L`approche psychosomatique

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Psychologie sociale
06.11.09
UE.1.1.S1
L’approche psychosomatique
Très tôt dans l’histoire de la médecine, les scientifiques ont cherché à définir l’homme dans sa dualité
corps/esprit.
L’approche psychosomatique moderne pose la question du dualisme du fonctionnement humain.
Ainsi, la question que nous nous posons est la suivante : comment le corps et l’esprit s’interpénètre ?
L’approche de la médecine actuelle cherche à comprendre l’individu dans sa double composante
somatique et psychique. Ses deux cartes évoluent en parallèle dans un processus dynamique.
Dans ce contexte, un courant de pensée est né dans les années 1920, créant « l’approche
psychosomatique ». Cette approche ne se contente pas de lier corps et esprit en étudiant la
somatisation, mais propose une théorie étudiant la personnalité en lien avec le symptôme.
Définition
1. Somatisation
Avoir des troubles physiques causés par des problèmes psychologiques.
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Maux de ventre
Maux de tête
Maux de dos
Diarrhée, constipation
Ces symptômes sont normaux ! Ce sont des mécanismes défensifs que nous avons tous, et qui
appartiennent au champ de la névrose.
Ils peuvent être passagers ou durables. Ils peuvent être chroniques ou isolés.
Le processus de somatisation apparait lorsque le sujet n’est pas capable de traiter mentalement les
contradictions qui pèsent sur lui.
Somatisation = expression physique d’une souffrance psychique.
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
La somatisation est souvent la réponse à un stress ou un traumatisme psychique
Ce processus peut être associé à des troubles anxieux ou dépressifs
Une maladie psychosomatique = pathologie physiologique qui semble avoir pour cause un problème
psychique.
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Réponse émotionnelle du sujet (inquiétude, dépression)
Renforcent les symptômes
Renforcent la recherche d’aide médicale
Pour certains auteurs, la somatisation a pour but la recherche d’aide médicale.
2. L’hystérie
Historique :
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1er à parler d’hystérie = Hippocrate (env. 400 Av JC)
Pour lui, l’utérus est désigner comme le siège de la maladie hystérique (hyster = matrice)
L’hystérie est une maladie de la femme
L’utérus peut se déplacer dans le corps, provoquant ainsi toutes sortes de symptômes
L’utérus a une autonomie. Lorsqu’il n’est pas réceptable d’un fœtus ou du sperme masculin, il
se déplace et provoqoue des symptômes hystériques.
Charcot (1825-1893) : Durant une leçon avec une patiente hystérique, à l’hôpital de la Salpêtrière.
Historique :
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19ème siècle : CHARCOT
Il donne à l’hystérie le statut de maladie. Il va produire des catalogues de signes
neurologiques pour décrire les variétés de l’hystérie.
Il décrit notamment la fameuse « grande crise d’hystérie »
But chimique : soulager par la suggestion certaines lésions invalidantes comme la paralysie
Ses concluions ont amélioré le traitement sans changer le concept
Fin 19ème siècle : FREUD
Les symptômes hystériques sont la conséquence d’un traumatisme oublié. Souvent, il s’agit
d’un traumatisme de l’enfance avec un caractère sexuel (réel ou fantasme)
Le concept même de l’hystérie évolue, comme une psychonévrose de défense et de libido
Sa prise en charge : hypnose puis psychanalyse
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Actuellement :
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Hystérie : classe de névrose présentant des tableaux clinique variés
Troubles mental, dans lequel des conflits psychiques chargés d’émission apparaissent sous
forme de symptômes somatiques (« réactions de conversion »)
Diagnostic : il s’établie par identification d’un conflit psychique et de liens inconscients entre le
conflit et les symptômes
Aujourd’hui, le trouble hystérique est distinct de la somatisation.
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La différence principale est structurelle
Hystérie = névrose
La réaction de conversion implique une histoire psychique et une forme symbolique
d’expression.
Le symptôme révèle le passé psychique.
Troubles psychosomatiques = entre névrose et psychose
Le symptôme est un rejet de la vie psychique.
Les représentations sont déniées de la vie psychique, et entrainent des troubles sans
signification inconsciente.
En psychanalyse :
L’hystérie ne recouvre pas tout trouble physique inexplicable pour une affection médicale autre que
psychique. Il s’agit d’une structure à part entière.
DSM IV :
Mode généralisé de réponse émotionnelle excessive en quête d’attention, représenté par au moins
cinq des huit manifestations suivantes :
1. Le sujet est mal à l’aise dans des situations où il n’est pas le centre de l’attention d’autrui
2. L’interaction avec autrui est souvent caractérisée par un comportement de séduction
inadapté ou d’attitude provocante
3. L’expression émotionnelle est superficielle est instable
4. Le sujet utilise régulièrement son aspect physique pour attirer l’attention
5. La manière de parler est trop subjective et pauvre en détails
6. Il y a une dramatisation (théâtralisme, exagération du pathos) et une exagération de
l’expression émotionnelle
7. Le sujet fait preuve de suggestibilité : il est facilement influencé par les autres ou par les
circonstances
8. Le sujet a tendance à considérer que ses relations sont plus intimes qu’elles ne le sont en
réalité
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3. La dépression
Maladie mentale caractérisée par :
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Une modification profonde de l’état thymique
Une modification de l’humeur dans le sens de la tristesse
Une souffrance morale
Un ralentissement psychomoteur
Souvent accompagnée d’anxiété, elle peut entrainer un sentiment d’impuissance global, une fatalité,
ou des ruminations (culpabilité, indignité, autodépréciation…)
Dépression ≠ tristesse ou de « coup de mou »
Dépression = maladie
Or, il est utilisé à tors dans le langage courant.
Cette confusion vient du fait que :
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Il n’existe par tellement d’autre terme
Il existe des phases de développement normales dans lesquels on observe une part de la
dépression (ex : adolescence, deuil, échec…)
Quel lien avec la somatisation ?
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Dépression et somatisation sont souvent associées
Une dépression peut entrainer une somatisation (le conflit interne n’est pas élaboré)
Une somatisation peut aussi entrainer une dépression (l’attention est porté sur le symptôme
somatique, notamment de la part du personnel soignant)
La dépression comme la somatisation peuvent être cause ou conséquence.
Ex : symptômes somatiques observés en lien avec la dépression :
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Lenteur cérébrale
Perte de l’appétit, ou du désir
Troubles du sommeil
Troubles digestifs (constipation pou diarrhée chronique, maux d’estomac)
Troubles neurovégétatifs (baisse du rythme cardiaque, hypotension)
Troubles du langage…
4.
« l’approche psychosomatique »
C’est avant tout une méthode d’approche et d’analyse des patients (souffrant des maladies du
corps).
Ce n’est pas une méthode pour traiter les maladies relevant d’une causalité psychosomatique.
La cause de la maladie peut être psychique.
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GRODDECK : père de la psychosomatique :
« Quand ca ne passe pas par la bouche il faut bien que sa passe ailleurs » (1923)
« Serait-il tellement impossible que la température du corps, la fièvre puisse être déterminée
psychiquement ? C’est certainement possible, car, pour l’inconscient, la séparation de l’âme et corps
n’existe pas ; selon ce qui lui parait indiqué, il utilise une fois le corps et une autre fois l’âme. »
Si la cause peut être un facteur psychologique, il faut tenir compte des facteurs :
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Environnementaux
Sociaux
Culturels
…
Ils peuvent tous retenir sur le psychisme de l’individu et donc être source de maladie.
L’approche psychosomatique n’est pas limitée à une spécialité médicale (en relation avec toutes les
spécialités).
Chaque praticien de terrain peut approfondir son approche psychosomatique des maladies.
La psychiatrie est une approche de la médecine, puisqu’elle considère que les symptômes sont
psychiques.
Pour certains auteurs, une part de psychosomatisation se trouve dans chaque maladie.
Mais c’est le ratio psycho/somatique qui varie en fonction :
-
Des pathologies
Des individus
Du contexte pour l’individu
De plus, il peut être intéressant de faire la différence entre les symptômes :
-
Psycho  somatique : la psyché touche le corps
Somato  psychique : le corps met mal la psyché
Mécanisme circulaire : l’un entraine l’autre, qui entraine l’un, qui entraine l’autre, ….
Exemple
Champs
"ouvert" pour
la maladie
Dépression
Diminution
des défenses
immunitaires
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En 1940 : DUMBAR établie des liens entre maladies et types de personnalité.
« La structure de la personnalité fragilise une partie déterminée de l’organisme à l’agression externe
et prépare le terrain de la somatisation »
Elle établie donc un lien entre symptôme et personnalité.
Cette notion, même si elle est encore défendu par certain, est globalement rejetée.
Actuellement, les auteurs parlent plutôt d’un lien entre mécanisme de défense et personnalité.
BECACHE : « Chaque état émotionnel a son syndrome physiologique propre ».
Au niveau pratique :
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Limite de cette approche ?
 « cataloguer » les individus
 Ne pas chercher à comprendre le symptôme en fonction de l’individu
 Figer l’évolution
Attention au prédéterminisme !
La place du symptôme
L’approche psychosomatique est donc une manière de considérer la maladie somatique. On ne peut
parler de psychosomatique qu’en présence de symptôme somatique.
Mais que nous dit ce symptôme ?
Quel est son rôle dans la maladie ?
Symptôme : manifestation phénoménale ou comportementale d’un trouble inconscient.
« Le symptôme s’oppose à la structure comme la surface à la profondeur, ou comme l’effet à la
cause. »
Le symptôme a donc un sens !
Selon, le paradigme de pensée, le sens du symptôme sera différent :
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En médecine : le symptôme signe la maladie
En psychanalyse : le symptôme renvoie symboliquement au conflit intrapsychique
En systémie : le symptôme indique l’existence de dysfonctionnements interrelationnels et
communicationnels dans le système
1. Derrière tout symptôme, il a de l’angoisse !
Puisque le symptôme est la surface, nous devons traiter l’angoisse sous jacente, et non pas le
symptôme !
Or, les patients viennent nous voir pour traiter leurs symptômes.
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HALMOS (psychanalyste) :
« En électricité, si un fusible saute, après l’avoir changé, l’on va chercher l’origine de la panne…
comme derrière tut symptôme il y a une raison qui produit ce symptôme, la psychanalyse consiste à
chercher l’origine de la panne du sujet en souffrance ! »
Le symptôme est dont une « stratégie » pour gérer l’angoisse.
En tant que personnel soignant, nous nous devons de nous questionner au-delà du symptôme.
Ex :
L’enfant encoprétique
L’enfant phobique
L’enfant inhibé
2. Un symptôme n’a de sens que dans un contexte donné !
Il est important de noter le symptôme ne peut interpréter que en fonction :
- De l’individu
- Da sa personnalité
- De son histoire
- De son contexte
Théorie systémique :
L’individu seul n’existe pas, il s’agit toujours d’un individu en interrelations dans un contexte donné
(famille, …)
Dans une famille, l’individu porteur du symptôme est appelé « patient d&signé ». C’est lui qui pose
problème au système, ce qui créer le symptôme individuel.
La fonction du symptôme renvoie donc au rôle du symptôme dans le système.
L'apparition d'un symptôme indique ce que le système doit produire pour continuer à fonctionner.
Le symptôme traduit la lutte du système entre maintenir sa cohésion et changer.
Ex :
Enfant hyperactif
Enfant avec des troubles de la parole
L’apparition d’un patient désigné, est analysée INCONSCIEMMENT comme solution de la plus
adaptée possible trouvée par la famille.
Un symptôme peut être perçu dans sa valeur positive d’autorégulation (éviter que le système
n’éclate).
De notre place, il est important de…
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Chercher à comprendre le rôle du symptôme dans ce fonctionnement précis
Veiller à ne pas «traiter » le symptôme sans traiter l’angoisse !
Question !
 Comment prioriser les soins pour le patient ?
 Comment veiller à ne pas plonger dans le symptôme tout en s’assurant de ne pas passer à
coté d’une maladie rare ?
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Un même symptôme n’aura pas forcément le même sens selon la situation.
Une situation similaire ne développera pas forcément les mêmes symptômes.
Conclusion
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