancet
366:1640-9.
Mesurer l’IMC, le tour de taille et les triglycérides sanguins pour
dépister l’obésité viscérale
2.
Balkau B et al. (2007) International Day for the Evaluation of Abdominal
Obesity (IDEA): a study of waist circumference, cardiovascular disease,
and diabetes mellitus 168,000 primary care patients in 63 countries.
Circulation 116:1942-51.
3.
Canoy D et al. (2007) Body fat distribution and risk of coronary heart
disease in men and women in the European Prospective Investigation Into
Cancer and Nutrition in Norfolk cohort: a population-based prospective
study. Circulation 116:2933-43.
4.
The Emerging Risk Factors Collaboration et al. (2011) Separate and
combined associations of body-mass index and abdominal adiposity with
cardiovascular disease: collaborative analysis of 58 prospective studies.
Lancet 377:1085-95.
5.
Després JP et al. (2008) Abdominal obesity and the metabolic syndrome:
contribution to global cardiometabolic risk. Arterioscler Thromb Vasc Biol
28:1039-49.
6.
Després JP (2011) Excess visceral adipose tissue/ectopic fat the missing
link in the obesity paradox? J Am Coll Cardiol 57:1887-9.
Bien que la corrélation entre la circonférence de la taille et la
quantité de tissu adipeux abdominal soit très significative, celle-ci ne
permet pas de distinguer adéquatement le tissu adipeux abdominal
viscéral du tissu adipeux sous-cutané. Comme approche simple
et peu coûteuse, nous avons proposé, il y a maintenant plus de
dix ans, d’ajouter au tour de taille la mesure des taux de triglycérides
à jeun en tant que marqueur de la présence d’un excès de tissu
adipeux viscéral (phénotype que nous avons décrit sous l’expression
« taille hypertriglycéridémiante »). Des valeurs seuils de 90 cm et
2,0 mmol/L chez l’homme et de 85 cm et 1,5 mmol/L chez la
femme ont été proposées afin de diagnostiquer la présence d’obésité
viscérale et de ses anomalies métaboliques chez les caucasiens.
Conclusion
L’obésité est une condition hétérogène. Certains patients obèses ne
montrent pas de désordres métaboliques (obèses en santé métabolique)
alors que d’autres sont caractérisés par des complications importantes.
La mesure du tour de taille, ajoutée au calcul de l’IMC, permettra au
clinicien d’identifier le sous-groupe de patients dont le tour de taille
est disproportionnellement élevé pour un poids relatif (IMC) donné.
Les actualités du cœur • Printemps 2012 5
Le bulletin de l’Alliance québécoise pour la santé du cœur
La réadaptation de l’AVC
La réadaptation de l’AVC :
survol des meilleures pratiques et du site
de collaboration interprofessionnelle,
le www.rmavc.ca
Lise Poissant, Ph.D., ergothérapeute, professeure agrégée, École de réadaptation, Faculté de médecine, Université de
Montréal, chercheuse, Centre de recherche interdisciplinaire en réadaptation, Institut de réadaptation Gingras-Lindsay-de-Montréal
C
haque année, plus de 50 000 Canadiens subissent un accident
vasculaire cérébral (AVC) et on estime à près de 300 000 le
nombre de Canadiens qui vivent avec les séquelles d’un AVC.
L’AVC demeure l’une des principales causes d’incapacité chez l’adulte.
L’apport de la réadaptation pour réduire les incapacités, limitations et
restrictions et pour faciliter la reprise des rôles significatifs n’est plus
à démontrer et il importe maintenant d’arrimer l’accès aux services
de réadaptation spécialisée aux besoins des patients ayant subi
un AVC et d’assurer une pratique standardisée et informée par les
données probantes. Encore aujourd’hui, ces objectifs restent difficiles
à atteindre. Seulement 37 % des patients ayant subi un AVC modéré
accèdent à la réadaptation spécialisée1 et une faible proportion de
professionnels de la réadaptation utilise des outils d’évaluation et
des interventions soutenus par les données probantes2,3.
Un nouvel outil d’échange de connaissances :
le www.rmavc.ca
C’est dans le but d’optimiser les communications et les relations
entre les différents prestataires de soins et services et d’accélérer
une standardisation des pratiques que le Réseau Montréalais
pour les AVC (RMAVC) impliquant une quarantaine de cliniciens,
décideurs, chercheurs et patients/aidants fut instauré en 2005.
Avec les années, le réseau s’est consolidé et lorsque le Québec a
endossé les meilleures pratiques recommandées par la Stratégie
canadienne de l’AVC, le RMAVC devenait une structure intéressante
pour accélérer la diffusion et la mise en place des standards cliniques
à implanter pour des services de qualité. Aujourd’hui, le RMAVC est
virtuel (www.rmavc.ca) et accueille plus de 500 professionnels de
la santé provenant de différentes disciplines de partout au Québec.
Le www.rmavc.ca, une initiative québécoise visant à accélérer le
partage de connaissances explicites et tacites sur la prise en charge
de l’AVC, a été inauguré en novembre 20104. La plateforme soutient
des communautés de pratique et offre un accès aux plus récentes
recommandations canadiennes5, une bibliothèque virtuelle, une
veille informationnelle en plus d’intégrer des forums, des blogues
et autres applications. Les sujets de discussion sont amenés par des
professionnels et une équipe de modérateurs assurent la cohérence
des commentaires écrits avec les meilleures pratiques. Bien que
les recommandations canadiennes couvrent la sensibilisation du
public, la prévention, les phases hyperaiguë et aiguë, la réadaptation
post-AVC, les transitions et le continuum de soins, les discussions
sur la réadaptation post-AVC occupent une place prépondérante
sur le www.rmavc.ca. Ce besoin de collaborer et d’échanger sur
les meilleures pratiques de la réadaptation post-AVC s’explique
6 Les actualités du cœur • Printemps 2012
Le bulletin de l’Alliance québécoise pour la santé du cœur
par diverses raisons et l’une d’entre elles est sans doute liée à la
complexité de la prise en charge et aux avancées récentes des
connaissances dans le domaine de la réadaptation. Cet article
propose donc un bref survol des recommandations canadiennes
spécifiques à la réadaptation de l’AVC.
Les meilleures pratiques pour la réadaptation post-AVC
Les recommandations canadiennes soutenant la réadaptation
post-AVC sont regroupées sous six thèmes. Chacun de ces thèmes
regroupe un ensemble de recommandations et le texte qui suit ne
prétend pas couvrir l’ensemble de ces recommandations mais vise
plutôt à dégager les grandes lignes de ces thèmes.
1 - L’évaluation initiale en vue de la réadaptation post-AVC.
Chaque patient admis à l’hôpital de soins aigus en raison d’un
AVC doit être évalué le plus rapidement possible par l’équipe
interdisciplinaire de réadaptation. L’évaluation doit cibler l’état
fonctionnel du patient, l’évaluation de sa sécurité et des différents
risques, sa capacité physique, son aptitude à apprendre et à participer.
L’évaluation précoce du besoin de réadaptation diminue les risques de
complications, réduit la mortalité, améliore les résultats de santé, réduit
les durées de séjour et accélère la transition dans le continuum de soins.
2 - Les soins en unité de réadaptation post-AVC. Les patients
doivent être admis dans une unité où les soins pour l’AVC sont
coordonnés et organisés. Si la grande majorité des établissements de
réadaptation spécialisée offrent des unités homogènes et organisées
par clientèle, la mise en place du continuum de services aux personnes
La réadaptation de l’AVC
victimes d’un AVC ou à risque de le devenir contribuera à la consolidation
d’unités dédiées aux AVC peu importe le type d’établissement.
3 - La prestation des soins de réadaptation post-AVC en
milieu hospitalier. La réadaptation fonctionnelle intensive doit
être amorcée dans les meilleurs délais possibles et ce, dans un
environnement stimulant et adapté à leurs besoins. Par conséquent,
dès que leur état est jugé stable par l’équipe interdisciplinaire, les
patients devraient recevoir un minimum de trois heures de thérapie
par jour, cinq jours/semaine et être encouragés à pratiquer les
habiletés acquises ou travaillées en thérapie.
4 - Les recommandations SCOR E pour les membres
supérieurs et les épaules se déclinent sous trois thèmes spécifiques.
La répétition intensive de nouvelles tâches, l’entraînement de la
force, la mise en place de programmes d’activités motrices fines
et grossières favorisant le renforcement du membre supérieur sont
quelques exemples d’interventions recommandées pour améliorer la
capacité du bras et de la main. La stimulation électrique fonctionnelle
et l’imagerie mentale sont encouragés de même que la thérapie
du mouvement par contrainte induite chez les candidats aptes à
recevoir cette thérapie et étant post-AVC depuis au moins trois
mois. La stimulation sensorimotrice est une avenue intéressante et
éprouvée chez les patients présentant un retour moteur limité au
bras et à la main. L’utilisation de la toxine botulinique devrait être
envisagée chez les patients présentant une spasticité focale et pour
réduire la douleur alors que la tizanidine devrait être utilisée lorsque
la spasticité est débilitante et généralisée. Dans tous les cas de
spasticité et de douleur, un positionnement adéquat et des exercices
d’étirement, avec ou sans port d’orthèses, doivent être encouragés.
Finalement, un dépistage précoce de la présence de douleur à
l’épaule généralement associée à la présence de subluxation,
contractures ou à une perte d’amplitude articulaire, devrait être
fait en raison de son impact sur l’autonomie fonctionnelle de la
personne. Bien que les niveaux d’évidence soient plus faibles,
les exercices d’étirement et de mobilisation passive et active ou
l’utilisation de stimulation électrique fonctionnelle pour réduire la
douleur au membre supérieur devraient être considérés.
5 - Les recommandations SCOR E pour les membres
inférieurs et la mobilisation se déclinent elles aussi sous trois
thèmes. Le premier vise la mobilité des membres inférieurs et
l’aptitude à transférer. Encore une fois, la répétition de tâches est
mise en évidence. La pratique du transfert assis-debout devrait
se faire au moins 11 fois par jour. Les orthèses tibiales ou autres
orthèses de soutien de la cheville ou du genou peuvent être utiles.
La stimulation électrique fonctionnelle peut aider à renforcer la
musculation. Comme pour le membre supérieur, l’utilisation de la
toxine botulinique aura un impact sur une spasticité focale et pour
réduire la douleur alors que la tizanidine sera efficace lorsque la
spasticité est débilitante et généralisée. Un positionnement adéquat
et des exercices d’étirement avec ou sans port d’orthèses doivent
être encouragés. L’entraînement sur tapis roulant sans appareil de
suspension est préconisé pour améliorer la marche et la vitesse
de marche. Le niveau de preuve dans les six premiers mois de
l’AVC est faible mais il est recommandé d’utiliser le tapis roulant
30 minutes par jour, cinq jours/semaine. Bien que les résultats
soient peu probants, l’utilisation d’un tapis roulant avec système de
suspension peut s’avérer efficace chez les patients ayant une faible
capacité ambulatoire. Si la condition médicale du patient le permet,
des exercices aérobiques peuvent avoir des effets bénéfiques sur
la vitesse et le patron de marche, sur l’endurance et même sur les
capacités cognitives du patient.
6 - La réadaptation post-AVC en clinique externe et en milieu
communautaire met en lumière la nécessité pour le patient ayant
subi un AVC d’avoir accès à un congé hâtif avec soutien et de recevoir
le suivi professionnel spécifique à ses besoins que ce soit au niveau
des activités de la vie quotidienne, d’un programme d’exercices
adaptés, de techniques de conversation si le patient est aphasique
ou d’une thérapie ciblant la déglutition s’il est dysphagique.
Les membres de l’équipe interdisciplinaire en amont ou en aval de
la réadaptation spécialisée seront concernés par les recommandations
sur le soutien des patients, familles et aidants lors des transitions, sur
l’éducation du patient et de sa famille et sur les communications
interprofessionnelles. Ces recommandations mettent en lumière
la nécessité de fournir aux patients et aux familles l’information,
l’éducation, l’entraînement, le soutien émotionnel et les services
de la communauté nécessaires et d’encourager l’ensemble des
intervenants (médecins de famille, professionnels de la santé, etc.) à
se communiquer la bonne information au bon moment. L’évaluation
de la dysphagie qui se doit d’être effectuée à l’aide d’outils de mesure
simples et valides et ce, le plus rapidement possible après l’AVC. Le
dépistage et la prise en charge de la dépression post-AVC font aussi
l’objet de recommandations. Les recommandations sont fermes,
tous les patients sont à risque de dépression et le dépistage doit se
faire à l’aide d’outils validés à tous les points de transition incluant
un dépistage périodique lorsque le portrait clinique le justifie une fois
le patient de retour dans sa communauté.
Conclusion
Cette synthèse des recommandations canadiennes ciblant la
réadaptation n’a pas la prétention d’être complète et bon nombre de
recommandations potentiellement associées à la réadaptation n’ont
pu être couvertes dans le contexte de cet article. Le lecteur est invité
à consulter le guide des meilleures pratiques de l’AVC disponible sur
le site www.strokebestpractices.ca
Changer les pratiques demeure un défi constant. Le www.rmavc.ca
se veut un outil d’échange de connaissances et de collaboration
interprofessionnelle. Après un an, de nombreux fils de discussion ont
été amenés et lus par des centaines de professionnels de la santé
et ont fort probablement changé les pratiques. Le www.rmavc.ca est
gratuit, pourquoi ne pas vous joindre à la grande communauté du
RMAVC et aider à accélérer la mise en place des meilleures pratiques?
Référence :
1. Canadian Stroke Network (2011). The Quality of Stroke Care in Canada.
Canadian Stroke Network, Ottawa.
2. Teasell, R.W., et al., (2008) A blueprint for transforming stroke rehabilitation
care in Canada: the case for change. Arch Phys Med Rehabil. 89(3): p. 575-8.
3. Korner-Bitensky, N., Barrett-Bernstein, S., Bibas, G., & Poulin, V. (2011). National
survey of Canadian occupational therapists’ assessment and treatment of
cognitive impairment post-stroke. Aust Occup Ther J, 58(4), 241-250.
4. Poissant, L., Ahmed, S., Riopelle, R. J., Rochette, A., Lefebvre, H., & RadcliffeBranch, D. (2010). Synergizing expectation and execution for stroke
communities of practice innovations. Implementation Science, 5, 44.
5. Lindsay, M.P., et al., (2010). Recommandations canadiennes pour les pratiques
optimales de soins de l’AVC (mise à jour de 2010). Au nom du Groupe de rédaction
des pratiques optimales et des normes de la Stratégie canadienne de l’AVC. Réseau
canadien contre les accidents cérébrovasculaires : Ottawa, Ontario Canada.
Les actualités du cœur • Printemps 2012 7
Le bulletin de l’Alliance québécoise pour la santé du cœur
Nouvelles brèves
Héros en 30
formation offerte
partout au
Québec
Michel Viau, directeur adjoint Affaires Santé
et Recherche, coordonnateur provincial Programme de réanimation, Fondation des
maladies du cœur
11-929-05FA_HR.pdf
C
M
J
CM
MJ
CJ
CMJ
N
1
11-10-17
13:56
L
e programme
Héros en 30
a été mis sur
pied par le ministère
de la Santé et des
Services sociaux en
collaboration avec
la Fo n d a tion des
maladies du cœur
et la Corporation
d’urgences-s anté.
Cette formation de
30 minutes consiste
à a p p re n d re u n e
version abrégée
de la réanimation cardiorespiratoire (RC R et
DEA) : une méthode simple et efficace qui utilise
seulement le massage cardiaque et la défibrillation
externe automatisée, sans la ventilation « bouche
à bouche ».
Tout le monde aimerait être capable d’intervenir
en présence d’une personne qui s’effondre
soudainement et qui subit un arrêt cardiaque et
ainsi pouvoir lui sauver la vie.
La f o r m a t i o n H é r o s e n 3 0 p ré p a re , e n
30 minutes, les Québécois et Québécoises à
intervenir rapidement auprès d’un adulte étouffé ou
en proie à un arrêt cardiaque et ce, jusqu’à l’arrivée
des secours.
Parce que la plupart des arrêts cardiaques ont lieu
à la maison, vous pourriez sauver la vie d’un ami ou
d’un membre de votre famille.
N’attendez plus, devenez un héros pour la vie!
Cette formation est offerte, partout au
Québec, par les 4 000 instructeurs certifiés par
la Fondation des maladies du cœur du Québec.
Pour communiquer avec les instructeurs de votre
région, veuillez consulter notre site Internet
à l’adresse suivante : www.fmcoeur.qc.ca
8 Les actualités du cœur • Printemps 2012
Le bulletin de l’Alliance québécoise pour la santé du cœur
Prix Gilles-des
Rosiers 2011
le lauréat : Dr Denis Drouin
Le prix Gilles-des Rosiers 2011 a été décerné à Dr Denis Drouin
afin de souligner son engagement soutenu dans le
perfectionnement professionnel continu. Depuis vingt ans,
Dr Denis Drouin évolue dans l’univers de la formation médicale
continue. C’est pour s’être illustré dans ce domaine, qui est sa
passion, que le prix Gilles-des Rosiers lui a été remis.
Ce prix reconnaît et souligne publiquement la qualité et la
longévité importante de sa contribution à la formation médicale
continue des médecins omnipraticiens du Québec.
D r Denis Drouin est actuellement directeur adjoint du
Développement professionnel continu à la Faculté de médecine
de l’Université Laval et rédacteur en chef du bulletin Les Actualités
du cœur depuis 2001.
Félicitations Dr Drouin pour cet hommage !
10$
Gagnez une maison « Natur-E »
des Industries Bonneville d’une valeur de
400 000$ + 100 000$ en argent !
En vente dans les succursales du réseau Jean Coutu,
RBC Banque Royale, Archambault, Industries Bonneville
ou en ligne sur loterieducoeur.ca
* À l’intérieur d’un rayon de 600 km de l’usine des Industries Bonneville située à Beloeil.
Pour plus de détails, consulter les règlements de la Loterie du Cœur sur loterieducoeur.ca. Le
modèle réel peut différer de l’illustration.
Spasticité post-AVC
Spasticité post-AVC
Theodore Wein, Ph.D., neurologue, CUSM – Hôpital général de Montréal
La SPA a des répercussions énormes
sur l’invalidité; en interférant avec
le degré d’activité, en causant de
la douleur et en entraînant des
complications secondaires comme
des contractures ou de la faiblesse qui
aggraveront davantage l’invalidité.
C
ompte tenu de l’augmentation du fardeau de l’accident
vasculaire cérébral (AVC) à l’échelle mondiale, de nombreuses
personnes seront touchées par une invalidité de longue
durée. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a rapporté que
15 millions de personnes ont subi un AVC en 2010. Parmi ces
personnes, 5 millions en sont mortes et 5 millions ont gardé une
invalidité permanente. Les complications les plus courantes de l’AVC
sont les déficits moteurs (50 à 80 %), les troubles cognitifs (50 %),
les troubles du langage (23 à 36 %), les crises convulsives (10 %), la
douleur neuropathique (8 %) et les problèmes psychologiques (20 à
40 %). On estime que de 33 à 42 % des personnes qui survivent à
un AVC auront besoin d’aide pour des activités de la vie quotidienne
six ans après l’AVC et que 36 % des victimes d’AVC seront toujours
invalides cinq ans plus tard. L’AVC et les invalidités qui en résultent
entraînent un important fardeau économique et social pour les
familles et les collectivités, cette maladie étant responsable de 2 à
4 % de l’ensemble des coûts liés aux soins de santé dans le monde.
Une problématique importante des soins consécutifs à un AVC
est le rétablissement à long terme. Les patients sont souvent avisés
que leur rétablissement atteindra un plateau vers 6 à 12 mois postAVC et que les services de réadaptation sont fréquemment arrêtés
à ce moment. Les patients, ainsi que les médecins, doivent savoir
que l’AVC est une maladie chronique qui doit être prise en charge
sur une base continue afin de conserver les gains fonctionnels et
de traiter les nouveaux problèmes susceptibles de survenir. Malgré
l’impression que le rétablissement plafonne vers 6 à 12 mois
post-AVC, certaines études, peu nombreuses, ont démontré que
les patients qui souffraient de troubles chroniques consécutifs
à l’AVC pouvaient améliorer leur fonction motrice grâce à de
nouveaux programmes de réadaptation. Une conséquence bien
connue de l’AVC est la spasticité post-AVC (SPA), une affection
caractérisée par une hypertonie, une résistance accrue lors de la
mobilisation passive, une posture anormale et une hyperréflexie.
La SPA a des répercussions énormes sur l’invalidité; en interférant
avec le degré d’activité, en causant de la douleur et en entraînant
des complications secondaires comme des contractures ou de la
faiblesse qui aggraveront davantage l’invalidité.
Les complications associées à cette spasticité ne sont pas
nécessairement dues à la spasticité seulement, car d’autres facteurs
peuvent y contribuer. La douleur et la déformation associées à
la spasticité peuvent augmenter l’invalidité (diminuer la mobilité,
entraver les soins personnels et la capacité liée aux soins d’hygiène),
aggraver les complications (plaies de décubitus) et engendrer un
cycle de défaut de posture qui exacerbe la spasticité. Si elle n’est
pas traitée, la SPA peut provoquer une contracture permanente et
aggraver la faiblesse secondaire due aux limitations mécaniques. Elle
donne lieu à une immobilité qui peut entraîner de la douleur, des
plaies de décubitus, une baisse de l’estime de soi, une dépression,
des contractures, de l’ostéoporose, des problèmes d’hygiène, de la
difficulté à s’habiller et une augmentation du risque d’événements
cardiovasculaires. Les patients atteints de SPA sont exposés à un
risque accru et documenté d’être placés dans un établissement
Les cliniciens doivent connaître les
aspects habituels de la spasticité
comme un serrement du poing, une
flexion du coude ou du poignet, une
adduction de l’épaule, une flexion du
genou, une extension du gros orteil
et un pied bot varus équin.
Les actualités du cœur • Printemps 2012 9
Le bulletin de l’Alliance québécoise pour la santé du cœur
Spasticité post-AVC
IMPACT DE LA SPASTICITÉ CONSÉCUTIVE À L’AVC
Douleur
Immobilité
Hygiène
Décubitus
Ostéoporose
Estime de soi
Habillage
Contractures
Problèmes cardiovasculaires
Thrombophlébite
Isolement
de soins de longue durée, d’avoir une qualité de vie inférieure, de
présenter de l’invalidité et une mauvaise évolution fonctionnelle
à trois mois.
La prévalence de la spasticité serait aussi élevée que 60 % et
plusieurs études de cohorte ont rapporté une prévalence variant de
17 à 39 % dans la première année suivant l’AVC et une spasticité
invalidante chez 4 % des patients. Une étude a rapporté que la
spasticité était présente chez 21 % des patients dans la première
semaine suivant l’AVC. La SPA atteindrait son degré maximal de un
à trois mois après l’événement, toutefois une apparition plus tardive
a déjà été rapportée. On sait peu de choses au sujet des facteurs qui
prédisent la spasticité. Des données préliminaires ont démontré que
des antécédents de tabagisme, une invalidité importante au moment
de l’AVC, une augmentation du tonus musculaire dans un membre,
une faiblesse et le fait que plus de deux articulations d’un membre
soient touchées peuvent prédire le risque de spasticité.
Les cliniciens doivent connaître les aspects habituels de la
spasticité comme un serrement du poing, une flexion du coude ou
du poignet, une adduction de l’épaule, une flexion du genou, une
extension du gros orteil et un pied bot varus équin. Les traitements
de la spasticité consécutive à un AVC comprennent la reconnaissance
des facteurs qui aggravent la spasticité tels que la douleur, la
constipation, l’infection, la médication, les facteurs nociceptifs
et le mauvais positionnement. Il convient de recourir
à une approche fondée sur le travail d’une équipe
multidisciplinaire pour déterminer les objectifs
thérapeutiques comme l’ajustement d’orthèses,
la diminution de la douleur, l’augmentation de la
mobilité, la diminution des spasmes musculaires
et la diminution du fardeau pour les aidants. Les
traitements médicamenteux comprennent l’emploi
de la toxine botulinique qui a l’avantage de
procurer un soulagement focal des symptômes
sans les effets généraux fréquemment observés
avec Lioresal® ou la tizanidine.
En résumé, la S PA est une complication
peu reconnue de l’AVC et une cause importante
d’invalidité. D’autres initiatives sont nécessaires
pour accroître la sensibilisation à la SPA et pour
sensibiliser les patients ainsi que les médecins au
besoin d’assurer un suivi continu et de simplifier
le processus de consultation pour permettre aux
personnes présentant une invalidité après un AVC
d’obtenir le traitement maximal.
Desjardins Sécurité financière est fière de
collaborer avec la Fondation des maladies du
cœur afin d’aider les gens à comprendre et à
maîtriser leurs facteurs de risque de maladies du
cœur et d’AVC. Par l’entremise de son outil en ligne
Mon évaluation de risque cardiovasculaireMC,
la Fondation offre aux individus de mieux
connaître leur état de santé cardiovasculaire
par des questions simples sur leur santé et leur
mode de vie. De plus, ils obtiendront un rapport
personnalisé le jour même !
Dites à vos patients, amis et connaissances de
rechercher ce symbole sur le site de la Fondation
au www.fmcoeur.qc.ca
10 Les actualités du cœur • Printemps 2012
Le bulletin de l’Alliance québécoise pour la santé du cœur
titre
Annie Rochette, Ph.D.,
ergothérapeute, professeure agrégée au
programme d’ergothérapie, École de réadaptation,
Université de Montréal et chercheuse régulière
au Centre de recherche interdisciplinaire en
réadaptation de Montréal (CRIR)
Alexandra Beaudry, conseillère en communications,
Fondation des maladies du cœur
Portrait de chercheur
Vaccination
S
aviez-vous qu’annuellement plus de 50 000 AVC surviennent au Canada?
Même si nous connaissons les facteurs de risque pouvant mener à un
AVC, ce dernier demeure encore un mystère sur plusieurs facettes.
Les séquelles qui découlent d’un accident vasculaire cérébral dépendent de
l’endroit où le cerveau est endommagé ainsi que de l’étendue des dommages.
Il peut ainsi affecter l’humeur ainsi que les fonctions motrices, sensorielles,
perceptuelles, cognitives, phasiques et affectives.
Ergothérapeute de profession, Dre Annie Rochette s’intéresse à la réadaptation depuis plusieurs
années, mais plus spécifiquement, aux accidents vasculaires cérébraux depuis le début de ses études supérieures. En compagnie
d’une équipe de recherche majoritairement affiliée au CHUM - Hôpital Notre-Dame, elle a décidé de documenter les circonstances
entourant la survenue de l’AVC et ce qui est spontanément perçu comme associé à son déclenchement.
Pourquoi s’intéresser aux AVC?
« Je m’intéresse aux personnes qui ont subi un AVC puisqu’elles représentent une clientèle pour laquelle il est difficile de prédire
les séquelles dont les impacts sur le quotidien sont importants tant pour la personne qui le subit que pour ses proches. J’ai donc
fait mes études de maîtrise et de doctorat en sciences cliniques auprès de cette clientèle et au moment de faire mon post-doctorat,
je me suis intégrée à une large étude dans laquelle je pouvais poursuivre certains de mes intérêts, comme les services offerts aux
proches post-AVC » affirme Dre Rochette.
Par ailleurs, pendant ses études de doctorat qui portaient sur le processus d’adaptation post-AVC, elle a documenté les
circonstances entourant la survenue d’un AVC. En collaboration avec un psychanalyste et une étudiante au cycle supérieur en
réadaptation, ils ont procédé à une analyse secondaire des données recueillies qualitativement auprès de neuf participants par le
biais d’une méthodologie phénoménologique pour s’apercevoir que les circonstances et le moment où survient l’AVC ne sont pas
anodins. En parcourant plus en profondeur la littérature scientifique, ils se sont aperçus que d’autres chercheurs s’étaient intéressés
à ce sujet mais dans une autre perspective. En effet, certaines études quantitatives rapportent un taux plus élevé d’AVC les fins de
semaine ou lors de congés et qu’il y aurait 30 % plus de risques de subir un AVC le jour de son anniversaire de naissance. De plus,
les difficultés familiales ont été rapportées comme associées à un risque plus élevé de subir ou de mourir d’un AVC.
Dre Rochette s’est alors demandée pourquoi certaines personnes subissent un AVC alors que d’autres, qui ont un profil semblable
(facteurs de risque similaires), n’en subiront jamais.
Le projet de recherche subventionné par la Fondation est réalisé sous forme d’entrevues individuelles à l’aide d’un guide
d’entrevue minutieusement élaboré incluant des questions ouvertes. La forme de ces questions vise précisément à ne pas suggérer
de contenu qui orienterait les réponses dans un sens prédéterminé. Trente personnes ayant subi un AVC seront rencontrées, de
préférence en présence d’un proche. Certaines personnes sont exclues si elles ne peuvent pas communiquer en français ou si elles
ont des troubles phasiques ou cognitifs importants.
« Nous voulons documenter les circonstances entourant l’AVC, à partir du discours de la personne qui l’a subi, c’est-à-dire à
partir de ce qui a été exprimé ou manifesté à travers la survenue d’un AVC. Nous espérons ainsi mieux comprendre pourquoi il s’est
déclenché à cette période de leur vie et dans quel environnement signifiant il s’est produit » souligne Dre Rochette.
La chercheuse souhaite donc que les résultats obtenus par le biais de ce projet permettent de bonifier les interventions de
prévention secondaire actuelles puisque ces dernières sont strictement médicales. « L’approche actuelle est adéquate, mais il y
manque la perspective globale de la santé, à savoir la prise en considération de l’environnement symbolique, socio-affectif et familial
qui déterminent l’état de santé » conclut la chercheuse. Elle affirme également que les premiers articles en lien avec ces résultats
pourront être publiés dès 2013.
Les actualités du cœur • Printemps 2012 11
Le bulletin de l’Alliance québécoise pour la santé du cœur
EffientSante.ca
Pour aider les patients qui prennent
Effient à mieux comprendre leur
maladie et leur traitement.
MC
Invitez vos patients à visiter
www.EffientSante.ca
Mot de passe : mon effient
1
3
BALAYEZ AVEC
VOTRE TÉLÉPHONE
POUR ACCÉDER À
EffientSante.ca
1 Un site Web et un service de soutien réservés
aux patients qui prennent Effient.
2 Six vidéos conviviales sur la maladie et le mode
de fonctionnement d’Effient.
3 Des rappels électroniques facultatifs.
MC
2
Marque d’Eli Lilly and Company. Eli Lilly Canada Inc. Toronto (Ontario) M1N 2E8
CAEFF00041
e CONGRÈS INTERNATIONAL SUR
L’OBÉSITÉ
présente
ABDOMINALE
au
Juillet 2012
Québec
QC, Canada
LE LIEN ENTRE LA CARDIOLOGIE ET LA DIABÉTOLOGIE
http://icao2012.myhealthywaist.org
Suivez-nous sur :
Téléchargement