L`expression du patrimoine génétique

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Séquence 2
L’expression
du patrimoine génétique
Sommaire
1. La synthèse des protéines
2. Phénotypes, génotypes et environnement
Synthèse de la séquence 2
Exercices de la séquence 2
Glossaire des séquences 1 et 2
Séquence 2 – SN12
1
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1
La synthèse
des protéines
Introduction
Les caractéristiques ou le phénotype d’un individu sont sous la dépendance d’une catégorie de
molécules : les protéines. Elles sont très nombreuses et constituent sa « boîte à outils », lui permettant d’assurer différentes fonctions vitales comme la digestion, la production d’énergie, la
fabrication de ses constituants…
Le phénotype d’un individu dépend de son génotype dont l’expression se traduit par la synthèse
de protéines.
Quelques protéines et leurs fonctions biologiques :
Protéines
ADN polymérase, amylase
Hémoglobine
Ovalbumine
Actine, myosine
Collagène, kératine
Anticorps
Oestrogènes, insuline
Fonctions
Enzymes
Protéine de transport
Protéine nutritive
Protéines contractiles
Protéines de structure
Protéines de défense
Protéines hormonales
Pour s’interroger
L’ADN est le support de l’information génétique, c’est-à-dire de
l’ensemble des gènes (génotype)
qui déterminent les caractéristiques (phénotype) d’un individu
et donc la synthèse de protéines.
A
On
cherche donc à comprendre la correspondance entre le message porté par
l’ADN (génotype) et la nature des protéines fabriquées par un individu (dont
dépend son phénotype).
Données générales sur la nature
chimique des protéines
Les protéines appartiennent à la famille des protides qui désignent des
molécules de base : les acides aminés et leurs polymères ou polypeptides (enchaînement d’acides aminés).
Séquence 2 – SN12
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Les acides aminés
Il existe 20 acides aminés différents qui ont en commun un groupement
fonctionnel acide (COOH) et un groupement fonctionnel amine (NH).
Chaque acide aminé diffère par un groupement appelé radical.
Formule générale :
R (radical variable d’un acide aminé à l’autre)
(fonction amine) NH2
C
COOH (fonction acide)
H
Document 1
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Tableau des 20 acides aminés
Noms
Abréviations
3 lettres
Abréviations
1 lettre
Acide aspartique
Asp
D
Acide glutamique
Glu
E
Alanine
Ala
A
Arginine
Arg
R
Asparagine
Asn
N
Cystéine
Cys
C
Glutamine
Gln
Q
Glycine
Gly
G
Histidine
His
H
Isoleucine
Ile
I
Leucine
Leu
L
Lysine
Lys
K
Méthionine
Met
M
Phénylalanine
Phe
F
Proline
Pro
P
Sérine
Ser
S
Thréonine
Thr
T
Tryptophane
Trp
W
Tyrosine
Tyr
Y
Valine
Val
V
Séquence 2 – SN12
Activité 1
Appliquer un modèle
La glycine est un acide aminé ayant pour formule chimique globale
C2H5O2N et l’alanine C3H7O2N.
Ecrivez leur formule développée en faisant apparaître les groupements
fonctionnels.
Les acides aminés s’unissent par des liaisons covalentes appelées
liaisons peptidiques. Chaque liaison s’établit entre le groupement acide
d’un acide aminé et le groupement amine d’un autre acide aminé avec
perte d’une molécule d’eau.
Par additions successives d’acides aminés, on aboutit à une molécule
linéaire appelée polypeptide.
Les polypeptides
Activité 2
Comprendre le lien entre les phénomènes naturels et le langage mathématique.
Écrire toutes les combinaisons possibles de tripeptides (chaines à 3
acides aminés) en utilisant 3 acides aminés différents notés A, B et C.
En utilisant 3 des 20 acides aminés différents, combien de tripeptides
peut-on envisager sachant qu’on peut utiliser plusieurs fois le même
acide aminé ?
Définir alors la notion de séquence d’un polypeptide.
Les protéines :
Ce sont des polypeptides dont le nombre d’acides aminés est supérieur
à 20. Certaines protéines peuvent être constituées de plusieurs centaines
d’acides aminés. On imagine donc pour des protéines constituées de 100
acides aminés l’importante diversité de leur séquence possible (20100 !)
Activité 3
Caractéristiques structurales des protéines
Recenser et extraire des informations
Document 2
Début de la structure primaire d’une protéine : la chaîne ß de l’hémoglobine.
Séquence 2 – SN12
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Qu’entend-on par structure primaire ?
Les acides aminés d’une séquence protéique se comportent comme des
molécules ionisées, chargées électriquement (positivement ou négativement). Il peut alors s’établir des interactions (attractions ou répulsions)
entre différents acides aminés. Certaines régions de la séquence se replient donnant à la protéine une configuration spécifique dans l’espace.
On parle de configuration spatiale ou structure tridimensionnelle de la
protéine dont dépend sa fonction biologique.
Le simple changement d’un acide aminé peut modifier les interactions
entre acides aminés et donc la structure tridimensionnelle d’une protéine. Sa fonction peut alors changer (document3)
Document 3
Interactions entre acides aminés chargés électriquement et structure
tridimensionnelle d’une protéine
Moi je suis
énorme
avec un
gros cycle
Je déteste
l’eau
Moi aussi
je suis
tout petit
Moi j’ai une
Pour répondre à ces multiples
longue chaîne contraintes chimiques, physiques,
carbonnée
et électriques, la protéine
s’adapte au mieux :
Je suis chargé
négativement
Hé bien moi
j’adore l’eau
Je repousse
le 4 mais je
suis attiré
par le 9
Je suis
tout petit
Un acide aminé est remplacé
Je suis chargé
par un autre et voilà le résultat :
positivement
Je suis aussi
chargé
négativement
D’autres liaisons chimiques (ponts disulfure) peuvent se former entre
acides aminés soufrés de plusieurs chaînes différentes. Il existe donc des
protéines formées de plusieurs chaînes polypeptidiques (document 4).
Document 4
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Protéine formée de deux chaînes polypeptidiques
Séquence 2 – SN12
L’hémoglobine (document 5), protéine des hématies (globules rouges)
dont le rôle est d’assurer le transport des gaz respiratoires dans le sang,
est formée de 4 chaînes polypeptidiques (2 chaînes α et 2 chaînes β).
Elle possède 4 régions appelées hèmes permettant de fixer le dioxygène.
Document 5
Structure tridimensionnelle de l’hémoglobine
Hème
Globine
alpha
Globine
béta
Justifier l’expression : l’hémoglobine est une protéine complexe.
À retenir
Les protéines sont des molécules biologiques qui résultent de la polymérisation d’acides aminés
en une ou plusieurs chaînes polypeptidiques.
Le nombre, la nature et l’ordre d’enchaînement des acides aminés définissent la séquence de la
protéine ou structure primaire.
Le repliement dans l’espace des chaînes polypeptidiques définit la structure tridimensionnelle
des protéines. Des liaisons chimiques peuvent s’établir entre différents acides aminés plus ou
moins éloignés conférant ainsi à la molécule une configuration tridimensionnelle appelée structure tertiaire.
B
La relation entre gène et protéine
C’est en 1908 qu’une relation entre gène et protéine fut proposée par
Archibald Edward Garrod, médecin britannique. Il étudia une maladie
métabolique héréditaire, l’alcaptonurie, rendant les urines des malades
noirâtres au contact de l’air, par oxydation de l’acide homogentisique. Il
découvrit que la maladie était due à un déficit d’une enzyme (protéine),
l’acide homogentisique oxydase, qui dégrade l’acide homogentisique
chez les sujets sains.
Séquence 2 – SN12
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Cette maladie héréditaire fonde ainsi une relation entre la production
des protéines et l’information génétique.
Activité 4
Un exemple chez un champignon : Neurospora
Recenser et extraire des informations pour formuler une explication ou
une hypothèse.
Dans les années 1940, les chercheurs G. Beadle et E. Tatum ont réalisé
des expériences sur Neurospora, un champignon du groupe des moisissures. Ce champignon peut synthétiser toutes les molécules dont il a
besoin, à partir des molécules présentes dans un milieu de culture minimum contenant sels minéraux, vitamines, sucres et une source d’azote.
Document 6
La voie de biosynthèse de l’arginine chez Neurospora
Parmi les substances indispensables à Neurospora, on peut citer les
acides aminés. Neurospora synthétise par exemple son arginine à partir
d’une substance dite molécule précurseur prélevée dans le milieu minimum et qui est transformée selon la chaîne de réactions suivante :
Précurseur
E3
→
ornithine
E2
→
citrulline
E1
→
arginine
E1, E2 et E3 désignent les enzymes qui catalysent les différentes étapes
de la chaîne de biosynthèse.
Document 7
L’expérience de Beadle et Tatum
Obtention de souches incapables de synthétiser l’arginine (souches Arg-)
1ère étape
2ème étape
3ème étape
Rayons X
Milieu minimum
Milieu minimum
+ tous les acides animés
Milieu minimum
+ arginine
Irradiation de champignons
Neurospora par des rayons X
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Séquence 2 – SN12
Culture sur
milieu total
Transfert grâce
à un tampon stérile
Culture sur
milieu sélectif
Beadle et Tatum ont cultivé trois souches de Neurospora Arg – (souches
A, B et C) sur des milieux différents.
La souche sauvage correspond au Neurospora décrit dans l’introduction
de l’exercice (souche Arg+) capable de synthétiser son arginine.
Type
de souche
Milieu
minimum (MM)
Sauvage
+
+
+
+
A
-
-
-
+
B
-
-
+
+
C
-
+
+
+
+ = développement
MM + orniMM + citrulline MM + arginine
thine
– = mort
Expliquer comment Beadle et Tatum ont obtenu des souches de Neu-
rospora incapables de synthétiser l’arginine et comment ils ont fait
pour repérer ces souches parmi l’ensemble des souches. Entourez sur
le document les colonies correspondant aux souches Arg – .
Montrer que les phénotypes des souches A, B et C peuvent s’expliquer
chacun par l’absence de l’une des enzymes de la voie de biosynthèse
de l’arginine.
Indiquer les arguments qui ont conduit Beadle et Tatum à formuler
l’hypothèse selon laquelle un gène contrôle la synthèse d’une enzyme (donc d’une protéine).
Dans les années 80, les techniques de transgénèse se sont développées.
Ainsi par exemple, il est possible d’isoler à partir de l’ADN humain
le gène contrôlant la synthèse de l’hormone de croissance humaine
(HGH), situé sur le chromosome 17, et de le multiplier. Les multiples copies du gène sont alors injectées dans des cellules œufs de souris (partie 1 du document 8) et les œufs traités sont ensuite implantés dans
l’utérus de souris femelles «mères porteuses». Après la naissance,
quelques souris (pas plus de 5 %) des souris issues de ces œufs expriment le gène de l’HGH. L’électrophorèse, technique de laboratoire qui
permet de séparer les différentes protéines présentes dans un liquide
biologique (plasma, lait) (partie 2 du document 8), permet de repérer
ces individus.
Indiquer l’organisme donneur du gène et l’organisme receveur.
Séquence 2 – SN12
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Technique
expérimentale
Le principe de l’électrophorèse
L’électrophorèse permet de séparer ou trier molécules en solution en
fonction de leur taille et de leur charge électrique.
Le mélange que l’on veut trier est soumis à un champ électrique et la
vitesse de déplacement dépend de la taille de la molécule.
En pratique, un gel d’agarose déposé dans une cuve d’électrophorèse
est creusé de puits. Dans ces puits, on dépose le mélange de protéines que l’on veut analyser.
On soumet l’ensemble à un champ électrique.
Les protéines chargées négativement migrent alors vers l’anode (+). Les
petites protéines migrent plus vite que les grosses.
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Séquence 2 – SN12
Document 8
Micro injection de gènes de l’hormone de croissance dans des œufs de souris
1. Les outils de la transgenèse directe
Pipette qui
maintient
l’ovule
Ovule de souris
avec noyau d’ovocyte
et noyau
de spermatozoïde
Seringue avec aiguille très
fine et contenant des gènes
intéressants dupliqués
La transgenèse directe en action
Injection des fragments
d’ADN extérieurs
Obtention d’un ovule ayant
éventuellement intégré le
nouveau gène dans son génome.
Il va donner un nouvel individu
exprimant éventuellement
le nouveau gène.
2. Electrophorèse des protéines du lait des souris femelles nées de la
mère porteuse
Hormone de
croissance
humaine
Lait de
souris
.............
Lait de
souris
.............
Séquence 2 – SN12
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Comparer les résultats des trois électrophorèses réalisées afin de dé-
terminer laquelle est celle d’une souris transgénique et laquelle est
celle d’une souris normale.
Utiliser ces résultats pour indiquer en quoi la transgénèse prouve la
relation « un gène – une protéine ».
À retenir
Les gènes, fragments d’ADN gouvernent (codent) la synthèse des protéines, molécules polymères d’acides aminés responsables du phénotype exprimé par un individu.
Quel
Où
C
est le lien fonctionnel entre gènes et protéines ?
et comment s’effectue la synthèse des protéines ?
Du gène à la protéine
1. Localisation de la synthèse des protéines
Technique
expérimentale :
l’autoradiographie
Document 9
Principe de l’autoradiographie : une cellule est placée dans un milieu contenant une molécule de son métabolisme dont un atome est remplacé par
un de ses isotopes radioactifs (3H, 14C…). La présence de ces isotopes ne
modifie en rien l’utilisation des molécules marquées par les cellules mais
permet de les localiser dans la cellule. En effet, les substances radioactives
émettent un rayonnement bêta qui peut impressionner une émulsion photographique maintenue quelque temps au contact du matériel biologique.
Il y a alors précipitation de grains d’argent qui apparaissent sombres aux
endroits précis où se trouvent les isotopes radioactifs.
La mise en évidence du devenir dans l’organisme de substances ingérées
Si on donne à manger à un individu un sandwich radioactif (faiblement)...
t1
t2
t3
...on peut suivre avec des clichés photographiques le devenir de ces substances. Ici on voit
que la radioactivité après s’être stockée dans le foie (t2) passe dans tout le corps (t3).
Cette étude peut se faire avec toutes sortes de substances que l’on aura rendues radioactives. Elle peut se faire sur les plantes aussi. Elle peut aussi être pratiquée à l’échelle
cellulaire. On n’étudie plus alors par quels organes passent les substances mais comment
les substances se déplacent dans le cytoplasme.
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Séquence 2 – SN12
Activité 5
Données expérimentales sur la synthèse des protéines
Exploiter et interpréter des résultats expérimentaux ; énoncer un problème
Pour chercher le lieu où s’effectue la synthèse des protéines, on utilise
des Acétabulaires, algues unicellulaires de grande taille.
Expérience 1 :
Les algues sont mises en présence d’un acide aminé radioactif, la méthionine. Après 30 minutes l’autoradiographie montre le schéma de la figure a. Le résultat serait identique si les algues étaient ensuite replacées
3 heures dans un milieu « froid », c’est à dire non radioactif.
NB : le noyau n’est jamais radioactif.
A partir de ces résultats, retrouvez le lieu de synthèse des protéines.
Expérience 2 :
Des Acétabulaires sont mises en culture dans un milieu contenant de la thymine radioactive (une des 4 bases azotées de l’ADN). Au bout de 30 minutes
dans ce milieu, l’autoradiographie donne les résultats de la figure b.
Après avoir été replacées dans un milieu « froid » pendant 3 heures, la
localisation de la radioactivité ne change pas.
Montrez que ces résultats, et ceux qui précèdent, posent un problème
biologique que vous énoncerez.
figure a
figure b
Les Acétabulaires sont des algues vertes
unicellulaires.
Elles sont accrochées aux rochers par un
pied et elles développent un chapeau
circulaire au sommet d'un pédoncule. Le
noyau cellulaire est situé dans le pied.
On peut cultiver ces algues dans un
aquarium d'eau de mer que l'on éclaire.
On peut apporter à l'eau de l'aquarium
différentes substances radioactives pour
voir où va se localiser la radioactivité
dans l'algue.
Acétabulaire cultivée
avec de la méthionine (un acide aminé)
radioactive.
Acétabulaire cultivée
avec de la thymine
(un des bases de
l'ADN) radioactive.
Les points noirs représentent la radioactivité.
Comment et sous quelle forme l’information génétique passe-t-elle du
noyau dans le cytoplasme, lieu de son expression ?
Activité 6
Recherche de l’intermédiaire entre le noyau et le cytoplasme
Extraire des informations
Il existe dans les cellules des molécules qui appartiennent au même titre que
l’ADN à la famille des acides nucléiques. Ces molécules appelées ARN (acide ribonucléique) ont une structure voisine de l’ADN. Il est possible de repérer l’ADN et
l’ARN dans la cellule grâce à deux colorants spécifiques : le vert de méthyle colore
spécifiquement l’ADN en vert et la pyronine colore spécifiquement l’ARN en rose.
Le schéma du document 10 présente des cellules qui produisent beaucoup de
protéines, colorées par un mélange de vert de méthyl-pyronine.
Séquence 2 – SN12
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Document 10
Cellules après coloration
noyau
coloré en vert
cytoplasme
coloré en rose
Mettre en relation les parties cellulaires colorées et la localisation des
molécules identifiées.
Activité 7
Synthèse expérimentale de protéines in-vitro
Recenser, extraire et organiser des informations
A partir de cellules vivantes dont la synthèse protéique est active, il est
possible d’obtenir des extraits cellulaires contenant tous les types d’organites cytoplasmiques (éléments fonctionnels de la cellule) mais sans
ARN ni ADN. De même, on peut préparer à partir du cytoplasme des extraits de solution d’ARN.
On a ajouté in-vitro aux extraits cellulaires obtenus des acides aminés et
une certaine quantité d’ARN. On a mesuré la quantité d’ARN présent et
la quantité d’acides aminés incorporés dans les protéines fabriquées en
fonction du temps.
Les résultats sont illustrés par le graphique du document 11 :
Document 11
Quantité d’ARN
ou d’acides aminés
Quantité d’ARN
Quantité d’acides
aminés incorporés
0
10
20
30
Temps en
minutes
Donner un titre au graphique et l’exploiter pour expliquer la variation
de la quantité d’acides aminés incorporés dans les protéines synthétisées.
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Séquence 2 – SN12
En déduire une propriété de l’ARN que l’expérience met en évidence.
Des autoradiographies de cellules cultivées en présence d’uracile radioactif (précurseur de l’ARN) sont présentées dans le document 12.
Document 12
Une cellule est cultivée
durant 15 minutes en
présence d’un précurseur
radioactif de l’ARN.
Après 15 minutes
on recherche
la radioactivité.
Après 15 minutes de culture
sur milieu radioactif on cultive
la cellule sur milieu non radioactif.
On recherche la radioactivité au
bout d’une heure et demie.
Indiquer quels renseignements sont fournis par cette expérimentation ?
On qualifie les ARN d’ARN messager. Justifier ce terme.
Les deux étapes majeures de l’expression d’un gène sont la transcription de l’ADN en ARN messager (ARNm) dans le noyau et la traduction de
l’ARNm en protéine dans le cytoplasme.
Proposer une définition de ces deux étapes.
À retenir
Bien que l’ADN, support de l’information génétique, soit dans le noyau des cellules eucaryotes,
la synthèse des protéines s’effectue dans le cytoplasme.
Des molécules d’acide ribonucléique (ARN) fabriquées par transcription de l’ADN, permettent la
traduction en protéines du message génétique porté par l’ADN.
Les molécules d’ARN sont synthétisées dans le noyau et migrent ensuite dans le cytoplasme : on
les appelle des ARN messager ou ARNm.
Par
quel mécanisme s’effectue le transfert de l’information de
l’ADN à l’ARNm ?
2. La transcription de l’ADN en ARNm
a) La structure de l’ARNm
Nous avons déjà signalé précédemment que l’ARN est un acide nucléique, molécule voisine de l’ADN. En quoi les deux molécules diffèrent-elles ?
Séquence 2 – SN12
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Activité 8
Comparaison de l’ARN et de l’ADN
Utiliser les technologies de l’information, extraire des informations
– Télécharger le logiciel « Rastop » sur le site de l’INRP (Institut National
de Recherche pédagogique).
Lien : http://acces.inrp.fr/acces/logiciels/externes/rastop
Si le lien ne fonctionne pas, tapez rastop + INRP sur un moteur de
recherche.
– Ouvrir le logiciel Rastop et ouvrir les fichiers « ARN » et « ADN » de
votre dossier « molécules séquence 4 chapitre1 ».
– Placer les deux fenêtres côte à côte et afficher les deux molécules en
sphères.
– Les colorer par chaîne.
Aide
– Pour ouvrir un fichier, cliquer sur fichier / ouvrir pour avoir
accès à la banque de molécules.
– Pour observer les fenêtres côte à côte, cliquer sur l’icône
mosaïque de fenêtres (icône cascade).
Affichage en
cascade
sphères
Comparer la structure de la molécule d’ARN à celle de l’ADN.
Colorer les molécules par forme.
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Séquence 2 – SN12
Préciser les différences dans la constitution des deux molécules.
Aide :
1 : nom de la molécule affichée.
2 : nom de la chaîne de la molécule sur laquelle la souris est positionnée.
3 : nom de la sous-unité sur laquelle la souris est positionnée et numéro
d’ordre dans la chaîne.
Ecrire la séquence nucléotidique de l’ARN.
Activité 9
Modalités de la transcription
Mobiliser ses connaissances, extraire des informations et formuler des
hypothèses explicatives.
Rappeler la définition d’un gène, où s’effectuent la transcription et la
traduction de l’information génétique.
On cherche à découvrir quelques modalités de la transcription du
gène de l’alpha globine.
Document 13
Comparaison du début et de la fin des séquences nucléotidiques du
gène de l’alpha globine et de l’ARNm correspondant.
Noter le nombre de nucléotides de chaque brin du gène et de l’ARNm
correspondant.
Séquence 2 – SN12
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Recopier les dix premiers et les dix derniers nucléotides du gène et de
son ARNm. Numéroter le premier et le dernier nucléotide (attention à
l’échelle de graduation !)
Comparer les séquences de l’alpha ARNm cod avec l’alphabrin1 puis
avec l’alphabrin2.
En tenant compte de vos connaissances sur la structure de l’ADN, pro-
poser 2 processus de synthèse de l’ARNm à partir du gène
En fait, il a été démontré que l’ARN se forme en « négatif » d’un des
deux brins d’ADN servant de matrice, par complémentarité de bases.
Ce brin d’ADN est appelé brin transcrit (l’autre est appelé brin non
transcrit).
L’ARN est une chaîne linéaire de nucléotides monobrin beaucoup plus
courte que l’ADN. Effectivement une molécule d’ADN comprend plusieurs milliers de gènes alors qu’un ARNm correspond à la transcription d’un seul gène.
Document 14
Structure d’une molécule d’ARN
acide phosphorique
G
ribose
A
U
C
BASES
AZOTÉES
A
C
A
G
uracile
adénine
cytosine
guanine
U
G
Quels
G
un ribonucléotide
sont les mécanismes de la transcription ?
b) Les mécanismes de la transcription
La transcription correspond à la synthèse de molécules d’ARNm à partir
de l’ADN.
Elle peut être observée au microscope électronique à transmission. Sur
le document, un gène présente une activité de synthèse d’ARNm. Chaque
filament hérissé de part et d’autre du fragment d’ADN correspond à une
molécule d’ARNm en cours de synthèse.
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Séquence 2 – SN12
Document 15
Schéma d’interprétation d’un gène en phase de synthèse d’ARN
unité de transcription
ADN
signal de fin
de transcription
sens de transcription
ARN polymérase
ARN en cours de
synthèse
ARN terminé
Document 16
Mécanismes de transcription de l’ARN
En un site précis de l’ADN (site début de transcription), les liaisons entre
bases se brisent sous l’action d’un complexe enzymatique : l’ARN polymérase. Les deux brins (brin transcrit et brin non transcrit se séparent).
À ce niveau, des ribonucléotides libres assimilés par la cellule se placent
le long du brin transcrit de l’ADN par complémentarité des bases, selon
un sens de transcription.
L’ARN polymérase se déplace le long du brin transcrit de l’ADN depuis
le site de début de transcription jusqu’au site de terminaison et lie les
nucléotides progressivement (50 à la seconde environ).
À la fin du message, l’ARN polymérase se détache de l’ADN ainsi que
l’ARN et les deux brins de l’ADN se referment.
Plusieurs ARNm sont synthétisés en même temps, ce qui nécessite de
l’énergie cellulaire.
Puis l’ARN quitte le noyau pour le cytoplasme en passant par des pores
de l’enveloppe nucléaire.
Activité 10
Schématiser les mécanismes de la transcription
Extraire des informations pour légender et annoter un schéma
À partir des informations du document 16, légender et annoter le document 17.
Séquence 2 – SN12
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Document 17
Schéma du mécanisme de transcription de l’ADN en ARN.
c) La maturation de l’ARN
La transcription de l’ADN n’aboutit pas directement à la synthèse d’un
ARN mature prêt à être traduit en protéine.
La transcription d’un gène est en fait la fabrication d’une molécule d’ARN
pré-messager, complémentaire du brin codant du gène considéré. Ce
n’est qu’après maturation que l’ARNm peut-être traduit en protéine.
Voyons en quoi consiste de façon simplifiée cette maturation…
Chez les eucaryotes, un ARN pré-messager transcrit à partir de l’ADN
d’un gène subit une série de coupures et ressoudures qui aboutissent
à l’élimination de certains fragments dans l’ARNm mature. Ce processus
est appelé épissage.
On appelle exons les fragments conservés et introns ceux qui sont éliminés. Les exons sont donc les parties transcrites des gènes qui seront au
final traduites en protéines.
Les gènes sont ainsi constitués d’une succession d’exons et d’introns
qui alternent et l’épissage de l’ARN pré-messager en ARNm mature ne
contenant plus que les exons est qualifié d’épissage alternatif.
Document 18
Schématisation de l’épissage alternatif
pré-ARN
ARNm
20
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Séquence 2 – SN12
exon
intron
exon
intron exon
Combien d’ARNm matures différents peut-on obtenir à partir de l’ARN
pré-messager du document 18 ?
Réponse : 3. L’ARNm peut avoir ligaturé 3, 2, ou 1 exon.
Des mécanismes cellulaires complexes régulent l’épissage et peuvent
permettre à un ARN pré-messager d’être épissé en plusieurs ARNm matures différents. Un même gène peut donc être à l’origine de la traduction de protéines différentes. L’épissage alternatif joue donc un rôle déterminant dans le développement des cellules, l’organisation des tissus
et donc dans le développement d’un individu.
Ainsi, dans l’espèce humaine, sur les 30000 gènes du génome, 70 % subissent
un épissage alternatif. Ainsi on estime qu’un seul gène peut être à l’origine de
100000 ARNm matures différents et donc autant de protéines différentes.
L’adage « 1 gène-1 protéine » est donc caduque.
À retenir
Dans le noyau, la transcription est le mécanisme par lequel l’ARNm (acide ribonucléique) est
synthétisé.
Cette synthèse se réalise à partir de l’un des deux brins d’ADN appelé brin transcrit ; l’autre brin
d’ADN non transcrit correspond au gène.
Sous l’action d’un complexe enzymatique (ARN polymérase), la molécule d’ADN s’ouvre et par
complémentarité de bases, les ribonucléotides libres s’associent en une séquence complémentaire du brin d’ADN transcrit.
Au niveau de l’ARN, la thymine est remplacée par l’uracile. La synthèse d’une molécule monobrin
d’ARN nécessite de l’énergie.
Chez les eucaryotes, la transcription est en fait la fabrication, dans le noyau, d’une molécule
d’ARN pré-messager qui après épissage des parties non codantes est transformé en ARNm
mature pouvant être traduit en protéines dans le cytoplasme.
Problème : quelle est la correspondance entre le code
porté par l’ARNm (séquence de nucléotides) et les protéines (séquence d’acides aminés) ?
3. Le système de correspondance entre nucléotides et acides aminés ou code génétique
Un gène code pour une protéine spécifique. C’est donc la séquence nucléotidique d’un gène (et donc de son ARN transcrit) qui détermine la
séquence des acides aminés d’une protéine.
Le problème est de comprendre comment une molécule formée de 4 nucléotides différents permet la synthèse d’une molécule formée à partir
de 20 acides aminés différents. Autrement dit comment à partir d’un alphabet à 4 « lettres » on peut écrire 20 « mots » différents.
Séquence 2 – SN12
21
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Activité 11
Découverte du code génétique
Éprouver des hypothèses. Comprendre le lien entre le langage mathématique et les phénomènes naturels.
Parmi les hypothèses suivantes, lesquelles sont à invalider et laquelle
peut-on théoriquement retenir ? Justifier la réponse.
Hypothèse1 : un nucléotide de l’ARN code pour un acide aminés.
Hypothèse 2 : deux nucléotides de l’ARN codent pour un acide aminé.
Hypothèse 3 : trois nucléotides de l’ARN codent pour un acide aminé.
Correspondance entre l’ARN et les acides aminés
Document 19
A
A
U
U
G
C
A
U
G
G
C
A
U
1ère base,
4 possibilités.
C
G
C
A
U
G
C
2ème base,
4 nouvelles possibilités.
AUGC AUGC AUGC AUGC AUGC AUGC AUGC AUGC AUGC AUGC AUGC AUGC AUGC AUGC AUGC AUGC
3ème base,
4 nouvelles possibilités.
AAA,
première combinaison possible...
....CCC,
64ème combinaison possible
En fait, c’est en 1961 que deux biologistes, Niremberg et Matthéi ont validé
l’hypothèse qu’une combinaison de trois nucléotides code pour un acide
aminé. Pour cela, ils ont synthétisé in-vitro, un ARNm uniquement composé
de nucléotides U (le poly U). Ils ont mélangé des molécules de poly U en
présence de tous les acteurs cellulaires de la synthèse protéique ainsi qu’un
seul type d’acide aminé. Dans leurs expériences, seul le mélange contenant
la phénylalanine comme acide aminé a permis la synthèse d’un polypeptide
uniquement constitué d’une séquence de plusieurs phénylanines.
Ils ont ainsi démontré que le triplet UUU de l’ARNm code pour l’acide
aminé phénylalanine.
Quatre ans plus tard, la signification des 63 autres triplets ou codons de
nucléotides était élucidée. Elle constitue aujourd’hui ce que l’on nomme
le code génétique.
Comment
expliquer l’existence de 64 codons différents
alors qu’il n’existe que 20 acides aminés ?
Activité 12
Signification des différents codons
Extraire des informations pour formuler des explications
Document 20
22
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Comparaison du début et de la fin de la séquence de l’ARNm de l’alpha
globine et de la séquence peptidique correspondante.
Séquence 2 – SN12
Retrouve-t-on plusieurs fois le même acide aminé dans la séquence
peptidique ? Donner des exemples.
Mettre en relation ces acides aminés avec leur codon. Que constate-t-on ?
En déduire une propriété du code génétique.
Comparer la fin de la séquence de nucléotides et celle en acides aminés.
Donner une explication.
Quelle autre propriété du code génétique mettent en évidence les ex-
périences de transgénèse ?
Document 21
Comparaison du début de la séquence de l’ARNm de deux protéines différentes et de leur séquence peptidique correspondante.
Que constate-t-on ?
Document 22
Le code génétique
2ème base
U
C
A
G
U
PHE
PHE
LEU
LEU
SER
SER
SER
SER
TYR
TYR
STOP
STOP
CYS
CYS
STOP
TRP
U
C
A
G
C
LEU
LEU
LEU
LEU
PRO
PRO
PRO
PRO
HIS
HIS
GLN
GLN
ARG
ARG
ARG
ARG
U
C
A
G
1ère
base
A
ILE
ILE
ILE
MET
THR
THR
THR
THR
ASN
ASN
LYS
LYS
SER
SER
ARG
ARG
U
C
A
G
G
VAL
VAL
VAL
VAL
ALA
ALA
ALA
ALA
ASP
ASP
GLU
GLU
GLY
GLY
GLY
GLY
U
C
A
G
3ème
base
Séquence 2 – SN12
23
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Le document 22 permet ainsi de constater que sur les 64 codons il y en
a 61 qui codent pour un acide aminé. Trois codons ne désignent aucun
acide aminé. Ils marquent la fin de synthèse protéique et on les appelle
codons stop ou non-sens. Certains codons codent le même acide aminé
et indiquent que le code génétique est redondant ou dégénéré.
Remarque
Chez les eucaryotes, la transcription de l’ADN n’aboutit pas systématiquement à la synthèse d’ARNm codant. Les scientifiques ont montré
que seulement 1.2 % de l’ADN génomique d’une espèce est traduit en
protéines. La majeure partie de l’ARN transcrit est donc non codant et
est alors qualifiée d’ARNnm (non messager). C’est le cas par exemple de
l’ARN ribosomal (constituant principal des ribosomes, organites impliqués dans la synthèse protéique) et de l’ARN de transfert nécessaire à
la polymérisation des acides aminés en polypeptide lors de traduction.
Schéma bilan :
Activité 13
Mobiliser ses connaissances pour
annoter un schéma
Compléter le schéma bilan illustrant la correspondance entre ADN
et protéine.
Aide
On attend les annotations
suivantes : protéine – ADN –
ARNm – transcription – traduction.
Problème : comment l’ARNm est-il traduit en protéines ? Quels en sont
les mécanismes et les outils ?
24
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Séquence 2 – SN12
4. Les outils et les mécanismes de la traduction
On sait que la transcription de l’ADN a lieu dans le noyau et la traduction
(synthèse des protéines) dans le cytoplasme.
Document 23
Ultrastructure d’une cellule siège d’une synthèse protéique
cytoplasme
noyau
pore
nucléaire
réticulum
endoplasmique
Remarque
D’autres organites non schématisés ici sont associés au réticulum : les
ribosomes.
On peut s’interroger sur les organites nécessaires à la traduction.
Activité 14
Importance du réticulum dans la synthèse des protéines
Extraire des informations pour répondre à un problème
Relever les arguments qui attestent que le REG est le lien de synthèse
des protéines.
1 : Les glandes salivaires sont formées de cellules dont la synthèse protéique est
active. Elles synthétisent des enzymes digestives.
2 : En microscopie électronique, on peut observer dans le cytoplasme des zones
avec des feuillets granuleux. Elles correspondent à deux organites : le réticulum
endoplasmique (système de cavités communicantes limitées par une membrane
et les ribosomes organites granuleux accolés à la membrane du réticulum. L’ensemble forme le réticulum endoplasmique granuleux (REG).
3 : En présence d’acides aminés radioactifs, les enzymes produites sont ellesmêmes radioactives. On constate après autoradiographie que la radioactivité se
concentre dans le REG.
Séquence 2 – SN12
25
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a) Le réticulum endoplasmique et les ribosomes : organites nécessaires à la synthèse des protéines
C’est au niveau du réticulum endoplasmique (système de cavités communicantes limitées par une membrane) et des ribosomes (organites accolés à la membrane du réticulum) qu’a lieu la synthèse des protéines.
Document 24
Microphotographie de réticulum et de ribosomes au MET (x 40000) et
interprétation schématique
Membrane du réticulum
endoplasmique granuleux
Ribosomes
x 40 000
On peut suivre plus précisément les relations entre ces acteurs de la synthèse protéique par des observations en microscopie électronique.
Le document 26 montre que la synthèse fait intervenir un ensemble de
ribosomes associés en une sorte de chapelets appelés polysomes. Une
molécule d’ARNm (repérée par une flèche sur la photographie C) relie
entre eux les ribosomes.
26
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Séquence 2 – SN12
Document 25
Microphotographies de polysomes au MET et schéma d’interprétation
A x 75 000
Polysome
Ribosome
x 40 000
B x 240000
Ribosome
ARNm
x 240 000
C x 400000
Ribosome
ARNm
x 400 000
Séquence 2 – SN12
27
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Document 26
Structure d’un ribosome
Un ribosome est un organite globulaire formé de deux sous-unités de
taille différente (elles sont non liées s’il n’y a pas de synthèse).
Le rôle d’un ribosome est de traduire l’ARNm codon par codon et d’assembler la séquence d’acides aminés par des liaisons peptidiques.
Un même ARNm peut être traduit plusieurs fois et simultanément par
plusieurs ribosomes avec un sens de lecture unidirectionnel grâce à
l’existence d’un codon initiateur (AUG) et d’un codon stop.
Document 27
Microphotographie d’un polysome en activité au MET
b) Les mécanismes de la traduction
Trois phases nécessitent des enzymes et de l’énergie :
Initiation de la traduction. Elle débute toujours au niveau d’un codon
AUG appelé codon initiateur qui détermine l’assemblage d’un ribosome
sur l’ARNm.
28
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Séquence 2 – SN12
Document 28
Représentation schématique de l’initiation
Elongation : le ribosome défile le long de la molécule d’ARNm, ce qui
permet la mise en place des différents acides aminés suivant l’ordre des
codons de la séquence de nucléotides de l’ARNm.
Document 29
Représentation schématique de l’élongation
Terminaison : Lorsque le ribosome arrive au niveau d’un codon stop, la
synthèse s’achève. Ce codon déclenche la dissociation du ribosome, la
libération dans le cytoplasme du polypeptide et l’élimination de la méthionine si le premier acide aminé du polypeptide n’est pas la méthionine.
Séquence 2 – SN12
29
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Document 30
Représentation schématique de la terminaison
Remarque : une molécule d’ARNm permet la synthèse de 10 à 20 protéines puis elle est dégradée (les nucléotides libérés peuvent être recyclés et participer à la synthèse de nouvelles molécules d’ARN).
À retenir
La traduction correspond à l’expression dans le cytoplasme de l’information génétique portée
par l’ARNm en séquence d’acides aminés (polypeptide).
Elle nécessite :
– Des ribosomes, organites de lecture des codons de l’ARNm et d’assemblage des acides aminés.
– Des acides aminés libres du cytoplasme et leur transfert au niveau des ribosomes.
– Des enzymes (et de l’énergie).
– La traduction comporte trois phases : l’initiation, l’élongation et la terminaison.
Bilan du chapitre
L’information génétique contenue dans les chromosomes sous forme de
gènes est matérialisée par la séquence de nucléotides.
Lors de la synthèse des protéines, ce message est transcrit en ARNm
(dans le noyau) qui va transporter l’information jusqu’aux ribosomes
(dans le cytoplasme) où s’effectue l’assemblage des acides aminés en
polypeptides lors de la traduction.
La correspondance entre séquence de nucléotides et séquence d’acides
aminés se fait selon le code génétique universel.
30
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Séquence 2 – SN12
Schéma bilan du chapitre
Séquence 2 – SN12
31
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2
Phénotypes, génotypes
et environnement
Pour s’interroger
À la question « Que regardez-vous en premier chez un inconnu ? », la réponse majoritaire est
« les yeux ». Leur couleur est un élément incontournable pour décrire l’apparence d’autrui… Le
biologiste parle de caractéristique phénotypique. Noisette, bleu acier, vert, bronze… Autant de
nuances pour définir la couleur de l’iris. On parle de phénotypes alternatifs.
Pour ce caractère exprimé et pour tous les autres, nous avons appris que le phénotype est sous la
dépendance d’une catégorie de molécules : les protéines, dont les gènes gouvernent la synthèse.
Les individus d’une même espèce sont reconnaissables à leurs caractères communs. Ils sont
cependant tous différents. Chaque individu possède des caractéristiques (morphologiques, anatomiques ou physiologiques) qui lui sont propres.
Quelles
sont les différentes échelles de définition des phénotypes ?
Quelle
Le
A
est l’origine des phénotypes alternatifs ?
phénotype se résume-t-il à la seule expression du génotype ?
Les différentes échelles
de définition du phénotype
L’exemple d’une maladie héréditaire, la drépanocytose ou anémie falciforme (maladie du sang) va nous permettre de définir les différentes
échelles du phénotype.
Quelques caractéristiques de la drépanocytose (ou anémie falciforme)
La drépanocytose est une maladie héréditaire qui provoque une mortalité infantile importante dans certaines régions du monde (elle atteint plusieurs centaines de milliers d’enfants). Elle est fréquente dans certaines
régions en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie du sud. Une personne atteinte présente des symptômes caractéristiques : essoufflements, lèvres
bleues, palpitations cardiaques.
32
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Séquence 2 – SN12
Il en existe deux formes :
– Une forme dite majeure, lorsque chacun des deux parents d’un individu atteint leur a transmis chacun l’allèle responsable.
– Une forme dite mineure, compatible avec la vie, lorsque seulement un
des parents a transmis l’allèle responsable.
Chez une personne non malade, les hématies, de forme biconcave,
circulent dans les plus petits capillaires ce qui permet un transport
continu des gaz respiratoires (dont le dioxygène) au niveau de toutes
les cellules.
Chez une personne drépanocytaire, les hématies (globules rouges), sont
rigides et éclatent facilement. Il en résulte une mauvaise oxygénation
des cellules et une anémie liée à leur destruction. Elles sont déformées
en forme de faucille (falciformes) et bloquent la circulation sanguine
dans les plus petits capillaires. L’arrêt de la circulation peut être à l’origine de lésions dans les tissus (os, muscles, poumons…) qui s’accompagnent de douleurs.
Dans la forme majeure, l’absence totale d’hématies normales entraîne
une mortalité infantile précoce (vers l’âge de 5 ans).
Dans la forme mineure, la présence d’hématies normales compense
celle d’hématies drépanocytaires. Elle est compatible avec la vie.
Document 1
Aspect des hématies chez une personne normale (à gauche) et drépanocytaire (à droite)
On trouve dans les hématies une protéine qu’elles seules synthétisent :
l’hémoglobine. Elle est normalement dissoute dans le cytoplasme. Elle
comprend quatre chaînes polypeptidiques : deux chaînes de 141 acides
aminés liées à deux chaînes ß de 146 acides aminés.
Chaque chaîne est associée avec une région de la molécule appelée
hème capable de fixer le dioxygène. La solubilité de l’hémoglobine
des malades drépanocytaires est beaucoup plus faible que celle de
l’hémoglobine normale. Leur hémoglobine (HbS pour sickle = faucille) est modifiée par rapport à l’hémoglobine normale (HbA). Plusieurs molécules anormales peuvent s’agglutiner formant des agrégats fibreux.
Séquence 2 – SN12
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Document 2
Hématie drépanocytaire observée au MET et modèle moléculaire
Assemblage de molécules d’hémoglobine Hbs
21,5 nm
précipité fibreux
On a déterminé la séquence des acides aminés de la chaîne ß de l’hémoglobine. Les sept premiers acides aminés de la séquence primaire de
HbS sont :
HbA : Val-His-Leu-Thr-Pro-Glu-Glu
HbS : Val-His-Leu-Thr-Pro-Val-Glu
Remarque : la valine est un acide aminé qui établit des liaisons avec la
leucine ce qui n’est pas le cas de l’acide glutamique.
34
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Séquence 2 – SN12
HbA
HbS
Acide glutamique
valine
HbA
Chaîne β de
l’hémoglobine
HbA
Activité 1
HbS
Val His LeuThr Pro Glu Glu Lys Ser
Chaîne β de
l’hémoglobine
HbS
Val His Leu Thr Pro Val Glu Lys Ser
Les différentes échelles de phénotypes liées à la drépanocytose
Recenser, extraire et organiser des informations en relation avec le problème posé.
Indiquer les trois différentes échelles de définition d’un phénotype ?
Construire un tableau comparaAide
tif des trois niveaux de phénotypes chez un individu sain et
Construire un tableau à
un individu malade.
double entrée : une entrée
Établir un lien de cause à effet
pour les niveaux de phénoentre les différents niveaux de
types et une entrée pour les
phénotype en partant de la moindividus sains et malades.
lécule concernée.
Indiquer la différence entre HbA et
HbS. Expliquer les conséquences structurales qui en découlent.
À retenir
L’observation morphologique, anatomique, physiologique et comportementale permet l’étude
du phénotype macroscopique (ce qui est accessible par une observation extérieure).
L’étude microscopique révèle le phénotype cellulaire.
Les protéines sont responsables des caractères exprimés à l’échelle moléculaire. Elles définissent le phénotype moléculaire.
Les différents niveaux de définition du phénotype sont liés entre eux : le phénotype moléculaire
conditionne le phénotype cellulaire qui a des répercussions sur le phénotype macroscopique.
Ainsi une molécule anormale (ou absente) peut-être à l’origine d’une anomalie de structure et/
ou de fonctionnement pouvant entraîner des troubles au niveau de l’organisme.
Pour un caractère donné, il existe plusieurs phénotypes qualifiés d’alternatifs. Les phénotypes
alternatifs sont dus à des différences dans les protéines concernées :
– Des différences qualitatives (séquence et/ou structure tertiaire différente).
– Des différences fonctionnelles (activité biologique différente).
Les caractéristiques phénotypiques d’un individu sont donc liées aux protéines que les cellules
sont capables de produire.
Séquence 2 – SN12
Sé
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B
Du génotype au phénotype
1. Phénotype sous la dépendance
d’un couple d’allèles
Activité 2
Déterminisme génétique des groupes sanguins du système ABO
Recenser, extraire et organiser des informations. Raisonner avec rigueur
Rappel
Document 3
La synthèse des marqueurs sanguins a un déterminisme génétique (voir
document 3).
Déterminisme génétique de la synthèse des marqueurs sanguins
A
B
O
Chromosome n°9
portant un gène
(il en porte d’autres)
Synthèse d’une
molécule A
Synthèse d’une
molécule B
Pas de synthèse
Globule rouge
du groupe A
Globule rouge
du groupe B
Globule rouge
du groupe O
Trois allèles pour
ce gène
Les hématies ont un aspect identique chez tous les individus, sauf chez
ceux atteints de drépanocytose. Elles diffèrent cependant par la présence ou l’absence à leur surface, de molécules marqueurs A et B.
Selon que l’on possède ou non ces molécules, on est de phénotype A
(présence du marqueur A), B (présence du marqueur B), AB (présence du
marqueur A et B) ou O (aucun marqueur n’est présent).
L’identification d’un groupe peut être réalisée par un test d’agglutination. Il consiste à mélanger une goutte de sang d’un individu à un « sérum test » contenant des anticorps capables de se lier spécifiquement à
l’un des marqueurs caractéristiques des groupes sanguins et d’entraîner
une agglutination (ou précipitation) des hématies.
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Séquence 2 – SN12
Identification des groupes sanguins par un test d’agglutination.
Ac
Anti B
Anti A
Anti AB
Groupe A
Pas d’agglutination
Agglutination
Agglutination
Groupe O
Pas d’agglutination Pas d’agglutination Pas d’agglutination
Groupe
Groupe B
Agglutination
Pas d’agglutination
Agglutination
Groupe AB
Agglutination
Agglutination
Agglutination
Le gène responsable du caractère « groupe sanguin » a été identifié et
localisé sur le chromosome 9. Nos cellules (dont les hématies) possèdent donc sur la paire de chromosomes 9 deux allèles parmi les trois (A,
B et O).
NB : un individu qui possède pour un gène donné, les mêmes allèles sur
les chromosomes d’une même paire, est homozygote pour ce gène. S’il
possède des allèles différents, il est hétérozygote.
Déterminer les génotypes associés au phénotype AB d’une part et au
phénotype O d’autre part.
➥ Conventions d’écriture : le phénotype s’écrit entre crochets [ ] (exemple
le phénotype A s’écrit [A]) ; le génotype entre parenthèses ( ) chaque
barre symbolisant un allèle d’un chromosome, que l’on nomme par
une lettre (ici A et/ou B ou O).
Montrer pour les groupes sanguins A et B, que chacun de ces phénotypes
correspond à plusieurs génotypes possibles que vous identifierez.
Nous savons que de nombreux gènes possèdent plusieurs allèles. On
peut alors se demander si à chaque couple d’allèles définissant le
génotype d’un individu correspond un phénotype particulier.
Activité 3
Le polymorphisme des gènes de l’hémoglobine, drépanocytose
et thalassémies
Mobiliser ses connaissances. Organiser sa réponse sous forme d’un tableau.
Les thalassémies sont comme la drépanocytose des maladies du sang
pouvant provoquer des anémies sévères et ont pour origine l’absence de
production de chaînes de globines complètes.
Séquence 2 – SN12
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Document 4
Brin non transcrit du gène codant pour la globine normale
Le tableau suivant montre les différentes modifications observées chez
des sujets, qui affectent le gène à l’origine des différentes pathologies.
triplets de
séquences séquences nombre d’acides ani- conséquences phénotymutation mucléotides
normales modifiées més dans la chaîne piques et signes cliniques
(ADN)
1
2
CAT
146
Hb fonctionnelle
2
6
GT G
146
Hb en fibres, hématies
déformées; drépanocytose
3
6
G-G
17
4
17
T AG
16
5
39
T AG
38
6
71-72
TTTT AGT
71
7
102
AC C
146
diminution de l’affinité
pour l’O2
8
103
C TC
146
augmentation de l’affinité
pour l’O2
9
121
TTC
146
Hb fonctionnelle
Thalassémie (anémie grave)
Quelles remarques faites-vous
Aide
sur les triplets 0 et 147 ?
Compléter le tableau.
Envisager
les conséquences
des mutations 1, 2, 4 et 9, pour
des individus homozygotes, au
niveau des phénotypes moléculaire, cellulaire et macroscopique.
On notera HbA l’allèle muté1 ;
HbS l’allèle muté 2 ; HbT l’allèle
muté 4 ; HbA’’ l’allèle muté 9.
38
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Séquence 2 – SN12
Répondre sous forme d’un
tableau avec une colonne
pour le numéro des mutations, une colonne pour l’expression du codon muté, une
colonne pour le phénotype
moléculaire, une colonne
pour le phénotype cellulaire
et une colonne pour le phénotype macroscopique.
2. Des phénotypes sous la dépendance de
plusieurs gènes
Activité 4
Synthèse des molécules à l’origine des groupes sanguins
Extraire et organiser des informations. Raisonner avec rigueur.
Les marqueurs à l’origine des groupes sanguins diffèrent entre eux par
une chaîne glucidique associée aux marqueurs.
La synthèse de cette chaîne glucidique est effectuée en plusieurs étapes,
chacune d’elles étant catalysée par une enzyme. Seules les dernières
étapes sont concernées dans la distinction entre les différents marqueurs.
L’avant dernière étape est sous la dépendance d’un gène dont on connaît
deux allèles : H qui code pour une enzyme fonctionnelle (enzyme H) et h
qui code pour une enzyme non fonctionnelle (enzyme h).
La dernière étape est sous la dépendance d’un autre gène (celui du système ABO. Rappelons que l’allèle A code pour une enzyme A fonctionnelle, l’allèle B code pour une enzyme B fonctionnelle et l’allèle O code
pour une enzyme non fonctionnelle.
Document 5
Dernières étapes de la chaîne de biosynthèse des marqueurs sanguins
du système ABO
Molécule lipidique
enzyme H
N acétyl
galactosamine
enzyme A
Galactose
Fucose
Précurseur
Marqueur H
Marqueur A
Molécule lipidique
enzyme H
N acétyl
galactosamine
enzyme B
Galactose
Fucose
Précurseur
Marqueur H
Marqueur B
Molécule lipidique
enzyme H
N acétyl
galactosamine
enzyme O
Aucun
radical
fixé
Galactose
Fucose
Précurseur
Marqueur H
Séquence 2 – SN12
39
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Montrer que les phénotypes présentés résultent de l’expression de
plusieurs gènes.
Déterminer, en justifiant la réponse, les différents génotypes qui
conduisent au phénotype O.
Un homme et une femme ont été classés dans le groupe sanguin O.
Ce couple a eu deux enfants, l’un de groupe A et l’autre de groupe B.
Indiquer les génotypes possibles de ces parents de phénotype O.
À retenir
Dans les cellules possédant des paires de chromosomes, il y a deux allèles pour chaque gène.
Pour tous les gènes polyalléliques, un individu peut donc posséder deux allèles identiques ou
différents du même gène :
– Dans le premier cas, l’individu est dit homozygote pour ce gène c’est-à-dire qu’il ne produit
qu’un type de protéine.
– Dans le deuxième cas, l’individu est dit hétérozygote pour ce gène : il peut produire alors 2
types de protéine.
Le
phénotype d’un individu est-il sous la seule dépendance
de son génotype ?
C
Des facteurs de l’environnement
contribuent au phénotype
Dans certains cas, l’environnement n’a pas d’influence sur le phénotype,
comme par exemple celui des groupes sanguins.
Pour certains phénotypes, on peut mettre en évidence un rôle important
de l’environnement sur l’expression du phénotype. Nous avons appris
précédemment que l’environnement peut provoquer par des agents mutagènes l’apparition de nouveaux allèles. Ces derniers peuvent alors modifier un ou plusieurs caractères phénotypiques.
Qu’en est-il des interactions entre environnement et phénotype pour un
génotype donné ?
Activité 5
Relations entre phénotype, génotype et environnement. Ex : La
drépanocytose
Mobiliser ses connaissances. Extraire et organiser des informations
Le document 6 présente l’électrophorèse de l’hémoglobine de trois individus X, Y et Z, présentant ou non des signes cliniques de la drépanocytose.
40
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Séquence 2 – SN12
Document 6
Electrophorèse de l’hémoglobine
—
+
sujet X
sujet Y
sujet Z
Après avoir rappelé le principe de l’électrophorèse, retrouver le ou
les type(s) d’hémoglobine(s) possédé(s) par les différents sujets.
Compléter le tableau suivant :
Phénotype
de l’individu
X
sain
Y
sain
Z
anémié
Génotype
Allèles et chromosomes homologues
(schématiser les chromosomes et positionner les allèles)
Document 7
Le déclenchement des crises drépanocytaires
L’hémoglobine peut se combiner de façon réversible au dioxygène selon
la réaction : Hb + 02 ↔ Hb02
La formation d’agrégats fibreux d’HbS (et donc la déformation caractéristique des hématies) se fait quand elle est désoxygénée. Ce processus
d’agrégation faisant diminuer l’oxygénation du sang, il en résulte une
croissance rapide des agrégats. Une augmentation de la température interne favorise également l’agrégation.
Ces deux facteurs (cumulés ou non) peuvent donc favoriser le déclenchement d’une crise drépanocytaire.
HbA dans une hématie normale
HbA dans une hématie falciforme
(dans certaines conditions de milieu)
Séquence 2 – SN12
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Tout facteur de l’environnement qui tend à faire diminuer l’oxygénation
du sang est donc à éviter chez un individu malade.
Ces facteurs favorisant une crise drépanocytaire sont de plusieurs
ordres :
– La déshydratation qui fait perdre de l’eau aux cellules et donc aux hématies. Dans ce cas, le sang est moins fluide et donc moins oxygéné.
Le drépanocytaire urine davantage qu’un individu sain. Il doit donc
boire beaucoup.
– Le ralentissement de la circulation sanguine qui peut bloquer les hématies dans les plus petits capillaires sanguins. Des vêtements trop
serrés, une fièvre, le froid qui fait diminuer le diamètre des vaisseaux
sanguins… sont quelques facteurs ralentissant la circulation.
– La consommation excessive de dioxygène : Les efforts musculaires
font produire de l’acide lactique qui favorise la formation de « bouchons » d’hématies.
– Un environnement appauvri en dioxygène : En altitude la pression atmosphérique plus faible fait diminuer le taux de dioxygène dans l’air.
Le tabac fait diminuer l’oxygénation du sang. L’alcool déshydrate l’organisme.
a) À quelles conditions les hématies d’une personne subissent-elles la
déformation caractéristique de la drépanocytose ? Quel(s) sujet(s) est
(sont) susceptible(s) de la présenter ici ?
b) Quels conseils donneriez-vous à un drépanocytaire pour minimiser le
risque de déclenchement d’une crise ?
c) Quel que soit l’environnement, l’expression du gène codant l’hémoglobine n’est pas modifiée. Dans cet exemple l’environnement agit-il
sur l’expression de l’allèle HbS ou sur les propriétés de l’HbS ?
À retenir
Le phénotype repose en grande partie sur la combinaison des allèles des gènes impliqués.
Outre les facteurs génétiques qui déterminent directement ou non le phénotype, des facteurs
de l’environnement le modulent… le phénotype est donc multifactoriel.
Bilan du chapitre
L’ensemble des protéines présentes dans une cellule dépend du patrimoine génétique de la cellule. Une mutation peut être à l’origine d’un
allèle qui code une protéine différente.
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Séquence 2 – SN12
Le phénotype macroscopique dépend du phénotype cellulaire, lui-même
induit par le phénotype moléculaire.
Le phénotype moléculaire des êtres vivants dépend souvent de l’expression de plusieurs gènes qui agissent en cascade. L’environnement peut
agir au niveau du génotype en modulant son expression.
La diversité phénotypique au sein d’une espèce est donc le résultat d’interactions complexes entre la variabilité génétique et des facteurs environnementaux.
Schéma bilan
Complexité des relations entre génotype et phénotype
1 allèle
gène
Plusieurs allèles
1 phénotype
précurseur
enzyme A
1 phénotype
protéine
fonctionnelle
phénotype
molécule A
enzyme B
molécule B
des génotypes différents
Allèle
A
Allèle
A
phénotype A
Allèle
A
1 phénotype
Allèle
a
un génotype influencé par le milieu
phénotype
1 phénotype
Environnement
phénotype
phénotype A
Séquence 2 – SN12
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S
ynthèse
de la séquence 2
Les gènes, séquences d’ADN, sont le support matériel de l’information
génétique. Ils codent pour la synthèse de protéines, molécules de structure et de fonction responsables de l’expression du phénotype d’un individu. Le code génétique est le système universel de correspondance
entre la séquence de nucléotides d’un gène et la séquence en acides
aminés d’une protéine. La synthèse des protéines passe par deux étapes
fondamentales : la transcription dans le noyau de l’ADN codant en ARNm
et la traduction dans le cytoplasme de l’ARNm en protéines.
Les protéines fabriquées par une cellule (phénotype moléculaire) dépendent :
du
patrimoine génétique de la cellule. Une mutation efficace peut être
à l’origine d’une protéine différente ou de l’absence d’une protéine.
de
la nature des gènes qui s’y expriment sous l’effet de facteurs de
l’environnement.
Il est possible de caractériser les différentes échelles d’un phénotype : le
phénotype macroscopique est la conséquence du phénotype cellulaire
lui-même dépendant du phénotype moléculaire.
Il y a donc des interactions entre les rôles de l’environnement et du génotype dans l’établissement d’un phénotype.
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Séquence 2 – SN12
E
Exercice 1
xercices
de la séquence 2
Mobiliser ses connaissances
Définir brièvement les termes suivants :
Codon – Transcription – Ribosome – Traduction – ARNm
Rédiger une phrase correctement construite en associant les termes
suivants :
a) Code génétique – Traduction – Brin d’ADN transcrit – Transcription
– Gène – ARN polymérase – ARNm – Protéine
b) Traduction – Codon initiateur – Initiation – Codon stop – Terminaison
QCM : Entourer la ou les affirmation(s) exacte(s)
a) Les ribosomes permettent la transcription
b) Les ribosomes permettent la traduction
c) Les ribosomes sont dans le noyau
d) Les ribosomes sont des cellules
e) Les protéines sont traduites dans le noyau
f) Les protéines déterminent le génotype
g) Les protéines déterminent le phénotype
h) Les protéines codent la synthèse de l’ARN
i) Le code génétique est universel
j) Les 64 codons correspondent à 64 acides aminés différents
k) Un même phénotype peut correspondre à plusieurs génotypes
l) L’environnement ne peut pas modifier le phénotype
m) Un individu hétérozygote pour un gène en possède 3 allèles
n) Un individu homozygote possède 2 allèles de 2 gènes différents
Exercice 2
Appliquer ses connaissances
Utiliser le document pour :
a) Reconstituer, en exposant votre démarche, la portion de gène correspondant.
b) Reconstituer, en exposant votre démarche, la séquence des premiers
acides aminés correspondante.
Séquence 2 – SN12
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Document
Séquence de nucléotides d’une molécule d’ADN dont seule une portion
du brin non transcrit est représentée ci-dessous :
…
1
2
3
4
5
6
7
8
9 10 11 12 13 14 15 16 17 18
G
G
T
A
T
T
G
T
T
C
A
A
C
A
A
T
G
A
…
a) Une molécule de cytosine remplace la thymine en position 6. Quelle
conséquence aura cette mutation sur le polypeptide traduit ?
b) Même question si une guanine remplace l’adénine en position 11.
c) Même question si une thymine remplace la cytosine en position 13.
d) Même question si une guanine s’intercale entre la neuvième et la
dixième base.
Exercice 3
Extraire et organiser des informations. Raisonner. Appliquer une
démarche déductive
Une protéine protectrice des poumons : l’ α-antitrypsine.
L’élastine est une protéine présente dans la paroi des alvéoles pulmonaires. Elle assure l’élasticité des alvéoles pendant les mouvements ventilatoires (inspiration et expiration).L’élastine est protégée par une autre
protéine fabriquée par le foie : l’ α-antitrypsine.
L’emphysème pulmonaire est une maladie caractérisée par la destruction des alvéoles pulmonaires. L’air reste alors piégé dans les poumons
et est difficilement renouvelé. Les poumons perdent de leur élasticité et
la ventilation devient très difficile. Cette maladie est due à des anomalies de l’ antitrypsine.
Huit molécules d’ – antitrypsine ont été identifiées : M’1, M1, M2, M3,
S, Z, NULL1 et NULL2.
La séquence en acides aminés est présentée ci-dessous. Attention pour
chaque variante, on a représenté le début, la fin et 6 extraits intermédiaires de leur séquence.
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Séquence 2 – SN12
Quantité
d’ α–antitrypsine dans
le sang (en mg.dL-1)
Risques de
maladie
150 – 350
Non
150 – 350
Non
Variante M2
150 – 350
Non
Variante M3
150 – 350
Non
Protéines fonctionnelles
mais partiellement
détruites par les cellules
hépatiques.
100 – 200
Non
15 – 50
Oui (après 50
ans)
Protéines non fonctionnelles, très instables et
rapidement détruites.
0
Oui (avant 30
ans)
0
Oui (avant 30
ans)
Variante M’1
Variante M1
Protéines fonctionnelles.
Variante S
Variante Z
Variante
NULL1
Variante
NULL2
Identifier les phénotypes macroscopique et cellulaire associés à l’em-
physème pulmonaire ? Sur quelle molécule reposent-ils ?
Construire un tableau pour comparer la séquence des 8 variantes de
l’ α-antitrypsine. Prendre comme référence M’1.
Montrer qu’un phénotype macroscopique sain peut être associé à des
phénotypes moléculaires différents.
Montrer qu’un phénotype macroscopique malade peut être associé à
des phénotypes moléculaires différents.
Que peut-on en déduire sur la relation structure/fonction d’une protéine.
Séquence 2 – SN12
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G
lossaire
des séquences 1 et 2
Acide aminé : Molécule possédant une fonction acide (radical –COOH) et
une fonction amine (radical –NH2).
Addition : Mutation d’un gène par ajout (insertion) d’un nucléotide dans
la séquence.
ADN : Acide désoxyribonucléique. Macromolécule formée de 2 brins.
Chaque brin est une séquence de 4 nucléotides différents caractérisés
par leur base azotée : A, C, T et G. Les 2 brins sont associés sur toute leur
longueur par complémentarité de bases : A en face de T et C en face de G.
ADN polymérase : Complexe enzymatique nécessaire à la réplication de
l’ADN lors de la phase S de l’interphase.
Allèle : Version d’un gène localisé sur le même site d’un chromosome.
Les allèles d’un même gène se différencient par leur séquence de nucléotides.
ARNm : Acide ribonucléique messager. Macromolécule formée d’une séquence de 4 nucléotides différents caractérisés par leur base azotée : A,
C, G et U.
ARN polymérase : Complexe enzymatique nécessaire à la transcription
du brin transcrit de l’ADN.
Autoradiographie : Technique permettant de localiser des molécules
dans une cellule par la révélation d’atomes radioactifs incorporés dans
ces molécules. La préparation est placée sur une pellicule photographique qui est impressionnée par les rayonnements à l’endroit où se
trouvent les molécules radioactives.
Brin transcrit : Brin de l’ADN qui sert de matrice à la formation de l’ADN
lors de la transcription.
Caryotype : Garniture chromosomique d’une cellule.
Cellule germinale : Cellule sexuelle ou gamète.
Cellule somatique : Cellule autre qu’un gamète.
Centromère : Zone de jonction entre les 2 chromatides d’un même chromosome.
Chromatide : Élément issu de la duplication d’un chromosome et formé
d’une molécule d’ADN.
Chromatine : État décondensé de l’ADN lors de l’interphase.
Chromosome : Structure condensée de l’ADN. Un chromosome est formé
d’une ou deux chromatides selon le moment du cycle cellulaire.
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Séquence 2 – SN12
Code génétique : Système de correspondance entre la séquence de nucléotides d’un gène et la séquence d’acides aminés de la protéine qu’il
code. Le code génétique est redondant et universel.
Codon : Séquence de 3 nucléotides ou triplet, portée par l’ARNm correspondant à un acide aminé ou à un codon stop ou non-sens. Il existe 64
codons différents.
Cycle cellulaire : Ensemble des étapes se déroulant dans une cellule depuis sa formation jusqu’à sa division. Il comporte une interphase durant
laquelle il y a réplication de l’ADN et une mitose correspondant à sa division en deux cellules filles.
Délétion : Perte d’une partie du matériel génétique. Elle peut concerner la
perte d’un couple de bases ou d’une portion plus large d’un chromosome.
Drépanocytose : Maladie héréditaire du sang se caractérisant par la synthèse d’une hémoglobine anormale rigidifiant les hématies. Également
nommée anémie falciforme.
Électrophorèse : Technique permettant de séparer les molécules d’un
mélange placé dans un champ électrique. Le déplacement des molécules entre cathode et anode dépend de leur charge électrique et de leur
masse moléculaire.
Élongation : Étape de la traduction correspondant à l’assemblage des
acides aminés d’une protéine.
Épissage : Étape de maturation d’un ARNm. Elle correspond à l’élimination des introns (séquences non codantes) d’un ARM pré-messager et à
la soudure des exons (parties codantes).
Eucaryote : Type de cellule possédant un noyau différencié et des organites intracytoplasmiques. On l’oppose à la cellule procaryote sans
noyau ni organites.
Gène : Séquence d’ADN situé à un endroit précis d’un chromosome (locus) appelée à être transcrit en ARNm puis traduit en protéine.
Génotype : Ensemble des gènes porté par les chromosomes. L’expression du génotype est responsable du phénotype.
Hétérozygote : Individu possédant 2 allèles différents pour un même
gène.
Homozygote : Individu possédant 2 allèles identiques pour un même
gène.
Initiation : Étape de début de traduction d’une protéine. L’initiation débute toujours par un codon AUG qui code la méthionine.
Insertion : Voir addition.
Interphase : Étape du cycle cellulaire correspondant à l’état décondensé
de l’ADN sous forme de nucléofilaments constituant la chromatine diffuse. Durant l’interphase a lieu la réplication de l’ADN.
Séquence 2 – SN12
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Inversion : Cassure d’un morceau de chromosome suivie de sa ressoudure au même endroit mais de façon inversée.
Mitose : Étape de la division d’une cellule mère en deux cellules filles
succédant à l’interphase. Elle comporte 4 étapes (prophase, métaphase,
anaphase, télophase) permettant une conservation qualitative et quantitative de l’information génétique dans les cellules filles.
Mutation : Modification spontanée ou provoquée de la séquence nucléotidique d’un gène. Une mutation conservée d’un gène est à l’origine
d’un nouvel allèle de ce gène.
Nucléotide : Molécule unitaire d’un acide nucléique. Il en existe 4 qui
diffèrent par la nature de leur base azotée : A, C, G et T pour l’ADN ou U
pour l’ARN.
Œil de réplication : Zone dans laquelle l’ADN est répliquée au sein d’une
plus grande zone où il ne l’est pas encore. En fin de réplication, tous les
yeux de réplication se sont rejoints et il en résulte 2 molécules d’ADN
unies par un centromère.
PCR : Polymerase Chain Reaction = réaction de polymérisation en chaîne.
Technique qui à partir d’une seule séquence d’ADN permet d’obtenir un
clone de plusieurs millions de séquences identiques.
Phénotype : Caractères d’un individu résultat de l’expression du génotype. Il s’exprime au niveau moléculaire, cellulaire et macroscopique.
Polyallélisme : État d’un gène qui existe sous différents allèles issus de
mutations de ce gène.
Polypeptide : Molécule formée d’un assemblage d’acides aminés reliés
par des liaisons peptidiques.
Polysome : Ensemble de ribosomes reliès par une molécule d’ARNm en
cours de traduction.
Protéine : Polypeptide de plus de 20 acides aminés.
Réplication : Processus de copie conforme de l’information génétique
portée par l’ADN. Elle est dite semi-conservative car les 2 molécules filles
issues de la réplication d’une molécule mère possèdent un brin de la
molécule mère et un brin néoformé.
Reticulum endoplasmique granuleux (REG) : Système membranaire du
cytoplasme formant des cavités communicantes associé à des ribosomes. Le REG intervient dans la synthèse des protéines.
Ribosome : Organite cytoplasmique de lecture de l’ARNm. Il permet la
traduction codon par codon et l’assemblage des acides aminés au cours
de la traduction.
Structure primaire : Séquence linéaire d’acides aminés d’une protéine.
Structure tertiaire : Configuration spatiale ou tridimensionnelle d’une
protéine par interaction entre différents acides aminés la constituant.
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Séquence 2 – SN12
Substitution : Mutation d’un gène par remplacement d’un nucléotide
dans la séquence.
Terminaison : Étape de la traduction correspondant à la fin de la synthèse d’une protéine par lecture d’un codon stop.
Thalassémie : Maladie sanguine héréditaire sévère dont les symptômes
sont proches de ceux de la drépanocytose.
Traduction : Décodage de l’information génétique portée par un ARNm
en une protéine.
Transcription : Copie du brin transcrit d’un gène en une séquence complémentaire d’ARNm.
Translocation : Transfert d’un chromosome ou d’une partie de celui-ci
sur un autre chromosome. Elle est équilibrée quand la totalité du matériel génétique est conservée et déséquilibrée dans le cas contraire.
■
Séquence 2 – SN12
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