Document sans titre 1 sur 2 file:///C:/Users/Fabienne/Documents/web2008/web/liberalisme_capitali... Libéralisme Libéralisme et capitalisme : deux mots distincts Ce texte est paru dans le journal LeSoir du samedi 7 mai 2005 Ce dimanche 1er mai, les libéraux réformateurs ont fêté le travail et les travailleurs. Cette fête est l’une des plus importantes et des plus belles qui soient. Elle est le salut, rendu par l’ensemble de la société, aux hommes et aux femmes dont l’action, dans n’importe quelle région du monde, est seule capable d’assurer la création et le maintien d’une prospérité durable. Sans la qualité de ce travail -qualité des produits, mais aussi qualité des conditions sociales, environnementales dans lesquelles le travail s’effectue-, les échanges économiques se dérobent à leur fonction première : être un instrument au service des sociétés humaines, et non pas l’inverse. Les libéraux réformateurs savent mieux que beaucoup d’autres combien le succès économique, entrepreneurial, est directement fonction de la qualité, à tous les niveaux de responsabilité et de travail, du potentiel humain, de la compétence, du dévouement, du goût du travail bien fait, qui sont la dignité des travailleurs du monde entier. Seul, le capital ne produit aucune richesse effective, n’engendre aucune croissance économique. Capital et travail sont nécessaires l’un à l’autre, ils s’appellent mutuellement au sein de l’économie de marché. Une économie de marché jugée non pas à ses seuls résultats financiers mais au degré de bien-être et de libertés réels dont disposent les gens. C’est la raison pour laquelle il faut insister avec force sur ceci : les deux mots distincts que sont « libéralisme » et « capitalisme » ne sont pas synonymes, ne recouvrent pas les mêmes contenus. L’économie de marché fondée sur le capitalisme a montré son efficacité au service du développement, du bien-être et des libertés. Mais là où il en a été ainsi c’est parce que le libéralisme, courant politique favorable à l’économie de marché, en a aussi été le garde-fou, veillant à rappeler la finalité première : être au service des sociétés humaines. Là où, par exemple, un capitalisme d’Etat, s’est développé en-dehors de ce que l’on peut appeler la « démocratie libérale », c’est-à-dire au sein de dictatures fascisantes, communistes ou post-coloniales, les populations n’ont connu que la misère, la faim, la guerre et la peur. Ceux qui, sont les premiers à vouloir à tout prix nier cette distinction sont, à gauche, ceux-là mêmes qui restent sourds aux leçons inhumaines de l’Histoire, continuant à en appeler à une très marxiste « lutte des classes », laquelle s’est partout soldée par l’oppression et la mort de millions de personnes dans le monde. La distinction entre libéralisme et capitalisme, distinction sur laquelle insistait déjà le libéral belge Paul Hymans en 1926, est aussi ignorée, à droite, par ceux qui ne veulent pas voir que, comme dans Le Marchand de Venise, le profit pour le profit n’appelle en contrepartie que la chair et le sang des hommes. Dans le monde inter-humain qui est le nôtre, c’est la croissance économique et elle seule qui permet aux Etats d’assurer leurs missions de justice et de sécurité, leurs missions éducatives et culturelles ainsi que leurs missions de solidarité sociale. A cet égard, le développement économique, la démocratie politique ainsi que la sécurité sociale au sens le plus large et le plus effectif du terme, sont trois exigences et trois logiques qui vont toujours ensemble : bien que leurs buts semblent différents, elles sont inter-actives. Elles sont, chacune d’elles à leur manière, au cœur de l’action libérale et réformatrice. Sans des travailleurs manuels, intellectuels, bien formés, compétents et motivés, sans des travailleurs convenablement rémunérés il n’y a nulle part de prospérité effective et durable. Une économie n’est performante, que si tous les acteurs coopèrent à son fonctionnement par un consensus tacite, et si possible par un compromis enthousiaste et dynamique. J’entends par « compromis » la plus forte de toutes les inventions de l’esprit humain : compromis veut dire accord respecté par toutes les parties, accord que chaque partie fait sien. C’est la réponse de l’intelligence à l’absence de respect mutuel et à la violence. Sans travail, il n’y a pas d’économie, pas de surplus. Sans politique, ce surplus n’est pas équitablement réparti entre les nécessités économiques et les besoins sociaux. C’est pourquoi, il nous faut maintenir la liberté économique, c’est-à-dire la concurrence, et la liberté politique, c’est-à-dire la démocratie. Il nous faut la coopération des deux pour que les objectifs d’un bien-être social existent concrètement C’est cela le sens et le fondement même du libéralisme. Celui-ci est authentiquement social dans la mesure où il constitue la bonne façon de mettre en œuvre le capitalisme. L’actuel projet de Constitution européenne, l’Union européenne elle-même, malgré toutes les difficultés inhérentes à un projet aussi novateur, est la traduction sur la scène du monde de cette mise en œuvre qui allie droits politiques, droits économiques et droits sociaux : le combat pour une mondialisation plus juste passe désormais par l’Europe. 6/04/2011 10:57 Document sans titre 2 sur 2 file:///C:/Users/Fabienne/Documents/web2008/web/liberalisme_capitali... Sans les travailleurs intellectuels et manuels, il n’y aurait aucune prospérité dans le monde. Sans la prospérité, toute société se délite et perd le sens des valeurs démocratiques fondamentales qui sont les siennes. Il faut en avoir pleine conscience dans l’action politique quotidienne qui est nôtre. C’est pourquoi il est bon qu’il y ait une journée pour le rappeler et le clamer haut et fort. La fête du travail est la fête du cœur de notre société, la fête de ceux qui sont le premier garant réel des libertés et des droits. Elle est la plus belle fête de la liberté humaine et de ses meilleures réalisations. Richard Miller Président de l’Intergroupe parlementaire du MR 6/04/2011 10:57