RAPPORT D’ACTIVITE DU RESEAU VILLE HOPITAL VAL DE SEINE ANNEE 2005 Réseau Ville Hôpital Val de Seine – 40 rue Worth – BP 36 – 92151 Suresnes Cedex Tél : 01 46 25 27 21/01 46 25 21 46 – Fax : 01 42 04 32 62 www.rvhvaldeseine.org SOMMAIRE Introduction 1à5 Rapports d’activité : Docteurs D. ZUCMAN et C. MAJERHOLC 6 à 14 Docteur S. HILLAIRE 15 à 22 Docteur J. CRNAC 23 à 29 Madame D. ALBUCHER 30 à 44 Mesdames R. FARCY et S. ODIE 45 à 47 Madame S. RIEUSSET 48 Monsieur C. DE VAREILLE 49 à 52 Conclusion 53 Annexes : Conseil d’Administration élu en 2005 Etat financier au 31/12/2005 Enquête : Médecins généralistes et VHC (rapport final) 2 INTRODUCTION L’Activité clinique de l’ensemble des professionnels du Réseau explose !! Ceci est vrai pour toutes les pathologies prises en charge par le Réseau : infection à VIH, Hépatites virales et addictions (alcool - tabac). Plus de 58 nouveaux patients infectés par le VIH (dont 27 contaminations récentes) ont consulté au Réseau portant ainsi la file active à 455. Aux 1418 consultations externes, il faut ajouter 200 consultations de liaison (malades du Réseau hospitalisés dans l’hôpital ou avis demandés par les différents services ) La prise en charge médicale de l’infection à VIH demeure hospitalière et très spécialisée pour des raisons liées en partie à l’évolution rapide des traitements, à leur surveillance et à la prise en charge des effets secondaires. La complexité thérapeutique de l’infection à VIH rend indispensable les échanges entre médecins hospitaliers qui se retrouvent chaque mois aux réunions du CISIH (devenu COREVIH). Cette insta nce regroupe des professionnels de santé de plusieurs hôpitaux du secteur qui se réunissent pour discuter des nouvelles avancées dans le domaine du VIH, des essais thérapeutiques et plus généralement des problématiques rencontrées par les personnes malades. Le Réseau est invité à participer à ces réunions. Les liens avec le secteur médical de ville restent néanmoins nécessaires ; 294 malades sont suivis conjointement avec le médecin généraliste. Une mise à jour des connaissances thérapeutiques concernant les nouveaux antiviraux a été organisée pour eux et pour les pharmaciens en 2005. Les facteurs de co-morbidité demeurent importants dans la population concernée par l’infection a VIH : précarité, co-infection VIH/VHC, addictions, troubles psychiatres et vieillissement des malades (maladie d’Alzheimer, fréquence des cancers, difficultés de maintien au domicile …) Plus de patients ont été pris en charge pour un problème de pathologie du foie par le Dr Hillaire .On constate une augmentation des maladies graves notamment des cancers du foie et des cirrhoses La prise en charge des addictions au tabac et/ou à l’alcool est primordiale chez les personnes concernées par un problème viral. Il existe une augmentation de la fréquence des cirrhoses et du risque de cancer primitif du foie pour les personnes atteintes par le virus de l’hépatite C et ayant une consommation excessive d’alcool. On note une fréquence plus importante des cancers des voies respiratoires et des maladies cardiovasculaires chez les patients V IH consommateurs de tabac. 3 Depuis fin 2004, les subventions versées dans le cadre du plan cancer pour des vacations de tabacologie ont permis de créer un poste à mi temps occupé par le Dr Jocelyne Crnac (Médecin alcoologue/tabacologue du Réseau). L’activité clinique du Dr Crnac en 2005 a ainsi augmenté de 90% par rapport à l’année précédente. Son poste travail est cofinancé plan cancer/Conseil Général. Entre 10 et 12 patients sont vus à chaque consultation de tabacologie et/ou d’alcoologie par le Dr Crnac (3/semaine) qui assure également des consultations de liaison dans tout l’hôpital. Son activité de formation s’est également développée (étudiants en médecine, élèves de l’IFSI et de l’école de sages femmes, travailleurs sociaux et personnel du Centre Municipal de Santé de Suresnes, personnel de la PMI ….) ainsi que ses interventions dans le domaine de la prévention (tabac et grossesse, alcool et grossesse, auprès des jeunes dans les lycées). La situation du Réseau à l’IFSI permet d’être proche des élèves et de réaliser des études avec eux. Plusieurs mémoires et enquêtes ont été dirigés par les Docteurs Hillaire et Crnac et réalisés par des élèves infirmières et sages femmes (cirrhose et grossesse, repérage de la consommation d’alcool chez les personnes consultant au Centre Municipal de Santé de Suresnes). Le suivi médical des patients soignés des médecins du Réseau est coordonné avec l’intervention psychologique et sociale. La précarité et l’isolement caractérisent le parcours de vie de nombreux malades. En 2005, la prise en charge sociale demeure soutenue et concerne plus de la moitié des personnes suivies dans le cadre d’une infection à VIH (259 personnes vues en 2005 dont 161 suivi au long cours) et la presque totalité des personnes hospitalisées en Médecine pour une maladie grave du foie (cirrhose, cancers, et/ou pour une addiction sévère à l’alcool). Une consultation d’observance des traitements VIH a été mise en place un samedi matin sur deux (Dominique Albucher). Il s’agit d’un temps d’écoute et de soutien qui permet de repérer les difficultés rencontrées par les malades dans leur thérapie. Une grille d’observance a été élaborée et sert de support à la consultation (traitements prescrits, effets indésirables, oublis…). L’entretien permet aussi d’évaluer les difficultés sociales et psychologiques qui parfois entravent le suivi thérapeutique. Le soutien psychologique est offert aux personnes qui le nécessitent suivies par le Réseau. Il est généralement proposé par un professionnel du Réseau. Il s’est récemment développé auprès des personnes dépendantes de l’alcool. Certaines d’entre elles s’engagent dans une démarche thérapeutique (plusieurs consultations en ambulatoire). Les malades sont toujours reçus par la 4 psychologue au Centre Municipal de Santé Burgos à Suresnes. La psychologue intervient également au lit du malade et peut occasionnellement effectuer une visite au domicile. Depuis plusieurs années le Réseau gère deux vacations hebdomadaires d’arthérapie. L’arthérapeute (Christophe de Vareilles) intervient à l’hôpital Raymond Poincaré à Garches (deux demi-journées par semaine). Son activité est basée sur l’expression artistique et permet aux malades de « s’échapper » et de s’exprimer grâce au dessin, à la peinture ou au modelage. L’équipe du Réseau se réunit une fois toutes les deux semaines. Une approche pluridisciplinaire est souvent nécessaire pour aider les personnes en difficulté sociale et/ou psychologique ou celles en difficulté face à l’observance de leur thérapie. Il convient alors de réfléchir ensemble sur les obstacles qui entravent le suivi médical et occasionne un mal-être. Des rencontres avec les partenaires médico-sociaux de secteur : PMI, services sociaux, appartements thérapeutiques, soins de suite sont également fréquentes et permettent d’améliorer la prise en charge du malade et la continuité des soins. A côté de l’activité dominante de soin les professionnels du Réseau ont une mission de formation, de prévention (primaire et secondaire) et de communication. Les formations ont été dispensées en 2005 sous différentes formes : Des formations pour les libéraux (infirmières, psychologues) : 15 à 20 participants sont présents à chaque séance. Différents thèmes ont été abordés : - Les hépatites virales - Les addictions - L’alcool - Les soins palliatifs - VIH (nouveaux patients + AES) - Comment gérer les violences des patients Un budget avait été obtenu (DDASS et Conseil Général) pour rémunérer les libéraux présents aux formations. Il nous semble important que ce temps consacré à la formation soit reconnu et valorisé. Une reconduction de la subvention sera demandée lorsque les fonds seront épuisés. Le groupe de travail concernant les familles touchées par un problème d’alcool se réunit tous les deux mois et rassemble entre 15 et 20 personnes. La PMI et 5 le secteur social de Suresnes sont très fidèles. Des situations de malades en difficulté avec l’alcool sont prises en charge en commun ce qui permet de réfléchir ensemble sur des cas cliniques et d’optimiser la prise en charge des personnes concernées. Certains thèmes de réflexion ont été particulièrement fédérateurs : désir de grossesse et pathologie chronique, réforme du handicap. De nombreuses heures de cours sont dispensées aux écoles (infirmières, sages femmes, école de bloc) et aux étudiants en Médecine. L’évolution rapide des traitements des maladies virales nécessite une mise à jour régulière des connaissances des professionnels de santé même si la prise en charge médicale demeure très spécialisée. La formation des futurs soignants est aussi importante dans le domaine de la prévention : mode de transmission des maladies virales, repérage des conduites addictives chez les patients, savoir aborder avec eux le problème de la consommation excessive de produits nocifs pour la santé. 3 soirées sous forme d’EPU ont été organisées en 2005 : - La cirrhose (Dr Sophie Hillaire ), - Actualités thérapeutiques dans le VIH (Dr Pierre de Truchis ,Dr David Zucman et Dr Pozzi – pharmacienne à R. Poincaré ), - Résultats de l’enquête réalisée auprès des médecins généralistes sur la prise en charge de l’hépatite C en ville (A. Dumas et J. Ruiz ) Pour la Journée mondiale de lutte contre le SIDA : un concert a été organisé à la salle des fêtes de Suresnes avec un groupe de chanson française humoristique « les joyeux urbains » 212 places ont été vendues et un bénéfice de 1276 Euros a été réalisé. Cette somme sera utilisée pour le fonds de secours d’aide aux malades. Le site Internet référence du site (www.rvhvaldeseine.org) crée en 2004 est un outil de communication. Il est mis à jour régulièrement par la Société AIE qui nous a aidé à l’élaborer. Les dates des formations, des différentes manifestations, les comptes rendu des Conseil d’Administration y figurent. Les administrateurs sont invités à transmettre les comptes rendus des colloques auxquels ils participent. Le site Internet du Réseau héberge un espace de parole sécurisé qui permet aux médecins et biologistes de réseau d’échanger sur des cas cliniques difficiles (« staff and Chat »). Le conseil d’administration du Réseau a été renouvelé lors de l’assemblée générale du mois de Juin 2005. Nous saluons l’arrivée de Stéphanie Geiger (Médecine Alcoologue à St Cloud), Bernadette Richard (surveillante) et d’Anne Paillard (infirmière) en Médecine Interne à Foch et remercions vivement les autres administrateurs pour leur fidélité (liste en annexe). 6 Le CA s’est réuni 5 fois en 2005 : organisation des formations, journée mondiale, mise à jour du site Internet, poste d’alcoologue/tabacologue, rédaction du budget prévisionnel 2005. En ce qui concerne l’équipe des professionnels salariés, on note toujours une grande stabilité des professionnels (aucun départ hormis le remplacement du Dr Geiger qui fait toujours partie du Conseil d’administration). Raphaëlle Farcy, psychologue, en congé parental a été remplacée par Sylvia Odie. Les deux secrétaires (Marie Laure Renaud et Karine Drin) jouent un rôle important dans l’équipe. Elles assurent la communication et la liaison avec les malades, leur entourage et les services extérieurs. Leur accueil et leur disponibilité contribuent largement à la qualité des soins. Elles veillent aussi à la bonne tenue des dossiers de soins, au courrier, au suivi des protocoles et aux tâches administratives relatives au fonctionnement du Réseau. Contrairement aux autres Réseaux du département, le Réseau Val de Seine n’a pas souhaité être financé par la Dotation Régionale de Développement des Réseaux (DRDR). La DRDR a accordé des subventions à des Réseaux de coordination ce que nous ne souhaitons pas devenir. Nous souhaitons garder une activité de soin dominante ce qui nous permet d’être proches des besoins des malades et de suivre l’évolution des nouvelles thérapies. Nous regrettons cependant que l’importance de l’activité clinique nous laisse de moins en moins de temps pour la vie associative. Les financements ont été demandés et obtenus de la DDASS et du Conseil Général pour l’année 2006. (fonctionnement, poste de psychologue, alcoologue, arthérapeute). La majorité des postes de travail des professionnels du Réseau sont financés par l’hôpital sur des budgets reçus pour cela (budgets dits fléchés Sida, Hépatites ,plan cancer) DOMINIQUE ALBUCHER Présidente du Réseau 7 RAPPORT D’ACTIVITE 2005 DOCTEUR ZUCMAN ET DOCTEUR MAJERHOLC - VIH I- Activité clinique A/ Données quantitatives L’année 2005 montre la poursuite de la croissance de l’activité clinique. Le Dr MAJERHOLC consulte le lundi et mercredi alors que le Dr ZUCMAN consulte le mardi, jeudi, vendredi et samedi. Un remplacement mutuel des médecins s’est effectué tout au long de l’année. 1/ prise en charge des patients infectés par le VIH File active 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 303 323 344 363 390 414 455 52 43 48 58 Nouveaux patients Nombre de cas de SIDA survenus pendant l’année Nombre de décès 6 5 11 7 6 8 10 4 5 6 8 6 7 11 Nombre de consultations externes (patients infectés par le VIH) 1283 1540 1587 1539 1288 1375 1418 Nombre d’hôpitaux de jour VIH en médecine interne Nombre de patients hospitalisés en médecine interne 51 85 110 63 49 41 127 Non Non communiqué communiqué 19 Non communiqué 26 La définition de la file active est le nombre de personnes vivant avec le VIH vues au moins une fois pendant l’année 2005 par le médecin du réseau Ville Hôpital à l’hôpital Foch (Drs David Zucman ou Catherine Majerholc) 8 On observe une nette augmentation de la file active des patients et du nombre de consultations externes auxquelles on peut rajouter p lus de 200 consultations de liaison concernant des patients infectés par le VIH hospitalisés dans différents services de l’hôpital Foch. En moyenne, les patients viennent en consultation hospitalière tous les 4 mois. Le nombre moyen de consultation par patient est de 3.3 par an (extrêmes de 1 à 13/an). Pendant l’année 2005, 58 nouvelles personnes vivant avec le VIH ont consulté au moins une fois un médecin du Réseau Ville Hôpital pour la première fois sur le site Foch : 31 patients ayant un suivi médical antérieur ont recouru au RVH dans le souhait d’avoir un avis ponctuel ou pour bénéficier d’un suivi au long cours suite à un déménagement. 27 patients n’ayant aucun suivi hospitalier préalable ont découvert leur séropositivité VIH en 2005 : il s’agit de 18 hommes, 8 femmes et 1 trans-sexuel - - 5 personnes ont eu un test VIH demandé devant un tableau clinique de SIDA 8 personnes ont été dépistées lors d’un test réalisé devant des symptômes évocateurs d’infection à VIH * 3 syndromes cliniques de primo-infection * 5 pathologies associées au VIH ne classant pas SIDA (thrombopénie, infection pulmonaire, lymphome) 11 personnes asymptomatiques ont bénéficié d’un test motivé par un rapport sexuel à risque repérable survenu en 2005 : 3 tests réalisés lors de bilan systématiques (grossesse=1, bilan anesthésique=2). Le mode de contamination de ces 27 personnes : -hétérosexuel : 17 soit 63% - homo/bisexuel : 8 soit 30% - antécédent de toxicomanie IV 1 - inconnu 1 9 personnes sur ces 27 no uveaux patients, sont originaires d’Afrique subsaharienne, 2 sont originaires d’Haïti, 1 d’Amérique du sud Nous avons vérifié pour chaque patient que la déclaration anonyme de l’infection par le VIH (et si nécessaire la déclaration de SIDA) avait bien été réalisée par les différents acteurs (médecins libéraux et hospitaliers, laboratoires d’analyse de ville et de l’hôpital Foch). 9 2/ Prise en charge des expositions accidentelles au VIH et aux virus d’hépatite Expositions professionnelles Expositions Sexuelles et accidentelles Nombre total Expositions 2002 8 2003 7 2004 6 2005 11 30 21 20 22 38 28 26 33 18 18 24 Prescriptions Trithérapie L’activité clinique de prise en charge des expositions accidentelles au VIH et aux virus d’hépatite a concerné 33 personnes. - 11 accidents professionnels d’exposition au sang - 22 expositions non-professionnelles Un traitement prophylactique de la contamination par le VIH a été prescrit chez 24 personnes. B/ Données qualitatives 1/ pathologies liées ou associées à l’infection à VIH : a / 10 Nouveaux cas de SIDA sont survenus en 2005 et ont été déclarés : pneumocystose :2 Kaposi :2 Toxoplasmose :1 Tuberculose :1 Tuberculose+ pneumocystose :1 Mycobactérie+toxoplasmose :1 Leuco-Encéphalite Multi-focale Progressive : 1 Cachexie :1 b/ 11 Décès sont survenus en 2005 La principale cause de décès est le cancer : 5 décès - 2 décès liés au cancer du poumon - 1 décès lié à un carcinome hépato-cellulaire sur cirrhose VHC+Alcool - 1 décès lié au cancer du colon métastasé - 1 décès lié à un mélanome métastasé les autres causes de décès - 2 décès liés au complications neurologiques du SIDA - 1 méningite à pneumocoque 10 - 1 médiastinite post-opératoire (remplacement valvulaire) 1 micro-angiopathie thrombotique compliquant le traitement d’une hépatite chronique C 2/ Traitements antirétroviraux 76 patients sur 455 soit 16.7 % ne sont pas traités par antirétroviraux dont - 60 patients jamais traités (13%) - 16 patients en interruption thérapeutique (3.5%) Les données thérapeutiques sont connues pour 377 patients sous traitement antirétrovrial : - Traitement par inhibiteur de protéase : 172 patients soit 45.6 % dont 14 recevant deux inhibiteurs de protéase boostés - Traitement par inhibiteur Non Nucléosidique : 123 soit 32.6% - Trithérapie ou quadrithérapie d’inhibiteur nucléosidique : 73 patients soit 19.4 % - Bithérapie d’inhibiteur nucléosidique :12 soit 3.2% - Traitements par Fuzeon° : 6 patients 3/ Traitements par Interleukine 2 : 4 patients ont reçu au moins une cure d’IL2 en 2005 dont un dans le protocole SILCAAT 4/ Complications liées aux traitements antirétroviraux : a/ hyperlipidémies : 81 patients présentent une hyperlipidémie soit 17.6%. Les troubles lipidiques s’améliorent depuis quelques années du fait d’une meilleure utilisation des traitements antirétroviraux. Les traitements à visée lipidique actuellement prescrits sont : - régime seul chez 40 patients (50% des cas) - statines chez 23 patients - fenofibrate chez 13 patients - maxepa chez 6 patients b/ diabètes sucrés : En 2005, 36 patients soit 8% des patient suivis ont un diabète sucré. Les traitements antidiabétiques utilisés sont : régime seul 11 patients, traitement antidiabétique oral : 19 patients, insuline : 7 patients. 11 c/ patients présentant une lipo-atrophie faciale sévère Un patient a bénéficié d’une réparation chirurgicale en 2005 par la technique d’autotransplantation de tissu adipeux. La mise en place du traitement par injection de Newfill° s’est effectuée fin 2005 par le Dr LACHIVER à l’hôpital Foch d/ Complications cardiovasculaires 11 patients soit 2.2% ont une insuffisance coronaire clinique. Il n’y a pas eu de nouveau cas en 2005. 4/Co-morbidité psychiatrique : elle touche environ 30% de la file active, excellente collaboration avec le Dr Gardel. 5/ Conduites addictives, - poursuite des collaborations pour des prise en charge conjointes avec les institutions spécialisées : trait d’union, la Fratrie, association Charonne. - Collaboration au sein du réseau ville-hôpital avec le Dr CRNAC) pour la prise en charge alcoologique et le sevrage tabagique. - Substitution opiacée, elle concerne un nombre stable de personnes : 7 patients reçoivent un traitement de substitution opiacée prescrit au cours de leur consultation VIH à l’hôpital Foch (Methadone 2 patients, Subutex 5 patients) ; environ 15 patients ont une substitution régulièrement prescrite par leur médecin traitant ; une dizaine ont une substitution assurée par un intervenant en centre spécialisé ou dans le cadre d’un appartement thérapeutique. 6/ Fréquence des Maladies Sexuellement Transmissibles plus élevée en 2005 : - - 4 cas de syphilis diagnostiqués et traités en 2005. Il s’agit de 4 patients homosexuels. 2 cas de contamination par le VHC en 2005 chez des patients homosexuels ; ils ont été traités par Interferon pegylé associé à la ribavirine dans un cas. 2 cas possibles de Lympho Granulomatose Vénerienne 7/ Fréquence élevée de cancers - 12 Deux patients décédés d’un cancer du poumon métastasé 1 patient décédé d'un carcinome Hépato-cellulaire sur cirrhose avec métastases multiples une patiente décédée d’un cancer colique métastasé un patient décédé d’un mélanome métastasé un patient atteint de cancer ORL traité par laryngectomie 1 nouveau cas de cancer broncho -pulmonaire en 2005 2 nouveaux cas de maladie de Hodgkin 2 nouveaux cas de cancer du canal anal 8/ Co-infections VIH/VHC. 94 patients présentent une sérologie VHC positive soit 21% des patients infectés par le VIH. Parmi eux, 74 ont une PCR VHC positive, 14 ont une PCR spontanément négative et pour 6 patients la PCR est devenue négaitve après traitement (contrôle effectué 6 mois après l’arrêt du traitement). 2 patients ont présenté une hépatite C aiguë en 2005. 7 patients co-infectés VIH+VHC ont commencé pour la première fois en 2005 une bithérapie Interféron-PEG+Ribavirine parmi eux 2 patients présentant une infection VHC aiguë. 2 patients ont commencé un deuxième traitement après rechute d’une première thérapie. Un patient est décédé d’un carcinome hépato -cellulaire sur cirrhose métastasé; il présentait une co-infection VIH-VHC aggravée par l’alcool. Un patient est décédé d’une micro-angiopathie thrombotique survenue au cours d’un traitement par PEG-interféron+ribavirine. Nous avons constaté en 2005 la guérison de 3 patients co-infectés traités par PEGinterféron+ribavirine 9/ Co-infections VIH/VHB : 22 patients, soit 4.8% des patients infectés par le VIH, sont porteurs de l’antigène HBs dont 13 sont traités par lamivudine, tenofovir ou emtricitabine. 10/ Problématique mère-enfant : a/ Grossesses 8 femmes séropositives VIH enceintes ont été suivies par le Réseau Ville Hôpital en 2005. - 3 femmes ont accouché en 2005 : 1 à l’hôpital Foch, une à Port-Royal, une au CHU de Pointe -à-Pitre. Les 3 nouveaux-nés sont restés non-infectés par le VIH. - 2 femmes ont fait une fausse couche spontanée (une précoce, l’autre tardive par hématome rétro-placentaire) - 3 femmes poursuivent leur grossesse et accoucheront en 2006 b/ Projets de grossesse 10 couples séro-différents ont une demande de procréation médicalement assistée (PMA) prise en charge sur différents hôpitaux : hôpital Bichat, Pitié-salpétrière, Cochin-Port Royal, strasbourg et Bruxelles. 13 II/ Prise en charge multi-disciplinaires 1/ Avec le Service de Soins infirmiers à Domicile SIAD 92 Croix Saint Simon En 2005, comme en 2004, 18 patients ont été pris en charge par le SIAD, dont 8 nouveaux patients. La collaboration avec le service de soins à domicile s’est effectuée de façon très satisfaisante. 2/ Avec les associations spécialisées d’hébergement thérapeutique 9 patients sont ou ont été hébergés en appartement thérapeutique pendant l’année 2005 Admissions au cours de l’année 2005, - 3 personnes sont entrées à l’association INITIATIVE (un couple avec un enfant tous trois contaminés) - un patient est entré en appartement thérapeutique du trait d’union Sorties d’appartement thérapeutique : 5 patients - une personne sortant d’ALTAIR a accédé à un logement de droit commun - 2 patients décédés (association Trait d’Union et ALTERNATIVE) - 1 « sortie disciplinaire » (Trait d’Union) - une personne sans titre de séjour a quitté l’association ALTAIR sans solution stable d’hébergement (recours en cours). Nous avons des échanges réguliers avec les personnels de ces associations (infirmiers, éducateurs, médecins, travailleurs sociaux). 3/ Prises en charge psychologique et psychiatrique De nombreux patients sont orientés vers la psychologue du réseau Ville Hôpital (Raphaëlle Farcy remplacée pendant son congé maternité par Sylvia Odie) et vers les services de psychiatrie (Dr Gardel à Foch, Centre Jean Wier) III/ Autres activités A/ participation aux études épidémiologiques et protocoles thérapeutiques - cohortes PRIMO, VIH-2, VIH-O, enquête mortalité 2005 protocoles d’IL2 (SILCAAT, ESPRIT) protocoles d’antiviraux (ANRS 125 et 126, LOPILIP, COOL) La participation à la recherche clinique est indispensable pour garder un contact avec les avancées thérapeutiques très rapides dans le domaine du VIH. Ces progrès bénéficient directement aux personnes vivant avec le VIH. Mais cette participation demande beaucoup de temps (explications aux patients, remplissage des cahiers 14 d’observation, disponibilité téléphonique…). Le Dr Majerholc et le secrétariat sont très sollicités. Participation au conseil scientifique de l’essai LOPILIP et au comité de validation des évènements de l’essai ANRS ETOILE. B/ activités de liaison avec les partenaires Les principaux acteurs et collaborateurs du RVH se rencontrent régulièrement au sein de l’association lors des conseils d’administration qui ont lieu tous les 2 mois. De plus, nous nous sommes déplacés pour des réunions de coordination avec les associations - Altair (12/01/05), - le trait d’union (31/01/05), - Association IKAMBERE le 07/07/2005 - Association Buzenval le 07/07/2005 - Le centre Jean Wier (25/01/05) - le service de maladies infectieuses de Garches (21/01/05), - hôpital de Bligny (21/10/05), - clinique Saint Louis de Poissy (08/04/05) - St Martin du Tertre (12/04/05) Nous avons aussi des contacts réguliers avec AIDES 92 et avec les membres de la commission du FSL santé et du dispositif départemental d’Aide à Domicile. C/ Prévention du VIH et éducation à la santé Journée mondiale du SIDA le 1/12/2005 - Conférence débat au lycée Joliot-Curie de Nanterre 4 classes - Concert au profit du réseau ville hôpital : 200 participants Causerie conviviale avec les personnes reçues à l’Association IKAMBERE à St Denis le 07/07/2005 D/ Formations Cours sur la thérapeutique de l’infection à VIH association médicale Médifoch 11/03/05 Journée des paramédicaux du CISIH 92 le 31/03/05 : exposé sur la co-infection VIHVHC Cours à l’école d’infirmière de Foch le 29/3/05 et 04/04/05 Cours à l’école de panseuse de l’hôpital Foch le 20/10/05 Formation des infirmières libérales sur la prise en charge des Accidents d’Exposition au Sang le 20/10/05 Intervention sur les complications métaboliques des trithérapies le 01/04/05 à la direction générale de la santé : Journée de réflexion scientifique organisée par le TRT-5 Intervention sur les complications métaboliques des trithérapies le 13/12/05 lors du symposium « Décryptage du VIH » à Paris 15 Formation des aides à domicile du dispositif VIH à la FASAD, le 17 octobre, 7 novembre et 13 décembre 2005. Soirée sur les traitements antirétroviraux organisée par le Réseau Ville-Hôpital à destination des médecins et pharmaciens des hauts de seine le 15/11/2005. E/ Création d’une consultation d’observance Une consultation d’observance a lieu le samedi matin une semaine sur deux, à l’hôpital Foch, assurée par Dominique ALBUCHER. Deux consultations ont été faites en Novembre et 2 en Décembre. Environ 10 patients ont été reçus à chaque consultation. Il apparaît d’ores et déjà que ces entretiens sont très appréciés par les patients et constituent un lieu d’expression libre et chaleureux. Cette consultation d’observance est financée par les honoraires de recherche clinique (budget ANRS et autres) F/ Participations aux réunions et congrès Participation mensuelle à la Commission départementale du FSL santé, à la commission et au groupe de pilotage du dispositif d’aide à domicile. Congrès européen du SIDA (EACS) Dublin 17-20 Novembre 2005 Journées Francophones VIH-SIDA Bruxelles 12-14/03/2005 Journées na tionales d’Infectiologie (Nice juin 2005) Congrès de la FNCLS (Fédération Nationale des Centres de Soins Contre Le SIDA) à St-Malo 5 -6 octobre 2005 G/ Publications et communications présentées à des réunions scientifiques en 2005 - GUIHOT A, COUDERC LJ, AGBALIKA F, GALICIER L, BOSSI P, RIVAUD E, SCHERRER A, ZUCMAN D, KATLAMA C, OKSENHENDLER E Pulmonary manifestations of multicentric Castleman's disease in HIV infection: a clinical, biological and radiological study. Eur Respir J. 2005 Jul;26(1):118-25. - 52ème congrès français de Médecine Interne, Nantes Juin 2005 BOISSONNAS A, SAAB NA, FALISSARD B, MONSUEZ JJ, ZUCMAN D, SAMUEL D. Diabète après transplantation hépatique - RICAI 2005, Paris décembre 2005 TCHERAKIAN C, RIVAUD E., LANDAU J., ZUCMAN D., COUDERC L.J. Efficacité prolongée au delà de deux ans et innocuité du bosentan au cours de l'hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) associée à l'infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) Intervention sur les complications métaboliques des trithérapies le 01/04/05 à la direction générale de la santé : Journée de réflexion scientifique organisée par le TRT-5 Intervention sur les complications métaboliques des trithérapies le 13/12/05 lors du symposium « Décryptage du VIH » à Paris. 16 RAPPORT D’ACTIVITE Dr S. HILLAIRE ANNEE 2005 Première partie : Prise en charge des malades Généralités Nombre de consultations Internes : 282 Nombre de consultations Externes : 1114 I - Malades présentant une hépatite C 186 patients ont été vus en consultation pour une hépatite C ce qui représente 30 malades de plus que l’année 2004. 67 patients venaient pour la première fois et pour 24 d’entre eux le dépistage avait été fait au cours de l’année 2005. Il s’agissait dans la majorité des cas, des dépistages faits en consultation d’anesthésie ou lors de bilan pré transfusionnel. Dans deux cas, il s’agissait d’un bilan de grossesse. Un seul patient a eu une hépatite aiguë C par transmission sexuelle (femme HCV positive) il présentait des lésions génita les (montée d’une sonde double J) lors de la contamination. Il est actuellement traité pour son hépatite. Parmi les 24 nouveaux malades dépistés, 7 ont une PCR négative c’est à dire une hépatite qui avait guéri spontanément (1/3 des cas). 26 patients ont une cirrhose, elle est compensée chez 23% d’entres eux. 7 des 23 patients cirrhotiques ont bénéficié dans les années précédentes d’un traitement antiviral avec depuis une réponse virale prolongée. Parmi les trois patients ayant une cirrhose décompensée, une est en attente de transplantation. 17 Cinq patients ont présenté un carcinome hépato cellulaire : deux patients sont décédés dans l’année ; une patiente bénéficie d’une transplantation hépatique (cirrhose virale C + cirrhose biliaire primitive) ; un patient a bénéficié d’un traitement par radiofréquence ; un patient qui s’était présenté cliniquement par une rupture de son carcinome hépato cellulaire a eu un traitement chirurgical il a actuellement des métastases péritonéales. Sur les 186 patients, 41 patients ont bénéficié en 2005 d’un traitement antiviral. Onze patients sont considérés comme guéris, 15 sont répondeurs, les résultats à six mois sont en attentes, deux patients sont rechuteurs, treize autres sont en cours d’évaluation. Deux traitements ont du être arrêté pour un sepsis sévère, un autre pour une récidive tumorale d’un carcinome hépato cellulaire. II - Malades présentant une hépatite B Cent cinq patients sont porteurs de l’Ag HBs. 4 hépatites aiguës dont une hépatite fulminante (patiente décédée) probablement à transmission hospitalière, une enquête nosocomiale est en cours. Deux cas de transmission sexuelle, un autre cas suite à un voyage en Inde (transmission sexuelle ?). Dix huit patients présentent une cirrhose et six un carcinome hépato cellulaire, soit 1/3 des patients cirrhotiques avec le virus de l’hépatite B. Deux patients sont décédés sans qu’on puisse leur proposer de traitement. Un patient a été opéré, actuellement sans récidive. Deux patients ont eu une chimio embolisation et un patient est au delà de toute ressource thérapeutique. Seize patients reçoivent un traitement pour l’hépatite B, il s’agit dans 4 cas d’Interferon Pégylé, 7 cas de lamuvidine, 5 cas Adéfovir. La fréquence de la prescription de lamuvidine peut être surprenante, elle est essentiellement prescrite chez les patients ayant un carcinome hépato-cellulaire, une cirrhose virale active, une espérance de vie courte. En ce qui concerne le dépistage, sur les 105 patients 19 ont été dépistés au cours de l’examen systématique du 6 ème mois de la grossesse (18%). 18 III- Malades cirrhotiques En ce qui concerne la cirrhose, 100 patients sont suivis pour une cirrhose toutes causes confondues. Il s’agit dans 50% des cas de cirrhose d’origine alcoolique seule. Vingt six patients présentent une cirrhose virale C, 16 sont aussi alcoolo-dépendants, 18 patients présentent une cirrhose virale B, 7 sont aussi alcoolo -dépendants, trois patients ont une hémochromatose génétique au stade de cirrhose, ils sont tous alcoolo-dépendants. Deux patientes ont une cirrhose auto immune, un malade présente une maladie de Wilson, une patiente a une cirrhose secondaire sclérosante primitive. V - Malades présentant un carcinome hépato cellulaire 16 carcinomes hépato cellulaires ont été pris en charge cette année. 5 sont décédés : trois dans l’année suivant le diagnostic, deux plus de trois ans après le diagnostic de la maladie cancéreuse sans qu’aucun traitement n’ait été mis en place du fait de la taille de la tumeur, de l’âge du patient. Deux patients ont été transplantés pour un carcinome hépato cellulaire, six patients ont un traitement palliatif en cours. VI - Décès Cause du décès Nombre de patients Carcinome Hépato Cellulaire 5 Hépatite alcoolique cortico résistante 3 (1er épisode 2/3) Cirrhose et peritonite par perforation 1 digestive (nosocomiale) Cirrhose post opératoire chirurgie 1 cardiaque Hépatite fulminante B (nosocomiale) 1 Cancer du rein 1 Accident 1 19 VII - Protocoles CHC 2000 Intérêt de la surveillance échographique des malades atteints de cirrhose pour le dépistage du carcinome hépatocellulaire, en collaboration avec le service de radiologie. Cette étude est coordonnée par le service d’Hépatologie de l’hôpital Jean Verdier à Bondy. Quarante six patients ont été inclus à l’hôpital Foch depuis le début. 54 Patients inclus dans ce protocole. Les inclusions sont clôturées et les résultats en attente. EN-VIE Participation à la cohorte Européenne du suivi des maladies vasculaires du foie (EN-vie) coordination à l’hôpita l Beaujon à Clichy. Cinq patients ont été inclus dans ce protocole. Un patient présente un syndrome de Budd Chiari. Quatre patients présentent une thrombose portale aiguë. Deuxième partie : Enseignements et Formations Dans le cadre de l’hôpital Foch : - membre de la commission d’évaluation de l’hôpital - membre du conseil technique de l’école de sage femme - membre suppléant du conseil technique de l’I.F.S.I - participation à la CME de l’hôpital - participation à une enquête du CLIN sur une potentielle contami nation nosocomiale d’une patiente par le virus de l’hépatite B. Dans le cadre du Réseau Ville Hôpital : - 20 participation au conseil d’administration - Réunions du groupe au tour de la problématique des enfants dont les parents sont en difficultés avec l’alcool. Environ 5 réunions annuelles avec en alternance discussion de cas cliniques ; présentation d’un sujet par un invité. Maladies chroniques et désirs de grossesse (27 septembre 2005- Pr Mandelbrot) 21 Titre de la Dates Public concerné 06/01/2005 Ecole Infirmières Subvention Participants DUREE Formation Hépatite B et C N 11 2H N 11 2H Conseil général 92 10 2H N 25 1h bloc opératoire Foch Hépatite B 11/01/2005 Hépatites B et C 13/01/2005 Hépatite à cellules géantes 26/01/2005 EPU (APS Rive Droite Rive Gauche) Médecins généralistes Infirmières libérales réseau ARES et Val de Seine Service de Médecine Interne Hôpital Foch (Suresnes) Fibrose hépatique congénitale Staff anatomoclinique Physiopathologie hépatique 10/02/2005 IFSI Foch N 60 2H Cirrhose 10/02/2005 Internes Service de Médecine Interne Hôpital Foch (Suresnes) N 4 2H Hépatites aiguës 14/02/2005 Externes du service de Médecine Interne Hôpital Foch (Suresnes) N 6 1H Cirrhose 21/02/2005 Externes du service de Médecine Interne Hôpital Foch (Suresnes) N 9 1H Physiopathologie hépatique 15/03/2005 Infirmières service de réanimation Foch N 13 1H Sémiologie hépatique 24/03/2005 Ecole de sage-femmes , Foch N 25 2H Hémochromatose 02/04/2005 Patients de l’association hémochromatose France N 12 2H 22 Cirrhose 20/04/2005 Externes du service de Médecine Interne Hôpital Foch (Suresnes) N 8 1H Maladies du foie et grossesse 27/04/2005 Externes du service de Médecine Interne Hôpital Foch (Suresnes) N 7 1 H Hépatite B 13/05/2005 MEDIFOCH N 11 1 H 30 Association de médecins généralistes Alcool et grossesse 13/05/2005 Staff du Service d’Hépatologie Hôpital Beaujon, Clichy N 30 30 min Cirrhose 16/06/2005 Internes du service de Médecine Interne Hôpital Foch (Suresnes) N 5 1H Hépatites aiguës 22/06/2005 Externes du service de Médecine Interne Hôpital Foch (Suresnes) N 7 1H N 5 1 H30 N 5 1h ARES 6 5h N 9 2h Infirmières service de chirurgie digestive Foch N 8 1h30 Staff d’hépatologie Hôpital Beaujon N 30 45 Min N 16 1H N 8 1h30 Total 38 h Cirrhose Hépatites virales Psychiatrie et hépatite C Hépatites B et C Hépatite B 18/07/2005 20/07/2005 11/10/2005 IBODE 20/10/2005 2/11/2005 Fibrose hépatique congénitale 03/11/2005 Traitement de l’hépatite B en 2005 30/11/2005 La cirrhose en 2005 Externes du service de Médecine Interne Hôpital Foch (Suresnes) Externes du service de Médecine Interne Hôpital Foch (Suresnes) Personnel médical et para médical Staff de médecine Hôpital Foch 12/12/2005 Staff de réanimation de l’hôpital Foch 23 Troisième partie : I - Formation personnelle - Conférences de Consensus sur les indications de la transplantation hépatique, 19 et 20 janvier 2005 à Lyon - Journées Francophones de pathologies digestives, 4 au 6 avril 2005 - Congrès sur la Fibrose Hépatique, 10 Juin 2005 - Association Française pour l’Etude du Foie, 28 septembre au 1er octobre 2005 - Américan Association of Liver diseases 10 au 16 novembre 2006 - Participation avec l’association Hémochromatose France - Participation aux réunions des alcoologues des Hauts de Seine - Enquête sur l’hépatite C en médecine générale. III - Autres Rédactrice en chef du Journal Hépato-Gastro, premier journal de formation continue de langue française en Hépato-Gastroentérologie Membre : De l’Association Française pour l’Etude du Foie De la Société Française d’Hépato-Gastroentérologie De la Société Française d’Alcoologie De l’Association Hémochromatose France Du Comité Départemental de Prévention de l’Alcoolisme De l’Association Francophone pour l’étude de la maladie de Wilson De la Fédération Nationale des Pôles de Référence et des Réseaux Hépatite C 24 RAPPORT D’ACTIVITE DU DR CRNAC-BERTHAUD ADDICTOLOGUE (TABACOLOGIE ET ALCOOLOGIE) Depuis le mois de novembre 2004, le Dr Crnac-Berthaud assure ses fonctions de médecin addictologue à l’hôpital FOCH. Ses activités se répartissent ainsi : ? Consultations externes et internes ? Formations et enseignement ? Actions de prévention dans le département du 92 ? Liaison en Alcoologie et Tabacologie dans l’hôpital ? Participation au Comité local de Prévention du Tabagisme de l’hôpital ? Prise en charge du tabagisme des femmes enceintes I - ACTIVITES CLINIQUES Le Dr Crnac-Berthaud assure 3 consultations hebdomadaires : le mardi, jeudi et vendredi matin. Les consultations de tabacologie et alcoologie sont indifférenciées et leur nombre dépend de la demande. Pour l’année 2005, il y a eu au total 551 consultations et une file active de 271 patients . 1 - Consultations externes d’alcoologie Elles ont été au nombre de 261. 126 patients ont été vus en consultation, dont 66 nouveaux en consultation interne. Les hommes ont été plus nombreux à consulter : 70% versus 30% de femmes, chiffre que l’on retrouve généralement dans les consultations d’alcoologie. 25 Les patients vus en externe sont souvent envoyés par les médecins généralistes de ville, les urgences, les services de spécialité (pneumo, médecine interne, le RVH …) les familles, le centre de Santé Burgos et le bouche à oreille ! Dans 20% des cas les familles ont été vues avec le patient. La provenance géographique de la population est dans les ¾ des cas : Suresnes, Nanterre et Puteaux. Le dernier quart vient de Rueil, Courbevoie, Asnières ainsi que quelques personnes du 95 et 78. Seulement 3 personnes sans domicile fixe ont été vues. La prise en charge la plus utilisée a été le sevrage ambulatoire dans 85% des cas. Les patients n’ayant pu se sevrer en externe, ont eu une hospitalisation pour sevrage en hôpital de semaine pendant 5 jours ou ont été pris en charge à la Clinique de l’Ermitage pendant cinq semaines. Les co-morbidités les plus souvent rencontrées sont dans 25% des cas hépato-gastro-enterologiques. Le reste est d’ordre neurologique, psychiatrique, orthopédique, et cancéreux. Au total, 54% des patients ont une autre pathologie que l’alcoolo-dépendance. Les patients sont vus entre une à douze fois en consultation. Le suivi en moyenne est de une fois par mois pendant un an. 2 - Consultations internes d’alcoologie C’est la moitié des consultations d’alcoologie. Les services les plus demandeurs sont la médecine interne, le service des urgences portes et le service de chirurgie digestive. Ces consultations permettent d’apporter une information aux patients ayant une consommation à risque ou nocive. Pour les patients dépendants une prise en charge est proposée et un suivi en consultation se fait après l’hospitalisation. Plus le repérage est fait tôt, moins il y a de conséquences somatiques. Deux patients sont décédés de complications hépatiques. 26 3 - Consultations externes de tabacologie Elles ont été plus nombreuses que les consultations d’alcoologie, soit 291consultations pour une file active de 145 patients. La proportion femme/homme est totalement différente de l’alcoologie, puisqu’il y a eu 60% de femmes en consultation versus 40% d’hommes. La provenance géographique des patients est plus hétérogène et couvre un secteur plus important, un pourcentage d’habitants parisiens ont consulté à Foch cette année car travaillant à Suresnes. Les lieux d’habitation sont le plus souvent Suresnes, Puteaux, Rueil, Nanterre, Asnières. Seize femmes enceintes ont été vues, presque toutes adressées par le service de gynéco-obstétrique . La moyenne de cigarettes fumées était à peu près de 6 cig./j, la dépendance de ces femmes était plus psychologique que physique, et le nombre moyen de consultations était de 1. Dix-neuf personnels hospitaliers ont été pris en charge pour un sevrage de tabac, soit 13% de la file active de patients. Les co-morbidités les plus retrouvées sont les antécédents pulmonaire (BPCO, K, tuberculose…) et les antécédents cardiaques (HTA, infarctus…). Au total 46% des patients ont une pathologie associée. Les patients nous sont adressés par les services de spécialités, comme la pneumologie ,la médecine interne et le RVH. Les patients viennent aussi en consultation par info tabac service et Internet, puisque notre consultation y est répertoriée. 15,5 % des personnes vues ont une autre dépendance. La plus fréquente est l’alcool, vient ensuite le cannabis et enfin la cocaÏne. Le traitement le plus souvent utilisé est le substitut nicotinique. 27 La fréquence moyenne de consultation est de 1 à 2 par patient. 4 - Consultations internes de tabacologie Elles sont nettement moins nombreuses que les consultations internes d’alcoologie, au nombre de 24 pour 291 consultations de tabaco, soit 8% de l’activité. La demande de consultation est moins systématique, alors que la prescription des substituts dans l’hôpital est en nette augmentation depuis plus d’un an. Les médecins hospitaliers ont l’air plus à l’aise dans la prise en charge des patients tabagiques par rapport aux patients alcooliques. 5 - Groupes de motivation à l’arrêt du tabac Ces groupes ont été crées début 2005, pour les élèves de l’IFSI dans le but de réfléchir, voir de modifier leur comportement de fumeur. Une réunion a eu lieu une à deux fois par mois, avec en moyenne 5 élèves par promo, soit 10% de la population étudiante. II - ENSEIGNEMENT ET FORMATIONS ? 6h de cours en alcoologie : 3 ème année élèves IFSI ? 1h d’informations sur tabac : 1 ère et 2 ème année élèves IFSI ? 4h de cours en alcoologie et tabacologie : stagiaires et externes du service de médecine interne ? 2h de formations dans le service de gynéco-obstétrique pour les médecins et élèves sages-femmes : Tabac et Grossesse et repérage des malades de l’alcool en consultation de gynécologie, ? 1h30 de formation sur Prise en charge des malades de l’alcool au « Square », lieu d’écoute pour les personnes en difficultés ? 2h de formation aux infirmières libérales sur repérage et prise en charge des malades de l’alcool en ville 28 ? 2h de formations aux urgences de Foch sur prise en charge des ivresses pour les médecins et personnel para-médical ? 1h de formation aux infirmières des urgences portes sur la prévention de delirium tremens ? 3h de formation sur les notions d’alcoologie au centre Burgos ? Aide à la mise en forme de deux mémoires d’élèves sagesfemmes ? 1h30 d’enseignement Tabac et Grossesse : 2ème année élèves IFSI ? 1h de formation aux assistantes sociales de secteur de Suresnes ? Formation en santé publique d’une élève infirmière 3eme année pendant un mois ? 1h de formation à l’équipe d’addictologie de l’hôpital Beaujon(Clichy) sur Hôpital de Jour en Alcoologie III - PREVENTION La prévention en alcoologie et tabacologie fait partie de notre mission. Cette année 2005, il y a eu plusieurs types de prévention : ? Intervention en décembre au lycée Langevin à Suresnes sur le risque alcool pour des élèves de seconde sous forme de présentation et d’ateliers. ? Participation au réseau A.S.E : échanges entre les différents professionnels de l’enfance sur le problème alcool des familles ou femmes vues en PMI ? Animation de la journée mondiale sans tabac du 31 mai 2005 ayant entraîné ensuite la transformation de la cafétéria en zone non fumeur (zone fumeur il y a 8 mois) ? Participation à la journée du cœur pour le dépistage des facteurs de risques cardio vasculaires au centre Burgos, en assurant des consultations de tabacologie en octobre 2005. 29 ? En juin 2005, Rencontre avec le Docteur Mme Mouret du Conseil Général des Hauts de Seine pour un projet de prévention du tabagisme chez les femmes enceintes et rencontre avec Mme Chapitreau de la D.D.A.S.S pour améliorer la prévention en I.F.S.I IV – FORMATION PERSONNELLE RECUE ? ? ? ? ? ? ? ? ? Fin de la deuxième année de la capacité d’addictologie, diplômée depuis juin 2005 13ème réunion du GEST (groupement d’étude sur le tabac),13-14 janvier 2005 Tabac et grossesse, à l’hôpital des Diaconesses, mars 2005 Ecole de Santé et Tabac, Bichat, mars 2005 Alcool et Cancers, SFA,18 mars 2005 Journée d’études sur Grossesses et Addictions , 12 septembre 2005 1eres Assisses Nationale de la Fédération Française d’Addictologie, 29 et 30 septembre 2005 :La prévention :Quelles politiques, quelles actions ? Formation entretien motivationnel : 25 – 26 octobre 2005 Formation Excel 6 décembre 2005 V – AUTRES ? ? ? ? ? ? Secrétaire Générale Adjointe de l’A.N.P.A 92 Membre de la Société Française d’Alcoologie Membre du Comité Local de Prévention du Tabagisme de l’Hôpital Foch Participation aux Réunions du Réseau Val de Seine Participation aux conseils d’administration du réseau Val de Seine Rencontre avec les partenaires professionnels des centres de soins post-hospitaliers VI – PROJETS 2006 Un financement a été donné par le conseil général des Hauts de Seine pour la prise en charge des femmes enceintes tabagiques. 30 L’Hôpital Foch étant une maternité sans tabac, projet de développer le travail en liaison entre la tabacologie et la maternité. Consultations adaptées pour les femmes enceintes. Participation à une enquête nationale sur le monoxyde de Carbone et Grossesse. Développement de la prévention tabac – alcool dans les établissements scolaires dans le secteur. Augmenter le nombres d’heures d’enseignement à l’I.F.S.I Développer la formation des professionnels de santé à Foch en addictologie Continuer la formation des centres de soins en ville VI - ETUDES Prévalence des malades de l’alcool au Centre Burgos de Suresnes, novembre 2005 Prévalence du tabagisme de l’alcool et cannabis de l’IFSI de Foch, novembre 2005 CONCLUSION L’année 2005 a montré la nécessité des consultations puisque le nombre ne cesse d’augmenter. L’activité clinique et la formation ont progressé de 90%. Ces résultats montrent combien il est important d’avoir des professionnels spécialistes de la prise en charge des addictions dans un hôpital aussi important que Foch. 31 RAPPORT D ’ACTIVITE DE MADAME ALBUCHER ASSISTANTE SOCIALE L’activité de l’assistante sociale du Réseau est importante et concerne les patients suivis par l’ensemble des médecins du Réseau (médecins en charge de l’infection à VIH, médecin hépatologue, médecin alcoologue/tabacologue ).Il peut s’agir de personnes en situation précaire mais aussi de celles ayant besoin d’un conseil juridique ou administratif, d’un réaménagement de leur vie quotidienne ou professionnelle, d’une orientation en soins de suite. Depuis la diversification de l’offre de soin, un nombre plus important de personnes ont recours à l’assistante sociale du Réseau. Elle doit donc à la fois faire face à un afflux de nouveaux patients et assurer le suivi de malades traités depuis de très nombreuses années par le Réseau pour une affection chronique. Les suivis au long cours représentent plus d’un tiers des patients ayant recours à l’assistante sociale (54 personnes prises en charge depuis plus de 5 ans). Les problèmes rencontrés sont aussi chroniques : surendettement, demandes d’aides financières pour différentes créances (beaucoup de cartes de crédits sont à l’origine des déséquilibres budgétaires), relances multiples des demandes de logement (de plus en plus de courriers restent sans réponse positive), tentatives de retour à l’emploi, orientation en maison de repos pour « séjour de rupture », rédaction de très nombreux courriers et de rapports sociaux…. L’assistante sociale reçoit en entretien une moyenne quotidienne de 6 personnes suivies par un médecin du Réseau et traite une vingtaine de dossiers par semaine. Les entretiens « conseil » ou de « réconfort » sont aussi très fréquents et émanent généralement de malades suivis depuis longue date. Les personnes présentant des troubles du comportement souvent intermittents (addictions, prise de substances psycho-actives) demandent beaucoup de temps et d’attention. Leurs problématiques évoluent malheureusement peu (rechutes, échecs des projets mis en place) et il faut être persévérant. 32 Dans le domaine social, la charge de travail est aussi majorée par les difficultés toujours plus grandes rencontrées dans l’instruction des dossiers administratifs notamment dans le domaine de l’accès aux soins et de la régularisation de séjour. Les exigences administratives (de plus en plus de justificatifs réclamés, de courriers à rédiger, d’explications à donne…) et les lenteurs dans la prise de décisions prolongent les malades dans des situations de « non droit » qui ’aggravent leur précarité. Pour pallier aux besoins urgents un système d’aide a été mis en place depuis plusieurs années par le Réseau : tickets service, carte orange, aides ponctuelles aux impayés de loyers ou EDF. Ce fonds de secours ne se substitue pas aux aides légales mais permet de répondre rapidement à des situations particulièrement difficiles. L’attente d’une ouverture de droits au régime général de l’assurance maladie ou à l’Aide Médicale Etat (parfois plus de deux mois) oblige le Réseau à utiliser aussi le fonds de secours pour l’accès immédiat aux soins : examens biologiques, traitements (antiviraux de retour de pharmacie). De nouvelles tracasseries administratives émergent depuis la mi 2005 pour ce qui concerne l’AME. L’obligation d’apporter la preuve que la personne malade réside depuis plus de 3 mois en France (en plus du passeport) est souvent compliquée à satisfaire. Il en est de même pour les justificatifs demandés concernant les ressources ou l’absence de la personne concernée ! ! ! L’assistante sociale du Réseau est souvent sollicitée pour l’octroi d’aides financières liées aux soins en provenance d’autres hôpitaux. Cette participation concerne le plus souvent les soins dentaires. Après évaluation de la situation l’aide financière est toujours justifiée et donc accordée. La prise en charge sociale demande beaucoup de concertation tant au niveau de l’équipe du Réseau qu’à celui des partenaires de ville. Dans la maladie alcoolique, une attention particulière a été portée à la prise en charge de la famille autour de la personne malade notamment des enfants. Le plus souvent, ce travail a pu être réalisé avec l’aide des partenaires de ville la PMI, les assistantes sociales de secteur et l’aide sociale à l’enfance. Cette approche multidisciplinaire est facilitée par les échanges qui existent depuis plus de trois ans avec l’existence du groupe de travail concernant la prise en charge des familles concernées par la consommation d’alcool. 33 Malgré cela les échecs de prise en charge sont fréquents dans la maladie alcoolique. Les situations sociales des personnes concernées sont souvent très dégradées : surendettement, ruptures familiales, relationnelles et professionnelles. Le soutien à apporter aux enfants est parfois difficile à mettre en place du fait de la motivation fluctuante des parents concernés. Cependant le soutien médico-psycho social est toujours utile même en cas de récidive de la consommation. La relation d’aide engagée entre le professionnel du Réseau et la personne malade est souvent un support à de nouvelles tentatives d’arrêt de la boisson. En 2005 ont eu recours à l’assistante sociale du Réseau : ? 259 personnes suivies pour une infection à VIH, ? une trentaine personnes suivies dans le cadre d’une pathologie hépatique et/ou d’un problème d’alcool. Il s’agit pour la plupart de personnes évoluées dans leur maladie ayant été hospitalisées dans le service de médecine interne. L’intervention sociale a porté le plus souvent sur une orientation en soins de suite sur la récupération de droits sociaux laissés fréquemment en souffrance depuis plusieurs mois et souvent sur une intervention plus globale et multidisciplinaire au niveau de la famille. I- L’ACCES AUX SOINS : Aide Médicale Etat (AME) Sept dossiers d’Aide Médicale Etat ont été instruits et accordés en 2005 (6 nouveaux, 1 en renouvellement). Le renouvellement concerne un homme d’origine turque suivi dans le cadre d’une hépatite virale n’ayant pas fait de demande de titre de séjour (pas de traitement). Les six nouveaux dossiers concernaient des personnes en situations irrégulières nouvellement prises en charge dans le cadre d’une affection à VIH (5) et Hépatite C + cancer (1) par le Réseau. Il faut noter des difficultés majorées pour l’admission à l’AME : temps d’attente plus longs liés à des exigences accrues quant aux justificatifs à fournir notamment concernant. 34 - le temps de présence en France (le passeport ne suffit plus, il faut justifier par un autre moyen de + de 3 mois de résidence ) - les ressources (il faut justifier de l’absence de ressources !!!) Ces difficultés persistent malgré que nous disposions de correspondants à la Caisse primaire d’assurance maladie. La restructuration des centres des hauts de seine et la centralisation de la gestion des dossiers à Nanterre a créée des situations de retard voire même des pertes de dossiers qui ont été très préjudiciables aux malades. Le Réseau a dû pallier dans l’attente de la décision d’AME à la prise en charge de plusieurs factures examens biologiques : 455 Euros dépensés en 2005. Couverture Médicale Universelle (CMU) 4 dossiers de CMU de base + complémentaire ont été instruits. Il s’agissait : - d’un couple l’un originaire d’Espagne l’autre français ayant vécu jusqu’en 2005 en Espagne et revenu s’installer en France. Ce couple suivi dans le cadre d’une infection à VIH et d’une grossesse n’avait pas encore de droits ouverts au régime général. Cette situation devrait être transitoire. - de 2 personnes récemment régularisées. 6 dossiers de CMU complémentaire (en complément de régime général) ont obtenu un accord : Il s’agissait de - 4 familles monoparentales (titulaires de l’AAH) avec enfants à charge. - 1personne ayant été incarcérée - 1 personne sans ressource depuis sa régularisation Peu de personnes sont concernées par la CMU complémentaire du fait du plafond de ressources très bas. Il est cependant indispensable que les personnes malades puissent bénéficier d’un régime de protection complémentaire notamment pour les frais d’optique, les soins dentaires, la prise en charge du forfait journalier (15 Euros au 01/01/06) en cas d’hospitalisation. 35 La complémentaire «Intégrance» Elle est prise en charge par le Conseil Général des Hauts de Seine pour les anciens bénéficiaires de l’aide médicale départementale et pour les bénéficiaires de l’AAH domiciliés dans les Hauts de Seine. 6 dossiers ont été instruits en 2005 (5 en renouvellement, 1 nouveau). Il s’agit de patients titulaires de l’AAH pour lesquels la CMU complémentaire n’a pu être prolongée. Cette adhésion (gratuite pour les malades) rend de grands services à ces personnes aux ressources modestes (soins dentaires, frais d’optique, forfait journalier). La constitution des dossiers représente une charge de travail importante pour le service social car la plupart des personnes concernées ne sont pas en mesure d’effectuer leurs démarches seules. Les personnes prises en charge par le Réseau sont majoritairement domiciliées dans les hauts de Seine et peuvent, le cas échéant prétendre à cette aide. Pour les autres, nous les oriento ns vers le dispositif sécurité sociale malheureusement moins avantageux. Fonds de Secours du Réseau pour les soins : 7 735 Euros consacrés aux soins en 2005 Dans le domaine des soins ce budget est utilisé pour : - traitements (hors antiviraux). La vitamine B1 et B6 (non remboursée par l’assurance maladie) est achetée par le Réseau pour les malades alcooliques sevrés. - examens biologiques - soins dentaires, - prise en charge forfait journalier Les régimes particuliers Les Travailleurs Indépendants Quelques patients sont en grande difficulté du fait de leur statut de travailleur indépendant : diminution de ressources en cas de problèmes de santé et difficultés financières pour payer les cotisations. Contacts téléphoniques et courriers motivés aux caisses d’assurance maladie sont alors réalisés pour pallier à ces difficultés. 36 Populations migrantes personnes retournant vivre dans leur pays d’origine. Nous traitons des personnes d’origine subsaharienne et du Maghreb reparties dans leur pays d’origine (souvent à l’âge de la retraite). A leur retour en Afrique, des contacts ont été pris avec des centres de soins. Nous continuons également de traiter le conjoint vivant en Afrique Centrale d’une malade dialysée à Foch (antiviraux de retour de pharmacie, examens biologiques RVH). Situations particulières Délivrances des anti-viraux pour une durée supérieure à un mois Le problème de la délivrance des médicaments pour une durée supérieure à un mois (vacances) est en partie résolu grâce à un assouplissement de la législation en vigueur (un certificat médical attestant de la nécessité des traitements est néanmoins utile). Il est souvent nécessaire d’accompagner les malades dans leurs démarches (lettre et texte à l’appui) car l’application de la législation diffère d’un Centre de Sécurité Sociale à l’autre. la Sécurité Sociale des français à l’étranger: Trois patients Français travaillant à l’étranger sont affiliés à cette Caisse qui accorde sur certificat médical et lettre motivée l’autorisation de 6 mois de délivrance. II – REGULARISATIONS DE TITRES DE SEJOUR : 9 nouveaux dossiers ont été constitués en 2005 : 8 à la Préfecture des Hauts de Seine et 1 dans le Val d’Oise. Ils concernaient : - 7 personnes originaires d’Afrique subsaharienne (6 suivies dans le cadre d’une infection à VIH et 1 pour hépatite B + cancer ) 37 - 1 originaire d’Haïti ( VIH ) - 1 originaire du Maroc ( VIH ). Ce dossier avait été refusé en appel en 2003 et 2004 et a obtenu un accord fin 2005 à la suite de la parution de la circulaire. 12 demandes de prolongation de titre de séjour ont été instruites en 2005 et ont abouti. La grande majorité des personnes régularisées travaillent de façon stable et régulière. L’instruction de ces dossiers de renouvellement nécessite un accompagnement dans les démarches : rapport social et médical, éléments administratifs à rassemble Aucune carte de résident (10 ans) n’a été accordée et ce malgré des lettres de soutien adressées par nos soins à la préfecture (personnes parfaitement intégrées depuis plusieurs années). III - LES PRESTATIONS : Indemnités Journalières Entre quinze et vingt dossiers sont constitués par l’assistante sociale chaque année (toutes pathologies confondues). Il s’agit le plus souvent de dossiers complexes : plusieurs employeurs, périodes de chômage intercalées avec des emplois de courte durée dans la majorité des situations personnes malades ne bénéficient pas de complément de salaire ce qui occasionne des déséquilibres budgétaires et nous oblige à demander des aides financières. Le retour à l’emploi par le biais du mi temps thérapeutique est souvent proposé. Invalidité - Une douzaine de personnes sont en invalidité depuis plusieurs années suite à des arrêts de travail prolongés liés à la pathologie VIH. Il s’agit de personnes âgées de plus de 40 ans qui ont eu avant la maladie un parcours professionnel normal. Une aide à la constitution des dossiers a toujours été nécessaire. 38 - Aucune demande d’ invalidité première ou deuxième catégorie n’a été instruite en 2005. Allocation Adulte handicapé 73 personnes séropositives VIH suivies sur le site Foch perçoivent l’allocation adulte handicapé (AAH). Leur réinsertion professionnelle demeure bien souvent illusoire même avec un suivi éducatif comme celui proposé par les Appartements de Coordination Thérapeutique. Parmi eux beaucoup présentent des troubles graves du comportement souvent liés à des conduites addictives certains présentent des handicaps associés graves (séquelles neurologiques sévères, cirrhose décompensée, maladie psychiatrique) qui justifient en plus l’attribution d’une allocation tierce personne. 5 nouveaux dossiers d’AAH ont été instruits en 2005 : - 3 concernaient des personnes suivies dans le cadre d’une infection à VIH : 1 présentant des troubles du comportement, 2 étaient en rupture sociale depuis de nombreuses années. - 2 concernaient des personnes suivies dans le cadre d’une hépatite C au stade évolué. 13 dossiers d’AAH ont été renouvelés. Ces demandes concernent des personnes bénéficiaires de l’AAH depuis plus plusieurs années : consommation excessive et/ou intermittente d’alcool, de substances psycho-actives, parcours de vie professionnelle très chaotique. Maintien dans l’emploi et reclassement A chaque fois que possible le maintien dans l’emploi est suggéré avec, le cas échéant, aménagement du poste de travail et/ou reprise à mi-temps thérapeutique. Ceci fait l’objet de plusieurs entretiens avec la personnes concernée, le médecin et l’assistante sociale. Avec l’accord de la personne et en sa présence des contacts peuvent être pris avec la médecine du travail et/ou l’assistante sociale d’entreprise afin d’aménager au mieux le poste de travail. 39 2 demandes seulement de reclassement professionnel ont été effectuées en 2005 auprès de la COTOREP. Maintien dans l’emploi et reclassement. A chaque fois que possible, le maintien dans l’emploi est suggéré avec, le cas échéant, aménagement du poste de travail et/ou reprise à mi-temps thérapeutique. Ceci fait l’objet de plusieurs entretiens avec la personnes concernée, le médecin et l’assistante sociale. Avec l’accord de la personne et en sa présence des contacts peuvent être pris avec la médecine du travail et/ou l’assistante sociale d’entreprise afin d’aménager au mieux le poste de travail. 2 demandes seulement de reclassement professionnel ont été effectuées en 2005 auprès de la COTOREP. V – ACCOMPAGNEMENT DANS LES SOINS Les Appartements de Coordination thérapeutiques (ACT) 8 personnes suivies par le Réseau ont séjourné en ACT (Trait d’Union, Altaïr, Initiatives). Parmi elles : - 2 nouvelles personnes a été admises en 2005 au trait d’union .Elles ont effectué un séjour de courte durée. - L’un n’est pas resté car il n’était pas dans une démarche de soin par rapport à la toxicomanie. - l’autre a rencontré des difficultés à se séparer de sa famille (relation fusionnelle +++ avec sa mère). ? Tous deux ont mal vécu le logement collectif (cohabitation difficile entre malades). L’accompagnement proposé par l’équipe du trait d’union a cependant été bénéfique .La continuité du suivi a été assurée pour ces deux malades malgré leur sortie d’ACT. 40 ? une femme admise en 1999, au stade du Sida séjourne toujours au trait d’union. Elle posait de gros problèmes de comportement ayant occasionné une prise en charge en psychiatrie. Cette jeune femme avait aussi séjourné longuement en établissements de soins de suite pour des problèmes médicaux (tuberculose) et psycho-sociaux (troubles psychiatriques et absence de conditions de vie stables). Actuellement, elle semble être stabilisée et une sortie pourrait être envisagée si un logement HLM était attribué. - 1 couple avec enfant ( tous trois contaminés ) a été admis à Initiatives Il s’agit d’un père et d’une mère originaires de Côte d’Ivoire tous deux déboutés de leur demande d’asile (Mr a été régularisé par le biais des soins, Mme est en attente). Ils ont appris leur séropositivité en arrivant en France. L’enfant est né en Afrique, la mère n’avait pas été traitée. L’admission en appartement thérapeutique a permis de soutenir la famille très éprouvée par l’annonce du diagnostic et de l’aider dans ses démarches de soins. Le soutien psycho -social et financier ont pu être mis en place conjointement avec le Réseau. Actuellement, le père travaille ce qui permet de rétablir le budget. La famille est très assidue dans le suivi médical. 4 personnes sont sorties d’ACT en 2005 - 2 décès (patients au stade du Sida) l’un séjournait au trait d’union, l’autre à Alternative (Paris), - 1 incarcération (a gardé contact avec le trait d’union et avec le Réseau à sa sortie de prison), - une exclusion par mesure disciplinaire. Plusieurs demandes ont été refusées faute de place en ACT. Un réel besoin existe aussi dans le cadre de l’hébergement des personnes séropositives au VHC notamment pendant la durée de leur traitement. Une demande a été faite à Arapej (en famille d’accueil) mais le patient n’a pas donné suite. 41 Chaque année une rencontre est organisée dans chaque structure d’ACT avec l’équipe du Réseau pour faire le point sur les patients suivis conjointement. Les demandes de logement Plus de 10 demandes de logement (et renouvellement) ont été entièrement constituées et suivies par le Service Social (constitution du dossier avec justificatifs, rapport social et certificat médical). De multiples relances téléphoniques auprès de Préfecture, Mairie, OPHLM, Office privé d’HLM, ont été faites. Aucune demande n’a abouti en 2005 dans les Hauts-de-Seine. L’accès au logement est un problème majeur sur notre département. Nous avons l’impression que nos courriers et l’accompagnement que nous proposons aux malades n’ont qu’une faible influence sur l’instruction de la demande. L’organisation des Soins au Domicile Quelques malades bénéficient d’un logement ou d’un hébergement, mais ont besoin d’un soutien thérapeutique au domicile (aide à l’observance, soutien psychologique et/ou d’une auxiliaire de vie). L’assistante sociale joue souvent un rôle de relais à la mise en route de ces aides et à la continuité du suivi. En lien avec le SSIAD, elle gère les problèmes sociaux qui se posent dans le cadre du maintien au domicile (régularisation des droits, aides financières …). Des visites au domicile sont possibles. En 2005, nous avons fait appel au SSIAD 92 de la Croix Saint Simon pour 18 patients dont 8 nouvelles prises en charge (Cf rapport d’activité du Docteur Zucman). L’aide au domicile (dispositif départemental) Les aides au domicile sont le plus souvent mises en place à la sortie d’une hospitalisation et concernent des malades au stade du Sida. 4 personnes ont bénéficié de ce dispositif en 2005, il s’agit - 2 personnes isolées au stade évolué de la maladie (sida +cancer), 42 - 1 malade paraplégique, - 1 femme seule avec enfant hospitalisée pour toxoplasmose et infection à mycobactéries. Les contacts entre l’assistante sociale et la coordinatrice de l’association Aides qui gère le dispositif sont indispensables. 43 Aide aux familles 2 familles ont bénéficié du soutien au domicile d’une auxiliaire de vie adressée par l’Association Aide aux Mères (siège à Rueil Malmaison). Il s’agit : - d’un père seul avec trois enfants (financement ASE demandé et obtenu): - d’une mère seule avec 2 enfants dont le conjoint décédé en 2004 (co-infection VIH/VHC). La mère (atteinte aussi une co-infection VIH/VHC) est très dépressive et assume mal la gestion de sa vie quotidienne. Le partenariat avec cette association permet d’apporter un soutien spécialisé aux familles en difficulté sociale et/ou familiale. L’aspect médical (mères très fatiguées) est aussi un paramètre rendant nécessaire l’intervention. Les Etablissements de Soins de Suite 17 patients infectés par le VIH ont fait l’objet d’une demande de transfert en établissement de soins de suite, (1 demande concernait une personne à son domicile, les autres étaient hospitalisées) 5 demandes a été annulées faute de place rapidement. Parmi les 12 patients admis en établissement de soins de suites : - 8 ont été transférés pour des problèmes médicaux graves liés au SIDA (Cancer, toxoplasmose, insuffisance coronarienne, co-infection VIH/VHC + cirrhose), - 4 ont été adressés en convalescence pour des perturbations psychologiques voire psychiatriques. Ils sont tous les 4 partis « en séjour de rupture » en province (Briançon et Cambo les Bains et Montauban). Etablissements sollicités : En région parisienne : Bligny , St Martin du Tertre, Hôpital Gouin à Clichy,:Hôpital de Puteaux, clinique St louis à Poissy En province : Montauban « Négrepelisse », Briançon Rhône Azur , Cambo les Bains 44 29 patients concernés par l’alcool ont fait l’objet d’une demande de Maison de Santé Médicale Spécialisée : - Parmi eux, 19 présentaient un problème hépatique grave (cirrhose décompensée) ainsi qu’une perte d’autonomie importante. 9 ont été orientés à l’hôpital GOUIN,5 à l’hôpital Albert Chenevier de Créteil, 5 à la clinique du Château d’Herblay. ? Parmi les 10 autres demandes : 4 ont été annulées (2 décès dans le service, 2 annulations et retour au domicile faute de place) ? les 6 autres concernaient des personnes nécessitant « une consolidation » de leur sevrage alcoolique suite à leur séjour à l’hôpital. Les aides financières le budget du Réseau consacré à l’aide aux malades a explosé en 2005 puisque 15 247 Euros y ont été consacrés : - 7 735 Euros pour les soins - 2 094 Euros pour l’aide alimentaire. - 5 418 Euros ont été utilisés pour des dépenses diverses (aide aux paiements des loyers, cartes de transport, billets de train, frais d’optique, médicaments, EDF/GDF….) Différents secours ont été obtenus de l’Aide Sociale à l’Enfance, de la Fondation de France, de la Fondation du Maréchal Foch et du Conseil Général des Hauts de Seine. Ces aides concernaient pour l’essentiel des familles dont les difficultés financières étaient en lien direct avec les soins (forfaits journaliers) ou en rapport avec la maladie (diminution de ressources liée à des arrêts de travail) Un dossier Fonds de Solidarité Logement a été constitué et a obtenu un accord pour la . prise en charge d’une dette de loyer (800 Euros) + paiement de 6 loyers à venir .Il concernait un malade au stade du Sida + cancer ayant du fait de ses traitements une diminution importante de ses ressources. Un dossier de surendettement a été monté auprès de la Banque de France. 45 Les associations spécialisées d’aide aux malades (notamment AIDES et Sol en Si) ne sont plus sollicitées comme dans le passé car elle dispose de moins de fonds de secours. Les tutelles 2 demandes de tutelle ont été effectuées pour des personnes concernées par un problème d’alcool important avec des répercussions sur le comportement. Cours dans les I.F.S.I : Chaque année tous les professionnels du Réseau interviennent auprès des élèves de 1 ère année ; Présentation du Réseau, problématique sociale, spécificité de la prise en charge en lien avec la maladie. Participation aux congrès Société française de lutte contre le Sida à Saint Malo (octobre 2004). 46 RAPPORT D’ACTIVITE 2005 des psychologues Raphaëlle FARCY et Sylvia ODIE l/ Prise en charge des malades : 72 patients ont été reçus dont 45 femmes et 27 hommes. - 28 d'entre eux ont consulté pour des problèmes d'alcool - 29 d'entre eux ont consulté autour de la problématique VIH - 7 d'entre eux ont consulté pour des problèmes liés au tabac - 5 d'entre eux ont consulté pour une hépatite - 5 d'entre eux ont consulté pour des problèmes liés à une autre maladie du foie. 286 consultations auprès des patients ont été effectuées en 2005. 43 en interne et 243 en externe au Centre Burgos. Par rapport à l'année précédente, notons une augmentation du nombre de patients (49 en 2004) et une mais une diminution du nombre de consultations (293 en 2004). Soit une moyenne de 4 consultations par patients au lieu de 6 en 2004. 6 consultations ont été consacrées cette année au suivi des familles (4), 3 familles étaient concernées par l'alcoolisme d'un de leur proche, 1 famille de patients VIH est venue consulter, ce qui constitue une diminution par rapport à l’année passée (47 consultations auprès de 11 familles en 2004). 350 300 250 200 Nbre CS 150 Nbre Patients 100 50 0 2004 2005 Al Prise en charge de l'alcool: 28 personnes sont donc venues consulter au sujet de leur consommation d'alcool : 19 femmes, 6 hommes et 3 familles. Le nombre de consultations pour un problème d'alcool est de 97 en 2005 (111 en 2004). Soit une moyenne de 3,5 consultations par patient au lieu de 5 en 2004. 47 120 100 80 2004 60 2005 40 20 0 Nbre Patients Nbre de CS B/ Prise en charge du VIH 29 personnes sont venues consulter pour une difficulté liée au VIH. 15 femmes et 14 hommes. La prise en charge des patients porteurs du VIH représente 112 consultations en 2005. Soit légèrement moins que l’an passé (138 en 2004), pour un nombre supérieur de patients (19 en 2004). 140 120 100 80 2003 60 2004 40 2005 20 0 Nbre patients Nbre CS C/ Prise en charge des maladies du foie: 5 patients ont été vus cette année, pour 20 consultations. 3 femmes et 2 hommes. Par rapport à 2003, le nombre de patients est stable (5 en 2003), mais le nombre de consultations a augmenté (11 en 2003). 5 patients ont consultés pour une autre maladie du foie (cancer,…) 2 femmes et 3 hommes, pour 13 consultations. Tous sont de nouveaux patients. 48 35 30 25 2003 2004 20 15 2005 10 5 0 Nbre de Patients Nombre de CS D/ Prise en charge du tabac 7 patients ont été vus cette année, 2 hommes et 5 femmes, totalisant 44 consultations. Tous sont venus en externe. Nous notons une stabilisation du nombre de consultation (40 en 2004). 45 40 35 30 25 20 15 10 5 0 2003 2004 2005 Nbre de Patients Nbre de CS II - Formations et annexes: En 2005, 8 journées ½ ont été consacrées à des formations personnelles: 24 Mars: Tabac et grossesse (Paris) 29 Mars: EPU sur la cirrhose (Suresnes) 8 Avril: Séminaire de formation psy- SFLS (Paris) 19 Avril: Réunion alcool 6-7 octobre : Congrès SFLS, HIV et désir d’enfant à St Malo 17 octobre : Communication auprès des Seniors de Suresnes, dans le cadre de la semaine bleue organisée à Burgos. 21-22 octobre : Colloque GYPSY V, rêves de femmes, Paris Participation aux réunions multidisciplinaires autour de la prise en charge des enfants des parents souffrant de problèmes d'alcool. Participation aux réunions intra équipes bi-mensuelles Assemblée générale du réseau le 20/06/05. Participation aux différents conseils d'administration 49 RAPPORT D’ACTIVITE 2005 – Madame Sonia RIEUSSET PATIENTS VIH-VHC HÔPITAL RAYMOND POINCARE A GARCHES Nombre de suivis sociaux : 122 patients Nombre de dossiers COTOREP effectués : 22 Nombre d’Indemnités journalières mises en place : 2 Congés longues maladies : 1 Aide accès au logement – hébergement : 19 Nombre de demande en Appartements Thérapeutiques : 18 Orientation en établissement de suite : 15 Orientation HAD ou Aides à domicile : 7 Aide régularisation droit sécurité sociale, titre de séjour… : 32 Problèmes familiaux (divorce, garde d’enfants, IVG) : 9 Nombre de demandes d’aides matérielles (alimentaire – médicaments – soins dentaires – financier) : 26 Emploi/chômage/insertion/formation : 20 Demande de tutelle : 0 Demande de placement en longs séjours – MAS : 2 File Active 345 Patients Service Maladies Infectieuses de Garches : 16 lits d’hospitalisation + HDJ + Consultations. Comparaison statistiques succinctes 2003/2005 Nous pouvons constater une augmentation d’environ 5 % de personnes suivies régulièrement sur le plan social. Il est a noter que les difficultés de logement, hébergement, d’accession à un appartement thérapeutique ainsi que les aides financières (tickets service, titre de transport, aide aux loyer…) sont en recrudescences. Pour la population suivie la précarisation est de plus en plus marquée avec toujours un nombre important de personnes sans papier au 1 er rendez-vous avec l’assistante sociale. 50 RAPPORT D’ACTIVITE 2005 de l’arthérapeute Christophe De Vareille Atelier CREAT’HIV 1)Quelques chiffres : Fréquentation de l’atelier en 2005 : nombre de séances : nombre total d’entrées : moyenne de fréquentation d’un atelier : nombre de personnes ayant participé à l’atelier : 89 427 4,8 personnes 83 dont : 1 personne a participé à 51 séances 1 - 43 1 - 34 1 - 32 1 - 26 1 - 19 1 - 14 1 - 12 3 8 5 6 7 5 6 4 8 3 13 2 33 1 - 2)Bilan L’atelier, à la fois lieu culturel et lieu de soin : La place et le fonctionnement de l’atelier au sein de l’hôpital répondent à un désir important exprimé par beaucoup de patients hospitalisés : le désir de chacun d’être accueilli dans sa globalité, et non pour son seul aspect pathologique. L’atelier permet aujourd’hui une réponse bien adaptée à ce que l’institution propose : c’est un lieu de vie intégré à l’institution et pourtant très différent, centré sur la personne plus que sur le corps, et portant l’accent sur les ressources créatives des patients dans la reconstruction de leur rapport à eux-mêmes et à l’extérieur. Ainsi l’atelier d’artthérapie est-il signe de décloisonnement du soin, et d’ouverture à ses différentes 51 dimensions non-médicales : la dimension personnelle, humaine et culturelle, contribue à la qualité du soin, elle n’est ni en concurrence du soin, ni superflue. Cette année, l’atelier continue à gagner en reconnaissance institutionnelle comme proposition pertinente à la fois sur le plan du soin, dont il peut-être un complément avéré, et comme présence culturelle dans l’institution. En particulier, il est inclus au « Projet culturel à l’hôpital », initié depuis le 9 septembre par la direction, qui réunira régulièrement les différents intervenants culturels dans le souci de favoriser ainsi l’autonomie des patients et de leur proposer des espaces de création et d’ouverture, dont l’importance à l’hôpital a été soulignée. A cette occasion, l’atelier s’intègre aux propositions culturelles soutenues par l’hôpital. Le public accueilli : Comme les années précédentes, l’atelier accueille à la fois des personnes hospitalisées, et des personnes qui choisissent de revenir de l’extérieur. Ces dernières sont souvent en situation d’insertion sociale précaire ou problématique, et l’atelier leur rend possible la reconstruction d’une appartenance à un groupe et l’inscription dans un projet, donc dans le temps. L’accueil des personnes hospitalisées est davantage tourné vers la dimension personnelle du soin : prendre en compte la sensibilité, la richesse d’émotions, d’intuitions, et la capacité du patient à y chercher appui dans sa relation à luimême et à son entourage. Enfin, la dimension de convivialité reste un aspect très important pour les personnes qui se sentent isolées par la douleur des situations qu’ils doivent affronter. Travail symbolique : Dans l’atelier, il est proposé de dessiner, de peindre ou de modeler. La difficulté de la peinture n’est pas d’abord un problème technique. Ce qui est difficile, c’est d’être là, d’être soi-même, de s’impliquer dans ses actes, ses décisions, ses gestes. C’est d’oser dire « je ». La peinture, c’est un bon terrain pour prendre ce risque d’apprendre à dire « je ». Ce qui rend possible la prise du risque, parce que nous ne sommes ni dans le champ professionnel, ni dans le système familial, où les conséquences pourraient avoir un effet plus redouté. L’ennemi auquel nous avons souvent affaire, c’est la mésestime de soi. Le but principal du travail, c’est d’amorcer une restauration de l’estime de soi, pas à pas, et la possibilité d’être satisfait de soi et de son travail. Nous ne faisons pas l’interprétation psychologique des travaux réalisés à l’atelier. L’atelier est d’abord une invitation à commencer, à retrouver un certain plaisir à faire et à voir les choses, et à s’y sentir chez soi. Ce n’est pas un cours de peinture, mais c’est une occasion d’un temps de recul, qui permet de ne plus être seulement objet de ce qui arrive, mais d’en devenir éventuellement l’observateur, et surtout d’en devenir sujet, acteur. Il y a beaucoup de gens qui disent : « J’ai passé un très bon moment, je suis sorti de mes soucis pendant deux heures. » Ce sentiment de détente et de bien-être n’est pas un but, mais c’est un bon signe. 52 Autres points et conclusion : Cette année, une légère diminution de fréquentation peut s’expliquer par le fait que l’annonce de l’atelier manque actuellement de relais en dehors du service. Nous avons surtout privilégié cette année la présence aux participants pendant les séances. Un travail de communication plus large est envisagé pour l’année 2006. L’atelier a été marqué au mois de mai par la mort à l’hôpital d’un des plus anciens participants, dont nous avons aussi pris le temps d’accompagner la maman. Pour les plus anciens, c’est un événement qui reste très difficile à évoquer encore aujourd’hui, et qui fragilise leur sentiment de relative sécurité dans l’atelier. De février jusqu’à juin, l’atelier a fait l’objet d’un film documentaire réalisé par Julia Fomina, intitulé « A la recherche du soi », sur l’art-thérapie. Le film est actuellement en cours de montage. Enfin, l’atelier a accueilli cette année deux stagiaires en formation d’artthérapie, l’une de septembre 2004 à juillet 2005, et l’autre de septembre jusqu’à décembre 2005. L’ATELIER Créat’HIV à L’HOPITAL RAYMOND-POINCARÉ Depuis 1996, l’atelier Créat’HIV est rattaché au service des maladies infectieuses et tropicales de l’Hôpital Raymond Poincaré à Garches, service aujourd’hui intégré au Département de Médecine Aiguë Spécialisée, toujours sous la responsabilité du Professeur Perronne. A l’origine créé dans le souci d’accompagner les personnes concernées par le VIH, parfois désocialisées ou encore exclues à cause de leur maladie, l’atelier est aujourd’hui intégré au réseau ville-hôpital Val de Seine. Se reconstruire intérieurement : Animé par un artiste formé à l’art-thérapie, Christophe de Vareilles, l’atelier a pour projet de proposer aux patients qui le souhaitent, un espace personnel où se reconstruire intérieurement, à partir d’un travail de création artistique (dessin, peinture, modelage). La création n’est pas proposée comme une évasion, divertissement, ou loisir, mais propose de ne pas rester centré sur la souffrance. L’atelier permet de recréer avec soi-même une relation d’accueil et d’ouverture qui tienne compte de l’obstacle mais cherche à le dépasser. Un lieu d’échange et de relation: L’atelier Créat’HIV est ouvert deux après-midi par semaine, les mardi et vendredi de 14h.30 à 17h.30 pour les patients hospitalisés et ceux qui, sortis de l’hôpital, souhaitent continuer leur cheminement de création. Nous leur proposons un atelier collectif, ouvert aux interrelations et aux échanges. L’atelier joue un rôle de socialisation et de réintégration dans un réseau de relation 53 Un espace personnel et privé : Le besoin en est particulièrement ressenti lors des hospitalisations longues où le manque d’intimité de l’univers hospitalier se fait plus pesant. Des accompagnements individuels (prêt de matériel, suivi personnel), sont proposés dans leur chambre, selon le besoin particulier des patients ou leur difficulté à se déplacer. Un lieu intermédiaire entre l’hôpital et l’extérieur: L’atelier échappe au modèle soignant/malade qui domine généralement les structures hospitalières, et qui met souvent le patient dans la position de « celui qui ne sait pas », objet de soins de « ceux qui savent ». Pour beaucoup de patients, ce modèle est insuffisant ou déresponsabilisant. A l’atelier, les patients sont accueillis d’abord comme des personnes, et non selon leur maladie. Un cheminement personnel leur permet de se préparer intérieurement au retour hors de l’hôpital. Un lieu de soin alternatif: Par le travail régulier de création, ils sont invités à prendre des décisions personnelles et impliquées, jusqu’à les assumer face aux regards des autres, dans l’atelier puis à l’extérieur. Développer ces espaces d’autonomie et de liberté nous amène souvent à découvrir certains obstacles et à pouvoir les affronter pour gagner en confiance. Le départ d’une personne est en général l’occasion d’une relecture du chemin parcouru à l’atelier, d’une oeuvre à l’autre, pour en repérer les étapes importantes, les avancées et les moments difficiles, qui sont souvent des moments-clés dans la progression de leur reconstruction. Les traces très concrètes qu’ils ont ainsi pu poser de leur parcours deviennent alors des signes riches d’émotions et porteurs d’avenir. 54 CONCLUSION Les points marquants de l’année 2005 pour le Réseau Ville -Hôpital Val de Seine ont été : - Augmentation des vacations et de l’offre de soin en tabacologie et alcoologie ; cette offre de soin nouvelle a tout de suite rencontré les besoins des usagers. De plus, les interventions d’information et de prévention en alcoologie et tabacologie ont été nombreuses et appréciées par un public varié. - L’évolution du site Internet, créé en 2004 devient un véritable outil d’information et le lieu sécurisé de discussion interactive de dossiers cliniques dans le domaine du VIH. - Le succès des séminaires de formation pour des publics variés L’activité de soin est restée dominante et se trouve en augmentation constante. Par sa lourdeur, la charge de travail clinique risque de peser dans l’avenir sur les autres axes d’activité de l’association (prévention et formation). En 2006, de nombreux réseaux ville hôpital ont décidé d’évoluer vers « des structures de coordination » dans le domaine de la santé, avec le format imposé par la Dotation Régionale de Développement des Réseaux (DRDR) financée par l’ARH et l’URCAM. Les acteurs du réseau Ville Hôpital Val de Seine ne se reconnaissent pas dans une activité de coordination pure. Nous restons très attachés à la prise en charge directe des usagers par les professionnels du RVH avec bien entendu une coordination vers le secteur de ville et une forte activité de formation et de prévention. Nous souhaitons que notre spécificité reste reconnue dans notre financement à deux niveaux : - pour notre budget des postes de soins gérés au sein de l’hôpital Foch où nous souhaitons que le RVH soit lisible au chapitre des MIG (Missions d’Intérêt Général). - Pour notre budget de fonctionnement que nous espérons pouvoir garder intact par l’Observatoire SIDA des Hauts de Seine préservant ainsi nos liens avec le Conseil Général des Hauts de Seine et la DDASS 92. 55 ANNEXES 56 MEDECINS GENERALISTES ET VHC RAPPORT FINAL Réalisé par : · Agnès Dumas, Centre de Recherche Psychotropes, Santé Mentale, Société. Université René Descartes Paris V, INSERM/ CNRS · Jonathan Ruiz-Huidobro, Laboratoire de sciences sociales, ENS / EHESS 57 Table des matières INTRODUCTION................................................................................................................................................................ 59 REVUE DE LITTERATURE ....................................................................................................................................................60 I/ ANALYSE DES CONDITIONS DE PRODUCTION DES DONNEES ............................................................ 62 A/ A SPECTS THEORIQUES : DU PROBLEME DE SANTE PUBLIQUE AU PUBLIC DES MEDECINS DE VILLE ...................62 B/ CONSTRUCTION DE LA METHODOLOGIE ET DE L ’OBJET DE RECHERCHE................................................................64 1/ L’étude de correspondance médicale................................................................................................................... 64 2/ Vers une réorientation qualitative de la recherche........................................................................................... 64 3/ Intérêts et limites de l’étude................................................................................................................................... 66 II/ LE METIER DE GENERALISTE A LA LUMIERE DU VHC : DEUX CONCEPTIONS ET PRATIQUES CONTRASTEES ....................................................................................................................................... 67 A/ « M OI MON ROLE C’EST D’ETRE UNE BOITE AUX LETTRES » …..............................................................................67 B/ LES GENERALISTES « SPECIALISES » ...........................................................................................................................68 III/ UNE ANALYSE DES OBSTACLES ET DES FACTEURS D’INVESTISSEMENT DES MG DANS LA PRISE EN CHARGE DU VHC ................................................................................................................................. 70 A/ DES OBSTACLES DE DEUX ORDRES..............................................................................................................................70 1/ Les dysfonctionnements sectoriels........................................................................................................................ 70 2/ Les dysfonctionnements organisationnels........................................................................................................... 71 B/ LES FACTEURS D’INVESTISSEMENT .............................................................................................................................72 1/ La socialisation professionnelle............................................................................................................................ 72 2/ Une (sur-)confrontation quotidienne avec des populations à risques............................................................ 72 3/ De nouveaux modes de formation......................................................................................................................... 73 Conclusion..................................................................................................................................................................... 74 BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................................................................ 75 ANNEXES............................................................................................................................................................................... 77 58 Introduction L’hépatite C évolue dans 30 % des cas vers une cirrhose, dans un délai de 10 à 40 ans après la contamination. Les modes de transmission sont dominés par le contact sanguin, de telle sorte que les transfusés (avant 1992/0) et les usagers de drogues (par voie intraveineuse) y sont particulièrement exposés. Actuellement, la toxicomanie devient le principal facteur de risque en France : alors que les cas associés à la transfusion ont progressivement diminué, la prévalence de l'infection par le VHC est de 60% environ chez les usagers de drogues par voie intraveineuse (Conférence de consensus, 2002). Dans la conférence de consensus sur le traitement de l’hépatite C (2002), la prévalence des adultes atteints par le virus de l’hépatite C (VHC) en France a été évaluée à 1,1% et on estime que 400 000 à 500 000 personnes ont une infection chronique par le VHC, ce qui est supérieur à la prévalence du virus de l'immunodéficience humaine (VIH). En raison de cette prévalence importante, tout praticien est logiquement confronté à cette affection, à fortiori s’il est installé dans une métropole, où la prévalence est plus élevée. En Ile -de-France, la prévalence approche 0,9% (Dubois et al., 1997 ; Meffre et al., 2005). Selon plusieurs études, une part significative des personnes atteintes par le VHC ignorent leur statut sérologique (Rotily et al.,1999 ; Heddle et al., 1997 ; Bello et al., 1998). Dans une étude conduite dans des centres de la sécurité sociale en 1994, 76% des malades infectés par le VHC ignoraient leur statut sérologique (Dubois et al., 1997). Cette enquête a été reconduite en 2004 : les personnes séropositives ne sont plus que 44% à ignorer leur statut (Meffre et al., 2005). Le traitement antiviral permet aujourd’hui de guérir jusqu’à 50% des malades (selon l’âge, le sexe et le génotype). En effet, le pourcentage de malades traités avec succès est passé de 10% avec l'interféron (IFN) en monothérapie à plus de 50 % avec la bithérapie associant l’IFN pégylé (IFN PEG) et la ribavirine. Pour certains génotypes (2 et 3), le taux de réponse avoisine aujourd’hui 80 % dans les essais thérapeutiques. Les modalités de prise en charge et d’organisation des soins connaissent donc de profondes transformations, après plusieurs années d’échecs thérapeutiques. Aujourd’hui, avec l’amélioration des traitements, le relais des généralistes, en partenariat avec les spécialistes, revêt une importance majeure dans l’amélioration de l’accès aux soins. Face à ces changements, nous avons voulu savoir quel rôle les médecins généralistes libéraux (MG) souhaitent jouer dans le dépistage et la prise en charge des malades de l’hépatite C. Connaissant bien l’histoire de leurs patients, ils sont en effet les mieux placés pour dépister et repérer les patients à risque, pour attirer l’attention sur une éventuelle contre-indication ou précision relative au traitement antiviral, ou pour prendre en charge ses effets secondaires. L’objectif de cette enquête, basée sur une démarche qualitative – par la réalisation d’entretiens et par une analyse de la correspondance médicale entre généralistes et spécialistes – est d’apporter une meilleure connaissance 59 des pratiques des médecins généralistes face au dépistage et à l’orientation de patients atteints de l’hépatite C, afin de voir quel rôle ceux-ci veulent jouer, comment ils envisagent le partenariat avec les spécialistes hospitaliers, quel est leur degré de formation et leur demande en termes de formation. Avant de présenter les résultats, nous allons passer en revue, au regard de la littérature existante, les éventuels obstacles auxquels les MG peuvent être confrontés ainsi que les avantages dont ils disposent pour s’impliquer dans les différentes étapes de la prise en charge de l’hépatite C, afin de dégager les premières hypothèses de travail sur lesquelles nous nous sommes appuyés. Revue de littérature 1 - Le dépistage L’histoire du dépistage du VHC est récente : la mise au point de test de dépistage du VHC, au début des années 1990, a permis de lancer les premières actions de prévention, de dépistage et des soins. Depuis 1993, les tests de dépistage sont remboursés à 100%. Les experts ont d’abord recommandé un dépistage ciblé des anciens transfusés, en 1993. En 1996, un guide sur l'hépatite C a été adressé aux médecins afin de les sensibiliser au dépistage ciblé de leurs patients et leur apporter des informations scientifiques. Puis, en 1996, le directeur général de la santé a incité au dépistage élargi en médecine générale. En 2000, une nouvelle campagne d’incitation au dépistage auprès des médecins généralistes a été lancée par la DGS et le CFES. Que reste -t-il aujourd’hui de la mise en place de ces différentes actions ? Quelle place les médecins généralistes accordent au dépistage de l’hépatite C dans leur pratique ? Quels sont les éventuels obstacles qu’ils rencontrent ? La lenteur de l’évolution de l’hépatite C et la discrétion de la symptomatologie clinique constituent probablement des obstacles au dépistage. Mais, par-dessus tout, c’est le caractère marginal des populations touchées par le VHC qui semble freiner l’implication des généralistes, comme l’exprime François-Rodolphe Ingold : « le sida mobilise la société toute entière avec les transfusés, les hémophiles, les homosexuels et les enfants, tandis que l’hépatite, finalement, est vue comme n’affectant jamais que ceux qui se piquent ». Les cas associés à la transfusion ayant progressivement diminué, le risque de contamination par la toxicomanie s’inscrit pourtant en première ligne. Mais les médecins généralistes déclarent y être très peu confrontés. En 1999, une étude a cherché à connaître la prévalence des cas de transfusion (avant 1991) et de toxicomanie dans 58 cabinets de médecine générale d’Ile -de-France : en 2 semaines, sur 8292 patients, 4,6% ont été transfusés avant 1991 et 1,4% s’étaient injectés des drogues (Altman et al., 1999). Or, dans une enquête téléphonique conduite auprès de 301 médecins généralistes, le dépistage était moins fréquent chez les médecins qui ne s’occupaient pas d’usagers de drogues et qui ne prescrivaient pas de dépistage du VIH (Rotily et al, 2002). On peut donc se demander comment les généralistes perçoivent la population touchée par l’hépatite C : est-ce qu’ils se la représentent comme une catégorie homogène, associée très largement à la toxicomanie ? Quels facteurs de risque mettent-ils en avant dans leur pratique ? Les professionnels de santé éprouvent en effet probablement des difficultés dans le dépistage d’une maladie dont les facteurs de risque sont souvent anciens. Plusieurs enquêtes françaises suggèrent que les professionnels de santé ne maîtrisent pas l’identification de l’ensemble des facteurs de risque (Altman et al., 1999 ; Roudot-Thoraval et al., 2000 ; Rotily et al., 2002 ; Ouzan et al., 2003). Ces études montrent en effet des la cunes dans les connaissances des médecins généralistes sur les facteurs de risque, ou une sous-estimation de leur importance, qu’ils s’agissent des facteurs liés à la transfusion 60 (Rotily et al., 2002), à l’usage de drogues par voie nasale ou à l’incarcération (Altman et al., 1999 ; Rotily et al., 2002 ; Ouzan et al., 2003). On peut également émettre l’hypothèse d’une sous-estimation des facteurs de risque mineurs tels que les hémodialyses, les antécédents chirurgicaux ou endoscopiques, le tatouage, le piercing, l’acupuncture, les accidents d’exposition au sang (pour les professions médicales et paramédicales) ou encore le fait d’être originaire d’un pays en voie de développement. Une enquête conduite auprès de 295 hépatologues européens, si elle rapportait « un consensus européen » sur les facteurs de risque usuels (transfusés, évaluation prétransplantation, exposition accidentelle au sang, usage passé ou récent de drogues, hémodialyse, partenaire porteur du VHC, niveaux d’ALT élevés) montrait également une grande diversité d’attitudes envers la transmission verticale, nosocomiale, sexuelle et l’environnement domestique (Nalpas et al., 1999). 2 - Les examens initiaux La Conférence de consensus de 2002 recommande que chez un sujet ayant des anticorps anti-VHC détectés par 2 prélèvements successifs et analysés par 2 réactifs différents, il est essentiel de chercher une réplication virale par la détection qualitative de l’ARN du VHC dans le sérum (PCR). Celle -ci peut être facilement prescrite et interprétée par un généraliste, qui oriente ensuite le patient vers un spécialiste le cas échéant. Lorsque la PCR est négative, l’hépatite C est considérée comme guérie : le généraliste donc peut très vite rassurer les patients ayant un ARN viral non détectable. La détection qualitative de l’ARN a ainsi l’avantage de réduire les temps d’attente (prise de rendez-vous chez un spécialiste et envoi des résultats) et d’être assez précise. Le bilan biologique, quant à lui, comprend des tests hépatiques (transaminases, glutamyltranspeptidase, phosphatases alcalines, bilirubine, taux de prothrombine) et un hémogramme. Le génotypage et éventuellement les tests quantitatifs ne doivent être réalisés que si un traitement est envisagé, et avant celui-ci. Les associations de malades sont les premières à demander un accès aux soins plus rapide et plus simple. En effet, le patient doit attendre parfois plusieurs mois pour réaliser les examens qui vont réaliser les dosages de transaminases puis celui de la charge virale. Entre l’annonce de la contamination et l’accès à une consultation spécialisée, certains patients attendent ainsi plus de six mois. Lors d’une table ronde sur la prise en charge multidisciplinaire des malades de l’hépatite C à un forum national de SOS hépatites1 , des intervenants relevaient que « le temps joue en effet un rôle fondamental dans la relation avec le médecin, et [que] la disponibilité du spécialiste " plane comme une menace " sur cette relation. Les patients sont très nombreux à souligner qu'ils n'ont que trop rarement l'occasion d'exprimer leur souffrance. Les spécialistes n'ont pas le temps d'écouter et moins encore de prendre en charge. C'est ce qui explique que les patients préfèrent se tourner vers leur généraliste, même si celui-ci, faute d'information, n'a pas toujours la réponse à leurs interrogations ». Or, dans une enquête conduite dans le Alpes-Maritimes et le Var, les médecins généralistes interviewés prescrivaient en première intention des examens complémentaires coûteux et peu utiles, comme l’imagerie (56%), le dosage quantitatif de l’ARN du VHC (39%) et le génotype viral (6%). En deuxième intention, la recherche qualitative de l’ARN du VHC n’était demandée que par 16% des médecins quand l’activité des aminotransférases était élevée et par 13% quand l’activité était normale, alors que celle -ci aurait dû être systématique. La recherche quantitative de l’ARN du VHC et le génotype viral, de peu d’intérêt en dehors du traitement, étaient prescrits par 25 et 13% des médecins généralistes. Ainsi, les auteurs ont conclut à une « confusion entre les tests qualitatifs et les tests quantitatifs de détection de l’ARN du VHC » et une méconnaissance du test du génotype viral (Ouzan et al, 2003). 1 Cette table-ronde était animée par Michèle Sizorn, Jacqueline Bannier et Maïté Coudurier-Dufour au Forum national SOS Hépatites qui a eu lieu les 29 et 30 novembre 2001 à Bordeaux : les propos ont été recueillis par Alexandre Biosse Duplan, dans le journal électronique Hépatites Actualités, n° 12, janvier/février 2002, http://www.arcat-sante.org/publi/archives_hpa/prisencharge142.html 61 3 - Observance du traitement et gestion des effets secondaires L’observance et l’adhésion au traitement sont des éléments indispensables au succès de la bithérapie, comme le remarque Laurent Cattan, médecin généraliste et président de l’Association Nationale des Généralistes pour la Réflexion sur l’Hépatite C (ANGReHC) : « dans ce domaine, l’expérience du médecin généraliste pour le suivi d’une pathologie chronique est primordiale et son rôle prend toute son importance, grâce à la relation de confiance établie depuis plusieurs années, la disponibilité et la connaissance de l’environnement socio-familial. »2 . Et, comme le souligne également Laurent Cattan, l’adhésion au traitement passe par la bonne gestion des effets indésirables et par la faculté d’y répondre rapidement. Le médecin généraliste peut par exemple faire savoir au patient et à son entourage que le traitement induit une fatigue notable, surtout pendant les premières semaines, qui peut retentir sur le comportement quotidien du patient et nécessiter un arrêt de travail. En effet, les effets indésirables sont nombreux : la douleur au point d’injection, le syndrome pseudo grippal, l’asthénie, la perte de poids, les tremblements, les nausées et l’alopécie réversible. Le traitement, et plus encore la fatigue qu’il entraîne, peuvent également induire une irritabilité, une anxiété, des troubles du sommeil, des difficultés de concentration, et une baisse de la libido. A partir de ces premières pistes de réflexion, nous avons élaboré un protocole d’enquête qui a connu plusieurs remaniements successifs, sur lesquels nous reviendrons dans la première partie (I), puis nous exposerons les résultats en deux parties, la première présentant une typologie des pratiques médicales observées (II) et la seconde analysant les obstacles et les facteurs d’investissement qui conduisent les médecins généralistes à orienter leurs pratiques vers une (non-)implication dans la prise en charge des malades de l’hépatite C. I/ Analyse des conditions de production des données On reviendra dans cette première partie sur le déroulement de l’enquête, et notamment sur l’étude exploratoire, dans la mesure où celle -ci a permis de poser un cadre descriptif de la relation ville/hôpital autour du VHC et d’en poser les enjeux. A/ Aspects théoriques : du problème de santé publique au public des méde cins de ville Institutionnellement, le VHC est défini comme un problème de santé publique, et ce dès le début des années 1990, lorsque, à côté du VIH, il s’est inscrit dans le cadre de « la politique de réduction des risques » à l’attention des usagers de drogues. A cette époque, les regards sont néanmoins focalisés sur le VIH, car, contrairement au sida, le VHC est peu transmissible sexuellement. Comme le décrit F. Ingold, «C’est bien le sida qui occupe le devant de la scène, maintenant les hépatites dans une position marginale. Il introduit la notion d’une maladie mortelle, incurable associée au cancer. (…) Le sida et les hépatites ont certes bien des points communs : la nature virale, la transmission selon les mêmes modalités. Mais l’un est hautement visible, dramatique, dépassant largement le champ de la drogue, tandis que l’autre conserve les caractéristiques d’un stigmate ordinaire de la toxicomanie, connue de façon très imprécise, voire tout à fait erronée. » 2 Propos issus de l’abstract d’une communication faite au MEDEC le Jeudi 18 mars 2004 : « Hépatite C : intérêt d’une prise en charge multidisciplinaire - Le rôle essentiel du médecin généraliste », http://www.lemedec.com/salon2004/programme_detail.asp?fiche=oui&id=27. 62 Puis, quelques années plus tard, les trithérapies marquent un tournant dans les thérapeutiques du VIH, modifiant radicalement l’opinion publique. Parallèlement, en 1997, la première conférence de consensus sur le dépistage de l’hépatite C consacre la reconnaissance institutionnelle du problème du VHC : en raison de l’ampleur de la population infectée et du risque grave d’évolution, l’hépatite C est désormais identifiée comme un problème majeur de santé publique. « La pathologie étudiée doit être un problème de santé publique par sa fréquence et/ou par sa gravité. C’est le cas de l’hépatite C qui touche un nombre de personnes estimé entre 500 000 et 600 000 en France et dont l’évolution peut se compliquer à moyen/long terme de cirrhose et de carcinome hépatocellulaire » (Conférence de consensus, 1997). Cependant, lorsque l’on passe du cadre institutionnel et scientifique à celui de la pratique concrète et ordinaire des médecins généralistes, on change radicalement de paradigme, comme nous avons pu le constater au cours de l’enquête exploratoire. Les médecins généralistes évoquent plus facilement le VHC comme une pathologie rare et anecdotique que comme un problème de santé publique. En effet, les représentations du «problème VHC » que se forgent les MG sont marquées par de nombreux aménagements circonstanciés, induits par la réalité de leur pratique locale. E. Freidson, dans son analyse de la profession médicale, a bien expliqué ces différences de perceptions existant entre cliniciens et scientifiques. Le praticien est confronté aux problèmes concrets des individus, à la différence des scientifiques. Son travail est donc axé sur l’action, indépendamment des savoirs scientifiques. Son opinion se fonde sur l’expérience directe des cas, et prévaut sur les savoirs et les méthodes scientifiques. Le regard du clinicien est donc tourné vers son expérience, son passé professionnel, auquel il donne une plus grande considération, en comparaison des connaissances scientifiques (Freidson, 1984). Certes, et comme viendront le confirmer nos données, les généralistes ont été largement sensibilisés, informés et formés sur la question du VHC telle qu’elle s’est constituée dans les quinze dernières années. Pourtant l’importance de cet effort d’information et de formation ne peut suffire à contredire le poids de leur expérience quotidienne, qui leurs semble bien éloignée de cette question. A partir des entretiens conduits, on fera donc l’hypothèse, que face à l’écart existant entre deux représentations contradictoires de la réalité (s’appuyant chacune sur des légitimités différentes : épidémiologique et scientifique pour la première, pratique et clinicienne pour la seconde), les médecins généralistes libéraux se trouvent placés dans une situation de dissonance cognitive 3 . Ce phénomène les met collectivement dans une posture d’incertitude quant aux attitudes à adopter vis-àvis de la prise en charge VHC en général, et l’effort de formation en particulier. On s’interrogera donc sur la manière dont cette incertitude détermine et rend compte de la diversité et de la fluidité des arrangements (quasi-localisés et individuels) que sont amenés à prendre les généralistes : tant en ce qui concerne leurs attitudes face au dépistage, que leur mode d’orientation des patients, ou bien encore l’effort de formation. C’est pourquoi une recherche-action visant à renforcer l’implication des MG dans cette prise en charge devra viser à réduire cette dissonance et intégrer la problématique suivante : « Comment les médecins généralistes libéraux peuvent-ils s’engager dans une démarche de formation sur l’hépatite C, définie comme une question de santé publique, alors qu’ils la perçoivent comme une pathologie très rare dans leur pratique routinière ? » L’élaboration de cette problématique, dans la mesure où elle a largement été influencée par les premiers résultats de l’enquête exploratoire, explique que nous nous attardions maintenant sur la description du déroulement de l’enquête, en présentant les choix méthodologiques qui ont guidé cette recherche. 3 On emprunte ce concept à Léon Festinger, in Festinger L., Riecken H.W., Schachter S., 1993, L’échec d’une prophétie : psychologie sociale d'un groupe de fidèles qui prédisaient la fin du monde, Paris, PUF, 252 p. 63 B/ Construction de la méthodologie et de l’objet de recherche Lors de l’enquête exploratoire, plusieurs protocoles ont été explorés, mais n’ont pas été retenus, soit en raison de leur faible valeur heuristique, soit parce que leurs conditions de faisabilité posaient des difficultés notables. Il ne s’agit pas de présenter le déroulement de l’enquête en lui-même, mais de revenir sur les éléments qui ont contribué à orienter la suite du travail de l’enquête, en posant les enjeux de la problématique. 1/ L’étude de correspondance médicale Dans le premier protocole, il était question d’étudier les connaissances et les pratiques des MG concernant le dépistage et les circonstances qui les poussent à le prescrire, les examens complémentaires demandés et les conseils donnés aux malades. Ce projet prévoyait une enquête statistique, par l’intermédiaire d’un questionnaire envoyé par voie postale, puis une relance téléphonique. De la collaboration avec le réseau Hépatite C Hauts-de-Seine Centre et Nord, insta llé dans l’hôpital Beaujon, est née l’idée d’une étude de la correspondance médicale, en s’appuyant sur les expériences menées en la matière par Laurent Cattan. En effet, l’analyse de l’échange de correspondances entre médecins de ville et médecins hospitaliers autour de cas de patients adressés en consultations spécialisées aurait permis d’interroger le degré de formation des médecins généralistes concernant l’hépatite C en évaluant objectivement la quantité et la qualité des informations contenues dans un courrier. Suite à cela, nous avons donc interviewé des soignants sur leurs pratiques et leurs attentes respectives en terme d’échanges de correspondances autour de la prise en charge du VHC : quelle place accordent-ils actuellement à l’échange de courrie rs dans le suivi du malade ? Quels sont, selon eux, les critères devant définir « une bonne lettre » ? Quelles informations précises doit – ou devrait – contenir un courrier pour faciliter la prise en charge d’un patient atteint du VHC ? Cette phase exploratoire de l’enquête visait à permettre par la suite de confronter ces résultats à une étude détaillée de la réalité du terrain, basée sur la confrontation d’un échantillon de courriers et de dossiers de patients, et complétée par un questionnaire postal à l’attention des professionnels ayant échangé les courriers. Il serait alors devenu possible d’élaborer un courrier type adapté aux nécessités du contexte médical local, en permettant ainsi au réseau de jouer un rôle de référent sur ce territoire, par la diffusion de modèles de lettres – tant auprès des généralistes que des spécialistes. Cependant, l’exploration de dossiers de patients envoyés à la consultation d’hépatologie de l’hôpital Foch a laissé apparaître la faiblesse quantitative et qualitative des courriers qui accompagnent le patient chez le spécialiste. Cette absence est certes révélatrice à elle seule d’un état des lieux des relations entre ville et hôpital autour du VHC. Mais la comparaison des courriers n’est possible que sur des cas de patients similaires, et nécessite un très grand nombre de cas. C’est pour ces raisons, tout en gardant les objectifs initiaux de l’enquête comme optique de travail, qu’il était nécessaire de repenser le cadre méthodologique et de privilégier une démarche qualitative. 2/ Vers une réorientation qualitative de la recherche Le protocole de recherche s’est donc basé sur une étude qualitative de la correspondance médicale entre généralistes et spécialistes : il n’était pas question d’évaluer quantitativement et qualitativement les courriers et les données recueillies dans une analyse transversale, mais d’appréhender chaque 64 courrier recueilli comme un exemplaire typique et incommensurable, et comme un moyen de rencontrer et d’interviewer un médecin généraliste ayant récemment orienté un malade de l’hépatite C. La procédure mise en place a ainsi permis d’interroger des médecins sur une expérience récente, et un travail sur des cas concrets. Des entretiens ont donc été menés en face à face auprès de médecins généralistes, contactés après avoir adressé un patient muni d’un courrier vers une des consultations spécialisées suivantes : -CHU de Beaujon (Clichy), consultation avancée, -CHU de Beaujon, service d’hépatologie, -CHU de Garches, service des maladies infectieuses, -CH Foch (Suresnes), service d’hépatologie. Pour chaque nouveau patient adressé par un MG, on a photocopié le courrier du médecin généraliste (en rendant anonyme le nom du patient). Puis les médecins généralistes ayant adressé un patient avec un courrier ont été contactés (par voie postale d’abord, puis téléphonique ensuite) et rencontrés sur leur lieu de travail. Le guide d’entretien [cf. annexe 1] était composé des thèmes suivants, que nous abordions successivement, du plus général au plus particulier, en les déclinant à travers de multiples questions : données générales concernant la pratique médicale (carrière, histoire de l’implantation, type de clientèle…), expérience du VHC (que l’on tentait de saisir notamment par un récit détaillé des cas de prise en charge les plus récents), relations avec l’hôpital (sur ces questions et plus généralement), formations suivies et formations souhaitées (à la fois sur le fond et la forme). D’autre part, le spécialiste qui recevait le nouveau patient remplissait un document synthétisant le dossier et évaluant la qualité de l’orientation [cf. annexe 2], afin de se substituer à l’étude du dossier médical. Il s’agissait d’une feuille comprenant une courte série de questions, permettant de situer à la fois l’état de la pathologie du patient autour de quelques critères (date de la contamination, génotype, examens prescrits par le généraliste), mais aussi de récolter l’avis du spécialiste sur l’opportunité de la consultation, l’utilité du courrier reçu, et sa décision finale. La taille de l’échantillon final reste tributaire du nombre de nouveaux consultants qui se sont présentés avec un courrier. D’après une évaluation de leur activité mensuelle respective, le nombre de nouveaux consultants des consultations participantes à la recherche devait au minimum concerner 25 patients, et au maximum 50. Au total, seulement huit médecins furent identifiés et contactés selon cette procédure en deux mois. Malgré le contexte a priori complexe du cadre de travail du généraliste pour la passation des entretiens, seul un refus a été enregistré. Il a donc été nécessaire de procéder à une réorientation méthodologique de la recherche. On a pour cela contacté de manière aléatoire des médecins généralistes implantés sur le territoire du réseau, et membres ou non de celui-ci, en leur demandant préalablement s’ils avaient eu une expérience récente autour du VHC. Huit médecins généralistes ont été rencontrés par le biais de cette procédure et interviewés selon le même mode que le premier groupe de généralistes. Il faut ajouter qu’à l’évidence les motifs de refus ou d’acceptation de l’exercice par les médecins ainsi contactés (explicites ou inférés), tiennent cependant plus à des raisons sociales qu’au simple hasard. Et il nous faudra donc en tenir compte en adoptant un point de vue réflexif 4 , afin d’analyser de façon optimale les données 4 Sur le concept de réflexivité et son importance dans le contrôle de scientificité des sciences sociales on renvoie à Pierre Bourdieu in Bourdieu P., 2001, Science de la science et réflexivité, Cours et travaux, Paris, Raisons d’agir, 240 p. 65 3/ Intérêts et limites de l’étude Si les échanges épistolaires entre hospitaliers et médecins de ville ont été pris en compte lorsqu’ils existaient, c’est la série d’entretiens qualitatifs qui a réellement constitué le socle de cette enquête. L’interaction en face à face avec le médecin, mais aussi une formulation plus ouverte du questionnement, ont permis d’éviter les artefacts méthodologiques liés au mode de passation quantitatif et/ou téléphonique : il devenait alors possible d’interroger non plus seulement les connaissances des généralistes, mais leurs pratiques concrètes face au dépistage, à l’orientation ou à la prise en charge d’un malade, les raisons pour lesquelles ils mènent – ou non – un bilan approfondi, ou les obstacles et les motivations qui les poussent à prendre en charge la surveillance d’un malade de l’hépatite C. L’approche qualitative était de surcroît plus adaptée à une pathologie qui dépend, pour les généralistes, de l’ordre de l’exceptionnel, et qui n’appartient pas à leur pratique ordinaire. Au final, ce sont vingt entretiens qui ont été réalisés : cinq avec des médecins spécialistes, et quinze avec des généralistes. La constitution de ce corpus a été soumise à de fortes contraintes d’ordre pratique, la faiblesse numérique des cas remplissant les conditions posées pour la récolte de courriers ayant nécessité d’élargir l’échantillon sur d’autres bases. Cette suite d’ajustements nécessaires confère donc un caractère composite à l’ensemble. Composite, mais non hétéroclite, puisque cette construction peut-être exploitée de manière raisonnée : elle autorise en effet une démarche comparative entre des médecins qui ont récemment adressé des patients dans des consultations spécialisées et des médecins n’ayant pas eu une expérience aussi récente. En effet, à partir du moment où le généraliste se retrouve confronté à un patient atteint du VHC, il peut commencer à s’intéresser davantage à cette pathologie. La comparaison entre les différents modes de sélection des enquêtés peut ainsi permettre d’évaluer l’importance de l’arrivée d’un malade dans le cabinet, comme possible vecteur de formation pour le généraliste. Le traitement des résultats, étant donné la nature de l’échantillon, ne sera d’ailleurs pas basé sur la notion de représentativité au sens statistique du terme. C’est la grille de lecture ethnographique qui a été notre outil majeur d’interprétation 5 : dans cette optique, chaque entretie n vaut d’abord pour sa propre exemplarité, c'est-à-dire pour ce qu’il représente et révèle d’une certaine pratique, et d’une certaine conception de la médecine et de la prise en charge de l’hépatite C. Dans un second temps, la confrontation transversale de ces « points de vue objectivés» a permis l’élaboration d’une typologie 6 des rapports à la prise en charge du VHC chez les médecins généralistes, sur la base des rapprochements et des oppositions que l’on peut opérer. Ces recoupements ont enfin permis d’identifier des critères explicatifs des variations de ces rapports : âge, socialisation et sociabilités professionnelles, type de patientèle…On a ainsi obtenu des critères de repérage et d’interrogation susceptibles de dessiner un panorama des pratiques médicales de médecins généralistes, localisés sur le territoire du réseau Val-de-Seine, vis-à-vis de la prise en charge de l’hépatite C, et d’offrir des leviers d’action sur celui-ci. Le réseau Val-de-Seine : un territoire éclaté L’enquête a toutefois mis en évidence que le territoire du réseau Val de Seine, hétérogène d’un point de vue de sociologique (de Rueil-Malmaison à Gennevilliers), était également segmenté du point de vue des actions que peuvent y conduire les instances médicales compétentes (réseaux, associations de formation professionnelles…) : on en veut pour preuve le refus d’un certain nombre de centres hospitaliers situés sur le territoire de s’associer à la démarche du RVH Val-de-Seine, qu’ils considèrent comme un quasi-concurrent. Si ces disparités sont évidemment réduites par rapport à 5 On s’est appuyé sur cette méthodologie telle qu’elle est présentée par Stéphane Beaud et Florence Weber, in Beaud S., Weber F., 1997, Guide de l’enquête de terrain, Produire et analyser des données ethnographiques, Paris, La Découverte, 328 p. 6 On s’appuiera sur le concept d’idéal-type, tel qu’il est classiquement défini par Max Weber in Weber M., 1992, Essais sur la théorie de la science, Paris, Plon, 478 p. 66 l’échelle nationale, elles seront cependant considérées comme des éléments déterminants dans cette recherche. II/ Le métier de généraliste à la lumière du VHC : deux conceptions et pratiques contrastées On a pu différencier deux formes de pratiques typiques des généralistes interviewés lorsqu’ils sont confrontés à un nouveau cas de VHC, pratiques qui prennent appui sur deux rapports distincts au métier et/ou la pathologie : - une première attitude consiste à se focaliser sur la fonction de « triage », en première instance, et à orienter directement le patient vers la filière spécialisée après un dépistage et/ou une volonté exprimée de prise en charge de la pathologie. - D’autres généralistes préfèrent quant à eux réaliser des examens préliminaires et approfondir le bilan avant de procéder à l’orientation. La dualité de ces catégories dont témoigne leur inertie face aux variables circonstancielles (histoire du patient et de sa pathologie), aussi durcie soit-elle dans la réalité, ne peut toutefois être réduite à une simple opposition binaire et indigène « médecins non formés »/ « médecins formés ». Rien n’indique en effet que des membres du premier groupe n’aient pu consentir à un important effort de formation vers d’autres pathologies. De plus la cohésion des seconds vis-à-vis des premiers ne doit pas occulter une relative diversité dans la nature des examens qu’ils peuvent prescrire. On verra plus loin qu’il n’existe pas un seul principe d’opposition entre ces deux pratiques, et que l’adoption de l’une ou de l’autre peut ressortir de plusieurs facteurs. Pour l’instant, afin de rendre compte de ces types-idéaux, on accordera une large place à la description des attitudes et des discours des médecins par l’intermédiaire d’extraits d’entretien. A/ « Moi mon rôle c’est d’être une boîte aux lettres »… On décrira ici une pratique a minima de médecins généralistes qui considèrent que leur rôle consiste, en tout et pour tout, à orienter le plus rapidement possible un patient dépisté vers la filière hospitalière. D’après ces praticiens, il semble contre-productif de mener des examens complémentaires, qui risquent d’être incomplets ou redondants. Face à un patient porteur du VHC et qui n’est pas encore entré dans une filière de soin spécialisée mais en exprime la volonté, certains médecins véhiculent une représentation a minima de leur rôle : « Mon rôle avant tout c’est de faire le diagnostic, de dépister, point. […] Moi mon rôle c’est d’être une boîte au lettre comme dirait un de mes confrères, c’est de faire le diagnostic, c’est fondamental… » (Homme, environ 50 ans, secteur Rueil/Suresnes, avec spécialité, fortement impliqué dans la FMC locale) « J’ai adressé au spécialiste directement, simplement. C’est comme ça que je fais en principe. » (Homme, environ 50 ans, secteur Rueil/Suresnes) Le praticien préfère donc orienter le patient le plus rapidement possible vers le spécialiste, alors que l’hépatite C, dont l’évolution est lente, n’implique a priori pas de notion d’urgence thérapeutique : « [A propos des examens complémentaires] Ah ben ça c’est super pointu, mais ça me concerne pas…Moi je pars du principe que ça me concerne pas […] Mais quand c’est pas mon domaine, c’est pas mon domaine, et c’est l’intérêt du patient qui prime, ça a toujours été mon éthique. […] Ca fait 67 perdre du temps au patient. Autant qu’il soit pris en charge rapidement par le service spécialisé, quoi. […] Mais bon c’est une question de pas perdre de temps surtout, point. Je vais pas m’amuser à faire des recherches, pour ma gloire personnelle, hein. » (Homme, environ 50 ans, secteur Rueil/Suresnes, avec spécialité, fortement impliqué dans la formation locale) « Vous savez, c’est plutôt le genre de choses où il faut agir relativement vite, et mettre en place une prise en charge globale, c’est préférable. » (Homme, environ 50 ans, secteur Rueil/Suresnes) Certains propos que nous venons de citer ont pourtant été tenus par des généralistes largement impliqués dans la formation médicale continue, qui participent à divers degrés aux institutions locales qui oeuvrent dans ce domaine, et qui ont été largement sensibilisés au thème du VHC lors de multiples sessions consacrées à ce thème. Cet état de fait amène à émettre l’hypothèse que l’effort de formation au VHC ne saurait être apprécié dans des termes purement abstraits et quantitatifs : quelle que puisse être l’étendue des connaissances que possèdent des généralistes sur cette pathologie, on peut alors penser que les enjeux se situent plutôt au niveau de la disponibilité et de l’adéquation de ces savoirs vis-à-vis des injonctions de leur pratique. En effet, ici, on peut envisager que c’est la capacité de mobilisation de ces savoirs qui fait défaut à ces généralistes : soit que le rapport ordina ire au VHC de ces praticiens ne leur permette pas d’actualiser et d’user pratiquement de ces connaissances qu’ils ne possèdent qu’à un second degré, faute de les utiliser fréquemment ; soit que les formations qu’ils ont reçues ne soient que partiellement adaptées aux exigences et aux contraintes de leurs expérience du VHC, tant dans leurs supports que dans leurs visées. Evidemment la portée de cette enquête ne saurait trancher à elle seule le poids respectif de ces deux facteurs dont on imagine l’intrication, mais elle peut remettre en question la notion de formation au sens classique du terme, dans ce contexte très particulier des pratiques médicales des généralistes libéraux. Mais avant d’en arriver là, il faut noter que c’est aussi dans les relations antérieures avec la filière hospitalière que peut se fonder cette position d’orientation rapide du patient que nous avons décrite : « Ce que je fais, bon, c’est que j’écris une lettre et que je leur adresse. […] Oh, ben là elle était pas longue la lettre, elle était plutôt courte… […] De toute façon, ils refont tout à l’hôpital… (Il s’anime, gesticule en faisant des gestes de la main ). […] Bon, je critique pas, c’est de bonne guerre, hein…Mais la sécurité sociale ça coûte cher, bon si la sécu leur dit rien c’est un autre problème. Mais bon c’est une question de pas perdre de temps surtout, point. […] Non, parce que l’interrogatoire est refait…il y pas que les examens de laboratoire qui sont refaits (Il m’adresse un sourire complice). Donc si je parle de ses antécédents, et de ce qui est peut-être la cause de sa contamination… (Il hausse les épaules) » (Homme, environ 50 ans, secteur Rueil/Suresnes, avec spécialité, fortement impliqué dans la formation locale) La redondance des examens entre la ville et l’hôpital, perçue comme contre-productive, peut donc quelquefois expliquer ce fonctionnement des généralistes, pourtant très impliqués dans la Formation médicale continue par ailleurs, et qui se sont intéressés au VHC dans ce cadre particulier. Les praticiens qui fonctionnent sur ce modèle adressent quand même le plus souvent un courrier au spécialiste. Celui-ci est toutefois assez succinct et factuel, et remplit une fonction de « courtoisie » : « Oh, c’est un petit courrier, comme ça, classique. […] Je m’étends pas trop sur tout ce qui est la psychologie, ou même le social. C’est plus un mot d’introduction, où je mentionne les choses particulières qui sont importantes » (Homme, environ 50 ans, secteur Rueil/Suresnes) Malgré cela, d’autres médecins peuvent définir une autre ligne de conduite. B/ Les généralistes « spécialisés » A l’opposé, il s’agit ici d’une catégorie de médecins généralistes particulièrement sensibilisés à la question de l’hépatite C, et qui n’envisagent pas d’orienter un patient vers la filière spécialisée sans avoir réalisé un bilan exhaustif. 68 Pour certains praticiens, l’hépatite C « fait partie des choses amusantes qu’on peut chercher et trouver ». Le dépistage et la prescription d’examens permettent en effet à ces praticiens de sortir de la routine, d’avoir une activité qu’ils considèrent intellectuellement plus intéressante que la prise en charge de la traditionnelle grippe ou angine. « Je crois que c’est le type de maladie dont les gens ne se soupçonnent pas d’être atteints, et voilà, je crois que c’est bien de le trouver, ça fait partie des choses amusantes qu’on peut chercher et trouver. » (Femme, environ 40 ans, secteur Puteaux/Suresnes) « Arrêter très vite les investigations ? Ah, non, non, pour moi c’est pas envisageable, ça n’aurait pas de sens J’essaie toujours de m’intéresser un peu au minimum au cas, par ce que c’est quand même pas tous les jours que ça nous arrive quand même, non ? » (Femme, environ 40 ans, secteur de Garches) Pour ces médecins, le généraliste détient une place importante auprès du malade dans la gestion des effets secondaires relatifs au traitement antiviral et dans l’accompagnement du malade dans la mise en place du traitement. Plus disponibles, plus accessibles, plus proches, ils estiment qu’une gestion rapide des effets secondaires participe de la bonne adhésion au traitement et au succès thérapeutique. Les hépatologues interviewés partagent d’ailleurs cet avis. Les consultations spécialisées sont souvent saturées, en particulier à l’hôpital Beaujon, pôle de référence national en matière d’hépatologie, et il peut s’écouler plusieurs mois entre deux consultations. La disponibilité et la proximité des généralistes représentent donc d’autant plus un avantage dans le contexte localisé des Hauts-de-Seine, face aux horaires limités des consultations spécialisées de l’hôpital Beaujon. « Ben si, il y a le contrôle, vérifier que ça a été bien fait, qu’il n’y ait pas d’anomalie, en fait. Les trois premiers jours après l’injection, ils ont une sorte d’état grippal, donc il faut bien leur expliquer de prendre le paracétamol régulièrement, il y a une espèce de prémédication systématique avec du paracétamol pour qu’ils tolèrent mieux. Il y en a parfois qui ont des prurits, il peut y avoir d’autres petites choses annexes qui se développent, euh, un peu de dépression, donc c’est vrai que… Là, ça va être plus mon travail. (…) je me rappelle une fois, justement une patiente est arrivée avec un prurit important, donc c’est moi qui ait donné le Zyrtec ®, il fallait faire quelque chose. Et c’était plus simple pour elle de venir me voir que de retourner à l’hôpital. D’abord parce qu’elle vient me voir régulièrement, elle n’a qu’à passer un coup de fil et elle peut venir me voir le jour même ou le lendemain. Donc il y a une facilité plus grande. » (Femme, environ 40 ans, secteur du nord parisien) Cependant, gérer les effets secondaires, répondre aux questions du patient sur le traitement demande un effort de documentation régulier. « C’est un rôle de dépistage et d’information. On est peut être plus disponibles pour qu’ils nous posent des questions, enfin, c’est plus facile pour eux de venir au cabinet, donc c’est pour ça que c’est important de se tenir au courant. » (Homme, environ 40 ans, secteur de Puteaux) Pour ces professionnels, le VHC s’inscrit d’abord dans le cadre des maladies infectieuses, et ne se rapporte que secondairement à une pathologie hépatique. Passionnés par les questions de santé publique, et plus particulièrement par l’infectiologie, ils ont souvent pris activement part à des réseaux de soins constitués autour de la prise en charge du VIH dans les années 1990. Formés sur l’hépatite C à cette occasion, ils détiennent néanmoins des connaissances actualisées sur le dépistage et la prise en charge de l’hépatite C. Cette « construction infectiologique » du regard du praticien est bien entendu inconsciente, mais concurrente d’une représentation « hépatologique » de la réalité, qui serait probablement plus ajustée à leur pratique et offrirait de meilleures perspectives pour définir leur rôle dans la prise en charge. « Mais c’est vrai que l’infectiologie ça me passionne, c’est mon dada. On a fait beaucoup de choses, même des congrès, faut dire qu’à une période ça a été la vraie nouveauté…C’est vrai, il y avait un bouillonnement autour de tout ça, la prévention des risques… » (Femme, environ 40 ans, secteur Saint-Cloud/Garches) 69 On remarquera quand même que les médecins généralistes qui s’inscrivent dans l’une ou l’autre de ces pratiques ont pour point commun de partager un même point de vue quant au suivi du patient une fois entamée son entrée dans la filière de soins : s’ils se sentent concernés par la surveillance des effets secondaires du traitement dans le cadre de leur relation habituelle avec leur patient, en revanche, aucun d’entre eux ne cherche à jouer un rôle plus important à ce stade puisque les thérapeutiques leur semblent trop évolutives et complexes et ils ne les prescrivent jamais en relais, ce domaine étant exclusivement réservé à l’hépatologue. Si l’on considère que les fonctionnements mis en œuvre par la catégorie des généralistes spécialisés peuvent servir de modèle pour améliorer la prise en charge du VHC, alors il faut faire ressortir à la fois les barrières, et les facteurs, à une « quasi-spécialisation » dans le domaine. III/ Une analyse des obstacles et des facteurs d’investissement des MG dans la prise en charge du VHC A/ Des obstacles de deux ordres On s’appuiera ici sur une distinction théorique entre les dysfonctionnements sectoriels, qui sont liés aux contraintes structurelles du monde médical, et les dysfonctionnements organisationnels, qui peuvent faire l’objet d’ajustements locaux et partiels. 1/ Les dysfonctionnements sectoriels La place de l’hépatite C dans la Formation médicale continue (FMC) – séminaires, lecture de revues, etc. – soulève plusieurs problèmes pour les médecins généralistes, problèmes aussi bien liés à la spécificité de la pathologie qu’aux enjeux propres au domaine de la FMC. Le premier écueil, qui est le plus souvent mis en avant par les médecins interviewés, est que les généralistes sont demandés « sur tous les fronts », comme l’exprime l’un d’entre eux. « Le problème c’est qu’on ne peut pas se former dans tous les domaines, moi j’ai une spécialité, c’est la médecine générale, qui est un rassemblement de plein de spécialités, donc je fais de la pédiatrie, de la gériatrie, de la gynécologie, de la diabétologie, etc. » (Homme, environ 45 ans, secteur de Puteaux/Suresnes) Les généralistes ont été interrogés sur les motivations qui les poussent à choisir les domaines sur lesquels ils se forment, quels sont les avantages et les inconvénients des moyens de formation. Concernant les séminaires de formation, plusieurs facteurs jouent un rôle dans la sélection et l’organisation du temps accordé. Les praticiens vont par exemple disposer de plus ou moins de temps selon le mode de fonctionnement du cabinet (présence de plusieurs praticiens, d’un secrétariat, consultations ouvertes vs consultations sur rendez-vous). Les généralistes, en cliniciens, choisissent des formations sur des sujets touchant leurs patients et ils accordent également une grande importance à la méthode employée. La qualité des intervenants, l’étude de cas concrets, l’interactivité de la formation, la durée de la réunion constituent les points forts d’une « bonne formation ». Cependant, ce type de formation correspond assez peu à la prise en charge du VHC, les généralistes ayant peu de cas de VHC dans leur clientèle : ils préfèrent se recentrer sur le diabète, le cancer ou l’hypertension. 70 De plus, l’évolution rapide des thérapeutiques laisse les médecins généralistes dans une incertitude majeure quant à la rentabilité d’une formation dans le domaine. Parallèlement, la plupart des généralistes interviewés se sentent totalement «déconnectés » de la prise en charge des patients atteints du VHC, qui ne fréquenteraient plus que des établissements hospitaliers. Les généralistes sont largement moins impliqués que dans le passé car ils ne connaissent pas les nouvelles thérapies, qui, selon eux, évoluent à un rythme trop intense pour qu’ils puissent les maîtriser. 2/ Les dysfonctionnements organisationnels D’après leurs expériences antérieures, les médecins généralistes ont tendance à considérer les examens complémentaires comme inutiles car ils sont souvent réitérés à l’hôpital. Au-delà de l’aberration fonctionnelle, qui peut-être à elle seule rédhibitoire, cette situation tend aussi à faire ressortir le rapport de domination symbolique exercé par l’hôpital sur la ville (« les examens pratiqués à l’hôpital sont meilleurs que ceux de la ville »), et à renvoyer les généralistes à l’image «subalterne » de leur statut (« peu importe ce qu’ils font, car tout sera refait…en mieux »). C’est dans ces enjeux de valeurs symboliques et statutaires que sont produites les tensions anodines et les frictions qui peuvent ensuite peser sur le « bon déroulement » de la prise en charge : « J’avais fais une PCR à un patient, et bingo, il me dit qu’ils lui ont fait refaire une PCR à l’hôpital ! Alors moi, je veux bien qu’on nous dise de faire ci ou ça, mais c’est pour refaire la même chose derrière, je vois pas trop où est l’intérêt si vous voulez. C’est une lapalissade vous allez me dire : mais pour pas qu’il y en ait deux, il suffit qu’il y en ait un seul. Faut juste qu’ils se décident… » (Homme, environ 45 ans, secteur Rueil/Suresnes, fortement impliqué dans la formation locale) Pour des acteurs du monde médical, ces faits peuvent apparaître comme structurels et inévitables : pourtant du point de vue du chercheur, le règlement formel, négocié et standardisé de la question de la légitimité de la prescription et du prescripteur, encore en suspens aujourd’hui, pourrait grandement contribuer à minorer ce dysfonctionnement. D’autre part, le lien ténu entre ville et hôpital, une fois la prise en charge spécialisée mise en place, peut parfois susciter quelques « ratés » dans le suivi du patient. Ceux-ci sont loin d’être systématiques et relèvent le plus souvent de micro-ajustements : c’est le cas par exemple, lorsqu’un patient change de médecin traitant, et que celui-ci ne se voit pas transmettre d’informations quant à l’évolution de la pathologie et au type de prise en charge mise en œuvre par la filière spécialisée. La faible occurrence de ces cas pose la question de l’intérêt et même de la possibilité de résorber de tels « microdysfonctionnements » qui apparaissent inévitables, au regard de la comparaison coûts/avantages (forcément réduits), d’un point de vue logistique, des actions qui seraient à entreprendre dans ce sens. Pourtant l’investissement des spécialistes de l’hôpital de référence dans la correspondance avec leurs confrères libéraux, peut, comme nous allons le voir, fonctionner comme une incitation pour ces derniers à une plus grande implication dans la prise en charge du VHC. 71 B/ Les facteurs d’investissement. L’analyse des trajectoires et des positions des «généralistes spécialisés » permet de dégager des variables incitatives à l’investissement dans la prise en charge du VHC, et par là même de réfléchir aux possibilités de leur exploitation et de leur systématisation dans le cadre d’actions formatives. 1/ La socialisation professionnelle La catégorie des médecins généralistes agrége en son sein des individus et des groupes, qui, s’ils exercent la même profession, peuvent néanmoins avoir connu, à travers leurs expériences de formation et leurs orientations de carrière, des modes de socialisation au métier assez variés. Dans le cas du VHC, on observe ainsi que des rapports étroits avec le monde hospitalier, dans un sens large, peuvent favoriser l’alignement sur le modèle « spécialisé » de la prise en charge. C’est bien évidemment le cas lorsque des stages ou de vacations ont été ou sont effectués dans une consultation spécialisée. Mais de manière moins visible et explicite, c’est une familiarité particulière avec la sociabilité hospitalière qui peut permettre au généraliste de construire son rôle dans la prise en charge : ainsi certains généralistes n’hésitent pas à rendre visite à leurs patients lors de leur hospitalisation, et dialoguent à l’occasion avec le spécialiste pour parfaire le suivi du dossier et améliorer ainsi leur connaissance des modes de prise en charge. L’un des généralistes interviewé explique d’ailleurs que c’est son héritage familial qui a largement contribué à développer chez lui cette attitude : son père ayant exercé dans le milieu hospitalier lui a transmis un rapport naturalisé et simple à l’institution, à tel point que ses fréquentes incursions y sont plutôt bien perçues par les spécialistes locaux. A l’évidence il serait difficile de généraliser ce type propriétés différenciatrices au travers d’actions formatives, tant elles apparaissent solidaires d’une position et d’un parcours professionnel particulier et singulier. Mais la familiarité au cadre hospitalier n’est pas, loin s’en faut, le seul déterminant du rapport au rôle du généraliste, et d’autres particularités peuvent donc marquer la conception que celui-ci se fait du VHC. C’est le cas des professionnels « passionnés de l’infectiologie », pour qui la perception « technicienne » du VHC, qui nécessite un véritable travail d’ « investigation » pour appréhender le développement de la pathologie et les besoins adjacents du patient, est en parfaite adéquation avec les aspects qu’ils valorisent dans leur métier, de recherche, de santé publique, d’acteur de prévention de première ligne. Les tropes professionnels qui peuvent amener un praticien à développer un intérêt pour la prise en charge sont certainement nombreux et de diverse nature, mais il serait irréaliste de penser les susciter d’un coup de baguette magique. Si la socialisation professionnelle ne constitue pas un levier utilisable pour la FMC, il existe heureusement d’autres facteurs qui favorisent l’implication des généralistes dans le VHC. 2/ Une (sur-)confrontation quotidienne avec des populations à risques Comme on l’a vu, la rareté des cas rencontrés dans leur patientèle peut amener les généralistes à adopter une position de retrait vis-à-vis de la prise en charge du VHC : « [A propos des choix de formation continue] La pratique, la pratique, c’est ça…Si un jour je travaille dans zone une concernée, où je vois dix cas de C (sic) par jour : alors là ouais, je serai le premier à dire : « attendez les gars, faut qu’on se bouge, qu’on fasse quelque chose là -dessus »…Mais bon là,… » (Homme, environ 45 ans, secteur Rueil/Suresnes, fortement impliqué dans la formation locale) 72 A l’inverse, certains praticiens peuvent se trouver confrontés au problème de l’hépatite C dans des plus grandes proportions, du fait d’une sur-représentation des facteurs de risque dans la population de référence où se recrute leur patientèle. C’est évidemment le cas des praticiens exerçant au sein des CSST. Mais cela peut aussi arriver pour des raisons plus spécifiques et localisées : « Et comme on en voit quand même pas mal des hépatites, on a quand même intérêt à être au courant […] Enfin on sait que chez ceux-là [les toxicomanes] on peut en trouver, mais enfin moi, j’ai des bonnes vieilles maghrébines, qui n’auraient rien eu d’autre qu’éventuellement un mari volage, en bon maghrébin, et éventuellement une fibroscopie, parce que comme elle sont toute diabétiques, avec des reflux, elles finissent toutes par y passer. Donc je pense qu’il y a eu pas mal de contaminations comme ça, par ce biais-là. Je veux dire que j’ai plus de patientes hépatite C qui sont des « madame tout-lemonde » que des patients à risque particulier. » (Femme, environ 35 ans, secteur Nanterre/Genevilliers) « Alors, il y a aussi un recrutement particulier dans mon cabinet, c’est que je suis associée à un collègue libanais, qui parle l’arabe littéraire, et du coup il y a beaucoup d’égyptiens qui viennent le voir parce qu’ils se comprennent bien. Et de temps en temps, je vois ses patients égyptiens et on leur fait faire, quand ils n’en ont jamais eu, un bilan sanguin, et en particulier l’hépatite B et l’hépatite C et donc régulièrement, il y a une hépatite C positive. […] Et parce qu’on a un nombre important de patients égyptiens au cabinet, du coup il a fallut s’intéresser un petit peu plus à l’hépatite C. » (Femme, environ 40 ans, secteur nord parisien) On pourrait donc dire qu’il n’y a pas de meilleure raison pour un généraliste de s’impliquer plus avant dans la prise en charge que d’avoir à faire à une population qui lui permet d’assimiler le VHC au cadre de sa pratique courante. Or le facteur de risque relatif à l’origine étrangère du patient – concernant plus particulièrement certains pays en voie de développement, comme les pays du MoyenOrient, où la prévalence du VHC est assez importante – semble quelque peu occulté dans le discours des professionnels interviewés, de même que dans le discours public et institutionnel. Des actions de formation des professionnels de santé pourraient peut-être ainsi insister sur l’importance de ce facteur de risque, qui correspondrait éventuellement davantage à la pratique concrète de certains médecins généralistes. En effet, on sait que le dépistage systématique en médecine générale s’est révélé coûteux et peu efficace (Altman et al., 1999 ; Monnet et al., 2000), et c’est pourquoi il paraît plus intéressant d’améliorer les connaissances des facteurs de risque du VHC auprès de praticiens de première et seconde ligne, afin de les motiver à s’engager dans un dépistage ciblé. Pour cela, une définition plus précise des catégories à risque dont la prévalence est moins forte pourrait être diffusée, notamment par les pouvoirs publics, mais aussi par les organisations qui souhaitent améliorer la formation des professionnels. Encore une fois, cette situation ne peut concerner qu’un nombre restreint de généralistes : mais elle vient en tout cas remettre en cause un idéal de formation imaginé qui voudrait que tous les généralistes se spécialisent de la même manière dans ce domaine, sans prendre en compte le rapport que la formation entretient avec leur pratique concrète. Toutefois ces généralistes sont apparus, dans l’enquête, particulièrement demandeurs de guides pratiques standardisés. 3/ De nouveaux modes de formation L’action de sensibilisation et de formation conduite par les réseaux, mais aussi par les associations locales, est reconnue par les praticie ns comme ayant joué un rôle déterminant dans leur pratique. Toutefois, lorsque l’on évoque la possibilité ou la nécessité de poursuivre l’effort de formation sur ce sujet, les attentes exprimées concernent des points précis de la question qui suggèrent une autre organisation des actions. 73 La conception et la diffusion d’un courrier standardisé, outil d’évaluation de la situation du patient, doit affronter plusieurs obstacles, déjà mis en lumière lors de l’enquête exploratoire, et confirmés par la suite. - Il n’est pas rare que des patients arrivent dans une consultation sans lettre de leur médecin traitant, soit parce qu’ils l’ont perdue ou oubliée, soit parce qu’ils ont attendu des fois plusieurs mois ou années avant de contacter un spécialiste. - Les courriers adressés par des organismes spécialisés dont l’activité les amène à déceler une grande partie des infections (Centre de dépistages anonymes et gratuits, Centres de transfusion), sont très standardisés et peu renseignés faute de mener des examens complémentaires. Dans le cas des CSST ou des services de médecine interne, où il existe parfois entre les équipes médicales des relations institutionnalisées, les démarches téléphoniques ou informelles sont très répandues et bien plus simples et rapides qu’un courrier. La réalisation et la diffusion d’un « courrier type » peuvent néanmoins être envisageables. Cependant, de nombreux praticiens ont émis un doute quant à l’utilisation effective qu’il pourrait avoir d’un tel document. D’un point de vue pratique, ils auraient tendance à perdre le document, et à ne plus le retrouver le jour où ils en auraient éventuellement besoin, étant donné le faible nombre de patients qu’ils orientent. Une version électronique d’un courrier standard semble une solution plus appropriée, pour les médecins qui disposent d’un poste informatique. Cependant, il se confrontera au même écueil que les moyens de communication reposant sur le principe de partage de données électroniques (comme le futur « dossier médical partagé prévu par la réforme de l’Assurance maladie, ou comme des dossiers informatiques partagés déjà mis en place très localement autour de pathologies comme le diabète) dans la mesure où cela demande une double saisie, une première dans le logiciel qu’utilise le médecin pour le traitement de ses propres dossiers, et une seconde saisie dans le document partagé. Cette version électronique pourrait, si son accès est rendu sécurisé, être téléchargeable à partir du site internet du réseau, actuellement mis en place. Au cours de l’étude, les généralistes ont davantage évoqué une préférence pour des plaquettes résumant la conduite à tenir pour le dépistage et l’orientation vers la consultation spécialisée. On pourrait les imaginer sous la forme d’un tableau à double entrée qui croiserait, d’une part les différents scénarios typifiés de l’histoire du patient et de sa pathologie, et d’autre part une liste correspondante et définie d’examens complémentaires à prescrire, sous forme d’une page recto verso (d’un format de 15x10), qui peut rester à disposition sur un bureau. Ce document pourrait entre autres attirer l’attention des médecins sur le facteur de risque relatif à l’origine étrangère d’un patient (pour les pays en voie de développement uniquement) et sur la PCR, technique encore partiellement maîtrisée par les médecins interviewés. Les médecins interviewés ont également accueilli favorablement la mise en place de guidelines en version électronique, accessibles via internet. Conclusion Finalement, les résultats de l’enquête nous poussent à remettre en question le projet initial concernant l’élaboration d’un courrier-type. Cependant, l’enquête a permis de faire émerger de nouvelles propositions autour de la conception de guidelines à l’attention des médecins généralistes, qui chercheront à améliorer la circulation de l’information dans la relation ville/hôpital. En effet, la relation avec les professionnels de santé est un facteur essentiel d’une bonne prise en charge des personnes affectées par l’hépatite C, et nécessite un véritable partenariat entre chaque 74 acteur pour que les patients accèdent rapidement aux soins et que l’action thérapeutique soit acceptée par les malades. Comme le souligne le Dr Thierry Fontanges (Hépato-Gastro Entérologue libéral, Président du CREGG, Club de Réflexion des cabinets de Groupes d'Hépato-Gastro entérologie), « le suivi par un médecin généraliste motivé est tout à fait réaliste ; cela permet une médecine de proximité plus pratique dans le quotidien du patient, alternant à la demande du praticien ou de son patient avec un avis spécialisé à des moments clefs du suivi 7 ». Cependant, si le travail de partenariat demeure une notion difficilement possible à mettre en œuvre en dehors d’arrangements très locaux et individualisés, elle peut être facilitée par la standardisation de certaines étapes de la prise en charge des personnes atteintes du VHC, notamment celles concernant le dépistage et l’orientation vers le spécialiste, comme le souhaitent les généralistes interviewés, indiquant par la même occasion la répartition et la division du travail entre secteur général et spécialisé. Et c’est ainsi que, après la restitution des résultats et une confrontation des points de vue entre généralistes et spécialistes ayant participé à l’enquête, la construction d’un support de formation adapté à la pratique des médecins généralistes a pris forme [cf. annexe 3]. Une réunion du réseau Val de Seine sera l’occasion de présenter les résultats aux adhérents du réseau et aux participants à l’enquête (sous la forme d’une synthèse de trois ou quatre pages), et d’entamer la distribution des documents élaborés. Bibliographie Altman C, Lesiour A, Dunbavand A, Meyer L, de La Selle P, Buffet C, 1999, Dépistage de l'hépatite C en médecine générale, Gastroentérologie Clinique et Biologique, 23 : 359-62. Bello PY, Pasquier C, Gourney P, Puel J, Izopet J., 1998, Assessment of a hepatitis C virus antibody assay in saliva for epidemiological studies, Eur J Clin Microbiol Infect Dis, 17 : 570-72. Conférence de consensus, 1997, Hépatite C: dépistage et traitement, jeudi 16 et vendredi 17 janvier. Conférence de consensus, 2002, Traitement de l’hépatite C, mercredi 27 et jeudi 28 février. Dubois F, Desenclos J, Mariotte N, Goudeau A., 1997, Hepatitis C in a French population based survey, 1994, distribution and risk factors, Hepatology, 25 : 1490-96. Freidson E., 1984, La Profession médicale , Paris, Payot. Heddle N, Kelton JG, Smaill F, Foss K, Everson J, Janzen C, et al., 1997, A Canadian hospital-based HIV/hepatitis C look-back notification program. CMAJ, 157 : 149-54. Ingold F.-R., 2001, L’hépatite du toxicomane, une épidémie de seconde zone, Esprit, 271 (1) : 114123. Meffre C., Le Strat Y., Delarocque-Astagneau E., Antona D., Desenclos J.-C., 2005, Estimation des taux de prévalence des anticorps anti-VHC et des marqueurs du virus de l’hépatite B chez les assurés sociaux du régime général de France métropolitaine, 2003-2004, Analyse descriptive, rapport préliminaire, Assurance Maladie, CETAF, INVS. 7 Fontanges T., Propos issus de l’abstract d’une communication faite au MEDEC le Jeudi 18 mars 2004 : « Hépatite C : intérêt d’une prise en charge multidisciplinaire - Un accès aux soins facilité », http://www.lemedec.com/salon2004/programme_detail.asp?fiche=oui&id=27. 75 Monnet E, Mercet P, Woronoff-Lemsi MC, Bresson-Hadni S, Pruniaux J, Cottray P, et al., 2000, Dépistage organisé de l'hépatite virale C: résultats et coût d'un an de campagne dans un département pilote. Gastroentérologie Clinique et Biologique, 24 : 541-46. Nalpas B., Desenclos J.C., Delaroque-Astagneau E., Drucker J., 1999, Management of hepatitis C by European hepatologists, Journal of Hepatology, 31 (Suppl 1) : 141-5. Ouzan D., Hofliger P., Cavailler P., Mamino C., Tran A., 2003, Enquête de pratique en médecine générale sur le dépistage et la prise en charge de l’hépatite C dans les Alpes-Maritimes et l’est du Var, Gastroentérologie Clinique et Biologique, 27 : 90-93. Roudot-Thoraval F, Monnet E, Mercet P, Bastie A, Dhumeaux D, Miguet JP, et al., 2000, Stratégies de dépistage de l'hépatite virale C en médecine générale, Gastroentérologie Clinique et Biologique, 24 : 1037-41. Rotily M, Vernay-Vaisse C, Rousseau S, Bourliere M, Gallian S, Galinier-Pujol A., 1999, Prevalence of HCV and HIV antibodies and related risk factors among entrants to the main southeastern French prison, Clin Microbiol, 5 : 733-39. Rotily M, Loubiere S, Prudhomme J, Portal I, Tran A, Hofliger P, Valla D, Moatti JP., 2002, Facteurs associés à la proposition du dépistage de l’hépatite C en médecine générale, Gastroentérologie Clinique et Biologique, 26 (3) : 261-69. 76 Annexes Annexe 1 : Guide d’entretien élaboré pour l’enquête N.B : La structure et les questions détaillées ici sont fournies à titre indicatif. En effet, l’approche qualitative adoptée nécessitait une adaptation de l’ordre et de la nature des questions en fonction de l’interaction. Ce document ne résume donc pas à lui seul le déroulement des entretiens, mais fournit des éléments sur leurs orientations et objectifs. I/ Caractéristiques générales de la pratique du médecin -Carrière : Formations universitaires complémentaires ? Ancienneté dans la pratique ? Expériences antérieures ? Passage par l’hôpital ? Tropismes particuliers dans la pratique médicale? -Type d’implantation : Ancienneté de l’implantation dans la zone ? Dans le cabinet ? Type de cabinet : un ou plusieurs praticiens ? consultations et/ou rendez-vous ? Caractéristiques de la patentièle : dominée par la fidélisation ou le turn-over ? spécificité sociologique ou géographique ? rapport aux populations « à risque » ? II/ Le rapport au VHC -« Pouvez vous nous parler du dernier cas auquel vous avez été confronté… » : Il s’agissait lorsque c’était possible, de « faire raconter » un cas récent par le praticien, afin de faire émerger très concrètement les principales caractéristiques de son rapport au VHC, et plus largement l’ensemble des représentations qu’il s’en fait (en termes de facteurs de risques, de prévalence, de spécificité de la pathologie…). On possédait ainsi des indications pour appuyer des questions plus systématiques mais aussi plus abstraites. -Fréquence des VHC dans la pratique : afin de la saisir, on faisait varier corrélativement les échelles de temps et la précision des estimations (fourchette du nombre de patients concernés au moment « t » ? un ou plusieurs nouveaux cas dans le dernier mois ? existence de nouveaux cas dans les douze derniers mois ? évaluation subjective de l’importance des cas rencontrés depuis l’exercice dans la zone géographique ?). -Modalités de la prise en charge : Part des patients dépistés par le praticien lui-même dans les patients concernés ? Pratique du dépistage : systématique ? existence de critères stables et spécifiques ? Type de suivi mis en place : prescriptions d’examens ? lesquels ? orientation du patient en secteur libéral ou hospitalier ? suivi du traitement et de ses effets secondaires ?...Peut-on comparer la prise en charge du 77 VHC par le praticien avec celle qu’il met en place pour des pathologies proches (VHB, VIH, par exemple)? III/ Les relations avec le monde hospitalier -L’orientation : rapide, directe et systématique, ou investigations préalables et approfondies menées par le praticien ? Connaissance des ressources spécialisées sur la zone géographique, et éventuellement d’un correspondant particulier et « attitré » ? Dans quelle mesure l’orientation des cas de VHC se rapproche-t-elle et s’éloigne-t-elle de celle qui peut-être mise en œuvre pour d’autres pathologies spécialisées ? -La communication : Média utilisé pour adresser un patient au spécialiste : coup de téléphone et/ou courrier ? Contenu du message adressé : circonstances du dépistage ? origine de la contamination ? antécédents psychiatriques et environnement social ? résultats d’examens complémentaires ? formulation d’une demande précise ? etc. Existence de retours de la part du spécialiste ? Délais ? Réponse adaptée aux demandes d’informations et de formation ? Régularité des échanges ?...Peut-on rapprocher la communication entre généraliste et spécialiste autour des cas de VHC de celle qui existe pour d’autres pathologies spécialisées ? IV/ « Fait et à faire… » : la formation au VHC -Un état des lieux : Formation continue engagée autour du VHC : date ? motivations ? nature (conférences ? groupes de travail ? réseaux ? organismes publics et parapublics ? acteurs privés ? revues scientifiques ? téléformation ?) ? objets (dépistage ? examens complémentaires ? traitements ? etc.) ? La pratique générale de la formation médicale continue : part de l’emploi du temps consacré à cette activité (périodicité et durée)? Choix des thèmes ? Outils préférés ? Insertion dans des groupes constitués de praticiens ? -Cerner les attentes : « Les thèmes et les modes de formation au VHC que vous avez suivis vous ontils satisfaits ? Pourquoi ? », « Existe-t-il des questions relatives au VHC, à propos desquelles vous aimeriez bénéficier de plus d’informations ? Quels seraient, d’après vous, les vecteurs de formation les plus adaptés pour cela ? » « Seriez-vous intéressé par l’utilisation d’outils (protocoles, guidelines) facilitant la communication et la prise en charge des cas de VHC entre ville et hôpital ?» 78 Annexe 2 : Fiche de renseignements * Lieu de consultation : …………………………………………………………………………………... Nom du spécialiste : ………………………………………………………………................................. Nom du généraliste et lieu d’exercice : ……………………………………………………………….. Initiales du patient : …………………………………………………………………………................. Sexe du patient : ?Masculin ?Féminin Année de naissance : …………………………………………………………………………………… Origine de la contamination : ………………………………………………………………................. Date de la contamination : ………………………………………………………………….................. Antécédents psychiatriques : ?Suivi psychiatrique Consommation actuelle d’alcool : Consommation de drogues : ?de 0 à 20 g/j ?Occasionnelle ?Séjour en institution spécialisée ?de 20 à 50 g/j ?Régulière ?Intraveineuse ?plus de 50 g/j ?Substitution - Transaminases : ………………………normale =……………………………………………………. - Génotype : …………………………………………………………………………………………….. - PCR : ?Positive ?Négative - Biopsie(s) hépatique(s) et/ou test(s) de fibrose non invasifs : Type et date :……………………………………….Score METAVIR : A… F… Type et date :……………………………………….Score METAVIR : A… F… Des traitements antiviraux ont-ils déjà été réalisés par le passé ? ?Oui A… F…. A… F…. ?Non Quelle(s) décision(s) prenez-vous à la suite de cette consultation ? ?Approfondir le bilan biologique et biochimique avant de proposer le traitement antiviral Proposer un test de fibrose non invasif ?Proposer une ponction biopsie hépatique ?Proposer le traitement antiviral ?Renvoyer vers le médecin généraliste pour une surveillance sans traitement ?Attendre une prise en charge des addictions avant d’envisager le traitement ?Autre. Précisez : A votre avis, le patient était-il bien orienté ? Pourquoi ? ………................. 79 …………………………………………………………………………………………………...……… …………………………………………………………………………………………………...……… …………………………………………………………………………………………………...……… …………………………………………………………………………………………………...……… …………………………………………………………………………………………………...……… * A joindre aux courriers du patient (courrier adressé par le médecin généraliste et le courrier de retour du spécialiste) Annexe 3 : Support de formation élaboré à partir des résultats de l’enquête 80