Distribution et soutiens Création 2008 Durée 60 minutes Interprètes Diane Decker, Marie-Jane Otth, Anne Delahaye, Céline Bottarelli Sun-Hye Hur, Léna Furlan, Lisa Furlan, Louis Auberson, Massimo Furlan Mise en scène Massimo Furlan Dramaturgie Claire de Ribaupierre Création lumière Antoine Friderici Création musique Stéphane Vecchione Technique son Philippe de Rham Costumes Karine Dubois Photo Pierre Nydegger Administration Laura Gamboni / Julien Friderici Diffusion Tutu Production Véronique Maréchal, Simone Toendury T: +41(0) 22 310 07 62 [email protected] Case Postale 264 CH - 1211 Genève 8 www.massimofurlan.com Coproduction Théâtre de l'Arsenic, la Bâtie Festival Genève Soutiens Loterie romande, Etat de Vaud, Pro Helvetia - Fondation suisse pour la culture, Ville de Lausanne, Banque Cantonale Vaudoise Extraits de Presse « Avec Sono qui per l’amore, Massimo Furlan propose une petite machine à rêver l’enfance et ses angoisses – troisième volet d’une trilogie sur le lien amoureux et sur la relation masculin-féminin. La scénographie simple et subtile, alliée à une grande inventivité visuelle, en font un spectacle d’une originalité forte et obsédante. […] Entre l’enfance et la vieillesse, les enfants et leurs parents, entre l’âge tendre et l’âge mûr, Sono qui per l’amore dresse un subtil jeu de masques et de miroirs brisés, où les corps et les visages se traduisent les uns les autres, sans forcément se voir, s’entendre ou se comprendre ». Christian Indermühle, Le courrier, le 23 avril 2008 « Pas de paroles, peu de gestes, mais des personnages postés face au public, au milieu d’un environnement, lumière et son qui se modifie lentement. Après (love story) Superman et Les filles et les garçons qui activaient déjà ce principe de vignettes, Massimo Furlan explore via le même principe l’amour naissant sur fond d’angoisses d’enfant. Princesse, dragon, et monstres hideux : malgré son titre léger, Sono qui per l’amore n’a rien d’un refrain chantant ». Marie-Pierre Genecand, Le Temps, le 24 avril 2008 Plongeant dans l’univers du conte, avec force princes, princesses et dragon, le metteur en scèneplasticien lausannois propose une création à l’univers oppressant où les héritiers couronnés doivent résister aux assauts de petits êtres hydrocéphales et de démons rampants. Des images arrêtées, avec autour des comédiens muets et immobiles fixant le public, un univers visuel et sonore qui enfle et charge le plateau d’une redoutable intensité. Un théâtre souvent sans parole, plein d’histoires nées de notre imaginaire collectif. MPG, Le Temps Sortir, le 24 avril 2008 Thème Fabrique du conte, fabrique du rêve Partir d’un récit archaïque, d’une structure élémentaire, celle du conte de fée, qui constitue une véritable fabrique de récits et d’actions. Revenir à une histoire qui est essentielle autant pour son contenu que pour le territoire qu’elle dessine, et plus encore pour le lien qu’elle crée entre l’enfant qui écoute, et la mère ou le père qui racontent. Partir de cette intimité-là. Traverser la violence de ces histoires, affronter les affects éprouvants qui naissent des phrases, au fil des pages, et qui parlent de la vie comme d’une initiation : supporter les épreuves douloureuses de la séparation, de l’abandon, de la perte et de la mort. Les images se suivent, presque sans paroles, presque sans actions, énigmatiques, elles s’enchaînent selon la logique du rêve. Elles surgissent du noir, elles capturent le regard, elles imposent leur durée. Si on cherche un fil rouge, si on aime ramasser les cailloux blancs le long du chemin, si on a le goût d’égrainer avec ses doigts des chapelets de signes, alors on peut repérer quelques invariants du conte au sein de ces images. Il y a le jeu de l’échelle : un petit, un moyen et un grand partagent un même espace ; il y a des personnages qui vont par deux et se jouent de leur contraire, comme la fée bleue et la sorcière, la mère bienveillante et la marâtre, le père qui abandonne et le père qui attend ; puis il y a les affects, qui s’opposent mais qui, dans le récit, se jouent simultanément – la peur et le rire, la haine et la tendresse, la tristesse et la joie. Et surtout il y a l’amour qui s’impose comme le moteur de tous ces récits : l’amour qui triomphe et terrasse dragons et cauchemars, l’amour à la fin, enfin. Un univers qui tient dans un livre, mais un univers qui déborde sans cesse sur la vie. Qui interroge le processus temporel : autrefois, là-bas, il y a longtemps, qui deviennent, le temps de l’histoire, un aujourd’hui, un ici et un maintenant. Les éléments du récit se mêlent aux évènements de la vie, produisent en retour une action sur le réel, sur celui qui écoute : il fait froid, il fait noir, il fait peur (tu me fais peur) et puis il fait clair, il fait jour, il y a de nouveau de la lumière. Le conte impose un pouvoir fantastique d’inversion et de renversement : ce qui était sombre devient lumineux, ce qui était mort s’anime à nouveau, le petit triomphe du grand, les enfants terrassent leurs peurs, ils grandissent et dépassent leurs parents. Claire de Ribaupierre Massimo Furlan Né le 8 octobre 1965 à Lausanne, de parents italiens, Massimo Furlan, après une formation à l’Ecole des Beaux-Arts de Lausanne (1984-1988), initie un cycle de travaux axés sur la thématique de la mémoire et de l’oubli. Il expose régulièrement depuis 1987. Il s’intéresse à la représentation scénique et collabore avec plusieurs compagnies de danse et de théâtre. En 2003 il fonde Numero 23 Prod mettant l’accent sur la performance et l’installation. De là naîtront des projets tels que Live me/Love me, Furlan Numero 23, Gran Canyon Solitude, International Airport, (Love story) Superman, Palo Alto et Numéro 10. Le fil conducteur des différents projets de Massimo Furlan est la biographie. Une histoire simple et banale, celle d’un enfant de parents italiens, né en Suisse, celle d’un adolescent comme un autre. Il n’y a aucune volonté de parler de soi pour soi, comme quelque chose de particulier. Les souvenirs évoqués sont ceux de tous, ceux d’une génération tout au moins, née dans le milieu des années 60. Le travail est centré sur la question de la mémoire. Les projets naissent d’une image-souvenir : la photographie d’un chanteur qui se trouvait dans la chambre de la sœur (Je rêve/je tombe et Live me/Love me) ; les moments pendant lesquels, enfant, il jouait au football seul dans sa chambre en écoutant les matchs à la radio (Furlan/ Numero 23) ; ou bien quand, avant d’aller au lit, il était en pyjama avec un foulard autour du cou et qu’il s’imaginait être un Super héros (love story Superman) ; ou encore, lorsqu’adolescent il tombait amoureux d’une fille et ne savait que lui dire (Gran Canyon Solitude, Les filles aiment Jeff Buckley, les garçons aiment Nirvana). Tout part toujours d’une anecdote, petite histoire vraie, constituée d’éléments simples. De l’anecdote, on passe au récit, à la construction de la fiction. Ne se posant pas la question des limites entre les genres, ses performances sont constituées « d’images longues ». Ce sont des images quasiment immobiles. Avec des actions très simples (un geste, un mouvement, un regard) qui restent longtemps devant le spectateur et l’oblige à entrer, à s’activer, et à mettre du sens : à construire son propre récit. Au fil de ses travaux, Massimo Furlan questionne l’acte de la représentation : il revisite les icônes, aborde la question de l’échec et de l’écart entre le modèle et le vivant, produisant par là un effet burlesque et poétique. Il réunit autour de ses projets des interprètes aux trajectoires diverses, allant des professionnels de la scène aux amis les plus proches.